CIXe FAM. ABIÉTINÉES. – ABIETINEÆ. (L. c. Rich. conif, 145.)

Fleurs monoïques. Les chatons mâles oblongs, dressés, disposés en épis, composés d’écailles imbriquées, étroites à la base, dilatées-arrondies au sommet, portant chacune, inférieurement, 2 lobes d’anthères qu’elles séparent, dont la déhiscence est longitudinale. Chatons femelles en cônes sessiles ou brièvement pédonculés, plus ou moins gros, solitaires ou verticillés, formés d’écailles étroitement imbriquées, ouvertes à la maturité, épaisses, ligneuses, ou minces, coriaces, portant chacune intérieurement, à leur base, deux graines suspendues, osseuses à la maturité, munies supérieurement d’une aile membraneuse, caduque, ou persistante. Périsperme charnu. Embryon droit ; plusieurs cotylédons verticillés.

1er gr. PIN. – PINUS (Lin. gen. 1077.)

Caractères de la famille. Arbres ordinairement très élevés, à branches ordinairement verticillées, à feuilles linéaires, persistantes, éparses ou fasciculées.

1 Cônes à écailles ligneuses, épaissies au sommet ; feuilles fasciculées 2
Cônes à écailles minces, coriaces, non épaissies au sommet ; feuilles solitaires PICEA
2 Feuilles n’atteignant pas un dm de longueur 3
Feuilles de 1-2 dm de longueur 4
3 Feuilles de 5-6 cm. de longueur, raides, piquantes SYLYESTRIS
Feuilles de 6-8 cm. de longueur, filiformes, non piquantes HALEPENSIS
4 Cônes à écailles ombiliquées au sommet LARICIO
Cônes 4 écailles mamelonnées au sommet 5
5 Cônes très gros, ovales-obtus PINEA
Cônes gros, oblongs-coniques, aigus PINASTER

1. PINUS SYLVESTRIS
Lin. sp. 1418 ; Dec. fl. fr. 3, p. 271 ; Lamb. pin. 1, t. 1 ; Lamk. ill. 786, fig. 1 ; Lois. nouv. Duham. 5t, t. 1 786, 1 ; t. 66 ; Math. comm. (valgr.) 98, ic.

Arbre élevé, à tronc nu, droit, rameux au sommet, à branches verticillées, très étalées. Feuilles géminées, sortant d’une gaine courte, membraneuse, rapprochées sur les rameaux, longues de 3-6 cm, étalées ou dressées, raides, piquantes, un peu glauques, rudes sur les bords, canaliculées à la face interne, convexes et striées à la face externe. Chatons mâles petits, oblongs, serrés en épis, égalant les feuilles supérieures ou les dépassant peu. Cônes petits, grisâtres, ovales-coniques, solitaires, géminés ou ternés, à pédoncules courts, recourbés ; écailles oblongues, ligneuses, épaissies au sommet, à écusson convexe, relevé d’une carène transversale et d’un mamelon obtus, central. Aile environ trois fois plus longue que la graine.

Vulgairement pin sylvestre, pin de Genève, pin du Nord, pin vulgaire, pin de Russie. Le liber et les jeunes pousses passent pour diurétiques, antiscorbutiques et vermifuges. Cet arbre, ainsi que presque tous ses congénères, donne de la résine, de la térébenthine, du goudron ; ses bourgeons sont diurétiques et antiscorbutiques. Son bois est employé pour mâtures, meubles, pilotis, canaux pour la conduite des eaux, corps de pompe, etc.

Hab. les bois des montagnes élevées du département.

Fl. mai.

2. PINUS LARICIO var. cebennensis [Pinus nigra subsp. laricio Maire]
Godr. et Gren. fl. fr.p. 153 ; P. Salzmanni Dunal. mem. acad. des scienc. de Montp. 2, p. 81, ic.

