XXXVe FAM. AMYGDALÉES. — AMYGDALEÆ. ( Juss. gen. 340.)

Dans la classification actuelle, les Amygdaleae sont inclus dans la famille des Rosaceae.

Fleurs hermaphrodites, régulières. Calice caduc, à tube non adhérent à l’ovaire, à limbe divisée en 5 parties imbriquées dans le bouton. Corolle à 5 pétales caducs, imbriqués avant l’ouverture de la fleur. Étamines 15-30, libres, presque égales, insérées avec les pétales à la gorge du calice. Ovaire libre, à une loge, à 2 ovules. Style 1, filiforme. Stigmate capité. Fruit (drupe) oblong-comprimé ou globuleux, plus ou moins charnu, velouté ou glabre, à 1 seul noyau ligneux, à 1, rarement à 2 graines suspendues. Arbres ou arbrisseaux à feuilles simples, à stipules libres, caduques.

1 Noyau marqué, sur les faces, de fissures étroites ou de crevasses AMYGDALUS
Noyau lisse sur les faces PRUNUS
1er gr. AMANDIER. — AMYGDALUS. (Lin. gen. 619.)

Drupe globuleuse ou oblongue-comprimée, succulente ou charnue-coriace, pubescente-veloutée. Noyau oblong ou obovale, sillonné ou crevassé. Feuilles pliées longitudinalement avant leur développement complet.

1 Drupe oblongue comprimée, charnue-coriace, déhiscente ; noyau fissuré COMMUNIS
Drupe globuleuse, charnue-succulente, indéhiscente ; noyau crevassé PERSICA

1. AMYGDALUS COMMUNIS = PRUNUS DULCIS (Mill.) D.A. Webb

Lin. sp. 677 ; Dec. fl. fr. 4, p. 486 ; Lamk. ill. , t. 420.

Arbre de 6-10 m, à écorce cendrée, raboteuse sur le tronc, lisse, verte, souvent rougeâtre sur les jeunes rameaux, à branches formant une cyme lâche ou touffue. Feuilles glabres, pétiolées, lancéolées-aiguës, dentées en scie, à dents inférieures glanduleuses. Fleurs blanches ou rosées, naissant avant les feuilles, presque sessiles, solitaires ou géminées, éparses le long des rameaux. Calice campanulé, à 10 nervures, à divisions obtuses, de la longueur du tube. Pétales ovales-oblongs, obtus. Fruit vert à la maturité, s’ouvrant par une fente longitudinale ou se déchirant irrégulièrement. Noyau oblong, lisse, fissuré, dur ou fragile. Graine douce, comestible ou amère.

Les amandes douces fournissent par l’expression, une huile douce et très anodine. Elles servent à faire les dragées et une liqueur appelée orgeat, qui est adoucissante et rafraichissante ; les amères passent pour vénéneuses.

Hab. cultivé et subspontané, dans toute la région des vignes.

Fl. Février-mars, fr. août-septembre.

2. AMYGDALUS PERSICA = PRUNUS PERSICA (L.) Bastch

Lin. sp. 676 ; Persica vulgaris, Dec. fl. fr. 4, p. 487 ; Tournef. inst. , t. 400.

Arbre peu élevé, à écorce grise, lisse, verte ou rougeâtre sur les jeunes pousses, à branches peu serrées. Feuilles glabres à court pétiole, lancéolées-aiguës, dentées en scie, à dents sétacées. Fleurs d’un rose vif presque sessiles, ordinairement solitaires, éparses le long des rameaux, naissant avant les feuilles. Pétales oblongs, obtus. Fruit gros, très succulent, d’un vert jaunâtre ou rougeâtre, souvent d’un rouge prononcé sur une face, couvert d’un duvet velouté facile à détacher par le frottement, rarement glabre, plus ou moins profondément sillonné sur un côté. Noyau obovale, crevassé, adhérent à la chair ou s ‘en séparant facilement. Graine amère.

Cet arbre est connu sous les noms de pêcher, lorsque le noyau se détache ; de pavie ou alberge, lorsqu’il est adhérent, et de brugnon, lorsque le fruit est glabre. Ses fleurs sont purgatives et vermifuges.

Hab. cultivé, sous une foule de variétés, dans toute la région des vignes.

Fl. février-mars, fr. août-septembre.

2e gr. PRUNIER. — PRUNUS. (Lin. gen. 620.)

