CVIE FAM. SALICINÉES. – SALICINEÆ. (Ach. Rich. elem. bot. ed. 6, p. 626.)

Fleurs dioïques ; les mâles et les femelles solitaires, à l’aisselle de bractées squamiformes et disposées en chatons cylindriques, rarement oblongs. Ecailles entières ou laciniées, imbriquées. Disque persistant, formé de 1-2 glandes, placées à la base des organes sexuels (salix) ou d’une cupule entourant l’ovaire (populus), Fleurs mâles à 2-12 étamines ou plus, à filets filiformes libres, ou plus ou moins soudées, rarement dans toute leur longueur, insérées au-fond de la cupule ; anthères bilobées, à lobes déhiscents longitudinalement. Fleurs femelles : calice nul ; ovaire sessile ou pédicellé, uniloculaire ou à 2 loges incomplètes ; ovules nombreux, pendants, fixés sur les placentas pariétaux, courts, linéaires ; styles 2, soudés ; stigmates 2, entiers ou échancrés ou bifides. Fruit petit, capsulaire, ovoïde-conique, polysperme, s’ouvrant par les loges, du sommet à la base, en 2 valves qui s’enroulent en dehors, portant les graines à leur base. Graines très petites, ascendantes, à test membraneux, entourées de longs poils soyeux, ascendants, prenant naissance près de l’ombilic. Périsperme nul. Embryon droit, à cotylédons plans d’un côté, convexes de l’autre. Arbres ou arbrisseaux à feuilles caduques, simples, alternes ou éparses, entières, rarement lobées, avec ou sans stipules, à chatons naissant avant, avec ou après les feuilles.

1 Etamines 2-5 ; écailles des chatons entières SALIX
Etamines 8-30 ; écailles des chatons laciniées POPULUS
1er gr. SAULE. – SALIX. (Tournef. inst. p. 590,t. 368.)

Ecailles des chatons entières, velues-ciliées. Fleurs mâles et fleurs femelles à disque formé de 2 glandes placées à la base des étamines ou de l’ovaire. Fleurs mâles à 2-5 étamines, à filets libres ou soudés à la base, rarement à 2 étamines soudées dans toute leur longueur. Fleurs femelles : ovaire uniloculaire ; style plus ou moins allongé ou presque nul ; stigmates 2, entiers, échancrés ou bifides. Graines munies d’une aigrette.

1 Ecailles des chatons entièrement jaunâtres ou roussâtres 2
Ecailles des chatons brunes ou noires, au moins supérieurement 6
2 Rameaux longuement pendants BABYLONICA
Rameaux dressés ou étalés 3
3 Ecailles persistantes 4
Ecailles caduques avant la maturité 5
4 Etamines 3 ; feuilles glabres sur les deux faces AMYGDALINA
Etamines 2 ; feuilles tomenteuses-blanchâtres en dessous INCANA
5 Stipules larges, ovales-obliques ; chatons femelles très lâches FRAGILIS
Stipules très petites, lancéolées ; chatons femelles un peu compactes ALBA
6 Sous-arbrisseau de 2-4 dm ; feuilles argentées soyeuses REPENS
Arbres ou arbrisseaux de plus de 4 dm ; feuilles pubescentes 7
7 Anthères pourpres, puis noires ou brunes 8
Anthères toujours jaunes 9
8 Etamines soudées entièrement, n’en présentant qu’une seule ; feuilles élargies supérieurement, glauques en dessous PURPUREA
Etamines libres dans leur moitié supérieure ; feuilles lancéolées-allongées, d’un vert gai RUBRA
9 Chatons naissant avec les feuilles ; capsule sessile ; feuilles lancéolées, très allongées VIMINALIS
Chatons naissant avant les feuilles ; capsule à pétiole allongé ; feuilles ovales ou oblongues 10
10 Feuilles oblongues ou obovales ; bourgeons tomenteux CINEREA
Feuilles ovales ou ovales-sublancéolées ; bourgeons glabres 11
11 Feuilles un peu rugueuses, glabres, luisantes en dessus ; chatons assez gros ; arbrisseau élevé CAPREA
Feuilles très rugueuses, pubescentes en dessus ; chatons assez petits ; arbrisseau bas AURITA

1. SALIX FRAGILIS
Lin. sp. 1443 ; Dec. fl. fr. 3, p. 288 ; Coss. et Germ. fl. par. t. 27, fig. B ; S. decipiens Hoffm. sal. 2, p. 2, t. 31 ; Engl. bot. t. 1807.

