LXXXVe FAM. PLANTAGINÉES. – PLANTAGINACEÆ. (Juss. gen. 89.)
Fleurs hermaphrodites,régulières, rarement uni sexuelles. Calice persistant, à 4 sépales soudés à la base, à 3 sépales déjetés d’un seul côté dans les fleurs femelles, imbriqués dans le bouton. Corolle marcescente, insérée sur le réceptacle, monopétale, tubuleuse, à 4 lobes réguliers, scarieux, imbriqués avant l’épanouissement. Etamines 4, alternes avec les lobes de la corolle, très saillantes, insérées sur le tube de la corolle ou sur le réceptacle. Anthères bi-lobées, à déhiscence longitudinale. 1 style capillaire ; stigmate subulé. Ovaire libre, supère. Capsule s’ouvrant circulairement, à 2-4 loges formées par un placenta central, à 2 ou à 4 ailes, rarement uniloculaire, monosperme, indéhiscente, osseuse. Graines solitaires ou plusieurs dans chaque loge, dressées, peltées. Embryon droit, au centre d’un périsperme corné ; cotylédons convexes. Fleurs sessiles, en épis, rarement solitaires.
1er gr. PLANTAIN. – PLANTAGO. (Lin. gen. 142.)
Fleurs hermaphrodites, disposées en épi. Calice à 4 divisions profondes. Corolle tubuleuse, à 4 lobes réfléchis. Etamines insérées sur le tube de la corolle. Capsule membraneuse, à 2-4 loges. Graines fixées au milieu de la cloison. Fleurs en épis plus ou moins allongé.
| 1 | Plantes à hampes nues ; feuilles radicales | 2 |
| Plantes à tige rameuse, feuillée | 16 | |
| 2 | Feuilles entières ou peu dentées ; capsule biloculaire |
3 |
| Feuilles pinnatifides ou bipinnatifides, rarement dentées ou entières ; capsule triloculaire | CORONOPUS | |
| 3 | Feuilles ovales ou ovales-lancéolées, n’étant pas 4 fois plus longues que larges |
4 |
| Feuilles lancéolées ou linéaires, plus de 4 fois plus longues que larges | 7 | |
| 4 | Capsule à 2 loges monospermes | MEDIA |
| Capsule à 2 loges bispermes ou polyspermes | 5 | |
| 5 | 2 graines dans chaque loge | CORNUTII |
| 4-8 graines dans chaque loge | 6 | |
| 6 | Corolle à lobes ovales-obtus ; feuilles très amples | MAJOR |
| Corolle à lobes lancéolés-aigus ; feuilles moyennes | INTERMEDIA | |
| 7 | Tube de la corolle velu ; graines planes sur la face interne | 8 |
| Tube de la corolle glabre ; graines canaliculées sur la face interne | 12 | |
| 8 | Feuilles épaisses, charnues ou coriaces | 9 |
| Feuilles ni épaisses ni charnues | 11 | |
| 9 | Lobes latéraux du calice à carène membraneuse ; capsule ovale-obtuse | CRASSIFOLIA |
| Lobes latéraux du calice à carène tranchante, non membraneuse ; capsule oblongue, aiguë | 10 | |
| 10 | Feuilles creusées en gouttière | MARITIMA |
| Feuilles planes | SERPENTINA | |
| 11 | Feuilles raides, filiformes-trigones | CARINATA |
| Feuilles molles, lancéolées-linéaires | ALPINA | |
| 12 | Epi velu ou soyeux | 13 |
| Epi glabre | 15 | |
| 13 | Bractées orbiculaires ; graines rugueuses | MONTANA |
| Bractées lancéolées-acuminées ; graines lisses | 14 | |
| 14 | Lobes latéraux du calice carénés ; lobes de la corolle velus sur le dos : épis ovales, soyeux | LAGOPUS |
| Lobes latéraux du calice non carénés ; corolle glabres ; épis oblongs, velus | BELLARDI | |
| 15 | Bractées très colorées vers la base, glabres sur le dos ; feuilles couvertes de longs poils soyeux, argentés | ARGENTEA |
| Bractées noirâtres et velues sur le dos ; feuilles dépourvues de poils soyeux, argentés | LANCEOLATA | |
| 16 | Plante vivace, frutescente | CYNOPS |
| Plantes annuelles, herbacées | 17 | |
| 17 | Bractées toutes semblables, ainsi que les divisions du calice | PSYLLIUM |
| Bractées de deux formes, ainsi que les divisions du calice | ARENARIA |
1. PLANTAGO MAJOR
Lin. sp. 163 ; Dec. fl. fr. 3, p. 408 ; Lamk. ill. t. 85 ; Drèves et Hayne, pl. d’Eur. t. 25 ; Fuchs. hist. 38, ic.
