XVIIIe FAM. MALVACÉES. — MALVACEÆ. (Brown. cong. p. 8.)
Fleurs hermaphrodites, régulières, à 2 calices, rarement it un seul ; l’intérieur à 5 divisions ; l’extérieur ou calicule a 3-9. Corolle caduque, à 5 pétales onguiculés, soudés à la base avec le tube des étamines, contournés en spirale, avant l’épanouissement. Etamines en nombre indéfini, à filets inégaux, soudés ensemble et formant une colonne qui recouvre l’ovaire, libres dans le haut et plus courts dans le bas. Anthères réniformes, s’ouvrant transversalement. Styles en nombre égal à celui des carpelles, soudés en colonne, libres au sommet. Fruit formé de carpelles nombreux, monospermes, verticillés autour d’un placenta central, persistant, dont ils se séparent à la maturité, s’ouvrant par le côté interne, ou bien formant une capsule à plusieurs loges polyspermes, déhiscente du côté interne, persistante avec le placenta. Graines réniformes.
1 | Calice muni d’un calicule | 2 |
Calice dépourvu de calicule | ABUTILON | |
2 | Calicule à 3 folioles libres | MALVA |
Calicule à 6-9 folioles soudées à la base | ALTHÆA |
1er gr. MAUVE. — MALVA. (Lin. gen. 841.)
Calice à 5 divisions. Calicule à 3 folioles libres. Pétales 5, soudés à la base ; fruit déprimé, formé par des carpelles monospermes, verticillés autour du placenta, se séparant à la maturité.
1 | Pédoncules solitaires à l’aisselle des feuilles | 2 |
Pédoncules agrégés à l’aisselle des feuilles | 3 | |
2 | Carpelles ridés, glabres ou un peu velus | ALCEA |
Carpelles velus, lisses | MOSCHATA | |
3 | Carpelles ridés | 4 |
Carpelles unis | ROTUNDIFOLIA | |
4 | Pétales dépassant à peine le calice | PARVIFLORA |
Pétales 1-3 fois plus longs que le calice | 5 | |
5 | Carpelles velus | NICÆENSIS |
Carpelles glabres | 6 | |
7 | Pétales 2-3 fois plus longs que le calice | SYLYESTRIS |
Pétales une fois plus longs que le calice | MICROCARPA |
Lin. sp. 971 ; Dec. fl. fr. 4, p. 829 ; Cav. diss. 2, t. 17, fig. 2.
Racines blanchâtres, très profondes. Tiges de 5-10 dm, droites, cylindriques ou légèrement anguleuses, ordinairement rameuses, plus ou moins velues, à poils étoilés. Feuilles rudes, pétiolées ; les inférieures cordiformes ou tronquées à arrondies-anguleuses ; les caulinaires palmées, à 3-5 lobes incisés-dentés, plus ou moins profonds. Fleurs grandes, roses, solitaires à l’extrémité de pédoncules axillaires, dressés, deux fois de la longueur du calice, souvent agrégées au sommet des rameaux, où les pédoncules sont plus courts. Folioles du calicule oblongues, aiguës. Calice lâche, très dilaté à la maturité, couvrant entièrement le fruit. Pétales 3-4 fois plus longs que le calice, échancrés. Carpelles glabres ou un peu pubescents, arrondis sur le dos, ridés, noircissant à la maturité. Graines brunes, lisses.
VAR. B, Fastigiata, Koch. Division des feuilles caulinaires peu profondes ; M. fastigiata, Dec. fl. fr. 5, p. 625 ; Cav. diss. 2, t. 23, fig. 2.
Hab. la var. A, aux environs d’ Alais ; la var. B, dans les bois de Berias, limite du département du Gard, aux environs du Vigan.
Fl. juin-août.
Lin. sp. 971 ; Dec. fl. fr. 4, p. 830 ; Cav. diss. 2, t. 18, fig. 1.
Racine noirâtre, profonde. Tiges de 3-6 dm, droites, rameuses, cylindriques, glabres ou hérissées de poils simples, écartés. Feuilles radicales-réniformes, crénelées, longuement pétiolées ; les caulinaires profondément découpées en 3-5 lobes divisés en segments linéaires, incisés ; quelquefois toutes les feuilles sont entières. Fleurs grandes, roses, rarement blanches, solitaires à l’extrémité de pédoncules axillaires, dressés, deux fois de la longueur du calice ou un peu plus, souvent agrégées au sommet des rameaux. Calicule à folioles lancéolées poilues. Calice lâche, veiné, très dilaté à la maturité, couvrant entièrement le fruit. Pétales échancrés, à onglet large, 3-4 fois plus longs que le calice. Carpelles velus, non ridés, arrondis sur le dos, noircissant à la maturité. Graines brunes, lisses.