Arbre peu élevé, à rameaux fragiles à leur insertion. Feuilles brièvement pétiolées, lancéolées, acuminées, bordées de dents fines courbées en dedans, glanduleuses, glabres, vertes et luisantes en dessus, glauques en dessous, les jeunes un peu soyeuses ; stipules assez larges, ovales en faux, souvent caduques. Chatons portés sur un pédoncule feuillé, étalé, naissant avec les feuilles ; les mâles allongés, épais, à axe velu, à écailles velues, jaunâtres ou roussâtres ; étamines 2, à anthères jaunes ; les femelles allongées, très lâches, à écailles.caduques avant la maturité, à axe velu. Capsule ovale-conique, glabre, brièvement pédicellée. Style court, environ de la longueur des stigmates, épais, bifides en croix.

Hab. les bords des eaux à Alzon, les bords du Gardon à Anduze.

Fl. avril-mai.

2. SALIX ALBA
Lin. sp. 1449 ; Dec. fl. fr. 3, p. 288 ; Lamk. ill. t. 802 Coss. et Germ. fl. par. t. 27, fig. A ; Hoffm. sal. t. 7, 8 et 24, fig. 3 ; Engl. bot. t. 2430.

Arbre très élevé dans son état naturel, à écorce des jeunes rameaux grisâtre, à rameaux dressés. Feuilles étroitement lancéolées, acuminées, atténuées vers la base, brièvement pétiolées, finement dentées en scie, glanduleuses, blanches-soyeuses, surtout à la face inférieure et dans leur jeunesse ; stipules petites, lancéolées, ordinairement caduques. Chatons portés sur un pédoncule feuillé-étalée naissant avec les feuilles ; les mâles allongés, un peu arqués, à axe velu, à écailles velues, jaunâtres ou roussâtres ; étamines 2, à anthères jaunes ; les femelles étroits, allongés, un peu arqués et serrés, à écailles caduques avant la maturité, à axe velu. Capsule presque sessile, glabre, ovoïde, terminée en pointe obtuse. Style très court, à stigmate bilobé.

Var. B, Vitellina. écorce des rameaux d’un beau jaune. S. vitellina Lin. sp. 1442 ; Dec. l. c. Vulgairement osier jaune.

Vulgairement, en patois, saousé. L’écorce des jeunes branches est employée avec succès comme tonique et fébrifuge. Les jeunes rameaux servent pour faire des paniers et des cercles ; avec le bois, on fait des sabots, du charbon pour la fabrication de la poudre à tirer.

Hab. les bords des eaux, des fossés, dans tout le département ; la var. B est souvent cultivée en oseraies.

Fl. avril-mai.

3. SALIX BABYLONICA
Lin. sp. 1443 ; Dec. fl. fr. 3, p. 286 ; Coss. et, Germ. fl. par. t. 27, fig. C.

Arbre assez élevé, à rameaux grêles, flexibles, pendants. Feuilles étroitement lancéolées, longuement acuminées, dentelées en scie, glabres ; stipules obliquement lancéolées, recourbées, ordinairement caduques. Chatons portés sur un pédoncule feuillé-étalé, naissant avec les feuilles ; les femelles grêles, allongés, arqués, à axe poilu, à écailles jaunâtres ou roussâtres, caduques avant la maturité, à pédoncule portant des feuilles aussi longues que le chaton, ou le dépassant. Capsule glabre, sessile ; glandes dépassant la base de la capsule. Style court ; stigmate épais, échancré.

Hab. originaire d’Orient, fréquemment planté pour décorer les fontaines et les tombeaux, dans le département.

Fl. avril-mai.

4. SALIX AMYGDALINA
Lin. sp. 1443 ; Dec. fl. fr. 3, p. 285 ; S. triandra Duby. bot. p. 425 ; Coss. et Germ. fl. par. t. 28, fig. D.

