XXXVIe Fam. ROSACÉES. — ROSACEÆ. (Juss. gen. 334, en partie.)

Fleurs hermaphrodites régulières. Calice persistant, non soudé avec l’ovaire, à 5 sépales, rarement 4, soudés simplement à leur base ou soudés en tube plus ou moins long, munis ordinairement de stipules placées en dehors et très peu en dessous de la base de l’angle de leur division. 5 pétales, rarement 4, libres, caducs, insérés à la base des divisions du calice, imbriqués avant l’épanouissement. Etamines nombreuses, ordinairement libres, insérées sur le calice. Anthères à 2 loges. Ovaire libre. Carpelles distincts, ordinairement nombreux, rarement 1-2. Styles latéraux, rarement terminaux, tantôt libres et distincts, tantôt et plus rarement soudés en colonne. Fruit formé par la réunion de carpelles nombreux, secs ou succulents, tantôt en capitule sur le réceptacle, tantôt renfermés dans le tube du calice, monospermes indéhiscents ou polyspermes déhiscents. Graines suspendues ou dressées, sans périspermes. Plantes herbacées ou arbrisseaux à feuilles alternes, pinnatifides ou palmées, rarement entières, ordinairement munies de stipules. Fleurs en cyme, en corymbe ou en grappes spiciformes.

1 Carpelles renfermés dans le tube du calice 2
Carpelles non renfermés dans le tube du calice, disposés sur un réceptacle 6
2 Carpelles nombreux, tube du calice charnu ROSA
Carpelles 1-3, tube du calice presque ligneux 3
3 Etamines 1-4 4
Etamines 12-30 5
4 Calice turbiné à 4 divisions SANGUISORBA
Calice urcéolé à 8-10 divisions ALCHEMILLA
5 Calice à 5 divisions, chargé d’épines crochues ; fleurs en épi allongé AGRIMONIA
Calice a 4 divisions, non épineux ; fleurs en épi court et serré POTERIUM
6 Carpelles peu nombreux, déhiscents, disposés en un seul verticille SPIRÆA
Carpelles nombreux, indéhiscents, disposés sur un réceptacle 7
7 Calice sans stipules, carpelles succulents RUBUS
Calice pourvu de stipules, carpelles secs 8
8 Carpelles surmontés d’un style allongé, terminal, genouillé GEUM
Carpelles surmontés d’un style latéral, court 9
9 Réceptacle charnu, succulent, à la fin caduc FRAGARIA
Réceptacle sec, persistant 10
10 Fleurs pourpres COMARUM
Fleurs jaunes ou blanches POTENTILLA
1er gr. SPIRÉE. — SPIRÆA. (Lin. gen. 630.)

Calice à 5 divisions sans stipules. 5 pétales. Styles terminaux. Carpelles peu nombreux, disposés en un seul verticille, secs, déhiscents par le bord interne, à 2-6 graines. Étamines peu nombreuses.

1 Plante ligneuse, feuilles entières HYPERICIFOLIA
Plante herbacée, feuilles pennées 2
2 Feuilles à pinnules larges, carpelles tortillés ULMARIA
Feuilles à pinnules étroites, carpelles dressés FlLIPENDULA

1. SPIRÆA FlLIPENDULA.

Lin. sp. 702 ; Dec. fl. fr. 4, p. 478 ; Lamk. ill. , t. 439, fig. 1 ; Dod. pempt. , t. 56, fig. 1.

Racines brunes, garnies de fibres renflées, près de leur extrémité, en tubercules pyriformes. Tige de 2-6 dm, droite, simple, glabre, nue supérieurement. Feuilles pennées, glabres, étalées en rosette au bas de la tige, à pinnules nombreuses, petites, oblongues, incisées-dentées, opposées, sessiles ; les deux supérieures confluentes avec la terminale, à intervalles garnis de folioles rudimentaires. Stipules dentées, herbacées, adhérentes au pétiole, embrassantes. Fleurs blanches, rougeâtres en dehors, disposées en panicule terminale un peu serrée, presque ombelliforme, un peu odorantes. Calice réfléchi. Pétales obovés, à onglet très court. Étamines plus courtes que les pétales. Carpelles velus, dressés, non contournés. Graines jaunâtres, oblongues-comprimées.

Les racines de cette plante sont astringentes et nourrissantes. Elles sont recommandées contre la gravelle. Les fleurs donnent un goût agréable au lait. Elle est connue sous le nom de filipendule.

Hab. les bois, les garrigues et les prairies, dans tout le département.

Fl. mai-juillet.

2. SPIRÆA ULMARIA

Lin. sp. 702 ; Dec. fl. fr. 4, p. 478 ; Clus. hist. 2, p. 198, fig. 1.

Racine brune, à fibres non tuberculeuses. Tige de 8-12 dm, droite, peu rameuse, anguleuse, glabre, raide, souvent rougeâtre. Feuilles glabres, en dessus blanchâtres et cotonneuses en dessous ou entièrement glabres, pennées, à pinnules larges, sessiles, ovales-lancéolées, acuminées, doublement dentées, quelquefois lobées, à intervalles garnis de folioles rudimentaires ; les supérieures confluentes avec la terminale. Stipules demi-circulaires ou ovales acuminées-dentées. Fleurs blanches, petites, odorantes, en panicule terminale. Calice réfléchi, pubescent. Pétales arrondis, distinctement onguiculés. Etamines dépassant les pétales. Carpelles glabres, comprimés, réunis 5-8, contournés ensemble en spirale.

Cette plante est connue sous les noms de reine-des-prés, ulmaire. Elle est vulnéraire, astringente, tonique et sudorifique. Il y a peu de temps qu’elle était préconisée comme spécifique contre l’hydropisie.

Hab. les prairies humides, le bord des ruisseaux, au Vigan, Alzon, toute la chaine de l’Aigoual.

Fl. juin-août.

3. SPIRÆA HYPERICIFOLIA

Lin. sp. 701 ; Dec. fl. fr. 5, p. 645 ; Barr. ic. 564.

Arbrisseau à souche traçante. Tiges de 4-10 dm ascendantes, très rameuses, à rameaux grêles, rougeâtres, effilés. Feuilles simples, obovales, entières ou crénelées au sommet, rétrécies en pétiole, vertes et glabres en dessus, finement pubescentes, glauques et veinées en dessous, dépourvues de stipules. Fleurs blanches en ombelles, sessiles, disposées le long des rameaux, et terminales, pourvues de petites feuilles à leur base. Calice à dents non réfléchies. Pétales arrondis, non onguiculés. Etamines presque aussi longues que les pétales. Carpelles glabres, comprimés, terminés par une pointe courbée en dehors, non contournés en spirale.

On cultive fréquemment, sous le nom de corchorus, le kerria japonica, Dec. Il se distingue à ses rameaux souples et élancés, à ses feuilles ovales-lancéolées, acuminées, grossièrement et inégalement dentées, et à ses fleurs jaunes, doubles.

Hab. parmi les tas de pierres, à Pradines, près de Lanuejols ; indiquée à la Chartreuse de Valbonne.

Fl. mai.

2e gr. BENOITE. — GEUM. (Lin. gen. n. 636.)

Calice à 5 sépales, munis de stipules alternant avec eux. Pétales 5. Etamines nombreuses. Styles terminaux, persistants allongés, articulés-genouillés, à article supérieur caduc. Carpelles nombreux, secs, poilus, monospermes, indéhiscents, disposés, en tête ovale ou globuleuse, sur un réceptacle sec cylindrique, hérissé, persistant. Graine ascendante. Plantes , vivaces, herbacées, à souche épaisse, à feuilles radicales ailées : les caulinaires trilobées. Fleurs jaunes.

1 Sépales réfléchis après la floraison, ou étalés 2
Sépales dressés, appliqués RIVALE
2 Pétales petits, dépassant peu le calice. Style articulé au-dessus de son milieu URBANUM
Pétales grands, dépassant beaucoup le calice. Style articulé vers son milieu SYLVATICUM

1. GEUM URBANUM

Lin. sp. 716 ; Dec. fl. fr. 4, p. 470 ; Lob. ic. 693.

Souche brune, courte, tronquée, aromatique. Tiges de 4-6 dm, droites, velues, rameuses, rarement simples. Feuilles velues ; les radicales ailées, à 5-7 folioles très inégales, lobées ou dentées-incisées ; les latérales très petites ; les terminales très grandes, trilobées ; les caulinaires trilobées ; les supérieures simples. Stipules grandes, herbacées, incisées ou dentées. Fleurs solitaires, dressées au sommet de pédoncules allongés. Divisions du calice réfléchies après la floraison. Pétales 5, ovales cunéiformes, dépassant peu le calice. Carpelles oblongs, terminés par le style courbé en dehors, à 2 articles ; l’inférieur glabre et plus long que le supérieur pubescent, tortillé et caduc.

Les racines et les feuilles de cette plante sont sudorifiques, vulnéraires et un peu astringentes. Elle est connue sous le nom vulgaire d’herbe de Saint-Benoit.

Hab. les haies, les broussailles, le long des murs, dans tout le département.

Fl. juin-août.

2. GEUM RIVALE

Lin. sp. 717 ; Dec. fl. fr. 4, p. 471 ; Fl. dan. , t. 722 ; Lob. ic. , t. 694.

Souche brune, souterraine, oblique. Tiges de 4-8 dm, simples ou peu rameuses, droites, velues, peu feuillées, rougeâtres supérieurement. Feuilles velues ; les radicales ailées, à folioles latérales petites, peu nombreuses, à intervalles garnis de folioles rudimentaires ; la terminale très grande, lobée, dentée ; les caulinaires à 3 lobes dentés, aigus, à pétioles courts. Stipules petites, ovales-aiguës, dentées ou incisées. Fleurs d’un jaune rougeâtre, solitaires, au sommet des pédoncules, un peu penchées. Calice rougeâtre, dressé après la floraison. Pétales longuement onguiculés, à large, obtus ou un peu échancré, peu ouverts, dépassant peu le calice. Capitules des carpelles stipités. Carpelles ovales, très velus, terminés par le style déjeté en dehors, à 2 articles ; l’inférieur velu à sa base ; le supérieur velu presque dans toute sa longueur, tortillé, caduc. Réceptacle cylindrique, velu-hérissé.

Plante vulnéraire et un peu astringente.

Hab. les prés aquatiques, à l’Esperou, à Banahu, à la baraque de Michel.

Fl. mai-juin.

3. GEUM SYLVATICUM

Pourr. act. Toul. , vol. 3, p. 319 ; Dec. fl. fr. 5, p. 544 ; G. atlanticum, Desf. atl. 1, p. 401.

Souche brune, oblique, à fibres grosses, nombreuses. Tiges droites, de 1-4 dm, peu feuillées, très velues, simples, uniflores. Feuilles velues-soyeuses ; les radicales ailées, à folioles latérales petites, limbe cunéiforme, peu nombreuses ; la terminale beaucoup plus grande, ovale-cordiforme, lobulée, toutes crénelées-dentées ; les caulinaires simples, profondément dentées, presque sessiles. Stipules ovales-aiguës, incisées, adhérentes au pétiole. Fleurs droites ou légèrement penchées. Calice ni réfléchi, ni appliqué. Pétales plus grands que le calice, arrondis-cunéiformes, échancrés au sommet. Capitule des carpelles longuement stipité. Carpelles ovales, velus, terminés par le style, à 2 articles ; l’inférieur velu à sa base ; le supérieur plus court, glabre, tortillé, caduc. Réceptacle velu-hérissé.

