CVe FAM. CUPULIFÈRES. – CUPULIFEREÆ. (A. Rich. ann. fr. 32 et 92.)

Fleurs monoïques : les mâles en chatons cylindriques, très rarement subglobuleux ; les femelles en épis, en chatons ou en fascicules, à calices solitaires ou groupés 2-3 dans un involucre foliacé ou cupuliforme, écailleux ou épineux, membraneux, coriace ou induré, très rarement renfermant complètement le fruit. Fleurs mâles à écaille simple ou trifide, à la base de laquelle sont insérées les étamines, ou en forme de calice à 5-6 lobes non imbriqués, renfermant les étamines. Etamines 4-20, insérées, à diverses hauteurs, sur l’écaille ou unisériées au fond de l’involucre à filets inégaux ; anthères à 1-2 lobes, à déhiscence longitudinale. Fleurs femelles à calice tubuleux, soudé avec l’ovaire, à limbe court, denticulé, s’effaçant souvent sur le fruit ; étamines nulles. Ovaire à 2-3, rarement à 4-6 loges, à 1-2 ovules suspendus à l’angle interne des loges, au sommet ou un peu au-dessous, réfléchis ; styles filiformes, ou courts et épais, stigmatifères sur toute leur surface ou latéralement. Involucre fructifère très accru à la maturité, foliacé, cupuliforme, écailleux, n’entourant que la base du fruit, ou capsuliforme-épineux, renfermant complètement le fruit. Fruit indéhiscent, uniloculaire, ordinairement monosperme à péricarpe coriace ou ligneux, surmonté du limbe du calice, ou marqué de la cicatrice restée après sa chute. Graine suspendue, à test mince, membraneux. Périsperme nul. Embryon droit, plan d’un côté, convexe de l’autre, à cotylédons épais, charnus-farineux, souterrains ou aériens. Arbrisseaux ou arbres très élevés, à feuilles alternes, sinuées, dentées, lobées ou incisées, à stipules libres, caduques.

1 Involucre fructifère épais, charnu ou ligneux, épineux, renfermant le fruit 2
Involucre fructifère induré ou foliacé, épineux, ne renfermant pas le fruit 3
2 Chatons mâles subglobuleux ; fruit trigone FAGUS
Chatons mâles filiformes-allongés ; fruit plan d’un côté, convexe de l’autre CASTANEA
3 Etamines insérées au fond de l’involucre ; celui-ci cupuliforme, induré, entourant la base du fruit QUERCUS
Etamines insérées à la base de l’écaille bractéale ou à diverses hauteurs. sur une écaille soudée à l’écaille bractéale ; involucre fructifère foliacé 4
4 Involucre fructifère irrégulièrement lacinié-denté au sommet CORYLUS
Involucre fructifère à 3 lobes ; le médian plus long et plus large CARPINUS
1er gr. HÊTRE. – FAGUS. (Tournef. inst. 584, t. 351.)

Fleurs mâles chatons subglobuleux, longuement pédonculés, à écailles très petites, pénicillées au sommet, caduques ; la bractéale à 5-6 lobes. Etamines 8-12 saillantes, insérées au fond de l’involucre, sur un disque glanduleux ; anthères bilobées. Fleurs femelles renfermées dans un involucre accrescent, urcéolé, à 4 lobes, soudé extérieurement avec un grand nombre de bractées linéaires, inégales, Calice à tube soudé avec l’ovaire, à limbe libre, allongé, lacinié. Ovaire trigone, à 3 loges, à un ou deux ovules ; styles 3, filiformes, stigmatifères latéralement. Involucre fructifère capsuliforme induré, s’ouvrant en 4 valves mollement épineuses,renfermant , entièrement 1-3 fruits. Fruit (faine) trigone, terminé par les divisions piliformes du calice, uniloculaire, ordinairement monosperme ; péricarpe coriace, velu intérieurement. Cotylédons irrégulièrement plissés en dedans, fortement cohérents. Arbre de haute futaie, à feuilles simples, à fleurs paraissant avant les feuilles.

1. FAGUS SYLVATICA
Lin. sp. 1416 ; Dec. fl. fr. 3, p. 305 ; Lamk. ill. t. 782, fig. 2 ; Duham. arb. 1, p. 231, t. 98 ; Lob.obs. p. 587, fig. infer.

