LXIVe FAM. CAMPANULACÉES. – CAMPANULACEÆ. (Juss. gen. 163, en partie.)

Fleurs hermaphrodites régulières. Calice à tube adhérent l’ovaire, divisé, au sommet, en 5 sépales libres, persistants. Corolle insérée au sommet du tube du calice, presque toujours marcescente, gamopétale, campanulée rotacée ou tubuleuse, divisée en 5 lobes libres, ou le plus, souvent soudés en tube au sommet, alternes avec les sépales, non imbriqués dans le bouton. Etamines 5, insérées à la gorge du calice, alternant avec les lobes de la corolle, à filets libres, souvent dilatés-membraneux à la base anthères bilobées, libres, s’ouvrant longitudinalement. Ovaire infère. Style 1, filiforme, plus ou moins couvert de poils très caducs ; stigmates 2-3, rarement 5, linéaires, enroulés en dehors, rarement 2, dressés et soudés presque dans toute leur longueur. Capsule à 2-3 loges, rarement à 5 polyspermes, s’ouvrant tantôt par le, sommet, tantôt par les côtés, ou rarement par des fentes transversales. Graines nombreuses, très petites. Plantes herbacées, annuelles, bisannuelles ou vivaces, à feuilles alternes ou éparses, dépourvues de stipules.

1 Fleurs disposées en capitules globuleux ou en épis denses 2
Fleurs solitaires au sommet des tiges et des rameaux, ou disposées en panicule, en grappes lâches ou en glomérules latéraux 3
2 Fleurs pédicellées ; anthères soudées à la base ;
stigmates courts, dressés
JASIONE
Fleurs sessiles ; anthères libres ; stigmates enroulés en dehors PHYTEUMA
3 Capsule à tube prismatique très long ; corolle rotacée SPECULARIA
Calice à tube court, ovoïde ou turbiné ; corolle campanulée 4
4 Capsule turbinée, s’ouvrant sur les côtés CAMPANULA
Capsule subglobuleuse ou ovoïde, s’ouvrant au sommet WAHLENBERGIA
1er gr. JASIONE. – JASIONE. (Lin. gen. 1005.)

Calice à 5 divisions. Corolle à 5 lobes linéaires, d’abord soudés, puis séparés jusqu’à la base et étalés en roue. Etamines 5, à filets libres ; anthères soudées à la base. Style filiforme ; stigmate bilobé, très court. Capsule subglobuleuse, à 2 loges s’ouvrant au sommet. Graines brunâtres, luisantes, Fleurs réunies en capitules globuleux munis d’un involucre à la base.

1 Feuilles planes ; racine stolonifère PEREMNIS
Feuilles ondulées crépues ; racine sans stolons MONTANA

1. JASIONE MONTANA
Lin. sp. 1317 ; Dec. fi.fr. 3, p. 717 ; J. undulata Lamk. dict. 3, p. 215, et ill. t. 724, fig. 1 ; Col. ecphr. p. 227, ic. ; Dalech. hist. ed. franc. 1, p. 751, fig. 1.

Racine longue, pivotante, sans stolons. Tiges de 2-6 dm, solitaires ou naissant plusieurs du collet de la racine, dressées ou ascendantes striées, glabres et longuement nues supérieurement, hispides inférieurement, rarement toutes glabres, rameuses vers la base, à rameaux étalés ou ascendants, nombreux, allongés. Feuilles radicales lancéolées, rétrécies vers la base, détruites ou desséchées lors de la fleuraison ; les caulinaires sessiles, ondulées, crépues, rarement dentées, hérissées de longs poils blancs, raides, quelquefois glabres. Fleurs d’un bleu clair, rarement blanches, pédicellées, disposées en capitules globuleux, terminaux, munis d’un involucre à la base appliqué plus court que les fleurs, à folioles nombreuses, imbriquées, ovales-aiguës, entières ou peu dentées. Lanières du calice linéaires-acuminées. Styles très saillants, hors de la corolle, colorés en bleu. Capsule à 5 angles. Graines munies, aux deux extrémités, d’une tache noire.

VAR. B, Major. Plante plus grande, plus robuste à capitules très gros.

Hab. les lieux secs, les garrigues et les hermès dans toute la plaine ; la var. B, à l’Espérou, dans les pacages.

La var. A, la var. B. Fl. juin-septembre.

Cette plante porte les noms vulgaires de scabieuse fausse, d’herbe à midi ; elle est astringente et vulnéraire. Inusitée.