Hab. les bois, à Montdardier, Palière, Montvaillant, Toiras, près Anduze, au petit mas de Seine, près Nîmes.

Fl. juin-juillet.

31e gr. POTENTILLE. — POTENTILLA. (Lin. gen. 634.)

Calice à 5 sépales, rarement à 4, munis de stipules alternant avec eux. Pétales 5, rarement 4, obtus ou échancrés. Étamines nombreuses. Styles latéraux courts, caducs. Carpelles nombreux, monospermes, secs, disposés sur un réceptacle persistant, convexe, sec, poilu. Graines pendantes. Plantes herbacées, vivaces, rarement annuelles, à feuilles pennées ou palmées, à fleurs jaunes ou blanches.

1 Fleurs blanches 2
Fleurs jaunes 6
2 Feuilles pennées RUPESTRIS
Feuilles palmées 3
3 Tiges fermes, à fleurs nombreuses, en corymbe serré CAULESCENS
Tiges grêles, couchées ou ascendantes, pauciflores 4
4 Pétales plus longs que le calice 5
Pétales plus courts que le calice MICRANTHA
5 Feuilles radicales à 3 folioles dentées dans leur moitié supérieure FRAGARIASTRUM
Feuilles radicales à 5 folioles dentées seulement au sommet ALBA
6 Feuilles ailées 7
Feuilles palmées 8
7 Folioles nombreuses, soyeuses-argentées ANSERINA
Folioles peu nombreuses, vertes, presque glabres SUPINA
8 Pétales 4 TORMENTILLA
Pétales 5 9
9 Tige non radicantes 11
Tiges radicantes 10
10 Tiges très longues, presque filiformes ; pédoncules très longs REPTANS
Tiges courtes, gazonnantes ; pédoncules peu allongés VERNA
11 Tiges raides, élevées, droites ou dressées 14
Tiges grêles peu élevées, étalées ou couchées 12
12 Feuilles à 3 folioles SUBACAULIS
Feuilles à plus de 3 folioles 13
13 Carpelles ridés, rugueux ; tiges très grêles à poils très étalés, OPACA
Carpelles lisses ; tiges un peu épaisses, à poils étalés-dressés) VERNA
14 Feuilles blanchâtres, argentées en dessous ARGENTEA
Feuilles vertes sur les 2 faces 15
15 Tige de 3-5 dm, à feuilles ciliées, pubescentes sur les 2 faces RECTA
Tige de 1-3 dm, à feuilles hérissées de longs poils blancs abondants HIRTA

1. POTENTILLA FRAGARIASTRUM

Ehrh. herb. 146 ; P. fragaria, Dec. fl. fr. 4, p. 468 ; Fragaria sterilis, Lin. sp. 709 ; Lob. ic. , t. 698, fig. 1.

Racine épaisse, oblique ou horizontale, stolonifère. Tiges de 5-12 cm, étalées ou ascendantes, grêles, à peine feuillées, un peu plus longues que les feuilles, à 1-2 ou 3 fleurs, très velues. Feuilles toutes à 3 folioles, pubescentes en dessus, soyeuses en dessous, ovales-arrondies ; les latérales presque sessiles ; la centrale distinctement pétiolulée, cunéiforme à sa base, toutes dentées dans leur moitié supérieure, à dents larges ; la terminale plus petite. Stipules membraneuses, lancéolées-acuminées. Fleurs blanches. Stipules calicinales plus petites que les sépales. Pétales échancrés au sommet, cunéiformes à la base, dépassant peu le calice. Carpelles ovales glabres velus à l’ombilic, ridés à la maturité. Réceptacle velu.

Hab. les bois, au Vigan.

Fl. avril-mai.

2. POTENTILLA MICRANTHA

Ramond, in Dec. fl. fr. 4, p. 467.

Cette plante est très voisine de la précédente. Elle en diffère : 1° par sa racine non stolonifère ; 2° par ses tiges beaucoup plus courtes que les feuilles ; 3° par ses folioles toutes ovales, dentées presque jusqu’à la base ; 4° par sa feuille caulinaire simple ; 5° par ses stipules rousses plus larges ; 6° par ses stipules calicinales presque de la longueur des sépales ; 7° par ses pétales obtus ou peu échancrés, plus courts que le calice ; 8″ par ses carpelles ridés-rugueux.

Hab. au bas des rochers et souvent dans leurs fentes, à Alzon.

Fl. avril-juin.

3. POTENTILLA ALBA

Lin. sp. 713 ; Dec. fl. fr. 4, p. 466 ; Clus. hist. , p. 105, fig. 1.

Racine brune, assez épaisse, à souche peu divisée. Tiges de 10-15 cm, filiformes, ascendantes, plus courtes que les feuilles ou les égalant, portant ordinairement 3 fleurs longuement pédonculées et 1-2 feuilles à 3 folioles ; l’une placée à l insertion des pédoncules, l’autre vers leur base, couvertes, ainsi que les pédoncules et les pétioles, de longs poils soyeux dressés ou appliqués. Feuilles radicales à 5 folioles oblongues, étroites, allongées, sessiles, dentées au sommet, à dents conniventes, la terminale très petite, quelquefois peu apparentes à cause des poils soyeux qui les cachent ; face supérieure des feuilles glabres ; l’inférieure couverte de poils soyeux, argentés, couchés. Stipules brunes, lancéolées-acuminées. Stipules calicinales un peu plus petites que les sépales. Pétales blancs, plus longs que le calice, échancrés au sommet. Étamines glabres. Carpelles glabres, non ridés, velus à l’ombilic. Réceptacle très velu.

Hab. les prés montagneux, à l’Esperou (Guan. hort. reg. et herbor.).

Fl. juin-août.

4. POTENTILLA CAULESCENS

Lin. sp. 713 ; Dec. fl. fr. 4, p. 464 ; Jacq. aust. , t. 220.

Racine grosse, noirâtre, à souche épaisse, rameuse, garnie des restes des feuilles de l ‘année précédente. Tiges de 1-2 dm, inclinées ou ascendantes, raides, cassantes, plus ou moins garnies de poils longs, soyeux, ainsi que le bord des feuilles et les pétioles. Feuilles longuement pétiolées, à 5 folioles sessiles ou pétiolulées, oblongues, atténuées à la base ; les caulinaires à 5 et à 3 folioles, toutes pubescentes, à 11, 5 ou 3 dents aiguës à leur sommet. Stipules lancéolées longuement acuminées. Fleurs blanches, nombreuses, réunies au sommet des tiges, en corymbe serré. Stipules calicinales, lancéolées-acuminées comme les sépales, plus étroites et de même longueur qu’eux. Pétales oblongs, étroits, cunéiformes, presque entiers, dépassant le calice. Etamines à filets hérissés. Carpelles petits, ovoïdes, lisses, très velus. Réceptacle très velu. Plante un peu visqueuse, gazonnante.

Hab. les fentes des rochers, à Anjeou, près Montdardier, à la Foux, près d’ Alzon (Dufour).

Fl. juillet-août.

5. POTENTILLA SUBACAULIS

Lin. sp. 715 ; Dec. fl. fr. 4, p. 463 ; P. grandiflora, Scop. carn. , t. 22 Clus. hist. 2, p. 106, fig. 2.

Racine dure, épaisse, noirâtre, à souche rameuse noirâtre. Tiges de 5-12 cm, couchées-ascendantes, couvertes, de poils étalés, plus ou moins longs, plus longues que les feuilles. Feuilles à 3 folioles ovales-cunéiformes, dentées presque dans les deux tiers supérieurs de la longueur, à dents larges presque toujours obtuses, épaisses, couvertes, surtout en dessous, d’un duvet blanchâtre, cotonneux, très serré, entremêlé de poils plus longs ; la face supérieure verdâtre ; l’inférieure à nervures très prononcées. Stipules lancéolées-acuminées. Fleurs jaunes, disposées 2-3, assez longuement pédonculées au sommet des tiges, Stipules calicinales plus étroites, plus obtuses et un peu plus courtes que les sépales. Pétales ovales-cunéiformes, obtus ou le plus souvent échancrés, tantôt dépassant peu le calice, tantôt deux fois de longueur. Carpelles jaunâtres, ovoïdes, lisses, glabres. Réceptacle poilu.

Hab. les rochers, au Serre-de-Bouquet ; les lieux pierreux, à Pouzillac (Gonnet ).

Fl. mai-juillet.

6. POTENTILLA OPACA

Lin. sp. 713 ; Dec. fl. fr. 4, p. 460 ; Clus. hist. 2, p. 106, fig. 3.

Racine brune, dure, à souche brune, rameuse. Tiges de 1-2 dm, grêles, ascendantes, couvertes de très longs poils blancs étalés, à pédoncules filiformes, allongés, dressés, à la fin recourbés. Feuilles à pétiole filiforme, long, hérissé de longs poils très étalés, peu serrés, à 5-7 folioles oblongues-cunéiformes, incisées-dentées supérieurement, à dents presque obtuses ; la terminale un peu plus petite ; celle de la tige à 3 folioles ; les plus supérieures à 1. Stipules ovales-lancéolées. Fleurs jaunes, disposées, au sommet des tiges, en panicule lâche, feuillée. Stipules calicinales plus petites sépales. Pétales légèrement échancrés, un peu plus longs que le calice. Carpelles glabres, ridés-rugueux. Réceptacle poilu.

Hab. les lieux pierreux, au valat de la Dauphine, près de l’Esperou, à Banahu.

Fl. mai-juin.

7. POTENTILLA VERNA

Lin. sp. 712 ; Dec. fl. fr. 4, p. 459, et 5, p. 542 ; Pot. filiformis, Dec. fl. fr. 5, p. 542 ; Engl. bot. 1, t. 37 ; Clus. hist. 2, p. 106, fig. 3.

Racine noirâtre, dure, à souche très rameuse. Tiges de 1-2 dm, nombreuses, couchées circulairement, quelquefois un peu radicantes, gazonnantes, à sommet ascendant, plus ou moins hérissées. Feuilles inférieures à 5, rarement à 7 folioles ; les supérieures à 3 ou à 1, obovales-cunéiformes, incisées-dentées dans les deux tiers supérieurs, à dents presque obtuses ; la terminale un peu plus petite ; velues sur les deux faces, surtout sur l’inférieure. Pétioles hérissés de longs poils étalés ou dressés. Stipules linéaires, longuement acuminées. Fleurs jaunes, disposées en panicule lâche. Stipules calicinales plus petites que les sépales. Pétales échancrés, souvent tachés à l’onglet, deux fois de la longueur du calice ou le dépassant peu. Carpelles jaunâtres, lisses. Réceptacle poilu.

Hab. les pelouses, les pacages, les coteaux secs, dans tout le département.

Fl. mars-mai.

8. POTENTILLA TORMENTILLA

Nestl. pot. 65 ; Tormentilla erecta, Lin. sp. 716 ; Dec. fl. fr. 4, p. 454 ; Lamk. ill. , t. 444 ; Camer. epit. , p. 685, ic.

