LXXIVe FAM. ASCLÉPIADÉES. – ASCLEPIADEÆ. (R. br. prod. 458.)

Fleurs hermaphrodites, régulières. Calice persistant, à 5 divisions soudées inférieurement. Corolle monopétale, caduque, insérée sur le réceptacle, rotacée, à 5 divisions imbriquées-contournées dans le bouton, ou se touchant seulement par les bords. Etamines 5, insérées à la base de la corolle et alternes avec ses lobes, à filets ordinairement soudés en tube autour de l’ovaire, munis chacun, à leur sommet, d’un appendice charnu ou membraneux, recouvrant l’anthère ; anthères bilobées, ordinairement soudées en tube, entourant le style et le stigmate, et surmontées d’un prolongement membraneux, soudé et appliqué sur le stigmate. Styles 2, réunis au sommet et portant un seul stigmate. Fruit formé ordinairement de 2 follicules, à déhiscence longitudinale, ventrale, à placenta libre après la déhiscence. Graines nombreuses, comprimées, souvent entourées d’une bordure mince, fixées à la suture ventrale, imbriquées, suspendues, munies, vers l’ombilic. d’une aigrette soyeuse, dirigée en haut. Plantes vivaces, herbacées, quelquefois volubiles à feuilles opposées, rarement verticillées par 3, à stipules nulles, à fleurs disposées en corymbes axillaires et terminaux ou extra-axillaires.

1 Lobes de la corolle étalés ; feuilles vertes
et glabres sur les 2 faces
2
Lobes de la corolle réfléchis ; feuilles blanchâtres-tomenteuses en dessous ASCLEPIAS
2 Fruits étalés, renflés, inférieurement ; feuilles glauques, très échancrées en coeur CYNANCHUM
Fruits cylindracés, divariqués ; feuilles vertes, peu ou point échancrées en cœur VINCETOXICUM
1er gr. CYNANQUE. – CYNANCHUM. (Lin. gen. 301.)

Calice à 5 divisions. Corolle rotacée, à 5 lobes profonds. Couronne staminale d’une seule pièce, tubuleuse, enveloppant les étamines, terminée par 5-10 dents, sur un rang ou sur 2 opposés. Anthères terminées par une membrane. Masses de pollen renflées, pendantes. Stigmate bifide au sommet. Follicules cylindracés, divariqués.

1. CYNANCHUM ACUTUM
Lin. sp. 310 ; Lois. gall. 1, p. 177 ; Jacq. misc. 1, t.1, fig. 4 ; Clus. hist. 1, p. 125, fig. 2 ; Lob. ic. t. 621.

 Rhizome traçant. Tiges sarmenteuses, volubiles, de 5-15 dm, un peu rameuses au sommet, sortant plusieurs de la même souche, grêles cylindriques, glabres dans le bas, pubescentes dans le haut. Feuilles molles, d’un vert glauque, pétiolées, pubescentes dans leur jeunesse, puis glabres, lancéolées, dilatées à la base et profondément cordiformes, à lobes arrondis. Fleurs blanches ou roses, odorantes, disposées en corymbes ombelliformes, axillaires et terminaux, à pédoncules plus courts que les feuilles ; ceux du sommet plus longs qu’elles ; pédicelles tomenteux, de la longueur des fleurs. Calice tomenteux, à lobes ovales-aigus, 3-4 fois plus courts que la corolle ; celle-ci petite, à lobes profonds, oblongs, légèrement échancrés au sommet, glabres. Follicules lisses, allongés, atténués-obtus au sommet.

VAR.B, Monspelliaca. Feuilles plus grandes, largement cordées à la base, obtuses, leur largeur égalant souvent leur longueur. C. monspelliense Lin. sp. 311 ; Dec. fl. fr. 3, p. 667 ; Lois. gall. 1, p. 177 ; Clus. hist. 1, p. 126, fig. 1 ; Cam. epit. p. 972, ic. ; Tabern. ic. 878, fig. 1.

Le suc concret de cette plante est un purgatif énergique ; à est connu sous le nom de scammonée de Montpellier.

Hab. les terrains sablonneux aux environs d’ Aigues-Mortes.

Fl. août-septembre.

2e gr. DOMPTE-VENIN – VINCETOXICUM. (Mœnch. meth. 717.)

Calice à 5 divisions. Corolle rotacée, à 5 lobes profonds. Couronne staminale d’une seule pièce, scutelliforme, charnue, à 5-10 lobes. Anthères et masses de pollen comme dans le genre précédent. Stigmate aigu. Follicules lisses, étalées, renflées au milieu, atténuées, vers le sommet, en pointe obtuse.