2. JASIONE PERENNIS
Lamk. dict. 3, p. 216, et ill. t. 724, fig. 2 ; Dec. fl. fr.3, p.717.

Racine blanchâtre, rameuse, stolonifère, à stolons terminés, les uns par une rosette de feuilles, les autres par une tige de 2-8 dm, simple, dressée, feuillée dans sa moitié inférieure, ordinairement glabre, striée surtout supérieurement. Feuilles un peu raides, lancéolées ou linéaires, obtuses, entières ou munies de quelques dents écartées, peu saillantes, planes ou rarement un peu ondulées, glabres ciliées surtout à la base, rarement hérissées ; les radicales atténuées à leur base ; les caulinaires demi-embrassantes. Fleurs bleues plus ou moins foncées, pédicellées, disposées en capitules globuleux, terminaux, munis, à leur base, d’un involucre à folioles nombreuses, imbriquées, appliquées, ovales ou oblongues, ordinairement dentées en scie, ordinairement plus courtes que les fleurs. Calice glabre. Styles très saillants hors de la corolle colorée en bleu. Capsule ovale- oblongue. Graines tachées de noir aux deux extrémités.

VAR. B, Major. Tige de 6-8 dm ; capitules de fleurs 2-3 fois plus grosses que dans la var. A. Feuilles jamais ondulées.

Hab. la var. A, dans les prairies de l’Espérou ; la var. B, entre Bourdezach et Bessége, à Peyremale et à Concoule.

Fl. juin-septembre.

2e gr. RAIPONCE. – PHYTEUMA. (Lin. gen. 220.)

Calice à 5 divisions. Corolle à 5 lobes linéaires, d’abord soudés en tube arqué, puis séparés jusqu’à la base et étalés en roue. Etamines à 5 filets, libres et dilatés à la base ; anthères non soudées. Style à 2-3 stigmates filiformes, roulés, divergents. Capsule subglobuleuse, à 2-3 Loges, s’ouvrant latéralement par 2-3 trous. Graines roussâtres, obovales-comprimées, avec une bordure tranchante blanchâtre du côté extérieur. Plantes vivaces, à fleurs bleues, blanches, sessiles, disposées capitules sphériques ou en épis serrés, plus ou moins allongés.

1 Fleurs en capitule globuleux 2
Fleurs en capitule ovoïde, oblong ou cylindrique 3
2 Feuilles étroites linéaires, entières ; plante de 2-12 cm HEMISPHÆRICA
Feuilles oblongues ou lancéolées, souvent cordiformes, crénelées ; plante de 2-5 dm ORBICULARE
3 Feuilles d’un tiers plus longues que larges ; fleurs d’un blanc jaunâtre, rarement bleues SPICATUM
Feuilles de moitié plus longues que larges ; fleurs d’un beau bleu, jamais blanchâtres NIGRUM

1. PHYTEUMA HEMISPHÆRICUM
Lin. sp. 241 ; Dec. fl. fr. 3, p. 710 ; Lamk. ill. t. 124, fig. 2 ; Column. ecphr. 2, t. 26, fig. 1.

Racine à 2-3 ramifications ; souche peu rameuse, garnie supérieurement des pétioles des anciennes feuilles, persistants. Tiges de 2-12 cm. solitaires ou au nombre de 2-3 sur la même souche, dressées, simples. Feuilles faibles, ordinairement très entières, étroites-linéaires ; les inférieures nombreuses, longuement atténuées en pétiole grêle allongé ; les caulinaires rares, plus courtes, un peu plus larges, demi-embrassantes. Fleurs bleues,rarement blanches, en capitule globuleux ; bractées ovales acuminées, dentées, velues-ciliées, de moitié plus courtes que le capitule. Lanières du calice courtes, linéaires-aiguës. Stigmates 2. Capsule à 3 loges. Plante ordinairement glabre.

Hab. les pacages de l’Espérou et de l’Aigoual.

Fl. juin-août.