Racine tubéreuse, courte, épaisse, dure, oblique, brune, rougeâtre en dedans. Tiges de 1-3 dm, grêles, rameuses, dichotomes, très feuillées, radicantes ordinairement, légèrement velues, étalées, diffuses ou ascendantes. Feuilles radicales pétiolées, souvent détruites à la floraison ; celles de la tige sessiles, toutes à 3 folioles ovales-oblongues, cunéiformes, incisées-dentées dans les deux tiers supérieurs, à dents aiguës ; la terminale plus longue ; pubescentes surtout sur les bords et en dessous, vertes sur les deux faces. Stipules foliacées, incisées-digitées. Fleurs petites, jaunes, solitaires sur des pédoncules filiformes, axillaires, beaucoup plus longs que les feuilles. Stipules calicinales 4, plus étroites et un peu plus courtes que les sépales lancéolés-aigus, au nombre de 4. Pétales 4, très rarement 5, un peu échancrés, dépassant peu le calice. Carpelles verdâtres, ridés, glabres. Réceptacle velu.

Cette plante est astringente et vulnéraire, autant, les feuilles que la racine. Elle est connue sous le nom patois de tormentille.

Hab. les bois et les prairies de la plaine et de la montagne, dans tout le département. Fl. mai-juillet.

9. POTENTILLA REPTANS

Lin. sp. 714 ; Dec. fl. fr. 4, p. 461 ; Fuchs. hist. 624, ic.

Racine épaisse, noirâtre, oblique. Tiges longues de 3-8 dm, grêles, très flexibles, simples, rampantes, radicantes, souvent rougeâtres, à entre-nœuds écartés, glabres ou pubescentes. Feuilles 2-5 à chaque articulation, longuement et inégalement pétiolées, ordinairement à 5 folioles inégales, obovales-oblongues, arrondies au sommet, cunéiformes à la base, dentées presque dès la base, à dents très prononcées, presque obtuses ; la terminale plus courte que les autres ; plus ou moins garnies de poils couchés, souvent soyeux, surtout en dessous. Stipules entières, dentées ou incisées. Fleurs jaunes, solitaires sur des pédoncules axillaires, solitaires, rarement géminés, plus longs que les feuilles. Stipules calicinales 5, lancéolées, semblables aux 5 sépales, tantôt un peu plus grandes, tantôt un peu plus petites. Pétales 5, larges, échancrés, plus longs que le calice. Carpelles ovales, glabres, granuleux. Réceptacle velu.

La racine et les feuilles de cette plante sont vulnéraires et astringentes ; elle cause le pissement de sang aux brebis qui la mangent. Elle est connue sous le nom vulgaire de quintefeuilles ; en patois, cinquena.

Hab. les champs cultivés, les prairies, les pacages, le bord des chemins et des bois, dans tout le département.

Fl. mai-août.

10. POTENTILLA ANSERINA

Lin. sp. 710 ; Dec. fl. fr. 4, p. 455 ; Dreves et Hayne, chx. pl. d’Europe, t. 35 ; Cam. epit. , t. 758.

Racine brune, épaisse, un peu oblique. Tiges longues, de 2-4 dm, grêles, couchées-radicantes, un peu velues, à entrenœuds écartés. Feuilles ailées, à folioles nombreuses (15-25), oblongues, fortement dentées dans toute leur circonférence, à dents aiguës dirigées vers le haut, vertes et presque glabres en dessus, soyeuses-argentées en dessous, à intervalles garnis de folioles rudimentaires, entières ou incisées ; stipules des feuilles radicales scarieuses, lancéolées-acuminées ; celles des feuilles caulinaires incisées, engainantes. Fleurs grandes, jaunes, solitaires au sommet de pédoncules axillaires, allongés. Stipules calicinales, incisées ou entières, aussi longues que les sépales. Pétales ovales, beaucoup plus longs que le calice. Carpelles ovales, glabres, lisses, légèrement sillonnés sur le dos, très gros. Réceptacle velu.

Cette plante passe pour astringente, vulnéraire et dessicative. Elle est connue sous le nom vulgaire d’argentine ; en patois, patta-doussa.

Hab. les bords des bois, du Rhône, au Saint-Esprit ; les bords du canal, juillet Sylveréal, et probablement dans tout le département.

Fl. mai-juillet.

11. POTENTILLA RUPESTRIS

Lin. sp. 711 ; Dec. fl. fr. 4, p. 464 ; Jacq. aust. , t. 114 ; Clus. pann. , p. 431, ic.

Racine brune, épaisse, à souche rameuse. Tiges de 1-3 dm, dressées, rameuses-dichotomes au sommet, très velues. Feuilles radicales étalées en rosette, longuement pétiolées, à 5-7 folioles grandissant en remontant, ovales ou arrondies, doublement dentées presque dans tout leur contour ; la terminale pétiolulée, entière et atténuée à la base ; couvertes, sur les deux faces, de poils appliqués, luisants. Feuilles caulinaires sessiles, à 3 folioles. Stipules ovales-aiguës, entières ou peu dentées. Fleurs grandes, blanches, en panicule lâche. Stipules calicinales plus étroites et et plus courtes que les sépales. Pétales arrondis, légèrement échancrés au sommet, dépassant le calice. Carpelles rougeâtres, petits, ovales, légèrement ridés et carénés sur le dos, glabres. Réceptacle peu velu. Plante d’un vert sombre, très velue, un peu visqueuse.

Hab. les lieux pierreux des montagnes et les fentes des rochers, à l’Esperou, au Vigan, à l’Arche, près d’ Anduze.

Fl. avril-juillet.

12. POTENTILLA SUPINA

Lin. sp. 711 ; Dec. fl. fr. 4, p. 456 ; Clus. hist. 2, p. 107, fig. 2.

Racine grêle, fusiforme. Tiges longues, de 1-4 dm, très rameuses, presque glabres, couchées, non radicantes. Feuilles ailées, à pétiole allongé dans les inférieures, beaucoup plus court dans les supérieures, à 3-11 folioles peu velues, ovales ou oblongues cunéiformes, incisées-dentées ; celles des feuilles supérieures décurrentes. Stipules ovales-lancéolées, entières. Fleurs petites, d’un jaune pâle, solitaires sur des pédoncules axillaires assez courts, inclinés à la maturité. Stipules calicinales lancéolées, semblables aux sépales mais plus longues, entières, rarement dentées. Pétales ovales, cunéiformes, très légèrement échancrés, plus courts que le calice. Carpelles ovoïdes, petits, jaunâtres, ridés, glabres. Réceptacle velu.

Hab. les champs où l’eau a séjourné pendant l’hiver, aux bords de l’étang de Jonquières, aux bords du Rhône et dans les îles, à Beaucaire. (1)

Fl. juin-octobre.

13. POTENTILLA ARGENTEA

Lin. sp. 712 ; Dec. fl. fr. 4, p. 461 ; Cam. epit. , p. 760, ic. tabern. , t. 122, fig. 1.

Racine noirâtre, dure, pivotante, à souche courte, presque ligneuse, rameuse. Tiges de 2-4 dm, ascendantes ou étalées-couchées, raides, rougeâtres sous le coton blanc qui la couvre, rameuses supérieurement. Feuilles radicales longuement pétiolées ; les inférieures à pétiole peu allongé ; les supérieures sessiles, à 5 folioles étroites, oblongues, longuement atténuées vers la base, profondément incisées en lobes linéaires ; le terminal dépassant les latéraux, à bord repliés en dessous, vertes en dessus, blanches cotonneuses en dessous. Stipules étroites, acuminées, ordinairement entières rarement incisées. Fleurs jaunes, petites, disposées en corymbe lâche terminal. Stipules calicinales plus étroites un peu légèrement et un peu plus courtes que les sépales. Pétales légèrement échancrés, dépassant peu le calice. Carpelles petits, ovoïdes, ridés, glabres. Réceptacle velu.

Hab. les lieux secs, les bois, les bords le département.

Fl. mai-juillet.

des chemins, dans tout

14. POTENTILLA RECTA

Lin. sp. 711 ; Dec. fl. fr. 4, p. 457 ; Nestl. monogr. pot. , t. 6.

Racine brune, pivotante, à souche courte, rameuse, presque ligneuse. Tiges de 3-5 dm, plus ou moins robustes, raides, droites, rameuses supérieurement, souvent rougeâtres, couvertes de poils courts, glanduleux à leur entremêlés de poils plus longs, tuberculeux, très étalés. Feuilles d’autant plus brièvement pétiolées qu’elles s’approchent du sommet ; les inférieures à 5-7 ; les plus supérieures à 3 folioles oblongues, atténuées à la base, incisées-dentées presque dans toute leur circonférence, ciliées, garnies de poils couchés sur les laces ; l’inférieure nerviée. Stipules lancéolées, acuminées, entières, quelquefois dentées. Fleurs d’un jaune pâle, assez grandes, disposées en corymbe plus ou moins lâche ; celles qui naissent dans les bifurcations, solitaires sur leur pédoncule plus allongé que les autres. Stipules calicinales lancéolées, tantôt plus longues, tantôt un peu plus courtes que les sépales. Pétales obovales échancrés, plus grands que le calice. Carpelles ovoïdes, roux, ridés, entourés d’im rebord étroit, membraneux. Réceptacle velu.

Hab. les bois et les garrigues, les prés et les pacages, à Cygnan, Campagne, près de Nîmes, à Manduel, à Alais, à Bedouce, sur la route d Aujac.

Fl. mai-juillet.

15. POTENTILLA HIRTA

Lin. sp. 712, Dec. fl. fr. 4, p. 457 ; P. pilosa, Dec. fl. fr. 5, p. 540 ; P. pedata nestl. pot. , t. 7.

Racine dure, noirâtre, pivotante, à souche courte, rameuse, presque ligneuse. Tiges de 1-3 dm, nombreuses, droites ou le plus souvent ascendantes, très feuillées, rougeâtres, hérissées de longs poils blancs, plus ou moins abondants, ainsi que le reste de la plante. Feuilles radicales plus longuement pétiolées que celles de la tige, . dont le pétiole est d’autant plus court qu’elles s’approchent du sommet, à 5 folioles ; les plus supérieures à 3, étroites, oblongues, cunéiformes, incisées-dentées supérieurement, à 3-5 dents presque aiguës ; la terminale dépassant les autres. Stipules lancéolées, entières ou incisées. Fleurs grandes d’un jaune doré, disposées en corymbe presque lâche ; la centrale sur un pédoncule allongé, latéral. Stipules calicinales lancéolées, presque égales aux sépales mais plus étroites. Pétales obovales échancrés, plus grands que le calice. Carpelles ovoïdes, bruns, ridés, entourés d’un rebord étroit, membraneux. Réceptacle velu. Plante moins élevée et moins robuste que la précédente, à poils plus abondants, non entremêlés de poils courts, et à carpelles plus gros.

VAR. B, Angustifolia, Godr et Gren. fl, fr. 1, p. 534 ; P. angustifolia, Dec. fl. fr. 5, p. 540. Feuilles très étroites, à 3-5 dents au sommet.

Hab. les lieux secs, garrigues et bois, aux environs de Nîmes, à Campagne, à Bouquet, à Anduze.

Fl. mai-juillet.

4e gr. COMARET. — COMARUM. (Lin. gen. 638.)

Stipules calicinales 5. Sépales 5, colorés, alternant avec stipules. Pétales 5, plus courts que le calice. Étamines nombreuses. Styles latéraux, marcescents. Carpelles secs, lisses. Réceptacle hémisphérique, persistant, velu, spongieux. Graines pendantes. Plante vivace, herbacée, à feuilles pennées, à fleurs rouges incluses.

