LXXVIe FAM. CONVOLVULACÉES. – CONVOLVULACEÆ. (Vent. tabl. 2, p. 394.)

Fleurs hermaphrodites, régulières. Calice à 5 sépales inégaux, persistants, souvent accrus à la maturité. Corolle gamopétale, en cloche, en entonnoir ou en coupe, insérée sur le réceptacle, à limbe à à lobes ou à 5 plis, tordus dans le bouton. Etamines 5, insérées à la base de la corolle et alternes avec ses lobes. Anthères bilobées, souvent contournées en spirale après la fécondation. Ovaire libre, entouré à sa base d’un disque annulaire, charnu. Style indivis ou quelquefois partagé jusqu’à la base. Capsule membraneuse, à 2-4 loges mono ou bispermes, indéhiscente ou déhiscente par la séparation des valves, laissant à découvert les cloisons persistantes sur le réceptacle, ou par une rupture circulaire. Graines anguleuses, dressées. Plantes annuelles ou vivaces, souvent volubiles, à feuilles nulles ou alternes, sans stipules.

1 Plantes dépourvues de feuilles CUSCUTA
Plantes munies de feuilles 2
2 Corolle grande, en cloche ; étamines incluses CONVOLVULUS
Corolle petite, en entonnoir ; étamines saillantes CRESSA
1er gr. LISERON. – CONVOLVULUS. (Lin. gen. 218.)

Calice à 5 sépales. Corolle infundibuliforme, campanulée, à 5 angles et à 5 plis. Etamines incluses. Style simple ; stigmates 2. Capsule indéhiscente, biloculaire ou sub-biloculaire, à 1-2 graines dans chaque loge.

1 Feuilles réniformes, hastées ou sagittées ; tige rampante ou volubile 2
Feuilles lancéolées ; tiges étalées-ascendantes 4
2 Bractées très larges, couvrant le calice 3
Bractées linéaires, distantes du calice ARVENSIS
3 Tiges courtes, rampantes, étalées sur la terre SOLDANELLA
Tiges très longues, volubiles SEPIUM
4 Plante velue-soyeuse, argentée LINEATUS
Plante velue, ni soyeuse ni argentée CANTABRICA

1. CONVOLVULUS SEPIUM
Lin. sp. 218 ; Dec. fl. fr. 3, p. 640 ; Lamk. ill. t. 104, fig. 1 ; Math. (valgr.) p. 1212, ic. ; Fuchs. hist. p. 720, ic.

Racine blanchâtre, longuement traçante. Tiges de 1-2 mètres, grêles, volubiles, anguleuses, glabres. Feuilles glabres, alternes, pétiolées, amples, cordées-sagittées, acuminées, à oreillettes obliquement tronquées ou anguleuses, plus longues que le pétiole. Fleurs grandes, très blanches, solitaires au sommet de pédoncules axillaires, tétragones, plus longs que les pétioles ; bractées larges, cordiformes, aiguës, placées au-dessous du calice qu’elles couvrent entièrement. Calice à lobes ovales-lancéolés. Capsule globuleuse, plus courte que le calice, munie d’une pointe au sommet, surmontée par le style, très long. Graines brunes, assez grosses, non écailleuses.

Cette plante porte les noms vulgaires de liseron des haies, boyaux-du diable, manchette-de-la-Vierge ; en patois, campanetta. Le suc de sa racine est purgatif.

Hab. les haies et les buissons voisins des eaux, dans tout le département.

Fl. juin-octobre.

2. CONVOLVULUS SOLDANELLA
Lin. sp. 226 ; Dec. fl. fr. 3, p. 641 ; Math. (valg.) p. 469, ic. ; Lob. ic. 602, fig. 2 ; Cam. epit. 253, ic.

Racine blanchâtre, grêle, longuement rampante. Tiges de 1-3 dm, couchées sur la terre, glabres, ainsi que les feuilles ; celles-ci réniformes-arrondies, entières ou un peu sinuées, quelquefois un peu échancrées au sommet, souvent plus larges que longues, à oreillettes arrondies, luisantes, un peu charnues, nerviées, quelquefois rougeâtres. Fleurs grandes, purpurines, solitaires au sommet de pédoncules axillaires, tétragones, plus longs que les pétioles. Calice à lobes ovales-obtus, mucronulés entouré à sa base de 2 bractées grandes, ovales, qui le couvrent presque en entier. Capsule obovale, aiguë. Graines ovoïdes, noires, subchagrinées.

