VIIIe FAM. VIOLARIÉES. — VIOLARIEÆ. (Dec. fl. fr. 4, p. 801.)

Calice persistant, à 5 sépales appendiculés à la base. 5 pétales inégaux, alternes avec les sépales. 5 étamines insérées sur le réceptacle, à filets courts, élargis à la base, libres, à anthères biloculaires rapprochées, entourant l’ovaire libre, unique. 1 style. 1 stigmate. Capsule uniloculaire, polysperme, déhiscente, à 8 valves, à placentas pariétaux.

1er gr. VIOLETTE. — VIOLA. ( Tournef. inst. 419, t. 286.)

Fleurs irrégulières. 5 sépales inégaux, appendiculés. 5 pétales, dont l’inférieur plus large, éperonné. 5 étamines, dont les deux inférieures portant chacune, à leur base, un appendice logé dans l’éperon. Capsule à 3 valves, s’ouvrant en étoile. Graines dures, lisses, presque sphériques. Fleurs penchées. Plantes herbacées, annuelles ou vivaces.

1 Stipules pinnatifides TRICOLOR
Stipules entières 2
2 Style aigu et courbé au sommet 3
Style épaissi au sommet PALUSTRIS
3 Capsule globuleuse 4
Capsule trigone 7
4 Une ou plusieurs tiges latérales 5
Point de tiges latérales 6
5 Tiges latérales non radicantes ALBA
Tiges latérales radicantes ODORATA
6 Capsule velue HIRTA
Capsule pubescente COLLINA
7 Eperon 3 – 4 fois plus long que les appendices du calice SYLVATICA
Eperon un peu plus long que les appendices du calice. 8
9 Capsule sans nervures saillantes STRICTA
Capsule à nervures saillantes CANINA

1. VIOLA PALUSTRIS

Lin. sp. 1324 ; Dec. fl. fr. 4, p. 804 ; Moris. s. 5, t. 35, fig. 5.

Racine blanchâtre, rampante, fibreuse. Tiges nulles. Feuilles glabres sur les deux faces, arrondies-réniformes, échancrées à la base, légèrement crénelées, à pétioles de 6-12 centime Fleurs petites, bleuâtres, à raies violettes, inodores. Pédoncules ordinairement plus longs que les feuilles, pourvus de 2 petites bractées recourbées à la maturité. Sépales ovales, aigus, un peu membraneux sur les bords. Pétales entiers ; les latéraux peu barbus, l’inférieur à éperon court et obtus, dépassant à peine les appendices du calice. Capsule glabre, oblongue, trigone.

Hab. les marais tourbeux et les petits ruisseaux, à l’Aigoual, Saint-Guiral et la Grandès-Haute.

Fl. mai-juin.

2. VIOLA HIRTA

Lin. sp. 1324 ; Dec. fl. fr. 4, p. 802 ; Moris. s. 5, t. 3, fig. 4.

Racine blanchâtre, noueuse, fibreuse. Souche rameuse, sans rejets ; rampante. Tige nulle. Feuilles ovales ou oblongues, pointues, cordiformes, dentées ou crénelées, velues ainsi que les pétioles et les pédoncules. Stipules linéaires, aiguës, ciliées-glanduleuses. Fleurs violettes ou blanches, inodores. Sépales ovales, obtus, ciliés. Pétales échancrés, les deux latéraux très barbus. Eperon un peu courbé. Stigmate aigu, crochu. Pédoncules plus longs que les pétioles, pourvus de 2 bractées ciliées. Capsules velues.

Hab. les bois et les haies, dans tout le département.

Fl. mars-avril.

3. VIOLA ALBA

Besser prim. gallic. 1, p. 171 ; V. odorata – hirta Rchb. ic. 7, fig. 4497.

Racine blanchâtre, rameuse. Souche épaisse, noueuse, écailleuse, émettant des tiges latérales, couchées, herbacées, non radicantes. Feuilles ovales, pointues, cordiformes, à sinus assez ouvert ; celles des tiges plus petites, comme triangulaires, légèrement échancrées à la base, Stipules fortement ciliées. Fleurs violacées, odorantes. Sépales oblongs, obtus. Pétales inférieurs échancrés ; les autres entiers ou presque entiers ; les deux latéraux peu barbus. éperon courbé, aigu à l’extrémité. Pédoncules pourvus, vers le milieu, de 2 bractées linéaires-aiguës, ciliées-glanduleuses. Capsule ovale-globuleuse, velue. Plante plus ou moins velue.

