CXe FAM. CUPRESSINÉES. – CUPRESSINEÆ. (L. c. Rich. conif. 137, add. taxineeæ.)

Fleurs monoïques ou dioïques. Chatons mâles très petits, à écailles peltées, portant chacune à son bord inférieur 3-12 lobes d’anthères à déhiscence longitudinale. Chatons femelles à écailles peu nombreuses, imbriquées, dépourvues de bractées, portant chacune à leur base un ou plusieurs ovules dressés. Cônes courts, ordinairement subglobuleux, ligneux ou charnus, à écailles soudées ou séparées à la maturité. Graines nues ou à aile membraneuse. Embryon droit ; cotylédons 2, ou plus rarement davantage. Arbres ou arbrisseaux à feuilles linéaires-subulées ou squamiformes imbriquées.

1 Cônes subglobuleux, anguleux, à écailles ligneuses, soudées, puis ouvertes à la maturité CUPRESSUS
Cônes bacciformes, à écailles charnues, ne s’ouvrant pas à la maturité 2
2 Ecaille solitaire, succulente, cupuliforme, ouverte au sommet ; graine solitaire, oblongue TAXUS
Ecailles 2-6, soudées, non ouvertes au sommet ; graines 3, trigones ou anguleuses JUNIPERUS
1er gr. CYPRÈS. – CUPRESSUS. (Tournef. inst. 587, t. 358.)

Fleurs monoïques. Chatons mâles à écailles ovales, peltées, imbriquées sur 4 rangs, portant, à la base de la face interne, 4 anthères sessiles, uniloculaires. Cônes subglobuleux anguleux, portant, à la base des écailles, 8 ovules et plus, sessiles, dressés ; écailles peltées, anguleuses, épaisses, d’abord soudées, puis ouvertes, ligneuses. Graines oblongues, anguleuses, bordées d’une aile étroite.

1. CUPRESSUS SEMPERVIRENS
Lin. sp.1422 ;C. fastigiata Dec. fl. fr. 5, p. 336 ; Lamk. ill. t. 787, fig. 1 ; Duham. arb. ed. 2, vol. 3, t. 1 ; Camer. epit. 52, ic.

Arbre élevé, à tronc droit, à écorce brune, à branches dressées et rapprochées du tronc ; rameaux tétragones. Feuilles petites, persistantes, presque triangulaires, obtuses, convexes, subcarénées, étroitement imbriquées sur 4 rangs. Chatons. mâles ovoïdes ; cônes de la grosseur d’une noix, à écailles ridées en dessus.

Les cônes connus sous le nom de noix de cyprès, sont stomachiques, vulnéraires, fébrifuges. Le bois est très dur, compacte, pâle ou rougeâtre, d’une odeur pénétrante, n’est point sujet à la vermoulure ; à est très bon pour meubles et pour divers usages de tabletterie.

Hab. originaire d’Orient, fréquemment planté çà et là, et surtout dans les cimetières, dans tout le département.

Fl. février-mars.

Ou cultive, dans les parcs et les jardins à l’anglaise, le cyprès horizontal, cupressus horizontalis Mill. dict. qui se distingue par ses rameaux étalés à angle droit ; .et les thuya occidentalis et orientalis Lin. remarquables par leurs rameaux aplanis.

2e gr. GENÉVRIER. – JUNIPERUS. (Lin. gen. 1134.)

Fleurs dioïques, quelquefois monoïques. Chatons mâles petits, ovales, solitaires, axillaires ou terminaux, à écailles peltées, portant à leur bord inférieur 3-6 anthères unilobées, imbriquées autour de l’axe. Fleurs femelles ternées, axillaires, à pédicelles garnis d’écailles verticillées, imbriquées ; les six supérieures accrescentes, concaves, devenant charnues et soudées entièrement en forme de baie, renfermant 3 graines anguleuses, ossiculées, dépourvues d’ailes, munies de chaque côté d’une fossette pleine de résine.

1 Feuilles squamiformes, étroitement imbriquées PHOENICEA
Feuilles linéaires-subulées, raides, piquantes, non imbriquées 2
2 Fruit noir, de la grosseur d’un pois COMMUNIS
Fruit rougeâtre, de la grosseur d’une petite cerise OXYCEDRUS

1. JUNIPERUS COMMUNIS
Lin. sp. 1470 ; Dec. fl. fr. 3, p. 278 ; Lamk. ill. t. 8.29 ; Fl. dan. t. 1119 ; Fuchs. hist. 78, ic. ; Math. comm. valgr, 121, ic.

Arbrisseau de 1-2 mètres, très rameux dès la base, dressé en rameaux rapprochés, diffus, anguleux, à écorce d’un brun rougeâtre. Feuilles persistantes, d’un vert un peu glauque, linéaires, subulées raides, piquantes, nombreuses, étalées, rapprochées par verticille de 3, sessiles, articulées à la base, canaliculées en dessus, obtusément carénées en dessous. Chatons mâles, dressés, axillaires, occupant le sommet des rameaux. Cônes globuleux, de la grosseur d’un pois, axillaires, persistant pendant l’hiver, noirs, bleuâtres à la maturité, couverts d’une efflorescence glauque, longuement dépassés par les feuilles. Le bois répand une odeur agréable, surtout étant sec.

