LXXVe FAM. GENTIANACÉES. – GENTIANACEÆ. (Lindl. syst. ed. 2, p. 296.)
Fleurs hermaphrodites, régulières ou peu irrégulières. Calice persistant, à 5 sépales libres ou soudés inférieurement, rarement à 4-12. Corolle régulière, gamopétale, insérée sur le réceptacle, marcescente, rarement caduque, à 5 lobes, rarement à 4-12, contournés ou indupliqués dans le bouton. Etamines insérées sur le tube de la corolle, en nombre égal à ses lobes et alternes avec eux, à filets le plus souvent libres, à anthères bilobées. Ovaire l libre. Style et stigmates simples ou divisés. Fruit capsulaire, uniloculaire ou à 2 loges plus ou moins complètes, polysperme, à déhiscence par les cloisons ou rarement par les valves ; très rarement le fruit est bacciforme, presque indéhiscent. Graines très petites et très nombreuses. Plantes herbacées, glabres, annuelles ou vivaces, amères, à feuilles opposées, rarement alternes ou verticillées, simples, entières, plus rarement trifoliolées. Stipules nulles.
1 | Feuilles trifoliolées ; capsules globuleuses | MENYANTHES |
Feuilles simples ; capsule non globuleuses | 2 | |
2 | Feuilles orbiculaires cordées, nageantes ; plante aquatique | LlMNANTHEMUM |
Feuilles jamais orbiculaires ; plante terrestre | 3 | |
3 | Etamines 6-8 | CHLORA |
Etamines 4-5 | 4 | |
4 | Anthères tordues en spirale, après la fécondation | ERYTHRÆA |
Anthères non tordues en spirale, après la fécondation | 5 | |
5 | Plantes grêles à tige ou rameaux filiformes, à fleurs très petites, à stigmate capité | CICENDIA |
Plantes plus ou moins robustes, à fleurs assez grandes, à stigmate non capité | GENTIANA |
1er gr. ÉRYTHRÉE. – ERYTHRÆA. (Renealm. sp. 77, t. 76.)
Calice tubuleux, à 5 angles saillants à 5 lobes linéaires. Corolle infundibuliforme, à tube cylindrique allongé, contracté au sommet, à limbe à 5 lobes, marcescente-contournée au-dessus de la capsule. Etamines 5 ; anthères oblongues, tordues en spirale après la fécondation. Style filiforme, caduc, à stigmate à 2 lobes rapprochés. Capsule linéaire-allongée, semi-biloculaire ou semi-uniloculaire. Graines très nombreuses, très petites, lisses réticulées, un peu arrondies-comprimées.
1 | Fleurs jaunes | MARITIMA |
Fleurs roses ou blanches | 2 | |
2 | Fleurs disposées, le long des rameaux, en épis lâches | SPICATA |
Fleurs disposées en cyme lâche ou en corymbe serré ou compacte | 3 | |
3 | Lobes de la corolle obtus | CENTAURIUM |
Lobes de la corolle aigus | 4 | |
4 | Fleurs assez longuement pédicellées, en cyme lâche | PULCHELLA |
Fleurs presque sessiles, en cyme serrée | LATIFOLIA |
1. ERYTHRÆA PULCHELLA
Horn. fl. dan. t. 1637 ; Chironia pulchella Dec. fl. fr. 3, p. 661 ; Gentiana centorium B. Lin. sp 333 ; Vaill. bot. t. 6, fig. 1.
Racine grêle, pivotante. Tige grêle, de 1-3 dm ordinairement à angles saillants, rameuse-dichotome souvent dès la base, à rameaux nombreux, lâches. Feuilles sessiles, ovales-oblongues ou oblongues, aiguës ou obtuses ; celles du milieu de la tige plus grandes ; les radicales opposées, non en rosette. Fleurs roses, rarement blanches, pédonculées, celles des bifurcations plus longuement, solitaires au sommet des rameaux et dans les bifurcations, sans bractées à la base. Calice à lobes un peu plus courts que le tube de la corolle ; celle-ci à lobes lancéolés-aigus. Capsule environ de la longueur du calice, presque uniloculaire. Graines brunâtres.
Hab. les bords des fossés, les prairies humides, dans tout le département.
Fl. juin-septembre.