Racine fibreuse, à souche épaisse, brune, courte. Hampes de 2-5 dm, dressées ou ascendantes, cylindriques ou un peu comprimées, pubescentes, un peu rudes, ordinairement beaucoup plus longues que les feuilles ; celles-ci dressées ou étalées, ordinairement très amples, ovales ou oblongues, entières, ondulées ou lâchement dentées, plus ou moins brusquement contractées en pétiole élargi à la base, un peu épaisses, glabres ou un peu pubescentes, un peu âpres en dessous, à 3-5-7 nervures saillantes en dessous, convergentes au sommet. Fleurs sessiles, en épi cylindrique, allongé, serré, lâche vers la base, atténué supérieurement. Bractées ovales, concaves, carénées, membraneuses-blanchâtres sur les bords. Calice à lobes obtus. Corolle blanchâtre, à tube glabre, à lobes obtus. Capsule ovoïde, dépassant le calice à 2 loges contenant chacune 4-8graines roussâtres oblongues, convexes extérieurement, planes sur la face interne.
Cette plante est connue sous les noms patois d’herba dé cinq-costas, de plantajé. Ses racines et ses feuilles sont astringentes, vulnéraires, antiophthalmiques ; ses graines émollientes. On applique les feuilles entières sur les plaies et les ulcères. On donne les épis aux petits oiseaux.
Hab. les bords des chemins et des fossés, dans tout le département
Fl. mai-octobre.
2. PLANTAGO INTERMEDIA [Plantago major subsp. pleiosperma Pilg. ]
Gilib. pl. europ. 1, p. 125 ; Dec. ! fl. fr. 5, p. 376 ; Godr. et Gren. fl. fr. 2, p. 720.
Racine brune, pivotante, fibreuse. Hampes de 5-15 cm. couchées à la base, ascendantes supérieurement, cylindriques ou comprimées, grêles, velues, ordinairement plus longues que les feuilles ; celles-ci molles, velues, couchées, en rosette, ovales ou oblongues, irrégulièrement dentées, à 3-5 nervures saillantes en dessous, convergentes au sommet, rétrécies en pétiole court, élargi à la base. Fleurs presque sessiles, en épi grêle, médiocrement allongé, peu serré, interrompu à la base, cylindrique, presque obtus au sommet. Bractées ovales-obtuses, concaves, carénées, un peu membraneuses sur les bords, plus courtes que le calice, à lobes obtus. Corolle blanchâtre, à tube glabre, à lobes aigus. Capsule ovoïde, dépassant le calice, à 2 loges contenant chacune 4-8 graines roussâtres, ovoïdes, convexes extérieurement, planes sur la face interne.
Hab. les champs humides et sablonneux voisins de l’étang de Jonquières, à Bellegarde, sur les bords des ruisseaux et des rivières, à Alais.
Fl. juillet-octobre.
3. PLANTAGO CORNUTII
Gouan, ill. p. 6 ; Dec. fl. fr. 5, p. 376 ; Godr. et Gren. fl. fr. 2, p. 720 ; Cornut. canad. p. 163, ic.
Souche épaisse, courte, couverte de fibres. Hampes de 3-6 dm, raides, dressées, cylindriques, striées, glabres ou parsemées de quelques petits poils vers la base, deux fois et plus de la longueur des feuilles. Feuilles dressées, amples, ovales-lancéolées, charnues, glabres, luisantes, très entières, atténuées en un long et étroit pétiole strié, élargi à la base, où à est garni de poils roux, touffus. Fleurs sessiles, en épi cylindrique, allongé, un peu écartées à la base, entremêlées de fleurs stériles. Bractées ovales-obtuses, noires, à bords scarieux-brunâtres. Calice à lobes obtus, dépassant la bractée. Corolle blanchâtre, à tube glabre, à lobes acuminés-aigus. Capsule ovoïde, à 2 loges contenant chacune 2 graines brunes, ovales, planes sur la face interne, convexes extérieurement, séparées par une demi-cloison, naissant du milieu de la cloison principale.