2. PHYTEUMA ORBICULARE
Lin. sp. 242 ; Dec. fl. fr. 3, p. 711 ; Barr. ic. t. 525 ; Column. ecphr. 1, t. 224.

Racine blanchâtre, un peu épaisse, à souche simple ou rameuse, donnant naissance à une ou plusieurs tiges de 2-6 dm, plus ou moins fermes, simples, dressées, glabres ou pubescentes, ainsi que les feuilles ; celles-ci un peu fermes, crénelées ; les inférieures pétiolées, cordiformes, ovales, oblongues ou lancéolées ; les supérieures sessiles, linéaires ou linéaires-lancéolées. Fleurs bleues, rarement blanches, en capitule globuleux terminal, ovoïde à la maturité, muni à sa base de bractées ovales-acuminées, plus courtes que les fleurs, quelquefois les dépassant. Lanières du calice ciliées. Style pubescent, à 3 stigmates. Graines dépourvues de bordure. Vulgairement herbe d’amour.

Cette plante est vulnéraire, astringente, détersive, inusitée ; on mange les jeunes pousses. Elle fournit un bon fourrage pour les vaches et les brebis.

Hab. les prairies et les pacages montagneux des environs du Vigan, d’Alzon, et de toute la chaîne de l’Espérou.

Fl. juin-août.

3. PHYTEUMA SPICATUM
Lin. sp. 242 ; Dec. fl. fr. 3, p. 714 ; Fl. dan. t. 362 ; Lob. obs. 178, fig. 3 ; C. Bauh. prodr. t. 32, fig. 1 ; Barr. ic. t. 892.

Racine blanchâtre, charnue, fusiforme. Tige de 3-6 dm, ordinairement solitaire, dressée, simple, droite. Feuilles glabres ou légèrement pubescentes ; les inférieures pétiolées, ovales-aiguës, profondément cordiformes, très larges à la base, doublement et inégalement dentées, souvent tachées de brun vers leur milieu ; les supérieures lancéolées, sessiles ou brièvement pétiolées ; les plus supérieures linéaires, sessiles. Fleurs d’un blanc-jaunâtre, rarement bleues, disposées en capitule terminal, oblong, s’allongeant beaucoup après la fleuraison et devenant cylindrique, muni à sa base de bractées linéaires-subulées, inégales, dépassant les fleurs. Calice et étamines glabres. Style pubescent ; stigmates 2. Capsule biloculaire.

Cette plante a les mêmes vertus que la précédente ; elle porte les noms vulgaires de raiponce sauvage, de rave sauvage.

Hab. les prés montagneux et les bois, dans toute la partie élevée du département.

Fl. juin-août.

4. PHYTEUMA NIGRUM
Sm. fl. boh. 2 n° 189 ; Godr. et Gren. fl. fr. 2, p. 403 ; Dec. prodr. 7, 453 Ph. persicœfolium Dec. prodr. l. c.

Cette espèce diffère de la précédente : par ses feuilles moins larges, moins échancrées en cœur à la base ; par ses fleurs rugueuses avant l’épanouissement, constamment d’un bleu foncé, disposées en capitule ovale, à la fin ovale-allongé.

Hab. les bois et les prairies granitiques de l’Espérou et de Concoule.

Fl. juin-juillet.

3e gr. SPÉCULAIRE. – SPECULARIA. (Heist. syst. pl. gen. 8.)

Calice à 5 lobes rétrécis à la base, à tube allongé, prismatique, étranglé au sommet. Corolle rotacée, à 5 lobes peu profonds. Etamines 5 libres, à filets dilatés, membraneux à la base. Style à 3 stigmates filiformes. Capsule adhérente au calice dans toute sa longueur, à 3 loges, s ouvrant latéralement au-dessous du sommet. Graines petites, brunes, luisantes, ovoïdes, nombreusesPlantes annuelles, à feuilles ondulées, à fleurs violacées très rarement blanches, disposées en panicule terminale, feuillée.

1 Corolle ouverte à peu près égale aux divisions du calice SPECULUM
Corolle ordinairement fermée, de moitié plus courte que les divisions du calice HYBRIDA

1. SPECULARIA SPECULUM
[Legousia speculum-veneris (L.) Chaix] Alph. Dec. prodr. 7, p. 490 ; Godr. et Gren. fl. fr. 2, p. 404 ; Campanula speculum Lin. sp. 238 ; Prismatocarpus speculum Dec, fl. fr. 3, p. 708 ; Dod. pempt. 168, fig. 1.

