XXXVIIe FAM. POMACÉES. — POMACEÆ. (Barthl. ord. p. 399 ; Rosacearum trib. 1. Juss. gen. 334.)

Dans la nouvelle classification, les Pomacées sont intégrées aux Rosacées.

Fleurs hermaphrodites régulières. Calice à tube campanulé ou urcéolé, charnu à la maturité, à 5 sépales soudés à leur base, en tube adhérent à l’ovaire, persistants ou caducs. Corolle à 5 pétales caducs, imbriqués dans le bouton, insérés avec les étamines à la gorge du calice. Etamines 20-30 libres. Ovaire à 2-5 loges, bi-polyspermes. Styles 5 ou moins par avortement, libres ou soudés à leur base ; stigmate simple. Fruit charnu ou pulpeux, couronné par le calice ou par la cicatrice qui est restée après sa chute, à éloges ou moins par avortement, monospermes ou bispermes, rarement polyspermes. Endocarpe membraneux ou cartilagineux, s’entr’ouvrant du côté interne, ou bien osseux, partagé en loges indéhiscentes, séparées à la maturité (nucules). Graines ascendantes. Arbres ou arbrisseaux inermes ou rarement épineux, à bourgeons écailleux, à feuilles éparses-ou fasciculées, simples rarement ailées, à stipules libres, souvent caduques, à leurs en grappes peu fournies, en corymbes on en forme d’ombelle. Fruit souvent édule.

1 Fruit à noyaux 2
Fruit à pépins 4
2 Sépales foliacés ; fleurs solitaires MESPILUS
Sépales courts, fleurs corymbes 3
3 Noyaux du fruit saillants au-dessus du
disque
COTONEASTER
Noyaux du fruit non saillants CRATÆGUS
4 Fruit cotonneux à 10-15 graines dans chaque loge CYDONIA
Fruit glabre au moins à la maturité, à 1-2 graines dans chaque loge 5
5 Pétales lancéolés-allongés ; fruit d’un noir bleuâtre à la maturité AMELANCHIER
Pétales arrondis ; fruit rougeâtre, rouge ou jaunâtre à la maturité 6
6 Fleurs en corymbe rameux multiflore SORBUS
Fleurs fasciculées, ombelliformes PYRUS
1er gr. NÉFLIER. — MESPILUS. (Lin. 625 en partie.)

Calice à 5 sépales foliacés, persistants. Pétales 5 arrondis. Styles 5 libres. Fruit arrondi-déprimé, couronné par les sépales accrus, connivents, à sinus arrondis autour d’un disque ombiliqué, aussi large que sa surface, à 5 loges convexes extérieurement, contenant chacune un noyau monosperme très dur. Arbre, ou arbrisseau épineux, à fleurs solitaires, à feuilles entières.

1. MESPILUS GERMANICA

Lin. sp. 684 ; Dec. fl. fr. 4, p. 434 ; Lamk. ill. t. 435, fig. 1 ; Dod. pempt. p. 801, fig.

Arbre médiocre ou arbrisseau tortueux, à rameaux un peu épineux, pubescents dans leur jeunesse. Feuilles velues en dessous, oblongues-obtuses ou un peu acuminées, finement denticulées, à pétiole court ; stipules caduques ; Fleurs grandes. , blanches, solitaires, terminales, brièvement pédonculées, à bractées linéaires persistantes. Calice tomenteux à la floraison, à sépales plus longs que le tube, égalant ou dépassant les pétales concaves un peu ondulés. Fruit gros, d’un brun rougeâtre, pubescent, charnu, très âpre, pulpeux à la maturité, édule, connu sous le nom de nèfle ; il est un peu astringent.

Hab. les bois à Euzet, au Serre-de-Bouquet, à l’Esperou, au Vigan.

Fl. mai ; fr. septembre.

2e gr ALISIER. — CRATÆGUS. (Lin. gen. 622.)

Calice persistant, à 5 sépales courts, étalés ou réfléchis sur le fruit, à tube urcéolé. Pétales 5 orbiculaires, ouverts. Styles 1-5. Fruit pulpeux, ovale ou subglobuleux, couronné par les lobes du calice, ombiliqué au centre d’un disque rétréci, à 1-5 loges renfermant chacune un noyau osseux monosperme.