2. ERYTHRÆA CENTAURIUM
Pers. syn. 1, p. 283 ; Chironia centaurium Dec. fl. fr. 3 p. 660 ; Gentiana centaurium Lin. sp. 332 ; Lob.ic. t. 401, fig. 1 ; Renealm. p. 76, fig. 1.
Racine grêle, pivotante, coudée au sommet. Tiges de 1-5 dm solitaires ou partant plusieurs de la même souche, droite, à 4 angles saillants, simples à la base, rameuses-dichotomes au sommet, à rameaux fastigiés. Feuilles sessiles, oblongues ou lancéolées, à 3-5 nervures ; les radicales plus grandes, oblongues ou obovales, obtuses rétrécies en pétiole court, disposées en rosette. Fleurs roses, rarement blanches, sessiles ou très brièvement pédonculées, munies de petites bractées à la base, disposées, dans les bifurcations et au sommet des rameaux, par bouquets serrés, formant ensemble un corymbe compacte, plus ou moins ample, terminal. Lobes du calice subulés, plus courts que le tube de la corolle ; celle-ci à lobes ovales-obtus. Capsule presque biloculaire, dépassant le calice.
Cette plante est connue sous les noms vulgaires de petite centaurée ; en patois, d’herba d’aou kina, de trescalan rouge. Elle est amère tonique stomachique, fébrifuge, vermifuge et détersive ; à l’extérieur, elle est vulnéraire.
Hab. les champs herbeux, incultes, secs ou humides, dans tout le département.
Fl.juin-septembre.
3. ERYTHRÆA LATIFOLIA
Smith. engl. 1, p. 321 ; Dec. prod. 9, p. 58 ; Godr. et Gren. fl. fr. 2, p. 484.
Cette espèce diffère de la précédente. par sa tige ordinairement rameuse dès la base, à angles plus prononcés, à rameaux plus dressés ; par ses feuilles plus rapprochées ; par ses fleurs pédonculées ou presque sessiles, solitaires dans les bifurcations et au sommet des rameaux, disposées en cyme fastigiée, serrée, mais non compacte, souvent très ample ; par les lobes de son calice égalant presque le tube de la corolle, très rarement plus courts ; par sa corolle à lobes lancéolés-aigus ; par sa capsule de la longueur du calice, atténuée au sommet.
VAR. B, Tenuiflora Link. port. 1,p. 354, t. 67 ; Dec. prod. 9, p. 58. – Tige de 10-12 cm. Feuilles radicales, rarement en rosette. Fleurs blanches, à tube très grêle.
Hab. : la var. A, les lieux humides à St-Gilles, à Manduel ; la var. B, dans les prés humides, à Bellegarde.
Fl. juillet-septembre.
4. ERYTHRÆA SPICATA
Pers. syn. 1, p. 383 ; Chironia spicata Dec. fl. fr. 3, 662 Gentiana spicata Lin. sp. 333 ; Barrel. ic. t. 1242 ; G. Bauh. prod. 130 ic.
Racine grêle, pivotante, coudée au sommet. Tige ordinairement solitaire, de 1-3 dm tétragone, droite, rameuse supérieurement, souvent dès la base, à rameaux allongés, dressés, plus ou moins nombreux. Feuilles sessiles, oblongues, un peu aiguës, arrondies à la base, à 3 nervures rapprochées ; les radicales non disposées en rosette. Fleurs roses, rarement blanches, sessiles, solitaires, alternativement et lâchement disposées ; les unes dans les bifurcations, les autres le long des rameaux spiciformes, munies d’une bractée à leur base. Lobes du calice aussi longs que le tube de la corolle dont les -lobes sont lancéolés-aigus. Style simple ; stigmate en entonnoir, subbilobé. Capsule de la longueur du calice. Graines brunâtres.
Hab. les prairies humides à Bellegarde, à Aiguës-Mortes, à St-Gilles.
Fl. juillet-septembre.
5. ERYTHRÆA MARITIMA
Pers. syn. 1, p. 283 ; Chironia maritima Dec, fl. fr. 3, p. 662 ; Ch. occidentalis Dec. fl. fr. 5, p. 428 ; Barr. ic. t. 468 ; Col. ecphr. 2, p. 77, fig. 2.
