LXXXXIe FAM. POLYGONÉES. – POLYGONEÆ. (Juss. gen. 82.)
Fleurs hermaphrodites, rarement unisexuelles. Calice souvent coloré, persistant, rarement caduc, accrescent ou marcescent, 3-6 sépales disposés sur un ou deux rangs, libres ou soudés à la base, presque égaux ou les intérieurs plus grands, imbriqués avant l’épanouissement. Etamines 4-10, insérées à la base du calice, opposées aux sépales, plus rarement alternes avec eux, à filets filiformes, libres ou soudés à la base, souvent alternes avec des glandes ; anthères bilobées, à déhiscence longitudinale. Ovaire libre, rarement soudé à la base du calice. Styles 2-3, quelquefois très courts ; stigmates capités ou multifides, pénicillés. Fruit (akène ou caryopse) uniloculaire, monosperme, indéhiscent, plus ou moins recouvert par le calice accru ou marcescent. Graine dressée, lenticulaire ou trigone, rarement tétragone, libre ou soudée au péricarpe, à test membraneux ; périsperme farineux. Embryon droit ou plus ou moins arqué, latéral ou central. Plantes annuelles ou vivaces, très rarement sous-frutescentes, à tige articulée, à feuilles alternes, à pétiole engainant ou muni d’une stipule engainante, fermée ou fendue, souvent ciliée.
1 | Sépales intérieurs plus grands que les extérieurs ; stigmates multifides, pénicillés | RUMEX |
Sépales presque égaux ; stigmates capités | POLYGONUM |
1er gr. PATIENCE. – RUMEX. (Lin. gen. 451, en part.)
Fleurs hermaphrodites, rarement unisexuelles. Calice à 6 divisions: 3 extérieures un peu soudées à la base ; 3 intérieures, plus grandes, conniventes accrues à la maturité, entourant le fruit en forme de valves, privées ou munies, sur le dos, d’un tubercule charnu. Etamines 6, opposées par paires aux divisions extérieures du calice. Styles 3, filiformes, libres ou soudés aux angles de l’ovaire ; stigmates multifides-pénicillés. Fruit trigone, libres. Graine trigone, dressée. Embryon latéral. Plantes à suc fade ou acide, à fleurs verdâtres ou rougeâtres, pédicellées, en faux verticilles sur les rameaux.
1 | Styles libres | 2 |
Styles soudés aux angles de l’ovaire | 12 | |
2 | Valves du calice fructifère fortement dentées à la base | 3 |
Valves du calice fructifère entières ou subdentées | 6 | |
3 | Feuilles atténuées à la base | 4 |
Feuilles cordées à la base | 5 | |
4 | Pédicelles filiformes ; feuilles de 15 cm, ondulées sur les bords | PALUSTRIS |
Pédicelles renflés supérieurement ; feuilles de 2-3cm.non ondulées sur les bords | BUCEPHALOPHORUS | |
5 | Feuilles échancrées sur les côtés comme les violons | PULCHER |
Feuilles non échancrées sur les côtés | FRIESII | |
6 | Valves du calice fructifère très entières | 7 |
Valves du calice fructifère denticulées | 10 | |
7 | Verticilles espacés à la maturité | 8 |
Verticilles rapprochés et contigus à la maturité | 9 | |
8 | Valves du calice fructifère toutes munies d’une callosité saillante | CONGLOMERATUS |
Une seule valve du calice fructifère munie d’une callosité | NEMOROSUS | |
9 | Valves du calice fructifère presque orbiculaires ; feuilles de 20-25 cm | CRISPUS |
Valves du calice fructifère ovales-triangulaires, aiguës ; feuilles de 3-6 dm | HYDROLAPATHUM | |
10 | Feuilles radicales tronquées ou atténuées en pétiole | 11 |
Feuilles radicales cordiformes à la base | ACUTUS | |
11 | Feuilles de 20-25 cm. ondulées-crépues ; valves presque orbiculaires | CRISPUS |
Feuilles de 3-6 dm ; valves ovales-triangulaires-aiguës | HYDROLAPATHUM | |
12 | Feuilles presque aussi larges que longues | 13 |
Feuilles 2-3 fois plus longues que larges | 14 | |
13 | Tiges raides, très rameuses, très feuillées ; feuilles ondulées, rongées-dentées aux bords | TINGITANUS |
Tiges faibles, peu rameuses et peu feuillées ; feuilles planes, non dentelées aux bords | SCUTATUS | |
14 | Divisions du calice dressées, toutes appliquées sur le fruit et plus courtes que lui | ACETOSELLA |
Divisions extérieures du calice réfléchies ; les intérieures bien plus longues que le fruit | 15 | |
15 | Feuilles ovales ou oblongues, à oreillettes parallèles au pétiole | ACETOSA |
Feuilles étroitement oblongues ou lancéolées-linéaires, à oreillettes divergentes | THYRSOIDES |
1. RUMEX PALUSTRIS
Smith, fl. brit. 1, p. 394 ; Dec. fl. fr. 5, p. 368 ; R. maritimus. var. B. Dec. fl. fr. 3, p. 375 ; Lob. ic. 286, fig. 1, et obs. 151, fig, 2.
Racine rougeâtre, dure, rameuse. Tige de 2-6 dm, dressée, anguleuse, rameuse, à rameaux étalés-dressés, glabre, souvent rougeâtre. Feuilles glabres, souvent rougeâtres, lancéolées ou lancéolées-linéaires, aiguës, atténuées en pétiole, entières, un peu ondulées sur les bords. Fleurs en verticilles épais, munis à leur base d’une feuille florale linéaire-lancéolée, disposés en épis feuillés, un peu lâches, même à la maturité ; pédicelles grêles, courbés en dehors, articulés à la base. Calice fructifère à sépales intérieurs ovales-oblongs, allongés, tous munis, sur leur dos, d’une callosité oblongue et portant de chaque côté 2 dents subulées, plus courtes que le diamètre du sépale ; sépales extérieurs environ la longueur des dents des valves. Cette espèce diffère du R. maritimus Lin. par ses épis pins lâches, par les dents de ses valves plus courtes et par ses akènes plus gros.
Hab. les bords des étangs et des roubines, dans la Sylve, près de Sylvéréal.
Fl. juin-septembre.
2. RUMEX PULCHER
Lin. sp. 477 ; Dec. fl. fr. 3, p. 374 ; Mut. fl. fr. t. 57, fig. 436 ; Moris, hist. s. 5, t. 27, fig. 13 ; J. Bauh. hist. 2, p. 988 ,fig. 2.
