LXXXe FAM. SCROPHULARIACÉES. – SCROPHULARIACEÆ. (Benth. in Dec. prodr. 10, p. 186.)
Fleurs hermaphrodites plus ou moins irrégulières, imbriquées dans le bouton. Calice libre, persistant, à 4-5 divisions. Corolle caduque, d’une seule pièce, insérée sur le réceptacle, à 4-5 divisions, tantôt rotacées à limbe presque régulier, tantôt bilabiées ou en gueule, tantôt à tube régulier .ou muni, à sa base, d’une bosse ou d’un éperon. Lèvres ouvertes ou fermées ; la supérieure à 2 lobes ; l’inférieure à 3. Etamines 4, dont 2 souvent plus courtes, rarement 2, insérées sur le tube de la corolle. Anthères bilobées, rarement unilobées à déhiscence longitudinale ou transversale, s’il y a confluence des loges. Ovaire libre, à 2 loges. Style simple ; stigmate simple ou bifide. Fruit capsulaire, biloculaire, rarement uniloculaire, à 2 valves entières ou bi-trifides, à déhiscence correspondant aux valves ou aux cloisons, souvent déchirées, ou bien s’ouvrant, au sommet, par des trous mis à découvert par l’écartement de petites valves ou par la chute d’opercules ; placentas libres ou adhérents aux valves à la déhiscence. Graines nombreuses ou 1-2 dans chaque loge, horizontales, ascendantes ou pendantes, à périsperme charnu ou corné. Embryon droit. Plantes herbacées, rarement sous-frutescentes, à feuilles alternes, opposées, éparses ou verticillées.
1 | Corolle rotacée, tubuleuse-campanulée ou à 2 lèvres peu distinctes | 2 |
Corolle bilabiée, à lèvres très prononcées | 6 | |
2 | Corolle rotacée ou campanulée, à tube peu apparent | 3 |
Corolle tubuleuse, à tube très apparent | 5 | |
3 | Etamines 2 ; corolle à 4 divisions | VERONICA |
Etamines 4 ; corolle à 5 divisions | 4 | |
4 | Une ou plusieurs tiges ; fleurs en grappe | ERINUS |
Point de tige ; fleurs solitaires, radicales | LIMOSELLA | |
5 | Etamines 4, dont 2 stériles ou nulles ; fleurs axillaires | GRATIOLA |
Etamines 4, fertiles ; fleurs en grappe spiciforme | DIGITALIS | |
6 | Corolle éperonnée ou bossue à la base | 7 |
Corolle ni éperonnée ni bossue à la base | 9 | |
7 | Corolle éperonnée à la base | 8 |
Corolle bossue à la base | ANTIRRHINUM | |
8 | Corolle à gorge ouverte ; éperon grêle, court, rarement nul | ANARRHINUM |
Corolle à gorge fermée, éperon grêle, allongé | LINARIA | |
9 | Calice à 3-5 dents ou à 5 divisions | 10 |
Calice à 4 dents ou à 4 divisions | 11 | |
10 | Calice à divisions entières | SCROPHULARIA |
Calice à dents incisées-dentées ou foliacées | PEDICULARIS | |
11 | Graines très nombreuses dans chaque loge | 12 |
Graines 1-2 dans chaque loge | MELAMPYRUM | |
12 | Calice renflé, comprimé ; lèvre supérieure de la corolle comprimée | RHINANTHUS |
Calice tubuleux ou campanulé ; lèvre supérieure de la corolle non comprimée | 13 | |
13 | Lèvre inférieure de la corolle à 3 lobes émarginés ou bilobés | EUPHRASIA |
Lèvre inférieure de la corolle à 3 lobes entiers | 14 | |
14 | Calice à dents courtes, ovales-obtuses | TRIXAGO |
Calice à dents profondes, lancéolées | 15 | |
15 | Capsule glabre, lancéolée, aiguë au sommet | EUFRAGIA |
Capsule velue, ovale-oblongue, obtuse au sommet | ODONTITES |
1er gr. SCROPHULAIRE. – SCROPHULARIA. (Tournef. inst. p. 166, t. 74.)
Calice à 5 divisions. Corolle à tube ventru-globoseux, à limbe à 2 lèvres ; la supérieure à 2 lobes plus longs que ceux de la lèvre inférieure, divisée en 3 lobes obtus, courts, planes ; celui du centre plus grand, étalé ou réfléchi ; les latéraux dressés. Etamines 5, dont 4 fertiles et une rudimentaire squamiforme, insérée à la base de la lèvre supérieure ; anthères uniloculaires, à déhiscence transversale. Capsule à 2 loges polyspermes, s’ouvrant par 2 valves entières ou bifides ; placentas presque libres après la déhiscence. Graines petites, ovoïdes, rugueuses. Plantes ordinairement vivaces, à feuilles opposées, simples ou divisées.
1 | Feuilles indivises ou munies, à la base, de 2 folioles | 2 |
Feuilles ailées pinnatifides | CANINA | |
2 | Lobes du calice largement scarieux sur les bords | AQUATICA |
Lobes du calice entièrement herbacés ou étroitement scarieux sur les bords | 3 | |
3 | Plante pubescente-glanduleuse ; fleurs jaunâtres | VERNALIS |
Plantes glabres ; fleurs d’un brun rougeâtre | 4 | |
4 | Fleurs en cymes axillaires, pauciflores, disposées en panicule feuillée | PEREGRINA |
Fleurs en panicule terminale, allongée, non feuillée | NODOSA |
1. SCROPHULARIA VERNALIS
Lin. sp. 864 ; Dec. fl. fr. 3, p. 579 ; Fl. dan. t. 411 ; C. Bauh. prodr. 112, ic. ; Clus. hist. 2, p. 38, fig. 1.
Racine fibreuse. Tige de 4-8 dm, droite, robuste, tétragone, fistuleuse, ordinairement simple, velue-glanduleuse. Feuilles d’un vert clair, minces, ridées, pubescentes, surtout en dessous, ovales-cordiformes, irrégulièrement incisées-dentées, à dents aiguës, à pétiole velu. Fleurs jaunâtres, en cymes axillaires, pédonculées, disposées le long du sommet de la tige et formant une panicule feuillée ; pédicelles plus courts que le calice, munis de petites bractées à leur base. Calice à lobes profonds, ovales ou oblongs, entièrement herbacés. Corolle à tube contracté au sommet. Etamines cachées dans la lèvre supérieure de la corolle, puis saillantes. Etamine rudimentaire nulle. Capsule ovoïde, acuminée, velue-glanduleuse. Graines noires.
Hab. les lieux ombragés à l’Espérou (Guan h. reg.).
Fl. mai-juillet.
2. SCROPHULARIA PEREGRINA
Lin. sp. 866 ; Dec. fl. fr. 3, p. 580 ; Fl. gr. 6, t. 597 ; J. Bauh. hist. 3, p. 422, fig. sup. dext.
Racine pivotante. Tige de 3-6 dm, dressée, fistuleuse, tétragone, simple, rarement rameuse, glabre, souvent rougeâtre. Feuilles glabres, minces, d’un vert clair, luisantes, fragiles, ovales-lancéolées-aiguës, cordiformes ou presque cordiformes, inégalement dentées en scie, toutes pétiolées, à limbe un peu décurrent sur le pétiole. Fleurs rougeâtres, en cymes pédonculées, lâches, pauciflores, axillaires ; souvent les pédoncules ne portent qu’une ou deux fleurs, disposées le long de la partie supérieure de la tige et formant ensemble une panicule allongée, feuillée ; pédicelles 3-4 fois plus longs que le calice et munis de petites bractées aiguës. Calice à lobes profonds, lancéolés-aigus, entièrement herbacés. Corolle à gorge non contractée. Etamines non saillantes ; rudiment de la cinquième étamine orbiculaire. Capsule glabre, arrondie, terminée en pointe. Graines noires.
Hab. les lieux pierreux aux environs de Franqueveau (Delaveau).
Fl.mai-juin.
3. SCROPHULARIA NODOSA
Lin. sp. 863 ; Dec. fl. fr. 3, p. 579 ; Cam. epit. p. 866, ic. ; Math. comm. ed. valgr. p. 1130, ic. ; Moris. hist. s. 5, t. 8, fig. 3.
Racine horizontale, renflée-noueuse, couverte de tubercules. Tige de 5-8 dm, droite, robuste, raide, lisse, tétragone, à angles aigus, non ailés, le plus souvent simple, glabre, ainsi que les feuilles ; celles-ci pétiolées, ovales-aiguës ou ovales-lancéolées, presque cordiformes à la base, nerviées, un peu décurrentes sur le pétiole non ailé, doublement dentées en scie ; les dents inférieures plus écartées, plus longues, plus aiguës. Fleurs assez petites, d’un brun rougeâtre en dehors, verdâtres en dedans, disposées en une panicule non feuillée, terminale, glanduleuse, à rameaux munis, à leur base, d’une bractée subulée. Calice glabre, à lobes profonds, ovales-obtus, denticulés au sommet, légèrement membraneux sur les bords, 2-3 fois plus courts que la corolle. Etamines à filets glanduleux ; rudiment de la cinquième étamine oblong, presque échancré. Capsule ovoïde, acuminée. Graines brunes. Odeur forte et désagréable.
Cette plante porte les noms vulgaires de grande scrophulaire, d’herbe aux écrouelles, aux hémorroïdes. Ses feuilles sont résolutives, vulnéraires ; ses graines sont vermifuges. Il n’y a que la chèvre qui mange cette plante ; elle ne plaît pas aux autres animaux.
Hab. les bords des ruisseaux, les bois humides, dans toute la partie élevée du département.
Fl. juin-septembre.
4. SCROPHULARIA AQUATICA
Lin. sp. 864 ; Dec. fl. fr. 3, p. 579 ; S. auriculata Dec. fl. fr. 3, p. 580 (non Lin.) ; Fl. dan. t. 507 ; Lob. obs. p. 288, fig. 1.
Racine fibreuse. Tiges de 6-12 dm, droites, raides, robustes, lisses, glabres, à 4 angles étroitement ailés, simple ou rameuse, partant plusieurs de la même souche. Feuilles glabres, pétiolées, ovales-oblongues, obtuses, largement crénelées, cordiformes à la base, nerviées, souvent munies, à la base d’une ou de deux petites folioles en forme d’auricule ; pétiole ordinairement ailé, plus court que le limbe. Fleurs d’un brun rougeâtre, disposées en grappes pédonculées, formant ensemble une panicule allongée, non feuillée ; pédoncules et pédicelles munis, à leur base, de petites bractées, et garnis de poils courts, glanduleux. Calice à lobes profonds, arrondis, obtus, largement scarieux sur les bords. Etamines à filets glanduleux. Rudiment de la cinquième étamine échancré ou bifide. Capsule subglobuleuse-acuminée. Graines noirâtres. Odeur moins forte que celle de la précédente.
Cette plante est connue sous les noms vulgaires de bétoine aquatique, d’herbe du siège ; en patois, herba d’âou sierge. Elle est vulnéraire, détersive ; suspecte à l’intérieur.
Hab. les bords des fossés et des ruisseaux dans tout le département.
Fl. juin-août.
5. SCROPHULARIA CANINA
Lin. sp. 865 ; Dec. fl. fr. 3, p. 582 ; Lob. ic. 2, p. 55, fig. 2 ; Clus. hist. 2, p. 209, fig. 1 ; Tabern. ic. 136, fig. 2.
Racine pivotante, à souche rameuse, donnant naissance à des tiges nombreuses, buissonnantes, hautes de 3-6 dm, dressées, glabres, lisses, souvent rougeâtres, raides, sub-tétragones, simples ou un peu rameuses. Feuilles glabres, pétiolées, ailées-pinnatifides, à lobes distants, inégalement dentés ou incisés, décurrents sur le rachis ; les supérieurs confluents. Fleurs d’un rouge brun, blanches au bord, en grappes bifides, pédonculées, formant ensemble une panicule allongée, terminale, non feuillée ; pédicelles très courts, glanduleux, ainsi que les pédoncules et le sommet de la panicule. Calice environ de moitié plus court que la corolle, à lobes ovales-arrondis, bordés d’une membrane blanche, large. Corolle petite, à lèvre supérieure, de moitié plus courte que le tube. Etamines saillantes, à filets glanduleux ; rudiment de la cinquième étamine lancéolé-aigu ou nul. Capsule arrondie, brusquement apiculée.
Hab. les lieux arides et pierreux, dans tout le département ; une variété, à feuilles larges, croît dans les sables à Aigues-Mortes.
Fl. juin-août.
2e gr. MUFLIER. – ANTIRRHINUM. (Tournef. inst. p. 167, t. 75.)
Calice à 5 divisions profondes. Corolle à tube large, un peu comprimé, gibbeux, en dehors, à la base, à lèvre supérieure bifide, à lobes redressés ; l’inférieure à 3 lobes, dont le médian plus petit, munie d’un palais renflé, bilobé, poilu en dedans, fermant la gorge. Etamines 4, incluses, dont 2 plus courtes ; anthères à 2 lobes oblongs. Capsule oblique, endurcie, à 2 loges polyspermes ; la supérieure s’ouvrant par une fente transversale ; l’inférieure par 2 trous latéraux, formés par l’écartement de 3-4 petites valves. Graines oblongues-tronquées, rugueuses. Plantes herbacées, annuelles ou vivaces, à feuilles opposées inférieurement, à fleurs axillaires, solitaires ou disposées en grappes terminales.
1 | Lobes du calice linéaires, plus longs que la corolle | ORONTIUM |
Lobes du calice ovales ou lancéolés, obtus ou aigus, beaucoup plus courts que la corolle | 2 | |
2 | Feuilles arrondies, échancrées en cœur à la base | ASARINA |
Feuilles lancéolées ou linéaires, non échancrées en cœur à la base | MAJUS |
1. ANTIRRHINUM ORONTIUM
Lin. sp. 860 ; Dec. fl. fr. 3, p. 593 ; Lamk. ill. t. 531, fig. 2 (fruit) ; Lob. ic. 405, fig. 2.
Racine pivotante ou rameuse. Tige de 2-5 dm, droite, cylindrique, glabre ou velue-glanduleuse supérieurement, simple ou rameuse. Feuilles opposées et alternes, lancéolées-linéaires ou linéaires, surtout les supérieures, atténuées en un pétiole très court, obtuses, glabres entières. Fleurs purpurines, presque sessiles, distantes le long, de la tige et des rameaux. Calice poilu-glanduleux à lobes linéaires inégaux, dépassant la corolle et la capsule. Corolle assez petite, striée. Capsule irrégulièrement ovoïde, hérissée. Graines oblongues, noires, creusées longitudinalement d’un côté, et munies d’une côte de l’autre.
Cette plante est soupçonnée vénéneuse.
Hab. les vignes et les champs cultivés dans tout le département.
Fl. juillet-août.
2. ANTIRRHINUM MAJUS
Lin. sp. 859 ; Dec. fl. fr. 3, p. 593 ; Lamk. ill. t. 531, fig. 1 (analyse) ; Lob. ic. 404, fig. 2.
Racine blanchâtre, rameuse, tortueuse. Tiges de 4-8 dm, solitaires ou partant plusieurs de la même souche dressées, robustes, raides, cylindriques ; glabres dans le bas, pubescentes et un peu glanduleuses dans le haut, simples ou rameuses. Feuilles opposées et alternes, lancéolées, plus ou moins étroites, un peu épaisses, d’un vert foncé, glabres, entières, atténuées en un court pétiole. Fleurs rouges ou roses, rarement blanches ou jaunes, brièvement pédicellées, disposées en grappes terminales, poilues-glanduleuses, munies de bractées. Calice très court, pubescent-glanduleux, à divisions ovales-obtuses, peu inégales. Corolle grande, à tube pubescent-glanduleux, ordinairement tachée de jaune au sommet du palais Capsule irrégulièrement ovoïde, brièvement pubescente-glanduleuse, dépassant le calice. Graines brunâtres, alvéolées, à alvéoles dentées sur le bord.