1 Feuilles et jeunes rameaux glabres ; fruit de la grosseur d’un pois 2
Feuilles pubescentes, jeunes rameaux velus-tomenteux ; fruit 2-3 fois plus gros qu’un pois AZAROLUS
2 Fruit à 2-3 noyaux OXYACANTHA
Fruit à un seul noyau MONOGYNA

1. CRATÆGUS OXYACANTHA.

Lin. sp. 683 ; Mespilus oxyacanthoides Dec. 17. fr. 4, p. 433 ; Jacq. austr. t. 292, fig. 2.

Arbrisseau touffu, très épineux, rarement arbre. Feuilles pétiolées, glabres, pubescentes sur les bords, raides, d’un vert luisant en dessus, souvent glauques en dessous, obovales, cunéiformes, à 3-7 lobes plus ou moins profonds, dentés ou incisés supérieurement ; pétioles pubescents ; stipules foliacées, dressées, en forme de faux, fortement dentées extérieurement, entières sur les rameaux fleuris. Fleurs blanches, odorantes, quelquefois rosées, pédicellées, disposées en corymbes rameux, latéraux, à bractées caduques ; pédoncules glabres. Sépales ovales-aigus, glabres, très étalés. Pétales arrondis, concaves, brièvement et brusquement onguiculés. Styles 2-3. Fruit mûr de la grosseur d’un pois, subglobuleux, d’un rouge plus ou moins foncé, farineux-pulpeux, d’une saveur fade, renfermant 2-3 noyaux.

Cet arbrisseau, connu sous le nom vulgaire d’aubépine, en patois, de peiretié, d’aubrespin, est employé pour former des haies.

Hab. les bords des fossés, des bois et des chemins dans tout le département.

Fl. mai, fr. septembre-octobre.

2. CRATÆGUS MONOGYNA

Jacq. austr. t. 292, fig. 1 ; Mespilus oxyacantha Dec. fl. fr. 4, p. 433.

Cet arbrisseau a l’aspect et le port du précédent ; il en diffère par ses feuilles à lobes plus nombreux, plus profonds et plus aigus, par ses calices pubescents, à sépales lancéolés-acuminés, réfléchis sur le fruit qui ne renferme qu’un seul noyau, et par sa floraison, qui a lieu quinze jours plus tard.

Hab. les mêmes lieux et porte les mêmes noms vulgaires que le précédent.

Fl. avril.

3. CRATÆGUS AZAROLUS

Lin. sp. 683 ; Mespilus azarolus Dec. fl. fr. 4, p. 434 ; J. Bauh. hist. 1, p. 67.

Arbrisseau ou arbre de 6-7 m, à écorce grisâtre, à branches peu épineuses, irrégulières, rameaux jeunes velus-cotonneux. Feuilles pétiolées, pubescentes, cotonneuses à la base du pétiole, cunéiformes élargies au sommet, à 3-5 lobes profonds, entiers, ou à 1-3 dents au sommet. Fleurs blanches en corymbes rameux latéraux et terminaux. Calices et pédoncules cotonneux. Sépales triangulaires aigus, réfléchis sur le fruit. Pétales ovales arrondis, concaves brusquement et brièvement onguiculés. Styles 1-2. Fruits mûrs rouges ou jaunâtres, pulpeux, d’une saveur acidulée très agréable, ovales, 2-3 fois plus gros qu’un pois, à 1-2 noyaux.

Le fruit de cet arbre est connu sous le nom vulgaire d’azerole, en patois, rougeirola, poumetta de dous clossés. Il est édule ; on le vend publiquement dans les marchés, où il est

recherché pour en faire confiture très une agréable.

Hab. les bois aux environs de Nîmes, notamment à Vaqueirole.

Fl. mai, fr septembre.

3e gr. COTONEASTER. — COTONEASTER. (Medik. Dec. prod. 2, p. 632.)

Fleurs souvent polygames. Calice turbiné, à 5 sépales courts, dressés. Pétales 5, droits. Étamines de la longueur des sépales. Styles 2-5 courts. Fruit charnu turbiné, contenant 2-5 noyaux osseux adhérents entre eux, saillants, à nu, au-dessus du tube, épineux, à feuilles entières du calice. Arbrisseaux inermes ou épineux à feuilles entières ou crénelées, à fleurs en corymbe, solitaires ou ternées.