Racine épaisse, noirâtre extérieurement, jaunâtre ou rougeâtre intérieurement, profonde, presque perpendiculaire, simple ou rameuse. Tige de 2-6 dm, dressée, flexueuse, surtout supérieurement, anguleuse, très rameuse, à rameaux raides, effilés, très divergents ou divariqués, ordinairement glabre, quelquefois poilue-écailleuse, surtout à la base, ainsi que sur les nervures des feuilles inférieures et radicales ; celles-ci disposées en rosette, plus ou moins longuement pétiolées, oblongues-obtuses,cordées à la base, entières ou un peu ondulées sur les bords, échancrées sur les côtés en forme de violon. Les plus supérieures petites, lancéolées-aiguës. Fleurs en verticilles espacés le long des rameaux, la plupart munis, à leur base, d’une petite feuille florale ; pédicelles courts, courbés en dehors, articulés vers la base. Calice fructifère à sépales intérieurs fortement réticulés-rugueux, tous munis d’une callosité rugueuse, et bordés de plusieurs dents subulées, raides, presque piquantes, plus courtes que la largeur de la valve. Plante souvent rougeâtre dans sa vieillesse. Saveur fade.
Var. B, Hirsutus Godr. et Gren. fl. fr. 3 p. 35. Feuilles peu ou pas échancrées sur les côtés, couvertes, ainsi que la partie inférieure de la tige, de poils courts, papilleux-cartilagineux. R. divaricatus Lin. sp. 478.
Cette plante est connue sous le nom vulgaire patois de lenga-dé-bioou ; sa racine est apéritive, diurétique, un peu astringente. On mange les jeunes feuilles en barbouillade.
Hab. les bords des chemins et des fossés, dans tout le département.
Fl. juin-août.
3. RUMEX FRIESII
Gren. et Godr. fl. fr. 3, p. 36 ; R. obtusifolius Dec. fl. fr. 3, p. 375 ; R. divaricatus Fries mant. 3, p. 25 ; Lamk. ill. t. 271, fig. 3.
Racine épaisse, brune, profonde, simple ou rameuse.Tige de 6-10 dm, droite, anguleuse-cannelée, ordinairement glabre, souvent rougeâtre, rameuse supérieurement, à rameaux dressés, allongés, simples ou ramifiés, disposés en une panicule ample, terminale. Feuilles ondulées, irrégulièrement crénelées aux bords, pubescentes-papilleuses sur les nervures inférieures ; les radicales et les inférieures amples, ovales ou oblongues, obtuses ou un peu aiguës, portées sur des pétioles longs, striées, cordiformes à la base, à lobes arrondis ; les supérieures lancéolées-aiguës, à pétiole assez court, atténuées vers la base. Fleurs en verticilles multiflores, disposés en grappes, lâches inférieurement, serrées et dépourvues de feuilles florales dans la partie supérieure ; pédicelles filiformes, un peu longs, courbés en dehors, articulés à la base. Calice fructifère à sépales intérieurs réticulés, ovales-triangulaires, prolongés supérieurement en pointe entière, souvent obtuse, bordés de chaque côté, dans la partie inférieure, de 3-5 dents triangulaires longuement acuminées-subulées, mais plus courtes que la largeur de la valve ; les sépales extérieurs munis d’une callosité ovoïde très prononcée sur l’un d’eux, rarement sur les trois.
Var. B, Discolor Koch. Nervures des feuilles plus ou moins rouges.
Mêmes propriétés et mêmes noms vulgaires que la précédente.
Hab. les prairies et les bords des ruisseaux, à l’Espérou, à Concoule, à Anduze ; la var, B, dans toute la plaine du département.
Fl. juin-août.
4. RUMEX CONGLOMERATUS
Murr. prodr. goët. 52 ; Godr. et Gren. fl. fr.3,p.37 ; R. acutus Dec. fl. fr. 3, p. 375 ; Mut. fl. fr. t. 57, fig. 430 ; J. Bauh. hist. 2, p. 985, fig. 2 ; Lob. ic. 284, fig. 2.
Racine brune, pivotante ou rameuse. Tige de 4-8 dm, dressée, anguleuse-sillonnée, glabre, souvent rougeâtre, très rameuse, presque dès la base, à rameaux effilés, dressés, étalés ou divariqués, entièrement simples ou divisés inférieurement. Feuilles brièvement pétiolées, oblongues-lancéolées, ordinairement aiguës, entières ou légèrement ondulées ou crénelées sur les bords ; les inférieures arrondies ou obliquement cordées à la base ; les supérieures plus étroites, lancéolées-aiguës, décurrentes sur le pétiole, ordinairement réfléchies. Fleurs en verticilles multiflores, compactes, distants, munis, à leur base, d’une feuille florale, qui manque aux verticilles supérieurs ; pédicelles recourbés en dehors, articulés au tiers de leur longueur, environ aussi longs que le calice fructifère ; celui-ci à sépales intérieurs lancéolés-oblongs-obtus, très entiers, tous munis d’une callosité ovoïde très prononcée, souvent rougeâtre.
Hab. les bords des fossés et les lieux humides, dans tout le département.
Fl. juillet-septembre.
5. RUMEX NEMOROSUS
Schrad. ex Willd. en. 1, p. 397 ; Dec. fl. fr. 5, p. 367 ; R. nemolapathum Dec. fl. fr. 3, p. 373.
Cette espèce ressemble à la précédente par son port ; elle en diffère : par ses rameaux, n’occupant que la partie supérieure de la tige ; par ses verticilles feuillés, moins nombreux ; par ses pédicelles, articulés près de la base ; par son calice fructifère, à sépales plus petits, plus étroits, dont un seul est muni d’une callosité arrondie très saillante, les autres nus ou pourvus d’une callosité rudimentaire.
Var. B, Coloratus Godr. et Gren. fl. fr. Tiges et nervures des feuilles plus ou moins rouges. R. sanguineus Lin. sp. 476 ; Dec. fl. fr. 3, p. 374 ; Dod. pempt. 650, fig. 2.
Cette variété porte les noms vulgaires de patience rouge, de sang-dragon ; sa racine est apéritive, diurétique, un peu astringente.
Hab. les bois humides, les bords des ruisseaux, aux environs du Vigan, de Lanuejols, à Aulas, etc.
Fl. juillet-août.