Arbre à écorce unie, blanchâtre ou grisâtre. Feuilles nombreuses, brièvement pétiolées, ovales, aiguës ou un peu acuminées, lâchement dentées ou sinuées, ciliées sur les bords, coriaces, d’un beau vert, glabres et luisantes en dessus, à nervures parallèles, pubescentes-soyeuses saillantes en dessous, glabres en vieillissant. Fleurs jaunâtres ; les mâles à pédoncules grêles, pendants ; les femelles à pédoncules robustes, dressés, tous pubescents, ainsi que les pétioles. Fruit brun, luisant, trigone, à 3 angles tranchants. Bourgeons lancéolés, glabres, luisants. Cotylédons aériens, larges, réniformes, un peu échancrés au sommet, nacrés en dessous.

Cet arbre connu les noms vulgaires de fau, de fayard ; en patois. faou. On retire de son fruit connu sous le nom de faine, une huile bonne à manger et pour ‘éclairage ; ses feuilles sont une nourriture pour les animaux, excepté pour le cheval. Le charbon de son bois sert pour la poudre à tirer ; c’est de son bois qu’on fait les rames des bateaux. Les menuisiers, les ébénistes, les charrons, les tourneurs, les fermiers et les sabotiers en font un grand usage. C’est un assez bon bois de chauffage.

Hab. sur les montagnes granitiques de l’Aigoual, de l’Espérou, de Concoule, et à la Chartreuse de Valbonne.

Fl. avril-mai ; fr.juillet-août.

2e gr. CHATAIGNIER. – CASTANEA. (Tournef. inst. 352.)

Fleurs mâles en chatons grêles, cylindriques, allongés, garnis jusqu’à la base de glomérules de fleurs sessiles, non contigus, munis d’un involucre à 5-6 divisions profondes. Etamines 8-15, insérées au fond de l’involucre sur un disque glanduleux, très saillantes hors de involucre ; anthères bilobées. Fleurs femelles, ou rarement hermaphrodites, renfermées 1-3 dans un involucre soudé en dehors à un grand nombre de bractées linéaires, inégales, disposées en chatons interrompus, allongés. Calice supère, à 5-8 divisions, à tube allongé, soudé avec l’ovaire ; celui-ci à 3-6 loges monospermes ou bispermes. Style très court ; stigmates 3-6. Involucre fructifère capsuliforme, épais, coriace, couvert d’épines longues, vulnérantes, fasciculées en étoile, renfermant complètement 1-3 fruits et s’ouvrant en 4 valves. Fruit (châtaigne) plan du côté interne, convexe du côté externe, ou celui du milieu anguleux, lorsqu’ils sont renfermés 3, terminés en pointe, réunissant, en pinceau, les divisions du calice et les styles persistants. Graine ordinairement solitaire, à péricarpe coriace, fibreux, tomenteux intérieurement, à test membraneux. Cotylédons grands, charnus, farineux, plissés, fortement cohérents.Arbre élevé, à branche étalée.

1. CASTANEA VULGARIS [Castanea sativa Mill.]
Lamk. dict. 1, p. 708 ; Dec. fl. fr. 3,p. 306 ; Fagus castanea Lin. sp. 1416 ; Lamk. ill. t. 782, fig. 1 ; Lob. obs. 588, fig. 1 ; Math. comm. (valgr.)p. 211, ic.

Arbre élevé, à branches étalées, à écorce. grisâtre, profondément fendillées sur le tronc, lisse sur les jeunes,branches, à feuilles pétiolée, rapprochées, oblongues-lancéolées, acuminées, très grandes, bordées de dents de scie larges, cuspidées, glabres, coriaces, luisantes, à nervures saillantes, les secondaires parallèles. Fleurs jaunâtres. Fruit assez gros, brun, luisant, à base large, pâle. Bourgeons ovoïdes, glabres.

Vulgairement, en patois, castagnié, et son fruit, castagna. Une variété est connue sous le nom de marron.

Les châtaignes sont une bonne nourriture pour les hommes et les animaux. On en fait un grand usage dans tout le département, surtout dans la montagne ; on les mange bouillies, rôties ou confites au sucre ; on en fait des purées, des crèmes, du pain ; elles sont employées comme garniture dans les ragoûts: on en retire du sucre ; on les conserve tout l’hiver, après les avoir dépouillées de leur peau , au moyen d’une légère torréfaction. Le bois de châtaignier est très employé pour cercles, douves, meubles et charpente ; son écorce est employée pour tanner le cuir.

Hab. les terrains granitiques et schisteux, dans toutes les montagnes de moyenne hauteur du département.

Fl. mai-juin ; fr.septembre-octobre.

3e gr. CHÊNE. – QUERCUS. (Tournef. inst. 852, t. 349.)