1 Fleurs à 5 styles, arbrisseau épineux PYRACANTHA
Fleurs à 2-3 styles, arbrisseau inerme 2
2 Calices et pédoncules glabres VULGARIS
Calices et pédoncules cotonneux TOMENTOSA

1. COTONEASTER. PYRACANTHA

Spach hist. veg. phan. 2, p. 73 ; Godr. et Gren. fl. fr. 1, p. 568 ; Mespilus pyracantha Lin. sp. 685 ; Dec. fl. fr. 4, p. 434 ; Barr. ic. 874.

Arbrisseau de 1-1,5 m, épineux, à écorce d’un brun rougeâtre, à rameaux nombreux, rapprochés en buisson. Feuilles ovales ou lancéolées, à pétiole court, crénelées, persistantes, coriaces, luisantes en dessus, pâles, nerveuses en dessous et quelquefois pubescentes, surtout dans leur jeunesse. Fleurs blanches en corymbes rameux, très rapprochés, terminaux et latéraux. Calice turbiné, à sépales obtus, velu ainsi que les pédoncules et les pédicelles. Pétales arrondis, concaves, entiers, plus longs que les sépales et de la longueur des étamines. Styles 5. Fruit globuleux dressé, d ‘un rouge vif à la maturité, couronné par les sépales, contenant 5

noyaux.

Cet arbrisseau, connu sous le nom de buisson ardent, est fréquemment cultivé pour agrément.

Hab. spontané dans les bois et les haies à St-Jean-du-Pin, près d’ Alais, à Bouquet.

Fl. mai, fr. septembre.

2. COTONEASTER VULGARIS

Lindl. trans. linn. soc. 13, p. 101 ; Mespilus cotoneaster Lin. sp. 686 ; Dec. fl. fr. 4, p. 435 ; Clus. hist. 1, p. 60, fig. 2.

Arbrisseau de 5-6 dm, à écorce d’un brun rougeâtre, non épineux, tortueux. Feuilles ovales un peu aiguës, arrondies à la base, très entières, vertes, glabres en dessus, lâchement tomenteuses-blanchâtres en dessous, à pétiole court. Fleurs d’un blanc verdâtre, solitaires, géminées jau rarement ternées, axillaires, à pédoncule plus court que la feuille, un peu pubescent, dressé puis courbé. Calice glabre, à sépales larges, obtus, munis d’une petite bractée rouge à la base. Pétales ovales, . concaves, dépassant peu les sépales. Styles ord13. Fruits ovales ou globuleux, de la grosseur d’un pois, glabres, d’un rouge sombre, réfléchis à la maturité, contenant 3 noyaux.

Hab. contre les rochers à l’Aigoual, l’ Hort de Diou, la Lozère, près Concoule.

Fl. mai-juin, fr. août.

3. COTONEASTER TOMENTOSA

Lindl. trans. linn. soc. 13, p. 101 ; Mespilus eriocarpa Dec. fl. fr. 5, p. 532.

Cet arbrisseau diffère du précédent, auquel il ressemble beaucoup, par son port plus élevé, par, ses feuilles plus grandes, pubescentes en dessus, moins blanches en dessous, par ses calices et pédoncules velus-tomenteux ; par ses fleurs plus nombreuses, réunies en corymbes dressés, et par ses fruits un peu plus gros, non réfléchis.

Hab. dans les bois de la Roquette, à Corconne et sur la Lozère, près Concoule.

Fl. mai, fr. août.

4e gr. COGNASSIER. — CYDONIA. (Tournef. inst. p. 632, t. 405.)

Calice à 5 sépales foliacés, dentés en scie, réfléchis, persistants ; tube campanulé. Pétales 5, ovales-arrondis. Etamines dressées. Styles 5. Fruit charnu, pyriforme, cotonneux, ombiliqué au sommet et surmonté par les sépales accrus, à 5 loges à cloisons cartilagineuses, contenant chacune 10-15 graines mucilagineuses. Arbre ou arbrisseau non épineux, à feuilles entières, à fleurs solitaires.

1. CYDONIA VULGARIS

Pers. syn. 2, p. 40 ; Pyrus cydonia Lin. sp. 687 ; Dec. fl. fr. 4, p. 430 ; Jacq. aust. t. 342 ; Lob. ic. p. 152.