6. RUMEX ACUTUS
Lin. sp. 478 ; Godr. et Gren. fl. fr. 3, p. 38 ; P. pratensis Mert. et Koch dtschl. fl. 2, p. 609.
Racine roussâtre, épaisse, pivotante ou rameuse. Tige de 8-12 dm, droite, anguleuse, striée, à rameaux dressés. Feuilles brièvement pétiolées, finement ondulées aux bords ; les radicales et les inférieures oblongues-lancéolées-aiguës, irrégulièrement cordées à la base ; les supérieures lancéolées aiguës, un peu décurrentes sur le pétiole. Fleurs en verticilles multiflores, nombreux, rapprochés en grappes fournies, non feuillées ou très peu vers leur origine ; pédicelles filiformes, courbés en dehors, articulés au tiers de leur longueur. Calice fructifère à sépales intérieurs nerviés-réticulés, ovales, triangulaires, cordiformes à la base, entiers et obtus au sommet ; munis, inférieurement et de chaque côté, de dents plus ou moins courtes, aiguës ou acuminées ; tous chargés d’une callosité ovoïde, rougeâtre, ou l’un d’eux seulement.
Vulgairement patience sauvage ordinaire ; ses feuilles jeunes sont alimentaires.
Hab. le long des ruisseaux, à l’Espérou (?).
Fl. juillet-août.
7. RUMEX CRISPUS
Lin. sp. 476 ; Dec. fl. fr. 3, p. 373 ; Mut. fl. fr. t. 57, fig. 432 (fleur) ; Lamk. ill. t. 271, fig. H ; Munt. brit. t. 190.
Racine brune, grosse, profonde, simple ou rameuse. Tige de 5-10 dm, cannelée, dressée, rameuse supérieurement, quelquefois dès la base, à rameaux dressés, courts, rapprochés en panicule terminale, compacte, allongée. Feuilles pétiolées, oblongues-lancéolées-aiguës, ondulées-crépues sur les bords, tronquées ou décurrentes sur le pétiole ; les supérieures plus étroites et plus brièvement pétiolées. Fleurs en verticilles très fournis, presque toujours dépourvus de feuilles florales, confluents, disposés en grappes formant ensemble une panicule étroite ; pédicelles filiformes, courbés en dehors, articulés au-dessous du milieu de leur longueur. Calice fructifère, à sépales intérieurs veinés-réticulés, arrondis, cordiformes à la base, entiers, rarement denticulés à la base ; l’extérieur chargé d’une callosité ovoïde, très développée, plus petite ou rudimentaire dans les deux autres, rarement tous également calleux.
Vulgairement parelle sauvage, reguette ; sa racine est apéritive, diurétique, un peu astringente.
Hab. les prairies, les bords des fossés et des champs, dans tout le département.
Fl. juillet-août.
8. RUMEX HYDROLAPATHUM
Huds. fl. angl.154 ; Godr. et Gren. fl. fr. 3, p. 38 ; R. aquaticus Dec. fl. fr. 3, p. 373 ; Mut.fl. fr. t. 57, fig. 429 ; Munt. brit. t. 1, fig. 1.
Racine grosse, profonde, jaunâtre intérieurement. Tige de 1-2 mètres, dressée, robuste, cannelée, glabre, souvent rougeâtre, rameuse supérieurement, à rameaux dressés, disposés en panicule très grande, serrée, terminale. Feuilles très grandes, longues de 4-6 dm, lancéolées-acuminées, décurrentes sur le pétiole, planes, entières ou légèrement crénelées, ondulées sur les bords ; les radicales à pétiole allongé, plane en dessus, sillonné et arrondi en dessous ; les supérieures plus petites et brièvement pétiolées. Fleurs en verticilles multiflores, presque toujours dépourvus de feuilles florales, très peu espacés ou confluents, disposés en grappes, formant ensemble la panicule la plus grande du genre ; pédicelles filiformes, courbés en dehors, renflés et sillonnés sous le calice, articulés vers le tiers inférieur de leur longueur. Calice fructifère à sépales intérieurs, ovales-triangulaires, aigus ou subaigus, veinés-réticulés entiers ou denticulés à la base, ordinairement tous chargés d’une callosité oblongue.
Cette plante porte les noms vulgaires de grande parelle, de patience aquatique ; sa racine est tonique, astringente. Employée contre le scorbut, en la mâchant, elle calme les douleurs des dents.
Hab. les bords des rivières, des canaux, des fossés, à St-Gilles, Nîmes, Manduel, Aigues-Mortes.
Fl. mai-août.
9. RUMEX BUCEPHALOPHORUS
Lin. sp. 479 ; Dec. fl. fr. 3, p. 376 ; Mut. fl. fr. t. 57, fig. 426 (fleur) ; Cav. ic. t. 41 ; J. Bauh. hist. 2, p. 991, fig. infer. dextr. ; Col. ecphr. p. 150, ic.
Racine rougeâtre, grêle, pivotante. Tiges de 1-2 dm, simples ou rameuses à la base, solitaires ou le plus souvent naissant plusieurs du collet de la racine ; celle du centre dressée ; les latérales ascendantes glabres ainsi que le reste de la plante, souvent rougeâtres. Feuilles petites, ovales ou lancéolées-aiguës atténuées en pétiole, un peu épaisses, entières ; les caulinaires munies de stipules grandes, scarieuses, blanches, divisées en 2 lobes aigus. Fleurs hermaphrodites ou polygames, verticillées par 3, disposées, le long des tiges et des rameaux, en grappes simples, allongées, effilées, peu serrées, portant quelques feuilles florales dans la partie inférieure ; pédicelles fructifères épaissis supérieurement, arqués-réfléchis, ordinairement plus longs que le calice, articulés à la base, comprimés et sillonnés en dessous. Calice fructifère à sépales intérieurs lancéolés-triangulaires, veinés, entiers au sommet, munis, vers leur base et de chaque côté, de 3 dents fines, munis ou dépourvus de callosité. Styles soudés aux angles de l’ovaire.
Hab. les pacages et les champs sablonneux, à Aigues-Mortes.
Fl. mai-juin.
10. RUMEX TINGITANUS
Lin. sp. 479 ; Dec. fl. fr. 5, p. 370 ; Moris. hist. s. 5, t. 28 fig. 8 ; C. Bauh. prodr. 56, fig. 1.