Racine pivotante. Tige de 2-4 dm, coudée à la base, dressée, anguleuse, rameuse supérieurement, à rameaux étalés, nombreux, d’autant .plus longs qu’ils sont éloignés du sommet, donnant à la plante une forme pyramidale, quelquefois rameuse dès la base, à rameaux inférieurs étalés-ascendants souvent aussi longs que la tige, glabre ou pubescente, ainsi que les feuilles et les calices. Feuilles faiblement crénelées, ondulées ; les inférieures ovales-arrondies, atténuées en pétiole ; les caulinaires oblongues, demi-embrassantes. Fleurs courtement pédicellées au sommet des rameaux, 2-5 flores. Lanières du calice linéaires-subulées, environ de la longueur du tube. Corolle assez grande, à lobes étalés, ovales, mucronulés, égaux aux lanières du calice, ou les dépassant peu. Capsule rude sur les angles.

Cette plante est connue sous les noms vulgaires de doucette, mirette, miroir-de-Venus ; elle est vulnéraire et astringente, inusitée. On mange les jeunes pousses en salade.

Hab. les champs, parmi les blés, dans tout le département.

Fl. mai- juillet.

2. SPECULARIA HYBRIDA [Legousia hybrida (L.) Delarbre]
Alph. Dec. prod.7,p.490 ; Godr. et Gren. fl. fr. 2, p. 405 ; Prismatocarpus hybridus Dec. fl. fr. 3, p. 709 Campanula hybrida Lin. sp. 239 ; Moris. hist. s. 5, t. 2, fig. 22.

Racine pivotante. Tige de 1-3 dm, dressée, anguleuse, raide, simple ou rameuse dès la base, à rameaux supérieurs dressés, les inférieurs ascendants, hérissée de poils courts, rarement glabre. Feuilles comme dans la précédente, pubescentes sur les bords, ondulées-crénelées. Fleurs presque sessiles, axillaires, solitaires ou réunies 2-3 au sommet des tiges et des rameaux. Calice rude, à divisions lancéolées, dressées, deux fois de la longueur de la corolle et moitié plus courtes que le tube. Corolle rougeâtre, petite, ordinairement fermée.

Hab. les champs cultivés dans toute la partie basse du département à Anduze, St-Ambroix, Campestre, où elle est plus rare.

Fl. mai-juin.

4e gr. CAMPANULE. – CAMPANULA.(Lin. gen. 218.)

Calice turbiné, à 5 divisions. Corolle campanulée, à 5 lobes. Etamines 5, libres, à filets dilatés, membraneux à la base. Style à 3, rarement à 5 stigmates filiformes, enroulés, divergents. Capsule adhérente au calice, à 3 , rarement à 5 loges, s’ouvrant latéralement par 3 ou 5 trous. Graines nombreuses, très petites, brunes ou jaunâtres, luisantes, ovoïdes ou ovales-comprimées. Plantes vivaces, rarement annuelles, à feuilles simples, alternes, à fleurs bleues, rarement blanches, disposées en grappes, en cymes ou en glomérules.

1 Intervalles des lobes du calice munis, à leur base, d’un appendice réfléchi sur le tube 2
Intervalles des lobes du calice dépourvus d’appendices 3
2 Stigmates 5 ; capsule à 5 loges ; feuilles ovales-lancéolées MEDIUM
Stigmates 3 ; capsule à 3 loges ; feuilles très longues, lancéolées-linéaires SPECIOSA
3 Fleurs sessiles, agrégées GLOMERATA
Fleurs pédiculées solitaires en grappes ou en panicule 4
4 Capsule penchée, s’ouvrant vers la base 5
Capsule dressée, s’ouvrant au-dessus de la base 9
5 Calice à lobes lancéolés 6
Calice à lobes linéaires-subulés 8
6 Lobes du calice dressés à la maturité TRACHELIUM
Lobes du calice étalés ou réfléchis à la maturité 7
7 Fleurs moyennes disposées en longues grappes unilatérales ; plante raide, vivace RAPUNCULOIDES
Fleurs très petites, disposées en petites grappes irrégulières ; plante grêle, annuelle ERIMUS
8 Feuilles caulinaires lancéolées ou lancéolées-linéaires LINIFOLIA
Feuilles caulinaires linéaires-étroites ROTUNDIFOLIA
9 Rameaux dressés, courts, rapprochés 10
Rameaux allongés, lâches, étalés PATULA
10 Rameaux uniflores ; racine grêle, rampante PERSICIFOLIA
Rameaux pluriflores ; racine épaisse, fusiforme RAPUNCULUS