Arbrisseau plus ou moins élevé, à rameaux lisses, effilés, souvent d’un brun rougeâtre. Feuilles oblongues ou oblongues-lancéolées, acuminées, dentelées en scie, à dents glanduleuses, glabres, d’un vert foncé, luisantes en dessus, pâles et souvent glauques en dessous, à pétiole court ; stipules assez grandes, persistantes, semi-cordiformes, dentées. Chatons portés sur un pédoncule feuillé-dressé, un peu étalé, naissant avec les feuilles ; les mâles lâches, un peu allongés, à écailles d’un jaune verdâtre, glabres au sommet, velues à la base ; étamines 3, à anthères jaunes ; les femelles peu allongés, un peu serrés, à écailles persistantes, un peu plus longues que le pédicelle. Capsule glabre, pédicellée, ovale-conique, un peu obtuse. Style très court ; stigmates échancrés, très divergents.

Vulgairement osier brun.

Feuilles glauques en dessous. S. amygdalina Lin. sp. 1443.

Feuilles vertes des deux côtés, ou presque glauques en dessous. triandra Lin. sp. 1442 ; Dec. fl. fr. 3, p. 285, et 5, p. 337.

Hab. les bords du Gardon, à Alais, Anduze, etc ; les bords du Rhône, à Vallabrègues, etc.

Fl. avril-mai.

5. SALIX INCANA
Schrank. baier. fl. 1, p. 230 ; Dec. fl.3, p. 284, et 5, p. 337 ; S. riparia Willd. sp. 4, p. 698 ; S. viminalis Vill. dauph. 4, p. 785, t. 51, N° 30.

Arbrisseau de 1-3 mètres, à écorce d’un vert brun ou rougeâtre, lisse ou légèrement ponctuée, à rameaux allongés, glabres ou tomenteux supérieurement dans leur jeunesse. Feuilles longues, étroites, linéaires ou lancéolées-linéaires, acuminées, vertes, glabres en dessus, chargées en dessous d’un coton blanc, épais, à bords à peine denticulés, roulés en dessous. Chatons peu allongés, portés sur un pédoncule court, un peu feuillé à la base, dressés ou un peu étalés, à axe pubescent, naissant avant les feuilles : les mâles à écailles jaunâtres, glabres au sommet, ciliées sur les bords ; étamines 2, soudées jusqu’au milieu ; anthères jaunes ; les femelles lâches, un peu plus longs, à écailles persistantes, dépassant beaucoup le pédicelle. Capsule glabre, ovale-atténuée vers le sommet, brièvement pédicellée ; style allongé ; stigmate bilobé.

Hab. les bords du Gardon et des rivières, à Alais, Anduze, St-Ambroix, Comps, Montfrin, etc. ; et les bords du Rhône, à Aramon, Beaucaire. etc.

Fl. avril-mai.

6. SALIX PURPUREA
Lin. sp. 1444 ; S. monandra Dec. fl. fr. 3, p. 297 ; Hoffm. hist. sal. 18, t. 1, fig. 1-2 ; Coss. et Germ. fl. par. t. 29, fig. G.

Arbrisseau de 2-3 mètres, à écorce grisâtre, à rameaux rougeâtres ou grisâtres, souvent d’un pourpre foncé ou violacé. Feuilles sessiles ou brièvement pétiolées, presque opposées, oblongues-lancéolées, élargies supérieurement, acuminées ou aiguës, denticulées, planes, coriaces, glabres, vertes et luisantes en dessus, glauques en dessous, souvent dépourvues de stipules. Chatons presque opposés : les mâles sessiles, épais, étalés-arqués, paraissant avant les feuilles, à écailles brunes, velues ; étamines 2, entièrement soudées, simulant une seule étamine à anthère quadrilobée, pourprée ; les femelles brièvement pédonculés, à écailles persistantes, munis à leur base de quelques jeunes feuilles, paraissant avec les feuilles. Capsule sessile, ovale, tomenteuse ; style très court ; stigmates oblongs, entiers échancrés, de couleur pourpre.

Var. B, Hélix. Feuilles plus étroites que dans le type S. helix Lin. sp. 1444.

Vulgairement verdiau, osier rouge.

Hab. les bords des rivières, dans tout le département.

Fl. mars-avril.

7. SALIX RUBRA
Huds. fl. angl. 423 ; S. lissa Dec. fl. fr. 5, p. 349 ; Hoffm. hist. sal. t. 13, fig. 2, t. 14,fig. 3-4 ; Coss. et Germ. fl. par. t. 29, fig. H.