Racine fauve, rameuse, profonde, à souche grosse, rameuse, donnant naissance à des tiges nombreuses, de 3-6 dm, dressées ou ascendantes, raides, striées, très rameuses dès la base, à rameaux dressés, peu distants. Feuilles petites, pétiolées, épaisses, âpres au toucher, ovales-aiguës, subhastées, rongées-sinuées aux bords, à oreillettes ordinairement peu saillantes et divergentes. Fleurs hermaphrodites, verticillées par 3-5, disposées en grappes lâches, allongées, dépourvues de feuilles florales ; pédicelles filiformes courbés en dehors, articulés un peu au-dessous de leur moitié inférieure. Calice fructifère à sépales intérieurs orbiculaires-cordiformes, très larges, veinés, membraneux, entiers ou ondulés aux bords, tous dépourvus de callosité. Styles soudés aux angles de l’ovaire. Saveur acide.
Hab. les sables maritimes, aux environs d’Aigues-Mortes, dans la pinède des Saintes.
Fl. mai-juillet.
11. RUMEX SCUTATUS
Lin. sp. 480 ; Dec. fl. fr. 3, p. 378 ; Dod. pempt. 638 fig. 2 ; J. Bauh. hist. 2 p. 991 fig. 2.
Racine grêle, rampante. Tiges de 2-5 dm, grêles, cylindriques, striées, couchées et presque ligneuses à la base, puis ascendantes, flexueuses, peu rameuses, glabres, glauques, ainsi que les feuilles ; celles-ci pétiolées, épaisses, tendres, ovales-hastées, presque arrondies, à oreillettes divergentes ; les caulinaires peu nombreuses. Fleurs polygames en verticilles pauciflores, disposés en grappes lâches, souvent unilatérales, dépourvues de feuilles florales ; pédicelles filiformes, courbés en dehors, articulés vers leur milieu. Calice fructifère à sépales intérieurs arrondis-cordiformes, très larges, veinés, membraneux, à bords entiers, dépourvus de callosité ; les extérieurs appliqués sur les intérieurs. Styles soudés aux angles de l’ovaire. Saveur acide.
Vulgairement oseille ronde ; sa racine est apéritive, rafraîchissante, ainsi que les feuilles, qui sont alimentaires.
Hab. contre les rochers, les vieux murs, parmi les débris de rocher, aux environs du Vigan, d’Alzon, et toute la partie élevée du département.
Fl. mai-août.
12. RUMEX ACETOSA
Lin. sp. 481 ; Dec. fl. fr. 3, p. 377 ; Fuchs. hist. 464, ic. ; J. Bauh. hist. 2, p. 989-990, ic.
Racine d’un brun rougeâtre, fibreuse, profonde. Tiges de 4-8 dm, solitaires ou naissant plusieurs de la même souche, dressées, sillonnées, simples ou rameuses supérieurement, à rameaux dressés. Feuilles vertes, un peu épaisses, ovales-oblongues, sagittées, à bords ondulés, à oreillettes longuement acuminées, parallèles au pétiole ou un peu convergentes ; les radicales nombreuses, à pétiole allongé, obtuses ; les supérieures brièvement pétiolées ou sessiles-embrassantes, aiguës et plus étroites. Gaines plus ou moins allongées, sillonnées, dentées-laciniées au sommet. Fleurs dioïques, en verticilles de 3-6, disposés en grappes, lâches ou compactes, dépourvues de feuilles florales, formant ensemble une panicule terminale, lâche ou serrée ; pédicelles filiformes, courbés en dehors, articulés vers le milieu. Calice fructifère, à sépales extérieurs réfléchis sur le pédicelle ; les intérieurs ovales-arrondis, très larges, veinés, membraneux, cordés ou tronqués à la base, très entiers sur les bords, souvent rougeâtres, tous pourvus à leur base d’une petite écaille réfléchie. Styles soudés aux angles de l’ovaire. Saveur acide.
Vulgairement oseille des prés ; en patois, eigretta. Ses feuilles sont rafraîchissantes, alimentaires ; les bestiaux recherchent cette plante. C’est d’elle que l’on retire l’acide oxalique et le sel d’oseille, si utile pour ôter les taches d’encre et de rouille.
Hab. les prairies aux environs du Vigan, de l’Espérou, d’Alais, à la Chartreuse de Valbonne, etc.
Fl. mai-juin.
C’est cette espèce qui est ordinairement cultivée dans les potagers.
13. RUMEX THYRSOIDES
Desf. atl. 1, p. 321 ; Godr. et Gren. fl. fr. 3, p. 44 ; R. intermedius Dec. fl. fr. 5, p. 369 ; Campd. mon. t. 2, fig. 3.
Racine cylindrique, ou fusiforme, pivotante, allongée. Tiges de 3-6 dm, solitaires ou naissant plusieurs de la même souche, droites, cannelées, rameuses au sommet. Feuilles vertes ou un peu glauques, linéaires-oblongues ou linéaires-lancéolées-aiguës sagittées, à oreillettes longues, étroites, très divergentes, souvent bi-trifides ; les radicales nombreuses, longuement pétiolées ; les caulinaires plus étroites et brièvement pétiolées ; toutes ondulées sur les bords, souvent roulées en dessous. Gaînes membraneuses plus ou moins allongées, sillonnées, incisées au sommet. Fleurs dioïques, en verticilles de 4-6, disposés en grappes serrées, dépourvues de feuilles florales, formant ensemble une panicule terminale, compacte ; pédicelles filiformes courbés en dehors, articulés vers leur milieu. Calice fructifère, à sépales extérieurs réfléchis sur le pédicelle ; les intérieurs très grands, réniformes-arrondis, plus larges que longs, veinés, membraneux, entiers ou ondulés sur les bords, presque toujours rougeâtres, pourvus à leur base d’une callosité saillante, comprimée, réfléchie. Styles soudés aux angles de l’ovaire. Saveur acide.
Hab. les terrains incultes, dans toute la plaine du département.
Fl. mai-juin.
14. RUMEX ACETOSELLA
Lin. sp. 481 ; Dec. fl. fr. 3, p. 378 ; Mut.fl. fr. t. 57, fig. 425 ; Fl. dan. t. 1161 ; Lob. obs. 156, fig. 1.
