LXXXXIVe FAM. SANTALACÉES. – SANTALACEÆ. (R. br. prodr. nov. holl. 350.)

Fleurs hermaphrodites ou dioïques. Calice gamosépale, persistant ou caduc, tubuleux, à tube soudé à l’ovaire, à 4-5 divisions égales, contiguës dans le bouton. Etamines 3-5, insérées à la base des lobes du calice et opposées avec eux ; filets courts, subulés, glabres ou garnis d’un faisceau de poils à la base. Anthères à 2-4 lobes, à déhiscence longitudinale. Ovaire infère, à 2-4 ovules pendants du sommet d’un placenta central partant du fond de la loge. Fruit capsulaire ou drupacé, uniloculaire, monosperme par avortement, indéhiscent, surmonté du limbe du calice, renfermant un noyau crustacé ou osseux. Graine suspendue, à test membraneux, soudé avec le péricarpe. Périsperme charnu. Embryon droit. Cotylédons cylindriques. Feuilles entières, alternes, sans stipules.

1 Etamines 5 ; fruit capsulaire THESIUM
Etamines 3-4 ; fruit drupacé OSYRIS
1er gr. THÉSION. – THESIUM. (Lin. gen. 292.)

Fleurs hermaphrodites. Calice persistant, adhérent à l’ovaire, en entonnoir, à 4-5 lobes enroulés en dedans après la fécondation. Etamines 5, opposées aux lobes du calice, à filets subulés, ordinairement munis, à leur base, d’un faisceau de poils ; anthères bilobées. Style 1 ; stigmate capité. Capsule monosperme, indéhiscente, enveloppée par la base du calice et surmontée par ses lobes plus ou moins profondément enroulés.

1 Lobes du calice enroulés et formant, au-dessus de
la capsule, un tube aussi long qu’elle
2
Lobes du calice enroulés et formant, au-dessus de la capsule,un nœud beaucoup plus court qu’elle 3
2 Fleurs unilatérales ; fruit simplement strié ALPINUM
Fleurs non unilatérales ; fruit fortement strié TENUIFOLIUM
3 Feuilles uninerviées 4
Feuilles trinerviées INTERMEDIUM
4 Fruit subglobuleux, sub-sessile ; souche grêle HUMIFUSUM
Fruit oblong, pédicellé ; souche grosse, subligneuse DIVARICATUM

1. THESIUM ALPINUM
Lin. sp. 301 ; Dec. fl. fr. 3, p. 352 ; Ger. gallop. t. 17, fig. 1 ; Drèves et Hayne, pl. d’Eur. t. 121.

Racine grêle, perpendiculaire, divisée à l’extrémité. Tiges de 1-2 dm, plus ou moins nombreuses, dressées ou étalées, simples, feuillées dans toute leur longueur. Feuilles linéaires-aiguës, uninerviées, glabres, un peu épaisses, souvent un peu glauques. Fleurs d’un blanc verdâtre, solitaires, brièvement pédonculées, dressées, disposées unilatéralement en grappe simple, non flexueuse, occupant la moitié supérieure de la tige ; bractées très inégales, deux très petites, une dépassant la fleur. Calice à lobes ovales, très étalés à la floraison, enroulés-connivents au sommet, à la maturité. Capsule subglobuleuse, nerviée, surmontée par le calice formant une couronne aussi longue qu’elle.

Hab. la pelouse, à Brama-Bioou, près Camprieux ; à Concoule, sur la Lozère ; dans les bois, à St-Guiral, à St-Sauveur.

Fl. juin-juillet.

2. THESIUM TENUIFOLIUM
Sauter. app. Koch. syn. 718 ; Godr. et Gren. fl. fr. 3, p. 66 ; Rchb. ic. cent. 11, fig. 1156.

Cette espèce diffère de la précédente : par ses tiges, rameuses dès leur milieu à rameaux inférieurs stériles ; par ses fleurs, en grappe simple, non unilatérale ; et par ses capsules, plus grosses et plus fortement nerviées.

Hab. les bois de St-Sauveur et du Prunaret (Martin).

Vivace. Fl. juin-juillet.