Fruit ovale, oblong ou globuleux, succulent, glabre, couvert ou dépourvu d’efflorescence, glauque, plus rarement pubescent-velouté. Noyau ovale comprimé ou presque globuleux, lisse sur les faces. Arbres ou arbrisseaux épineux ou sans épines, à feuilles roulées longitudinalement avant leur développement complet, à fleurs blanches ou rosées.

1 Fleurs solitaires ou géminées 2
Fleurs en corymbe ou en fascicule ombelliforme 5
2 Fruit glabre 3
Fruit pubescent-velouté ARMENIACA
3 Arbrisseau très épineux ; fruit dressé, ordinairement solitaire SPINOSA
Arbre ou arbrisseau sans épines ou peu épineux ; fruit penché 4
4 Jeunes rameaux pubescents INSITITIA
Jeunes rameaux glabres DOMESTICA
5 Fleurs en grappes corymbiformes MAHALEB
Fleurs en fascicules ombelliformes AVIUM

1. PRUNUS ARMENIACA

Lin. sp. 679 ; Armeniaca vulgaris, Dec. fl. fr. 4, p. 486 ; Lois. nouv. Duham. 5, t. 49.

Arbre peu élevé, à écorce brune, à rameaux ascendants ou étalés. Feuilles ovales-arrondies, acuminées, presque cordiformes, dentelées, fermes, glabres, luisantes, à pétiole long, rougeâtre, un peu glanduleux. Fleurs ordinairement solitaires, rapprochées le long des rameaux, naissant avant les feuilles, d’un blanc rosé. Pédoncules épais, plus courts que les bractées qui l’entourent. Fruit globuleux un peu comprimé, pubescent-velouté, profondément sillonné sur un côté, jaune ou rougeâtre sur une de ses faces, d’une saveur sucrée, agréable. Noyau rugueux sur les faces, muni de 3 côtes tranchantes sur le bord ventral. Amande amère, plus rarement douce.

Cet arbre est connu sous le nom d’abricotier.

Hab. cultivé, sous plusieurs variétés, dans les jardins et les vignes.

l. février-mars, fr. juillet.

2. PRUNUS DOMESTICA

Lin. sp. 680 ; Dec. il. fr. 4, p. 484 ; Lois. nouv. Duham. 5, t. 55-58.

Arbre médiocrement élevé, à écorce brune et cendrée, à branches étalées, à rameaux non épineux, glabres dans leur jeunesse. Feuilles oblongues-aiguës, crénelées-dentées, luisantes en dessus, un peu pubescentes en dessous, à nervures très saillantes, transparentes à travers la clarté. Stipules pubescentes. Fleurs blanches, naissant en même temps que les feuilles. Pédoncules solitaires, plus souvent géminés, plus ou moins pubescents. Calice velu intérieurement et sur le limbe. Pétales oblongs-ovales. Fruit oblong ou ovale, pendant, assez gros, glabre, couvert d’une efflorescence glauque, rougeâtre, jaunâtre ou violet, légèrement sillonné sur un côté. Noyau rugueux sur les faces, avec un sillon sur le dos et une carène sillonnée sur les côtés du bord du ventre.

Les fruits secs du prunier sont rafraîchissants et laxatifs, pris en décoction.

Hab. cultivé, sous plusieurs variétés, dans tout le département.

Fl. mars-avril, fr. juillet-septembre.

3. PRUNUS INSITITIA

Lin. sp. 680 ; P. domestica, Dec. fl. fr. 4, p. 484 ; Blackw. , t. 305.

Arbrisseau élevé, à écorce cendrée ou rougeâtre, à rameaux anciens épineux, étalés, pubescents dans leur jeunesse. Feuilles elliptiques ou oblongues-aiguës, finement dentées en scie, pubescentes en dessous. Stipules linéaires, pubescentes. Fleurs blanches, naissant avec les feuilles, géminées, rarement solitaires, à pédoncule finement pubescent ou glabre. Pédicelles fructifères, plus courts que le fruit. Calice glabre intérieurement. Fruit assez gros, penché, globuleux, noirâtre, violet ou jaunâtre. Noyau rugueux.

Hab. dans les haies, au bord du Gardon, à la Beaume, et dans les pacages, près du petit Rhône, entre le mas du Juge et le grau d’Orgon.

Fl. mars-avril, fr. juillet-septembre.

4. PRUNUS SPINOSA

Lin. sp. 681 ; Dec. fl. fr. 4, p. 484 ; Lois. n. Duham. 5, t. 54, fig. 1 ; Lob. ic. 2, t. 176, fig. 1.