Racine ligneuse, rameuse, rampante, d’un brun rougeâtre. Tiges de 1-4 dm, solitaires ou naissant plusieurs de la même souche, grêles, dressées ou ascendantes, glabres, sillonnées, simples ou rameuses. Feuilles pétiolées, vertes, souvent un peu glauques, lancéolées ou linéaires-hastées, à oreillettes étroites, aiguës, étalées horizontalement ou arquées-ascendantes ; pétiole insensiblement dilaté-ailé vers le sommet, quelquefois muni, de chaque côté, de 1-2 dents inférieures aux oreillettes. Gaînes membraneuses, blanches, acuminées, puis fimbriées. Fleurs dioïques, ordinairement rougeâtres, en verticilles plus ou moins fournis, plus ou moins rapprochés, disposés en grappes lâches ou serrées, formant ensemble une panicule terminale, dépourvue de feuilles florales ; pédicelles courts, courbés en dehors, non articulés ; les fleurs mâles ouvertes, les femelles à calices extérieurs, appliqués sur le fruit ; les intérieurs très petits, ovales, plus courts que lui. Akène à face souvent rugueuse. Styles soudés aux angles de l’ovaire. Saveur acide.
Cette espèce porte les noms vulgaires de surette, de petite oseille, d’oseille de brebis ; ses feuilles sont rafraîchissantes, alimentaires. Lorsque les brebis mangent cette plante, dont elles sont friandes, elles sont préservées de la maladie qu’on nomme pourriture.
Hab. les champs sablonneux, les pacages, les clairières des bois tout le département.
Fl. mai-juin.
2e gr. RENOUÉE. – POLYGONUM. (Lin. gen. 495, en partie.)
Fleurs hermaphrodites. Calice persistant, à 5 sépales, quelquefois à 3-4, presque égaux, peu accrus à la maturité, ordinairement colorés. Etamines 5-8 rarement 4-9, opposées à chaque sépale ou opposées par paire aux sépales intérieurs. Glandes nulles ou alternes avec les étamines. Styles 2-3, soudés inférieurement ou dans toute leur longueur, quelquefois nuls ; stigmates capités. Fruit monosperme, indéhiscent, trigone ou suborbiculaire-comprimé (souvent sur le même individu), enveloppé par le calice. Embryon arqué, latéral ou central. Cotylédons larges ou linéaires.
1 | Feuilles sagittées | 2 |
Feuilles ovales-lancéolées ou lancéolées-linéaires | 5 | |
2 | Tige dressée | 3 |
Tiges couchées ou volubiles | 4 | |
3 | Fleurs en corymbe ; akènes à faces lisses, à angles entiers | FAGOPYRUM |
Fleurs en panicule ; akènes à faces rugueuses, à angles sinués-dentés | TATARICUM | |
4 | Fruits ailés-membraneux ; akènes luisants | DUMETORUM |
Fruits dépourvus d’ailes membraneuses ; akènes mats |
CONVOLVULUS | |
5 | Fleurs en épis terminaux | 6 |
Fleurs fasciculées, axillaires ; les supérieures quelquefois manquant de feuilles | 11 | |
6 | Tige simple, terminée par un épi unique | BISTORTA |
Tige rameuse ; rameaux terminés par un ou plusieurs épis | 7 | |
7 | Fleurs en épis filiformes, lâches ; saveur des feuilles très âcre | HYDROPIPER |
Fleurs en épis courts, serrés ; saveur des feuilles non piquante | 8 | |
8 | Feuilles un peu cordées à la base | AMPHIBIUM |
Feuilles non cordées à la base | 9 | |
9 | Gaines très brièvement ciliées ; akènes comprimés sur les deux faces | LAPATHIFOLIUM |
Gaines longuement ciliées ; akènes, les uns trigones, les autres convexes sur une face | 10 | |
10 | Feuilles assez larges, ovales-lancéolées ou obtuses ; épis serrés | PERSICARIA |
Feuilles petites, lancéolées-aiguës épis lâches, interrompus à la base | MINORI-PERSICARIA | |
11 | Tiges couchées, tombantes ou ascendantes | 12 |
Tige dressée | BELLARDI | |
12 | Tiges dénudées à la base ou feuillées jusqu’au sommet | 13 |
Tige à rameaux dépourvus de feuilles au sommet | ARENARIUM | |
13 | Tige dénudée à la base ; rameaux feuilles seulement au sommet | FLAGELLARE |
Tiges garnies de feuilles jusqu’au sommet | 14 | |
14 | Gaines grandes ; feuilles à bords roulés en-dessous ; akènes très luisants | MARITIMUM |
Gaines médiocres ; feuilles planes ; akènes non luisants | AVICULARE |
1. POLYGONUM BISTORTA [Bistorta officinalis Delarbre]
Lin. sp. 510 ; Dec. fl. fr. 3, p. 364 ; Fl. dan. t. 421 ; Drèves et Hayne, pl. d’Eur. t. 39 ; Fuchs. hist. 773, ic. ; Dod. pempt. 831, ic.
Racine très épaisse, repliée plusieurs fois sur elle-même. Tiges de 3-6 dm, solitaires ou naissant plusieurs de la même souche, dressées, très simples, glabres, sillonnées. Feuilles ovales-oblongues ou lancéolées, luisantes d’un vert clair en dessus, glaucescentes et légèrement pubescentes en dessous, ondulées et un peu rudes aux:bords ; les radicales et les inférieures longuement pétiolées, presque cordées à la base, décurrentes sur le pétiole ; les supérieures sessiles, cordées à la base. Gaines glabres, allongées, herbacées ; la partie supérieure membraneuse, en languette lancéolée, allongée, dépourvue de cils. Fleurs roses, pédicellées, disposées en épi serré, unique, terminal, ovoïde ou oblong-cylindrique ; bractées membraneuses, denticulées, acuminées-subulées. Etamines 8, saillantes. Styles 3, libres, inclus ou saillant ; stigmates très petits. Fruits lisses, luisants, acuminés, dépassant le calice, à 3 angles tranchants.
Cette plante porte les noms vulgaires de bistorte, de feuillotte ; en patois, de bandina, de serpentaire femelle, serpentaire mâle. Sa racine est tonique, astringente et vulnéraire.
Hab. les prairies humides et tourbeuses aux environs de l’Espérou, de Concoule, et dans toute la partie élevée du département.
Fl. mai-juillet.
2. POLYGONUM AMPHIBIUM [Persicaria amphibia (L.) Gray]
Lin. sp. 517 ; Dec. fl. fr. 3, p. 365 ; Dod. pempt. 572, fig. 1.