Vulgairement, en patois, génébre. Les sommités et les feuilles sont purgatives ; le bois est sudorifique. Les cônes sont stomachiques, diurétiques, emménagogues ; on en fait de la liqueur, l’eau-de-vie de genièvre et l’huile de genièvre, employée pour guérir la gale des moutons ; on les brûle pour parfumer les salles des hôpitaux.

Hab. les bois, les garrigues et les lieux incultes, dans tout le département.

Fl. avril ; fr. août-octobre.

2. JUNIPERUS OXYCEDRUS
Lin. sp. 1470 ; Dec. fl. fr. 3, p. 278 ; Clus. hist. 1, p, 39, ic. ; Dod. pempt. 853, fig, 1 ; Matth. comm. valgr. 127, ic.

Arbre ou arbrisseau de 1-4 mètres, dressé, très rameux, à rameaux subanguleux, à écorce grisâtre ou rougeâtre. Feuilles persistantes, linéaires, subulées, raides, piquantes, nombreuses, étalées, rapprochées par verticilles de 3, sessiles, articulées à la base, à 2 sillons à la face supérieure et relevées d’une carène tranchante à la face inférieure. Chatons mâles, dressés, axillaires, occupant le sommet des rameaux. Cônes globuleux, axillaires, persistant pendant l’hiver, plus courts que les feuilles, de la grosseur d’une petite cerise, rougeâtres et luisants à la maturité, marqués au sommet de 3 lignes saillantes, plus foncées, mates, divergentes.

Vulgairement petit cèdre, cade. Son bois, distillé, fournit l’huile de cade, employée pour guérir la gale et les ulcères des chevaux et des moutons.

Hab. les bois et les garrigues, dans tout le département, mais rare dans les environs du Vigan.

Fl. mai.

3. JUNIPERUS PHŒNICEA
Lin. sp. 1471 ; Dec. fl. fr. 3, p. 279 ; J. lycia Lin. sp. 1471 (fruct. major.) ; Lois. nouv. Duham,. 6, t. 1’7 ; Dod. pempt. 853, fig. 2 ; Clus. hist. 1, 38, fig. 1.

Arbre ou arbrisseau monoïque, dressé dans la plaine, tortueux dans les lieux rocailleux, très rameux, à écorce rude et roussâtre. Feuilles un peu charnues, d’un vert gai, squamiformes, courtes, ovales, un peu obtuses, embrassantes, appliquées-imbriquées, sur 6 rangs et sur 4, sur les petits rameaux, marquées d’un sillon sur le dos ; on trouve quelquefois des feuilles carénées, entremêlées. Chatons mâles terminaux. Cônes globuleux, persistant pendant l’hiver, de la grosseur d’un gros pois, jaunâtres, luisants à la maturité, portés sur des pédoncules courts, latéraux, garnis de feuilles, imbriquées, dressés ou un peu courbés.

Hab. les bois, aux environs de Nîmes et du Vigan, de Gaujac, contre les rochers le long du Gardon, à Laudun, à Roquecourbe.

Fl. mai.

3e gr. IF. – TAXUS. (Tournef. inst. t. 362.)

Fleurs dioïques, axillaires. Les mâles en petits chatons solitaires ou géminés, garnis inférieurement d’écailles imbriquées et supérieurement d’écailles peltées, portant, à leur face inférieure, 3-8 lobes d’anthères verticillés. Fleurs femelles solitaires, à pédoncule muni d’écailles, composées d’un anneau s’accroissant en forme de tunique succulente, ouverte au sommet, imitant une baie, renfermant, sans qu’elle y adhère, une graine ovoïde, osseuse, dépourvue d’aile.

1. TAXUS BACCATA.
Lin. sp. 1472 ; Dec. fl. fr. 3, p. 280 ; Lamk. ill. t. 829, fig. 1 ; A, Rich. conif. t. 2 ; Math. comm. (valgr), 1099, ic. ; Camer. epit. 840, ic.

Arbre toujours vert, médiocrement élevé, à écorce d’un brun rougeâtre, à branches très rapprochées, de la base au sommet. Feuilles d’un vert obscur, pâles en dessous, persistantes, presque sessiles, linéaires-aiguës, à bords un peu roulés en dessous, marquées d’une nervure sur chaque face, rapprochées et disposées sur 2 rangs opposés, étalés. Chatons mâles axillaires, brièvement pédonculés, disposés le long de la partie supérieure des jeunes rameaux. Fruit sessile, ovale, mou, d’un beau rouge à la maturité, de la grosseur d’un gros pois. Graine assez grosse, brunâtre, luisante, obovale.

Les feuilles sont vénéneuses ; les moutons et les chèvres les mangent ; elles sont mortelles pour le cheval. Le bois est rougeâtre, très dur ; il est employé par les menuisiers, les ébénistes et les tourneurs. Un seul morceau de ce bois, mis dans le vin, le transforme en vinaigre.

Hab. dans les bois de la Chartreuse de Valbonne.

Fl. avril.

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