1. COMARUM PALUSTRE

Lin. sp. 718 ;Dec. fl. fr. 4, p. 469 ; Potentilla comarum, Lamk. ill. , t. 444.

Racines longues, rampantes, garnies de fibres nombreuses, à souche dure, brune. Tiges de 2-4 dm, ascendantes, pubescentes. Feuilles longuement pétiolées, à 5-7 folioles rapprochées au sommet du pétiole, oblongues, dentées en scie presque dans toute leur circonférence, à dents mucronulées, un peu coriaces, vertes en dessus blanchâtres et pubescentes sur les nervures en dessous. Stipules inférieures entièrement adhérentes au pétiole, vaginantes ; les supérieures libres à leur sommet. Fleurs disposées en cyme lâche, irrégulière, peu fournie. Stipules calicinales étroites, réfléchies ou étalées, beaucoup plus courtes que les sépales, larges, ovales-acuminés, rougeâtres. Pétales oblongs, acuminés, beaucoup plus courts que le calice. Carpelles roux, ovoïdes, lisses. Réceptacle velu.

Hab. les prairies tourbeuse, élevées à Gourdouse. près de Concoule.

Fl. juin-juillet.

5e gr. FRAISIER. — FRAGARIA. (Lin. gen. 633.)

Calice persistant, à 5 sépales et à 5 stipules calicinales. Pétales 5, ovales-arrondis. Etamines nombreuses. Carpelles secs, à style latéral marcescent, insérés sur un réceptacle arrondi ou conique, charnu-succulent, accru depuis la floraison, glabre, caduc à la maturité. Plantes herbacées, stolonifères, à feuilles trifoliolées, à fruit aromatique et agréable au goût.

1 Calice étalé ou réfléchi à la maturité VESCA
Calice applique contre le fruit COLLINA

1. FRAGARIA VESCA

Lin. sp. 709 ; Dec. fl. fr. p. 468 ; Lamk. ; 4, ill. 442 ; Dod. pempt. 672, fig. 2.

Racine brune, fibreuse. Souche à stolons nombreux. Tiges de 1-2 dm, souvent plus courtes que les feuilles, les dépassant rarement, nues ou garnies de 2 feuilles dont la supérieure est simple, couvertes, ainsi que les pétioles, de longs poils grisâtres, abondants, étalés. Feuilles à folioles ovales-arrondies ou oblongues-ovales, dentées à grosses dents, un peu plissées, velues-blanchâtres en dessous ; les latérales presque sessiles ; la centrale pétiolulée. Stipules oblongues-lancéolées. Fleurs blanches, peu nombreuses, disposées en cyme lâche. Calice étalé à la maturité, souvent réfléchi. Pétales plus longs que le calice. Pédicelles à poils presque appliqués. Fruit presque globuleux ou presque conique, rougeâtre. Carpelles roux, petits, ovoïdes, lisses, un peu carénés sur le dos, garnissant le réceptacle jusqu’ à la base.

Hab. les bois et les garrigues, les haies, dans tout le département.

Fl. avril-juin.

2. FRAGARIA COLLINA

Ehrh. beitr. 7, p. 26 ; Dec. fl. fr. 5, p. 5 43 ; Hayne arzng. 4, t. 30.

Racine brune, fibreuse, à souche à stolons rares ou nuls. Tiges de 1-2 dm, plus longues que les feuilles, nues ou munies d’une feuille florale unifoliolée, couvertes, ainsi que les pétioles et les pédicelles, de poils étalés, quelquefois dressés sur les pédicelles. Feuilles à folioles ovale s ou ovales-oblongues, plissées, surtout dans leur jeunesse, vertes et peu velues en dessus, couvertes, en dessous, de poils soyeux, couchés, argentés, dentées, à grosses dents ; la terminale plus courte que les autres ; les folioles latérales presque sessiles ; la centrale pétiolulée. Stipules des feuilles radicales, membraneuses ; celles des feuilles florales herbacées ; toutes lancéolées-acuminées. Fleurs blanches, peu nombreuses, disposées en cyme lâche. Calice appliqué sur le fruit. Pétales plus longs que le calice. fruit d’un rouge vif, oblong ou globuleux, rétréci à la base, un peu tenace au fond du calice. Carpelles roux, ovoïdes, lisses, n’ occupant pas la base du réceptacle.

Hab. les bois, les garrigues, les haies, dans tout le département.

Fl. avril-juin.

Les variétés de fraisiers que l’on cultive dans les jardins sont-si nombreuses, qu’il serait trop long de les énumérer ici avec quelques détails ; nous nous bornerons à citer le fraisier ananas, Frag. grandiflora ( Ehrh.), le plus généralement cultivé, qui se distingue par ses feuilles grandes, vertes, raides, presque glabres en dessus ; par les poils des pétioles et des pédoncules dressés, et par ses fruits très gros, à calice appliqué.

Les fraises ont une-odeur agréable et une saveur exquise ; elles sontt rafraîchissantes, apéritives, diurétiques et astringentes. Les racines et les feuilles de fraisier sont astringentes.

6e gr RONCE. — RUBUS. (Lin. gen. 632.)

Calice persistant, à 5 sépales dépourvus de stipules calicinales. 5 pétales. Étamines nombreuses. Style presque terminal. Carpelles nombreux4, pulpeux, renfermant une graine dure, ridée ; soudés, par leur base, en baie globuleuse sur un réceptacle conique, concave en dessous, facilement séparable du calice à la maturité. Arbrisseau à tiges sarmenteuses, armées d’aiguillons, à feuilles palmées ou pennées, à fleurs en panicule. Connus vulgairement sous le nom patois d’arounze ; leur fruit, sous ceux d’amoura de bouissoun ou de pétavin.

1 Fruit pubescent, rouge a la maturité IDÆUS
Fruit glabre, noir à la maturité 2
2 Calice dressé après la floraison 3
Calice réfléchi-après la floraison 4
3 Tiges de 5-15 dm ; fruit couvert d’une efflorescence glauque CÆSIUS
Tiges de 2-3 m ; fruit dépourvu d’efflorescence. GLANDULOSUS
4 Pétiole commun, presque plane en dessus, non canaliculé COLLINUS
Pétiole commun, plus ou. moins canaliculé 5
5 Plante très velue, glanduleuse HIRTUS
Plante non glanduleuse 6
6 Pétales échancrés au sommet NEMOROSUS
Pétales entiers ou dentelés au sommet 7
7 Fleurs en grappes serrées 8
Fleurs en grappes lâches 9
8 Pétales étroits. , dentelés au sommet TOMENTOSUS
Pétales larges, entiers au sommet DISCOLOR
9 Pétales oblongs, atténué à la base THYRSOIDEUS
Pétales orbiculaires, brusquement contractés en onglet court RHAMNIFOLIUS

1. RUBUS CÆSUS

Lin. sp. 706 ; Dec. fl. fr. 4, p. 474 ; Weih. et Nées, Rub. germ. , p. 102, t. 46, A.

Arbrisseau à tiges longues de 5-15 dm, presque cylindriques, ordinairement glauques, faibles, tombantes ou couchées, s’enracinant souvent à l’extrémité, garnies d’aiguillons très petits, faibles, non vulnérants, la plupart droits, portant, à leur partie inférieure, des rameaux fleuris, dressés, flexueux, un peu anguleux au sommet. Feuilles toutes à 3 folioles, veloutées en dessous ou presque glabres, doublement dentées ; les deux latérales presque sessiles, souvent bilobées inégalement ; la terminale plus grande, un peu cordiforme. Pétiole commun canaliculé, parsemé de petits aiguillons rares. Stipules lancéolées, acuminées, nerviées. Fleurs blanches, en panicules lâches, terminales ou axillaires. Pédoncules dresses. Pédicelles munis d’une bractée lancéolée à leur base. Calice tomenteux, grisâtre, inerme, parfois un peu glanduleux, à sépales ovales-lancéolés, acuminés, appliqués sur le fruit. Pétales ovales, échancrés, chiffonnés, étalés. Fruit d’un noir bleuâtre, couvert d’une efflorescence glauque, d’une saveur légèrement acide, composé de 6-8 carpelles gros.

VAR. A, Umbrosus, Wallr. Feuilles vertes, minces, presque glabres.

VAR. B, Agrestis, Weih. et Nées. Feuilles raides, plissées, veloutées, un peu grisâtres en dessous.

Cette plante, connue, ainsi que son fruit, sous le nom patois de pétavin est astringente, détersive, dessicative. Ses fruits, agréables au goût, sont astringents et rafraîchissants.

Hab. les champs cultivés, les vignes et les hermès, dans tout le département.

Fl. mai-août.

2. RUBUS NEMOROSUS

Hayn. arzn. 3, t. 10 ; R. corylifolius. Dec. fl. fr. 4, p. 475 ; R. dumetorum, var. sylvestris, Godr. monog. , p. 13.

Arbrisseau polymorphe, à tiges de 1-3 m, grêles ou robustes, un peu glauques, plus ou moins anguleuses, arrondies à la base, glabres ou pubescentes, non glanduleuses, à aiguillons rares ou nombreux, droits ou arqués au sommet, à base élargie, vulnérants, portant, à leur partie inférieure, des rameaux fleuris, dressés, arrondis à leur base, un peu anguleux au sommet, à feuilles ternées, souvent quinées à leur base, munis, surtout vers le sommet, d’aiguillons courts et courbés, rares ou abondants. Feuilles des tiges à 5 folioles ovales, acuminées, un peu cordiformes ; les deux moyennes un peu pétiolulées ; les deux inférieures presque sessiles, souvent lobulées extérieurement dans les feuilles à 3 folioles ; la terminale plus grande, longuement pétiolulée ; pubescentes en dessous, doublement dentées. Pétiole commun canaliculé, à aiguillons faibles et courbés. Stipules lancéolées. Fleurs blanches, plus rarement rosées, assez grandes, disposées en panicules lâches, terminales, simples ou un peu rameuses. Pédoncules dressés, épineux. Pédicelles souvent épineux, munis d’une bractée lancéolée à leur base. Calice tomenteux, grisâtre, à sépales ovales-acuminés, réfléchis après la floraison. Pétales ovales, échancrés, chiffonnés. Fruit noir, globuleux, formé de carpelles gros, peu nombreux, sans efflorescence.

Hab. les bois, à la Rougerie, près d’ Alzon, et probablement dans beaucoup d’autres localités du département.

Fl. mai-juillet.

3. RUBUS GLANDULOSUS

Bellard app. fl. ped. 24, Dec. fl. fr. 4, p. 474, et 5, p. 544 ; R. Bellardi, Weih et Nées, R. germ. , p. 27, t. 44.

Arbrisseau à tiges de 2-3 m, assez robustes, cylindriques, couchées, s’enracinant souvent à l’extrémité, striées, glanduleuses, à aiguillons grêles, droits ou arqués ; portant, à leur partie inférieure, des rameaux fleuris, allongés, dressés, flexueux, cylindriques à la base, anguleux au sommet, couverts de poils entremêlés de poils violets, glanduleux au sommet, et d’aiguillons très grêles. Feuilles toutes à 3 folioles, larges, ovales ou ovales-arrondies, molles, vertes sur les deux faces, pubescentes, veloutées en dessous ; la centrale brusquement acuminée, un peu cordiforme ; les latérales presque sessiles, lobulées extérieurement, doublement dentées. Pétiole commun non canaliculé, glanduleux et muni de petits aiguillons faibles, non courbés. Fleurs blanches ou rosées, disposées en panicules amples, lâches, feuillées inférieurement, à pédoncules étalés-dressés, velus-glanduleux, parsemés d’aiguillons droits. Calice tomenteux, vert, glanduleux et muni de petits aiguillons, à sépales ovales-lancéolés, longuement acuminés, bordés de blanc, appliqués contre le fruit. Pétales oblongs, échancrés, non chiffonnés: Fruit noir, luisant, subglobuleux, composé de carpelles petits, nombreux.