1. CAMPANULA MEDIUM
Lin. sp. 236 ; Dec. fl. fr. 3, p. 707 ; Lob. ic. t. 324 ; Garid. aix. t. 18.

Racine grosse, dure. Tige de 3-8 dm, dressée, cylindrique, feuillée, velue, rude, ordinairement simple. Feuilles ovales-lancéolées,dentées, à dents peu profondes, obtuses,rudes, hispides ; les radicales pétiolées ; les caulinaires sessiles. Fleurs bleues ou blanches, dressées ou penchées, solitaires au sommet de pédoncules courts, disposées en grappe plus ou moins allongée, quelquefois unilatérale ; pédoncules munis de 2 bractées étroites, environ de la longueur des lobes du calice ; celui-ci à appendices ovales ciliés, de la longueur du tube, à lobes lancéolés, ciliés, de moitié plus courts que la corolle. Corolle très grande, oblongue, un peu ventrue, ordinairement glabre, à 5 lobes peu profonds, subtriangulaires,mucronulés. Stigmates 5. Capsule hérissée, à gros plis sinueux, à 5 loges.

Cette plante porte le nom vulgaire de carillon.

Hab. les lieux pierreux, les bois, à Roquebrune, près le pont St-Esprit ; aux environs d’Aujac, à la Chartreuse de Valbonne, à la Grand’Combe, près Alais ; aux bords de la Cèze, entre St-Ambroix et Bessège.

Fl. juin-juillet.

2. CAMPANULA SPECIOSA
Pourr. act. toul. 8, p. 309 ; Dec. fl. fr. 3, p. 707 ; C. longifolia Lap. fl. pyr. t. 6.

Racine grosse, dure, un peu oblique. Tige de. 2-4 dm, droite, épaisse fistuleuse, anguleuse, hispide, souvent rougeâtre, simple, très feuillée. Feuilles très longues, lancéolées-linéaires, parsemées de poils raides, ciliées, à cils raides, dirigés vers la base ; les unes entières, les autres sinuées, légèrement crénelées ; les radicales en rosette, rétrécies vers la base ; les caulinaires sessiles. Fleurs bleues, rarement blanches, dressées, solitaires au sommet de pédoncules plus ou moins allongés, commençant souvent de la base et formant une panicule pyramidale, portant 2 bractées alternes, linéaires, de la longueur de la fleur ou la dépassant. Calice à appendices lancéolés, ciliés de la longueur du tube et 2-3 fois plus courts que les lobes, lancéolés-linéaires, ciliés et poilus. Corolle très grande, à 5 lobes courts, subtriangulaires, mucronulés, glabres ou munis de quelques poils longs et écartés sur les bords, à tube large, dépassant d’un tiers ou d’un quart les lobes du calice. Stigmates 3. Capsule hérissée, anguleuse, à 3 loges.

Hab. contre les rochers d’ Anjeou, près de Montdardier et de Brama-Bioou.

Fl. juin-juillet.

3. CAMPANULA GLOMERATA
Lin. -sp. 235 ; -Dec. fl. fr, 8, p. 703 ; Fl. dan. t. 1328 ; Barr. ic. t. 523, fig. 3.

Racine courte, dure, un peu oblique, à souche donnant naissance à une ou plusieurs tiges de 2-5 dm, dressées, raides, simples, anguleuses, hérissées de poils réfléchis, grisâtres. Feuilles rudes, hérissées de poils courts, plus abondants à la face inférieure, finement crénelées, ordinairement vertes à la face supérieure et blanchâtres à l’inférieure ; les radicales et les inférieures ovales, oblongues ou lancéolées, souvent cordées à la base, longuement pétiolées ; les supérieures ovales-acuminées, embrassantes. Fleurs bleues, rarement blanches, sessiles, réunies en glomérules axillaires, plus ou moins nombreux, ou seulement terminaux, et munis à leur base de bractées foliacées ; quelquefois les glomérules axillaires ne sont composés que d’une ou deux fleurs. Calice à lobes lancéolés, linéaires, aigus. Corolle médiocre pubescente, à lobes profonds, lancéolés. Style pubescent, bifide, presque aussi long que la corolle. Capsule s’ouvrant vers la base par des trous. Graines jaunâtres.

VAR. B, Farinosa Koch. syn. 542. Feuilles pubescentes, blanchâtres en dessous. C. petrota Dec. fl. fr. 3, p. 73.

VAR. C, Cervicarioides Alph. Dec. prodr. 7, p. 468. Tige de 6-8 dm flexueuse, velue.