Hab. les prairies salines à Aigues-Mortes.
Fl. juin-août.
4. PLANTAGO MEDIA
Lin. sp. 163 ; Dec. fl. fr. 3, p. 409 ; Fl. dan. t. 581 ; Clus. hist. 2, p. 109, fig. 1 ; Trag. stirp. 126, fig. 1 ; Dod. pempt. 107, fig. inf. dext.
Souche brune, pivotante ou tronquée, garnie de fibres filiformes. Hampes de 2-4 dm, couchées à la base, puis brusquement redressées, cylindriques, légèrement striées, plus ou moins velues, 4-5 fois plus longues que les feuilles. Feuilles ovales-lancéolées, entières ou lâchement dentées, d’un vert blanchâtre, velues sur les deux faces, à 5-7 ou 9 nervures très saillantes en dessous, convergentes au sommet, atténuées en pétiole court, ailé, disposées en rosette appliquée sur la terre. Fleurs un peu odorantes, sessiles, en épi oblong-cylindrique, serré, obtus, blanchâtre. Bractées ovales-obtuses, concaves, entourées d’une membrane large, blanchâtre, plus courte que le calice ; celui-ci à lobes obtus. Corolle à tube glabre, à lobes ovales-lancéolés-obtus, blanche, à étamines violettes, très saillantes. Capsule ovoïde, à 2 loges contenant chacune une graine roussâtre, ovale, convexe extérieurement, plane sur la face interne.
Vulgairement plantain blanc, langue-d’agneau ; mêmes propriétés que le n° 1.
Hab. les prés secs, les bords des chemins, aux environs du Vigan, et toute la partie élevée du département.
Fl. mai-août.
5. PLANTAGO CORONOPUS
Lin. sp. 166 ; Dec. fl. fr. 3, p. 417 ; Fl. dan. t. 272 ; Dod. pempt. 109, fig. 1 ; Fuchs. hist. 449, ic.
Racine brune, pivotante, profonde. Hampes de 5-25 cm, étalées-ascendantes, rarement dressées, cylindriques, plus ou moins velues, à poils appliqués, plus plus longues que les feuilles. Feuilles ordinairement pinnatifides, à lobes linéaires ou lancéolés-acuminés, entiers ou dentés, quelquefois linéaires, entières dentées, hérissées sur les deux faces, plus rarement glabres ou ciliées, disposées en rosette étalée, rarement dressée. Fleurs presque sessiles, en épi grêle, cylindrique, un peu serré, long de 2-5 cm. Bractées ovales-acuminées, membraneuses , blanchâtres aux bords, ciliées au sommet. Calice à lobes latéraux portant une carène dorsale membraneuse, ciliée, largement membraneux sur les bords. Corolle jaunâtre, à tube velu, à lobes ovales-lancéolés-aigus. Capsule ovoïde, surmontée d’un reste du style, égale au calice, à 3-4 loges monospermes. Graines brunâtres, petites, ovales, planes sur la face interne. Plante très variable, selon la localité ; quelquefois les épis sont rameux.
Vulgairement corne-de-cerf, pied-de-corbeau ; mêmes propriétés.
Hab. les terrains sablonneux, dans tout le département.
Fl. mai-octobre.
6. PLANTAGO CRASSIFOLIA
Forsk. fl. œgypt. p. 31 ; P. maritima Dec. fl. fr. 3, p. 412 ; Godr. et Gren. fl. fr .2, p. 722 ; J. Bauh. hist. 3, p. 511, fig. infer.