Arbre d’une taille moyenne dans cette variété, très élevée dans le type, irrégulièrement rameux au sommet, à branches étalées à angle droit. Feuilles de 10-15 cm. dressées, rapprochées sur les rameaux, raides, coriaces, très glabres, luisantes, canaliculées et striées à la face interne, convexes et striées à la face externe, terminées par une petite pointe presque piquante, réunies deux à deux dans une gaine membraneuse courte dans les feuilles inférieures. Chatons mâles oblongs-cylindriques, obtus, disposés en épis serrés, dépassés par les feuilles. Cônes médiocres, ovales-coniques, obtus ou aigus, d’un vert un peu glauque, rougeâtres à la base et au sommet, solitaires ou géminés, rarement ternés, à pédoncules courts, presque horizontaux ; écailles ovales, ligneuses, épaissies au sommet, à écusson convexe, relevé d’une carène transversale et marqué d’un ombilic central. Graines petites, roussâtres, ovales-elliptiques comprimées ; ailes membraneuses, semi-lancéolées, obtuses au sommet, 3-4 fois plus longues que les graines.

C’est de l’arbre type, commun en Corse, que l’on retire les plus beaux mâts de la marine.

Hab. dans la vallée de Bessège, à Bourdezac.

Fl. mai.

3. PINUS HALEPENSIS
Mill. dict. n° 8 ; Dec. fl. fr. 3, p. 274 ; Lamb. pin. t. 10 ; Lois. nouv. Duham. 5, t. 70.

Arbre de 10-20 m, à tête ordinairement arrondie au sommet, à branches étalées. Feuilles filiformes, dressées, raides, aiguës, de 4-8 cm. de longueur, lisses ou obscurément striées sur les deux faces, à face interne canaliculée, l’externe convexe, d’un vert gai, rapprochées au sommet des rameaux, un peu caduques, réunies deux à deux dans une gaine commune, membraneuse, assez courte. Chatons mâles oblongs, serrés en épis, dépassés par les feuilles. Cônes moyens, oblongs-coniques, aigus au sommet, arrondis à leur base, solitaires, réfléchis, à pédoncule court, épais ; écailles obovales, à écusson large, peu saillant, relevé d’une carène transversale, faible, et d’un mamelon obtus, central. Graines petites, roussâtres, ovales ; ailes membraneuses, semi-oblongues, obtuses au sommet, 4-5 fois plus longues que les graines.

Vulgairement pin de Jérusalem. Cet arbre fournit une excellente térébenthine ; son bois est employé pour la menuiserie et pour le chauffage.

Hab. dans toute .la partie inférieure du département, surtout lorsque le terrain est un peu montueux.

Fl. mai.

4. PINUS PINEA
Lin. sp. 1419 ; Dec. fl. fr. 3, p. 273 ; Lamb. pin. t. 6, 7, 8 ; Lois. nouv. Duham. 5, t. 72 bis, fig. 3 et t. 73 ; Math. comm. (valgr.) 96, ic.

Arbre élevé, à, droit, tronc à écorce un peu rougeâtre, à rameaux touffus, étalés à angle droit, formant une belle tête arrondie. Feuilles dressées ou étalées, étroites, aiguës, de 10-15 cm. de longueur, à face interne canaliculée, uninerviée ; l’externe convexe, finement striée ; rapprochées au sommet des rameaux, réunies deux à deux dans une gaine commune, membraneuse, un peu allongée, puis courte. Chatons mâles oblongs, serrés en épis, dépassés par les feuilles. Cônes très gros, ovales-obtus, réfléchis ou horizontaux, à pédoncule très court, très épais ; écailles grandes, ovales, cunéiformes, à écusson large, très saillant, en mamelon émoussé, faiblement marqué de 5-6 nervures écartées, relevé d’un mamelon obtus, central. Graines très grosses, atténuées à la base, arrondies au sommet ; ailes-membraneuses, obliquement tronquées au sommet, trois fois plus courtes que les graines.

Vulgairement pin cultivé, pin pignon. Les amandes, nommées pignons doux, sont huileuses et d’une saveur douce ; elles servent à faire une émulsion rafraîchissante ; on en retire une huile alimentaire ; elles servent aux confiseurs pour les dragées, les pralines et le nougat. Le bois sert pour mâture, planches, gouttières.