Hab. les prés secs et montueux, les bois, dans tout le département ; la var. C, aux environs d’Anduze.

Fl. juin-septembre.

4. CAMPANULA TRACHELIUM
Lin. sp. 235 ; Dec. fl. fr. 3, p. 703 ; Fl. dan. t. 1026 ; Dod. pempt. 164, fig. 1 ; Lob. ic. t. 326, fig. 1.

Racine grosse, dure, blanchâtre, rameuse. Tiges solitaires ou naissant plusieurs de la même souche, hautes de 4-10 dm, droites, raides, anguleuses, simples ou peu rameuses, hispides, rudes, ordinairement rougeâtres. Feuilles hispides, scabres, brièvement ciliées, profondément et inégalement dentées ; les radicales ovales-aiguës ou triangulaires, cordiformes à la base, longuement pétiolées ; les caulinaires brièvement pétiolées, ovales-lancéolées, acuminées, les plus supérieures sessiles. Fleurs bleues assez grandes, 1-3 dressées ou étalées au sommet de pédoncules axillaires et terminaux très courts disposés en grappe feuillée, munis, à leur base, de 2 petites bractées. Calice anguleux, hérissé de poils longs, raides, blanchâtres, à lobes lancéolés, dressés, de moitié plus courts que la corolle ; celle-ci à lobes lancéolés-aigus, ciliés, profonds. Style inclus

Cette plante est connue sous les noms vulgaires de gantelet, de gant-de Notre-Dame ; elle est détersive, astringente et vulnéraire. On mange la racine et les jeunes pousses.

Hab. les bois des montagnes, aux environs du Vigan, à la Chartreuse de Valbonne, etc.

Fl. juin-août.

5. CAMPANULA RAPUNCULOIDES
Lin. sp. 234 ; Dec. fl. fr. 3, p. 702 ; Fl. dan. 1327 ; Moris. hist. s. 5, t. 3 fig. 32.

Racine stolonifère, à stolons nombreux, rampants et allongés. Tiges de 5-10 dm sortant plusieurs de la même souche, quelquefois solitaires, droites, raides, robustes, simples ou peu rameuses, cylindriques ou anguleuses, pubescentes-rudes, presque toujours rougeâtres. Feuilles scabres, inégalement dentées, parsemées de poils courts, raides et couchés ; les radicales et les inférieures pétiolées, ovales-lancéolées, cordées à la base ; les caulinaires supérieures, lancéolées-acuminées,sessiles. Fleurs bleues, rarement blanches, moyennes, inclinées, ordinairement solitaires sur des pédoncules courts, pourvus, vers leur sommet, de 2 très petites bractées, disposées unilatéralement en grappe spiciforme allongée. Calice scabre, à lobes lancéolés-linéaires, ciliés, étalés, à la fin réfléchis. Corolle infundibuliforme, à lobes profonds, triangulaires, ciliés, 2-3 fois plus longue que les lobes du calice. Style pubescent, trifide, ordinairement saillant hors de la corolle.

Cette plante porte le nom vulgaire de fausse raiponce ; elle fournit un assez bon fourrage.

Hab. les champs cultivés, les haies, aux environs de Lanuejols.

Fl. juillet-août.

6. CAMPANULA ERINUS
Lin. sp. 240 ; Dec. fl. fr. 3, p. 705 ; Moris. hist. s. 5, t. 3, fig. 25 ; Col. phytob. t. 37.

Racine grêle, blanchâtre, pivotante ou rameuse. Tige de 1-3 dm dressée ou tombante, anguleuse, rameuse dès la base, dichotome supérieurement, souvent rougeâtre, rude, velue et un peu gluante, ainsi que les feuilles ; celles-ci obovales-oblongues, obtuses dentées en scie ; les inférieures atténuées en court pétiole ; les supérieures cunéiformes, sessiles, presque opposées. Fleurs lilacées, solitaires, inclinées, sessiles ou presque sessiles, axillaires et terminales, une d’elles naissant un peu au-dessus des bifurcations, sur un pédoncule arqué, un peu plus long que les autres. Calice hispide, court, turbiné, à lobes oblongs, plus longs que le tube, étalés en étoile à la maturité. Corolle très petite, tubuleuse, campanulée, un peu plus longue que les sépales, à lobes munis de quelques poils rares à leur sommet. Capsule plus courte que la largeur du disque, s’ouvrant au sommet par 3-5 valves. Graines très petites, obovales, luisantes, brunâtres, noires aux deux extrémités.