Cette plante est connue sous le nom vulgaire de chou marin ; sa racine est purgative.

Hab. les sables maritimes, dans la pinède de Ste-Marie et aux environs d’Aigues-Mortes (rare).

Fl. mai-juin.

3. CONVOLVULUS ARVENSIS
Lin. sp. 218 ; Dec. fl. fr. 3, p. 640 ; Fuchs. hist. p. 258, ic. fl. dan. t. 459 ; Drèves et Hayne pl. d’eur. t. 24.

Racine blanchâtre, grêle, très profonde, longuement traçante, rameuse. Tiges de 3-12 dm, grêles, couchées ou volubiles, glabres ou pubescentes, rameuses, un peu anguleuses. Feuilles hastées, à oreillettes aiguës, rapprochées, ou divergentes, ordinairement dressées, quelquefois les feuilles sont linéaires-hastées ; pétiole plus court que le limbe. Fleurs blanches ou roses ou panachées, médiocres, ordinairement solitaires au sommet de pédoncules axillaires plus longs que la feuille, munis, un peu au-dessus du milieu, de 2 petites bractées linéaires, ciliées, à partie inférieure anguleuse, la supérieure arrondie, renflée vers le sommet. Calice à lobes courts, obtus, profonds, scarieux aux bords. Capsule ovoïde, sub-globuleuse, un peu pointue, glabre, plus longue que le calice. Graines noirâtres, écailleuses.

Cette plante est connue sous les noms vulgaires de petit liseron, de liseron des champs, de clochette des blés ; en patois, courejola. Toute la plante est purgative et très vulnéraire. Les bestiaux la mangent ; les lapins en sont friands.

Hab. les lieux cultivés, qu’elle infeste, dans tout le département ; à est très difficile de la détruire a cause de la profondeur de sa racine.

Fl. juin-juillet.

4. CONVOLVULUS CANTABRICA
Lin. sp. 225 ; Dec. fl. fr. 3, p. 642 ; Jacq. austr. t. 296 ; Lob,. ic. t. 622, fig. 1.

Racine profonde, à souche rameuse, presque ligneuse, donnant naissance à plusieurs tiges de 2-4 dm , ascendantes, dures, très rameuses souvent dès la base, couvertes de longs poils blancs étalés. Feuilles linéaires-lancéolées, aiguës, presque sessiles ; les inférieures pétiolées, spatulées toutes velues, souvent blanchâtres. Fleurs moyennes, pédicellées, réunies 1-4 au sommet de pédoncules allongés, axillaires ascendants, formant une panicule ample et lâche ; munis, à la base des pédicelles, de 2 bractées lancéolées-linéaires. Calice hérissé, à lobes acuminés, aigus, inégaux ; les deux intérieurs membraneux inférieurement sur les bords. Corolle rose, rarement blanche, velue extérieurement sur les plis. Capsule hérissée, plus courte que le calice.

Hab. les lieux secs et pierreux dans toute la plaine, remonte jusqu’à Alzon.

Fl. mai-juillet.

5. CONVOLVULUS LINEATUS
Lin. sp. 224 ; Dec. fl. fr. 3, p. 642 ; C. intermedius lois. fl. gal. 1, p. 166 ; Barr. ic. t. 311 et t. 1132.

Racine épaisse, dure, traçante, à souche rameuse, presque ligneuse, donnant naissance à plusieurs tiges de 3 cm. à 3 dm, étalées, ascendantes, peu rameuses, subanguleuses, couvertes de poils soyeux, argentés, ainsi que les autres parties de la plante. Feuilles lancéolées ou lancéolées-linéaires, nerviées, à nervures latérales parallèles, atténuées en pétiole court, ailé ; les radicales nombreuses, plus longuement pétiolées. Fleurs moyennes, brièvement pédicellées, disposées 1-4 au sommet de pédoncules plus courts que les feuilles, formant une panicule étroite, plus ou moins allongée, munis, à la base des pédicelles, de 2 bractées linéaires dépassant les calices. Calice à lobes aigus, acuminés. Corolle rose, velue extérieurement sur les plis. Capsule subglobuleuse, hérissée, acuminée, plus courte que le calice.