Arbrisseau ou arbre de 4-5 mètres, à écorce brune, à tronc et rameaux tortueux ; les plus jeunes pubescents, rameux dès la base, lorsqu’il croît en haie. Feuilles à pétiole court, ovales ou oblongues, très entières, arrondies ou légèrement cordiformes à la base, obtuses ou un peu acuminées an sommet, pubescentes en dessus, tomenteuses-blanchâtres en dessous ainsi que les pétioles, les pédoncules et les calices ; stipules membraneuses lancéolées, glanduleuses sur les bords, caduques. Fleurs grandes, blanches et rosées, solitaires, brièvement pédonculées. Calice à sépales ovales-lancéolés aigus, dentés-glanduleux. Pétales oblongs, échancrés, deux fois plus longs que les étamines, cotonneux à l’onglet. Styles cotonneux. Fruit très gros, couvert d’un coton très épais dans leur jeunesse, jaune et odorant à la maturité, d’une saveur âpre. Bractées petites, glanduleuses, caduques.

Cet arbre est connu sous le nom patois de coudounié ; il est souvent employé pour former des haies. Son fruit est astringent, stomachique ; on en fait des confitures et des liqueurs ; le mucilage des graines, dissous dans l’eau, est très adoucissant.

Hab. cultivé dans les jardins et subspontané dans les haies dans tout le département.

Fl. mai, fr. septembre.

5e gr. POIRIER. — PYRUS. (Lin. gen. 626.)

Calice urcéolé, à 5 sépales. Pétales 5 arrondis. Styles 5. Fruit pyriforme ou subglobuleux, charnu, surmonté par les sépales persistants, à 5 loges, à cloisons cartilagineuses, contenant, chacune, 1-2 graines. Arbres épineux à l’état sauvage, à feuilles simples, à fleurs disposées en bouquets ombelliformes.

1 Styles soudés à la base ; fruits ombiliqués à l’insertion du pédoncule 2
Styles libres ; fruits non ombiliqués à l’insertion du pédoncule 3
2 Pédoncules et calices glabres ou pubescents ; fruits acerbes ACERBA
Pédoncules calices et cotonneux ; fruits doux MALUS
3 Pétales glabres sur l’onglet ; limbe des feuilles environ de la longueur du pétiole COMMUNIS
Pétales pubescents sur l’onglet ; limbe des feuilles beaucoup plus long que le pétiole AMYGDALIFORMIS

1. PYRUS COMMUNIS

Lin. sp. 686 ; Dec. fl. fr. 4, p. 430 ; Duh. ed. nouv. 6, t. 59.

Arbre élevé, pyramidal, à écorce lisse et rougeâtre sur les jeunes rameaux, terminés par une épine dans leur vieillesse. Feuilles ovales ou oblongues, finement dentées ou crénelées, un peu plus longues que le pétiole, pubescentes ou cotonneuses en dessous, plus tard glabres, luisantes, coriaces. Fleurs assez grandes, blanches, longuement pédicellées, réunies en faisceaux feuilles à leur base ; pédicelles cotonneux ou glabres ainsi que les calices. Pétales glabres sur l’onglet. Styles libres, un peu pubescents à la base, aussi longs que les étamines, Fruit glabre, petit, sphérique ou atténué vers sa base, très âpre.

Cette espèce est le type des innombrables variétés qui sont cultivées dans nos jardins, et qui nous fournissent des fruits plus ou moins gros et d’une saveur très agréable.

Le bois du poirier est rougeâtre, il est employé par les tourneurs et les ébénistes ; ses fruits servent à faire une liqueur fermentée, connue sous le nom de poirée.

VAR. A, Achras wallr. sched. 213. Fruit prolongé sur le pédoncule.

VAR. B, Pyraster wallr. l. c. Fruit arrondi à la base.

Hab. : la var. A, sur le plateau de Blandas dans les environs d’ Alzon, du Vigan et de Lanuejols ; la var. , B, dans les bois, au Serre-de-Bouquet.

Fl. avril-mai, fr. septembre.

2. PYRUS AMYGDALIFORMIS

[Pyrus spinosa Forssk] Vill. cat. Strasb. 322 ; Dec. fl. fr. 5, p. 531.