Racine grêle, pivotante, un peu coudée au sommet. Tige de 5-20 cm. droite, raide, anguleuse, simple ou rameuse-dichotome au sommet, rarement dès la base. Feuilles sessiles ; les inférieures ovales-obtuses ; les caulinaires plus grandes, distantes, ovales-lancéolées, aiguës. Fleurs jaunes, à pédoncule allongé, solitaires au sommet des rameaux et dans les bifurcations, où elles sont brièvement pédonculées, munies ou dépourvues de bractées, disposées en cyme lâche, pauciflore, 1-2 fois dichotome. Calice à lobes linéaires,. subulés, longuement acuminés, atteignant les deux tiers du tube de la corolle et la moitié de la capsule. Corolle à lobes lancéolés aigus. Style bifurqué jusqu’ à son milieu.
Hab. les bois de Cygnan, près Nîmes, ceux des environs d’ Aigues-Mortes.
Fl. mai-juin.
2e gr. CICENDIE. – CICENDIA. (Adans. fam. 2, p. 503.)
Calice à 4 dents courtes ou à 4 lobes profonds. Corolle en entonnoir, à tube court, renflé, à limbe à 4 lobes, marcescente-contournée au-dessus de la capsule, après la fleuraison. Etamines 4, à anthères non roulées en spirale après la fécondation. Style simple, caduc ; stigmate à 2 lobes capités. Capsule polysperme, uniloculaire ou complètement biloculaire.
1 | Calice a divisions courtes, triangulaires, appliquées | FILIFORMIS |
Calice à divisions profondes, linéaires, allongées, lâches | PUSILLA |
1. CICENDIA FILIFORMIS
Delarbre, fl. auv. 1, p. 20 ; Exacum filiforme Dec. fl. fr. 3 p. 663 ; Gentiana filiformis Lin. sp. 335 ; Fl. dan. t. 324 ; Vaill. bot. par. t. 6, fig. 3.
Racine très grêle, annuelle. Tige de 4-8 cm. filiforme, droite, simple ou peu rameuse-dichotome, souvent dès la base. Feuilles radicales oblongues, disposées par 4 ; les caulinaires écartées, opposées, linéaires, subulées. Fleurs jaunes, solitaires au sommet de pédoncules dressés, nus, allongés. Calice campanule à 4 dents lancéolées, triangulaires, appliquées. Corolle à limbe étalé. Capsule plus longue que les dents du calice.
Hab. les lieux frais aux environs de Brama-Bioou, près Camprieux.
Fl. juin-septembre.
2. CICENDIA PUSILLA
Griseb. gent. (1839) p. 157 ; Exacum pusillum Dec. fl. fr. 3, p. 663 ; Ex. pusillum b. Dec. ic. rar. t. 16 ; Ex. Candollii Dec. fl. fr. 5, p. 429 ; Vaill. bot. par. t. 6, fig. 2.
Racine grêle, pivotante. Tige de 2-8 cm. grêle, souvent rameuse dès la base, à rameaux nombreux, étalés ou dressés, irrégulièrement dichotome. Feuilles opposées, oblongues-lancéolées, obtuses ou aiguës. Fleurs jaunâtres ou rosées, solitaires au sommet de pédoncules filiformes plus ou moins allongés, dont le central est souvent dépassé par les latéraux, lâchement disposés en cyme étalée ou divariquée. Calice à divisions linéaires, très étroites, lâches. Lobes de la corolle connivents, étalés au soleil. Capsule environ de la longueur du calice.
Hab. les lieux inondés, pendant l’hiver, entre Beauvoisin et Vauvert.
Fl. juin-septembre.
3e gr. CHLORE. – CHLORA. (Lin. gen. 1258.)
Calice à 6-8 lanières linéaires, très profondes. Corolle hypocratériforme, à tube renflé-globuleux, à limbe à 6-8 lobes. Etamines 6-8. Style simple, bifide, à stigmates bilobés. Capsule uniloculaire, polysperme. Plantes annuelles, à feuilles connées, à fleurs jaunes, en cyme terminale, multiflore ou pauciflore.