Cette plante est connue sous les noms vulgaires de mufle-de-veau, gueule-de-lion ; en patois pantoufletta. On la cultive dans les jardins sous une foule de variétés.
Hab. contre les rochers et sur les vieux murs, dans tout le département.
Fl. juin-septembre.
3. ANTIRRHINUM ASARINA
Lin. sp. 860 ; Dec. fl fr..3, p. 594 ; Lob. ic. 601, fig. 2.
Racine rameuse, à souche dure, rameuse, donnant naissance à des tiges nombreuses, diffuses, rameuses, couchées, radicantes, redressées au sommet, très velues-glanduleuses. Feuilles grandes, opposées, arrondies, cordiformes à le base, à nervures palmées, largement crénelées, velues, environ de la longueur du pétiole ; celui-ci plus long que le pédoncule. Fleurs grandes, blanchâtres ou rougeâtres, distantes, axillaires, ordinairement opposées ; pédoncules 2-3 fois plus longs que le calice. Calice très velu, glanduleux, à lobes lancéolés-aigus,
fois plus courts que la corolle. Capsule glabre, presque arrondie. Graines rousses ou brunes, sillonnées-ondulées.
Hab. contre les rochers à Alais, Anduze, le Vigan, l’Espérou, Concoule, Bourdezach.
Fl. avril-juillet.
3e gr. ANARRHINE. – ANARRHINUM. (Desf. fl. atl. 2, p. 51.)
Calice à 5 divisions profondes. Corolle tubuleuse, ordinairement munie, à la base du tube, d’un éperon très court, à 2 lèvres très ouvertes ; la supérieure bilobée, dressée ; l’inférieure à 3 lobes arrondis, presque plane, dépourvue de palais saillant. Etamines 4, dont 2 plus courtes ; anthères réniformes, uniloculaires par la confluence des 2 loges. Capsule globuleuse, à 2 loges polyspermes, opposées, s’ouvrant sur les côtés par 2 pores oblongs. Graines très.petites, ovoïdes, tuberculeuses.
1. ANARRHINUM BELLIDIFOLIUM
Desf. l. c. ; Dec. fl. fr. 3, p. 595 ; Antirrhinum bellidifolium Lin. sp. 860 ; Bauh. prodr. 106, ic. ; Lob. ic. 872, fig. 2 ; Clus. hist. p. 320, fig. 1.
Racine rameuse, tortueuse. Tiges de 2-5 dm, solitaires ou partant plusieurs de la même souche, droites, grêles, rameuses supérieurement, rarement simples, glabres, ainsi que les autres parties de la plante. Feuilles radicales spatulées, obtuses, un peu raides, dentées en scie, disposées en rosette ; les.caulinaires divisées, dès la base, en 3-5 lobes linéaires-aigus, entiers. Fleurs petites, subsessiles, rapprochées en grappes grêles, effilées, tantôt solitaires, tantôt réunies en panicule terminale. Calice à lobes lancéolés, mucronés, n’atteignant pas la moitié de la corolle. Corolle d’un bleu violet, blanche aux bords des lèvres, à tube cylindrique, à éperon court, grêle, recourbé, rarement nul. Capsule globuleuse, un peu plus longue que le calice. Graines brunes.
Hab. les bois, les châtaigneraies, les terrains sablonneux dans tout le département, mais plus rarement dans la plaine.
Fl. juin-août.
4e gr. LINAIRE. – LINARIA. (Tournef. inst. p. 168, t. 76)
Calice à 5 divisions profondes. Corolle en gueule, à tube renflé, muni d’un éperon à la base, à lèvre supérieure bifide, à lobes redressés ; la lèvre inférieure à 3 lobes, dont le médian plus petit, munie d’un palais renflé, bilobé, plus ou moins poilu en dedans, fermant complètement la gorge, ou dépourvue de renflement et laissant la gorge ouverte ou fermée incomplètement. Etamines 4, incluses, dont 2 plus courtes ; anthères à déhiscence longitudinale. Capsule à 2 loges polyspermes presque égales, s’ouvrant par des valves, ou par 2 ouvertures, ou par la chute d’un opercule. Graines ovoïdes, discoïdes ou triquètres, lisses ou rugueuses, bordées ou non bordées. Plantes herbacées, annuelles ou vivaces, à feuilles alternes ou opposées, à fleurs jaunes, blanches, bleues ou violettes, axillaires ou en grappes terminales.
1 | Feuilles pétiolées, suborbiculaires, ovales ou ovales-hastées | 2 |
Feuilles sessiles ou presque sessiles, oblongues ou linéaires | 6 | |
2 | Pétioles plus longs que la feuille, plante glabre | CYMBALARIA |
Pétioles plus courts que la feuille ; plantes velues | 3 | |
3 | Feuilles toutes ovales-arrondies ; pédoncules très velus | SPURIA |
Feuilles la plupart hastées ; pédoncules glabres ou peu velus | 4 | |
4 | Graines tuberculeuses | 5 |
Graines réticulées et alvéolées | ELATINE | |
5 | Fleurs bleuâtres | CIRRHOSA |
Fleurs jaunes | GRÆCA | |
6 | Corolle incomplètement fermée par le palais ; capsule s’ouvrant par 2 petites ouvertures | 7 |
Corolle exactement fermée par le palais ; capsule s’ouvrant par 4-10 lobes ou dents | 10 | |
7 | Feuilles succulentes, courtes, ovales ou oblongues | 8 |
Feuilles non succulentes allongées, linéaires ou lancéolées | 9 | |
8 | Graines sillonnées, tuberculeuses entre les sillons ; plante annuelle | RUBRIFOLIA |
Graines ridées par des côtes anastomosées ; plante vivace | ORIGANIFOLIA | |
9 | Gorge de la corolle ouverte ; capsule poilue-glanduleuse | MINOR |
Gorge de la corolle presque fermée ; capsule glabre | PRÆTERMISSA | |
10 | Fleurs jaunes | 11 |
Fleurs blanches, bleues ou violettes | 13 | |
11 | Fleurs d’environ un cm ou davantage | 12 |
Fleurs très petites | SIMPLEX | |
12 | Tiges de 2-6 dm, droites, raides | VULGARIS |
Tiges de 10-15 cm, grêles, couchées circulairement | SUPINA | |
13 | Capsule plus longue que le calice | 14 |
Capsule de moitié plus courte que le calice | 15 | |
14 | Graines discoïdes, bordées et ciliées ; fleurs violettes | PELISSERIANA |
Graines triquètres, ridées . fleurs blanches | CHALEPENSIS | |
15 | Fleurs très petites, en tète serrée ; graines discoïdes, verruqueuses, bordées | ARVENSIS |
Fleurs moyennes, en grappes spiciformes ; graines triquètres, ridées | STRIATA |
1. LINARIA CYMBALARIA
[Cymbalaria muralis G. Gaertn. B. Mey. & Scherb.] Mill. dict. n° 17 ; Dec. fl. fr. 3, p. 583 ; Antirrhinum cymbalaria Lin. sp. 851 ; Bull. herb. t. 395 ; Lob. ic. 615, fig. 1 ; Cam. epit. 860, ic.
Racine fibreuse. Tiges nombreuses, de 1 -5 dm, grêles, très rameuses, diffuses, étalées ou pendantes, radicantes, glabres, ainsi que les autres parties de la plante. Feuilles à nervures palmées, longuement pétiolées, la plupart alternes, succulentes souvent rougeâtres en dessous, suborbiculaires, cordiformes à la base, à 5-7 lobes peu profonds, plus ou moins arrondis, mucronulés. Fleurs de moyenne grandeur, solitaires au sommet de pédoncules filiformes, axillaires, plus courts ou plus longs que le pétiole. Calice à lobes lancéolés, aigus. Corolle violacée, à palais jaune, fermant entièrement la gorge, à éperon court, un peu arqué. Capsule globuleuse , plus longue que le calice, s’ouvrant par 3 valves. Graines brunes, ovoïdes, sillonnées, à sillons ondulés, souvent interrompus.
Cette plante porte le nom vulgaire de cymbalaire ; elle est astringente, vulnéraire, antiscorbutique: inusitée.
Hab. contre les rochers à Arbous, près de Valleraugue (Rouger) (Guan. herb.).
Fl. mai-octobre.
2. LINARIA SPURIA
Mill. dict. n° 15 ; Dec. fl. fr. 3, p. 584 ; Antirrhinum spurium Lin. sp. 851 ; Fl. dan. t. 913 ; Fuchs hist. 167, ic. ; Math. comm: (valg) 694, ic.
Racines rameuses-tortueuses et fibreuses. Tiges de 2-5 dm, nombreuses, grêles, très rameuses couchées, velues et glanduleuses. Feuilles à nervures pinnées, brièvement pétiolées, toutes ovales ou orbiculaires, très souvent cordées à la base, velues. Fleurs moyennes, solitaires au sommet de pédoncules filiformes, axillaires, très étalés, très velus, plus longs que les feuilles. Calice velu, à lobes ovales-aigus. Corolle jaune, à lèvre supérieure d’un violet foncé, à gorge entièrement fermée par le palais, à éperon long, subulé-arqué. Capsule globuleuse plus courte que le calice, s’ouvrant par 2 trous latéraux que la chute des opercules laisse à découvert. Graines rousses, réticulées et alvéolées. On rencontre quelquefois, sur cette plante, des fleurs peloriées.
Cette plante porte les noms vulgaires de linaire bâtarde, de velvote ; elle est émolliente, résolutive et astringente.
Hab. les champs cultivés, dans tout le département.
Fl. juin-octobre.
3. LINARIA ELATINE
Desf. atl. 2, p. 37 ; Dec. fl. fr. 3, p. 584 ; Antirrhinum elatine Lin. sp. 851 ; Fl. dan. t. 426 ; Cam. epit. 754, ic. ; Tabern. ic. 715, fig. 2.
Racine pivotante, rameuse, tortueuse ou fibreuse. Tiges de 2-5 dm, nombreuses, grêles, très rameuses, couchées, velues et glanduleuses. Feuilles à nervures pinnées, brièvement pétiolées, velues ; les inférieures ovales ou arrondies, plus ou moins dentées à la partie inférieure ; les autres hastées ; les plus supérieures quelquefois entières. Fleurs plus petites que dans l’espèce précédente, solitaires au sommet de pédoncules filiformes, axillaires, très étalés, glabres ou un peu velus, plus longs que les feuilles. Calice velu, à lobes lancéolés-acuminés. Corolle d’un jaune pâle, à lèvre supérieure d’un bleu violet en dedans, à gorge entièrement fermée par le palais, à éperon subulé, allongé, légèrement arqué. Capsule globuleuse, un peu plus courte que le calice, s’ouvrant par deux trous latéraux que la chute des opercules laisse à découvert. Graines rousses, couvertes de crêtes anastomosées.
Cette plante porte le nom vulgaire de linaire auriculée. Elle est détersive, vulnéraire, purgative, inusitée.
Hab. les champs cultivés dans tout le département.
Fl. juin-octobre.
4. LINARIA GRÆCA
Chav. monogr. 108 ; Dec. prodr. 10, p. 268 ; L. commutata Rchb. ic. 9, t. 815 ; Antirrhinum grœcum Bory et Chaub. exp. mor. bot. 175, t. 21.
Racine grêle, fibreuse. Tiges de 2-4 dm, nombreuses, grêles, rameuses, couchées, garnies de longs poils blancs, étalés, et, à leur base, de racines automnales. Feuilles velues-ciliées ; les inférieures ovales-oblongues, opposées ; les supérieures ovales-hastées, alternes, toutes brièvement pétiolées et à nervures pinnées. Fleurs plus grandes que dans les deux espèces précédentes, solitaires au sommet de pédoncules filiformes, axillaires, entièrement glabres, très étalés, plus longs que les feuilles. Calice velu, à lobes lancéolés-linéaires-aigus. Corolle jaunâtre, pubescente, à lèvre supérieure d’un bleu clair, tachée de pourpre au palais, qui ferme exactement la gorge ; éperon subulé, très arqué et très élargi à la base, plus long que le tube de la corolle. Capsule globuleuse, un peu plus courte que le calice s’ouvrant par deux trous latéraux que la chute des opercules laisse à découvert. Graines rousses, fortement tuberculeuses.
Hab. les champs cultivés à Aigues-Mortes, à Milhaud.
Fl. juin-août.
5. LINARIA CIRRHOSA
Willd. en. 639 ; Dec. fl. fr. 5, p. 407 ; Antirrhinum cirrhosum Lin. mant. 249 ; Jacq. hort. vind. t. 82 ; Till. p. t. 38,fig. 2.
Racine grêle, pivotante ou rameuse. Tiges de 2-5 dm, très grêles, filiformes, nombreuses, très rameuses, couchées, garnies de longs poils blancs, étalés. Feuilles glabres ou pubescentes intérieurement, à nervures pinnées ; les radicales oblongues, pétiolées, disposées en rosette ; les caulinaires alternes, lancéolées-hastées, souvent munies d’une petite dent au-dessus ou au-dessous des deux dents principales ; à pétiole hérissé, plus court que la feuille. Fleurs très petites, solitaires au sommet de pédoncules capillaires, glabres, axillaires, très étalés, souvent contournés au sommet, beaucoup plus longs que les feuilles. Calice pubescent, à lobes linéaires, très aigus, plus courts que le tube de la corolle. Corolle bleuâtre, à palais blanchâtre, ponctué de pourpre, fermant exactement de la gorge, à éperon très aigu, élargi à la base, droit ou un peu arqué, presque aussi long que la corolle. Capsule globuleuse, petite, égale au calice ou un peu plus courte que lui. Graines blanchâtres, fortement tuberculeuses, s’échappant par deux trous latéraux, laissés ouverts par la chute des opercules.
Hab. les champs et les pacages sablonneux à Aigues-Mortes.
Fl. mai-août.
6. LINARIA VULGARIS
Mœnch. meth. 524 ; Dec. fl. fr. 3, p. 592 ; Antirrhinum linaria Lin. sp. 858 ; Lamk. ill. t. 531, fig. 3 ; Math. comm. ed. valg. 1209, ic. ; Fuchs. hist. 545, ic.
Racine rameuse, tortueuse, rampante. Tiges de 2-5 dm, dressées, simples ou rameuses supérieurement, raides, glabres ou un peu velues-glanduleuses au sommet, très feuillées, solitaires ou naissant plusieurs de la même souche. Feuilles glabres, linéaires ou lancéolées-linéaires-aiguës, à trois nervures, dont la médiane très distincte, toutes éparses, serrées. Fleurs grandes, serrées en grappe terminale, à pédoncules deux fois de la longueur du calice, munis à leur base d ‘une bractée linéaire, réfléchie. Calice glabre à lobes lancéolés-aigus, beaucoup plus courts que le tube de la corolle. Corolle d’un jaune pâle, à palais orange, barbu, fermant exactement la gorge,à éperon très long, droit, subulé, dirigé en bas. Capsule obovale, dépassant beaucoup le calice, s’ouvrant au sommet par 6-8 valves. Graines noires, lenticulaires,tuberculeuses, entourées d’une large bordure striée. Plante glaucescente.
Cette plante porte les noms vulgaires de chasse-venin. de lin sauvage. Elle est diurétique, émolliente et résolutive ; peu usitée. Dans quelques localités, on la suspend dans les appartements pour tuer les mouches.
Hab. les bords des fossés, des champs et des haies, dans tout le département.
Fl. juillet-octobre.
7. LINARIA PELISSERIANA
Dec. fl. fr. 3, p. 589 ; Antirrhinum pelisserianum Lin. sp. 855 ; Sibth. et sm. fl. grœc. 6, t. 591 ; Magn. bot. 158, ic. ; Barr. ic. 1162.