Arbre de 3-5 mètres à écorce cendrée ou un peu rougeâtre, à , rameaux courts, épineux. Feuilles oblongues-lancéolées, étroites, obtuses ou aiguës, épaisses, très entières ou légèrement denticulées, 2-5 fois plus longues que le pétiole, pubescentes en dessus, blanchâtres-cotonneuses en dessous, dans leur jeunesse, à la fin glabres ou presque glabres, coriaces. Fleurs blanches en corymbes latéraux et terminaux, composés de 6-12 fleurs à pédicelles cotonneux, 3-4 fois plus longs qu’elles, munies, vers leur base, de bractées caduques. Calice tomenteux. Pétales ovales ou arrondis, pubescents sur l’onglet. Styles libres, plus courts que les étamines, laineux à la base. Fruit petit, presque globuleux, plus ou moins prolongé sur le pédoncule, d’une saveur très acerbe.

VAR. B, Heterophylla. nob. Rameaux couverts de feuilles finement dentées, simples et à 3 lobes, dont le supérieur beaucoup plus grand.

Ce poirier est connu dans le pays sous le nom patois de perussas.

Hab. : la var A à Alais, St-Ambroix, Anduze, Montfrin, les bois de St-Nicolas, le long du Gardon ; la var. B, à Villeneuve-lez-Avignon.

Fl. avril-mai, fr. septembre.

3. PYRUS MALUS = Malus sylvestris

Lin. sp. 686 ; Dec. prod. 2 p. 635 ; Godr. et Gren. fl. fr. 1, 571.

Arbre de 4-5 mètres, à racine rameuse robuste, à rameaux épineux, à feuilles ovales courtement acuminées, crénelées, 2-3 fois plus longues que le pétiole, tomenteuses-blanchâtres en dessous, au moins dans leur jeunesse. Fleurs blanches, roses en dehors, à pédoncules réunis en ombelle, tomenteux ainsi que les calices. Pétales ovales, onguiculés, assez grands. Styles velus et soudés à la base. Fruit plus ou moins gros, globuleux ou un peu déprimé, ombiliqué à la base et au sommet, d’une saveur douce.

Cette espèce est le type des nombreuses variétés que l’on cultive, et qui nous fournissent des pommes douces et acides. Les pommes sont rafraichissantes, antiputrides ; on en fait des compotes, des gelées, des confitures.

Hab. les bois aux environs du Vigan et les lieux élevés du département.

Fl. mai, fr. août-septembre.

4. PYRUS ACERBA = Malus sylvestris

Dec. pr. 2, p. 635 ; Malus acerba merat fl. par. ed. 1 p. 187 Dec. fl. fr. 5. , p. 530.

Ce pommier ressemble beaucoup au précédent : il en diffère par sa racine courte, pivotante, par ses feuilles glabres, au moins à l’état adulte, par ses pédoncules glabres, quelquefois pubescentes, ainsi que le tube du calice, par ses pétales arrondis moins grands et par ses fruits très acerbes, même à la maturité.

C’est cette espèce qui est le type du pommier à cidre.

Hab. les bois aux environs du Vigan, à la Chartreuse de Valbonne.

Fl avril-mai, fr. septembre.

6e gr. SORBIER. — SORBUS. (Lin. gen. 633.)

Calice à 5 sépales persistants. Corolle à 5 pétales arrondis ou oblongs. Styles 2-5. Fruit charnu, globuleux ou turbiné, ombiliqué au sommet, non à l’insertion du pédoncule, à 1-5 loges inégales, monospermes par avortement, à cloisons minces, fragiles. Graines comprimées, à test cartilagineux. Arbres inermes, à feuilles simples, lobées, pinnatifides ou ailées, à fleurs en corymbe rameux.

1 Pétales étalés 2
Pétales dressés CHAMÆMESPILUS
2 Feuilles imparipennées 3
Feuilles lobées, dentées ou pennatilobées 4
3 Styles 5 ; fruit assez gros, turbiné DOMESTICA
Styles petit, 3 ; fruit globuleux AUCUPARIA
4 Feuilles pennatilobées HYBRIDA
Feuilles dentées ou lobées 5
5 Feuilles adultes glabres et luisantes sur les 2 faces TORMINALIS
Feuilles adultes couvertes, en dessous, d’un coton très blanc ARIA

1. SORBUS DOMESTICA

Lin. sp. 684 ; Dec. fl. fr. 4, p. 436 ; Jacq. aust. t. 447 ; Lob. ic. 2, t. 106, fig 2.