Hab. les bois, aux environs de Lanuejols, de Meyrueis.

Fl. juin-juillet.

4. RUBUS HIRTUS

Weih et Nées, Rub. germ. , p. 95, t. 43, Godr. monog. , p. 22 ; Godr. et Gren. fl. fr. 1, p. 543.

Arbrisseau à tiges de 1-2 m, assez robustes, arrondies à la base ; anguleuses supérieurement, striées, arquées-tombantes, velues, glanduleuses, à aiguillons assez forts, vulnérants, élargis à la base, droits, inclinés ou arqués, portant, à leur partie inférieure, des rameaux fleuris, dressés, arrondis à la base, un peu anguleux au sommet. , à feuilles ternées, rarement quinées à leur base, velus-glanduleux, parsemés d’aiguillons subulés, droits, inclinés. Feuilles des tiges à 3-5 folioles, vertes sur les deux faces ou cendrées-à la face inférieure, un peu raides, doublement dentées en scie, ovales ; les latérales pétiolulées, dilatées, souvent lobulées extérieurement ; la terminale acuminée, souvent un peu cordiforme. Pétiole commun, légèrement canaliculé vers la base, velu, glanduleux, à aiguillons grêles, droits ou arqués. Stipules linéaires-étroites. Fleurs blanches, disposées en panicules amples, lâches, feuillées intérieurement. Pédoncules étalés-dressés, velus-glanduleux, parsemés d’aiguillons droits. Pédicelles munis, à leur base, d’une bractée étroite, allongée. Calice tomenteux, vert, glanduleux et muni de petits aiguillons, sépales longuement acuminés, bordés de blanc, réfléchis après la floraison. Pétales oblongs, atténués à la base, entiers ou dentelés au sommet, non chiffonnés. Fruit noir, luisant, sans efflorescence, subglobuleux, composé de carpelles petits, nombreux.

Hab. les bois, à l’Esperou, à Lanuejols, à Salbous ; les haies, au Prunaret, à Aumessas.

Fl. juin-juillet.

5. RUBUS TOMENTOSUS

[Rubus canescens DC] Villd. sp. 2, p. 1083 ; Weih et Nées, Rub. germ. , p. 27, t. 8 ; R. canescens, Dec. H. monsp. , p. 13 9.

Arbrisseau à tiges de 1-2 m, plus ou moins robustes, arquées-tombantes, anguleuses, à faces planes intérieurement, canaliculées supérieurement, à aiguillons courts, ordinairement robustes, élargis à leur base, droits ou arqués, portant, à leur partie inférieure, des rameaux fleuris, dressés, allongés, anguleux-canaliculés, tomenteux, munis de glandes rares et d’aiguillons, soit arqués, soit crochus, à feuilles ternées très rarement, quelques unes quinées. Feuilles des tiges à 5 folioles obovales, inégalement dentées, pubescentes, verdâtres en dessus, parfois glabres, tomenteuses-blanchâtres en dessous ou souvent sur les deux faces ; la terminale ovale-aiguë, quelquefois obtuse ; les latérales pétiolulées, souvent ovales-arrondies et lobulées extérieurement. Pétiole commun, canaliculé, garni d’aiguillons crochus. Stipules étroites-linéaires. Fleurs blanches, assez petites, disposées en panicules serrées, allongées, couvertes de petits aiguillons. Pédoncules courts, étalés. Pédicelles munis, à leur base, d’une bractée lancéolée, étroite. Calice tomenteux-blanchâtre, ne portant ni glandes, ni aiguillons, à sépales ovales brièvement acuminés, réfléchis après la floraison. Pétales ovales-oblongs, atténués vers la base, chiffonnés, dentelés au sommet. Fruit petit, noir, dépourvu d’efflorescence, globuleux, composé de carpelles petits, nombreux.

Hab. les terrains incultes, les bords des vignes, les bois, aux environs de Nîmes, de Saint-Gilles, de Bouquet, de Manduel, de l’Esperou.

Fl. mai-juillet.

6. RUBUS COLLINUS

Dec. H. monsp. , p. 139, et fl. fr. 5, p. 545 ; Godr. et Gren. fl. fr. 1, p. 545.

Cet arbrisseau, très voisin du précédent, s’en distingue : par ses rameaux fleuris, arrondis à la base, puis anguleux, puis canaliculés au sommet, velus, non glanduleux, portant, vers la base, des feuilles à 5 folioles, dont les latérales oblongues-aiguës ; par ses pétioles presque pas canaliculés ; par ses fleurs un peu plus grandes ; par ses pétales ovales-orbiculaires, à onglet court, et, enfin, par ses fruits composés de carpelles plus gros et moins nombreux.

Hab. les lieux arides, au Vigan, Montdardier, l’Esperou, le bois de Salbous, Saint-Ambroix, Anduze, Alais, Manduel, la Chartreuse de Valbonne.

Fl. juin-juillet.

7. RUBUS DISCOLOR

Weih. et Nees, rub. germ. , p. 46, t. 20, God. et Gren. fl. fr. 1, p. 546 ; Godr. monog. , p. 25.

Arbrisseau à tiges de 1-3 m, robustes, fortement anguleuses dans toute leur longueur, striées, d’un brun violet, glabres ou un peu velues, souvent glauques, se ramifiant quelquefois au sommet, munies d’aiguillons robustes, rapprochés, vulnérants, élargis à leur base, crochus, placés sur les angles de la tige, portant, à la partie inférieure, des rameaux fleuris, dressés, anguleux au sommet, à feuilles, ou toutes à 3 folioles ou les inférieures à 5, munis d’aiguillons crochus, larges à leur base. Feuilles des tiges à 5 folioles glabres en dessus, couvertes, en dessous, d’un duvet blanc très court, coriaces, doublement dentées, ovales, élargies au sommet ; la terminale plus grande, acuminée, presque cordiforme les latérales pétiolulées. Pétiole commun, muni d’aiguillons crochus, presque aplani en dessus. Stipules très étroites. Fleurs blanches ou rosées, disposées en. panicules allongées, un peu lâches. Pédoncules étalés, pluriflores. Pédicelles munis de bractées. Calice tomenteux-blanchâtre presque sans aiguillons, à sépales ovales brièvement acuminés, réfléchis après la floraison. Pétales larges, obovales, entiers, chiffonnés pubescents à l’extérieur. Fruit globuleux assez gros, noir, dépourvu d’efflorescence, composé de carpelles petits, nombreux.

Cet arbrisseau est connu sous les noms patois de bouissoun, d’arounze de bartas ; les fruits, sous celui d’amoura de bouissoun ; ils ont une saveur douce, acidulée, qui est agréable, Ils sont astringents, diurétiques, rafraîchissants. Ses feuilles sont astringentes, détersives, dessicatives.

Hab. les bords des champs, des fossés et des chemins, dans tout le département.

Fl. juin-juillet.

8. RUBUS THYRSOIDEUS

[Rubus montanus Lib. ex Lej. ] Wimm. fl. von. schles. , p. 131, Godr. et Gren. fl. fr. 1, p. 547 ; R. fruticosus, Weih. et Nées, rub. . germ. , p. 24, t. 7.

Arbrisseau à tiges de 2-4 m, robustes, peu arquées, striées, anguleuses, canaliculées dans toute leur longueur, glabres, munies d’aiguillons forts, vulnérants, droits ou courbes-arqués, ‘ élargis à leur base, placés sur les angles, portant, à là partie inférieure, des rameaux fleuris, pubescents, non glanduleux, arrondis à leur base, anguleux au sommet, dressée, à feuilles à 3 et-5 folioles, à aiguillons crochus. Feuilles des, tiges vertes en dessus, couvertes, en dessous, d’un coton court et blanchâtre, à 5 folioles peu raides, à grosses nervures, à grosses dents profondes, oblongues, élargies au sommet, cunéiformes ; les latérales pétiolulées ; la terminale acuminée, un peu échancrée à la base. Stipules très étroites. Pétille commun, légèrement canaliculé en dessus, à aiguillons crochus, assez forts. Fleurs blanches en panicules étroites, allongées, un peu lâches. Pédoncules dressés. Calice cotonneux-blanchâtres, dépourvu de glandes et d’aiguillons, à sépales ovales, terminés en pointe courte et obtuse, réfléchis après la floraison. Pétales ovales, cunéiformes, dentelés au sommet, chiffonnés, un peu pubescents en dessous. Fruit arrondi, noir, dépourvu d’efflorescence, composé de carpelles assez gros, peu nombreux.

Hab. les bois, à Broussan, et probablement dans beaucoup d’autres localités du département.

Fl. juin-juillet.

9. RUBUS RHAMNIFOLIUS

Weih et Nées, rub. germ. , p. 21, t. 5 ; Godr. et Gren. fl. fr. 1, p. 548.

Arbrisseau à tiges anguleuses, canaliculée seulement dans sa partie supérieure, moins élevées et plus arquées que dans le précédent, dont il diffère, en outre : par ses folioles non cunéiformes, la terminale quelquefois ovale-arrondie, échancrée à la base ; par ses panicules moins étroites et plus fournies, à pédoncules plus étalés, et par ses pétales orbiculaires, à onglet court.

Hab. les haies, les bois, et les bords des champs et des chemins, à Saint-Nicolas, dans les Cévennes.

Fl. juin-juillet.

10. RUBUS IDÆUS

Lin. fl. suec. ed. 2e, p. 172 ; Dec. fl. fr. 4, p. 476 ; Fl. dan. , t. 788 ; Dod. pempt. , p. 743, fig. 1.

Arbrisseau de 1-2 m, à racines traçantes, à tiges dressées, un peu flexueuses, cylindriques, légèrement striées, très glauques, couvertes d’aiguillons faibles, droits, non vulnérants, à rameaux grêles, allongés, arqués, parsemés de petits aiguillons. Feuilles pennées, à 3-5 folioles ovales-aiguës, doublement dentées, à dents principales profondes, vertes et glabres en dessus, tomenteuses-argentées en dessous ; les latérales pétiolulées ; la terminale plus grande, souvent lobulée, acuminée, cordiforme. Fleurs petites, blanches, disposées en panicules lâches, peu garnies, axillaires et terminales, droites puis penchées. Calice tomenteux-blanchâtre, principalement sur les bords, aculéolé, à sépales lancéolés, longuement acuminés, étalés après la floraison, réfléchis à la maturité. Pétales étroits, oblongs, atténués à la base, entiers, presque de la longueur du calice, non chiffonnés, dressés. Fruit subglobuleux, odorant, d’une saveur agréable, rouge à sa maturité.

Cet arbrisseau est connu sous le nom de framboisier, et son fruit son fruit celui de framboise ; ses feuilles sont astringentes, détersives, dessicatives ; ses fruits sont rafraîchissants ; on les mange comme les fraises, on en fait des confitures et de l’eau de framboise.