Racine brune, courte, tronquée, garnie de fibres allongées, épaisses, simples, quelquefois fusiformes et fasciculées ; à souche écailleuse, souvent allongée en forme de tige. Hampes de 1-3 cm. dressées ou étalées, cylindriques, garnies de poils courts, appliqués, environ 2 fois de la longueur des feuilles. Feuilles linéaires, demi-cylindriques, charnues, presque planes en dessus, brusquement et largement dilatées à la base, où elles sont garnies de poils roussâtres, abondants ; entières, glabres ou lâchement ciliées, dressées ou étalées, droites ou courbées. Fleurs sessiles-appliquées, en épi cylindrique de 2-5 cm. assez serré. Bractées ovales-aiguës, membraneuses sur les bords, d’un brun rougeâtre, plus courtes le calice ; celui-ci à lobes latéraux largement membraneux sur les bords, portant une carène dorsale membraneuse, ciliée. Corolle à tube velu, à lobes blanchâtres, hyalins, lancéolés-aigus. Capsule ovale-obtuse, terminée en pointe, à 2 loges monospermes. Graines brunâtres, oblongues, planes sur la face interne.
Hab. les pacages à Aigues-Mortes.
Fl. mai-septembre.
7. PLANTAGO MARITIMA
Lin. fl. suec. p. 46 ; P. graminea Lamk. ill. p. 342 ; Dec. fl. fr. 3, p. 413 ; Dod. pempt. 108, ic.
Cette espèce diffère de la précédente : par ses feuilles, planes, canaliculées en dessus, atténuées vers leur sommet et entre leur base et leur milieu, entières ou le plus souvent pourvues de quelques dents linéaires, écartées, plus ou moins étalées et saillantes ; par ses bractées, brunes, mais non rougeâtres, lancéolées-aiguës, carénées, à bords moins largement membraneux, de la longueur du calice ; par les lobes latéraux de son calice, à carène non membraneuse ; par sa capsule, oblongue-aiguë.
Hab. les bords des chemins, à Sauve, à Serviers ; les bords du Vidourle, à Quissac.
Fl. juin-septembre.
8. PLANTAGO SERPENTINA [Plantago maritima subsp. serpentina (All.) Arcang.]
Vill. Dauph. 2, p. 304 ; Godr. et Gren. fl. fr. 2, p. 724 ; Pl. coronopus var. integralis Dec. fl. fr. 5, p. 378.
Racine dure, pivotante-sinueuse, très profonde, à souche épaisse, ligneuse, brune, rameuse, garnie d’écailles. Hampes cylindriques, dressées ou étalées, garnies de poils courts, appliqués, environ 2 fois de la longueur des feuilles. Feuilles linéaires-aiguës atténuées vers la base et le sommet, épaisses, raides, planes, glabres, glauques, velues ou seulement brièvement ciliées, étroitement transparentes sur les bords, entières ou portant vers leur sommet 1-2 dents linéaires, étalées. Fleurs sessiles, en épi cylindrique de 2-6 cm, serré. Bractées concaves, lancéolées-acuminées, ordinairement plus longues que les fleurs, à carène dorsale non membraneuse, à bordure très étroite, membraneuse, brièvement ciliée. Calice à lobes latéraux ovales-obtus, largement membraneux sur les bords, un peu ciliés vers le sommet, portant une carène dorsale tranchante, herbacée, dentelée. Corolle blanchâtre, à tube velu, à lobes lancéolés-apiculés. Capsule oblongue-conique-aiguë, à 2 loges monospermes. Graines brunes, oblongues, planes sur la face interne.
Hab. les fentes des rochers à l’Espérou, les graviers des rivières à Salazac, Quissac, Sauve, Fonsange.
Fl. juin-août.
9. PLANTAGO ALPINA
Lin. sp. 165 ; Dec. fl. fr. 3,p. 413 ; Jacq. hort. vind. t. 125 ; Moris. hist. s. 8, t.16, fig. 30.