1 Fleurs blanchâtres ; tige dressée OFFICINALE
Fleurs noirâtres ; tige dressée, souvent volubile NIGRUM

1. VINCETOXICUM OFFICINALE
Mœnch. meth.717 ; Asclepias vincetoxicum Lin. sp. 314 ; Dec. fl. fr. 3, p. 668 ; Dub. bot. 324 ; Fuchs. hist. p. 129, ic. ; Lob. ic. 630, fig. 1.

Racine blanche, rampante, à fibres épaisses, longues. Tiges de 3-6 dm, sortant plusieurs de la même souche, droites, simples, cylindriques, glabres ou pubescentes au sommet, très feuillées. Feuilles brièvement pétiolées, un peu fermes, d’un vert luisant en dessus, pâles en dessous, ovales-acuminées ou ovales-lancéolées souvent cordées à la base, décroissantes, finement pubescentes sur les bords et les nervures. Fleurs blanchâtres, odorantes, disposées en plusieurs petits bouquets pédonculés, extra-axillaires, plus courts que les feuilles, dépassant les supérieures ; pédicelles pubescents, environ de la longueur de la fleur. Calice à 5 divisions, à lobes lancéolés-aigus, ciliés, de la longueur du tube de la corolle. Corolle rotacée, à 5 lobes ovales, obtus, étalés, glabres, un peu épais. Couronne staminale d’une seule pièce, scutelliforme, charnue, à 5-10 lobes ; appendices des filets des étamines, courts, jaunâtres, un peu obtus. Stigmate vert, déprimé. Follicules glabres, lisses.

Cette plante est vénéneuse, surtout la racine ; ses feuilles sont détersives.

Hab. les lieux pierreux et stériles, dans tout le département.

Fl. juin-août.

2. VINCETOXICUM NIGRUM
Mœnch. meth. 717 ; Asclepias nigra Dec. fL. fr. 3, p. 668 ; Cynanchum nigrum Dub. bot. 324 ; Lob. ic. 630, fig. -2 ; Cam, epit. 560, ic.

Cette espèce diffère de la précédente: par sa tige presque toujours volubile ; par ses feuilles plus étroites et plus longuement acuminées, arrondies à la base ; par ses fleurs noirâtres, disposées en bouquets, moins fournis et plus brièvement pédonculés ; par sa corolle à lobes pubescents à la face interne.

Hab. les bois et les lieux incultes aux environs de Nîmes, d’ Uzès, d’Anduze, du Vigan, d’ Aigues-Mortes.

Fl. mai-juillet.

3e gr. ASCLÉPIADE. – ASCLEPIAS. (Lin. gen. 303.)

Calice à 5 divisions. Corolle à 5 lobes réfléchis. Etamines à filets soudés en tube, couronnés par 5 folioles en cornet, du fond duquel sort un prolongement en forme de corne, courbé sur le stigmate. Anthères membraneuses au sommet. Masses de pollen comprimées, pendantes, atténuées et fixées par leur sommet. Stigmate déprimé. Follicules renflés, couverts, surtout dans leur jeunesse, d’épines molles. Graines comprimées-ovoïdes, entourées d’une bordure, munies d’une aigrette soyeuse.

1. ASCLEPIAS CORNUTI
Decaisne, prod. 8, p. 564 ; A. syriaca Lin. sp. 313 ; Dec. fl. fr. 3, p. 669 ; Spenn. in Nées, gen. fasc. 21, t. 1-3 ; Blackw. t. 521. ; Corn. canad. p. 90, ic.

Racine longuement traçante. Tiges herbacées, de 10-15 dm, droites, simples, cylindriques, anguleuses au sommet, robustes, pubescentes feuillées dans toute leur longueur. Feuilles amples, oblongues, mucronulées, entières, brièvement pétiolées, presque glabres en dessus, blanchâtres-tomenteuses en dessous, à nervures latérales parallèles, produisant de petites nervures réticulées, dans les intervalles ; quelquefois les feuilles sont verticillées par 3. Fleurs rosées, odorantes disposées en ombelles simples très fournies, penchées ou dressées au sommet de pédoncules tomenteux, terminaux et interpétiolaires, plus courts que les feuilles et plus longs que les rayons. Follicules 1-3, ventrus-allongés, ascendants, sur un pédicelle réfléchi, tomenteux, lisses ou garnis d’épines molles, tomenteuses.

Plante originaire d’Orient, à suc laiteux, très abondant, qui tue les animaux ; ses aigrettes servent à faire la ouate. On peut faire de la bonne filasse avec l’écorce des tiges ; ses feuilles, en cataplasme, sont estimées pour résoudre les humeurs froides. On tire du caoutchouc de son suc qui est âcre et caustique ; elle porte le nom vulgaire d’herbe à la ouate.

Hab. les bords et les îles du Rhône, à Vallabrègues, Beaucaire, Coudoulet.

Fl. juin-août.

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