Hab. les bois montagneux de toute la chaîne de l’Esperou.

Fl. mai-juin.

7e gr. ROSIER. — ROSA. (Lin. gen. 631.)

Calice urcéolé, resserré au sommet, à 5 divisions dont 3 pinnatifides, rarement toutes entières. Corolle très grande, caduque, à pétales imbriqués-contournés dans le bouton, en cœur renversé. Étamines nombreuses. Carpelles nombreux, monospermes, de forme irrégulière, soyeux, osseux, indéhiscents, renfermés dans le tube du calice, devenant charnu en mûrissant, garni intérieurement de poils raides, abondants. Styles saillants hors du tube du calice, libres et courts ou soudés en colonne allongée. Arbrisseaux à tige ordinairement chargée d’aiguillons droits ou courbés ; feuilles imparipennées, à stipules presque entièrement adhérentes à la base du pétiole.

1 Styles libres, plus courts que les étamines 2
Styles soudés en colonne, presque de la longueur des étamines 10
2 Divisions du calice décidément pinnatifides 3
Divisions du calice entières ou faiblement pinnatifides 6
3 Folioles doublement dentées 4
Folioles simplement dentées 5
4 Feuilles tomenteuses-cendrées en dessous, souvent sur les 2 faces ; fruit globuleux TOMENTOSA
Feuilles glabres ou pubescentes, vertes ou rougeâtres, très glanduleuses en dessous ; fruits non globuleux RUBIGINOSA
5 Sommet des tiges rougeâtre ; fruit globuleux RUBRIFOLIA
Sommet des tiges non rougeâtre ; fruit non globuleux CANINA
6 Divisions du calice décidément entières 7
Divisions du calice faiblement pinnatifides 9
7 Aiguillons droits 8
Aiguillons courbés RUBRIFOLIA
8 Folioles moyennes, elliptiques, à dents glanduleuses ALPINA
Folioles petites, ovales ou arrondies. à dents non glanduleuses PIMPINELLIFOLIA
9 Folioles d’un vert sombre en dessous, à dents acuminées, fortement denticulées TRACHYPHYLLA
Folioles d’un vert peu foncé en dessous, à dents ovales, souvent entières HYBRIDA
10 Styles soudés en colonne glabre 11
Styles soudés en colonne velue SEMPERVIRENS
11 Divisions du calice entières ou presque entières ARVENSIS
Divisions du calice décidément pinnatifides STYLOSA

1. ROSA TRACHYPHYLLA

Rau. énum. 124 ; Godr. et Gren. fl. p. 552.

Arbrisseau de 10-15 dm, à racine rampante, à tiges nombreuses, glabres, munies d’aiguillons rares, un peu arqués, élargis à leur base. Feuilles à 5 folioles, rarement à 7, coriaces, ovales-arrondies ou ovales-aiguës, glabres, d’un vert foncé en dessus, plus pâle en dessous, à dents très saillantes, acuminées, simples ou denticulées, peu glanduleuses. Stipules supérieures très larges, munies, sur leur bord, ainsi que les inférieures, de glandes peu nombreuses ; pétiole commun, portant des aiguillons crochus. Fleurs grandes, rosées ou blanches, réunies par 3 en corymbes, rarement solitaires ; pédoncules et tube du calice glabres ; divisions du calice pinnatifides, réfléchies après la floraison, caduques à la maturité. Styles libres, plus courts que les étamines. Fruit ovale ou globuleux ; carpelles sessiles. Les différences qui existent dans les individus de notre localité, et que nous venons de signaler, n’étant pas de caractères constants, nous n’avons pas cru devoir les séparer du rosa trachyphylla.

Hab. les bois et les buissons à Broussan, à Aulas, près du Vigan.

l. Juin.

2. ROSA HYBRIDA

Gaud. in ser. mel 1, p. 39 ; Godr. et Gren. fl. fr. p. 553 ; R. glandulosa, Bor. fl. cent. p. 139 ; Dec. fr. fr. 5, p. 539.

Arbrisseau de 10-15 dm, grêle, à aiguillons écartés, souvent géminés au bas des feuilles, droits, faibles, comprimés, à base allongée, étroite, à rameaux glabres ou très glanduleux. Feuilles à 5-7 folioles, ovales-arrondies ou aiguës, glabres ou pubescentes, et un peu pâles en dessous, doublement ou triplement dentées, à dents glanduleuses ; stipules glanduleuses sur les bords, à oreillettes divergentes ; pétioles souvent pubescents-glanduleux. Fleurs grandes, rosées, solitaires ou en corymbes peu fournis ; pédoncules et calices hispides-glanduleux ; divisions du calice pinnatifides ou entières, terminées par un appendice foliacé, réfléchies, après floraison. Styles libres, courts, glabres ou velus. Fruit arrondi droit.

Hab. les bois à Alais, à la Chartreuse de Valbonne.

Fl. juin.

3. ROSA PIMPINELLIFOLIA

Dec. prod. 2, p. 608 ; Godr. et Gren. fl. fr. 1, p. 553.

arbrisseau de 5-10 dm, à tiges rougeâtres, très rameuses, à aiguillons rares ou très nombreux, très inégaux, grêles, subulés ou sétacés, droits, rarement courbés, lorsqu’ils sont peu nombreux. Feuilles à 5-11 folioles, petites, arrondies ou ovales, pâles en dessous, glabres ou glanduleuses, simplement dentées, à dents non glanduleuses ; stipules étroites, semblables, a oreillettes divergentes, celles des feuilles florales quelquefois un peu plus larges. Fleurs blanches ou roses, à onglet jaune, odorantes, solitaires le long des rameaux ; les terminales souvent rapprochées ; pédoncules dressés, glabres ou hispides. Calice à tube glabre, à sépales entiers, lancéolés-acuminés, persistants, réfléchis après la floraison, redressés à la maturité, plus courts que la corolle. Styles libres, velus, plus courts que les étamines. Fruit globuleux-déprimé, coriace, d’un rouge noirâtre à la maturité.

VAR. B Intermedia Godr. et Gren. fl. fr. 1, p. 554 ; R. pimpinellœfolia Lin. sp. 703 ; Red. ros. 1, p. 83 et 85, ic. ; Clus. hist. p. 116, fig. t, 2. Aiguillons très nombreux ; pédoncules glabres.

VAR. C, Spinosissima Godr. et Gren. fl. fr. 1, p 554 R. spinosissima, Lin. sp. 705 ; Red. ros. 1, p. 102, ic. Aiguillons très nombreux, pédoncules hispides.

VAR. D, Adenophora Godr. et Gren. fl. fr 1, p. 554 ; R. myriacantha Dec. fl. fr. 4, p. 439 ; Red. ros. 3, p. 11, ic. Feuilles très glanduleuses en dessous et sur les dents ; pédoncules et calices très hispides glanduleux.

VAR. E, Aigualensis nob. Arbrisseau très peu élevé, tout glabre, à aiguillons rares ; les supérieurs droits, les inférieurs recourbés ; sépales réfléchis.

Hab. les lieux arides: la var. A, aux environs du Vigan ; la var. B, dans les bois de St-Nicolas et du Serre-de-Bouquet ; la var. C, à Campestre ; la var D, à Manduel ; la var. E, à l’Aigoual.

Fl. juin.

4. ROSA ARVENSIS

Huds. angl. ed. 2, p. 219 ; Dec. fl. fr. 4, p. 438 ; Red. ros. 1 p. 89, ic ; J. Bauh. 2, p. 44, fig. 1

Arbrisseau de 1-2 mètres, à rameaux allongés, arqués. Aiguillons disséminés, plus ou moins robustes courbés, élargis et comprimés à la base, presque égaux. Feuilles à 5-7 folioles, glabres, pâles en dessous, ovales, oblongues, ou arrondies, simplement dentées à dents larges, mucronulées, non glanduleuses; stipules oblongues-étroites, à oreillettes acuminées, non divergentes. Fleurs blanches, solitaires ou en corymbes ; sépales courts, ovales-lancéolés, entiers ou légèrement incisés, réfléchis après la floraison caducs à la maturité ; pédoncules glabres ou hispides. Styles soudés en colonne étroite, glabre , presque de la longueur des étamines. Fruit oblong ou globuleux, rouge à la maturité.

VAR. A, Prostrata ;R. prostrata Dec. cat. h. monspel. p. 138 et fl. fr. 5, p. 536. Tiges étalées sur le sol.

VAR. B, Bracteata Godr. et Gren. fl. fr. 1, p. 555. R. Bibracteata Dec. fl. fr. 5, p. 537. Tiges dressées ; pédoncules nombreux, en corymbe violacé, muni à la base de plusieurs bractées larges.

Hab. le long des bois à Alais, à Cavillargues (Gonnet) ; les rochers à Aulas, près du Vigan (Diomède). b Fl. juin.

5. ROSA SEMPERVIRENS

Lin. sp. 704 ; Dec. fl. fr. 4, p. 446, et 5, p. 533 ; Red. ros. 2, p. 15 ic. ; Dill. Elth. t. 246, fig. 318.

Arbrisseau de 1-2 mètres, grimpant à l’appui des arbres et des buissons, à rameaux allongés, arqués, glabres, à aiguillons disséminés, blanchâtres, très forts, recourbés, dilatés et comprimés à la base. Feuilles persistantes, à 5-7 folioles d’un vert foncé, luisant sur les 2 faces, quelquefois un peu pâle à la face inférieure, coriaces, glabres, ovales-lancéolées, acuminées, dentées en scie, à dents petites, mucronulées, non glanduleuses ; stipules assez amples, dentées, à oreillettes dressées ; pétiole commun, armé de petits aiguillons courbés. Fleurs moyennes, blanches, odorantes, disposées en corymbe terminal ; pédicelles et calices glanduleux, réunis presque en ombelle au sommet des pédoncules ; munis, à leur base, de bractées ovales-lancéolées, acuminées, glanduleuses sur les bords. Sépales ovales, brièvement acuminés, réfléchis, non persistants, beaucoup plus courts que la corolle. Styles soudés en colonne hérissée, un peu plus courts que les étamines. Fruit ovale ou globuleux, glabre ou glanduleux, dressé.

VAR. B, Microphylla Dec. cat. h. monsp. p. 138, et fl. fr. 5, p. 533. Tiges couchées, à folioles 3-4 fois plus petites que dans la var. A, à pédoncules ordinairement solitaires.

Hab. les haies au bord du Gardon, le long des bois à Alais, Anduze Saint-Ambroix, Alzon, le Vigan, Uzès, Manduel ; la var. B, Manduel, Poulx.

Fl. juin.

6. ROSA STYLOSA

Desv. journ. 1809, 2, p. 317, et 1813, p. 113, t. 1 l ; Dec. fl. fr. 5, p. 536.

Arbrisseau de 8-12 dm, à rameaux dressés, à aiguillons assez robustes, presque droits, à base peu dilatée et peu comprimée. Feuilles à 5-7 folioles ovales-arrondies ou aiguës, simplement dentées, non glanduleuses, à dents aiguës, d’un vert pale, un peu plus clair en dessous, pubescentes sur la surface inférieure ; stipules inférieures étroites ; les supérieures des rameaux fleuris plus larges, oreillettes dressées ; pétiole commun pubescent, muni de petits aiguillons. Fleurs blanches à onglet jaunâtre, odorantes-musquées, solitaires ou en corymbe ; pédoncules glabres ou hispides. Sépales légèrement pinnatifides, à appendice foliacé, réfléchis, non persistants, de la longueur des pétales. Styles soudés en colonne glabre, plus ou moins allongée. Fruit dressé ovale-oblong, glabre, rouge à la maturité.