Fleurs mâles en chatons filiformes, grêles, interrompus, pendants, dépourvus de bractées. Involucre à 6-8 divisions étroites, inégales, ciliées. Etamines 6-10, saillantes, insérées au fond de l’involucre sur un disque glanduleux. Anthères bilobées. Fleurs femelles solitaires, placées au centre d’un involucre accrescent, formé de petites folioles imbriquées et soudées ensemble, présentant une cupule indurée à la maturité, entourant la base du fruit. Calice à tube soudé avec l’ovaire, à limbe libre, denté ou presque entier. Ovaire à 3-4 loges, à 2 ovules. Style court, épais. Stigmates 3-4, courts, obtus. Involucre fructifère (cupule), formé de folioles soudées, libres et étalées au sommet, non épineuses. Fruit (gland) ovoïde ou oblong, ombiliqué au sommet et mucroné par le limbe du calice et le style, uniloculaire, monosperme par avortement. Péricarpe coriace, luisant, d’un brun jaunâtre à la maturité. Cotylédons charnus, farineux, convexes en dehors, plans en dedans. Arbrisseaux ou arbres plus ou moins élevés, à feuilles caduques ou persistantes, à fleurs paraissant avec les feuilles.

1 Feuilles caduques ou marcescentes 2
Feuilles toujours vertes, persistantes 5
2 Fruit longuement pédonculé PEDUNCULATA
Fruit sessile, ou brièvement pédonculé 3
3 Feuilles adultes couvertes en dessus de poils
étoilés et en dessous d’un coton très épais
TOZZA
Feuilles adultes glabres en dessus, pubescentes ou légèrement tomenteuses en dessous 4
4 Feuilles jeunes glabres ou.pubescentes ; arbre de haute taille SESSILIFLORA
Feuilles jeunes tomenteuses-laineuses ; arbre tortueux, rabougri PUBESCENS
5 Feuilles glabres et d’un vert obscur en dessus, tomenteuses en dessous ; arbre peu élevé ILEX
Feuilles d’un vert clair, glabres sur les deux faces ; arbrisseau buissonnant COCCIFERA

1. QUERCUS SESSILIFLORA
Smith. fl. brit. 3, p. 1026 ; Dec. fl. fr. 3, p. 310 ; Engl. bot. t. 1845 ; Rchb. cent. 12, n°1309.

Arbre élevé, à écorce brune, crevassée, raboteuse, à branches étalées, souvent tortueuses, à feuilles pétiolées, marcescentes, glabres ou pubescentes dans leur jeunesse, fermes, obovales-oblongues, inégalement tronquées à la base ou rétrécies en pétiole, sinuées ou lobées, à lobes obtus, mutiques,inégaux. Fruits ovoïdes, ordinairement agglomérés, sessiles ou à pédoncule plus court que le pétiole ; cupules à écailles courtes, apprimées.

Vulgairement chêne rouré, rouve ; en patois, chaîné. L’écorce du chêne est très astringente ; elle est employée contre les fièvres intermittentes et l’hémorragie ; elle sert pour le tannage. Ses fruits, connus sous le nom de glands, sont usités à l’intérieur comme astringents et toniques. Le bois est employé par les menuisiers, les tourneurs, les charrons, les charpentiers ; c’est le meilleur pour la charpente des bâtiments.

Hab. les bois, dans tout le département.

Fl. avril-mai ; fr. août-septembre.

2. QUERCUS PUBESCENS
Willd. sp. 4, p. 450 ; Dec. fl. fr. 5,p, 352 ; Q. lanuginosa Thuill. fl. par. p. 502 ; Rchb. ic. cent. 12, no 1312.

Cette espèce diffère de la précédente : par sa taille, peu élevée ; par sa tige, tortueuse ; par ses feuilles, un peu en cœur à la base, couvertes en dessus, dans leur jeunesse, d’un coton épais, presque glabres dans un âge avancé, et d’un coton épais, persistant, en dessous ; par ses fruits, plus petits, agglomérés ; par les écailles de ses cupules, pubescentes ou ciliées.

Vulgairement chêne noir.

Hab. les bois, au Vigan, à Alais, à Anduze, aux Angles, etc.

Fl. avril-mai ; fr. août-septembre.

3. QUERCUS PEDUNCULATA
Ehrh. arb. n° 77 ; Q. racemosa Dec. fl. fr. 3, p. 309 ; Q. robur. Lin. fl. succ. ed. 2, p. 340, var. A ; Fusch. hist. 229, ic. ; Math. comm. (valgr.) 213, ic. Tabern. ; 962, fig. 1.