Racine grêle, rameuse. Tiges de 2-5 dm, solitaires ou naissant plusieurs du collet de la racine, émettant à leur base des rejets stériles, couchés, garnis de feuilles ovales-lancéolées, opposées ou verticillées par 3 ; droites, grêles, simples ou rameuses au sommet, à rameaux dressés, glabres ainsi que le reste de la plante. Feuilles des tiges fertiles éparses, linéaires, appliquées contre la tige, un peu épaisses ; les inférieures verticillées. Fleurs moyennes, peu nombreuses, disposées au sommet de la tige et des rameaux d’abord en grappes courtes, puis allongées ; pédoncules aussi longs que le calice, munis à leur base d’une bractée linéaire, presque appliquée. Calice à lobes linéaires-acuminés. Corolle d’un bleu violet, à palais blanc rayé de pourpre, fermant exactement la gorge, à éperon droit, subulé, très long. Capsule bilobée, beaucoup plus courte que le calice, s’ouvrant au sommet par 8-10 valves.
Graines brunes, discoïdes, très finement tuberculeuses, entourées d’une bordure ciliée.
Hab.les bois,les garrigues et les lieux pierreux, dans tout le département.
Fl. mai-juillet.
8. LINARIA ARVENSIS
Desf. atl. 2, p. 45 ; Dec. fl. fr. 3, p. 588 ; Antirrhinum arvense, var. A, Lin. sp. 855 ; Dill. elth. t. 163, fig. 198.
Racine grêle, rameuse. Tiges de 1-4 dm, solitaires ou naissant plusieurs du collet de la racine, glabres glauques inférieurement, émettant à leur base des rejets stériles, étalés ou dressés, garnis de feuilles verticillées, simples, rarement rameuses. Feuilles glabres, glauques, succulentes, uninerviées, toutes linéaires, éparses ; les inférieures verticillées par 4. Fleurs très petites, disposées en grappes terminales courtes, serrées, comme capitées à la fin lâches et allongées ; pédoncules très courts, poilus-glanduleux ainsi que l’axe de la grappe, munis à leur base d’une bractée linéaire, recourbée, arquée. Calice poilu-glanduleux, à lobes lancéolés-linéaires. Corolle bleue, à stries violettes, à palais plus pâle, fermant exactement la gorge ; à lèvre supérieure à 2 lobes obtus, étalés ; à éperon subulé, un peu arqué, ascendant, plus court que la corolle. Capsule subglobuleuse, un peu plus longue que le calice s’ ouvrant en 6 valves profondes. Graines d’un gris foncé, discoïdes, lisses ou un peu tuberculeuses, entourées d’une bordure large, mince, plus pâle.
Cette plante est détersive ; inusitée.
Hab. les champs cultivés, les vignes, dans tout le département.
Fl. avril-septembre.
9. LINARIA SIMPLEX
Dec. fl. fr. 3, p.588 ; Antirrhinum arvense, var. B, Lin. sp. 855 ; Ant. parviflorum Jacq. ic .rar. 3, t. 499 ; Colum. ecphr. 1, p. 300, ic.
Cette espèce très voisine de la précédente, en diffère : par sa corolle jaune ; par les lobes de la lèvre supérieure aigus, réfléchis sur les côtés, et par son éperon moins arqué. Les graines des exemplaires que nous avons sous les yeux sont toutes lisses.
Même vertu.
Hab. les mêmes lieux.
Fl. mai-juin.
10. LINARIA CHALEPENSIS
Mill. dict. N° 12 ; Dec. fl. fr. 3, p. 589 ; Antirrhinum chalepense Lin. sp. 859 ; Sibth. et sm. fl. gr. 6, t. 592 ; Moris. hist. s. 5, t. 35, fig. infer. sinist.
Racine grêle, rameuse, tortueuse. Tige de 2-4 dm, ordinairement solitaire, droite, simple ou rameuse, glabre ainsi que toutes les autres parties de la plante, émettant à sa base des rejets stériles peu nombreux, à feuilles opposées, lancéolées, plus courtes et plus larges que celles des tiges fertiles. Feuilles linéaires ou linéaires-lancéolées, longues de 4-8 cm, planes, uninerviées, verticillées par 3 inférieurement. Fleurs brièvement pédonculées, lâchement disposées en grappe spiciforme terminale ; bractées linéaires, plus longues que les pédoncules, dressées, puis réfléchies. Calice à lobes linéaires-acuminés, étalés, dépassant la corolle. Corolle blanche, à gorge fermée par le palais, à éperon très grêle, subulé, déjeté, 2 fois plus long que la corolle. Capsule globuleuse, beaucoup plus courte que le calice. Graines triquètres, fortement ridées, presque noires.
Hab. les champs cultivés, à Visseq, à Montdardier, à Campestre. l’Espérou, sur la Tessone.
Fl. mai-juin.
11. LINARIA STRIATA
Dec. fl. fr. 3, p. 586 ; Antirrhinum, rnonspessulanum. et repens Lin. sp. 854 ; Dill. h. helth. t.163, fig. 197.
Racine longuement rampante. Tiges de 2-5 dm, redressées, simples ou rameuses, glabres, glaucescentes ainsi que les feuilles et le calice, émettant de leur base des rejets stériles. Feuilles toutes semblables, linéaires-aiguës, rapprochées, éparses ; les inférieures verticillées. Fleurs brièvement pédonculées, disposées en grappes spiciformes, terminales. Calice à lobes lancéolés, linéaires-aigus, dressés. Corolle d’un blanc bleuâtre, rayée de violet, 2-3 fois plus longue que le calice, à palais quelquefois jaune, fermant exactement la gorge, à lèvre supérieure divisée ; en 2 lobes obtus, dressés ; lobes de la lèvre inférieure arrondis, écartés ; éperon court, conique, droit. Capsule subglobuleuse, à loges marquées par deux sillons, dépassant le calice de moitié. Graines noires, triquètres, à angles lisses, à faces profondément ridées-réticulées.
VAR. B, Conferta Benth. in Dec. prodr. 10, p. 278. – grappes serrée ; L. procera Dec. cal. monsp. 121.
VAR. C, Minor. Tiges de 10-15 cm. Fleurs plus grandes que dans la var. A. grappes plus épaisses.
Hab. : la var. A, dans les champs incultes, dans tout le département ; la var B, dans les sables à Aigues-Mortes ; la var. C, dans les prairies de l’Espérou à la baraque de Michel, et dans celles de Concoule.
Fl. juillet-septembre.
12. LINARIA SUPINA
Desf. atl. 2, p. 44 ; Dec. fl. fr. 3, p. 588 ; L. maritima Dec. ic. rar. t. 12 ; Antirrhinum supinum Lin. sp. 856 ; Clus. hist. 321, ic.
Racine grêle, rameuse, fibreuse. Tiges de 1-2 dm, nombreuses, étalées circulairement, redressées au sommet, simples, rarement rameuses, glabres inférieurement, glaucescentes ainsi que les feuilles ; pubescentes-glanduleuses au sommet. Feuilles un peu succulentes, linéaires-étroites, uninerviées, rapprochées, éparses, souvent verticillées dans le bas, quelquefois déjetées d’un seul côté. Fleurs brièvement pédonculées, rapprochées en grappes terminales, courtes, s’allongeant un peu après la floraison ; pédoncules et calices pubescents-glanduleux. Calice à lobes linéaires-obtus, beaucoup courts que la corolle. Corolle assez grande, jaune, à.palais plus foncé, fermant exactement la gorge ; à éperon presque droit, de la longueur de la corolle, souvent marqué de lignes verdâtres ou bleuâtres. Capsule subglobuleuse, dépassant le calice, s’ouvrant par six valves profondes. Graines noires, lisses, orbiculaires, concoïdes, entourées d’une bordure large et mince.
VAR. B, Pyrenaica. Plante plus robuste et plus élevée, à pédoncules, calices et sommet de la tige plus fortement pubescents-glanduleux. L. pyrenaica Dec. ic. rar. t. 11 ; Antirrhinum Dubium Vill. Dauph. 2, p. 437.
Hab. les lieux incultes et sablonneux aux bords du Gardon, parmi les rochers, à Corconne, au Vigan, Alzon St-Ambroix Anduze ; la var. B, dans l’île de la Bartelasse, près, d’Avignon (Palun).
Fl. avril-septembre.
13. LINARIA MINOR
Desf. atl. 2, p. 46 ; Dec. fl. fr. 3, p. 591 ; Antirrhinum minus Lin. sp. 852 ; Cam. epit. 922, ic. ; Lob. ic. 406, fig. i ; Math. comm. 830, fig. 1.
Racine grêle, tortueuse. Tige de 1-3 dm, droite, très rameuse presque dès la base, à rameaux dressés, alternes, opposés intérieurement ; brièvement velue-glanduleuse, ainsi que toutes les autres parties de la plante. Feuilles linéaires-lancéolées obtuses, rétrécies en pétiole, alternes ; les inférieures opposées, plus larges. Fleurs petites, solitaires au sommet de pédoncules axillaires, environ de la longueur des feuilles, disposées en grappes très lâches. Calice à lobes linéaires obtus, inégaux, un peu plus courts que la corolle, et 3-4 fois plus courts que le pédoncule. Corolle violacée, à palais jaune, ne fermant pas la gorge, à éperon court, obtus. Capsule ovoïde, presque égale au calice, s’ouvrant au sommet par 3 valves à chaque loge. Graines brunes, oblongues,munies de côtes longitudinales, minces, ondulées, souvent anastomosées.
Hab. les champs cultivés et incultes, dans tout le département.
Fl. mai-septembre.
14. LINARIA PRÆTERMISSA
Delastre, in. Ann. sc. nat. ser. 2, v. 18, p. 152 ; Godr. et Gren. fl. fr. 2, p. 582.
Cette espèce diffère de la précédente : par sa tige plus grêle, glabre, très rarement pubescente-glanduleuse, ainsi que les rameaux et les feuilles ; par sa corolle glabre, à palais renflé, fermant presque complètement la gorge, et par sa capsule glabre.
Hab. les graviers du Vidourle, entre Sauve et Quissac (Touchy).
Fl. juin-octobre.
15. LINARIA RUBRIFOLIA
Dec. fl. fr 5,p. 410 ; Chav. monogr. 95 ; Magn. bot. p. 25, t. 24.
Racine grêle, peu ramifiée, fibreuse. Tige de 1-2 dm, grêle, dressée, pubescente-glanduleuse, quelquefois glabre et rameuse inférieurement. Feuilles un peu charnues,rougeâtres en-dessous ; les inférieures glabres, ovales, opposées, atténuées en pétiole, rapprochées presque en rosette ; les supérieures oblongues ou linéaires-oblongues, espacées, alternes, pubescentes. Fleurs solitaires au sommet de pédoncules axillaires, 3-4 fois plus longs que le calice et 2 fois plus longs que la feuille, disposées en grappes lâches plus ou moins allongées. Calice à lobes inégaux linéaires-obtus, poilus-glanduleux, plus courts que la corolle et plus longs que la capsule. Corolle d’un pourpre bleuâtre, subcylindrique, poilue-glanduleuse, à gorge ouverte, à éperon aigu, droit, de moitié plus court qu’elle. Capsule ovoïde ; poilue-glanduleuse, s’ouvrant
met par 3 valves à chaque loge. Graines oblongues, entourées de côtes à intervalles hérissés-tuberculeux.
Hab. les lieux rocailleux et arides entre St-Bauzelly et Ganges (Diomède).
Fl. avril-juin.
16. LINARIA ORIGANIFOLIA
Dec. fl. fr. 3, p. 591 ; Chav. monog. 94, t. 6 ; Antirrhinum origanifolium Lin. sp. 852 ; Barr. ic. 597, 598, 1102 ; Chav. ic. 2, p. 11, t. 139.
Racine grêle, dure, à souche presque ligneuse, donnant naissance à des tiges nombreuses de 10-15 cm. grêles, simples ou rameuses, étalées, diffuses, puis redressées,glabres ou pubescentes-glanduleuses, surtout au sommet. Feuilles un peu charnues, ovales ou oblongues, atténuées en pétiole court ; les inférieures opposées, glabres ; les supérieures alternes, pubescentes-glanduleuses, plus ou moins distantes. Fleurs solitaires au sommet de pédoncules axillaires, 2-3 fois de la longueur du calice et des feuilles lâchement disposées en grappes courtes, terminales. Calice à lobes linéaires inégaux, obtus, plus courts que la corolle, et plus longs que la capsule. Corolle d’un pourpre bleuâtre, blanchâtre à la base, subcylindrique, poilue-glanduleuse, à gorge ouverte, à éperon court, obtus. Capsule ovoïde, poilue-glanduleuse, s’ouvrant au sommet par trois valves à chaque loge. Graines oblongues, entourées de côtes minces, ondulées, souvent anastomosées.
Hab. contre les rochers aux environs du Vigan, de Campestre, à Anduze, à Uzès, au pont du Gard, à St-Nicolas.
Fl. avril-juillet.
5e gr. GRATIOLE. – GRATIOLA. (Lin. gen. 29.)
Calice à 5 divisions profondes muni de 2 bractées à la base. Corolle tubuleuse à 2 lèvres peu distinctes ; la supérieure échancrée, l’inférieure à 3 lobes égaux à palais non renflé. Etamines 4, dont 2 stériles. Capsule biloculaire, polysperme, s’ouvrant par le sommet en 2 valves bifides, laissant les placentas presque libres. Graines nombreuses, très petites.
1. GRATIOLA OFFICINALIS
Lin. sp. 24 ; Dec. fl. fr. 3, p. 598 ; Lamk. ill, t. 16, fig. 1 ; Lob. ic. 435, fig. 2 ; Tabern. ic. 367, fig. 1.
Racine traçante, stolonifère. Tige de 2-3 dm, dressée, lisse, fistuleuse, simple ou rameuse, glabre, ainsi que le reste de la plante tétragone supérieurement. Feuilles sessiles, opposées, embrassantes, un peu épaisses, trinerviées, ponctuées à la face inférieure, lancéolées, dentées en scie dans la partie supérieure, plus longues que les entre-nœuds. Fleurs solitaires au sommet de pédoncules axillaires 2 fois plus longs que le calice et plus courts que la feuille. Calice à lobes à linéaires-acuminés, muni, à sa base, de 2 bractées plus longues et plus larges qu’eux. Corolles rosées ou blanches, à tube jaunâtre, velu intérieurement. Capsule ovoïde acuminée. Graines cristallines, oblongues, striées.
Cette plante est connue sous les noms vulgaires d’herbe au pauvre homme, de séné des prés ; elle est très amère, fortement purgative, hydragogue et émétique. Les paysans s’en servent pour guérir les fièvres intermittentes.
Hab. les fossés et les marais, dans toute la partie basse du département, jusqu’à Anduze.
Fl. juin-septembre.
6e gr. VÉRONIQUE. – VERONICA. (Tournef. inst. p. 143, t. 60.)
Calice persistant, ordinairement comprimé, à 4-5 divisions. Corolle rotacée, caduque, à tube très court, à limbe à 4-5 lobes imbriqués dans le bouton ; le supérieur plus grand ; l’inférieur enveloppé par les autres. Etamines 2, très saillantes, insérées à la base de la division supérieure. Anthères mutiques, biloculaires. Capsule ordinairement comprimée, ovale-elliptique, obcordée ou échancrée biloculaire, à un sillon sur chaque face, s’ouvrant en le déchirement de la cloison. Graines nombreuses ou rarement en petit nombre. Plantes herbacées ou fruticuleuses, annuelles ou vivaces, à feuilles inférieures opposées, à fleurs solitaires, axillaires, espacées ou en grappes axillaires ou terminales, lâches ou serrées, quelquefois spiciformes.