Racine pivotante, profonde, à souche écailleuse, rameuse, à rameaux courts. Hampes de 5-10 cm. cylindriques, grêles, dressées ou ascendantes, deux fois de la longueur des feuilles ou les dépassant peu, finement pubescentes, à poils appliqués. Feuilles dressées ou étalées, lancéolées-linéaires ou linéaires, atténuées vers la base et le sommet, planes, molles, glabres ou poilues, très étroitement bordées d’un liséré blanchâtre, transparent, entières ou rarement pourvues de 1-2 petites dents, munies de 3 nervures, dont les deux latérales plus fines, rapprochées des bords. Fleurs sessiles, en épi cylindrique, serré, de 1-2 cm. ; bractées ovales-lancéolées, aiguës, herbacées, souvent purpurines, glabres ou un peu ciliées, membraneuses sur les bords, égalant le calice. Calice à lobes latéraux carénés-pubescents. Corolle brunâtre, à tube velu, à lobes lancéolés-aigus. Capsule ovoïde, obtuse, à 2 loges monospermes. Graines brunâtres, oblongues, planes sur la face interne.
Hab. les pacages dans les Cévennes (Duby).
Fl. juin-août.
10. PLANTAGO CARINATA [Plantago holosteum var. holosteum ]
Schrad. cat. hort. gœtt. P. subulata Dec. fl. fr. 3, p. 415 ; Lob. ic. 439, fig. 1 ; Dod. pempt. 109, fig. 2 ; Math. comm. ed. valg. 494, ic.
Racine pivotante et profonde, à souche rameuse, dure, à rameaux courts, ordinairement nombreux, gazonnants, écailleux et rétrécis à la base, un peu élevés au-dessus du sol, terminés par une touffe de feuilles laineuses à la base dans leur jeunesse. Hampes de 5-15 cm. grêles, cylindriques, dressées ou étalées-ascendantes, garnies de petits poils appliqués, dépassant, plus ou moins les feuilles. Feuilles nombreuses, raides, dressées ou étalées, droites ou courbées, glabres ou pubescentes, ciliées par des poils courts, écartés, raides, linéaires-étroites, trigones, planes en dessus, à carène obtuse en dessous, subulées-calleuses au sommet, ne noircissant pas par la dessication. Fleurs sessiles, en épi un peu serré, ovale ou cylindrique, de 2-6 cm. ; bractées lancéolées-acuminées, subulées, bossues à la base, à carène et bords finement denticulés, plus longues que le calice. Calice à lobes latéraux, très largement membraneux sur les bords, obtus et ciliés au sommet, portant une carène dorsale herbacée, relevée d’une membrane étroite, ciliée. Corolle verdâtre, à tube velu, à lobes lancéolés, très aigus, quelquefois ciliés à la base. Capsule oblongue-conique, terminée en pointe, dépassant le calice, à 2 loges monospermes. Graines brunes, ovales-oblongues, planes sur la face interne.
Hab. les pelouses sèches des terrains pierreux et sablonneux, à l’Espérou et sur toute la chaîne de l’Aigoual, aux environs du Vigan, d’Alais, de Saint-Ambroix, d’Anduze, de Concoule.
Fl. juin-septembre.
11. PLANTAGO LAGOPUS
Lin. sp. 165 ; Dec. fl. fr. 3 p. 410 ; Moris. hist. s. 8 t. 16 fig. 13.
Racine pivotante, garnie de fibres nombreuses. Hampes de 1-2 dm, grêles, dressées ou ascendantes, plus longues que les feuilles, cylindriques, striées, ordinairement garnies de poils appliqués. Feuilles nombreuses, étalées-dressées, plus ou moins velues, ciliées, lancéolées, larges de 1-2 cm. mucronées, atténuées en pétiole, munies de petites dents écartées, à 3-7 nervures. Fleurs sessiles, en épi dense, ovale, puis oblong, rarement globuleux, couvert de poils longs, soyeux ; bractées ovales-lancéolées, acuminées, velues, roussâtres ou blanchâtres, membraneuses, à l’exception d’une ligne dorsale brune. Calice à lobes latéraux, à bords membraneux-blanchâtres, à carène roussâtre, garnis de longs poils dans leur moitié supérieure. Corolle blanchâtre, à tube glabre, à lobes ovales-lancéolés, acuminés, munis d’une nervure dorsale, garnie de quelques poils. Capsule petite, ovoïde, obtuse, plus courte que le calice, à 2 loges monospermes. Graines oblongues, canaliculées sur la face interne.
Hab. les champs secs et pierreux aux environs de Nîmes, de St-Gilles, de Villeneuve-lez-Avignon.
Fl. mai-juin.