Arbrisseau de .2-3 mètres, à rameaux verdâtres ou jaunâtres. Feuilles lancéolées-linéaires ou lancéolées-allongées, souvent acuminées, lâchement denticulées, à bords un peu roulés en dessous, pubescentes, soyeuses dans leur jeunesse, surtout en dessous, d’un vert pâle en dessous, à la fin glabres ; stipules petites, subulées, souvent nulles. Chatons presque sessiles, munis de quelques jeunes feuilles à la base, paraissant avec les feuilles : les mâles oblongs, obtus, étalés, à écailles ovales, d’un brun rougeâtre supérieurement, couvertes de poils fins, très longs ; étamines 2, à anthères pourprées, à filets soudés inférieurement, souvent jusqu’au milieu et même presque jusqu’au sommet ; les femelles épais, cylindriques, dressés ou courbés, à écailles persistantes. Capsule tomenteuse, sessile, ovale-aiguë ; style allongé ; stigmates bruns, étalés, linéaires, entiers.

Hab. les bords du Gardon aux environs de Comps, etc. les bords du Rhône, à Beaucaire, Vallabrègues.

Fl. mars-avril.

8. SALIX VIMINALIS
Lin. sp. 1448 ; Dec. fl. fr. 3,p. 297 ; Hoffm, hist. sal. t. 2-5 et t. 21,fig.E, F ; G ; Coss. et Germ. fl. par. t. 29, fig. K.

Arbrisseau de 2-3 mètres, à rameaux allongés, effilés, flexibles, à la fin glabres, grisâtres ou verdâtres, rarement jaunâtres. Feuilles très longues, lancéolées ou lancéolées-linéaires, acuminées, entières, un peu ondulées, un peu roulées en dessous par les bords, vertes et glabres en dessus, soyeuses-argentées en dessous ; stipules petites, lancéolées-linéaires. Chatons sessiles ou presque sessiles, munis à leur base de petites feuilles ou bractées : les mâles ovales ou oblongs, serrés, obtus, paraissant avant les feuilles ; écailles oblongues, brunes ou noirâtres, garnies de poils très fins longs ; étamines2, libres ; anthères jaunes ; les femelles plus longs que les mâles, paraissant arec les feuilles, à écailles persistantes. Capsule ovale, atténuée vers le sommet, sessile, tomenteuse ; style allongé ; stigmates allongés, divergents, linéaires, entiers, rarement bifides, dépassant les poils des écailles.

Vulgairement osier blanc, osier vert.

Hab. les bords du Gardon, les bords du Rhône, à Beaucaire, Vallabrègues ; les bords des rivières, aux environs du Vigan.

Fl. mars-avril.

9. SALIX CINEREA
Lin. sp. 1449 ; S. acuminata Dec. fl. fr. 3, p. 291, et 5, p. 342 ; Hoffm. hist. sal. t. 6, fig. 1-2, t. 22, fig.2 ; Coss. et Germ. fl. par. t. 30, fig. M ; S. rufinervis Dec. l. c. 5, p. 341.

Arbrisseau souvent élevé, à rameaux cendrés ou olivâtres, tomenteux dans leur jeunesse. Feuilles brièvement pétiolées, ovales, ovales-lancéolées ou elliptiques, obtuses ou terminées par une pointe droite ou oblique ; entières, ondulées, denticulées ou crénelées, souvent un peu roulées en dessous, par les bords, rugueuses, glabres ou pubescentes en dessus, tomenteuses et glauques ou cendrées en dessous, à nervures saillantes, anastomosées-réticulées, blanchâtres, roussâtres ou ferrugineuses ; stipules réniformes, dentelées, plus ou moins grandes ; bourgeons tomenteux-grisâtres. Chatons sessiles, munis, à leur base, de bractées courtes, naissant avant les feuilles : les mâles ovales ou oblongs, serrés, à écailles ovoïdes, noirâtres, garnies de poils très longs ; étamines 2, libres ; anthères jaunes ; les femelles plus longs, à écailles persistantes. Capsule ovale, longuement atténuée vers le sommet, pédicellée, tomenteuse ; style très court ; stigmates oblongs, bifides.

Vulgairement marceau. Propriétés générales des saules indiquées au n° 2.

Hab. les bords des eaux, dans tout le département.

Fl. mars-avril.

10. SALIX CAPREA
Lin. sp. 1448 ; Dec. flt fr. 3, p.290 ; S. aurigerana Dec. l. c. 5, p. 341 ; Lin. fl. lapp. t. 8, fig. 5 ; Hoffm. hist. sal. t. 3, fig. 1-2, t. 5, fig. 4, t. 21, fig. 1, a, d ; Coss. Germ. t. 31, fig. O.