Hab. les fentes des rochers, les lieux stériles et pierreux ou sablonneux, aux environs de Villeneuve-lez-Avignon, de St-Pons, de Fournès, de Laudun, de Tresques.

Fl. juin-juillet.

2e gr. CRESSE. – CRESSA (Lin. gen. 179.)

Calice à 5 sépales. Corolle en entonnoir à 5 lobes. Etamines saillantes. Styles 2. Stigmate capité. Capsule à 1-2 loges, à 2 valves, ordinairement monosperme. Graine ovoïde-subanguleuse.

1. CRESSA CRETICA
Lin. sp. 325 ; Dec. fl. fr. 3, p. 643 ; Lamk. ill. t. 183 ; Lob. ic. t. 383 ; Alp. exot. p. 156, ic.

Racine grisâtre, sinueuse, profonde, garnie de fibres grêles, blanchâtres. Tige de 6-15 cm. grêle, dressée ou couchée, très rameuse ; à rameaux très étalés, simples, les inférieurs rameux, disposés en panicule pyramidale. Feuilles petites, alternes, sessiles, rapprochées, ovales-aiguës, uninerviées, très entières, arrondies à la base. Fleurs presque sessiles, axillaires et terminales, en grappes courtes ou en capitules. Calice à lobes ovales-lancéolés plus courts que la corolle et la capsule. Corolle blanche, à lobes ovales-lancéolés, aigus, lilas au sommet, glabres à l’extérieur, réfléchis en forme de console. Anthères lilas, puis blanches. Capsule ovoïde, barbue au sommet, contenant une seule graine rousse. Plante pubescente, blanchâtre.

Hab. les terrains salants à Bellegarde, Aigues-Mortes.

Fl. août-septembre.

3e gr. CUSCUTE. – CUSCUTA. (Tournef. inst. p. 652, t. 422.)

Calice à 5 lobes, rarement à 4. Corolle campanulée ou urcéolée, à 5 lobes, rarement à 4. Etamines 5, rarement 4, insérées vers la base de la corolle et munies, au-dessous de leur insertion, d’écailles pétaloïdes très petites. Styles 1-2. Stigmates linéaires ou capités. Capsule à 2 loges bispermes, à déhiscence circulaire. Plantes parasites, volubiles, à tiges filiformes, dépourvues de feuilles, adhérentes par de petits suçoirs aux plantes voisines, dont elles se nourrissent après la perte de leurs racines, à fleurs en grappes ou en capitules globuleux.

1 Styles plus longs que l’ovaire 2
Styles plus courts que l’ovaire 4
2 Graines rugueuses TRIFOLII
Graines lisses 3
3 Etamines saillantes EPITHYMUM
Etamines plus courtes que la corolle ALBA
4 Styles 2 ; fleurs en capitules globuleux ; plante parasite sur l’urtica dioica EUROPÆA
Style 1 ; fleurs en grappes ; plante parasite sur la vigne MONOGYNA

1. CUSCUTA EUROPÆA
Lin. sp. 180 (excl. var. b.) ; Mut. fl. fr. t. 36 fig. 282 ; C. major Dec. fl. fr. 3, p. 644 ; Coss. et Germ. fl. 261, t. 14, fig. C.

Tiges filiformes, rameuses, jaunes-verdâtres, rarement rougeâtres, entre-croisées et entortillées autour des plantes voisines. Fleurs blanches ou rosées, sessiles, disposées en glomérules globuleux, nombreux, sessiles, munis d’une bractée à la base. Calice campanulé, à tube charnu et prolongé inférieurement, à lobes courts, obtus, plus courts que la corolle ; celle-ci campanulée, à tube renflé, à lobes ovales, un peu aigus, de la longueur du tube, étalés, redressés au sommet. Etamines plus courtes que la corolle. Ecailles très minces, palmées, appliquées contre le tube de la corolle. Styles 2, plus courts que l’ovaire et la corolle à stigmates divergents. Capsule subglobuleuse, terminée en pointe. Graines lisses.

Cette plante, ainsi que les suivantes, porte les noms vulgaires de barbe de moine, cheveux-de-Vénus, cheveux-du-diable, rache, rogne ; en patois, rasqua. Elle est apéritive, antiscorbutique ; son suc est purgatif ; inusitée. On la dit bonne contre les rhumatismes.

Hab. parasite, sur l’urtica dioica, le cannabis sativa, etc. aux environs du Vigan, de Lanuejols, elle manque dans la plaine.