1 | Fleurs solitaires axillaires, espacées en grappes lâches ou compactes, terminales | 2 |
Fleurs en grappes axillaires, lâches ou serrées | 15 | |
2 | Fleurs en grappes spiciformes, lâches ou serrées | 3 |
Fleurs solitaires, axillaires, espacées | 11 | |
3 | grappes en forme d’épi compacte | SPICATA |
grappes en forme d’épi lâche | 4 | |
4 | grappes très courtes, pauciflores | 5 |
grappes allongées, multiflores | 6 | |
5 | Plante ligneuse à la base ; feuilles uninerviées | FRUTICULOSA |
Plante grêle, herbacée ; feuilles subtrinerviées | ALPINA | |
6 | Feuilles glabres, luisantes ; tiges radicantes à la base ; plante -vivace | SERPYLLIFOLIA |
Feuilles velues ; tiges non radicantes ; plantes annuelles | 7 | |
7 | Pédoncules plus longs que le calice | 8 |
Pédoncules plus courts que le calice | 9 | |
8 | Feuilles toutes simples, dentées en scie | ARVENSIS |
Feuilles moyennes, à 5-7 lobes | VERNA | |
9 | Feuilles tontes entières ou crénelées | 10 |
Feuilles caulinaires à 3-5lobes | TRIPHYLLOS | |
10 | Calice de moitié plus court que la capsule ; bractées égales aux pédoncules | ACINIFOLIA |
Calice presque aussi long que la capsule ; bractées plus courtes que les pédoncules | PRÆCOX | |
11 | Divisions du calice cordées à la base | HEDERIFOLIA |
Divisions du calice non cordées à la base | 12 | |
12 | Feuilles plus ou moins profondément dentées ; fleurs bleues | 14 |
Feuilles à 5-9 lobes ; fleurs blanches | CYMBALARIA | |
13 | Divisions du calice fortement nerviées | 14 |
Divisions du calice presque sans nervures | AGRESTIS | |
14 | Pédoncules 3-4 fois plus longs que les feuilles ; capsule comprimée | PERSICA |
Pédoncules égalant ou dépassant peu les feuilles ; capsule renflée | DIDYMA | |
15 | Calice à 5 divisions | 16 |
Calice à 4 divisions | 17 | |
16 | Lobes de la corolle tous arrondis au sommet ; capsule glabre | PROSTRATA |
Lobes inférieurs de la corolle aigus ; capsule velue ou un peu pubescente | TEUCRIUM | |
17 | grappes de fleurs toutes opposées | 18 |
grappes de fleurs alternes ou rarement 1-2 opposées | 21 | |
18 | Lobes du calice d’un tiers plus longs que la capsule ; corolle d’un beau bleu | CHAMÆDRYS |
Lobes du calice dépassant peu la capsule ; corolle d’un bleu pâle | 19 | |
19 | Feuilles pétiolées, ovales ou oblongues-obtuses | BECCABUNGA |
Feuilles sessiles, embrassantes, lancéolées-aiguës | 20 | |
20 | Pédoncules et pédicelles glabres ou presque glabres ; capsule sub-orbiculaire | ANAGALLIS |
Pédoncules et pédicelles poilus-glanduleux ; capsule elliptique | ANAGALLOIDES | |
21 | grappes de fleurs très lâches ; feuilles linéaires, lancéolées | SCUTELLATA |
grappes de fleurs compactes ; feuilles ovales ou oblongues | OFFICINALIS |
1. VERONICA SPICATA
Lin. sp. 14 ; Dec. fl. fr. 3, p, 468 ; Vaill. bot. t. 33, fig. 4 ; Lob. ic. 472, fig. 1.
Racine dure, un peu rampante, émettant assez souvent des rejets stériles. Tiges solitaires ou plus ou moins nombreuses, de 2-3 dm, raides, ascendantes, simples ou rarement rameuses supérieurement, pubescentes-grisâtres, souvent un peu glanduleuses. Feuilles fermes, pubescentes, crénelées, entières au sommet, ovales ou oblongues-lancéolées, obtuses ou presque aiguës, surtout les supérieures, opposées, les supérieures alternes, toutes insensiblement atténuées vers la base. Fleurs d’un bleu plus ou moins vif, disposées en grappes spiciformes, compactes, allongées, terminant la tige et les rameaux ; pédoncules très courts, dépassés par les bractées. Calice hérissé à lobes presque égaux oblongs, presque aigus, de la longueur de la capsule. Corolle assez grande, dépassant longuement le calice, à lobes inférieurs oblongs-lancéolés , aigus, à tube plus long que large. Style très long. Capsule petite, velue-glanduleuse, globuleuse, à peine échancrée au sommet, à loges polyspermes. Graines rousses très petites, lisses, presque planes à la face interne.
Les sommités de cette plante sont stomachiques, excitantes ; on les emploie en décoction. Les vaches et les moutons la mangent ; les chèvres et les chevaux la dédaignent.
Hab. le bois de Jalès dans une bruyère avant d’arriver à Bérias, à l’Espérou. (Guan herb.).
Fl. juillet-août.
2. VERONICA TEUCRIUM
Lin. sp. 16 ; Godr. et Gren. fl. fr. 2 ,p. 586 ; Coss. et Germ. fl. par. 290, (excl. var. Γ).
Souche dure, rameuse, longuement traçante, produisant souvent des rejets stériles. Tiges de 1-4 dm plus ou moins nombreuses, rarement solitaires, couchées à la base, dressées ou ascendantes, simples, plus ou moins pubescentes, ainsi que les feuilles sur les deux faces. Feuilles ovales-oblongues, lancéolées ou linéaires, ridées, à nervures saillantes en dessous, presque sessiles, opposées, plus ou moins profondément dentées ou incisées, à dents inégales ; les supérieures quelquefois entières. Fleurs assez grandes, ordinairement d’un beau bleu, rarement blanches, solitaires au sommet de pédicelles dressés, dépassant ordinairement la bractée, disposées en grappes un peu serrées, allongées à la maturité, opposées, axillaires, pédonculées. Calice à 5 lobes très inégaux, linéaires, hérissés, ciliés, plus longs ou plus courts que la capsule. Corolles à lobes supérieurs ovales-arrondis, les inférieurs aigus. Style très long. Capsule pubescente, poilue vers le sommet, un peu comprimée, oblongue, échancrée au sommet. Graines jaunâtres, presque lisses, sur les deux faces.
VAR. A, Latifola. Tiges dressées ou planes ascendantes, feuilles ordinairement sessiles, ovales ou oblongues, un peu cordées à la base, profondément dentées. V. latifolia Lin. sp. 18 ; Dec. fl. fr. 5, p. 387 ; V. pseudo-chamœdrys Jacq. austr. t. 60 ; J. Bauh. hist. 73,p. 286, fig. 2-3.
VAR. B, Normalis. Tiges couchées à la base ; feuilles oblongues-lancéolées ou lancéolées, subpétiolées. V. teucrium Lin. sp. 16 ; Dec. fl. fr. 3, p. 460 ; Fuchs. hist. 871, ic.
Var. C, Vestita. Plante pubescente blanchâtre. V. pilosa Lois. Gall. 1, p. 8.
Cette plante porte les noms vulgaires de germandrée bâtarde, de véronique teucriette, véronique des prés. Mêmes propriétés que la précédente.
Hab. les bois et les pacages, dans tout le département.
Fl. mai-juillet.
3. VERONICA PROSTRATA
Lin. sp. 17 ; J. Bauh. hist. 3, p. 287, fig. 1 bona.
Souche dure, rameuse, donnant naissance à plusieurs tiges de 1 dm, grêles, presque ligneuses à la base, couchées circulairement, redressées au sommet, couvertes de poils courts, ondulés. Feuilles presque sessiles, linéaires-lancéolées, dentées ou incisées, à bords réfléchis en dessous ; les supérieures souvent entières, garnies de poils courts, ondulés. Fleurs d’un bleu souvent rougeâtre, ou plus rarement blanches, disposées en grappes courtes serrées pédonculées. Calice glabre, à 5 lobes très inégaux. Corolle à lobes tous obtus ; capsule glabre, un peu renflée.
Hab. les pelouses sèches à Lanuejols (Diomède).
Fl. mai.
4. VERONICA CHAMÆDRYS
Lin. sp. 17 ; Dec. fl. fr. 3, p. 460 ; Poit. et Turp. fl. par. t. 9 ; Drèves et Hayne, pl. d’Eur. t. 3 ; Lob. ic. 490, fig. 2.
Souche grêle rameuse rampante. Tiges de 2-4 dm, solitaires ou nombreuses, faibles, , couchées, radicantes à la base, puis ascendantes simples ou peu rameuses, munies de 2 lignes de poils opposés et alternant d’un entre-nœud à l’autre. Feuilles molles pubescentes, subsessiles, opposées, ovales ou oblongues, aiguës ou obtuses, ridées à nervures saillantes en dessous, profondément dentées, à dents inégales subobtuses, ciliées. Fleurs bleues, veinées de violet, solitaires au sommet de pédicelles filiformes étalés-dressés, pubescents ainsi que le pédoncule, les bractées et les calices ; plus longs que les bractées et le calice ; disposées en grappes lâches opposées, axillaires, pédonculées. Calice à 4 lobes lancéolés, pubescents, ciliés, dépassant la capsule et divergents par paires. Corolle assez grande, à 4 lobes arrondis inégaux, plus grande que le calice. Style allongé. Capsule pubescente, ciliée, comprimée, plus large que longue, un peu rétrécie vers la base, échancrée-cordiforme au sommet, souvent avortée. Graines peu nombreuses, jaunâtres, presque lisses, planes sur les deux faces.
Cette plante porte les noms vulgaires de véronique des bois, fausse germandrée. Mêmes propriétés que le n° Hab. les bois et les haies, dans tout le département.
Fl. avril-mai.
5. VERONICA BECCABUNGA
Lin. sp. 16 ; Dec. fl. fr. 3, p. 462 ; Fl. dan. 1.5 11 ; Lob. le. 466, fig. 2.
Tiges de 2-4 dm, solitaires ou plus ou moins nombreuses, couchées, rampantes et radicantes à la base, puis ascendantes, robustes, cylindriques, fistuleuses, glabres, succulentes, simples ou rameuses, souvent rougeâtres. Feuilles glabres, un peu épaisses, opposées, brièvement pétiolées, ovales ou oblongues-obtuses, dentées en scie, ou légèrement sinuées. Fleurs d’un bleu pâle ou vif, rarement blanches ou roses, solitaires au sommet de pédicelles étalés, de la longueur des bractées et plus longs que le calice, disposés en grappes lâches, opposées, axillaires, pédonculées. Calice à 4 lobes oblongs-lancéolés-aigus, presque égaux glabres égalant , ou dépassant peu la capsule. Corolle un peu plus longue que le calice. Style presque aussi long que la capsule. Capsule assez petite, glabre, arrondie, renflée, légèrement échancrée sommet. Graines nombreuses, très petites, jaunâtres, ovoïdes, presque planes à la face interne.
Cette plante porte les noms vulgaires de beccabunga, de cresson de cheval ; elle est excitante, détersive, diurétique et un puissant antiscorbutique. On mange, en salade, les jeunes pousses au printemps.
Hab. les fossés, les ruisseaux, les fontaines, dans tout le département.
Fl. mai-octobre.
6. VERONICA ANAGALLIS
[Veronica anagallis-aquatica L.] Lin. sp. 16 ; Dec. fl. fr. 3, p. 461 ; Poit. et Turp. fl. par. t. 12 ; Fl. clan. t. 903 ; Tabern. ic. 718, fig. 2, et 719 fig. 1.
Tiges de 2-6 dm, solitaires ou peu nombreuses, glabres, robustes, fistuleuses, sub-tétragones, droites ou ascendantes, simples ou rameuses, rampantes et radicantes à la base. Feuilles glabres, opposées, sessiles, embrassantes-lancéolées-aiguës ou ovales-lancéolées, dentées en scie, à dents assez écartées, quelquefois presque entières. Fleurs d’un bleu pâle, solitaires au sommet de pédicelles grêles étalés, plus longs que le calice et les bractées, quelquefois garnis de quelques poils glanduleux, disposés en grappes lâches, opposées, axillaires, pédonculées. Calice glabre, à 4 lobes presque égaux, lancéolés-aigus, environ de la longueur de la capsule. Corolle un peu plus longue que le calice. Style égalant presque la hauteur de la capsule. Capsule assez petite, glabre, arrondie, légèrement échancrée au sommet, renflée. Graines nombreuses, très petites, ovoïdes, presque planes à la face interne.
Cette plante porte les noms vulgaires de mouron d’eau, de véronique mouron. Mêmes propriétés que la précédente. On la croit nuisible aux moutons ; les chèvres et les vaches la mangent.
Hab. les fossés et les lieux marécageux, dans tout le département.
Fl. mai-septembre.
7. VERONICA ANAGALLOIDES
Guss. ic. rar. p. 5, t. 3 et syn. sic. 1, p. 16 ; Dec. prod., p. 10, p. 468 ; Godr. et Gren. fl. fr. 2, p. 589.
Cette espèce, très voisine de la précédente, en diffère : par ses pédoncules et ses pédicelles garnis de poils glanduleux, par les lobes de ses calices étroitement lancéolés-aigus, aussi longs que la corolle et dépassés par la capsule ; par sa corolle blanchâtre, striée ; par sa par sa capsule oblongue-obtuse, à peine échancrée au sommet, munie de quelques poils raides, courts.
Hab. les fossés à Manduel, et probablement dans tourte la partie basse du département.
Fl. mai-septembre.
8. VERONICA SCUTELLATA
Lin. sp. 16 ;Dec. fl. fr. 3, p. 461 ; Poit. et Turp. fl. par. t. 13 ; Fl. dan. t. 209 ; J. Bauh. 3 p. 791 f .2.
Tiges de 1-5 dm, plus ou moins nombreuses, grêles, faibles, couchées-radicantes à la base, redressées supérieurement, simples ou rameuses, glabres, plus rarement velues, glanduleuses, souvent rougeâtres. Feuilles opposées, sessiles demi-embrassantes, lancéolées-linéaires-aiguës, uninerviées, entières ou munies de petites dents espacées, glabres, rarement velues, souvent rougeâtres en dessous. Fleurs solitaires au sommet de pédicelles filiformes, 3-4 fois de la longueur du calice et de la bractée,. très étalés et même réfléchis à la maturité, disposés en grappes très lâches, axillaires, alternes, quelquefois opposées dans le haut de la tige, portées par des pédoncules très grêles. Calice à 4 lobes égaux, lancéolés, plus courts que la capsule, glabres ou pubescents. Corolle d’un bleu pâle, veinée de rose sur les 3 lobes supérieurs, dépassant le calice. Style environ de la longueur de la cloison. Capsule comprimée, glabre ou pubescente-glanduleuse, plus large que haute, arrondie à la base, largement échancrée au sommet. Graines petites, brunâtres, lisses, planes sur les deux faces.
Cette plante porte le nom vulgaire de véronique à écusson. Mêmes vertus que le n° 1.
Hab. les marais tourbeux à l’Espérou, à Dourbie, à Concoule.
Fl. juin-septembre.
9. VERONICA OFFICINALIS
Lin. sp. 14 ; Dec. fl. fr. 3, p. 463 ; Lamk. ill. t. 13 fig. 2 ; Poit. et Turp. fl. par. t. 8 ; Cam. epist. 461, ic. ; Lob. ic. 471, 1.