Hab. dans les pinèdes des Saintes-Marie et d’Aigues-Mortes, et, planté çà et là, dans le département.

Fl. mai.

5. PINUS PINASTER
Ait. hort. Kew. 3, p. 367 ; P. maritima Dec. fl. fr.3, p. 237 et 5, p. 335 ; Lamb. pin. t. 4-5 ; Lois. nouv. Duham. 5, t. 72 et 72 bis, fig. 1 ; Math. comm. (valgr.) p. 99 et 100, ic.

Arbre élevé, à tronc droit, à écorce lisse grisâtre, rougeâtre sur les jeunes pousses, à branches très étalées formant une tête pyramidale. Feuilles dressées, longues de 10-15 cm., raides, linéaires-aiguës, un peu piquantes, à face interne canaliculée, striée ; l’externe convexe, lisse, finement striée ; très rapprochées au sommet des rameaux, réunies deux à deux dans une gaine membraneuse, assez longue, puis plus courte. Chatons mâles ovales, serrés en épi épais allongé, longuement dépassé par les feuilles. Cônes oblongs-coniques, allongés, aigus, dressés, puis réfléchis, géminés ou verticillés, rarement solitaires, plus courts que les feuilles ; pédoncules très courts, très épais ; écailles obovales, à écusson épais, élargi sur les côtés, très saillant, à carène transversale, tranchante, relevé au centre d’un mamelon pyramidal, un peu comprimé. Graines assez grosses, elliptiques ; ailes membraneuses, larges, oblongues, obliquement tronquées au sommet, 4-5 fois plus longues que les graines.

Vulgairement pin de Bordeaux, pin maritime. On retire de cet arbre beaucoup de térébenthine et de résine ; les moutons mangent les. feuilles en hiver. Son bois sert pour les constructions navales, pour planches et douves.

Hab. les sables maritimes, à Aigues-Mortes, aux Quatre-Marie, les bords du chemin de fer, à Manduel, où il a été planté.

Fl. mai.

6. PINUS PICEA [Picea abies  (L.) H.Karst.]
Lin. sp. 1420 ; Abies pectinata Dec. fl. fr. 3, p. 276 ; Lamb. pin. t. 30 ; Lois. nouv. Duham. 5, t. 82 ; Lamk. ill. t. 785, fig. 1.

Arbre très élevé, pyramidal, à écorce lisse et blanchâtre, à branches verticillées, étalées à angle droit, à rameaux la plupart opposés. Feuilles solitaires, éparses, disposées sur 2 rangs, rapprochées, en forme de dents de peigne, persistantes, linéaires-étroites, planes, longues-de 2-3, obtuses ou échancrées, coriaces, blanchâtres et marquées en dessous d’une nervure saillante, à bords un peu repliés, à face supérieure lisse, luisante, canaliculée. Chatons mâles oblongs, jaunâtres, axillaires, nombreux rapprochés vers le sommet des rameaux. Cônes oblongs-cylindriques, allongés, obtus, sessiles, dressés, terminant les rameaux ; à écailles minces, coriaces très larges supérieurement, presque sessiles, tronquées à la base, étroitement imbriquées, caduques à la maturité, munies extérieurement, et un peu au-dessus du pétiole, d’une bractée linéaire obtuse, acuminée, membraneuse, plus longue que l’écaille. Graines ovales-cunéiformes, irrégulières ; ailes larges, membraneuses, obliquement tronquées au sommet, 2 fois plus longues que les graines.

Vulgairement sapin, sapin blanc. On retire de cet arbre la térébenthine de Strasbourg, la poix de Bourgogne, la poix-résine, le galipot ; ce suc résineux produit la colophane, passe pour vulnéraire, balsamique, diurétique et purgatif Ses bourgeons, nommés bourgeons de sapin, sont vantés pour les affections scorbutiques et catarrhales.Son bois sert pour les constructions navales et civiles, pour les ouvrages de menuiserie ; quand il est vieux, on en fait le corps des violons.

Hab. dispersé çà et là, décimé, dans le bois de Longuesfeuilles, près Concoule.

Fl. mai.

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