12. PLANTAGO LANCEOLATA
Lin. sp. 164 ; Dec. fl. fr. 3, p. 409 ; Dod. pempt. 107, fig. 3 ; Fuchs. hist. 39, ic. ; Tabern. ic. 735, fig. 1 ; Cam. epit. 263, ic.
Racine dure, un peu épaisse, peu profonde, garnie de fibres nombreuses, à souche brièvement rameuse. Hampes de 1-8 dm, dressées ou ascendantes, 2-3 fois de la longueur des feuilles, à 5 angles fortement prononcés, parsemées de poils appliqués, souvent étalés à la base. Feuilles lancéolées ou linéaires lancéolées, longuement atténuées en pétiole canaliculé en dessus, munies de petites dents écartées et de 3-7 nervures dressées ou étalées, glabres, pubescentes ou velues, surtout, dessous. Fleurs sessiles, en épi ovoïde, oblong ou globuleux, très compacte, noirâtre au sommet ; bractées ovales-acuminées, glabres ou pubescentes sur le dos, membraneuses aux bords, noirâtres supérieurement, plus longues que les boutons. Calice à lobes latéraux, terminés en une pointe un peu obtuse, courte, velus sur la moitié supérieure de la carène, largement membraneux-blanchâtres sur les bords. Corolle blanchâtre, à tube glabre, à lobes ovales-acuminés, glabres, munis d’une nervure dorsale brune. Capsule oblongue, obtuse, à 2 loges monospermes. Graines fauves, oblongues, canaliculées à la face interne. Plante très variable.
Var. A, Genuina Godr. et Gren. fl. fr. 2, p. 727. Feuilles glabres ou pubescentes, moyennes. Tige de 2-3 dm ; épis oblongs.
Var. B, Altissima. Feuilles longues, lancéolées, larges de 3-4 cm. Hampes de 6-8 dm ; épis oblongs, simples, quelquefois digités ou agglomérés.
Var. C, Montana Godr. et Gren. fl. fr. 2, p. 727. Plante grêle, à épis globuleux.
Le plantain lancéolé est connu sous les noms vulgaires de bonne-femme, d’herbe à cinq côtes, d’oreille-de-lièvre, de plantain étroit ; en patois, herba dé cinq costas estrechas. Il a les mêmes propriétés que le n° 1, et est un bon fourrage pour les chevaux et les mulets.
Hab. : la var. A, les lieux secs et les bords des chemins dans tout le département ; la var, B, dans les champs cultivés en esparcette, aux environs de Nîmes. etc. ; la var. C, dans les prairies, à Arphy, à l’Hort-de-Diou.
Fl. avril-octobre.
13. PLANTAGO ARGENTEA
Vill. dauph. 2, p. 302 ; Pl. victorialis Dec. fl. fr. 3, p. 410 ; Gerard, gall. prov. 333, t. 12.
Racine brune, oblique, tronquée, épaisse, garnie de fibres simples, allongées. Hampes de 2-4 dm, grêles, dressées, légèrement striées, couvertes de poils argentés, appliqués, 2-3 fois de la longueur des feuilles ; celles-ci lancéolées-linéaires, acuminées, terminées par une pointe obtuse, calleuse, longuement rétrécie en pétiole, entières ou munies de 1-2 petites dents obtuses, garnies sur les deux faces de poils soyeux, argentés, appliqués, munies de 3-5 nervures très prononcées en dessous. Fleurs sessiles, en épi ovale ou globuleux, très compacte ; bractées ovales, longuement acuminées, aiguës, membraneuses, brunâtres, plus foncées vers la base, velues sur le dos, dépassant les boutons. Calice à lobes latéraux glabres, obtus, à carène brune, largement membraneux, blanchâtre. Corolle brunâtre, à tube glabre, à lobes lancéolés-acuminés, aigus, glabres, munis d’une nervure dorsale brune. Capsule ovoïde-oblongue, obtuse, à 2 loges monospermes. Graines fauves, oblongues, étroites, canaliculées à la face interne.
Hab. au bois de Salbous et dans les pacages de Campestre.
Fl. mai-août.
14. PLANTAGO BELLARDI
All. ped. 1, p. 82, t. 85, fig. 3 ; Pl. pilosa Dec. fl. fr. 3, p. 412 ; Pl. holostea Lamk. ill. 1, p. 340, no 1667 ; Desf. atl. 1, p. 137.