Arbrisseau ou arbre peu élevé, à écorce cendrée, un peu fendillée, ordinairement rameux dès la base, à rameaux brunâtres, cendrés, tomenteux dans leur jeunesse. Feuilles brièvement pétiolées, ordinairement grandes, ovales ou oblongues-lancéolées, obtuses ou terminées en pointe oblique, obscurément ondulées ou crénelées, rugueuses, glabres et luisantes en dessus, blanchâtres-tomenteuses en dessous, à nervures saillantes, anastomosées-réticulées ; stipules réniformes, dentelées, souvent nulles ; bourgeons glabres, rougeâtres. Chatons sessiles, munis de bractées courtes à la base, naissant avant les feuilles : les mâles ovales, gros, épais, à écailles brunes, garnies de poils très longs ; étamines 2, libres ; anthères jaunes ; les femelles allongés, lâches, à écailles persistantes. Capsule ovale, longuement atténuée vers le sommet, pédicellée, tomenteuse ; style très court ; stigmates oblongs, bifides.

Vulgairement saule marceau. Propriétés générales des saules, indiquées au n° 2.

Hab. les bords des ruisseaux, aux environs du Vigan, de l’Espérou.

Fl. mars-avril.

11. SALIX AURITA
Lin.. sp. 1446 ; Dec. fl. fr. 3,p. 291, et 5, p. 342 ; S. rugosa Ser. ess. 18 ; S. ulmifolia Vill. dauph. 3, p. 776 ; Hoffm. hist. sal. t. 4, fig. 1-2, t. 22, fig. 1 ; Coss. et Germ. fl. par. t. 30, fig. N.

Arbrisseau de 3-6 dm, rarement plus élevé, à rameaux grêles, diffus, grisâtres ou rougeâtres, glabres ou pubescents, un peu tomenteux au sommet. Feuilles brièvement pétiolées, obovales-oblongues, élargies au sommet, terminées par une pointe courte, recourbée obliquement, plus rugueuses que dans les deux espèces précédentes, ondulées ou denticulées sur les bords souvent un peu roulés en dessous, pubescentes en dessus, blanchâtres-tomenteuses en dessous, à nervures saillantes, anastomosées réticulées ; stipules réniformes, dentées ; bourgeons glabres, rarement pubescents. Chatons sessiles, puis pédonculés et feuillés naissant avant les feuilles : les mâles oblongs, à écailles brunes au sommet, poilues ; étamines 2, libres ; anthères jaunes ; les femelles oblongs, à écailles persistantes. Capsule étroitement ovale, longuement atténuée vers le sommet, pédicellée, tomenteuse ; style très court ; stigmates ovales, échancrés.

Hab. les bords des ruisseaux, aux environs de l’Espérou, de St-Guiral, du Vigan, d’Alzon.

Fl. mars-avril.

12. SALIX REPENS
Lin. sp. 1447 ; Coss. et Germ. fl. par. t. 31, fig. P ; Vill. dauph, 3,p. 767, t. 50, fig. 10 ; S. depressa Dec. fl. fr. 5, p. 346 ; Hoffm. hist. sal. t. 15 et 16 ; S. arenaria Dec. fl. fr. 3, p. 293 (non Lin.).

Arbrisseau de 1-4 dm, à tige d’un brun rougeâtre, rampante entre deux terres, à rameaux dressés ou ascendants, simples ou très rameux, pubescents ou glabres. Feuilles à pétiole très court, petites, ovales ou arrondies, elliptiques ou lancéolées, obtuses ou terminées par une petite pointe droite ou recourbée, entières ou finement denticulées, à bords un peu rabattus en dessous, à face supérieure glabre, luisante ou pubescente, veinée-réticulée, à face inférieure soyeuse-argentée, rarement glabre et glauque. Stipules lancéolées-aiguës, souvent nulles. Chatons sessiles ou brièvement pédonculés, munis à leur base de petites feuilles, paraissant avant ou en même temps que les feuilles : les mâles à écailles brunes, velues ; étamines 2, libres, à filets portant quelques poils à la base ; anthères jaunes ; les femelles un peu serrés, à écailles velues, persistantes. Capsule pédicellée, tomenteuse, rarement glabre, ovale-atténuée vers le sommet. Style court ; stigmates ovales, bifides.