Hab. les haies et le bord des bois dans tout le département.

Fl. juin.

7. ROSA ALPINA

Lin. sp. 703 ; Dec. fl. fr. 4, p. 446 ; Red, ros. 2, p. 111, ic. , . J. Bauh. 2, p. 39, fig. 2.

Arbrisseau de 6-10 dm à tiges rougeâtres, à aiguillons très rares, plus nombreux manquant entièrement sur les jeunes rameaux, droits ou légèrement penchés, presque pas comprimés ; à rameaux nombreux, dressés, peu allongés, un peu rougeâtres au sommet. Feuilles à 7-9, quelquefois 11 folioles, d’un vert clair, plus pâles en dessous, glabres, ovales, doublement dentées en scie, à dents acuminées glanduleuses ; stipules des rameaux florifères cunéiformes, à oreillettes dilatées au sommet, ciliées-glanduleuses ; pétiole commun, hispide-glanduleux ou glabre. Fleurs d’un rose décidé, solitaires, rarement géminées ; sépales entiers, persistants, dressés, souvent rougeâtres avec une bordure blanchâtre, lancéolés, terminés par un appendice foliacé, souvent plus long que la corolle ; pédoncules glabres ou hérissés-glanduleux, souvent munis d’une bractée à la base, recourbés avant la floraison, dressés pendant l’épanouissement, recourbés à la maturité. Fruit subglobuleux ou oblong, rouge à la, maturité.

VAR. A, Nuda Godr. et Gren. fl. fr. 1, p. 556. Arbrisseau entièrement glabre.

VAB. C, Intermedia Godr. et Gren. l. c. Pédoncules hérissés-glanduleux ; tube du calice glabre.

VAR. , D, Pyrenaica, B. pyrenaica Guan ill. 31, t. 19 ; Dec. fl. fr. 4, p. 446. Pédoncules et tube du calice hispides-glanduleux. Fruit ovale ou oblong.

Hab. le bord des bois à l’Esperou, sur la Lozère, commune de Concoule.

Fl. juin.

8. ROSA RUBRIFOLIA

Vill. dauph. 3, p. 549 ; Dec. fl. fr. 4, p. 445 ; Red. ros. l, p. 31, ic.

Arbrisseau de 2-3 mètres, plus ou moins rougeâtre dans toutes ses parties, recouvertes d’une poussière glauque, à aiguillons disséminés, dilatés et comprimés à la base, légèrement courbés-arqués, à rameaux dressés ou étalés, glabres. Feuilles à 5-7 folioles ovales ou oblongues, obtuses ou aiguës, glabres sur les deux faces, minces, simplement dentées, à dents très aiguës, dirigées vers leur sommet ; stipules supérieures des rameaux florifères oblongues, très amples ; les inférieures moins, à oreillettes divergentes : pétiole commun glabre, armé de petits aiguillons recourbés, Fleurs assez grandes, rouges, en corymbe ou rarement solitaires. Sépales entiers ou légèrement pinnatifides, glabres ou hispides-glanduleux, terminés par un appendice foliacé, plus long que la fleur, non persistante ; pédoncules dressés, courts, glabres, rarement hispides-glanduleux. Styles courts, libres, hérissés. Fruit globuleux, rouge à la maturité.

Hab. au bord de la grotte de Brama-Bioou, près de Camprieux, dans le bois de Longues-Feuilles, à Concoule et probablement sur toute la chaîne de l’Esperou.

Fl. juin.

9. ROSA CANINA

Lin. sp. 704.

Arbrisseau de 1-3 mètres, très rameux, à rameaux dressés ou étalés, à aiguillons des anciennes tiges robustes, dilatés et comprimés à la base, à pointe recourbée. Feuilles à 5-7 folioles ovales, oblongues ou arrondies, souvent acuminées, raides, glabres ou pubescentes, simplement ou doublement dentées, à dents étroites-acuminées, quelquefois un peu glanduleuses ; stipules supérieures dilatées, acuminées, dressées ; pétiole commun, glabre ou pubescent, armé de petits aiguillons recourbés. Fleurs odorantes, roses ou blanches, solitaires ou plus rarement en corymbe. Sépales pinnatifides, de la longueur de la corolle ou la dépassant, réfléchis après la floraison, caducs à la maturité, terminés par un appendice foliacé. Pédoncules et calices glabres ou hispides-glanduleux. Styles libres, courts, hérissés. Fruit ovale ou subglobuleux, dressé, d’un beau rouge à la maturité.

Ce rosier est connu sous le nom vulgaire d’églantier, de kinorrodon. VAR. A, Vulgaris. Pédoncule, tube du calice et feuilles glabres, folioles d’un vert luisant. R. nitens. Desv. journ. 1813, p. 114.

VAR. B, Dumetorum. Pédoncule et tube du calice glabres, pétioles pubescents, folioles pubescentes en dessous ou sur les deux faces. R. collina Dec. fl. fr. 4, p. 441.

Hab. : la var. A, dans les bois à Concoule ; la var. B, dans tout le département.

Fl. juin-juillet.

10. ROSA TOMENTOSA

Smith, fl. brit. 2, p. 539 ; Dec. fl. fr. 4, p 440 ; Red. ros. 2, p. 39 et 3, p. 63, ic.

Arbrisseau de 1-2 mètres ; rameaux dressés ou étalés, à aiguillons des anciennes tiges cylindriques-subulés, droits horizontaux, très peu dilatés à leur base, quelquefois très robustes, recourbés, comprimés et très dilatés à leur base. Feuilles à 5-7 folioles ovales ou oblongues, obtuses ou aiguës, doublement dentées, grisâtres-tomenteuses sur les deux faces, souvent moins en dessus, quelquefois glanduleuses en dessous ; stipules supérieures dilatées, acuminées, dressées, tomenteuses, ainsi que le pétiole commun. Fleurs roses plus ou moins foncées, solitaires ou en corymbes pauciflores. Sépales pinnatifides, réfléchis, caducs à la maturité, terminés par un appendice foliacé peu allongé. Pédoncule et tube du calice hispides-glanduleux. Fruit ovale, orangé, coriace et dressé à la maturité.

Hab. les haies et le bord des ruisseaux à St-Sauveur, à Concoule.

Fl. juin.

11. ROSA RUBIGINOSA

Lin. mant. 564 ; Dec. fl. fr. 4, p. 445 ; Red. ros. 1, p. 93 ; 2, 23 ; 3, p. 95 ; Jacq. fl. aust. t. 50.

Arbrisseau de 1-2 mètres, très rameux, touffu, à rameaux étalés, souvent rougeâtre au sommet, à aiguillons des anciennes tiges robustes, dilatés et comprimés à la base, recourbés, souvent mêlés avec d’autres plus courts et moins forts, presque droits. Feuilles à 5-7 folioles ovales ou arrondies, glabres ou pubescentes, couvertes inférieurement de glandes rougeâtres qui lui font exhaler, par le froissement, une odeur pénétrante de pomme de reinette, doublement dentées, à dents aiguës, ouvertes, ciliées-glanduleuses ; stipules planes, ciliées-glanduleuses, à oreillettes dressées ; pétiole commun hérissé-glanduleux, armé de petits aiguillons droits ou peu recourbés. Fleurs odorantes, d’un rose vif, solitaires ou en corymbe. Sépales pinnatifides, réfléchis, caducs avant la maturité, de la longueur de la corolle ; pédoncules plus ou moins hispides-glanduleux. Styles libres, courts. Fruit ovale ou elliptique, dressé, lisse, d’un beau rouge à la maturité.

VAR. B. sepium Godr. et Gren. fl. fr. 1 560 ; R, sepium Dec. fl. fr. 5, p. 538. — Pédoncule et tube du calice glabres ; feuilles aiguës atténuées à la base.

Hab. les bois et les bords des chemins dans tout le département.

Fl. juin-juillet.

En général, tous les rosiers sauvages du département, mais plus particulièrement celui-ci, portent le nom vulgaire d’églantier, en patois galancié, grata-quiou. Les fleurs de cette espèce sont purgatives ; leur sirop et la conserve qu’on prépare avec ses fruits sont astringents. Les excroissances, couvertes par des filaments touffus, roux, allongés, que l’on trouve souvent sur ses branches et qu’on désigne sous le nom de bedegar, proviennent de la piqûre d’un insecte. Elles sont employées contre les goitres et sont en outre détersives et apéritives. ornement, de nombreuses Le rosier est cultivé fréquemment, comme ornement, sous de nombreuses espèces ou variétés, parmi lesquelles nous citerons le R. centifolia (vulg. rosier à cent feuilles), R. muscosa (R. mousseuse), R. pomponia (R. pompon), R. damascena (R. de tous les mois), R. indica (R. du Bengale), etc.

8e gr. AIGREMOINE. — AGRIMONIA. (Lin. gen. 607.)

Fleurs hermaphrodites. Calice turbiné à 5 lobes persistants, resserrés, dressés après la floraison, à tube herbacé, endurci à la maturité, sillonné, hérissé, au sommet, d’épines inégales, subulées, crochues, persistantes. 5 pétales. 12-20 étamines, insérées avec les pétales sur le bord resserré de la gorge du calice. 2 ovaires à style terminal. 1-2 carpelles renfermés dans le tube du calice, monospermes, indéhiscents ; graines subcylindriques, ou planes du côté adhérent lorsqu’elles sont géminées. Plantes vivaces, herbacées, à feuilles alternes ailées avec impaire, interrompues à stipules adhérentes à la base du pétiole, à fleurs jaunes, en épi long et étroit, terminal, munies de bractées à leur base.

1 Feuilles tomenteuses en dessous EUPATORIA
Feuilles pubescentes et glanduleuses en dessous ODORATA

1. AGRIMONIA EUPATORIA.

Lin. sp. 643 y Dec. fl. tr. 4, p. 450 ; Lamk. ill. t. 409, fig. 1 ; Lob ic. 692, fig. 2.

Racine épaisse, brune, fibreuse. Tiges de 4-6 dm, droites, anguleuses, ordinairement simples, velues, souvent rougeâtres. Feuilles à 5-9 folioles ovales-oblongues, profondément dentées jusqu’à la base, à dents larges, velues en dessus, cotonneuses-grisâtres en dessous, entremêlées de folioles rudimentaires, entières ou dentées ; stipules foliacées, amples, embrassantes, profondément incisées-dentées. Fleurs jaunes en épi, allongé, dense au sommet, lâche à la base. Calice fructifère en cône renversé, à 10 sillons profonds, prolongés jusqu’à la base, à épines extérieures très étalées, pendant, ne renfermant ordinairement qu’un carpelle ; pédoncule dressé court, articulé vers son sommet, muni d’une bractée lancéolée à la base et de 2 plus petites, opposées à son articulation. Graines rousses, lisses, déprimées, avec une petite pointe centrale.

Cette plante est vulnéraire, astringente, apéritive, détersive, tonique.

Hab. les haies, les bords des bois et des chemins dans tout le département.

Fl. juin-septembre.