Hab. les prairies, à Aulas (Diomède, méd.).

Fl. mars-avril.

4. VIOLA ODORATA

Lin. sp. 1324 ; Dec. fl. fr. 4, p. 803 ; Drèves et Hayne, Choix de pl. d’Europe, t. 7.

Racine blanchâtre, rameuse. Souche écailleuse, à stolons allongés, radicants. Tige nulle. Feuilles cordiformes, crénelées, ovales-arrondies ou pointues, plus ou moins velues ainsi que les pétioles. Stipules ciliées, lancéolées, acuminées. Fleurs odorantes, violettes, quelquefois blanches. Sépales ovales-obtus. Pétale inférieur échancré ; les latéraux très barbus ; les supérieurs entiers. Bractées ciliées, étroites, pointues, insérées au-dessus du milieu du pédoncule. Capsule globuleuse, velue, dépassant le calice. Graines blanchâtres.

Hab. les haies et les bois, dans tout le département.

Fl. mars-avril.

Les fleurs de cette plante sont béchiques, anodines et rafraîchissantes ; les feuilles émollientes, les racines émétiques, et les graines diurétiques et cordiales.

5. VIOLA COLLINA

Besser en Vohl. p. 10, No 243 ; Rchb. ic. fig. 4497.

Cette espèce diffère du Viola odorata par l’absence des stolons et la pubescence de ses capsules.

Hab. le bois de Salbous (Martin)

Fl. mai.

6. VIOLA SYLVATICA

Fries, fl. hall. p. 64 ; V. sylvestris Koch syn. p. 91 : Rchb. ic. 12, fig. 4503 ; Mut. fl. fr. 1, p. 120 (non Lamk).

Racine tortueuse, brunâtre. Tiges ascendantes, de 1-3 dm, presque glabres ainsi que les feuilles ; celles-ci ovales-cordiformes, crénelées ; les inférieures obtuses ; les supérieures acuminées. Stipules linéaires, aiguës, frangées profondément. Fleurs inodores, d’un violet clair, à éperon blanchâtre, obtus, dépassant de beaucoup les appendices du calice dont les sépales sont étroits et très aigus. Pétales entiers ; les deux latéraux très barbus. Capsule oblongue, aiguë, glabre.

Var. B, Grandiflora. Fleurs plus grandes. V. riviniana, Rchb. ic. 12, fig. 4502.

Hab. les bois et les haies, à Aulas, à Campestre, Salbous, la chartreuse de Valbonne, etc.

Fl. mars-avril.

7. VIOLA CANINA

Lin. sp. 1324 ; Dec. fl. fr. 4, p. 806 ; Mut. fl. fr. , t. 7, fig. 41 bis

Racine brune. Souche rameuse, écailleuse. Tiges ascendantes ou étalées, de 1-3 dm, rameuses, flexueuses, anguleuses, glabres où un peu pubescentes ainsi que les feuilles ; celles-ci cordiformes, ovales-oblongues, crénelées ; les inférieures obtuses ; les supérieures un peu pointues. Stipules linéaires aiguës, frangées. Fleurs d’un bleu clair, à sépales aigus, à pétales entiers ; les deux latéraux un peu barbus ; l’inférieur à éperon large, comprimé, obtus, plus long que les appendices du calice. Pédoncules plus longs que les feuilles, munis, au-dessus de leur milieu, de 2 petites bractées, linéaires-aiguës, légèrement ciliées. Capsule glabre, subtrigone, obtuse-mucronée, à valves naviculaires, carénées. Graines lisses, blanchâtres.

Hab. les bois et les haies, dans tout le département.

Fl. avril-juin.

8. VIOLA STRICTA

Hornem. Fl. dan. t. 1812 ; V. Ruppii, Mut. fl. fr. , p. 121, t. 9, fig. 47.