3. THESIUM HUMIFUSUM
Dec. fl. fr. 5,p. 366 ; Godr. et Gren. fl. fr. 3, p. 66 ; Rchb. ic. cent. 11, fig. 1153.

Racine grêle, dure, pivotante ou rameuse, donnant naissance à des tiges de 2-3 dm, plus ou moins nombreuses, grêles, étalées circulairement sur la terre ou un peu ascendantes, diffuses, rameuses dès leur milieu. Feuilles d’un vert pâle glabres, linéaires, très étroites, aiguës, à une nervure peu saillante. Fleurs d’un blanc verdâtre ou jaunâtre, disposées en grappes simples, à rameaux uniflores, courts, étalés à angle droit, chargés de petites aspérités sur les angles formant par leur réunion, une panicule générale à axe flexueux. Bractées inégales, subdenticulées ; les deux latérales égalant presque le fruit ; la moyenne plus longue que lui. Capsule subglobuleuse ou ovale, brièvement pédicellée, marquée de côtes saillantes, surmontées par le calice formant une couronne trois fois plus courte qu’elle.

Hab. le bois de Salbous, près Campestre ; les pelouses arides aux environs du Vigan.

Vivace. Fl. juin-juillet.

4. THESIUM DIVARICATUM
Jan. ap. M. K. Dtsch. fl. 2, p. 285 ; Godr. et Gren. fl. fr. 3, p. 67 ; Rchb. ic. cent. 11, fig. 1155.

Racine grosse, dure, rameuse, à souche subligneuse, grosse, donnant naissance à des tiges de 2-4 dm, nombreuses, assez fortes, raides, dressées ou étalées-ascendantes, rameuses. Feuilles glabres, glaucescentes, linéaires-étroites, aiguës, uninerviées. Fleurs d’un blanc verdâtre ou jaunâtre, disposées en grappes presque simples, étroites, à rameaux lisses, à une ou plusieurs fleurs, étalés ou ascendants, formant ensemble une panicule pyramidale, terminale, à axe non flexueux ; bractées rudes aux bords, toutes plus courtes que la capsule ; celle-ci oblongue, portée sur un pédicelle de moitié plus court qu’elle, marquée de côtes saillantes, surmontée par le calice, formant une couronne trois fois plus courte qu’elle.

Hab. les bois, les garrigues et les terrains arides, aux environs du Vigan, d’Uzès, de Nîmes, de Manduel, de Tresques.

Fl. juin-juillet.

5. THESIUM INTERMEDIUM
Schrad. spicil. fl. germ. 27 ; Godr. et Gren. fl. fr. 3, p. 67 ; Th. linophyllum Rchb. fl. exc. 158 (non Lin.).

Cette espèce diffère de la précédente : par sa racine, grêle, à souche émettant des stolons grêles, radicants ; par ses feuilles, trinerviées ; par sa panicule, composée de rameaux à 2-3 divisions uniflores, lisses et striées ; par ses bractées, entières, dont 2 plus courtes que la capsule, la moyenne l’égalant ou plus souvent la dépassant ; enfin par sa capsule, un peu plus allongée.

Hab. les lieux arides, à Montdardier, à Aulas, etc.

Fl. juillet-août.

2e gr. OSYRIS. – OSYRIS. (Lin. gen. 1101.)

Fleurs dioïques. Fleurs mâles à 3-4 lobes, munies au fond du périgone d’un disque charnu, à 3-4 lobes. Etamines 3-4, courtes, insérées entre le disque et la base des lobes du périgone et opposées avec eux ; filets subulés ; anthères bilobées. Fleurs femelles à 3-4 lobes, à tube adhérent à l’ovaire. Etamines 3-4, stériles ; stigmates 3. Fruit en drupe monosperme, couronné par les restes du périgone. Graine à test crustacé.

1. OSYRIS ALBA
Lin. sp. 1450 ; Dec. fl. fr. 3, p. 353 ; Lamk. ill. t. 802 ; Clus. hist. 91, ic. ; Cam. epit. 26, ic.

Arbrisseau toujours vert, de 6-8 dm, à écorce rougeâtre ou verdâtre, à rameaux nombreux, dressés, anguleux. Feuilles persistantes, lancéolées-linéaires-aiguës, presque sessiles, très entières, glabres. Fleurs jaunâtres, odorantes, disposées par petits rameaux le long de grappes étroites, allongées ; les mâles un peu nombreuses, pédicellées ; les femelles solitaires, sessiles. Drupes de la grosseur d’un pois, rouges à la maturité. Plante noircissant plus ou moins par la dessication.

Vulgairement rouvet.

Hab. les terrains secs et arides, aux environs de Nîmes, du Vigan, d Alais, d ‘Uzès.

Fl. avril-mai ; fr. juillet.

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