Arbre très élevé, à branches étalées, à feuilles brièvement pétiolées ou subsessiles, glabres, oblongues-obovales, un peu glauques en dessous, sinuées-lobées, à lobes obtus, mutiques, inégaux. Fruits solitaires ou réunis vers le sommet d’un pédoncule très long ; cupule sessile, à écailles courtes, apprimées. Gland ordinairement oblong.

Vulgairement chêne blanc. Son bois est plus dur et plus estimé que celui du N° 1.

Hab. les bois. dans tout le département.

Fl. avril-mai ; fr. août-septembre.

4. QUERCUS TOZZA
Bosc. Journ. hist. nat. 2, p. 155, t. 32, fig. 3 ; Dec. fl. fr. 5,p. 352 ; Q. humilis Dec. fl. fr. 3, p. 312 (non Lin.) ; Q. cerris var. C. Dec. fl. fr. 3, p. 311 ; Q. pyrenaica Lois. fl. fr. gall. 2 p, 326.

Arbre peu élevé, souvent en touffe, à racine traçante, stolonifère, à écorce fendillée ou ridée. Feuilles pétiolées, obovales-oblongues, fermes, sinuées-lobées ou pinnatifides, à lobes obtus, entiers, ondulés, ou peu dentés, couvertes à la face supérieure de poils roussâtres, rayonnants, et à la face inférieure d un coton serré, très abondant, roussâtre ou blanchâtre, ainsi que les pétioles et les jeunes rameaux. Fruits sessiles, ou à court pédoncule. Capsules assez grosses, à écailles oblongues-acuminées, apprimées, un peu ouvertes au sommet.

Vulgairement tauzin, brosse. Son bois est employé pour faire des cercles.

Hab. les bois, à la Tessone, à Avèze (Diomède).

Fl. mai-juin ; fr. septembre.

5. QUERCUS ILEX
Lin. sp. 1412 ; Dec. fl. fr. 3, p. 313 ; Clus. hist. 1, p. 23, ic. ; J. Bauh. hist. 1, pars 2, p. 95, ic.

Arbre peu élevé, très branchu, à écorce unie, rarement fendillée. Feuilles coriaces, persistantes, d’un vert sombre, ovales ou oblongues-lancéolées, entières ou dentées-épineuses, glabres en dessus cotonneuses, blanchâtres en dessous. Fruits oblongs, solitaires ou réunis 2-3, sur un pédoncule peu allongé. Cupules à écailles ovales, apprimées, tomenteuses.

Vulgairement chêne vert, yeuse ; en patois, éousé. Son bois est très dur te le meilleur pour le chauffage. Les menuisiers l’emploient pour faire des outils, les charrons pour les rais des roues. Son écorce sert pour le tannage, ses fruits servent pour nourrir les cochons.

Hab. les bois, dans toute la partie basse et peu élevée du département.

Fl. avril-mai ; fr. août-septembre.

6. QUERCUS COCCIFERA
Lin. sp. 1413 ; Dec. fl. fr. 3, p. 313 ; Garid. aix. t. 53; Lob. obs. 581, ic ; Dod. pempt. 827, ic ; Tabern. ic. 969, fig. 2.

Arbrisseau d’environ 1 m. de hauteur, très-rameux, buissonnant, à racines nombreuses, traçantes, à rameaux jeunes, pubescents. Feuilles d’un vert clair, glabres sur les deux faces, oblongues, un peu cordées à la base, dentées-épineuses. Fruits assez gros, presque sessiles. Cupules grisâtres, pubescentes, à écailles acuminées, étalées au sommet.

Vulgairement chêne au kermès, au vermillon, en patois, avaoux. C’est sur ; ses rameaux et ses feuilles que l’on recueille le kermès, coccus iliicis Lin. syst insecte dune couleur écarlate, qui sert pour la teinture écarlate et cramoisie, et qui était employé autrefois, en médecine, comme astringent et cardiaque.

Hab. toute la plaine du département et remonte jusqu’à Alais, où à est très-rare; c’est de cet arbrisseau que sont composées nos garrigues, d’où on le retire pour chauffer les fours.

FI. avril-mai, fr. août-septembre.

4e gr. COUDRIER. – CORYLUS. (Tournef. inst. p. 22, t. 347.)