Racine brune. Souche rameuse. Tiges glabres, dressées ; les extérieures quelquefois couchées. Feuilles ovales-oblongues, cordiformes, pointues, faiblement crénelées, glabres. Pétioles ailés supérieurement. Stipules herbacées, dentées, lancéolées. Fleurs assez grandes, d’un bleu violet. Sépales aigus. Pétales entiers ; les deux latéraux barbus ; l’inférieur à éperon obtus, droit, deux fois de la longueur des appendices du calice. Bractées non ciliées, insérées près de la fleur. Pédoncules deux fois de la longueur de la feuille. Capsule glabre, subtrigone, ovale-oblongue, surmontée d’une petite pointe, sans nervures saillantes.

Hab. les prairies de l’Esperou et de Saint-Guiral.

Fl. mai-juin.

9. VIOLA TRICOLOR

Lin. sp. 1326 ; Dec. fl. fr. 4, p.  808.

Racine grêle, blanchâtre, annuelle. Tiges uniques ou nombreuses, de 1-4 dm, anguleuses, simples ou rameuses, droites, ascendantes ou diffuses, glabres ou pubescentes ainsi que les feuilles ; celles-ci ovales, oblongues ou lancéolées ; les radicales subcordiformes, toutes crénelées, atténuées en pétiole. Stipules foliacées, pinnatifides à lobes linéaires ; le terminal grand, crénelé, semblable aux feuilles ; l’inférieur subulé, recourbé. Fleurs très variables pour la grandeur et la couleur. Pétales supérieurs dirigés en haut ; les latéraux souvent horizontaux ; l’inférieur dirigé en bas, large, échancré et prolongé en éperon obtus, dépassant les appendices du calice. Sépales très aigus. Style en massue. Stigmate droit, infundibuliforme. Pédoncules dressés, arqués au sommet, deux fois de la longueur des feuilles, munis, sur la courbure ou un peu plus bas, de 2 bractées un peu ciliées à la base. Capsule glabre, ovale, trigone. Graines lisses, ovales, d’un rouge clair.

VAR. A, Pallescens, V. pallescens, Jord. Obs. 2E fragm. , p. 10, t. 1, fig. a. — Tige simple, de 10-15 cm, presque glabre, grêle, portant peu de fleurs. Feuilles ovales, dentées, à pétioles plus longs que les stipules, à 3-5 lobes, aigus. Fleurs blanches, plus courtes que le calice, à éperon dépassant le prolongement des sépales, lancéolés, aigus, et deux fois de la longueur de la capsule sphérique.

Hab. les champs cultivés, au Capellier, près d’Alzon (Martin).

Fl. mai.

VAR. B, Mediterranea, V. nemausensis, Jord. l. c. , p. 18, t. 2, fig. c.— Tiges de 5-10 cm, simples ou rameuses, pubescentes. Feuilles ovales ou rondes, crénelées, pétiolées. Stipules pinnatifides, à lobes linéaires, obtus, atténués à leur base ; le terminal foliacé, denté. Pétales blancs ou bleuâtres, un peu plus longs que le calice ; éperon large, obtus, plus long que les appendices du calice, souvent colorés. Sépales lancéolés, acuminés. Capsule ovale-arrondie. Graines petites, d’un brun clair.

Hab. les bois et les champs sablonneux, aux environs de Nîmes, au pont du Gard, à Jonquière, à Bellegarde ; dans les dunes de la Pinède des QuatreMaries, près le grau d’ Orgon, et dans celles de la Pinède d’ Aigues-Mortes.

Fl. mai-juin.

VAR. C, Agrestis, V. agrestis, tord. l. c. , p. 15, t. 2, fig. a. — Tige de 2-3 dm, à rameaux très étalés, flexueuse, à articulations plus courtes que les feuilles, à stries très caractérisées. Feuilles d un vert un peu cendré, crénelées, pubescentes, ovales, elliptiques ou simplement ovales dans le bas de la plante. Stipules très divisées, à lobes latéraux linéaires-aigus ; le terminal très grand, crénelé, foliacé. Pétales de la longueur du calice ; les supérieurs et les latéraux lilacés ; l’inférieur blanc, taché de jaune à l’ombilic ; éperon oblong, obtus, de la longueur des appendices du calice, souvent coloré. Capsule ovale-oblongue, obtuse.