1 | Fleurs en cyme multiflore ; feuilles soudées à leur base | 2 |
Fleurs en cyme pauciflore longuement pédonculées ; feuilles non soudées à leur base | IMPERFOLIATA | |
2 | Lobes de la corolle un peu aigus ; soudure aussi large que les feuilles | PERFOLIATA |
Lobes de la corolle obtus ; soudure moins large que les feuilles | SEROTINA |
1. CHLORA PERFOLIATA
Lin. mant. 10 ; Dec. fl. fr. 3, p. 649 ; Gentiana perfoliata Lin. sp. 335 ; Lamk. ill. t. 296, fig. 1 ; Barrel. ic. 515.
Racine blanchâtre, pivotante ou rameuse. Tige de 3-8 dm, dressée, lisse, cylindrique, glabre, glauque, ainsi que les feuilles, simple ou rameuse, dichotome au sommet. Feuilles ovales-triangulaires, aiguës, soudées à la base dans toute leur largeur ; les radicales obovales, rétrécies à la base en pétiole court, ailé. Fleurs d’un beau jaune, disposées en cyme corymbiforme. Calice à 8 lanières subulées, non soudées à la base, un peu plus courtes que la corolle et dépassant beaucoup la capsule. Corolle à lobes oblongs, obtus, marcescente, caduque à la maturité. Capsule oblongue. Graines noirâtres, très petites, rugueuses.
Cette plante est connue sous le nom vulgaire de centaurée jaune ; elle est très amère et pourrait remplacer la petite centaurée.
Hab. les lieux humides, les-bords des fossés, dans tout le département.
Fl. juin-août.
2. CHLORA SEROTINA
Koch. ap. Rchb. ic. 3, p. 6, fig. 351 ; Godr. Gren. fl. fr. 2, p. 487 ; C. acuminata Koch et Ziz. cat. palat. 20.
Racine grêle, blanchâtre. Tige grêle, de 2-4 dm, droite, simple ou peu rameuse, glabre, glauque, ainsi que les feuilles ; celles-ci oblongues-lancéolées, à soudure moindre que leur largeur ; les radicales obovales, un peu atténuées en pétiole. Fleurs d’un jaune pâle, disposées en cyme peu fournie. Calice divisé, presque jusqu’à la base, en 8 lanières linéaires-lancéolées, obscurément 3 nerviées plus larges que celles de la précédente, presque aussi longues que la corolle, dépassant beaucoup la capsule. Corolle à lobes ovales-aigus, quelquefois acuminés. Capsule oblongue. Pédoncules assez longs, nus. Cette espèce est intermédiaire entre la précédente et la suivante.
Hab. les bords des fossés, à Uzès, à Manduel.
Fl. juillet-août.
3. CHLORA IMPERFOLIATA
Lin. fil. suppl. 218 ; Gren. et Godr. fl. fr. 2, p. 488 ; C. sessilifol. Desv. mem. soc. scien. phys. p. 74, t. 3, fig. 2 ; Dec. fl. fr. 5, p. 426 ; Lamk. ill, t. 296, fig. 2.
Racine grêle blanchâtre. Tige de 1-4 dm, droite, glabre, glauque, ainsi que les feuilles, simple ou peu rameuse, à rameaux peu écartés de la tige. Feuilles caulinaires lancéolées-aiguës, sessiles, cordées à la base, non soudées. Fleurs solitaires au sommet de pédoncules assez forts, nus, allongés, disposés en forme de corymbe lâche et pauciflore ; souvent la tige ne porte qu’une fleur. Calice à 6 lobes, lancéolés, obscurément 3 nerviés, soudés à la base, presque de la longueur de la fleur, dépassant beaucoup la capsule. Corolle d’un jaune peu foncé, à lobes étroits, presque aigus. Capsule oblongue.
Hab. les pacages sablonneux aux environs d’Aigues-Mortes.
Fl. juin-juillet
4e gr. GENTIANE. – GENTIANA. (Tournef. inst. p. 80, t. 40.)
Calice à 4-10 divisions plus ou moins profondes. Corolle en cloche ou en entonnoir, à gorge nue ou frangée, à 4-5 lobes entiers ou ciliés à leur base. Etamines 4-5, à anthères non contournées après la fécondation. Style nul ou formé de la pointe capsule ; stigmate à 2 lobes obtus, persistants. Capsule uniloculaire, polysperme. Graines très petites, souvent comprimées.