Hab. les prairies et les bords des champs, à Alais, le Vigan, Alzon, Dourbie, l’ Esperou.
Fl. juin-août.
Lin. sp. 969 ; Dec. fl. fr. 4, p. 829 ; Cav. diss. 2, t. 26, fig. 2.
Racine blanche, simple, très profonde, peu fibreuse. Tiges de 4-8 dm, droites, ascendantes ou couchées, rameuses, cylindriques, garnies, ainsi que les pétioles, les pédoncules et les calices, de poils écartés, simples et glanduleux à la base. Feuilles inférieures grandes, longuement pétiolées, arrondies, cordiformes, tronquées ou cunéiformes à la base, à 5-7 lobes obtus, peu profonds, crénelés ; les supérieures à 3-5 lobes plus profonds, obtus ou aigus, dentés. Fleurs grandes purpurines, veinées, à la tin violettes, trois fois plus longues que le calice. Folioles du calicule oblongues ; divisions du calice dressées, après la floraison, couvrant le fruit incomplètement. Pétales cunéiformes, profondément échancrés. Pédoncules 3-6 à l’aisselle des feuilles, dressés, plus courts que le pétiole. Carpelles glabres, réticules-rugueux. Graines brunes, finement chagrinées.
Vulgairement grande mauve ; en patois, maoula.
Cette plante est employée comme émolliente, laxative, adoucissante.
Hab. les bords des chemins, des fossés, les haies et les lieux incultes, dans tout le département. (2)
Fl. juin-septembre.
All. ped. 2, p. 40 ; Dec. fl. fr. 4, p. . 828 ; Cav. diss. 2, t. 25, fig. 1.
Racine simple, blanchâtre, garnie de fibres. Tiges de 2-10 dm, droites, couchées ou ascendantes, simples ou peu rameuses, anguleuses, hérissées de poils raides, tuberculeux à la base. Feuilles cordiformes, à 5-7 lobes, peu profonds, obtus et crénelés ; plus profonds, aigus et dentés dans les feuilles supérieures ; pétioles très longs, plus courts dans le haut, hérissés. Stipules larges, membraneuses. Fleurs petites, d’un bleu clair, réunies 3-4 à l’aisselle des feuilles, solitaires au sommet de pédoncules inégaux, beaucoup plus courts que les pétioles dressés ; folioles du calicule lancéolées ; folioles du calice ne couvrant pas le fruit à la maturité. Pétales échancrés, deux fois de la longueur du calice. Carpelles velus, réticulés-crevassés, marginés sur les bords, ne noircissant pas à la maturité. Graines brunes, finement chagrinées.
Hab. les bords des chemins, les haies, à Bellegarde, Manduel, le bois de Cygnan ; autour des habitations, à Peccais, à Sylveréal, à Saint-Gilles.
Fl. mai-juillet.
[M. neglecta] Lin. sp. 969 ; Dec. fl. fr. 4, p. 828 ; M. vulgaris, Fries. nov. 219 ; Mut. fl. fr. 1, p. 193, t. 14, fig. 82.
Racine pivotante, profonde, un peu rameuse à l’extrémité. Tiges de 2-5 dm, étalées, rameuses, cylindriques ou anguleuses, hérissées de poils fascicules. Feuilles cordiformes, orbiculaires, crénelées, à 5 ou 7 lobes obtus, peu prononcés. Stipules lancéolées, membraneuses. Fleurs blanches ou rosées, à pédoncules inégaux, réfléchis à la maturité, au nombre de 2-3. Folioles du calicule linéaires-lancéolées. Folioles du calice appliquées sur le fruit, incomplètement couvert. Pétales échancrés, deux fois plus longs que le calice. Carpelles pubescents, lisses, arrondis sur le dos, entiers sur les bords, ne noircissant pas à la maturité. Graines brunes, très finement chagrinées.
Vulgairement petite mauve.
Elle a absolument les mêmes propriétés que le N° 3.
Hab. le bord des champs cultivés et incultes, au Vigan, à Montfrin, Alzon, Camprieux, Pont-Saint-Esprit ; contre les murs, à Montdardier, à SaintNicolas, Campestre.
Fl. juin-septembre.
Lin. sp. 969 ; Desfne fl. atl. 2, p. 116 ; Lamk. dict. 3, p. 745 ; Cav. diss. 2, t. 26, fig. 1.