Hab. les champs cultivés, les vignes, à Manduel.

Fl. mai.

VAR. D, Segetalis, V. segetalis, Jord. l. c. , p. 12, t. 1, fig. b. -Tiges de 2-3 dm, flexueuses, ascendantes, pubescentes, légèrement striées, à rameaux dressés, peu étalés. Feuilles inférieures ovales ; les caulinaires oblongues ou lancéolées ; stipules pinnatifides, à 5-7 lobes aigus ; le terminal plus long, plus large, cilié, à dents écartées, comme dans les feuilles aussi ciliées. Pétales un peu plus courts que le calice ; les deux supérieurs tachés de violet au sommet ; les latéraux blancs, et l’inférieur blanchâtre, taché de jaune à l’ombilic. éperon étroit, obtus, dépassant un peu les appendices du calice. Capsule elliptique-obtuse.

Hab. les champs cultivés des montagnes, à l’Esperou, au cap de Coste, à Aumessas.

Fl. juillet-août.

VAR. E, Gracilescens, V. gracilescens, Jord. l. c. , p. 20, t. 2, fig. b. — Tiges de 2-3 dm, ascendantes, simples, glabres ou pubérulentes. Feuilles crénelées, brièvement ciliées ; les inférieures ovales, pétiolées, presque cordiformes ; les supérieures oblongues-lancéolées, aiguës. Stipules pinnatifides, à 7-10 lobes aigus ; le terminal plus grand, denté, foliacé. Fleurs plus grandes que le calice ou de sa longueur, à pétales supérieurs se recouvrant par leurs bords inférieurs, d’un violet décidé, avec le tiers inférieur jaunâtre ; les latéraux et l’inférieur jaunâtres. Eperon oblong, obtus, souvent coloré, plus long que les appendices du calice. Capsule ovale-arrondie.

Hab. les champs cultivés, sur la Lozère, commune de Concoule, et probablement sur les autres montagnes élevées du département.

Fl. mai-juin.

VAR. F, Vivariensis, V. vivariensis, Jord. Obs. 1er fragm. , p. 17, t. 2. — Tiges de 1-4 dm, faibles, ascendantes, glabres. Feuilles crénelées, brièvement ciliées ; les inférieures ovales, à long pétiole ; les supérieures ovales-lancéolées, atténuées en pétiole. Stipules palmatifides, ciliées, à 7-10 lobes linéaires ; le terminal plus long et plus large, entier ou à 1-3 dents. Fleurs plus grandes que le calice, à pétales ovales, allongés ; les deux supérieurs d’un bleu clair, non recouverts ; les deux latéraux d’un bleu plus clair ; l’inférieur mucroné à l’extrémité, jaune à l’ombilic, le reste bleuâtre. éperon souvent coloré, linéaire, 2-3 fois plus long que les appendices du calice. Capsule ovale-oblongue, un peu aiguë.

Hab. les champs cultivés de l’Esperou, de Concoule. (1) ou (2)

Fl. juillet.

VAB. G, Sagoti, V. sagoti, Jord. Obs. 2e fragm. , p. 34. — Cette variété diffère de la précédente : par ses pétales moins allongés et plus larges ; par leur couleur plus foncée ; par son éperon plus court et plus gros.

Hab. les bois de l’Esperou ; les champs cultivés, au cap de Coste.

Fl juin.

VAR. H, Alpestris, V. alpestris, Jord. Obs. 2e fragm. , p. 32. — Tiges de 1-3 dm, dressées ou diffuses, à rameaux ascendants. Feuilles ovales ou oblongues, dentées. Stipules à lobes nombreux, linéaires, obtus ; le terminal plus long et plus large, denté. Fleurs jaunes, dépassant de moitié le calice. éperon un peu courbé, non comprimé, plus long 2-3 fois que les appendices du calice.

Hab. les prairies de l’Esperou et de la Grandés-Haute. Fl. avril-juin.

Cette plante, connue sous le nom de pensée, a, à peu près, les mêmes propriétés que la violette odorante ; ses feuilles fraîches, infusées dans du lait, sont regardées comme un spécifique contre les croûtes laiteuses.

< Cistinées – Violariées – Résédacées >