1 | Fleurs jaunes ; plante très élevée | LUTEA |
Fleurs jamais jaunes ; plantes peu élevées | 2 | |
2 | Corolle barbue à la gorge, ou à lobes frangés | 3 |
Corolle nue à la gorge, à lobes ni frangés ni ciliés | 4 | |
3 | Lobes de la corolle frangés ; gorge nue | CILIATA |
Lobes de la corolle non frangés ; gorge barbue | CAMPESTRIS | |
4 | Calice et corolle à 4 divisions ; tiges robustes, couchées ou ascendantes | CRUCIATA |
Calice et corolle à 5 divisions ; tige grêle, dressée | PNEUMONANTHE |
1. GENTIANA LUTEA
Lin. sp. 329 ; Dec. fl. fr. 3, p. 650 ; Lamk. ill. t.409, fig. 1 ; Dod. pempt. 342, ic. ; fig. ic. ; Camer epit. 415, ic. ; Fuchs. hist. p. 200, ic.
Racine brune, jaunâtre intérieurement, épaisse, allongée, rameuse. Tiges de 10 12 dm, droites, robustes, lisses, fistuleuses, cylindriques, simples, glabres et d’un vert glauque ,-ainsi que les feuilles ; celles-ci amples, à 5-7 nervures ; les radicales ovales-elliptiques, brièvement acuminées, pétiolées ; les caulinaires inférieures presque sessiles ; les supérieures sessiles-embrassantes. Fleurs jaunes, solitaires au sommet de pédoncules nombreux, disposés par verticilles axillaires et terminaux, occupant la moitié supérieure de la tige. Calice membraneux en forme de spathe, plus court que la fleur. Corolle à 5-9 lobes lancéolés-étroits, étalés, très profonds. Anthères libres. Stigmates roulés en dehors. Capsule oblongue, acuminée. Graines nombreuses, ovales, comprimées, ailées.
Cette plante est comme sous le nom vulgaire de grande gentiane ; en patois, gensouna. Sa racine, très amère, est tonique, stomachique, fébrifuge, vermifuge, antiseptique ; on en tire de l’eau-de-vie après l’avoir fait fermenter. Les bestiaux respectent la plante.
Hab. toutes les prairies de la chaîne de l’Espérou et celles des environs de Concoule.
Fl. juin-août.
2. GENTIANA CRUCIATA
Lin. sp. 334 ; Dec. fl. fr. 3, p. 653 ; Jacq. austr. t. 372 ; Dod. pempt. 343, ic.
Racine blanchâtre, assez épaisse, rameuse, à souche traçante, donnant naissance à plusieurs tiges de 2-4 dm, étalées circulairement, ascendantes, assez robustes, raides, fistuleuses, atténuées à la base, simples, glabres. Feuilles ovales-lancéolées, trinerviées, glabres, rapprochées, nombreuses, atténuées à la base et soudées en gaîne, plus allongée dans les feuilles inférieures, qui sont beaucoup plus petites que les autres. Fleurs bleues, plus foncées en dedans, sessiles, en fascicules axillaires et terminaux, compactes. Calice membraneux, court, à 4 dents étroites, aiguës, quelquefois fendu d’un côté en forme de spathe. Corolle à tube renflé supérieurement, à gorge nue, à 4 plis, à 4 lobes ovales-aigus, dressés, munis ordinairement, sur un de leurs bords, de 1-2 petites dents aiguës. Anthères libres. Stigmates roulés en dehors. Capsule presque sessile au fond du calice. Feuilles croisées par paire.
Cette plante porte le nom vulgaire de croisette. Ses vertus sont les mêmes que celles de la précédente, mais moins énergiques.
Hab. les pacages pierreux aux environs d’Alzon. de l’Espérou, de Campestre.
Fl. juin-septembre.
3. GENTIANA PNEUMONANTHE
Lin. sp. 330 ; Dec. fl. fr. 3, p. 654 ; Drèves et Hayne, pl. d’Eur. t. 79 ; Barr. ic. t. 51 ; Tabern. ic. 787, fig. 2.