Racine pivotante. Tiges droites, rameuses ; les latérales ascendantes ou étalées, hautes de 2-5 dm, glabres ou munies de quelques poils simples, rares. Feuilles cordiformes, arrondies, à 7 lobes obtus, crénelés, peu profonds, à pétioles allongés, hérissés. Fleurs d’un blanc bleuâtre, réunies 2-4 aux aisselles des feuilles, à pédoncules étalés, courts, inégaux. Folioles du calicule filiformes. Calice très développé à la maturité, à lobes larges-arrondis, acuminés, très étalés, munis de quelques cils écartés. Pétales échancrés, dépassant à peine le calice. Carpelles glabres, noircissant pas à la maturité, fortement ridés transversalement, planes ou canaliculés sur le dos, à bords relevés, dentés. Graines rousses, finement chagrinées.
Hab. les champs cultivés et incultes, à Aigues-Mortes.
Fl. mai-juin.
[M. parviflora L. ] Desfne cat. ed. 1, p. 144 ; Poirr. dict. svp. 3, p. 612.
Racine blanchâtre, pivotante, rameuse à l’extrémité. Tiges ascendantes ou couchées, cylindriques, munies de poils simples, étalés, glanduleux à la base, simples ou peu rameuses, hautes de 2-5 dm Feuilles cordiformes, arrondies, à 7 lobes obtus, peu profonds, crénelés, à pétioles allongés, hispides. Fleurs d’un bleu clair, réunies 2-3 à l’aisselle des feuilles, à pédoncules inégaux, hérissés, étalés. Folioles du calicule ovales-lancéolées, ciliées. Calice s’accroissant peu à la maturité, à lobes triangulaires, aigus, ciliés, ne recouvrant pas le fruit entièrement. Pétales échancrés, deux fois de la longueur du calice. Carpelles glabres, fortement réticulés, un peu arrondis sur le dos, légèrement marginés sur les bords. Graines brunes, finement chagrinées.
Hab. le bord des champs et des chemins, au nias de Campagne, près de Nîmes, à Aigues-Mortes.
Fl. avril-juin.
On cultive assez souvent dans les jardins le M. cripa L. , à feuilles arrondies, très crépues, à petites fleurs agrégées, axillaires, de couleur rougeâtre.
On cultive aussi le lavatera arbora L. , la mauve en arbre, qui s’élève à 1 m ou 1, 5/ m.
2e gr. GUIMAUVE. — ALTHÆA. (Lin. gen. 839.)
Calicule à 6-9 lobes soudés inférieurement. Calice à 5 divisions, stigmate sétacé. Fruit composé de carpelles nombreux, monospermes, verticillés autour du placenta.
1 | Carpelles tomenteux | OFFlCINALIS |
Carpelles glabres | 2 | |
2 | Folioles du calice linéaires-allongées, hérissées | HIRSUTA |
Folioles du calice ovales-acuminées, pubescentes | 3 | |
3 | Feuilles veloutées | NARBONENSIS |
Feuilles rudes | CANNABINA |
Lin. sp. 966 ; Dec. fl. fr. 4, p. 831 ; Cav. diss. 2, t. 30, fig. 2.
Racine blanche, épaisse, pivotante, mucilagineuse. Plusieurs tiges sortant de la même souche, de 6-12 dm, droites, peu rameuses, pubescentes-cotonneuses. Feuilles veloutées, blanchâtres, ovales, anguleuses, à 3-5 lobes peu prononcés, crénelés inégalement, plus longues que les pétioles et les pédoncules ; les inférieures cordées. Stipules linéaires-subulées, caduques. Fleurs blanches ou rosées, en grappes courtes, axillaires. Folioles du calicule 7-9, linéaires-lancéolées, appliquées, plus courtes que le calice cotonneux ; divisions du calice ovales-acuminées, obscurément nerviées, couvrant le fruit. Pétales échancrés, deux fois plus longs que le calice. Carpelles serrés circulairement l’un contre l’autre, et non soudés, presque glabres sur les faces, cotonneux sur le dos, planes, ridés et à bords obtus. Graines brunes, lisses.
Cette plante est connue sous le nom patois de maouvin, de maoula blanqua.
Ses fleurs, ses feuilles et sa racine sont employées comme très émollientes et adoucissantes ; sa racine est très mucilagineuse, laxative, anodine, béchique et apéritive. On peut retirer de ses tiges une filasse propre à faire de la toile.
Hab. les marais et les bords des fossés, à Jonquières, à Bellegarde, à Manduel.
Fl. juin-août.
Lin. sp. 966 ; Dec. fl. fr. 4, p. 832 ; Cav. diss. 2, t. 30, fig. 1.