Arbre pyramidal de 8-12 mètres, à tronc très droit, à tête régulière, à bourgeons glabres, glutineux. Feuilles imparipennées à 15-17 folioles sessiles, opposées, plus longues que les entre-nœuds, oblongues, acuminées, dentées en scie, cotonneuses-blanchâtres en dessous, à la fin presque glabres ; pétiole commun garni de 2 glandes à la base des folioles. Fleurs blanches en corymbes rameux, plus courts que les feuilles. Sépales étalés sur le fruit. Pétales arrondis. Etamines presque aussi longues la corolle. Styles 5, laineux. Fruit turbiné, assez gros (Krantz, austr. 2, fig. 3.), à 5 loges, verdâtre ou rougeâtre, très âpre avant sa fermentation, qui le rend brun et mou, alors d’une saveur agréable.

Les fruits de cet arbre, connus sous le nom vulgaire de sorbes, sorba patois, sont astringents ; ils sont employés à la fabrication du cidre.

Hab. les bois dans tout le département.

Fl. avril-mai ; fr. septembre.

2. SORBUS. AUCUPARIA

Lin. sp. 683 ; Dec. fl. fr. 4, p. 436 ; Lamk. ill. t. 434 ; Math. valgr. (1565), p. 262, ic.

Arbre médiocre, à écorce lisse et grisâtre, droit, rameux, à bourgeons tomenteux. grisâtres. Feuilles imparipennées, à 13-17 folioles opposées, sessiles, oblongues-lancéolées, pointues, plus longues que les entrenœuds, dentées en scie, velues-soyeuses en-dessous, à la fin glabres ; pétiole commun garni de 2 glandes à la base des folioles. Fleurs blanches en corymbes rameux, plus courts que les feuilles, latéraux et terminaux. Pédoncules et calices pubescents, glabres à la fructification ; sépales dressés, puis recourbés en dedans. Pétales arrondis. Styles 3, rarement 2-4, hérissés à la base. Fruits globuleux, un peu plus gros qu’un pois, pulpeux, ombiliqués au sommet, d’un rouge très vif à la maturité, d’une saveur âpre et amère, à 3 loges inégales, rarement à 4, renfermant chacune 1 graine brune, comprimée, ovale, aiguë au sommet, cartilagineuse.

Cet arbre est connu sous le nom vulgaire de sorbier des oiseleurs ; ses fruits sont diurétiques, très astringents, ainsi que ses feuilles et son écorce : ils sont employés comme appât pour prendre certains oiseaux.

Hab. les bois montueux aux environs du Vigan, d’Alais, de l’Esperou.

Fl. mai-juin ; fr. septembre-octobre.

3. SORBUS HYBRIDA

Lin. sp. 684 ; Fl. dan. t. 30 ; Pyrus pinnatifida engl. bot. t. 2331.

Arbre médiocre, à écorce brune ou grisâtre, à rameaux dressés. Feuilles oblongues, lobulées-dentées supérieurement, pinnatifides au milieu, à 1-2 paires de folioles un peu distantes à la base, blanchâtres-tomenteuses en dessous, vertes et glabres en dessus. Fleurs blanches en corymbes rameux, très amples calice tomenteux, presque lanugineux ; pétales ovales, lanugineux à l’onglet. Etamines de la longueur des pétales. Styles 2, hérissés à la base. Fruits globuleux-elliptiques, d’un rouge jaunâtre à la maturité, un peu acides.

Hab. les bords rocailleux de la rivière de Dourbie, près du village de ce nom, où les sorbus aria et aucuparia abondent.

Fl. juin, fr. septembre.

4. SORBUS ARIA

Crantz, aust. fasc. 2, p. 86 ; Cratægus aria A. Lin. sp. 681 ; Dec. fl. fr. 4, p. 432 ; Fl. dan. t. 302.

Arbrisseau de 3-5 mètres, rarement arbre, à écorce grisâtre. Feuilles ovales, pétiolées, lobulées dans leurs deux tiers supérieurs, très blanches-tomenteuses en dessous, vertes, glabres et luisantes en dessus. Fleurs blanches entières et cunéiformes à la base, simples, dentées ou en corymbe rameux, presque nivelé. Calice et pédoncules très cotonneux. Pétales ovales, cotonneux à l’onglet ; styles 2, très velus à la base. Fruits ovales-globuleux, d’un rouge orangé à la maturité, de la grosseur d’une prunelle, à pulpe jaunâtre, d’une saveur acidulé.

