IVeme FAM. PAPAVÉRACÉES. — PAPAVERACEÆ. (Juss. gen. 235.)

Fleurs régulières ou presque régulières. Calice à 2 sépales caducs. Corole à 4 pétales. Etamines ordinairement nombreuses, hypogynes, libres. Un seul ovaire libre. Stigmate 2-20. Capsule polysperme, globuleuse, oblongue ou linéaire, donnant issue aux série d’ouvertures au-dessous du plateau stigmatifère. Graines nombreuses, souvent très petites, quelquefois munies d’une arille. Plantes herbacées, à suc laiteux blanc, jaune ou rougeâtre. Feuilles alternes sans stipules.

1 Capsule globuleuse ou oblongue 1er gr. PAPAVER
Capsule siliquiforme 2
2 Capsule à 3-4 valves 2e gr. ROEMERIA
Capsule à 2 valves 3
3 Pétales inégaux 5e gr. HYPECOUM
Pétales égaux 4
4 Capsule biloculaire ; fleur grande 3e gr. GLAUCIUM
Capsule uniloculaire ; fleur petite 4e gr. CHELIDONIUM.
1er gr. PAVOT. — PAPAVER. ( Lin. gen. 448.)

Sépales 2, herbacés, caducs. Pétales chiffonnés avant l’épanouissement. Étamines nombreuses. Stigmates 4-20, rayonnants sur le plateau qui déborde sa capsule. Capsule divisée intérieurement par des demi-cloisons pariétales. Graines réniformes, sans arilles. Fleurs penchées avant l’épanouissement.

1 Fleurs jaunes PYRENAICUM
Fleurs rouges, blanches, roses ou violettes 2
2 Capsules hérissées 3
Capsules glabres 4
3 Capsules en massue ARGEMONE
Capsules ovales ou globuleuses HYMUDUM
4 Plante glabre 5
Plante hérissée 6
5 Feuilles à dents terminées par une soie raide SETIGERUM
Feuilles à dents non terminées par une soie SOMNIFERUM
6 Capsule oblongue ; rayons des stigmates de 0 il 8 DUBIUM
Capsule ovoïde ; rayons des stigmates de 8 à 15 RÆAS

1. PAPAVER SOMNIFERUM

Lin. sp. 726 ; Dec. fl. fr. 4, p. 633 ; Lamk. ill. 451.

Racine pivotante. Tige de 3-10 dm, droite, robuste, simple ou rameuse, très glabre, glauque, fistuleuse. Feuilles glabres, glauques, oblongues ou ovales ; les caulinaires embrassant la tige par deux oreillettes, toutes profondément sinuées, dentées ou crénelées. Pédoncules longs, alternes, portant chacun une fleur grande, blanche, rougeâtre ou rosée, à sépales glabres, pétales aussi larges que longs, tachés de noir ou de violet it la base, souvent lacérés au sommet ; filets des étamines épais au sommet. Stigmates 8 à 15, épaissis dans leur milieu. , rayonnants sur un disque lobé. Capsule glabre, oblongue ou sub-globuleuse. Graines blanches ou noires.

On retire de la graine de cette plante l’huile d’œillette ; le suc de sa tige et de ses capsules sert pour faire l’opium. La graine, en petite dose, est soporifique ; une dose plus forte pourrait causer la mort.

Hab. subspontané dans les vignes, près de la Tour-Magne à Nîmes ; il est cultivé en grand dans le département.

Fl. mai-juillet.

2. PAPAVER SETIGERUM

Dec. fl. fr. 5, p. 585 ; Deless. ic. sel. 2, t. 7.

Il diffère du précédent, dont il est très voisin, par les soies raides qui terminent les dentelures de ses feuilles, par sa tige simple ou peu rameuse, par ses pédoncules allongés et garnis de poils longs, étalés ; par ses fleurs violettes, par ses capsules moins grosses obovées.

Hab. les champs près de Saint-Nicolas, les bois près de l’ancien château de Saint-Roman, sur la route de Beaucaire.

Fl. juin-juillet.