Souche longuement traçante, rameuse, garnie de fibres aux articulations. Tiges de longueur très variable, ordinairement rameuses, submergées-nageantes ou terrestres. Feuilles pétiolées, un peu fermes, oblongues ou lancéolées, aiguës ou obtuses, arrondies ou inégalement cordiformes à la base, non décurrentes sur le pétiole, glabres, lisses, flottantes, ou rudes-pubescentes, terrestres, d’un vert blanchâtre en dessous. Gaines courtes ou allongées ; la partie supérieure membraneuse, assez courte, tronquée, ciliée ou non. Fleurs roses, pédicellées, disposées en épis serrés, oblongs-cylindriques, dressés au-dessus de l’eau, solitaires au sommet des tiges et des rameaux, quelquefois géminés ; bractées colorées, ovales ; pédoncule environ de la longueur de l’épi, cannelé, non glanduleux. Calice à sépales non glanduleux. Etamines 5, saillantes. Style à 2 lobes. Akènes noirs, luisants, un peu rugueux ovales-arrondis, comprimés, surmontés d’un petit mamelon.
Var. A, Natans Mœnch. Tige et feuilles flottantes ; feuilles glabres et lisses ; gaines non ciliées.
Var. B, Terrestre Mœnch. Tige de 3-6 dm, dressée, simple, rarement rameuse ; feuilles pubescentes-rudes sur les deux faces, brièvement pétiolées, aiguës ; gaines ciliées.
Hab. la var. A, les fossés, les rivières, les étangs ; la var. B, les lieux où l’eau a séjourné, dans tout le département.
Fl. juin-septembre.
3. POLYGONUM LAPATHIFOLIUM [Persicaria lapathifolia (L.) Delarbre]
Lin. sp. 517 ; Dec. fl. fr. 3, p. 367 ; Mut. fl. fr. t. 58, fig. 439 ; Lob. ic. 315, fig. 1 ; Moris. hist. s. 5, t. 29, fig. 6.
Racine fibreuse. Tige de 4-8 dm, dressée ou étalée-ascendante cylindrique, quelquefois renflée aux nœuds, glabre, striée, verte ou rougeâtre, rameuse supérieurement ou dès la hase. Feuilles pétiolées, oblongues-lancéolées ou lancéolées-acuminées, lâchement ondulées, atténuées vers la base, rudes sur les bords, garnies, sur la nervure dorsale en dessous, de poils courts, appliqués, souvent marquées d’une tache noire au milieu ; les plus jeunes glanduleuses-pubescentes en dessous. Gaines nerviées, tronquées, glabres ou pubescentes, non ciliées ou bordées de quelques cils courts. Fleurs pédicellées, rosées ou blanchâtres, disposées en épis oblongs-cylindriques, obtus, plus ou moins compactes dressés ou penchés au sommet de pédoncules rudes, glanduleux. Calice muni ou dépourvu de glandes, à sépales fortement nerviés. Etamines 6, égales aux sépales. Styles 2, libres, très ouverts. Akènes bruns, orbiculaires, un peu aigus au sommet comprimé, concaves sur les deux faces, finement rugueux.
Var. B, Nodosum. Tiges à nœuds très renflés. P. nodosum Pers, syn. 440.
Hab. les lieux humides, les bords du Gardon, au pont du Gard, à Bellegarde, aux environs du Vigan.
Fl. juillet-octobre.
4. POLYGONUM PERSICARIA [Persicaria maculosa Gray]
Lin. sp. 518 ; Dec. fl. fr. 3, p. 366 ; Mut. fl. fr. t. 58, fig. 442 ; J. Bauh. hist. 3, 779, fig. sup.
Racine rougeâtre, fibreuse. Tige de 3-6 dm, dressée ou étalée-ascendante, lisse, cylindrique, renflée aux articulations, rameuse souvent dès la base. Feuilles oblongues-lancéolées, subobtuses ou aiguës, glabres ou un peu velues, quelquefois pubescentes-blanchâtres en dessous, ordinairement marquées en dessus d’une tache noirâtre. Gaines nerviées, hispides, longuement ciliées. Fleurs roses, rarement blanchâtres, pédicellées, disposées en épis courts, oblongs-cylindriques, ordinairement serrés, dressés, au sommet de pédoncules plus ou moins courts, lisses ou garnis de poils couchés. Calice ni glanduleux ni nervié. Styles 2-3, divisés jusqu’au milieu. Etamines un peu plus courtes que le calice. Akènes noirs, luisants, lisses, les uns suborbiculaires-comprimés, convexes sur une face, gibbeux sur l’autre ; les autres trigones, à faces concaves.
Cette plante porte les noms vulgaires de curage, de persicaire douce ; elle est vulnéraire, détersive, un peu astringente.
Hab. les lieux humides, les fossés, les bords des eaux, dans tout le département.
Fl. juillet-octobre.
5. POLYGONUM MINORI-PERSICARIA [Persicaria minor (Huds.) Opiz]
Al. Braun ; Godr. et Gren. fl. fr. 3, p. 50 ; P. strictum AIl. ped. 2, p. 207, t. 68, fig. 2.
Cette espèce diffère de la précédente : par sa tige, très grêle et très peu rameuse ; par ses feuilles, plus petites et plus étroites, lancéolées-acuminées ; par ses fleurs, plus petites, et par ses épis, plus courts, interrompus à la base.
Hab. les champs aquatiques, à Dourbies.
Fl. juillet-septembre.
6. POLYGONUM HYDROPIPER [Persicaria hydropiper (L.) Spach]
Lin. s. 517 ; Dec. fl. fr. 3, p. 365 ; Mut. fl. fr. t. 59, fig. 444 ; Fl. dan. t. 1576 ; Fuchs. hist. 843, ic.
Racine fibreuse. Tige de 3-6 dm, dressée ou étalée-ascendante, cylindrique, striée, rameuse souvent dès la base, rarement simple, glabre ainsi que les feuilles ; celles-ci très brièvement pétiolées, lancéolées ou oblongues-lancéolées, atténuées à la base, ondulées et rudes aux bords, luisantes, non tachées. Gaines lâches, membraneuses, inégalement ciliées. Fleurs d’un blanc verdâtre ou rosé, pédicellées, disposées en épis grêles, filiformes, lâches, interrompus, arqués, pendants, rarement dressés, un peu feuillés inférieurement ; bractées brièvement ciliées, parsemées de points glanduleux. Calice ponctué-glanduleux, dépourvu de nervures saillantes. Etamines 6, quelquefois 8. Styles 2, divisés jusqu’au milieu. Akènes noirâtres, non luisants, finement ponctués ; les uns ovales-aigus, comprimés, relevés sur les deux faces, d’une saillie longitudinale ; les autres trigones. Saveur très âcre.