Var. B, Argentea Koch. Feuilles soyeuses-argentées, surtout en dessous ; capsule tomenteuse. S. argentea Smith, brit. 1059 ; S. arenaria Lin. fl. suec. ed. 2, p. 351.

Hab. les prés aquatiques et tourbeux, à la baraque de Michel, près de l’Espérou ; au Lengas, sur la Lozère, commune de Concoule.

Fl. avril-mai.

2e gr. PEUPLIER. – POPULUS. (Tournef. inst. 592, t. 865.)

Ecailles des chatons lacérées ou incisées ; fleurs mâles à 8-22 étamines libres, insérées sur un disque cupuliforme, obliquement tronqué ; fleurs femelles à ovaire uniloculaire, à style très court, à 2 stigmates profondément bifides. Capsule à 2 valves, non divergentes au sommet, renfermant des graines nombreuses, munies d’une aigrette soyeuse.

1 Ecailles des chatons velues-ciliées ; bourgeons pubescents 2
Ecailles des chatons glabres ; bourgeons glabres, glutineux 4
2 Feuilles tomenteuses et d’un blanc brillant en dessous ALBA
Feuilles pubescentes ou laineuses, et grisâtres en dessous 3
3 Feuilles minces et d’un vert clair en dessus TREMULA
Feuilles un peu épaisses et d’un vert assez foncé CANESCENS
4 Branches et rameaux dressés, très rapprochés du tronc et disposés en pyramide étroite PYRAMIDALIS
Branches et rameaux étalés, non disposés en pyramide étroite 5
5 Feuilles plus longues que larges NIGRA
Feuilles plus larges que longues VIRGINIANA

1. POPULUS TREMULA
Lin. sp. 1464 ; Dec. fl. fr. 3, p. 299 ; Lob. ic. 2, p. 194, fig. 2 ; Math. comm. (valgr),p. 138, ic.

Arbre médiocrement élevé, à écorce lisse, grisâtre, à branches étalées. Feuilles minces, presque orbiculaires, inégalement et grossement dentées, d’un vert clair, glabres sur les deux faces, à l’état adulte, ou un peu pubescentes en dessous, portées sur des pétioles grêles, allongés, comprimés, ce qui les rend très mobiles à la moindre agitation ; feuilles des pousses radicales jeunes, brièvement pétiolées, ovales-aiguës, quelquefois arrondies, acuminées, finement dentées, couvertes en dessous d’un duvet laineux, grisâtre, que l’on retrouve sur les rameaux qui les portent. Ecailles des chatons, soit mâles, soit femelles, brunes, incisées-digitées, chargées de poils longs ; les mâles à 8 étamines ; les femelles à stigmates moyens bifides ; tous allongés, cylindriques. Capsule glabre, brièvement pédicellée, ovale-acuminée vers le sommet.

Vulgairement tremble. Son écorce a été employée comme fébrifuge ; on la donne aux chevaux comme vermifuge. Son bois, blanc et tendre, sert à faire des sabots ; c’est la nourriture principale des castors. Les chèvres, les vaches et les moutons mangent la feuille sèche pendant l’hiver ; les chevaux n’en veulent pas.

Hab. les bois, dans tous les environs du Vigan, dans le bois de Salbous, dans ceux de la Chartreuse de Valbonne.

Fl. mars-avril.

2. POPULUS ALBA
Lin. sp. 1463 ; Dec. fl. fr. 3, p. 298 ; Math. comm. 129, fig. 1, et ed. (valgr.) 136, ic. ; Camer. epit. 65, ic. ; Tabern. ic. 977, fig. 1.

Arbre souvent très élevé, à écorce grisâtre, crevassée sur le tronc, lisse sur les branches ; celles-ci étalées ; les jeunes pousses blanches-tomenteuses. Feuilles ovales, presque arrondies, sinuées-anguleuses ou lobées et cordiformes à la base, très blanches-cotonneuses en dessous, pubescentes en dessus dans leur jeunesse, puis glabres ; pétiole épais, peu comprimé, très cotonneux, égalant environ la moitié du limbe. Chatons cylindriques : les mâles à écailles crénelées, barbues au sommet ; étamines 8 ; les femelles lancéolés, dentés, ciliés au sommet ; stigmates linéaires, bifides, opposés en croix. Capsule glabre, ovoïde, brièvement pédicellée.