3. PAPAVER RHÆAS

Lin. sp. 726 ; Dec, fl. fr. 4, p. 632 ; Fusch. hist. 515, ic.

Racine pivotante. Tige de 3-6 dm, droite, rameuse, rude, hérissée de poils raides appliqués ou étalés, ainsi que les pédoncules. Feuilles pinnatifides, à lobes lancéolés, incisés ou dentés, à dents terminées par une soie. Sépales couverts de longs poils raides, étalés. Pétales très larges, sub-orbiculaires, tachés ou non tachés de noir vers l’onglet, de couleur rouge, rose, blanche ou violette. filets des étamines filiformes. Stigmates 8-12, sur un disque lobé, à lobes se recouvrant par leurs bords. Capsule ovale ou presque globuleuse, glabre. Graines brunes réniformes, rugueuses.

Les fleurs de cette plante sont sudorifiques, béchiques et calmantes. On la connaît sous le nom de coquelicot ; en patois, rouzella.

VAR. B. Pallidum.

Tige grêle uniflore ; feuilles dentées ; fleurs petites et pâles. (Gren. fl. fr.)

VAR. C. Vestitum.

Plante peu élevée, très rameuse et très hispide dans toutes ses parties ; fleurs pâles. P. Roubiœi, vig. diss. 39, t. 1, fig. 1.

Hab. la var. A, dans les champs cultivés de tout le département ; la var. B, à St-Michel près Bagnols  ; la var. C, aux environs d’ Aigues-Mortes.

Fl. mai-juillet.

4. PAPAVER DUBIUM

Lin. sp. 726 ; Dec. fl. fr. 4, p. 633 ; Moris. hist. 1, sect. 3, t. 14, fig. 11.

Racine pivotante. Tige droite, à pédoncules très longs, à poils ordinairement appliqués. Feuilles plus découpées, plus dressées, à lobes plus petits que celles du P. rœas. Sépales hérissés de poils étalés. Pétales moins grands et plus pâles. filets des étamines filiformes. Stigmates 5-10 sur un disque crénelé, sans recouvrement. Capsule glabre, oblongue, en massue. Graines petites, noires, rugueuses.

Hab. les champs cultivés à Nîmes, au Vigan, etc.

Fl. mai-juin.

5. PAPAVER ARGEMONE

Lin. sp. 725 ; Dec. fl. fr. 4, p. 631 ; Lob. ic. 276, fig. 2.

Racine pivotante. Tiges de 1-4 dm, uniques ou peu nombreuses, droites ou ascendantes, velues. Feuilles velues, bipinnatifides, à lobes aigus, terminés par une soie. Sépales couverts de poils rares ou nombreux. Pétales oblongs, d’un rouge clair, tachés de noir à l’onglet. Etamines d’un noir violet, à filets épaissis au sommet, surmontés d’une petite pointe servant de support aux anthères. Stigmates 4-6, sur un disque non lobé. Capsule en massue, hérissée au sommet de poils raides, étalés ascendants, marquée de 4-6 côtes longitudinales. Graines petites, noires, rugueuses.

Hab. les champs cultivés, à Nîmes, Bagnols, le Vigan.

Fl. avril-mai.

6. PAPAVER HYBRIDUM

Lin. sp. 725 ; Dec. fl. fr. 4, p. 631 ; Lob. ic. 276, fig. 1.

Racine pivotante. Tige de 2-5 dm, droite, raide, à poils étalés ou appliqués. Feuilles tripinnées, velues, incisées, à lobes terminés par une soie. Sépales couverts de poils raides ascendants. Pétales d’un rouge vineux, de moyenne grandeur, ovales-oblongs, tachés de noir à l’onglet. Étamines à filets épais au sommet, surmontés d’une petite pointe servant de support aux anthères. Stigmates 4-6, sur un disque sinué. Capsule sub-globuleuse, hérissée de poils raides ascendants, souvent à 4-8 côtes saillantes. Graines noires à la maturité, rugueuses.

Hab. les champs cultivés dans tout le département.

Fl. avril-juillet.

2e gr ROÉMERIE. — ROEMERIA. (Dec. syst. 2, p. 92.)