Hab. les lieux pierreux et sur les vieux murs, dans toute la plaine et aux environs du Vigan.

Fl. avril-juin.

7. CAMPANULA LINIFOLIA
Lamk. dic. 1, p. 579 ; Dec. fl. fr. 3, p. Alt. ped. t. 47, fig,. 2 ; Barr. ic. t. 487.

Racine épaisse, profonde. Tiges de 1-5 dm, ascendantes, ordinairement naissant plusieurs de la même souche, raides, feuillées, glabres. Feuilles ordinairement glabres, lancéolées-linéaires, aiguës, entières ou très légèrement dentées, sessiles ; les radicales détruites à la fleuraison, pétiolées, obovales, cordées à la base, sinuées ou dentées. Fleurs bleues moyennes, penchées, disposées en grappe terminale ; pédoncules peu écartés de la tige. Calice glabre, à 5 lobes étroits, linéaires-aigus, de moitié plus courts que la corolle et deux fois de la longueur du tube. Corolle glabre. Style pubescent, de la longueur de la corolle.

Hab. les prairies de l’Espérou et de l’Aigoual.

Fl. juin-août.

8. CAMPANULA ROTUNDIFOLIA
Lin. sp. 232 ; Dec. fl. fr. 3, p. 697 ; Lob. ic. t. 321 fig. 1 ; C. Bauh. prodr. p. 34, ic. ; Drèves et Hayne, pl. d ‘Europ. t. 42.

Racine dure, un peu stolonifère. Tiges de 1-5 dm. naissant plus ou moins nombreuses de la même souche, ascendantes, grêles, simples, plus rarement rameuses, glabres ou un peu pubescentes inférieurement. Feuilles ordinairement glabres ; les radicales et celles des tiges stériles, orbiculaires ou ovales-réniformes, profondément cordées à la base, crénelées, à dents plus ou moins profondes, obtuses ou un peu aiguës, souvent étalées, portées par un pétiole filiforme, 4-5 fois plus long que leur limbe ; les caulinaires inférieures lancéolées-d’entées ; les supérieures linéaires, entières. Fleurs bleues, rarement blanches, penchées, disposées en grappes, peu fournies au sommet de la tige et des rameaux, formant ensemble une panicule lâche, multiflore ou pauciflore ; pédoncules assez allongés, étalés-dressés. Calice glabre, à lobes linéaires-subulés, à peu près de moitié plus courts que la corolle ; celle-ci infundibuliforme, glabre, à lobes subtriangulaires mucronulés. Etamines à filets plus courts que les anthères.

Cette plante porte le nom vulgaire de clochette des murs.

Hab. contre les rochers dans tout le:département.

Fl. juin-septembre.

9. CAMPANULA RAPUNCULUS
Lin. sp. 232 ; Dec. fl. fr. 3, p. 699 ; Fl. dan. t. 1326 ; Fuchs. hist. 214, ic. ; Math. comm. 347, ic.

Racine fusiforme, blanchâtre,charnue. Tiges de 5-9 dm, solitaires ou naissant plusieurs de la même souche, droites, simples ou rameuses supérieurement, hispides et rudes sur les angles, rarement glabres. Feuilles finement crénelées ou entières, ondulées glabres ou pubescentes ; les radicales et les inférieures, ovales-oblongues ou oblongues-lancéolées, rétrécies en pétiole ; les caulinaires linéaires-lancéolées, sessiles. Fleurs bleues, rarement blanches, moyennes, disposées en panicule rameuse, étroite, très allongée, à rameaux pluriflores dressés ; pédoncules latéraux courts, munis à leur base de 2 bractéoles subulées. Calice glabre, quelquefois scabre, un peu conique, à lobes linéaires-sétacés, dressés, dépassant le milieu de la corolle. Corolle à lobes profonds, lancéolés. Capsule anguleuse, sillonnée, dressée, s’ouvrant latéralement près du sommet. Graines très petites, brunâtres, luisantes.

Cette plante porte les noms vulgaires de raiponce, de rave sauvage ; en patois, repounchoun. Elle passe pour apéritive et rafraîchissante ; on mange, en salade, la racine avec les jeunes feuilles. Elle fournit un assez bon fourrage.

Hab. les bois et les pacages, dans tout le département.

Fl. mai-août.