2. AGRIMONIA ODORATA

Mill. dict. n° 3 ; Dec. fl. fr. 4, p. 451 ; Barr. ic. 611.

Cette plante, très ressemblante avec la précédente, en diffère par sa racine rampante, par ses tiges plus élevées, par ses folioles pubescentes-glanduleuses et légèrement cendrées en dessous, très odorantes par le froissement, par le tube du calice renfermant 2 carpelles et dont les sillons sont moins profonds, ne se prolongeant pas jusqu’à la base.

Hab. les prairies et les bords des ruisseaux à Aumessas, près du Vigan. (M. Martin, docteur.)

Fl. juin-juillet.

9e gr. PIMPRENELLE. — POTERIUM. (Lin. gen. 1069.)

Fleurs polygames. Calice à 4 sépales caducs, à tube rétréci au sommet et à la base, où il est muni de 2-3 bractéoles, tétragone, plus ou moins réticulé-rugueux, endurci, renfermant 2 carpelles, rarement 3, séparés par des cloisons. Pétales nuls. Étamines 20-30 insérées sur la gorge du calice. Styles 2, rarement 3, terminaux, filiformes ; stigmates pénicillés. Fruit (tube du calice) à 2 graines, rarement à 3. Plantes vivaces, herbacées, à feuilles alternes imparipennées, à fleurs en épi subglobuleux ou ovale, très compacte ; fleurs supérieures fertiles ; les inférieures mâles et hermaphrodites.

1 Fruits à angles obtus, marginés ; les faces à rugosités peu profondes DICTYOCARPUM
Fruit à angles portant une crête tranchante ; les faces à rugosités profondes denticulées sur les bords MURICATUM
Fruits à angles portant une crête épaisse ; les faces à rugosités profondes obtuses, égalant ou dépassant la crête MAGNOLII

1. POTERIUM DICTYOCARPUM

[Poterium sanguisorba subsp. sanguisorba] Spach. pot. Ann. soc. nat. 1846 ; Godr. et Gren. fl. fr. 1, p. 562 ; P. sanguisorba Lin. sp. 1411 ; Lamk. ill. t. 777, fig. 1.

Racine pivotante ou rameuse, à souche courte, dure, brune. Tiges de 2-6 dm, dressées ou étalées, quelquefois couchées sur la terre, rameuses, anguleuses, fistuleuses, glabres ou velues vers la base, à rameaux allongés. Feuilles odorantes à 11-17 folioles pétiolulées, assez petites, ovales-arrondies ou oblongues, cordées ou tronquées à la base, glabres, à dents profondes, larges, la supérieure plus petite, glauques inférieurement. Fleurs herbacées ; les mâles à étamines beaucoup plus longues que les sépales, droites, puis pendantes. Sépales étalés, oblongs, obtus, souvent bordés de rouge. Styles rougeâtres, de la longueur des sépales. Fruits (tube du calice) presque sessiles, tétragones, atténués aux deux extrémités, à angles obtus, marginés sur les bords, à faces plus ou moins rugueuses ; graines pyriformes.

Hab. les champs cultivés, les prés et les bois dans tout le département.

Fl. mai-septembre.

2. POTERIUM MURICATUM

[Poterium sanguisorba subsp. balearica] Spach. pot. Ann. soc. nat. 1846, p. 36 ; Godr. et Gren. , fl. fr. 1 p. 563 ; P. sanguisorba. Lin. sp. 1411.

Fruit (tube du calice) tétragone, atténué aux deux extrémités, à angles portant une crête tranchante, entière, rarement denticulée ; à faces couvertes de rugosités profondes, denticulées sur les bords dépassés par les crêtes. Le reste comme la précédente.

Hab. les mêmes lieux dans tout le département, comme la précédente.

Fl. mai-septembre.

3. POTERIUM MAGNOLII

[Poterium verrucosum] Spach, pot. Ann. soc. nat. 1846, p. 38 ; Godr. et Gren. fl. fr. p. Magn. bot. Monspell. , p. , 563 205, Sub-pimpinella.

Fruit (tube du calice) tétragone, atténué aux deux extrémités, à angles portant une crête épaisse, profondément crénelée, à faces couvertes de tubercules épais, obtus, tronqués, souvent percés au sommet, égalant ou dépassant les crêtes. Le reste comme les deux précédentes.

Hab. les champs cultivés et les terrains arides aux environs de Nîmes Villeneuve-lez-Avignon, Fournès, bois de Cygnan, de Broussan, de Campagne, près Nîmes.

Fl. mai-septembre.

La pimprenelle est connue, dans le pays, sous le nom patois de pimpanella. Elle est cultivée dans les jardins pour assaisonner la salade et la rendre agréable au goût. Elle passe pour vulnéraire astringente, et est considérée comme un bon fourrage pour les bœufs et les brebis elle répugne aux chevaux à cause de son amertume trop forte.

10e gr. SANGUISORBE. — SANGUISORBA. (Lin. gen. 146.)

Fleurs hermaphrodites. Calice à 4 sépales colorés, caducs, à tube tétragone, à angles ailés vers le sommet, atténué à la base, où il est muni de 2-3 bractéoles. Pétales nuls. Etamines 4, opposées aux sépales et insérées sur la gorge du calice. Style solitaire terminal ; stigmate en tète, papilleux ou brièvement pectiné. Carpelle unique, renfermé dans le tube du calice endurci en forme de capsule. Graines pyriformes. Plante vivace, herbacée, à feuilles alternes, imparipennées, à fleurs disposées en épi très compacte, ovale ou oblong.

1. SANGUISORBA OFFlCINALIS

Lin. sp. 169 ; Dec. fl. fr. 4, p. 450 ; Lamk. ill. t. 85 ; Dod. pempt. p. 105, fig. 2.

Racine noirâtre, rampante, à souche épaisse, dure, rameuse. Tiges de 3-7 dm, droites ou ascendantes, raides, un peu anguleuses, peu feuillées et rameuses supérieurement, glabres. Feuilles glabres, à 7-13 folioles, coriaces, d’un vert luisant en dessus, glauques en-dessous, oblongues, cordiformes, pétiolulées, régulièrement dentées, quelquefois munies à leur basé de 2 stipelles ; stipules foliacées. Fleurs d’un pourpre foncé, en épi à l’extrémité de pédoncules allongés. Bractées linéaires-aiguës, de la longueur des fleurs ou les dépassant. Calice à sépales oblongs. Etamines égales aux sépales. Fruit (tube du calice) lisse sur les faces.

Cette plante a les mêmes vertus que la pimprenelle.

Hab. les prairies humides et tourbeuses, au Caylar, à Candilhac, près Nîmes, à Concoule, à l’Esperou, au Vigan.

Fl. juin-septembre.

11e gr. ALCHÉMILLE. — ALCHEMILLA. (Tourner. inst. t. 289.)

Fleurs hermaphrodites. Calice tubuleux, contracté au sommet, divisé en 4 lobes intérieurs et 4 extérieurs plus petite, soudés avec le tube du calice, alternant avec les intérieurs. Pétales nuls. Etamines 1-4 insérées sur le calice. Style court inséré à la base du carpelle ; stigmate eh tête. Carpelles 1-2 renfermés dans le tube du calice persistant. Graines pyriformes. Plantes annuelles ou vivaces, herbacées, à feuilles palmatilobées, à fleurs en corymbes terminaux ou axillaires, ou en fascicules sessiles.

1 Fleurs en fascicules sessiles, opposés aux feuilles ARVENSIS
Fleurs en corymbes terminaux ou latéraux 2
2 Feuilles argentées-soyeuses en dessous, à lobes très profonds ALPINA
Feuilles vertes sur les deux faces, à lobes peu profonds VULGARIS

1. ALCHEMILLA ALPINA

Lin. sp. 179, var. A. ;Dec. fl, fr. 4, p. 452 ; Camer. epit. p. 909, ic.

Racine assez grosse, d’un brun rougeâtre. , à souche épaisse, presque ligneuse, brune. Tiges nombreuses, droites, ascendantes ou étalées, simples ou peu rameuses supérieurement, pubescentes. Feuilles radicales longuement pétiolées, à 5-7 lobes très distincts, disposés en forme de digitation, ovales-oblongs, atténués à la base, dentés au sommet, verts en dessus, couverts en dessous de poils abondants couchés, argentés, soyeux ; les caulinaires presque sessiles ; stipules tubuleuses. Fleurs herbacées brièvement pédicellées, petites, nombreuses, disposées par petits corymbes sessiles ou presque sessiles, étagés aux extrémités des tiges et des rameaux et formant un épi interrompu Lobes intérieurs du calice beaucoup plus longs et plus larges que les lobes extérieurs.

Hab. les pacages de l’Aigoual et de toute la chaîne de l’Esperou, de la Lozère, commune de Concoule. Fl. juin-août.

2. ALCHEMILLA VULGARIS

Lin. sp. 178 ; Dec. fl. fr. 4, p. 451 ; Lamk. ill. t. 86, fig. 1.

Racine grosse, brune, profonde, garnie de libres, à souche brune, épaisse, presque ligneuse. Tiges de 1-3 dm, grêles, cylindriques, dressées ou ascendantes, rameuses, glabres ou velues ainsi que les pétioles, à poils étalés. Feuilles glabres ou pubescentes, nerveuses en dessous, plissées, réniformes, à 5-9 lobes, arrondis supérieurement, peu profonds, dentés, à dents ovales, mucronulées, bordées de poils courts ; les radicales à pétioles très allongés ; les caulinaires presque sessiles. Stipules vaginales ; les inférieures scarieuses, entières ; les supérieures foliacées, dentées, à tube court, évasé. Fleurs d’un jaune verdâtre, petites, disposées en petits corymbes, au sommet des tiges et des rameaux. Lobes intérieurs du calice ovales, presque égaux avec les extérieurs ; tube campanule un peu hérissé, à 8 nervures longitudinales.

Cette plante, connue vulgairement. sous le nom de pied-de-lion, est vulnéraire et astringente.

VAR. B, Subsericea Godr. et Gren. fl. fr. 1, p. 565 ; A. vulgaris, var. B. ; Hybrida Dec. fl. fr. 4, p. 451. Feuilles couvertes de poils soyeux.

Hab. les pacages et les bois au Vigan, à l’Esperou, Alzon.

Fl. mai–août.

3. ALCHEMILLA ARVENSIS

Scop. carn. 1, p. 115 ; Dec. fl. fr. 4, p. 453 ; Aphanes arvensis Lin. sp. 179 ; Lamk. ill. t. 87 ; col. ecphr. 1, t. 146.

Racine grêle, fibreuse, brune ou rougeâtre. Tiges nombreuses, de 6-15 dm, ascendantes ou étalées, simples ou rameuses, pubescentes, feuillées jusqu’au sommet. Feuilles pubescentes atténuées en pétiole court, divisées en 3 lobes cunéiformes, divisés en 3-5 segments ; les radicales desséchées ou manquant lors de la floraison ; stipules foliacées, incisées, en tube embrassant le fascicule de fleurs. Fleurs très petites, verdâtres, réunies en glomérules sessiles, opposés aux feuilles, alternes jusqu’au sommet des tiges. Calice à lobes intérieurs ovales, les extérieurs ne formant que de très petites dents ; à tube court, évasé, hérissé. Graines brunes, pyriformes, comprimées.

Hab. les champs cultivés ou incultes, sur les vieux murs, dans tout le département. (1)

Fl. mai-juillet.

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