Sépales 2, caducs. Pétales 4. Étamines nombreuses. Style court, stigmate en tête. Capsule très longues, siliquiforme, uniloculaire, sans cloisons, à 3-4 valves, s’ouvrant du sommet à la base. Graines réniformes, sans crêtes glanduleuses.

1. ROEMERIA HYBRIDA

Dec. l. c. Chelidonium hybridum, Lin. T 724 ; Dec. fl. fr. 4, p. 636 ; Dod. pempt. 449, fig. 2.

Racine pivotante. Tige de 1-3 dm, rameuse, droite, plus ou moins velue ; pédoncules plus courts que les capsules. Feuilles alternes 2-3 fois pinnatifides, à découpures profondes, étroites, souvent terminées par une soie. Sépales 2, velus. Pétales entiers, d’une belle couleur violette, avec une tache noire vers l’onglet, moins grands que ceux du P. rœas, chiffonnés avant l’épanouissement. Capsule linéaire, cylindrique, striée longitudinalement, hérissée de poils raides, étalés, surtout au sommet. Graines cendrées, alvéolées.

Hab. les champs cultivés à Manduel, à Bouillargues. (1) Fl. mai-juin.

3e gr. GLAUCIÈRE. — GLAUCIUM. (Tournef. inst. t. 130.)

Sépales 2, caducs. Pétales 4, roulés régulièrement. Étamines nombreuses. Stigmate à 2-4 lobes en tête. Capsule linéaire, siliquiforme à 2 valves, s’ouvrant du sommet à la base le châssis , qui sépare les deux cloisons, persistant . Graines sur un rang, sans arilles.

1 Capsule très longue, arquée, linéaire, jamais poilue, fleur jaune LUTEUM
Capsule très longue, droite, linéaire, hispide scabre ; fleur rougeâtre CORNICULATUM

1. GLAUCIUM LUTEUM

Scop. Carn. 1, p. 369 ; Chelidonium glaucium, Lin. sp. 724 ; Dec. fl. fr. 4, p. 635 ; Dod. pempt. 448, ic.

Racine épaisse, rameuse, descendante. Tige de 4-8 dm, dressée, robuste, rameuse, glabre ; pédoncules courts, épais. Feuilles radicales pétiolées, pinnatifides, les lobes supérieurs plus larges et confluents ; lés supérieures largement amplexicaules, toutes très glauques, glabres ou poilues. Sépales herbacés, parsemés de quelques poils. Pétales larges, ovales, d’un jaune doré. Capsule très longues, cylindrique, arquée ou droite, tuberculeuse, rarement lisse, jamais poilue. Graines brunes, alvéolées.

Vulgairement pavot cornu, petite chélidoine. Elle passe pour diurétique et détersive ; elle rend un suc jaune, caustique.

Hab. les lieux pierreux aux environs de Nîmes, de Beaucaire, le long du chemin de fer.

Fl. juin-août.

2. GLAUCIUM CORNICULATUM

Curt. lond. 6, t. 82 ; Chelidonium corniculatum Lin. sp. 724 ; Dec. fl. fr. 4, p. 635 ; Clus. hist. 2, p. 91, fig. 2.

Racine pivotante. Tige moins forte que la précédente, couverte de poils serrés ou écartés, ainsi que les feuilles à pinnules plus étroites et plus profondes. Fleurs plus petites, à pédoncules plus courts et plus renflés, de couleur rougeâtre, tachées de pourpre noir à l’onglet. Silique droite scabre, couverte de poils tuberculeux à la base, étalés ou appliqués. Graines noirâtres, réniformes, sillonnées en long, alvéolées dans la profondeur des sillons.

Hab. le bord des champs, le long du chemin de fer, près du mas de Vianès ; les moissons entre Candillac et Aigues-Mortes, environs de Bellegarde et de Saint-Gilles.

Fl. mai-juillet.

4e gr. CHÉLIDOINE. — CHELIDONIUM. ( Tour. inst. t. 130.)

