LXIXe FAM. LENTIBULARIÉES. – LENTIBULARlEÆ. (Rich. fl. par. 1, p. 26.)

Fleurs hermaphrodites, irrégulières. Calice persistant, à 5 divisions ou bilabié. Corolle insérée sur le réceptacle, gamopétale, caduque, bilabiée ou personée. Etamines 2, insérées à la base de la corolle ; anthères unilobées, s’ouvrant par une fente longitudinale. Ovaire libre, uniloculaire. Style 1, très court ; stigmate à 2 lèvres très inégales ; la supérieure presque nulle ; l’inférieure plane, lamelliforme, recourbée au-dessus des anthères, entière ou frangée. Fruit capsulaire à une loge polysperme, indéhiscent, se déchirant irrégulièrement, ou bivalve à déhiscence longitudinale ou s’ouvrant circulairement vers son milieu. Graines nombreuses, très petites, oblongues, rugueuses ou lenticulaires, anguleuses, dépourvues de périsperme. Plantes vivaces, herbacées, aquatiques ou des marais, à feuilles entières ou découpées en lanières capillaires.

1 Calice a 5 lobes ; feuilles aériennes, entières PINGUICULA
Calice bilabié ; feuilles submergées, découpées en lanières capillaires UTRICULARIA
1er gr. GRASSETTE. – PINGUICULA. (Tournef. inst. p. 167, t. 74.)

Calice presque à 2 lèvres ; la supérieure à 3 lobes dirigés en haut ; l’inférieure, un peu plus courte, à 2 lobes dirigés en bas. Corolle à 2 lèvres très ouvertes ; la supérieure à 2 lobes ; l’inférieure, plus grande, à 3 lobes, dont le moyen un peu plus grand ; palais barbu, tube prolongé en éperon. Etamines 2 beaucoup plus courtes que la corolle, à filets ascendants, presque droits ; anthères unilobées, s’ ouvrant par une fente transversale. Capsule à une loge, à 2 valves. Graines oblongues, rugueuses. Plantes aériennes, à feuilles entières, charnues, mucilagineuses, à hampes uniflores.

1. PINGUICULA VULGARIS
Lin. sp. 25 ; Dec. fl. fr. 3, p. 575 ; Lamk. ill. t .14, fig.1 ; Poit. et Turp. fl. par. t. 29 ; Mut. fl. fr. t. 46, fig.340.

Racine très courte, garnie de fibres nombreuses, filiformes. Hampes de 5-12 cm. au nombre de 1-6, droites, glabres, un peu glanduleuses au sommet, uniflores, grêles, souvent rougeâtres. Feuilles toutes radicales, en rosette, inégales, ovales-oblongues, obtuses, atténuées à la base, d’un vert jaunâtre, glabres. Fleurs violettes, penchées. Calice à lobes ovales-lancéolés, un peu glanduleux. Corolle plus longue que large (sans l’éperon), à lobes oblongs ; ceux de la lèvre inférieure écartés, à éperon étroit, obtus, égalant la moitié ou les deux tiers de la corolle. Capsule dressée, ovale.

Cette plante est connue sous les noms vulgaires d’herbe grasse, langue d’oie, tue-brebis ; elle est émétique et purgative. Ses feuilles sont vulnéraires à l’extérieur ; elles font cailler le lait.

Hab. les prairies humides et tourbeuses, contre les rochers humides, sur la Tessone, à la Foux, près d’Alzon.

Fl. mai-juillet.

2e gr. UTRICULAIRE. – UTRICULARIA. (Lin. gen. 31.)

Calice à 2 lèvres profondes, presque égales. Corolle personée, à tube très court, prolongé en éperon ; lèvre supérieure dressée, plus étroite et plus courte que l’inférieure ; celle-ci très ample, entière, dirigée en bas, à palais renflé, dressé, bilobé. Etamines 2, à filets dilatés, embrassant l’ovaire ; anthères unilobées, s’ouvrant longitudinalement. Capsule uniloculaire, indéhiscente ou s’ouvrant en boite à savonnette. Graines lenticulaires-anguleuses. Plantes aquatiques, grêles, vivaces, à tige aérienne dépourvue de feuilles, à feuilles submergées multifides, à divisions capillaires munies de vésicules remplies d’air.

1. UTRICULARIA VULGARIS
Lin. sp. 26, Dec. fl. fr. 3, p. 574 ; ill. t. 14, fig. 1 ; Poit. et Turp. fl. par. t. 30 ; Drèves et Hayne, pl. d’Eur. t. 88.

Plante flottante à hampe de 2-3 dm, aérienne, grêle, dressée, glabre, dépourvue de feuilles, à feuilles submergées, longuement étalées en tous sens, multifides, à lanières capillaires, finement denticulées-épineuses, parsemées de vésicules nombreuses, obovales, déprimées au sommet, où elles sont munies de 2 faisceaux de poils peu fournis, se remplissant d’air pour faire surnager la plante. Fleurs jaunes, à palais strié de lignes orangées, lâchement disposées en grappe terminale, à pédoncules environ de la longueur de la fleur, étalés, puis dressés, munis à leur base, d’une bractée ovale, beaucoup plus courte qu’eux. Corolle assez grande, à lèvre supérieure entière au sommet, à bords ondulés rejetés en arrière, à gorge fermée, par le palais, à éperon conique, de moitié plus court que a corolle. Stigmate à lèvre inférieure velue-frangée.

Cette plante porte le nom vulgaire de mille-feuille des marais ; les canards en sont avides.

Hab. les eaux tranquilles, dans les fossés, à Nîmes, Manduel, St-Gilles, Franqueveau.

Fl. mai-juillet.

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