Racine grêle, pivotante. Hampes de 3-15 cm. cylindriques, couvertes de poils roux ou blanchâtres, étalés, dressées ou étalées, plus courtes que les feuilles, les égalant ou les dépassant peu. Feuilles dressées ; les inférieures étalées, plus courtes, linéaires-lancéolées, acuminées, obtusiuscules, rétrécies en pétiole un peu élargi à la base, planes, très entières ou rarement pourvues, vers leur sommet, de quelques petites dents obtuses, écartées, velues-ciliées, à poils étalés, à 3 nervures. Fleurs sessiles, en épi ovale ou oblong, un peu serré ; bractées velues, concaves, ovales, longuement acuminées, à bords membraneux à la base, étalées en arc, égalant ou dépassant le calice ; celui-ci à lobes latéraux acuminés, velus, herbacés, obscurément striés, subcarénés, étroitement membraneux sur les bords. Corolle blanchâtre, à tube glabre, à lobes lancéolés-acuminés, aigus, glabres, munis d’une nervure dorsale roussâtre. Capsule ovoïde, obtuse, plus courte que le calice, à 2 loges monospermes. Graines roussâtres, ovales, très finement alvéolées, canaliculées à la face interne.
Racines et feuilles astringentes, vulnéraires, antiophthalmiques ; graines émollientes.
Hab. les terrains sablonneux, aux environs de Nîmes, au pont du Gard, à Sylvéréal.
Fl. mai-juin.
15. PLANTAGO MONTANA [Plantago atrata subsp. atrata ]
Lamk. ill. 1 p. 341, n° 1670 ; Dec. fl. fr. 3, p. 410 ; Guss. pl. rar. p. 71, t. 13, fig. 3 ; Jord. obs. pl. nouv. t. 10, fig. B.
Racine brune, épaisse, garnie de fibres, à souche écailleuse. Hampes de 5-10 cm. dressées ou étalées, striées, ordinairement couvertes de poils roussâtres, longs, étalés, plus abondants vers le sommet, 1-2 fois de la longueur des feuilles. Feuilles planes, lancéolées-étroites, acuminées-obtuses, rétrécies inférieurement, glabres ou peu velues, marquées de 3-5 nervures, entières ou légèrement dentées supérieurement. Fleurs sessiles, en épi globuleux ou sub-globtuleux ; bractées largement ovales-arrondies, brunes, poilues au sommet, embrassant le calice et plus longues que lui, surmontées d’une pointe courte, obtuse, membraneuses aux bords, à dos quelquefois verdâtre. Calice à lobes latéraux obtus, poilus au sommet, membraneux, dépourvu de carène. Corolle brunâtre, assez grande comparativement, à tube glabre, à lobes oblongs-lancéolés-aigus. Capsule oblongue, obtuse, plus courte que le calice, à 2 loges monospermes. Graine d’un brun clair, oblongues-étroites, légèrement rugueuses, canaliculées à la face interne. Plante noircissant par la dessication.
Hab. les bois et les pacages dans les Cévennes (Lois.), sur la Sérane, montagne limitrophe du Gard (Godr. et Gren.)
Fl. juin-août.
16. PLANTAGO PSYLLIUM [Plantago arenaria Waldst. & Kit.]
Lin. sp. 167 ; Dec. fl. fr. 5, p. 378 ; Bocc. sic. t. 7, fig. A, B ; Moris. hist. s. 8, t. 17, fig. 4.