Racine blanchâtre, profonde, à souche rameuse. Tiges de 1-2 m, cylindriques, à rameaux écartés, couvertes de poils étoilés, un peu rudes ainsi que les feuilles ; celles-ci trifides dans le haut, palmées dans le bas, à lobe central très allongé, tous à dents larges, inégales et écartées. Stipules étroites, persistantes. Fleurs roses, purpurines à la base, à pédoncules plus longs que les feuilles, simples ou bifurques. Folioles du calicule 7-9, linéaires-lancéolées, plus courtes que le calice. Folioles du calice ovales-acuminées, dressées. Pétales échancres, 2-3 fois de la longueur du calice. Carpelles glabres, serrés circulairement l’un contre l’autre et non soudés, ridés en travers, planes et canaliculés sur le dos, à bords émoussés. Graines brunes, très finement tuberculeuses.
Hab. les haies et les bords des bois, à la chartreuse de Valbonne ; le bord des fossés, à Nîmes, Anduze, Alais.
Fl. juin-août.
Pourr. act. toul. 3, p. 307 ; Dec. fl. fr. 4, p. 832 ; Car. diss. 2, t. 29, fig. 2.
Cette plante ressemble beaucoup à la précédente, dont elle pourrait bien n’être qu’une variété. Ses différences consistent dans ses fleurs un peu plus petites, dans les divisions de son calicule plus larges et dans ses feuilles blanchâtres-veloutées, à divisions moins profondes, à dents inégales et plus l’approchées.
Hab. les bois, les bords des fossés, les haies, àNîmes, à Corconne, à Bouquet, à Tresques.
Fl. juin-août.
4. ALTHÆA HIRSUTA [Malva setigera Spenn. ]
Lin. sp. 966 ; Dec. p. fl. fr. 4, p. 832 ; Moris. hist. 2, sec. 5, t. 18, fig. 6.
Racine grêle, pivotante. Tiges de 1-4 dm, droites, rameuses ; les latérales ascendantes ou étalées, hérissées de longs poils blancs, raides, très étalés. Feuilles vertes, parsemées de quelques poils raides, presque glabres en dessus ; les inférieures cordiformes, à 5 lobes peu marqués, obtus, crénelés ; les supérieures moins longuement pétiolées, palmées, à 3-5 lobes profonds, oblongs, crénelés ; stipules lancéolées, ciliées, persistantes. Fleurs bleuâtres ou blanches, solitaires au sommet de pédoncules axillaires, étalés, hérissés, plus longs que la feuille. Folioles du calicule 7-9, linéaires-lancéolées, plus courtes que le calice ; celui-ci à lobes linéaires très allongés, aigus, hérissés, droits. Pétales échancrés, de la longueur du calice ou le dépassant peu. Carpelles glabres, fortement ridés sur le dos et sur les bords, à dos arrondi, parcouru par une petite carène. Graines brunes, lisses.
Hab. les bois et les terrains arides, aux environs de Nîmes, d ‘Uzès ; les bords du Gardon, près du mas Charlot. (1) $GA
Fl. mai-juillet.
L’althæa rosea L. est cultivé dans tous les jardins, sous le nom de passerose, rose trémière, bâton-de-saint-Jacques. L’hibiscus syriacus L. est cultivé aussi sous le nom d’althæa en arbre, ketmie de jardin. Cet arbrisseau, à fleurs blanches ou roses, fait l’ornement des bosquets.
3e gr. ABUTILON. — ABUTILON. (Gærtn. fruc. t. 135.)
Calice simple, à 5 divisions. Stigmates capités. Capsules nombreuses, polyspermes, disposées circulairement, s’ouvrant sommet intérieurement.
Presl. fl. fic. 1, p. 182 ; Sida abutilon, Lin. sp. 963 ; Dec. fl. fr. 4, p. 836 ; Cam, . epit. , t. 668 ; Dod. pempt. , p. 656, ic.
Racine blanchâtre, pivotante. Tige droite, très rameuse, flexueuse au sommet des rameaux, haute de 1-2 m, cylindrique, couverte d’un duvet très fin. Feuilles d’un vert pâle, grandes, cordiformes, arrondies, acuminées, crénelées, pendantes, veloutées, à peu près de la longueur du pétiole. Fleurs jaunes, solitaires, à pédoncules articulés près de la fleur, terminaux et axillaires conjointement avec les rameaux, plus courts que les pétioles. Calice à 5 divisions ovales-aiguës, munies d’un pli dans leur milieu. Pétales dépassant -peu le calice. Capsules 15-30, noircissant à la maturité, velues, tronquées, à 2 valves surmontées d’une pointe, renfermant 3 graines noirâtres, apiculées, à ombilic-pubescent.
Hab. le bord des roubines et des champs qui bordent l’étang de Jonquières et le bord du contre-canal, à Bellegarde. (1)
Fl. août-octobre.
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