Cet arbrisseau est connu sous les noms vulgaires d’alisier, d’allouchier ; son bois, qui est très blanc et très dur, est recherché par les tourneurs et les menuisiers, qui en font les manches de leurs outils.

Hab. les bois montagneux aux environs du Vigan, de Concoule, à la Chartreuse de Valbonne.

Fl. mai, fr. septembre.

5. SORBUS TORMINALIS

Crantz. aust. 85 ; Cratægus torminalis Lin. sp. 681 ; Dec. fl. fr. 4, p. 431 ; Math. valg. (1545 ;, p. 263, ic.

Arbre médiocre, à écorce du tronc grisâtre, celle des rameaux rougeâtre. Feuilles ovales, tronquées, arrondies, ou cordées à la base, à 5-7 lobes acuminés, dentés en scie ; les inférieurs très ouverts, glabres et luisants sur les deux faces. Fleurs blanches en corymbes rameux. Calices et pédoncules cotonneux. Pétales ovales, à onglet pubescent ou glabre. Styles 2-5, glabres. Fruits assez petits, ovales, bruns à la maturité, d’une saveur acidulé.

Cet arbre est connu vulgairement sous le nom d’alisier faux sycomore ; son bois est employé comme le précédent.

Hab. les bois montagneux du département.

Fl. avril-mai, fr. septembre.

6. SORBUS CHAMÆMESPILUS

Crantz, aust. 83 ; Cratægus chamæmespilus Jacq. aust. t. 231 ; Dec. fl. fr. 4, p. 432 ; Clus. hist. 1, p. 63, fig. 1.

Arbrisseau de 6-8 dm, à écorce noirrâtre, celle des rameaux rougeâtre ; très rameux, tortueux. Feuilles simples, ovales-aiguës, atténuées, entières à la base, irrégulièrement dentées en scie dans le reste de leur pourtour, glabres et luisantes en dessus, pâles en dessous, pubescentes sur leurs nervures, brièvement pétiolées. Fleurs d’un blanc rougeâtre, à court pédicelle, disposées en corymbes peu lâches, terminaux, munis de feuilles dressées à sa base, les dépassant. Calices et pédicelles rougeâtres et cotonneux sur le bord des sépales. Pétales oblongs, dressés, à onglet velu. Styles 2, velus à la base. Fruits petits, ovales, d’un jaune rougeâtre à la maturité.

Hab. les hautes montagnes entre Brama-Bioou et Meyrueis. (Guan. herb.)

Fl. juin ; fr. septembre.

7e gr. AMELANCHIER. — AMELANCHIER. (Mœnch. , meth. 682.)

Calice à 5 sépales persistants. Corolle à 5 pétales lancéolés, dressés. Étamines un peu plus courtes que les sépales. Styles 5, soudés à la base. Fruit charnu, subglobuleux, couronné parles sépales, à 5 loges bispermes, partagées chacune en 2 loges incomplètes. Graines cartilagineuses. Arbrisseau inerme, à feuilles simples, à fleurs peu nombreuses en grappes terminales.

1. AMELANCHIER VULGARIS

Mœnch. meth. 682 ; Cratægus amelanchier Dec. fl. fr. 4, p. 432 Clus. hist. 1, 62, fig. 2 ; Lob. ic. , 2, ; t. 191 fig. 2.

Arbrisseau de 6-8 dm, à écorce d’un brun rougeâtre, très rameux. Feuilles pétiolées, ovales-arrondies, dentées en scie, glabres en dessus, couvertes en dessous d’un coton blanc très épais, puis glabres et coriaces à l’état adulte. Fleurs blanches en grappes peu fournies, axillaires et terminales, au centre de fascicules de jeunes feuilles. Pédoncules et calices cotonneux, à la fin glabres, sépales subsubulés. Pétales assez grands, allongés, lancéolés-obtus, cunéiformes à la base. Fruit dressé, un peu plus gros qu’un pois, d’un noir bleuâtre à la maturité, glabre, lisse, cotonneux sur le disque, d’une saveur douceâtre.

VAR. B, Lineata. Pétales marqués d’une ligne rose longitudinale.

Hab. les bois et les rochers la var. A, aux environs du Vigan le long du Gardon, dans les bois de St-Nicolas, à Anduze, Alais, Ganges ; la var B, aux carrières de Lèques, près de Nîmes. (Boyer.)

Fl. avril-mai, fr. août.

< Rosacées – Pomacées – Granatées >