Racine pivotante. Tiges de 1-3 dm, herbacées, solitaires ou naissant plusieurs du collet de la racine, dressées ou ascendantes, fistuleuses, simples ou rameuses, pubescentes-visqueuses. Feuilles linéaires, légèrement rétrécies vers la base et le sommet obtus, à 3 nervures, velues-glanduleuses, surtout vers la base, un peu âpres au toucher, dressées, étalées ou courbées en dehors, planes, entières ou marquées de dents rares et courtes, opposées, portant à leur aisselle de jeunes rameaux stériles, courts, feuillés. Fleurs sessiles, en épis ovales ou globuleux, au sommet de pédoncules axillaires, grêles, 3-4 fois de la longueur de l’épi ; bractées inférieures, comme les supérieures, herbacées, hérissées, linéaires-lancéolées, terminées en pointe obtuse, étroitement membraneuses aux bords, jamais foliacées. Calice à lobes tous lancéolés-aigus, largement membraneux aux bords, un peu plus court que les bractées. Corolle blanchâtre, à tube glabre, ridé en travers, à lobes lancéolés, finement acuminés. Capsule ovoïde plus courte que le calice, à 2 loges monospermes. Graines noirâtres, oblongues, petites, lisses, canaliculées sur la face interne. Vulgairement plantain pucier.
Hab. les bords des champs et des chemins, à Bagnols ; les collines incultes, à Villeneuve-lez-Avignon.
Fl. mai-juillet.
17. PLANTAGO ARENARIA
Waldst. et Kit.pl. rar. hung. 51, t. 51 ; Dec. fl.fr. 3, p. 416 ; Dod. pempt. 115, fig. 2 ; Fuchs. hist. 888, ic.
Racine pivotante, dure, souvent coudée au sommet. Tige de 1-5 dm, herbacée, dressée, simple ou rameuse, pubescente, un peu visqueuse, fistuleuse, très feuillée. Feuilles opposées, longues, linéaires ou presque filiformes, obtusiuscules, ordinairement entières, dressées-étalées, souvent courbées en dehors, pubescentes, velues inférieurement, âpres au toucher, portant à leur aisselle de jeunes rameaux courts, stériles, feuillés. Fleurs sessiles, en épis ovales, serrés, au sommet de pédoncules grêles, axillaires, 2-3 fois de la longueur de l’épi ; bractées ovales, concaves, obtuses, plus courtes que les fleurs, plus ou moins velues ou hérissées, largement nombreuses aux bords ; les inférieures prolongées en une longue pointe herbacée, souvent plus longue que l’épi. Calice à lobes presque entièrement membraneux ; les deux intérieurs spatulés, obtus ; les extérieurs lancéolés-aigus. Corolle blanche, à tube glabre, ridé en travers, à lobes lancéolés-aigus. Capsule ovoïde, de la longueur du calice, à 2 loges monospermes. Graines brunâtres, luisantes, un peu grosses, oblongues, canaliculées à la face interne.
Cette plante est connue sous le nom vulgaire d’herbe aux puces ; ses graines sont émollientes, adoucissantes ; peu usitée. On s’en sert pour gommer les mousselines.
Hab. les lieux sablonneux, dans tout le département.
Fl. mai-août.
18. PLANTAGO CYNOPS [Plantago sempervirens Crantz]
Lin. sp. 167 ; Dec. fl. fr. 3,p. 415 ; P. genevensis Dec. fl. fr. p. 416 ; Lob. ic. 437, fig. 1 ; Moris. hist. s. 8, t. 17, fig. 1.
Racine rameuse, ligneuse. Tige frutescente, très rameuse dès la base, buissonnante, à rameaux ascendants pubescents, rougeâtres. Feuilles un peu raides, opposées, linéaires, étroites, trigones, canaliculées, entières, ciliées, dilatées et connées à la base, un peu velues, rudes au sommet, dressées ou étalées, courbées en arc en dedans on en dehors. Fleurs sessiles, en épis ovoïdes, serrés, pauciflores, au sommet de pédoncules raides, pubescents, axillaires, allongés, dépassant les feuilles ; bractées larges, ovales, membraneuses, ciliolées aux bords, mucronées ; les inférieures lancéolées, terminées en une pointe allongée, herbacée, obtuse. Calice à lobes largement membraneux aux bords ; les deux intérieurs lancéolés-aigus, à carène hérissée ; les extérieurs ovales, mucronés. Corolle blanchâtre, à tube glabre, ridé en travers, à lobes étroits, acuminés. Capsule ovoïde, de la longueur du calice, à 2 loges monospermes. Graines noirâtres, un peu grosses, oblongues, lisses, canaliculées à la face interne.
Mêmes propriétés que la précédente.
Hab. les coteaux secs et les lieux arides, dans tout le département.
Fl. juin-août.
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