Souche courte, garnie de fibres nombreuses, longues et épaisses. Tiges de 2-4 dm, solitaires ou sortant plusieurs de la même souche, dressées, raides, presque cylindriques, simple ou peu rameuse au sommet, souvent rougeâtre. Feuilles lancéolées-linéaires, obtuses, uninerviées, d’un vert foncé en dessus, plus pâles en dessous, à bords un peu enroulés en dessous, réunies à la base par une gaîne très courte ; les inférieures petites, squamiformes, à gaine plus longue. Fleurs d’un bleu azuré, très grandes, solitaires, rarement géminées, axillaires et terminales ; les inférieures pédonculées. Calice tubuleux-campanulé, à 5 divisions égales, linéaires-aiguës, très longues. Corolle infundibuliforme, campanulée, à tube plissé, à gorge nue, à limbe divisé en 5 lobes triangulaires, aigus, dressés ou peu étalés, munis, au fond de leur séparation, d’une dent triangulaire très aiguë. Anthères oblongues rapprochées après la fécondation. Capsule elliptique, stipitée. Graines cendrées, réticulées, atténuées aux deux bouts.
Hab. les prairies tourbeuses du Lingas, près de l’Espérou.
Fl. juillet-octobre.
4. GENTIANA CAMPESTRIS
Lin. sp. 334 ; Dec. fl. fr. 3, p. 658 ; Fl. dan. t. 367 ; Barr. ic. t. 97, fig. 2 ; Column. ecphr. p. 221, fig. super. ; Moris. hist. s. 12, t. 5, fig. 9.
Racine roussâtre, rameuse inférieurement. Tige de 1-2 dm droite, anguleuse, ordinairement très rameuse dès la base, à rameaux presque parallèles avec la tige. Feuilles ovales-lancéolées, aiguës, d’un vert foncé en dessus, plus pâles en dessous ; les radicales spatulées ; les caulinaires sessiles, presque embrassantes. Fleurs d’un violet foncé, rarement blanches, solitaires au sommet de pédoncules axillaires et terminaux, d’autant plus longs qu’ils sont plus inférieurs. Calice à 4 lobes profonds, très inégaux ; les deux extérieurs très amples, ovales-aigus ; les deux intérieurs linéaires-acuminés, tous scabres sur les bords. Corolle à tube cylindrique à gorge, munie d’appendices incisés, divisée au sommet en 4 lobes ovales-obtus. Capsule presque sessile, subcylindrique, dépassant beaucoup le calice. Stigmates roulés en dehors.
Plante amère, tonique, fébrifuge.
Hab. les prairies humides de l’Espérou, de St-Guiral, de Concoule.
Fl. juin-septembre.
5. GENTIANA CILIATA
Lin. sp. 334 ; Dec. fl. fr. 3, p. 659 ; Moris. hist. s. 12, t. 5, fig. 10 ; Barr. ic. t. 121, et t. 97, fig. 1.
Racine grêle. Tige de 1-2 dm, dressée, anguleuse, flexueuse, ordinairement simple et uniflore. Feuilles lancéolées-linéaires ou linéaires-aiguës, peu étalées, à une nervure peu saillante, réunies à la base par une gaine très courte ; les inférieures petites, en forme d’écaille. Fleurs d’un bleu rougeâtre, solitaires au sommet de la tige et des rameaux, brièvement pédonculées. Calice campanulé, membraneux à la base des lobes, au nombre de 4, linéaires-lancéolés, acuminés, de la longueur du tube de la corolle ; celle-ci campanulée, à gorge nue, divisée en 4 lobes oblongs, rétrécis vers leur base, denticulés supérieurement, fimbriés intérieurement. Stigmates ovales, rapprochés au sommet. Capsule obovale, longuement stipitée.
Hab. les prés ombragés, les haies aux environs du Vigan, à Alzon, à l’Espérou.
Fl. août-septembre.
Les quatre espèces de gentiane suivantes sont indiquées, dans les herborisations de Guan. savoir: le G. punctata Lin. et le G. verna Lin aux environs de Brama-Bioou ; le G. asclepiadea Lin. à l’Espérou ; et le G. acaulis Lin. à Bellioc. Nous avons exploré plusieurs fois toutes ces localités, sans y avoir jamais rencontré aucune des espèces signalées.
5e gr. MÉNYANTHE. – MENYANTHES. (Tournef .inst. p. 117, t. 15.)
Calice à 5 lobes. Corolle en entonnoir, à 5 lobes égaux, étalés, à face intérieure barbue, non imbriqués dans le bouton. Etamines 5. Style simple. Stigmate bilobé. Ovaire inséré sur un disque annulaire cilié. Capsule uniloculaire, polysperme, à 2 valves portant les graines fixées longitudinalement sur leur milieu. Graines non bordées. Plante aquatique.
