XXVIIe FAM. RUTACÉES. — RUTACEÆ. ( Juss. gen. 296.)

Fleurs régulières ou irrégulières. Calice à 3-5 sépales plus ou moins soudés à la base, imbriqués avant la floraison. Pétales 3-5, alternes avec les sépales, insérés, à la base, d’un disque charnu, dont la superficie porte les étamines au nombre de 8-10. Anthères bilobées. Stigmate simple. Capsule à 3-5 carpelles, à 1-2 graines, soudés à leur base. Graines réniformes ou pyriformes.

1 Fleurs régulières, capsule à lobes peu profonds RUTA
Fleurs irrégulières, capsule à lobes profonds. DICTAMNUS
1er gr. RUE. — RUTA. ( Lin. gen. 523.)

Calice persistant. Pétales en nacelle, unguiculés. Étamines 8-10. Ovaire brièvement stipité, muni, à sa base, de 8-10 points nectarifères. Capsule presque sessile. Fleurs en corymbe ; la centrale à 5 divisions, les autres à 4. Feuilles alternes, composées.

1 Pétales entiers 2
Pétales ciliés ANGUSTIFOLIA
2 Feuilles à folioles linéaires, étroites MONTANA
Feuilles à folioles oblongues, spatulées GRAVEOLENS

1. RUTA MONTANA

Clus. hist. 2, p. 136 ; Dec. fl. fr. 4, p. 732 ; R. legitima, Jacq. ic. rar. 1, t. 76.

Racine blanchâtre, profonde, à souche ligneuse, épaisse, d’où sortent plusieurs tiges, droites ou coudées à la base, très feuillées inférieurement, hautes de 2-3 dm, glabres, cylindriques, finement striées, glanduleuses, rameuses. Feuilles pétiolées, bipennatifides, à folioles linéaires, obtuses ou aiguës, très étroites, glabres ; la foliole terminale un peu plus large. Fleurs petites, jaunes, en corymbe terminal, brièvement pédicellées, composées d’épis unilatéraux, munies, à leur base, de bractées longues, subulées. Sépales lancéolés, longuement acuminés. Pétales très entiers, deux fois de la longueur du calice. Étamines dépassant un peu les pétales peu ouverts. Capsule glabre, petite, à lobes arrondis. Graines réniformes, anguleuses, scabres. Plante glanduleuse, à odeur très forte et désagréable.

Elle est connue sous le nom patois de ruda de la fina. Elle a les mêmes vertus que le N° 3.

Hab. les lieux arides de la partie basse du département, à Alais, Nîmes, etc.

Fl. juillet-août.

2. RUTA ANGUSTIFOLIA

Pers. ench. 1, p. 464 ; Dec. fl. fr. 5, p. 600 ; Mut. fl. fr. , t. 15, fig. 86 ; R. chalepensis, Vill. Dauph. 3, p. 583.

Racine blanchâtre, profonde, à souche ligneuse, épaisse, rameuse. Plusieurs tiges de 3-4 dm, raides, d’un vert glauque, cylindriques, légèrement striées, flexueuses, rameuses, droites ou ascendantes. Feuilles glauques, pétiolées, deux fois pinnatifides, à folioles inégales, oblongues, cunéiformes ; les caulinaires munies, à leur base, de folioles en forme de stipules. Fleurs jaunes, en corymbe terminal, lâche, à pédoncules fructifères, plus long que la capsule. Bractées petites, pointues, élargies à leur base. Sépales ovales, un peu pointus. Pétales étalés, concaves, longuement ciliés, deux fois de la longueur du calice. Capsule arrondie, à lobes acuminés. Graines brunes, réniformes, anguleuses, rugueuses. Plante glabre, glauque, glanduleuse, à odeur très forte, insupportable.

Elle est connue sous le nom patois de ruda. Elle a les mêmes vertus que le N° 3.

Hab. les bois et les garrigues, aux environs de Nîmes, à Broussan, la Beaume, etc.

Fl. juin-juillet.

3. RUTA GRAVEOLENS

Lin. sp. 548 ; Dec. fl. fr. 4, p. 732 ; Blackw. , t. 7.

Cette plante, voisine de la précédente, en diffère : 1° par son port plus élevé ; 2° par ses bractées petites, lancéolées ; 3° par ses sépales lancéolés-aigus ; 4° par ses pétales plus grands, très entiers ; 5° par sa capsule à lobes arrondis ; 6° par ses feuilles à pétiole nu et à folioles plus larges.

Elle est connue sous le nom patois de ruda. On s’en sert en infusion pour rétablir les règles. Elle est vermifuge, sudorifique, détersive, et arrête les progrès de la gangrène. Deux poignées de cette plante, placées sous la paillasse du lit, servent pour faire fuir les punaises.

Hab. les lieux arides, à Anduze (Le Coq et Lamoite).

Fl. juin-juillet.

2e gr. DICTAME. — DICTAMNUS. (Lin. gen. 522.)

Corolle irrégulière. Calice caduc. 5 Pétales inégaux, planes, onguiculés. Etamines 10, à filets inégaux, dirigés en bas et remontant vers le sommet. Capsule stipitée, à 5 lobes comprimés, réunis par leur bord interne.

1. DICTAMNUS ALBUS

Lin. sp. 548 ; Dec. fl. fr. 4, p. 734 ; Lamk. ill. , t. 344.

Racines blanches, charnues, à souche ligneuse, rameuse, donnant naissance à plusieurs tiges de 3-6 dm, droites, raides, simples, feuillées au milieu, velues et glanduleuses supérieurement, souvent rougeâtres. Feuilles alternes, à pétiole un peu ailé ; les inférieures simples, ovales ; les supérieures pinées avec impaire, à folioles opposées, sessiles, ovales, denticulées, raides, luisantes en dessous, parsemées de points transparents. Fleurs rosés, veinées de violet, pédonculées et disposées en grappe droite, allongée. Pédoncules d’un rouge brun, pubescents, glanduleux, visqueux, ainsi que le calice, à sépales oblongs-linéaires. Pétales ovales-lancéolés, aigus, glanduleux, 3-4 fois plus longs que le calice. Étamines à filets velu, à leur base, glabres au sommet et glanduleux. Anthères ovales-tétragones. Lobes de la capsule comprimés, arrondis au sommet, réticulés, scabres, glanduleux, terminés par une pointe qui est le prolongement de leur dos. Graines pyriformes, noires, très lisses, luisantes.

Cette plante, connue sous le. nom de fraxinelle, a use racine amère, âcre et aromatique, qui est employée comme cordial, sudorifique et hystérique ; dans les temps chauds, elle répand une vapeur inflammable.

Hab. les bois, aux environs de Nîmes, à Roque-Courbe, à la Beaume, au pont du Gard, à Coucol, près Bagnols, à Boussargues.

Fl. mai-juin.

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