10. CAMPANULA PATULA
Lin. sp. 232 ; Dec. fl. fr. 3, p. 699 Fl. dan. t. 373 ; Dill. elth. t. 58, fig. 68.

Racine grêle, perpendiculaire, fibreuse. Tige de 3-6 dm, dressée, anguleuse, scabre sur les angles, pubescente vers la base, rameuse supérieurement, à rameaux allongés, étalés, pluriflores. Feuilles planes, presque glabres, superficiellement crénelées ; les radicales oblongues-lancéolées, rétrécies à la base ; les caulinaires sessiles, linéaires, lancéolées. Fleurs bleues, rarement blanches, assez grandes posées en panicule lâche, large, étalée. Pédoncules allongés, grêles ; les latéraux munis supérieurement de 2 bractées linéaires. Calice glabre, anguleux, à lobes lancéolés-linéaires, acuminés, denticulés inférieurement, étalés, égalant les 2/3 de la corolle, dépassant le bouton. Corolle très évasée, glabre, à lobes très profonds, oblongs. Style trifide, inclus. Capsule dressés, s’ouvrant latéralement au-dessous du sommet. Graines brunâtres ou jaunâtres.

Hab. les bois, les haies, aux environs de l’Espérou et de Dourbie.

Fl. mai-juillet.

11. CAMPANULA PERSICIFOLIA
Lin. sp. 232 ; Dec. fl. fr. 3, p. 700 ;Fl. dan. t.1087 ; Lob. ic. t. 327, fig. 1.

Racine grêle, rampante. Tige de 4-8 dm, droite, simple, légèrement anguleuse glabre, ainsi que les autres parties de la plante. Feuilles raides, luisantes, superficiellement dentées ; les radicales ovales-oblongues, rétrécies en pétiole allongé ; les caulinaires linéaires-lancéolées, sessiles. Fleurs bleues ou blanches, solitaires sur des pédoncules courts, munis, à leur base, de 2 petites bractées subulées, disposées en grappe simple, pauciflore, lâche, terminale.Calice à tube obovale, anguleux, glabre ou hispide, à lobes entiers,lancéolés-linéaires, dressés à la maturité, atteignant le tiers de la corolle ; celle-ci grande, très ouverte,plus large que longue, à lobes subtriangulaires, mucronés. Capsule dressée, s’ouvrant latéralement au-dessous au-dessous du sommet. Graines ovoïdes, brunâtres, luisantes. Feuilles radicales souvent rougeâtres à la face inférieure.

On mange les jeunes pousses de cette plante. On en cultive, dans les parterres, une var. à fleurs doubles.

Hab. les bords des ruisseaux aux environs du Vigan, les bords du Gardon à la Beaume.

Fl. juin-juillet.

5e gr. WAHLENBERGIE. – WAHLENBERGIA. (Schrad. comm. gott. 6, p. 123.)

Calice à 5 lobes,à tube court, sub-conique. Corolle campanulée, tubuleuse, à 5 lobes peu profonds. Etamines 5, libres, à filets peu élargis à la base. Style à 3-5stigmates courts. Capsule globuleuse, à 3 -5 valves, s’ouvrant au-dessus du tube du calice.

1. WAHLENBERGIA HEDERACEA
Rchb. cent. 5 p. 47 t. 380, fig. 673 ; Godr et Gren. ; fl. fr. 2, p. 421 ; Campanula hederacea Lin. sp. 240 ; Dec. fl. fr. 3, p. 696 ; Moris. hist. s. 5, t. 2, fig. 18.

Racine grêle, rampante. Tiges 4-5, partant de la même souche, longuesde1-2dm, filiformes, rameuses-dichotomes, couchées, diffuses, glabres, ainsi que les autres parties de la plante. Feuilles minces, pétiolées, arrondies-cordiformes, à 5-7 lobes triangulaires, le supérieur plus grand. Fleurs d’un brun clair, solitaires au sommet de pédoncules allongés, filiformes, terminant la tige et les rameaux. Calice à lobes linéaires-subulés, deux fois de la longueur du tube et deux tiers plus courts que la corolle ; celle-ci oblongue, petite, dressée ou penchée, à tube subcylindrique, à 5 lobes assez profonds, ovales-lancéolés, mucronulés. Capsule dressée ; graines très petites, oblongues, finement ridées en long. Plante molle, délicate.

Hab. les haies humides et au pied des rochers, à l’Espérou.

Fl. juin-août.

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