Cette plante porte les noms vulgaires de poivre d’eau, de curage, de piment aquatique, de persicaire brûlante. Toute la plante est vénéneuse.
Hab les fossés et les mares, dans tout le-département.
Fl. juillet-octobre.
7. POLYGONUM MARITIMUM
Lin. sp. 519 ; Dec. fl. fr. 3, p. 368 ; Moris. hist. s. 5, t. 29, fig. 3 ; Camer. epit. 691, ic. ; Lob. ic. 419.
Racine rougeâtre, dure. Tiges de 1-5 dm, suffrutescentes à la base, nombreuses, naissant de la même souche, cylindriques, striées, feuillées jusqu’au sommet, rameuses, étalées sur la terre, à entre-nœuds plus courts que les feuilles. Feuilles épaisses, ovales-lancéolées, obtuses ou un peu aiguës, à bords roulés nervures en dessous, d’un vert cendré, à face inférieure munie de très saillantes. Gaines nerviées, verdâtres ou rougeâtres à la base, à partie supérieure blanche, scarieuse, grande profondément laciniée. Fleurs pédicellées, fasciculées, axillaires, ordinairement blanches-rosées. Calice à sépales uninerviés. Etamines 8. Styles 3, libres, très courts. Akènes gros, bruns, lisses, très luisants, à faces planes.
Hab. les sables maritimes, aux environs du Grau d’Aigues-Mortes.
Fl. avril-octobre.
8. POLYGONUM FLAGELLARE [Polygonum romanum subsp. gallicum (Raffaelli) Raffaelli & L.Villar, 1988]
Spreng. syst. 2, p. 255 ; Godr. et Gren. fl. fr. 3, p. 52 ; P. flagelliforme Lois. fl. gall. 1, p. 283.
Racine rougeâtre, assez grosse, ligneuse, longue, oblique, sinueuse. Tiges de 3-8 dm, naissant plusieurs de la même souche effilées, longuement étalées sur la terre, très rameuses, striées, nues à la base, feuillées, au sommet, à articulations d’autant plus écartées qu’elles sont inférieures. Feuilles vertes ou glauques, presque minces, presque sessiles, linéaires-lancéolées aiguës, à bords non roulés en dessous, glabres, munies de nervures saillantes, à la face inférieure. Gaines courtes, brunâtres inférieurement, lâchement nerviées ; la partie supérieure blanche, scarieuse,entière, puis longuement ciliée-déchirée. Fleurs petites, blanchâtres ou rosées, solitaires ou géminées, plus rarement 3-4, axillaires, à pédicelles inégaux. Etamines 8, Styles 3, libres, très courts ; stigmates très petits. Akènes petits, trigones-étroits, ternes.
Hab. les pacages, à Aigues-Mortes.
Fl. août-septembre.
9. POLYGONUM AVICULARE
Lin. sp. 519 ; Dec. fl. fr. 3,p. 368 ; Lamk. ill. t. 315, fig. 1 ; Fuchs. hist. 614, ic. ; Moris. hist. s. 5, t. 29, fig. inf.
Racine rougeâtre, fibreuse. Tiges longues de 2-5 dm, plus ou moins nombreuses, grêles, étalées sur la terre ou ascendantes, rarement dressées, striées, très rameuses dès la base, à rameaux garnis de feuilles jusqu’au sommet. Feuilles brièvement pétiolées, oblongues, lancéolées ou lancéolées-linéaires, obtuses ou aiguës, planes, un peu épaisses, vertes ou glaucescentes, glabres, finement nerviées en dessous. Gaines nerviées à la base, blanches-scarieuses supérieurement, à la fin laciniées. Fleurs rougeâtres ou blanches, plus longues que les pédicelles, solitaires ou disposées 2-4, en fascicules axillaires. Calice à sépales munis d’une nervure longitudinale saillante. Etamines 8. Styles 3, libres, très courts ; stigmates très petits. Akènes bruns, ternes, trigones, à faces un peu creuses et marquées de stries courtes, rugueuses, longitudinales.
Var. B, Erectum Roth. Tige droite. Feuilles larges, ovales-lancéolées. P. aviculare, B. erectum Roth. tent. 2, p. 454 ; P. monspeliense Pers. syn. 1, p. 439.
Var. C, Arenarium Godr. et Gren. fl. fr. 3, p. 53. Rameaux grêles, nombreux, allongés, ordinairement étalés. Feuilles étroites, linéaires-lancéolées, rares au sommet des rameaux. P. arenariarum Lois. fl. gall. 1, p. 284.
Cette plante porte les noms vulgaires de centinode, d’herbe aux panaris, de traînasse ; en patois, de tirassa, de lenga-dé-passeroun. Ses graines sont émétiques et purgatives ; les tiges sont un bon pâturage.
Hab. les champs cultivés, le long des murs, les terrains sablonneux, dans tout le département.
Fl. mai-octobre.
10. POLYGONUM ARENARIUM
Waldst. et Kit.pt. h. 1, t. 67 ; P. pulchellum Lois. fl. gall. 1, p. 284, t. 26.
Racine rougeâtre, fibreuse. Tiges de 4-8 dm, nombreuses, décombantes, striées, très rameuses, à rameaux effilés, divariqués, dépourvus de feuilles dans toute leur longueur ou seulement dans leur partie supérieure. Feuilles étroites, lancéolées, longuement atténuées vers la base, écartées, à pétiole court, marquées de nervures longitudinales sur les deux faces. Gaines courtes, brunes, nerviées, entières, bifides ou laciniées. Fleurs grandes, roses, brièvement pédicellées, solitaires ou géminées, munies à leur base d’une très petite feuille bractéale, et disposées le long de grappes effilées, grêles. Calice à sépales munis d’une nervure dorsale peu saillante. Etamines 8. Styles 3, libres, très courts ; stigmates très petits. Akènes brunâtres, légèrement rugueux, un peu luisants, à faces un peu creuses.
Hab. les bords de l’étang de Jonquières, dans les champs sablonneux.
Fl. juin-novembre.
11. POLYGONUM BELLARDI
All. ped. 2, p. 207, t. 90, -fig. 2 ; Dec. fl. fr. 3, p. 369 ; P. virgatum Lois. fl. gallo 1, p. 284.