1. MENYANTHES TRIFOLIATA
Lin. sp. 208 ; Dec. fl. fr. 3, p. 647 ; Lamk. ill. t. 100, fig. 1 ; Fl. dan. t. 541 ; Dod. pempt. 580, ic.
Tige rampante, articulée, épaisse, blanchâtre, garnie de fibres aux articulations, couverte par les gaines des anciennes feuilles devenues membraneuses, ascendante au sommet, où naissent des feuilles alternes longuement pétiolées ; à pétiole arrondi, dilaté, à la base, en une gaine allongée ; terminées par 3 folioles ovales-obtuses, entières ou sub-crénelées. Fleurs blanches ou rosées, pédicellées, disposées en grappe spiciforme, au sommet d’un pédoncule axillaire aussi long que les feuilles ; pédicelles plus longs que la bractée qui est à leur base. Calice à 5 lobes ovales, profonds, plus courts que le tube de la corolle. Corolle à lobes lancéolés-aigus, couverts, à la face interne, de lanières filiformes, crépues. Style persistant, très long. Capsule subglobuleuse. Graines assez grosses, ovoïdes-comprimées, roussâtres, lisses, luisantes.
Cette plante porte les noms vulgaires de trèfle d’eau, trèfle de marais, trèfle de castor. Sa racine et ses feuilles sont astringentes, antiscorbutiques, diurétiques ; elles ont été employées avec succès dans les hydropisies commençantes. Les bestiaux la mangent.
Hab. les marais tourbeux, à la baraque de Michel, près de l’Espérou ; sur la Lozère, commune de Concoule.
Fl. avril-juin.
6e gr. LIMNANTHÈME – LIMNANTHEMUM. (Gmel. act. petrop. (1769), p. 527.)
Calice à 5 lobes. Corolle rotacée à 5 lobes, barbue à la gorge. Etamines 5.Style simple ; stigmate à 2 lobes laciniés. 5 glandes insérées à la base de l’ovaire, alternes avec les étamines. Capsule uniloculaire polysperme indéhiscente bivalve. Graines très comprimées,ciliées-membraneuses,disposées sur 2 rangs, au bord intérieur des valves. Plante aquatique.
1. LIMNANTHEMUM NYMPHOIDES
Link. fl. port. 1, p. 344 ; Godr. et Gren. fl. fr. 2, p. 497 ; Menyanthes nymphoides Lin. sp. 207 ; Villarsia nymphoides Dec. fl. fr. 3, p. 648 ; Lamk, ill. t. 100, fig. 2 ; Drèves et Hayne, pl. d’Euro t. 78.
Tiges plus ou moins allongées, cylindriques, rameuses, submergées, radicantes, garnies, à leurs articulations, de fibres radicales qui les fixent sur la vase. Feuilles cordiformes, suborbiculaires, un peu sinuées, coriaces, d’un vert foncé et luisant en dessus, finement ponctuées-tuberculeuses et pâles en dessous, flottantes, à pétiole plus ou moins allongé, dilaté, à la base, en une gaine membraneuse, ponctuée de brun. Fleurs grandes, d’un beau jaune, solitaires au sommet de pédoncules allongés, réunis 5-10 à l’aisselle des feuilles. Calice à 5 lobes très profonds, lancéolés. Corolle à 5 lobes profonds, largement obovales, obtus, ciliés sur les bords, à gorge très barbue. Capsule assez grosse, ovoïde-comprimée, acuminée. Graines jaunâtres, ovales, très comprimées, entourées d’une large bordure membraneuse, ciliée.
Cette plante porte les noms vulgaires de nympheau, de petit nénuphar. Ses feuilles, amères, sont fébrifuges.
Hab. les étangs, les eaux des roubines et des contre-canaux, à Bellegarde, St-Gilles, Aigues-Mortes, et dans le Vistre, près de Nîmes.
Fl. juillet-septembre.
On cultive dans les jardins, sous le nom de valériane grecque, le polemonium cœruleum Lin. sp.de la famille des polémoniacées, remarquable par ses fleurs d’un beau bleu ou blanches, et par ses feuilles ailées, à lobes étroits.
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