Tiges de 1-3 dm, plus ou moins nombreuses, rameuses, couchées, radicantes, ascendantes raides. très velues ainsi que le reste de la plante. Feuilles fermes, opposées, ovales ou oblongues, ou un peu aiguës, crénelées ou dentées en scie, rétrécies en pétiole court. Fleurs solitaires au sommet de pédicelles dressés, plus courts que le calice et la bractée, disposés en grappes un peu serrées et multiflores à l’extrémité de pédoncules raides, épais, alternes, très rarement opposés, axillaires, quelquefois paraissant terminaux par le développement tardif du rameau terminal. Calice à 4 lobes presque égaux, lancéolés, beaucoup plus courts que la capsule. Corolle dépassant le calice, d’un bleu clair ou d’un blanc rosé striée. Style environ de la longueur de la, capsule. Capsule velue-glanduleuse, ciliée, triangulaire, comprimée, entière ou échancrée au sommet. Graines jaunâtres, presque planes à la face interne.
Cette plante porte les noms vulgaires de véronique mâle, thé d’Europe, d’herbe aux ladres. Mêmes propriétés que le n° 1.
Hab. les bois sur toute la chaîne de l’Aigoual, aux environs de Concoule.
Fl. juin-juillet.
10. VERONICA FRUTICULOSA
Lin. sp. 15 ; Dec, prodr. 10, p. 480 ; Var. B. pilosa Godr. et Gren. fl. fr. 2, p. 593 ; V. saxatilis Dec. fl. fr. 3, p. 469 ; J. Bauh. hist. 3, p. 284 ; Clus. hist. 347, fig. 1 ; Mut. fl. fr. t. 46, fig. 336.
Racines dures, ligneuses, tortueuses, garnies de fibres. Tiges de 5-15 cent. plus ou moins nombreuses, ligneuses, tortueuses et très rameuses à la base, à rameaux diffus, ascendants, feuillés dans toute leur longueur, glabres dans le bas, velus dans le haut par des poils articulés et ondulés. Feuilles opposées, oblongues ou ovales, plus larges au sommet, épaisses, glabres, luisantes, quelquefois ciliées, entières ou subcrénelées, à une nervure dorsale, rétrécies vers la base ; les inférieures petites, rapprochées, spatulées ; les supérieures oblongues, plus grandes, plus écartées. Fleurs bleues ou roses, disposées en grappes courtes, pauciflores, terminales, lâches et allongées à la maturité, portées par des pédoncules alternes, uniflores ; le fructifère deux fois de la longueur du calice et de la bractée. Calice à 4 lobes oblongs-obtus, couverts, ainsi que l’axe de la grappe, les pédoncules et la capsule de poils courts crispés. Corolle grande, veinée, bien plus longue que le calice. Style environ de la longueur de la capsule. Capsule comprimée, ovale, atténuée et un peu échancrée au sommet dépassant les lobes du calice. Graines nombreuses, jaunâtres, planes.
Hab. les fentes des rochers, au plus haut sommet de l’Aigoual.
Fl. juin-août.
11. VERONICA ALPINA
Lin. sp. 15 ; Fl. lapp. 7, t. 9, fig. 4 ; Dec. fl. fr. 3, p. 471 ; Hall. helv. t. 15 fig. 2 ; V. pumila All. ped. t. 22 fig. 5.
Racine grêle, fibreuse. Tiges de 5-10 cm, solitaires, plus souvent nombreuses et gazonnantes, ascendantes, grêles, velues ou pubescentes, très feuillées. Feuilles ovales ou oblongues, obtuses ou un peu aiguës, entières ou dentées, à 3 nervures ; les deux latérales peu prononcées, sessiles, opposées, quelquefois alternes supérieurement, tantôt presque glabres, tantôt velues on pubescentes ; les caulinaires intermédiaires plus grandes que les inférieures et les supérieures, distantes ou le plus souvent rapprochées. Fleurs bleuâtres, petites, solitaires au sommet de pédoncules plus courts que le calice et les bractées, réunis en grappe terminale, courte, pauciflore, garnie de poils articulés. Calice à 4 lobes lancéolés, hérissés, plus courts que la corolle et la capsule. Style très court. Capsule ovale, hérissée, légèrement échancrée. Graines nombreuses, rousses, petites, planes à la face interne.
Hab. les bois à l’Espérou (Guan. herb. et hort. reg.).
Fl. juillet-août
12. VERONICA SERPYLLIFOLIA
Lin. sp. 15: Dec. fl. fr. 3, p. 471 ; Fl. dan. t. 492 ; Lob. ic. 472, fig. 2 ; Moris. hist. s. 3, t. 22, fig. 8.
Racine grêle, fibreuse, un peu radicante. Tiges ordinairement nombreuses, de 1-2 dm, ascendantes, simples ou rameuses intérieurement, glabres, plus souvent pubescentes. Feuilles ovales ou oblongues, obtuses, entières ou denticulées, un peu épaisses, glabres et luisantes presque sessiles ; les inférieures opposées, les supérieures, alternes, oblongues-linéaires. Fleurs solitaires au sommet de pédoncules dressés, glabres ou pubescents-glanduleux, plus courts que les bractées et plus longs que le calice à la maturité disposés en grappes terminales très allongées, multiflores, assez lâches. Calice à 4 lobes égaux, glabres, rarement ciliés-glanduleux, oblongs-obtus. Corolle petite, bleuâtre, rosée ou blanche veinée de bleu, à lobes arrondis, dépassant un peu le calice. Style à peu près de la hauteur de la capsule ; celle-ci glabre ou ciliée-glanduleuse, plus large que haute, arrondie à la base, comprimée, échancrée au sommet, dépassant peu les lobes du calice. Graines nombreuses très petites, jaunâtres, lisses, planes à la face interne, convexes à l’externe.
Hab. les bois et les pacages sur toute la chaine de l’Aigoual et de l’Espérou.
Fl. mai-octobre.
13. VERONICA ARVENSIS
Lin. sp. 18 ; Dec. fl. fr. 3, p,. 466 ; Fl. dan. t. 515 ; Column. phyt. t. 8 ; J. Bauh. hist. 3, p. 367, fig. infer. ; Tabern. ic. 712, fig. 1.
Racine grêle rameuse, coudée supérieurement. Tiges de 5-20 cm. solitaires ou nombreuses, dressées ou ascendantes, simples ou rameuses, souvent rougeâtres, très pubescentes, un peu glanduleuses supérieurement. Feuilles brièvement pubescentes, d’un vert pâle, souvent rougeâtres en dessous, trinerviées, dentées en scie ; les inférieures pétiolées, opposées, ovales, cordées ou tronquées à la base ; les supérieures sessiles, ovaire-cordées à la base ; les florales alternes oblongues ou lancéolées, entières, égalant ou dépassant les fleurs. Fleurs petites, d’un bleu pâle, blanches à la gorge, solitaires au sommet de pédoncules dressés, bien plus courts que le calice, disposés en grappes terminales, lâches et très allongées à la maturité. Calice à 4 lobes inégaux, lancéolés velus-glanduleux dépassant la corolle et la capsule. Style atteignant, environ, la hauteur des lobes de la capsule ; celle-ci comprimée, ciliée-glanduleuse, en cœur renversé. Graines nombreuses, petites, jaunâtres, très finement rugueuses, planes à la face interne, convexe à l’externe.
Hab. les champs cultivés, les vignes et les pacages, dans tout le département.
Fl. mars-octobre.
14. VERONICA VERNA
Lin. sp. 19 ; Dec. fl. fr. 3 p. 465 ; Engl. bot. t. 25 ; Poit. et Turp. fl. par. t. 22 ; V. romana All. ped. 1, p. 79, t. 85, fig. 2.
Racine grêle, rameuse, coudée supérieurement. Tiges de 5-15 cm, solitaires ou plus ou moins nombreuses, grêles, dressées ou ascendantes, simples ou rameuses, pubescentes intérieurement, glanduleuses supérieurement. Feuilles légèrement pubescentes, d’un vert pâle ; les inférieures opposées, oblongues, entières ou dentées, brièvement pétiolées ; les moyennes opposées, un peu atténuées en pétiole, oblongues, pinnatifides à 5-7 lobes obtus ; le terminal beaucoup plus grand ; les supérieures alternes, lancéolées ou linéaires, entières, en forme de bractées. Fleurs d’un bleu pâle, solitaires sur des pédoncules plus courts que les feuilles florales et le calice, dressés, disposés en grappes terminales étroites, lâches et allongées à la maturité. Calice à 4 lobes inégaux, velus-glanduleux, lancéolés ou linéaires, égaux avec la corolle et dépassant la capsule. Style court, égalant ou dépassant peu la hauteur des lobes de la capsule ; celle-ci comprimée ciliée-glanduleuse en cœur renversé, à lobes arrondis. Graines jaunâtres, presque lisses, planes à la face interne, convexes à l’externe.
Hab. les coteaux arides et les champs sablonneux aux environs du Vigan et dans toute la partie élevée du département, au cap de Coste, à l’Espérou.
Fl. avril-juin.
15. VERONICA ACINIFOLIA
Lin. sp. 19, Dec. fl. fr. 3, p. 464 ; Poit. et Turp. fl. par. t. 23 ; Vaill. bot. t. 33, fig. 3 ; Bocc. mus. t. 9, fig. 2.
Racine grêle garnie de fibres capillaires, souvent tronquée, coudée supérieurement. Tiges de 5-10 cm, solitaires ou nombreuses, droite, simples ou munies, dès la base, de rameaux ascendants, pubescentes, un peu glanduleuses. Feuilles un peu épaisses, quelquefois rougeâtres, légèrement pubescentes ; les inférieures ovales-obtuses, entières ou légèrement crénelées, opposées, brièvement pétiolées ; les florales alternes, sessiles, lancéolées, entières. Fleurs très petites, solitaires au sommet de pédoncules grêles, étalés-ascendants, plus longs que la feuille florale et 3-4 fois plus longs que le calice, disposés en grappes terminales lâches et très allongées à la maturité, commençant presque dès le bas de la tige. Calice à 4 lobes égaux, oblongs, velus-glanduleux, un peu plus courts que la capsule. Corolle dépassant un peu le calice, d’un beau bleu, à lobe inférieur plus pâle, à gorge jaune. Style court, égalant, à peu près, la hauteur des lobes de la capsule. Celle-ci ciliée-glanduleuse, comprimée, 2 fois aussi large que haute, profondément échancrée, à lobes arrondis. Graines nombreuses petites, d’un jaune blanchâtre, lisses, planes à la face interne, convexes à l’externe.
Hab. les champs cultivés à St-Jean-du-Bruel, dans les bois de Campagne, au trou du Perussas.
Fl. avril-juin.
16. VERONICA TRIPHYLLOS
Lin. sp. 19 ; Dec. fl. fr. 3, p. 467 ; Fl. dan. t. 627 ; Poit. et Turp. fl. par. t. 25 ; Lob. ic. 464, fig. 1.
Racine grêle, rameuse, coudée supérieurement. Tige 5-15 cm, dressée, simple ou rameuse dès la base, à rameaux inférieurs ascendants, pubescente-glanduleuse ainsi que le reste de la plante. Feuilles un peu un peu épaisses, d’un vert foncé, souvent rougeâtres à la face inférieure ; les inférieures opposées, ovales, entières ou dentées, pétiolées un peu cordées à la base ; les caulinaires sessiles, à 3-5 lobes oblongs ou spatulés, obtus ; les florales alternes, à 2-3 lobes, ou simplement lancéolées. Fleurs d’un beau bleu, solitaires au sommet de pédoncules étalés, ascendants, plus longs que le calice et la feuille florale, disposés en grappes lâches terminales. Calice à 4 lobes un peu inégaux, oblongs-obtus, dépassant la corolle et égalant la capsule. Style dépassant les lobes de la capsule. Capsule assez grande, arrondie, renflée à la base, échancrée au sommet, à lobes arrondis, amincis supérieurement. Graines nombreuses assez grosses, brunes, concaves, cupuliformes du côté interne, convexes du côté externe. Plante noircissant souvent par la dessication.
Hab. les champs sablonneux entre Brama-Bioou et Meyrueis (Guan. herb.).
Fl. mars-mai.
17. VERONICA PRÆCOX
All. auct .p. 5, t. 1, fig l ; Dec. fl. fr. 3, p. 465 ; Poit. et Turp. fl. par. t. 24.
Racine grêle rameuse. Tiges de 1-2 dm, solitaires ou peu nombreuses, dressées ou ascendantes, ordinairement rameuses, à rameaux étalés, velues-glanduleuses. Feuilles d’un vert sombre, lâchement velues-glanduleuses ; les inférieures opposées, brièvement pétiolées, ovales, un peu cordiformes, irrégulièrement et profondément dentées à dents obtuses, souvent rougeâtres en dessous ; les supérieures alternes, presque sessiles, oblongues, dentées, rarement entières. Fleurs bleues, rayées, solitaires au sommet de pédoncules ascendants, velus-glanduleux, presque 2 fois de la longueur du calice et dépassant un peu la feuille florale, disposés en grappes lâche terminales, allongés à la maturité. Calice à lobes presque égaux oblongs velus-glanduleux plus courts que la corolle et égalant environ la hauteur de la capsule. Capsule assez grosse, oblongue, échancrée au sommet, ciliée-glanduleuse, renflée, à lobes dépassés, assez longuement, par le style, Graines nombreuses, jaunâtres, ovales, cupuliformes, presque lisses en dehors. Plante noircissant plus ou moins par la dessication.
Hab. les champs cultivés, sablonneux, aux environs du Vigan, d’Alzon, de Campestre.
Fl. mars-juin.
18. VERONICA PERSICA
Poir. Dict. enc. 8, p. 542 ; Godr. et Gren. fl. fr. 2, p. 598 ; V. filiformis Dec. fl. fr. 5, p. 388 ; Mut. fl. fr. t. 45, fig. 331 ; V. Buxbaumii Ten. napl. 1, p. 7, t. 1 ; Buxbaum. cent. 1, t. 40, fig. 2.
Tiges de 1-4 dm, couchées, radicantes à la base, nombreuses ou solitaires, pubescentes, simples ou rameuses à la base. Feuilles toutes semblables, assez grandes, ovales ou arrondies, presque cordées à la base, pubescentes, brièvement pétiolées, grossement dentées ou crénelées ; la dent terminale un peu plus large que les autres ; les feuilles inférieures opposées, en petit nombre ; les supérieures alternes. Fleurs assez grandes, bleuâtres, rayées, solitaires au sommet de pédoncules axillaires, beaucoup plus longs que les feuilles, étalés, courbés au sommet à la maturité, disposés en grappe lâche, allongée. Calice à 4 lobes lancéolés, assez grands, finement pubescents, divergents par paire, plus courts que la corolle, dépassant la capsule. Celle-ci beaucoup plus large que haute, pubescente, ciliée-glanduleuse, à nervures saillantes, réticulées, à 2 lobes obtus, très divergents, renflés au centre, comprimés sur les bords. Style dépassant les lobes de la capsule. Graines assez grosses, roussâtres, oblongues, concaves-cupuliformes, fortement rugueuses en dehors.
Hab. les lieux cultivés, sablonneux, à Aigues-Mortes.
Fl. avril-mai.
19. VERONICA AGRESTIS
Lin. sp. 18 ; Dec. fl. fr. 3, p. 467 ; V. pulchella Dec. fl. fr. 5, p. 388 ; Fuchs. hist. 22, ic. ; Mut. fl. fr. t. 45,fig 328.