Fleurs mâles en chatons cylindriques allongés, pendants, à écailles bractéales, imbriquées. Etamines 8, insérées à diverses hauteurs, à l’aisselle d’une écaille trilobée, soudée avec l’écaille bractéale correspondante ; filets très courts ; anthère unilobée, barbue au sommet, à déhiscence longitudinale. Fleurs femelles incluses 1-2 dans un bourgeon écailleux ; involucre campanulé, entouré à sa base de bractées entières et composé de très petites folioles laciniées, velues et soudées à la base. Calice soudé à l’ovaire, à limbe très petit, denticulé. Ovaire à 2 loges monospermes ; styles 2, filiformes, rouges, saillants. Fruit (noisette) ovoïde ou oblong, à une loge contenant une graine, très rarement deux, renfermé solitairement dans un involucre (cupule) accru foliacé, un peu charnu à sa base, campanulé inférieurement ouvert et déchiré au sommet. Péricarpe lisse, ligneux. Cotylédons plans d un côté, convexes de l’autre.

1. CORYLUS AVELLANA
Lin. sp. 1417 ; Dec. fl. fr. 3 , p. 308 ; Lamk. ill. t. 780 ; Fuchs, hist. p. 398, ic. ; Dod. pempt. 816, fig. 2.

Arbrisseau de 2-4 mètres, à écorce grisâtre, à racine produisant un grand nombre de drageons, à rameaux dressés, effilés, flexibles ; les jeunes pubescents, un peu glanduleux. Feuilles brièvement pétiolées, ovales-arrondies, acuminées, cordiformes à la base, doublement dentées, quelquefois lobées ou incisées au sommet, pubescentes et d’un vert pâle en dessous, à pétiole velu-glanduleux ; stipules oblongues-lancéolées ou obtuses. Chatons mâles, paraissant avant la chute des feuilles et se développant, l’année suivante, avant les feuilles. Bourgeons des fleurs femelles solitaires. Fruit renfermé dans un involucre très ample, à lobes inégaux, dépassant ordinairement le fruit.

Vulgairement noisetier ; en patois, avelanié. Le fruit, noisette, aveline ; en patois, avelana. L’écorce des jeunes rameaux est fébrifuge On mange le fruit ; on en fait des émulsions rafraîchissantes ; on en retire une huile alimentaire. Le bois est employé pour les cercles et les fourches. L’histoire de la sorcellerie nous apprend que c’est cet arbrisseau qui fournit la baguette divinatoire.

Hab. les bois, les haies, dans tout le département, mais plus particulièrement dans sa partie élevée.

Fl. février-avril ; fr. août-septembre.

5e gr. CHARME. – CARPINUS. (Lin. gen. 1073.)

Fleurs mâles en chatons cylindriques, à écailles imbriquées. Etamines 8-14, quelquefois plus, insérées à la base de l’écaille, à filets très courts ; anthères unilobées, barbues au sommet, à déhiscence longitudinale. Fleurs femelles en grappes lâches. Involucre pédicellé, uniflore, à 3 lobes foliacés, accrus à la maturité ; le médian beaucoup plus grand. Calice à tube soudé avec l’ovaire, à limbe denté. Ovaire à 2 loges monospermes ; styles 2, filiformes, soudés à la basé. Fruit ovoïde-comprimé, uniloculaire et monosperme par avortement, marqué de côtes longitudinales, surmonté du limbe du calice. Péricarpe ligneux. Cotylédons plans d’un côté, convexes de l’autre.

1. CARPINUS BETULUS
Lin. sp. 1416 ; Dec. fl. fr. 3,p. 305 ; Lamk. ill. t. 780 ; Camer. epit. 71, ic. ; Math. comm. (valgr.) 145, ic.

Arbre médiocrement élevé, à branches étalées, à écorce grisâtre, unie. Feuilles pétiolées, ovales ou oblongues, acuminées, arrondies ou un peu cordées à la base, doublement dentées, plissées dans leur jeunesse, d’un vert pâle en dessous, à nervures saillantes, pubescentes, les secondaires parallèles. Chatons mâles sessiles, à écailles ovales-acuminées, ciliées à la base, rougeâtres au sommet. Fleurs femelles à involucre unilatéral, dépassant très longuement le fruit, et l’embrassant en dehors, à 3 lobes lancéolés, ordinairement dentelés. Fruit marqué de 3-10 côtes saillantes, surmonté de dents du calice persistant, au nombre de 3-8.

C’est avec cet arbre que l’on forme des palissades connues sous le nom de charmille, des portiques et toutes les décorations de verdure qui peuvent embellir un jardin d’agrément. Ses feuilles plaisent à tous les bestiaux. Son bois est très dur ; à est d’un usage fréquent dans le charronnage ; à est employé pour montures d’outils ; les tourneurs s’en servent souvent. Son charbon sert pour les verreries et la poudre à canon.

Hab. les bois de l’Espérou, de l’Aigoual.

Fl. avril-mai ; fr. juillet-août.

< Juglandées – Cupulifères- Salicinées >