Vulgairement peuplier blanc, peuplier de Hollande ; en patois, aouba. Les feuilles sont indiquées comme fébrifuges ; les chèvres, les chevaux et les moutons les mangent. Le bois, nommé bois blanc, sert à faire des sabots ; les menuisiers, les ébénistes et les layetiers en font un grand emploi ; avec les copeaux, on fait les chapeaux de sparterie.

Hab. les bords des eaux et les lieux humides, dans tout le département.

Fl. mars-avril.

3. POPULUS CANESCENS
Smith, brit. 1080 ; Dec. fl. fr. 3, p. 299 ; Engl. bot. t. 1619.

Arbre de moyenne taille, à écorce lisse, grisâtre, à rameaux ascendants, les plus jeunes pubescents. Feuilles plus petites que dans l’espèce précédente, longuement pétiolées, ovales-arrondies, sinuées-anguleuses, glabres et d’un vert luisant en dessus, garnies en dessous d’un duvet court, grisâtre, disparaissant avec l’âge ; jeunes rameaux à feuilles cordiformes, non lobées, quelquefois très blanches en dessous. Chatons cylindriques, allongés, à écailles laciniées et ciliées au sommet. Etamines 8. Stigmates 2, à 3-4 lobes en éventail. Capsule glabre, ovoïde, brièvement pédicellée.

Vulgairement grisaille.

Hab. les bois humides et les bords des eaux, aux environs du Vigan, au bois de Campagne, près Nîmes ; à la Chartreuse de Valbonne.

Fl. mars-avril.

4. POPULUS VIRGINIANA
Desf. cat. 242 ; Duby. bot. p. 427 ; P. monilifera Lois. gall. 2, p. 349.

Arbre de haute taille, à branches étalées. Feuilles longuement pétiolées, plus larges que longues, amples, deltoïdes-triangulaires, aiguës ou acuminées, tronquées à la base, glabres, glutineuses dans leur jeunesse, dentées ; à dents recourbées, brièvement ciliées. Chatons pendants, à écailles glabres : les mâles à 12 étamines ou plus ; les femelles très longs, lâches, moniliformes. Bourgeons glabres, glutineux ; jeunes rameaux glabres.

Vulgairement peuplier suisse.

Hab. originaire de Virginie, fréquemment planté dans les avenues, aux environs de Nîmes.

5. POPULUS NIGRA
Lin. sp. 1464 ; Dec. fl. fr. 3, p. 299 ; Blackw. t. 248 ; Math, comm. 129, fig. 2, et ed. (valgr.) 137, ic. ; Lob. ic. 2, p. 194, fig. 1.

Arbre élevé, à branches étalées, à écorce grisâtre. Feuilles ovales-triangulaires-acuminées, tronquées ou un peu en coin, et munies de petites dents à la base ainsi que dans leur pourtour, glabres, glutineuses dans leur jeunesse, plus longues que larges. Bourgeons glabres, glutineux. Chatons pendants, allongés, à écailles glabres, naissant avant les feuilles : les mâles à 12 étamines et plus, à anthères rougeâtres ; les femelles lâches, à capsules glabres, ovales, brièvement pédicellées.

Vulgairement peuplier noir. On le cultive souvent, en lui coupant la tête, pour en obtenir des rameaux effilés, que l’on emploie comme osier, d’où lui vient le nom d’osier blanc. Les bourgeons sont émollients et calmants ; ils entrent dans la composition de l’onguent populeum. Le duvet des graines peut être employé pour faire du papier. Le bois sert à faire des planches et des sabots.

Hab. les terrains humides, les bords des eaux, souvent planté dans les avenues, dans tout le département.

Fl. mars-avril.

6. POPULUS PYRAMIDALIS
Rozier in Lamk. dict. V, p. 235 ; P. fastigiata Lamk. l. c. ; Dec. fl. fr. 3, p. 300.

Cet arbre diffère du précédent : par sa taille, plus élevée ; par ses rameaux, effilés, dressés, très rapprochés du tronc, présentant par leur ensemble une pyramide élancée et étroite ; par ses feuilles, aussi larges que longues.

Vulgairement peuplier d’Italie, peuplier de Constantinople ; en patois, piva. Mêmes propriétés que le précédent.

Hab. originaire d’Orient, planté aux bords des fossés et des chemins, dans les avenues, dans tout le département.

Fl. mars-avril.

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