Racine grêle, rameuse, fibreuse. Tiges nombreuses, rarement solitaires, de 1-2 dm, grêles, étalées, diffuses, rameuses dès la base, pubescentes ainsi que les feuilles et les calices. Feuilles d’un vert jaunâtre, pétiolées toutes semblables, ovales ou ovales-oblongues, un peu cordées à la base, dentées-crénelées ; la dent terminale plus, un peu large que les autres ; alternes, les inférieures opposées. Fleurs bleuâtres, veinées, solitaires au sommet de pédoncules filiformes, axillaires, courbés, réfléchis à la maturité et plus longs que les feuilles, disposés eu grappes lâches, allongées. Calice à 4 lobes assez larges, oblongs, aigus ou obtus, ciliés, légèrement nerviés. plus courts que la corolle, un peu-plus longs que la capsule. Style court. Capsule arrondie, pubescente ou velue-glanduleuse, échancrée au sommet en 2 lobes arrondis, non divergents, renflés, carénés sur les bords. Graines peu nombreuses, jaunâtres, oblongues, concaves-cupuliformes, légèrement rugueuses en dehors.
Hab. les champs cultivés, les vignes, dans tout le département.
Fl. mars-octobre.
20. VERONICA DIDYMA
[Veronica polita Fr.] Ten. fl. nap.. prod. 6, et syll. p. 13 ; Godr. et Gren. fl. fr. 2, p. 599 ; V. polita Fries. nov. ed. 2, p. 1 ; Mut. fl. fr. t. 45, fig. 329 ; Fl. dan. t. 449 ; Lob. ic. 464, fig. 2.
Cette espèce, très voisine de la précédente, en diffère : par les lobes de son calice, marqués de nervures très prononcées ; par sa corolle, d’un bleu foncé, à lobe inférieur de la même couleur, non blanc comme dans la précédente ; par son style, plus long, dépassant les lobes de la capsule ; par sa capsule, beaucoup plus renflée, à lobes divergents, et enfin par ses graines, plus nombreuses.
Hab. les champs cultivés, les vignes, dans tout le département.
Fl. mars-octobre.
21. VERONICA HEDERIFOLIA
Lin. sp. 19 ; Dec. fl. fr. 3, p. 467 ; Poit. et Turp. fl. par. t. 26 ; Fl. dan. t. 428 ; Tabern. ic. 711, fig. 1 ; Lob. ic. 463, fig. 1.
Racine grêle, rameuse ; fibreuse. Tiges de 2-5 dm, ordinairement nombreuses, faibles, couchées-étalées, rameuses à la base, poilues ou pubescentes ainsi que les feuilles ; celles-ci toutes semblables, pétiolées, alternes, un peu succulentes, ovales-arrondies, subcordiformes, à 3-5-7 lobes presque obtus, entiers ; le terminal 2-3 fois plus large, à 3-5 nervures à la face inférieure ; les inférieures opposées. Fleurs petites, d’un bleu clair, rarement blanches, solitaires au sommet de pédoncules filiformes, axillaires, sillonnés, de la longueur des feuilles ou plus longs qu’elles, étalés, courbés au sommet à la maturité, lâchement disposés en grappes très allongées. Calice à 4 lobes très larges, ovales-acuminés, aigus, cordés à la base, à bords saillants en dehors, longuement ciliés, plus longs que la corolle, environ de la longueur de la capsule. Style très court. Capsule glabre, subglobuleuse, à 4 lobes, à loges bispermes. Graines très grosses, brunes ou jaunâtres, réniformes, concaves cupuliformes, fortement ridées en travers sur le dos.
Hab. les champs cultivés, les vignes et les haies, dans tout le département.
Fl. mars-juillet et octobre.
22. VERONICA CYMBALARIA
Bodard, diss. 1798 ; Dec. fl. fr, 5, 389 ; V. cymbalariœfolia viv. fl. ital. fragm. t. 16, fig. 1 ; Buxb. cent. 1, t. 39, fig. 2.
Cette espèce diffère de la précédente : par sa surface, moins velue ; par ses feuilles, plus arrondies, à lobes souvent plus nombreux, le terminal une fois plus large que les latéraux et non 2-3 fois ; par ses pédoncules, plus allongés ; par les lobes de son calice, ovales-oblongs-obtus, rétrécis et non cordés à la base ; par sa corolle, constamment blanche, dépassant le calice ; et enfin, par sa capsule, hérissée.
Hab. les vignes, au pied des oliviers, à Nîmes.
Fl. mars-avril.
7e gr. LIMOSELLE. – LIMOSELLA. (Lin. gen. 776.)
Calice à 5 lobes. Corolle très petite, campanulée-rotacée, à limbe étalé, à 5 lobes presque égaux, à tube large, égalant le calice. Etamines 4, quelquefois 2, très peu exsertes ; anthères uniloculaires, à lobes confluents, s’ouvrant par une fente transversale. Stigmate capité. Capsule ovoïde, polysperme, uniloculaire au sommet et biloculaire à la base ; à 2 valves à placenta central, libre supérieurement.
l. LIMOSELLA AQUATICA
Lin. sp. 881 ; Dec. fl. fr. 3, p. 576 ; Lamk. ill. t. 535 ; Fl. dan. t. 60 ; Moris. hist. s. 15, t. 2, fig. 6 ; Lœs. pruss. no 81, ic.
Racines à fibres nombreuses, émettant, de son collet, des rejets rampants qui donnent naissance, de distance en distance, à de nouvelles plantes qui forment un gazon assez étendu. Plante acaule de 3-8 cm. Feuilles glabres disposées en rosette, oblongues, entières, obtuses, un peu succulentes, longuement pétiolées, 4-6 fois plus courtes que leur pétiole. Fleurs nombreuses, petites, solitaires au sommet de pédoncules grêles, radicaux, beaucoup plus courts que les feuilles. Calice à lobes aigus, souvent violacés. Corolle blanchâtre rosée, à lobes ovales-obtus, dépassant le calice. Capsule subglobuleuse, un peu plus longue que le calice. Graines fauves, très petites, oblongues, finement rugueuses.
Hab. les bords du Rhône, au pont St-Esprit (Garaiso).
Fl. juin-août.
8e gr. ÉRINE. – ERINUS. (Lin. gen. 318, en partie.)
Calice à 5 divisions profondes. Corolle tubuleuse-cratériforme, à tube grêle, un peu plus long que le calice, à limbe ouvert, à 5 lobes presque égaux, échancrés au sommet. Etamines 4, didynames, courtes, renfermées dans le tube. Anthères réniformes, uniloculaires. Capsule ovoïde à 2 loges, à 2 valves bifides à la fin à 2 lobes profonds ; placentas soudés aux bords des valves. Graines très petites, ovoïdes, rugueuses.
1. ERINUS ALPINUS
Lin. sp. 878 ; Dec. fl. fr. 3, p. 578 ; Lamk. ill. t. 521 ; Barr. ic. 1192 ; Dalech. hist. ed. franc. p. 82 fig. 2 ; J. Bauh. hist. 3, pars 1, p. 144, fig. sinist.
Racine rougeâtre, à souche rameuse, à rameaux terminés par des rosettes de feuilles d’où prennent naissance une ou plusieurs tiges de 1-2 dm, simples, glabres ou plus ou moins pubescentes ou velues, ascendantes, gazonnantes. Feuilles oblongues, spatulées, obtuses, profondément dentées supérieurement, glabres, pubescentes ou velues ; les radicales en rosette fournie ; les caulinaires occupant toute la longueur de la tige, alternes, sessiles. Fleurs purpurines, assez grandes, disposées en grappes lâches peu allongées ; pédoncules uniflores, de la longueur des feuilles florales. Calice hérissé, à lobes linéaires-lancéolés. Stigmate capité. Capsule ovoïde, aiguë, dépassée par les lobes du calice. Graines brunâtres.
Hab. les vieux murs et les rochers”humides,-aux environs du Vigan, à Lafoux, pès d’Alzon ; à l’Espérou.
Fl. juin-août.
9e gr. DIGITALE. – DIGITALIS. (Tournef. inst. p. 165, t. 73.)
Calice à 5 lobes profonds, imbriqués. Corolle campanulée, tubuleuse ou ventrue, pendante ou horizontale, à limbe court oblique, presque à 2 lèvres ; la supérieure ordinairement échancrée ; l’inférieure à 3 lobes, dont le moyen plus grand et plus allongé. Etamines 4, didynames plus courtes que le tube de la corolle. Anthères à 2 lobes, divergents, s’ouvrant chacun par une fente longitudinale. Capsule polysperme, biloculaire, à valves adhérentes, par leurs bords rentrants, au placenta central, épais. Graines très nombreuses, très petites, oblongues, anguleuses, roussâtres. Plantes bisannuelles ou vivaces, à feuilles simples, alternes, à fleurs en grappe spiciforme, unilatérale.
1 | Corolle grande, ventrue, subcampanulée | PURPUREA |
Corolle moyenne, tubuleuse, non ventrue ou très peu | 2 | |
2 | Fleurs d’un jaune paille, longues de 2 cm. ou moins ; plante glabre | LUTEA |
Fleurs rougeâtres, longues de 3 cm. ; plante pubescente | PURPURASCENS |
1. DIGITALIS PURPUREA
Lin. sp. 866 ; Dec. fl. fr. 3, 1. 595 ; Lamk. ill. t. 525, fig. 1 ; Fl. dan. t. 74 ; Drèves et Hayne, pl. d’Eur. t. 46 ; Fuchs. hist. 893, ic.
Racine fibreuse. Tige de 4-8 dm, droite cylindrique, anguleuse inférieurement pubescente, ordinairement simple. Feuilles oblongues-lancéolées, crénelées-dentelées, pubescentes, vertes en dessus, cotonneuses-blanchâtres, ridées, à nervures réticulées, saillantes en dessous ; les inférieures nombreuses, très amples, rétrécies en pétiole allongé ; les supérieures sessiles. Fleurs très grandes, pendantes, solitaires au sommet de pédoncules dressés, épaissis au sommet, tomenteux, environ de la longueur du calice, disposés en grappe spiciforme, dressée, unilatérale. Bractées lancéolées. Calice à lobes oblongs, aigus, mucronulés, dressés, dépassant la capsule. Corolle d’un rose plus ou moins vif, rarement blanche, parsemée intérieurement de points rouge foncé, largement ventrue, glabre à l’extérieur, garnie de quelques poils en dedans, ciliée sur les bords des lobes. Capsule ovoïde, velue-glanduleuse, surmontée par le style dilaté acuminée, bilobé au sommet, 2 fois de sa longueur.
Cette plante porte les noms vulgaires de digitale pourprée, de gants-deNotre-Dame, de gantelée. Elle est amère, purgative, émétique, antihydropique, vénéneuse à haute dose ; elle est employée aussi, avec avantage, dans les maladies scrofuleuses et le rachitis.
Hab. les terrains granitiques et schisteux aux environs du Vigan, et toute la partie élevée du département.
Fl. juin-août.
2. DIGITALIS PURPURASCENS
Roth. cat. 2, p. 62 ; Dec. fl. fr. 5, p. 411 ; D. hybrida Kœl. journ. 1782 t. 1 fig. 1-2 ; Dutour de Salvert, descript. d’une dig. particul. t. 1.
Racine fibreuse. Tige de 3-6 dm, cylindrique, anguleuse inférieurement, droite, simple, presque glabre, souvent rougeâtre au sommet. Feuilles oblongues, lancéolées, finement dentées en scie, fermes, glabres en dessus, légèrement pubescentes en dessous, surtout sur les nervures, brièvement ciliées, veinées-réticulées ; les inférieures rétrécies en pétiole allongé ; les supérieures sessiles, presque embrassantes. Fleurs étalées horizontalement, solitaires au sommet de pédoncules, plus courts ou de la longueur du calice, rapprochés en grappe spiciforme unilatérale, très allongée, dont l’axe est pubescent-glanduleux, ainsi les pédoncules,les calices, que et les bractées lancéolées. Calice à lobes dressés, lancéolés-aigus. Corolle moyenne, d’environ 3 cm. de long un peu ventrue, à lobes arrondis purpurine ou un peu jaunâtre, parsemée ou dépourvue de points rougeâtres à l’intérieur, où elle est garnie de quelques poils. Capsule ovoïde, acuminée, velue-glanduleuse, de la longueur des lobes du calice, terminée par le style bilobé au sommet, 2 fois de sa longueur. Graines avortées.
Hab. les terrains secs et pierreux, granitiques, à Anduze, à Trèves.
Fl. juin-août.
3. DIGITALIS LUTEA
Lin. sp. 867 ; D. parviflora Dec. fl. fr. 3, p. 597 ; J. Bauh. hist. 2, p. 814, fig. 1 ; Lob. ic. t. 573, fig. 2 ; Mut. fl. fr. t, 44, fig. 322.
Racine rameuse, garnie de fibres. Tiges de 5-8 dm, droites, raides, ordinairement simples, glabres, un peu anguleuses par la décurrence de la nervure dorsale des feuilles. Feuilles lancéolées ou oblongues-lancéolées, dentées en scie, un peu raides, vertes et luisantes en dessus, pâles en dessous, glabres, quelquefois ciliées à la base, à nervure principale très saillante en dessous ; les inférieures rétrécies en pétiole, les supérieures acuminées, sessiles, presque embrassantes, occupant toute la longueur de la tige. Fleurs étalées horizontalement ; les inférieures un peu penchées solitaires au sommet de pédoncules presque plus ,courts que le calice, très rapprochés, en grappe spiciforme, unilatérale, très allongée, à axe glabre ainsi que les pédoncules, les calices et les bractées lancéolées-acuminées. Calice à lobes lanceolés-linéaires-aigus, un peu ouverts, brièvement ciliés-glanduleux sur les bords. Corolle d’un jaune pâle, tubuleuse, ventrue, d’environ 2 cm. de long, glabre en dehors, velue en dedans,à lèvre supérieure échancrée ; l’inférieure à lobes latéraux aigus, le moyen beaucoup plus long, obtus. Capsule glabre ou velue-glanduleuse, ovoïde, acuminée, dépassant le calice, terminée par le style bilobé, dépassant sa longueur. Mêmes propriétés que le n° 1.
Hab. les coteaux pierreux et les bois montagneux aux environs du Vigan, et toute la partie élevée du département, au Serre de Bouquet, à la Chartreuse de Valbonne.
Fl. juin-juillet.
10e gr. EUPHRAISE. – EUPHRASIA. (Tournef. inst. p.174, t. 78.)
Calice tubuleux ou campanulé, à 4 divisions ou à 4 dents, rarement à 5, par l’augmentation d’une cinquième petite dent en arrière. Corolle à 2 lèvres ; la supérieure en casque, large, peu concave, tronquée échancrée ; l’inférieure étalée, à 3 lobes entiers ou échancrés ; palais non plissé. Etamines 4 didynames, sous le casque, incluses ou saillantes ; anthères à lobes munis à la base d’appendices courts, dans les étamines longues, bien plus longs dans les étamines courtes. Capsule oblongue, comprimée polysperme, obtuse ou échancrée, à 2 valves entières, ou bifides. Graines très petites, pendantes, fusiformes, munies de côtes longitudinales, tranchantes, et en outre creusées d’un sillon. Plantes grêles, annuelles, à feuilles inférieures opposées les autres éparses, à fleurs en épis terminaux, presque unilatéraux. Le port bas de ce genre, et sa lèvre supérieure faiblement, creusée en casque, le font distinguer des suivants.
1 | Feuilles inférieures à dents obtuses ; plante velue-glanduleuse supérieurement | OFFICINALIS |
Feuilles inférieures et supérieures à dents aiguës ; plante glabre ou presque glabre | NEMOROSA |
1. EUPHRASIA OFFICINALIS
Lin. sp. 841 ; Dec. fl. fr. 3, p. 472 ; Lamk. ill. t. 518, fig. 1 ; Fuchs, hist. 246 ic. ; Lob. ic. 496, fig.1 ; Dod. pempt. 54, fig. infer.