Arbrisseau de 1-2 m, très épineux, très rameux, à rameaux étalés, à angle droit, pubescents dans leur jeunesse. Feuilles ovales-oblongues ou lancéolées, dentées en scie, pubescentes, puis glabres, Fleurs blanches, naissant avant les feuilles, solitaires, géminées ou fasciculées, à pédoncules glabres. Calice glabre intérieurement. Pétales ovales. Fruit globuleux, dressé, bleuâtre à la maturité, couvert d’une efflorescence glauque, plus petit qu’une cerise, à pédoncule plus court que lui, d’une saveur très acerbe. Noyau rugueux.

L’écorce, les feuilles et les fruits de cet arbrisseau sont astringents. Il est connu vulgairement sous le nom de prunellier ; en patois, d ‘agrunié.

Hab. le bord des fossés des champs et des bois, dans tout le département.

Fl. mars-avril, fr. septembre-octobre.

5. PRUNUS AVIUM

Lin. sp 680 ; Cerasus avium Dec. fl. fr. 4, p. 482 ; Blackw. , t. 425 ; Tabern. ic. 986, fig. 2.

Arbre de 10-12 m, à épiderme blanchâtre, à filaments circulaires, très rameux, à branches et rameaux étalés-dressés. Feuilles ovales-oblongues, acuminées, dentées en scie, pubescentes en dessous, pliées longitudinalement, à pétiole plus court que la feuille, muni, vers son sommet, de 1-3 glandes rougeâtres. Fleurs blanches longuement pédonculées, naissant avec les feuilles, disposées par fascicules le long des rameaux, sessiles et entourés, à leur base, d’écailles scarieuses, glanduleuses. Pétales oblongs-cunéiformes, échancrés au sommet. Fruit petit, globuleux ou ovoïde, glabre, dépourvu d’efflorescence, rouge ou noir, d une saveur douce un peu amère, à chair adhérente au noyau. Noyau subglobuleux, légèrement caréné sur le dos à 3 côtes sur le ventre ; la médiane canaliculée.

Cet arbre est connu sous le nom de merisier ; en patois, de cérié sauvage.

Hab. les bois montagneux, au Vigan, Alzon, Alais, au Serre-de-Bouquet.

Fl. avril-mai, fr. juin-juillet.

Le cerisier est cultivé dans tout le département, sous une foule de variétés. Son bois est employé par les ébénistes et les tourneurs.

6. PRUNUS. MAHALEB

Lin. sp. 678 ; Cerasus mahaleb, Dec. fl. fr. 4, p. 480 ; Lois. nouv. Duham. 5, t. 2 ; Camer. epit. p. 91, ic.

Arbrisseau peu élevé à l’état sauvage, à écorce brune ou grisâtre, très rameux, à rameaux étalés. Feuilles petites, glabres, luisantes, raides, fasciculées, arrondies, peu cordées à la base, terminées en pointe courte et obtuse, denticulées-glanduleuses, a pétiole court, rarement pourvu de 1-2 glandes à son sommet. Fleurs blanches odorantes, naissant avec les feuilles, disposées en corymbe dressé, épars le long des rameaux, et terminaux garnis, à leur base, de quelques petites feuilles. Calice à dents réfléchies. Pédicelles 2-3 fois plus longs que les calices, la plupart caducs après la floraison. Pétales oblongs. Fruit petit, arrondi, noir, d’une saveur acerbe, dépourvu d’efflorescence. Noyau subglobuleux, légèrement caréné sur le dos, à 3 côtes saillantes sur le ventre.

Cet arbrisseau est connu sous le nom vulgaire de bois de Sainte-Lucie ; en patois, de cérié bouscas ou amarel. Son bois est employé chez les ébénistes et les tourneurs. Ses fruits fournissent une couleur pourpre.

Hab. les bois montagneux, les haies et les bords des chemins, au Vigan, à Anduze, Saint-Ambroix, Alzon, Sauve, les bords du Gardon, au pont du Gard, à la Beaume.

Fl. avril-mai, fr. juillet-août.

On cultive fréquemment le Pr. laurocerasus, Lin. , vulgairement laurier-cerise, laurier-amande, qui se distingue par ses feuilles persistantes, épaisses, coriaces, luisantes, exhalant, par le froissement, une odeur d’amande amère, munies, vers leur base, de 2 glandes ; par ses fleurs en grappes, plus courtes que les feuilles.

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