Calice à 2 sépales un peu colorés, caducs. Pétales 4, roulés régulièrement. Etamines nombreuses ; style très court ; stigmate bilobé, oblique. Capsule siliquiforme, linéaire, uniloculaire, à 2 valves s’ouvrant de la base au sommet ; le châssis qui sépare les deux cloisons, persistant. Graines munies d’une arille vers le hile.

1. CHELIDONIUM MAJUS

Lin. sp. 723 ; Dec. fl. fr. 4, p. 634 ; Lamk. ill. t. 450, fig. 1.

Racine épaisse, oblique. Tige de 2-8 dm, droite, rameuse, garnie de poils longs, étalés. Feuilles molles à 3-7 segments ovales, incisés-crénelés, pétiolulés ou décurrents ; les inférieures à pétiole nu ; les supérieures munies d’une foliole, au milieu du pétiole, dirigée en bas, glabres, glauques en dessous. Fleurs jaunes umbelliformes, à pédoncules inégaux. Sépales acuminés. Pétales obovés, entiers. Capsule linéaire, de 2-4 cm, un peu toruleuse. Graines olivâtres, luisantes, alvéolées.

Cette plante, connue sous le nom d’éclaire, de grande chélidoine, en patois, d’herba de Sainta-Claira, ;rend un suc jaune, âcre, que l’on emploie pour détruire les verrues et les dartres. Elle passe pour diurétique, apéritive, fébrifuge et anti-hydropique.

VAR. B. Laciniatum. Feuilles laciniées à folioles plus longuement pétiolulées, profondément incisées-crénelées.

Hab. les haies, les décombres, à Nîmes, Manduel ; la var. B, à Anduze. ( Le Coq et Lamotte.).

Fl. avril-septembre.

5e gr. HYPECOUM. — HYPECOUM. ( Tourn. inst. t. 115.)

Calice à 2 sépales caducs. Pétales 4. Étamines 4. Styles 2, courts, à stigmates aigus. Capsule siliquiforme, divisée en articles monospermes. Graines comprimées.

1 Capsule arquée, comprimée, redressée PROCUMBENS
Capsule non arquée, cylindrique, pendante PENDULUM

1. HYPECOUM PROCUMBENS

Lin. sp. 181 ; Dec. fl. fr. 4, p. 640 ; Lamk. ill. t. 88.

Racine pivotante, jaunâtre, garnie de fibres. Tige nue, striée, couchée ou ascendante ; divisée, au sommet, en 2-3 rameaux courts, feuillés à leur origine. Feuilles radicales nombreuses, disposées en rosette, alternativement ailées ; à pinnules multifides, vertes ou glauques ; à lanières courtes, mucronées. Sépales ovales, beaucoup plus courts que la corolle, quelquefois mucronés. Pétales jaunes ; les deux extérieurs en coin à la base, élargis au milieu, à 3 lobes plus ou moins prononcés ; les deux intérieurs très petits, rapprochés, presque toujours trifides ; la lanière centrale dentée, ciliée, rarement entière. Capsule comprimée, arquée, redressée, à côtes longitudinales, composée de beaucoup d’articles qui se détachent à la maturité.

Vulgairement cumin cornu. Passe pour narcotique. Hab. les champs cultivés, à Manduel, Comps, Candillac.

Fl. mars-juin.

2. HYPECOUM PENDULUM

Lin. sp. 181 ; Dec. fl. fr. 4, p. 641 ; Lob. ic. 743, fig. 2.

Racine grêle, descendante. Tiges de 2-5 dm, nues, lisses, droites ou étalées, rameuses. Feuilles radicales nombreuses, un peu dressées, pennées, à pinnules pinnatifides, à segments linéaires très longs et mucronés ; les caulinaires plus petites, naissant à la base des rameaux. Sépales 2, ovales, aigus, beaucoup plus courts que la corolle. Pétales d’un jaune pâle ; les deux extérieurs ovales-oblongs, entiers ; les deux intérieurs plus petits, trifides, à lanière centrale dentée, ciliée, rarement entière. Capsule fusiforme-cylindrique, à côtes longitudinales, non articulée et tout à fait pendante.

Même propriété.

Hab. les champs cultivés, à Manduel.

Fl. mai-juin.

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