LXXXVIIIe FAM. PHYTOLACCÉES. – PHYTOLACCEÆ. (R. br. obs. herb. cong. p. 35.)

Fleurs hermaphrodites. Corolle souvent nulle, quelquefois à pétales libres, très petits, onguiculés, insérés au fond du calice, égaux en nombre avec les sépales et alternes avec eux, ou moins nombreux qu ‘eux. Etamines indéfinies ou alternes avec les sépales, insérées sur le réceptacle, sur un axe central ou sur un disque au fond du calice. Ovaire simple et un peu excentrique, ou formé de plusieurs carpelles libres ou soudés en verticilles, mais distincts ; quelquefois uniloculaire par l’absence des cloisons. Styles latéraux libres, rarement soudés. Fruit bacciforme, utriculaire, cocciforme ou samaroïde dans les genres exotiques.

1er gr. PHYTOLAQUE. – PHYTOLACCA. (Lin. gen. 588.)

Calice coloré, à 5 divisions persistantes, réfléchies à la maturité. Etamines 8-25, libres, insérées sur un disque charnu ; les extérieures alternes, les intérieures opposées aux sépales. Styles 6-12, courts, distincts. Fruit bacciforme, à plusieurs loges monospermes.

1. PHYTOLACCA DECANDRA
Lin. sp. 631 ; Dec. fl. fr. 3, p. 381 ; Lamk. ill. t. 39, fig. 1 ; Dill. eltham. t. 239, fig. 309.

 Racine très épaisse, charnue, succulente, très profonde fusiforme dans sa jeunesse, puis rameuse, brunâtre à l’extérieur, blanche à l’intérieur. Tiges de 1-2 m, herbacées, droites, striées,très glabres, fistuleuses, souvent rougeâtres, rameuses supérieurement. Feuilles amples, molles, ovales-lancéolées, terminées par une pointe calleuse, très entières, ondulées aux bords, alternes, brièvement pétiolées. Fleurs solitaires, pédicellées, disposées en grappes dressées, longues de 10-15 cm, opposées aux feuilles, à pédoncule fortement strié, 2-3 fois de la longueur du pétiole ; pédicelles munis, à la base, d’une bractéole subulée. Calice coloré, à 5 sépales ovales-obtus, recourbés en dedans à leur sommet. Etamines 10, environ de la longueur du calice. Styles 10, très courts. Baies d’un rouge noir à la maturité, déprimées, à 10 carpelles monospermes, soudés circulairement, présentant 10 sillons rayonnants. Graines noires, luisantes, lenticulaires, réniformes, fixées à une colonne centrale.

On connaît cette plante sous les noms vulgaires d’herbe à la laque, de raisin d’Amérique, du Canada ; elle est très caustique lorsqu’elle est vieille. Sa racine, ses feuilles et ses baies sont purgatives ; elles ont produit de bons effets dans quelques cas de cancer ulcéré. Avec les baies on peut obtenir de l’encre rouge.

Hab. originaire de l’Amérique septentrionale naturalisée dans la pinède d’Aignes-Mortes, dans les bois de la Chartreuse de Valbonne.

Fl. juillet-septembre.

< Monochlamydées – Phytolaccées – Amarantacées >