Racine brune, menue, tortueuse, rameuse, coudée au sommet. Tige de 5-20 cm, droite, cylindrique, très rameuse dès la base, rarement simple, pubescente inférieurement, velue-glanduleuse supérieurement ainsi que les feuilles et les calices. Feuilles sessiles, ovales, pubescentes, à nervures très saillantes à la face intérieure ; les inférieures à dents courtes, obtuses ; les supérieures à dents profondes, aiguës. Fleurs solitaires, axillaires, brièvement pédicellées. Calice à 4 lobes dressés, lancéolés-acuminés, à 5 côtes saillantes sur le tube. Corolle plus ou moins grande, pubescente, blanche ou bleuâtre, à stries violettes, à palais jaune, à lèvre supérieure brièvement bilobée, à lobes crénelés ; l’inférieure à 3 lobes bifides. Anthères brunes, barbues à la base. Capsule ovale-oblongue comprimée, ciliée au sommet des valves tronquées ou légèrement échancrée et mucronulée. Graines grisâtres, à côtes blanches, striées en travers sur les côtés.
Cette plante, connue sous les noms de brise-lunette, de casse-lunette, est amère, un peu astringente ; elle passe pour ophtalmique, céphalique et incisive. Les paysans la fument en guise de tabac.
Hab. les prés, les pacages et les bois, au Vigan, à Alais, l’Espérou. Concoule.
Fl. juin-septembre.
2. EUPHRASIA NEMOROSA
Pers. syn. 2, p. 149 ; Godr. et Gren. fl. fr. 2 p. 605 ; E. alpina D. fl. fr. 3 p. 473 ; Lamk. ill. t. 518, fig. 2.
Racine comme la précédente. Tige de 5-20 cm, raide, garnie de poils blancs, courts, réfléchis, appliqués, non glanduleux, glabre ou presque glabre supérieurement, très rameuse, ordinairement à rameaux dressés. Feuilles sessiles, dressées, presque appliquées, épaisses, d’un vert sombre, luisantes, glabres ou pubescentes, non glanduleuses, à nervures saillantes à la face inférieure, incisées-dentées, à dents aiguës ou longuement cuspidées, surtout dans les feuilles supérieures et florales. Fleurs comme dans la précédente et disposées de même. Calice glabre eu pubérulent, non glanduleux, à 5 côtes saillantes sur le tube, à 4 lobes dressés, lancéolés, longuement cuspidés. Feuilles florales glabres, à incisures un peu rudes sur les bords, longuement sétacées, cuspidées. Capsule oblongue-linéaire, comprimée, un peu velue et ciliée, tronquée et mucronée. Graines allongées, grisâtres ou jaunâtres, à côtes blanches, striées en travers, sur les côtés. Plante très polymorphe.
Mêmes vertus que la précédente.
Hab. les mènes lieux que le n° 1.
Fl. mai-septembre.
11e gr. ODONTITE. – ODONTITES. (Hall. pers. sin. 2, p. 150.)
Les caractères de ce genre sont les mêmes que ceux du précédent, excepté que dans celui-ci les lobes de la lèvre inférieure sont entiers, et que les appendices des anthères sont tous égaux.
1 | Fleurs jaunes | 2 |
Fleurs rouges ou rosées | 3 | |
2 | Bractées et calices glanduleux ; corolle d’un jaune pâle | VISCOSA |
Bractées et calices non glanduleux: corolle d’un beau jaune | LUTEA | |
3 | Bractées lancéolées, plus longues que les fleurs ; rameaux ascendants | RUBRA |
Bractées sublinéaires, plus courtes que les fleurs ; rameaux étalés | SEROTINA |
1. ODONTITES RUBRA
Pers. syn. 2, p. 150 ; Godr. et Gren. fl. fr. 2, p. 606 ; Euphrasia odontites Lin. sp. 841 ; E. verna Dec. fl. fr. 5, p. 390 ; Fl. dan. t. 625 ; Lob. ic. 496, fig. 2 ; Dod. pempt. t. 55.
Racine brune, rameuse, tortueuse, souvent coudée au sommet. Tige de 1-5 dm, droite, raide, rameuse, à rameaux ascendants, ordinairement simples, garnie ainsi que les rameaux, de poils courts, réfléchis, qui la rendent rude au toucher. Feuilles scabres, étalées, sessiles, lancéolées ou lancéolées-linéaires, larges à la base, rétrécies jusqu’au sommet, fortement dentées, à dents écartées ; les poils qui les couvrent sont dirigés vers le sommet. Fleurs solitaires, brièvement pédicellées, disposées en grappes spiciformes, feuillées, unilatérales, allongées à la maturité ; feuilles florales lancéolées, dentées, plus longues que les fleurs. Calice velu à lobes lancéolés. Corolle rougeâtre pubescente, à lèvres très ouvertes ; la supérieure droite, tronquée, un peu comprimée, plus longue que l’inférieure ; celle-ci dirigée en bas, à 3 lobes oblongs, étroits ; celui du centre presque échancré. Etamines dépassant un peu la lèvre supérieure, sous laquelle elles sont placées ; anthères jaunâtres, barbues en dessous, adhérentes entre elles par les poils glanduleux qui terminent leurs lobes. Style dépassant la lèvre supérieure. Capsule oblongue, velue, mucronulée. Graines roussâtres ou grisâtres, à côtes de la même couleur, striées en travers.
Hab. les champs cultivés aux environs du Vigan, d’Alzon, de Lanuejols, deSt-Gilles, etc.
Fl. juin-juillet.
2. ODONTITES SEROTINA
Rchb. fl. exc. 2, p. 359 ; Godr. et Gren. fl. fr. 2, p. 606 ; Euphrasia odontites Dec. fl. fr. 3, p. 474 ; Barrel. ic. 276, fig. 2(?) ; Col. ecphr. p. 202, fig. 1.
Cette espèce diffère de la précédente : par sa tige, ordinairement plus élevée, à rameaux assez courts, étalés, souvent presque à angle droit ; par ses feuilles, plus étroites, rétrécies à la base, à dents moins saillantes ; les florales linéaires, ne dépassant pas les fleurs, enfin par son style, moins saillant hors de la lèvre supérieure. Plante d’un vert grisâtre.
Hab. les pacages, les lieux frais, les bords des fossés, dans tout le département.
Fl. juillet-septembre.
3. ODONTITES VISCOSA
Rchb. fl. exc. 360 ; Godr. et Gren. fl. fr. 2, p. 608 ; Euphrasia viscosa Lin. mont. 86 ; Dec. fl. fr. 3, p. 475 ; Lamk. ill. t. 518, fig. 3 ; Garid. aix, 1. 80.
Racine brune, rameuse,tortueuse, coudée au sommet. Tige de 2-4 dm, droite, raide, rameuse, à rameaux assez courts, très étalés ; pubescente-glanduleuse, surtout supérieurement. Feuilles velues-glanduleuses, sessiles, linéaires-acuminées, ordinairement très entières, trinerviées, d’un vert jaunâtre. Fleurs solitaires, brièvement pédicellées, disposées unilatéralement en grappes spiciformes terminales, allongées à la maturité ; feuilles florales linéaires ; les supérieures plus courtes que les fleurs. Calices et bractées velus-glanduleux. Corolle glabre, d’un jaune pâle, peu ouverte. Etamines plus courtes que le casque sous lequel elles sont placées, à filets rudes et glabres ; anthères glabres ou pubérulentes, un peu cotonneuses à la base. Capsule ovale, aussi longue que le calice, échancrée au sommet, garnie de quelques poils blancs. Graines brunes, à côtes plus claires, striées en travers. Plante exhalant une odeur de pomme.
Hab. les lieux stériles à Campestre, à Villeneuve-lès-Avignon.
Fl. août-septembre.
4. ODONTITES LUTEA
[Odontites luteus (L.) Clairv.] Rchb. fl. exc. 360 ; Godr. el Gren. fl. fr. 2, p. 608, Euphrasia lutea et linifolia Lin. sp. 842 (excl. var. B) ; E. lutea et linifolia Dec. fl. fr. 3, p. ; 474 et 475 ; E. lutea Coss. et Germ. fl. par. p. 302, t. 18 fig. B Moris. hist. s. 11 24 fig. 16.
Racine brune, rameuse, tortueuse, souvent coudée au sommet. Tige de 1-5 dm, souvent rougeâtre, droite, raide, pubescente, rude, rameuse souvent presque dès la base, à rameaux nombreux, étalés-ascendants. Feuilles linéaires-lancéolées, étroites, sessiles, rudes ; les inférieures munies de 1-2 dents courtes, les supérieures et les florales très entières, quelquefois toutes entières. Fleurs solitaires brièvement pédicellées, disposées en grappes spiciformes, terminales, unilatérales, allongées à la maturité ; feuilles florales un peu plus courtes que les fleurs. Calice pubescent, non glanduleux, à lobes courts triangulaires. Corolle d’un beau jaune, à lèvres très ouvertes, barbues-ciliées, la supérieure comprimée, très élargie et tronquée au sommet. Etamines et style très saillants ; anthères d’un jaune orangé, glabres et libres, ne noircissant pas par la dessication. Style hérissé inférieurement. Capsule velue, un peu échancrée au sommet, ordinairement plus courte que le calice. Graines brunes, striées en travers.
Hab. les bois et les lieux arides, dans tout le département.
Fl. juillet-septembre.
12e gr. TRIXAGO. – TRIXAGO. (Stev. mem. mosq. 6, p. 4.)
Calice enflé-campanulé, à 4 lobes peu profonds, divisés 2 à 2 presque jusqu’à la base. Corolle tubuleuse, à lèvre supérieure en casque dressé, entier ; l’inférieure réfléchie, à 3 lobes, égalant ou dépassant la longueur du casque ; palais muni de 2 bosses. Capsule ovale-arrondie, acuminée à placenta épais, bifide. Graines très petites, très nombreuses, oblongues, munies de côtes fines et longitudinales. Les autres caractères sont comme ceux du genre euphrasia.
l. TRIXAGO APULA
[Bartsia trixago L.] Stv. 1. c. ; Godr. et Gren. fl. fr. 2, p. 610 ; Bartsia trixago Lin. sp. ed. 1, p. 602 ; Dec. fl. fr. 3, P. 476 ; B. versicolor Dec. fl. fr. 3, p. -177 ; B. bicolor Dec. (!) ic. rar. p. 4, et. 10, et fl. fr. 5, p. 391 ; Barr. ic. t. 774, fig. 2.
Racine brune, rameuse, tortueuse, coudée au sommet. Tige de 1-4 dm, droite, raide, simple, ou peu rameuse, rude, poilue-glanduleuse ainsi que les feuilles ; celles-ci sessiles ou demi-embrassantes, oblongues-lancéolées ou lancéolées linéaires, ridées, grossièrement dentées en scie, à dents plus ou moins profondes, écartées, obtuses. Fleurs presque sessiles, serrées en épi feuillé, court ou peu allongé, plus ou moins poilu-visqueux, ainsi que les calices et les feuilles florales, dont les supérieures sont plus courtes que les fleurs. Calice à 2 divisions profondes, terminées par 2 dents courtes, obtuses. Corolle blanchâtre-purpurine, mêlée de jaune, pubescente extérieurement, 2-3 fois plus longue que le calice, à lèvre inférieure plus longue que le casque. Etamines plus courtes que le casque ; anthères hérissées, visqueuses. Capsule velue, un peu plus courte que le calice ou l’égalant ; style velu, très long. Graines fauves.
Hab. le bois de St-Nicolas, près de la Grange.
Fl. juin-août.
13e gr. EUFRAGIE. – EUFRAGIA. (Griseb. spic. rum. 2, p. 13.)
Calice tubuleux, à 4 lobes. Corolle à casque concave, à lèvre inférieure étalée, à 3 lobes,à palais convexe. Capsule oblongue ou lancéolée, un peu comprimée. Graines très petites, très nombreuses à test appliqué, presque lisses. Les autres caractères sont les mêmes que ceux du genre trixago.
1. EUFRAGIA LATIFOLIA [Parentucellia latifolia (L.) Caruel]
Griseb. spic. rum. 2, p. 14 ; Godr. et Gren. fl. fr. 2, p. 611 ; Euphrasia latifolia Lin. sp. 841 ; Dec. fl. fr. 3, p. 473 ; Col. ecphr. 202, fig. dext. ; Barr. ic. 276, fig. 3.
Racine brune ou blanchâtre, très menue, fibreuse. Tige de 5-15 cm. droite simple ou rameuse à la base souvent rougeâtre, velue-glanduleuse ainsi que les autres parties de la plante. Feuilles sessiles, oblongues, profondément dentées ; les supérieures incisées-palmées. Fleurs sessiles, à l’aisselle des feuilles florales incisées-palmées, plus courtes que le calice, disposées en épi ovale, serré, interrompu à la base, un peu allongé après la floraison. Calice à lobes lancéolés, peu profonds. Corolle purpurine à tube blanchâtre, dépassant d’un tiers le calice, à lèvre inférieure de la longueur du casque ou le dépassant peu. Etamines non saillantes, à anthères presque glabres. Stigmate en disque. Capsule glabre, atténuée et aiguë au sommet, presque de la longueur du calice. Graines roussâtres.
Hab. les bois et les garrigues aux environs de Nîmes, et dans toute la partie basse du département.
Fl. avril-mai.
14e gr. RHINANTHE. – RHINANTHUS. (Lin. gen. 740, en partie).
Calice persistant, ovale-orbiculaire, ventru-comprimé,resserré à la gorge, à 4 dents. Corolle à lèvre supérieure comprimée en casque ; l’inférieure à 3 lobes, plane. Anthères velues, mutiques. Capsule incluse, sub-orbiculaire, comprimée à 2 loges polyspermes, s’ouvrant des deux côtés. Graines nombreuses, très comprimées, suborbiculaires, réniformes, presque entièrement bordées d’une membrane large. Plantes annuelles, à feuilles opposées, à fleurs en grappes spiciformes terminales.
1 | Calice velu ou presque velu ; graines rugueuses sur les faces | MAJOR |
Calice glabre ; graines non rugueuses | MINOR |
1. RHINANTHUS MAJOR
[Rhinanthus ?] Ehrh. beitr. 6, p. 144 ; Godr. et Gren. fl. fr. 2, p. 612 ; Mut. fl. fr. 1, p. 360, t. 44, fig. 319-320 ; R. hirsuta Dec. fl. fr. 3, p. 478 ; R. crista-galli, c. Lin. sp. 840 ; Alectorolophus major et Hirsutus Rchb. ic. 732-733.
Racine brune, rameuse, tortueuse, souvent coudée au sommet. Tige de 2-5 dm droite raide simple ou rameuse tétragone, pubescente, parsemée de petites taches noires oblongues. Feuilles oblongues-lancéolées, sessiles, un peu cordées à la base, fortement dentées en scie, scabres en dessus, ponctuées de blanc en dessous, à bords un peu roulés en dessous, à nervures latérales aboutissant au sinus des dents ; les florales sub-membraneuses, blanchâtres, ovales-acuminées, incisées-dentées, à dents cuspidées. Fleurs solitaires, presque sessiles, disposées en grappes feuillées, courtes serrées, à la fin lâches et allongées. Calice velu pubescent ou glabre, membraneux veiné-réticulé, à dents triangulaires aiguës écartées. Corolle assez grande, d’un jaune pâle, comprimée, à tube courbé, dépassant assez longuement le calice, à lèvre supérieure portant, vers le sommet, 2 dents obtuses quelquefois bleuâtres. Style violet, glabre ou pubescent au sommet, dépassant la lèvre supérieure. Capsule un peu plus longue que large, obtuse, apiculée. Graines entourées d’une bordure large et membraneuse interrompues vers l’ombilic où elles sont épaissies, à faces marquées de rugosités concentriques ; rarement les graines sont dépourvues de bordure ailée.
Cette plante porte les noms vulgaires de cocrête, crête-de coq ; en patois, tartaliègè.
Hab. les prairies et les champs cultivés aux environs du Vigan, de l’Espérou, d’Alzon, de Blauzac, à la Chartreuse de Valbonne.