Fl. juin-août.

2. CUSCUTA EPITHYMUM
Murr. in Lin. syst. veg. 167 ; Mut. fl. fr. t. 36, fig. 283 ; Coss. et Germ. fl. par. 261, t. 14, fig. A ; C. minor Dec. fl. fr. 3, p. 661 ; Lamk. ill. t. 88.

Tiges capillaires, très rameuses, très nombreuses, rapprochées, entrecroisées, souvent rougeâtres. Fleurs roses, plus rarement blanches, sessiles, disposées en glomérules globuleux, sessiles, beaucoup plus petits que dans l’espèce précédente souvent très rapprochés, munis là eur base d’une bractée. Calice campanulé, à lobes lancéolés, étalés au sommet. Corolle campanulée, dépassant le calice, à lobes ovales, acuminés, étalés, puis réfléchis, aussi larges que longs, égalant la longueur du tube. Etamines saillantes hors du tube de la corolle. Ecailles larges, presque rondes, incisées, convergentes, fermant le tube de la corolle, cachant entièrement l’ovaire. Styles beaucoup plus longs que l’ovaire et dépassant les étamines, à stigmates rougeâtres, non divergents. Graines brunes, lisses.

Hab. parasite, sur le thymus serpillum, th. vulgaris, medicago saliva, trifolium pratense, calluna erica, artemisia campestris, etc. dans tout le département.

Fl. juillet-août.

3. CUSCUTA TRIFOLII
Babingt. et Gips. phyt. 1, p. 467 ; Godr. et Gren. fl. fr .2, p. 505 ; C. minor. B. Dec. prodr. 9, p. 453.

Cette espèce se distingue de la précédente : par ses fleurs plus grandes, disposées en glomérules plus gros et plus serrés ; par les lobes de son calice dressés, appliqués sur le tube de la corolle ; par les lobes de sa corolle plus longs que larges ; par ses écailles plus étroites, laissant l’ovaire à découvert à travers les intervalles ; par ses styles divergents, ne dépassant jamais les étamines ; par ses graines plus grosses, rugueuses, et enfin par le développement circulaire de sa végétation abondante, faisant périr les plantes qu’elle envahit ; tandis que, dans la C. epithymum, le développement est vague, moins abondant, et qu’elle ne fait pas périr les plantes qu’elle attaque.

Hab. parasite, sur le trifolium pratense, et plus particulièrement sur le medicago sativa, dans tout le département.

Fl. août-septembre.

4. CUSCUTA ALBA
Presl. del. prag. 87 ; Godr. et Gren. fl. fr. 2, p. 505.

Tiges très grêles, capillaires. Fleurs blanches ; sessiles, disposées en glomérules globuleux, sessiles, plus petits que ceux de l’espèce précédente. Calice et corolle à 5 lobes presque obtus. Etamines incluses, à anthères arrondies, d’abord rougeâtres, puis brunâtres. Ecailles lancéolées, dentées. Styles courts, filiformes, un peu divergents ; stigmates linéaires.

Hab. parasite sur diverses plantes, dans tout le département.

Fl. juillet.

5. CUSCUTA MONOGYNA
Vahl. symb. 2, p. 32 ; Dec. fl. fr. 5, p. 425 ; Rchb. ic. t. 691 ; Mut. fl. fr. t. 37, fig. 285.

Tiges rameuses, entortillées, épaisses, de 2 mm, souvent rougeâtres, chargées de petits tubercules saillants. Fleurs violacées ou jaunâtres, disposées, par petits paquets, en grappes interrompues, tantôt courtes, tantôt allongées, rarement en glomérules, sessiles ou pédoncules ; une bractée à la base de chaque pédicelle presque nul. Calice à lobes ovales-obtus, membraneux au sommet, atteignant le tiers de la corolle ; celle-ci à tube subcylindrique pendant la floraison, à 5 dents très courtes. Ecailles à 2 lobes trifides appliquées contre le tube de la corolle. Etamines non saillantes. Styles soudés, inclus ; un seul stigmate à tête globuleuse. Capsule très grosse, obovale, à 2 loges monospermes ou dispermes. Graines brunes, lisses, très grosses.

Hab. parasite, sur la vigne, aux environs de Nîmes, de Manduel, de Beaucaire, et dans tous les quartiers de vignobles.

Fl. juillet-août.

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