Racine rougeâtre, sinueuse, fibreuse. Tige de 3-8 dm, solitaire, droite, raide, striée, plus ou moins rameuse, souvent dès la base, à rameaux dressés, grêles, dépourvus de feuilles supérieurement. Feuilles peu nombreuses, écartées, un peu larges, oblongues-lancéolées-aiguës ; les supérieures plus étroites, toutes brièvement pétiolées, d’un vert jaunâtre, glabres, planes, marquées sur les deux faces de nervures peu saillantes. Gaines courtes, brunes à la base, nerviées, blanches-scarieuses et longuement laciniées dans leur partie supérieure. Fleurs d’un blanc rosé, pédicellées, réunies 1-3, à l’aisselle d’une très petite feuille bractéale, disposées le long de grappes effilées, grêles. Calice à sépales munis, sur le dos et sur les côtés, d’une nervure prononcée. Etamines 8. Styles 3, libres, très courts ; stigmates très petits. Akènes fauves, assez gros, très luisants, trigones, à face presque lisse, un peu creuse.
Hab. les champs cultivés, à Bellegarde, à St-Gilles.
Fl. juillet-septembre.
12. POLYGONUM CONVOLVULUS [Fallopia convolvulus (L.) Á.Löve]
Lin. sp. 522 ; Dec. fl. fr. 3, p. 370 ; Fl. dan. t. 744 ; Engl. bot. t. 941.
Racine rougeâtre, grêle, divisée inférieurement. Tige de 2-8 dm, sillonnée, anguleuse, flexueuse, un peu âpre au toucher, étalée à terre ou un peu volubile, ordinairement très rameuse, à rameaux presque filiformes, allongés, feuillés, jusqu’au sommet. Feuilles pétiolées, cordiformes, sagittées, acuminées, glabres ou un peu pubescentes. Gaines très courtes, tronquées. Fleurs blanchâtres, brièvement pédicellées, réfléchies, disposées par fascicules pauciflores, axillaires, distants inférieurement, rapprochés en grappes, lâches au sommet des rameaux. Calice fructifère pubérulent, enveloppant étroitement le fruit, à sépales extérieurs à carène peu saillante, non ailée. Etamines 8. Stigmate trilobée. Akènes noirs, ternes, trigones, à faces un peu creuses, finement striées-ponctuées.
Vulgairement vrillée bâtarde, faux liseron.
Hab. les champs cultivés et les vignes, dans tout le département.
Fl. juillet-octobre.
13. POLYGONUM DUMETORUM [Fallopia dumetorum (L.) Holub]
Lin. sp. 522 ; Dec. fl. fr. 3, p. 371 ; Fl. dan. t. 756 ; Lob. ic. 624, fig. 1 ; Dod. pempt. 392, fig. 1.
Racine rougeâtre, grêle, divisée.Tiges de 1-2 mètres, volubiles, presque filiformes, un peu striées, ordinairement lisses, rameuses ; feuilles et gaines comme dans la précédente. Fleurs blanchâtres, pédicellées, réfléchies, disposées en grappes lâches, axillaires et terminales, très rarement fasciculées, axillaires. Calice fructifère glabre, enveloppant étroitement le fruit, à sépales extérieurs, à carène très saillante, ailée-membraneuse. Etamines 8. Stigmate trilobé. Akènes noirs, luisants, à faces lisses.
Vulgairement grande vrillée bâtarde.
Hab. les haies, le long des rivières, dans tout le département.
Fl. juin-octobre.
14. POLYGONUM FAGOPYRUM [Fagopyrum esculentum Moench]
Lin. sp. 522 ; Dec. fl. fr. 3, p. 370 ; P. pyramidatum Lois. fl. gall. 1, p.285 ; Lob. obs. 513, fig. 2 ; Moris. hist. s. 5, t. 29, fig. 1, sup.
Racine rougeâtre, tortueuse, simple ou peu divisée. Tige de 3-5 dm, dressée, striée, rameuse, souvent rougeâtre, glabre, ainsi que les feuilles ; celles-ci un peu épaisses, longuement pétiolées, cordiformes-sagittées, brièvement acuminées, un peu pâles en dessous, à nervures palmées, pubescentes. Gaines courtes, membraneuses. Fleurs assez petites, blanches ou rosées, pédicellées, disposées en grappes nombreuses, longuement pédonculées, axillaires et terminales, réunies en corymbes, quelquefois les axillaires paniculées. Calice coloré, à sépales carénés. Etamines 8. Styles 3 ; stigmates capités. Akènes bruns, trigones, à faces lisses, à angles aigus, entiers.
Cette plante porte les noms vulgaires de sarrasin, blé noir ; en patois, mil négré. On fait des cataplasmes maturatifs avec la farine de ses semences, qui servent aussi pour engraisser la volaille, les bœufs, les moutons et les cochons ; les bêtes à cornes mangent la plante en herbe. Brûlée et lessivée, elle fournit une grande quantité de potasse ; enterrée avant sa floraison, elle devient un très bon engrais. Les abeilles aiment beaucoup ses fleurs.
Hab. originaire d’Asie, cultivée en grand, dans tout le département, quelquefois subspontanée.
Fl. juillet-août.
15. POLYGONUM TATARICUM [Fagopyrum tataricum (L.) Gaertn. [1790]]
Lin. sp. 521 ; Dec. fl. fr. 3,p. 370 ; Gmel. sib. 3, t.13, fig. 1 ; Fagopyrum tataricum Gœrtn. fruct. 2, p. 182, t. 119, fig. 6 ; Coss. et Gern. fl. par. 468.
Cette espèce diffère de la précédente : par ses fleurs, de moitié plus petites, disposées en grappes lâches, interrompues, axillaires, longuement pédonculées, formant ensemble une longue panicule ; par ses akènes, plus gros, trois fois de la longueur du -calice, oblongs-trigones, à faces rugueuses, à angles sinués-dentés, épaissis.
Vulgairement sarrasine, blé de Tartarie, sarrasin de Tartarie. Les semences ont les mêmes propriétés.
Hab. cultivé dans le département avec plus d’avantage, parce qu’il craint moins le froid.
Fl. juillet-août.
On cultive, comme plante d’ornement, le P. orientale Lin. vulgairement persicaire d’Orient, grande persicaire, bâton-de-St-Jean, cordon-de-cardinal, remarquable par sa tige très élevée (1-2 mètres), par ses feuilles larges, ovales, et par ses longues grappes purpurines, pendantes.
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