Fl. avril-juillet.
2. RHINANTHUS MINOR
Ehrh. . c. ; Godr. et Gren. fl. fr. 2, p. 612 ; Mut. fl. fr. 1 p. 361 t. 44, fig. 321 ; R. glaber Dec. fl. fr. 3, p. 478 ; R. crista-galli A. et B. Lin. sp. 840 ; Lob. obs. p. 285, fig. super, dext.
Cette espèce diffère de la précédente: par sa tige glabre, dépourvue de taches ; par ses feuilles florales herbacées, par son calice constamment glabre tacheté de brun à dents conniventes ; par sa corolle d’un jaune foncé, 2 fois plus petite, à tube droit, à lèvre supérieure plus longue que l’inférieure, portant, vers le sommet, 2 dents très courtes, ordinairement d’un bleu moins décidé ; par son style inclus ; par sa capsule plus arrondie ; par ses graines lisses sur les faces, jamais dépourvues de bordure ailée.
Mêmes noms vulgaires.
VAR. B, Angustifolius Godr. et Gren. fl. fr. 2, p, 613. Plante plus grêle, à feuilles beaucoup plus étroites.
Hab. les prés aux environs du Vigan ; la var. B, les champs cultivés à Concoule.
Fl. mai-juin.
15e gr. PEDICULAIRE. – PEDICULARIS. (Tournef. inst. p. 171, t. 77.)
Calice renflé, à 5 dents inégales ou à 2 lèvres ; la supérieure entière ou à 2 dents, l’inférieure à 3. Corolle à 2 lèvres ; la supérieure comprimée en casque, allongée, obtuse ou prolongée en bec, souvent échancrée ; l’inférieure plane, étalée, oblique, à 3 lobes. Etamines 4, dont 2 plus courtes, incluses ; anthères mutiques. Capsule comprimée, ovale ou lancéolée, obliquement tronquée au sommet ou plus ou moins courbée en faux, mucronée, à 2 loges polyspermes. Graines assez grosses, ovoïdes-trigones, fixées latéralement au fond de la capsule. Plantes bisannuelles ou vivaces, à feuilles pinnatifides, à fleurs en grappes terminales.
1 | Tige solitaire très rameuse ; capsule tronquée obliquement | PALUSTRIS |
Tiges partant plusieurs de la même souche : capsule terminée en bec | 2 | |
2 | Tiges grêles, de 5-15 cm. les latérales étalées- diffuses ; capsule à sommet arrondi-recourbé |
SYLVATICA |
Tiges fortes, de 2-3 dm, toutes dressées ; capsule à sommet aigu, non recourbé | COMOSA |
1. PEDICULARIS PALUSTRIS
Lin. sp. 845 ; Dec. fl. fr. 3, p. 479 ; Lamk. ill. t. 517, fig. 1 ; Fl. dan. t. 2055.
Racine assez épaisse, charnue, presque simple, oblique supérieurement, fibreuse. Tige de 2-5 dm, solitaire, dressée, fistuleuse, rougeâtre, glabre ou peu velue, très rameuse inférieurement, à rameaux étalés-dressés. Feuilles ordinairement glabres alternes ou opposées, pinnées, à pinnules opposées, un peu distantes, linéaires, plus ou moins profondément dentées, à dents calleuses et blanches au sommet ; les inférieures bipennées, pétiolées ; les caulinaires sessiles. Fleurs presque sessiles, solitaires, axillaires, disposées en grappes feuillées ; les latérales courtes, pauciflores ; la centrale très allongée et très lâche à la maturité. Calice un peu velu, oblong, renflé après la floraison, à 2 lobes foliacés, crispés en crête glabre sur les bords. Corolle purpurine, à tube étroit dépassant longuement le calice, à casque arqué, terminé par 2 dents acuminées, placées un peu au-dessous du sommet, tronqué et portant vers le milieu 2 autres dents très petites. Capsule glabre, noirâtre, obovale, tronquée obliquement, environ de la longueur du calice. Graines brunes, fauves, rugueuses-réticulées.
Cette plante porte le nom vulgaire d’herbe aux poux ; elle est vénéneuse. Elle est employée pour déterger les vieux ulcères et pour détruire les poux. Elle est nuisible dans les pâturages ; à n’y a que la chèvre et le cochon qui la mangent.
Hab. les prairies aquatiques et tourbeuses de l’Espérou et de Concoule.
Fl. mai-juillet.
2. PEDICULARIS SYLVATICA
Lin. sp. 845 ; Dec. fl. fr. 3, p. 479, fl. dan. t. 225 ; Dod. pempt. 556, fig. infer.
Racine un peu épaisse, charnue, roussâtre, presque simple, oblique. Tiges de 5-15 cm, partant plusieurs du même collet, ordinairement simples et gazonnantes ; la centrale dressée ; les latérales plus grêles, étalées ou couchées. Feuilles ordinairement alternes, pinnées, à folioles oblongues, incisées-dentées, calleuses, blanches sur les bords. Fleurs presque sessiles ; les inférieures pédicellées, à pédicelles dilatés-ailés au sommet, disposées en grappes feuillées ; celles qui terminent les tiges latérales courtes, pauciflores ; celle de la tige centrale plus fournie et plus allongée. Calice oblong, à 5 lobes inégaux, glabres ou pubescents ; le supérieur lancéolé, entier, plus petit ; les autres foliacés au sommet, incisés-dentés, à dents calleuses, blanches ; le fructifère renflé. Corolle rose, à tube étroit dépassant longuement le calice ; à casque arqué, bidenté au sommet, plus long que la lèvre inférieure. Capsule oblongue, incluse, arrondie-recourbée au sommet et mucronée. Graines fauves, rugueuses. Plante glabre.
Mêmes propriétés que la précédente.
Hab. les bois humides, les prés marécageux, sur toute la chaîne de l’Espérou.
Fl. mai-juillet.
3. PEDICULARIS COMOSA
Lin. sp, 847 ; Dec. Il, fr. 3, p. 484 ; Ail. ped. t. 4, fig. 1.
Racine entourée de libres allongées, fusiformes. Tiges de 2-4 dm, solitaires ou partant 2-5 de la même souche, dressées, assez robustes, simples, fistuleuses, pubescentes, striées, rougeâtres. Feuilles alternes, pubescentes, surtout sur leur pétiole, bipennées, à pinnules du premier ordre très étalées ; celles du second ordre étroites, à dents aiguës, blanches, calleuses ; les inférieures pétiolées, les supérieures presque sessiles. Fleurs sessiles, solitaires, disposées en grappe serrée, plus ou moins allongée, garnie à sa base de feuilles rapprochées, quelquefois dépassant la grappe ; feuilles florales supérieures lancéolées, presque entières, plus courtes que le calice. Calice campanulé, velu, principalement sur les nervures ; celles-ci vertes, à intervalles membraneux jusqu’au sommet des dents ; renflé-vésiculeux à la maturité, à 5 dents courtes, très entières, triangulaires. Corolle jaunâtres, à tube dépassant très longuement le calice, à casque courbé en faux, tronqué et muni au sommet de 2 dents aiguës dirigées en bas. Deux filets des étamines velus. Capsule glabre, oblongue, terminée en pointe un peu courbée, dépassant peu le calice. Graines fauves, petites.
Hab. les pacages et les prairies de l’Espérou, de l’Hort-de-Diou, de St-Guiral.
Fl. juin-août.
Le pedicularis verticillata Lin. sp. et le P. rostrata Lin. sp. indiqués par Guan herb. et hort. reg. dans les pacages et les prairies de l’Espérou et de l’Aigoual, n’ont pas été trouvés par nous ; non plus le P. foliosa, indiqué par Mutel, Fl. fr. dans le Languedoc.
16e gr. MÉLAMPYRE. – MELAMPYRUM. (Tournef. inst. 173, t. 78.)
Calice campanulé, à 4 lobes inégaux. Corolle tubuleuse, à lèvre supérieure en casque, comprimée, à bords repliés en dehors, à lèvre inférieure plane, trilobée, à 2 bosses. Etamines 4, dont 2 plus courtes, cachées sous le casque ; anthères un peu hérissées, mucronulées, à déhiscence longitudinale. Capsule comprimée, ovale-acuminée, oblique, à 2 valves, à 2 loges mono-bispermes, s’ouvrant par le côté supérieur. Graines ovoïdes-oblongues, subtrigones, lisses. Plantes annuelles, à feuilles opposées, à fleurs disposées en épis terminaux lâches ou serrés, plus ou moins allongés, noircissant par la dessication.
1 | Fleurs éparses, rapprochées en épis cylindriques ou quadrangulaires | 2 |
Fleurs géminées, disposées en grappes lâches, unilatérales | 3 | |
2 | Fleurs en épis compactes, quadrangulaires ; bractées, pliées en deux, recourbées en dehors, dentées en crête | CRISTATUM |
Fleurs en épi un peu lâche, cylindrique ; bractées planes, à dents profondes, subulées | ARVENSE | |
3 | Calice velu | NEMOROSUM |
Calice glabre | 4 | |
4 | Bractées entières ou à dents courtes corolle à gorge ouverte | SYLVATICUM |
Bractées munies, à leur base, de dents longuement acuminées-subulées ; corolle à gorge fermée | PRATENSE |
1. MELAMPYRUM CRISTATUM
Lin. sp. 842 ; Dec. It fr. 3, p. 485 ; Fl. dan. t. 1104 ; Moris. hist. s. 11, t. 23, fig. 3.
Racine brune, grêle, perpendiculaire, presque simple, un peu tortueuse. Tige de 2-3 dm, droite, raide, un peu rude, pubescente surtout, dans le haut, rameuse ; à rameaux très étalés, dépassait quelquefois la tige. Feuilles sessiles, linéaires-lancéolées, étalées ou réfléchies, rudes sur les faces, bordées de petites aspérités transparentes. Fleurs disposées en épis très serrés, à 4 angles très saillants, concaves sur les faces, celui du centre plus gros et plus long, garnis de bractées souvent d’un pourpre verdâtre ; étroitement imbriquées, très larges, cordées à la base, acuminées, très longuement dans les inférieures ; pliées de bas en haut et recourbées en dehors le long des angles, dentées en crête ; à dents étroites, rapprochées, inégales, ciliées. Calice à lobes linéaires acuminés beaucoup plus courts que le tube de la corolle et que la capsule, à tube muni d’une ligne de poils ; sur chaque côté. Corolle peu ouverte, jaunâtre, à palais orangé, souvent mêlée de rouge. Capsule glabre, arrondie supérieurement, recourbée en dehors au sommet. Graines noirâtres, oblongues, assez grosses.
Hab. les bois aux environs de l’Espérou, à Salbous.
Fl. mai-août.
2. MELAMPYRUM ARVENSE
Lin. sp. 842 ; Dec. fl. fr. 3, p. 485 ; Fl. dan.t. 911 ; Moris. hist. s. 11 t. 23 fig. 1 ; Clus. hist. 2, p. 45,fig. 1 ; Tab. ic. 241 fig. dext.
Racine brune presque simple, un peu tortueuse. Tige de 2-4 dm, droite, raide, simple ou plus moins rameuse, à rameaux étalés-dressés, couverte de poils courts et raides dirigés en bas, qui la rendent rude au toucher. Feuilles linéaires ou lancéolées, acuminées, sessiles, scabres, entières ; les supérieures incisées à la base ; les florales d’un rouge vif, ovales-lancéolées ; les inférieures longuement acuminées, bordées de dents ou laciniures profondes, étroites, subulées. Fleurs dressées rapprochées en épis cylindriques, assez allongés. Calice légèrement hérissé, à dents lancéolées, longuement acuminées-sétacées, plus longues que le tube du calice, atteignant celui de la corolle. Corolle ouverte, purpurine, à gorge jaune. Capsule pubescente, ovoïde-comprimée, brièvement acuminée, rétrécie vers la base, beaucoup plus courte que les dents du calice. Graines noirâtres, de la grosseur d’un grain de froment, solitaires dans chaque loge.
Cette plante porte les noms vulgaires de blé de vache, de rougeole, de queue-de-renard. Elle est une nourriture excellente pour les bœufs et les vaches.
Hab. dans les moissons, dans tout le département.
Fl. mai-juillet.
3. MELAMPYRUM NEMOROSUM
Lin. sp, 843, Dec. fl. fr 3, p. 486 ; Fl. dan. t. 305 ; Clus. hist. 2, p. 44, fig. 1.
Racine brune, peu rameuse, un peu tortueuse. Tige de 2-5 dm, pubescente, souvent rougeâtre, droite, plus ou moins rameuse, à rameaux étalés, souvent diffus et entre-croisés. Feuilles larges, ovales-lancéolées, acuminées, toutes pétiolées, un peu rudes au toucher, entières ou munies, à leur base presque cordiforme de quelques dents subulées. Fleurs solitaires opposées, axillaires, pédonculées, dirigées horizontalement deux à deux, le long des grappes lâches, unilatérales, interrompues à la base, garnies de bractées violettes, pétiolées, ovales-lancéolées, acuminées, cordiformes et profondément incisées-dentées à leur base ; les fleurs supérieures sont stériles. Calice campanulé-tubuleux, hérissé de poils blancs, à 4 dents lancéolées cuspidées, un peu plus longues que le tube du calice et environ de la longueur de celui de la corolle. Corole jaune à casque orangé, ainsi que le palais, à lèvres entr’ouvertes. Capsule glabre, ovoïde-comprimée, brusquement rétrécie à la base, plus courte que les dents du calice. Graines noirâtres assez grosses, solitaires dans chaque loge.
Hab. les bois de hêtres aux environs d’Alzon, dans les bois de Salbous. près de Campestre.
Fl. juin-août.
4. MELAMPYRUM PRATENSE
Lin. 6p. 843 ; Dec. fl. fr. 3, p. 486 ; Lamk. ill. t. 518, fig. 2.
Racine brune, peu rameuse, un peu tortueuse. Tige de 2-5 dm, presque glabre, rameuse à rameaux grêles, allongés, très étalés, souvent entre-croisés. Feuilles très brièvement pétiolées, lancéolées ou lancéolées-linéaires, rudes sur les bords, moins sur les faces, entières les supérieures, ordinairement munies de 2-4 dents à leur base. Fleurs pédonculées, solitaires, axillaires, opposées, dirigées horizontalement deux à deux le long des grappes, très lâches, unilatérales, assez courtes, garnies de bractées vertes, lancéolées, incisées-dentées à leur base, à dents acuminées-subulées. Calice glabre, à dents linéaires, sétacées, inégales, presque deux tiers plus courtes que le tube de la corolle et plus courtes que la capsule. Corolle presque fermée, jaune à tube souvent blanchâtre. Capsule glabre, ovale-comprimée brusquement rétrécie à la base, réfléchie à la maturité. Graines noirâtres, 1-2 dans chaque loge.
Hab. les bois aux environs d’Alzon, dans le bois de Salbous.
Fl. juin-août.
5. MELAMPYRUM SYLVATICUM
Lin. sp. 843 ; Dec. fl. fr. 3, p. 486 ; Engl. bot. t, 804 ; Fl. dan. t. 145.
Cette espèce diffère de la précédente: par sa tige plus grêle et moins élevée ; par ses feuilles presque lisses, toutes entières ; par ses fleurs dressées, disposées en grappes pauciflores, à bractées linéaires-lancéolées très entières, ou munies, à leur base, de quelques dents courtes ; par les dents du calice lancéolées, étalées, de la longueur du tube de la corolle ; par ses corolles plus petites, ouvertes, d’un pâle, jaune, à gorge roussâtre, et enfin par ses graines toujours solitaires dans chaque loge.
Hab. les bois de l’Aigoual. celui de la Rougerie et de Peirebesse, près d’Alzon.
Fl. juin-août.
< Verbascées – Scrophulariacées – Orobanchées >