LXXXIIe FAM. LABIÉES. – LABIATÆ. (Juss. gen. p. 110.)

Fleurs hermaphrodites, irrégulières. Calice gamosépale, libre, persistant, tubuleux ou campanulé, à 5 dents, rarement à 4, ou bilabié. Corolle insérée sur le réceptacle, caduque, gamopétale, labiée, rarement en entonnoir ; lèvre supérieure à 2 lobes, l’inférieure à 3. Etamines 4, dont 2 plus courtes, rarement 2 par avortement, insérées sur le tube de la corolle ; anthères à 2 loges parallèles ou divergentes. Ovaire libre à 4 lobes, du centre desquels s’élève un style simple à stigmate ordinairement bifide. Fruit composé de 4 carpelles, secs, rarement charnus, uniloculaires, monospermes, libres, indéhiscents, placés au fond du calice. Graines dressées ; périsperme nul ou très mince ; embryon droit. Plantes annuelles ou vivaces, herbacées, plus rarement frutescentes, aromatiques, à tige tétragone, à rameaux opposés, à feuilles opposées en croix sans stipules à fleurs opposées, solitaires ou réunies plusieurs à l’aisselle des feuilles ou des bractées en forme de verticille, formant par leur réunion des épis, des grappes ou des capitules.

1 Etamines2, fertiles 2
Etamines 4, fertiles 4
2 Corolle en entonnoir, à 4 lobes presque égaux LYCOPUS
Corolle à 2 lèvres bien caractérisées 3
3 Arbrisseau très rameux à feuilles coriaces, linéaires ROSMARINUS
Plantes vivaces, herbacées, à feuilles ovales-lancéolées ou cordiformes SALVIA
4 Etamines fléchies sur la lèvre inférieure de la corolle ; dent supérieure du calice appendiculée LAVANDULA
Etamines non fléchies sur la lèvre inférieure de la corolle ; dent supérieure du calice non appendiculée 5
5 Corolle à 2 lèvres très caractérisées 6
Corolle à lobes presque égaux ou à lèvre supérieure presque nulle ou très petite 25
6 Etamines droites, écartées entre elles ou arquées-convergentes au sommet 7
Etamines parallèles, rapprochées et placées sous la lèvre supérieure 12
7 Etamines droites,écartées 8
Etamines arquées, convergentes au sommet 10
8 Calice à 10-13 stries, à gorge barbue 9
Calice à 15 stries, à gorge nue HYSSOPUS
9 Calice à 2 lèvres THYMUS
Calice à 5 dents presque égales, ne formant pas 2 lèvres ORIGANUM
10 Tube du calice campanulé 11
Tube du calice étroit, cylindracé CALAMINTHA
11 Calice à 10 stries, à gorge nue SATUREIA
Calice à 13 stries, à gorge garnie de quelques poils MELISSA
12 Etamines inférieures plus courtes que les supérieures 13
Etamines inférieures plus longues que les supérieures 14
13 Fleurs en glomérules pauciflores, écartés, axillaires ; tiges radicantes à la base GLECHOMA
Fleurs en glomérules multiflores, rapprochés en épis dentés, terminaux ; non radicantes NEPETA
14 Calice à 2 lèvres 15
Calice à dents étalées à la maturité, ne formant pas 2 lèvres 17
15 Calice ouvert à la maturité MELITIS
Calice fermé à la maturité 16
16 Lèvre supérieure du calice munie, sur le
dos et à sa base, d’une bosse saillante
SCUTELLARIA
Lèvre supérieure du calice dépourvue de bosse BRUNELLA
17 Etamines incluses 18
Etamines exsertes 19
18 Calice à 5 dents épineuses ; akènes arrondis au sommet SIDERITIS
Calice à 10 dents non épineuses ; akènes tronqués au sommet. MARRUBIUM
19 Lèvre inférieure de la corolle à lobes latéraux, petits, dentiformes LAMIUM
Lèvre inférieure de la corolle à 3 lobes distincts 20
20 Akènes trigones 21
Akènes ovoïdes 23
21 Akènes tronqués au sommet LEONURUS
Akènes arrondis au sommet 22
22 Corolle grande, à lèvre supérieure voûtée en casque PHLOMIS
Corolle petite, à lèvre supérieure concave,
non en casque
BALLOTA
23 Lèvre inférieure de la corolle munie, à sa base, de 2 dents saillantes GALEOPSIS
Lèvre inférieure de la corolle dépourvue de dents saillantes 24
24 Etamines déjetées eu dehors, après la fécondation STACHYS
Etamines non déjetées en dehors après la fécondation BETONICA
25 Corolle à lobes presque égaux 26
Corolle à lèvre supérieure nulle ou très petite 27
26 Calice à 5 dents planes MENTHA
Calice à 4 dents aristées au-dessous du sommet PRESLIA
27 Tube de la corolle muni, intérieurement, d’un anneau de poils AJUGA
Tube de la corolle dépourvu, intérieure ment, d’un anneau de poils TEUCRIUM
1er gr. LAVANDE. – LAVANDULA. (Lin. gen. 711.)

Calice tubuleux à 13-15 nervures à 5 dents courtes, dont la supérieure un peu plus large ou terminée par un appendice, à gorge nue. Corolle à tube saillant hors du calice, un peu élargi au sommet, à 2 lèvres ; la supérieure à 2 lobes, l’inférieure à 3 égaux, étalés, à gorge nue. Etamines 4, incluses ; les 2 plus longues portées sur la lèvre inférieure ; anthères uniloculaires, réniformes, s’ouvrant en forme de disque. Akènes oblongs, lisses, arrondis au sommet.

1 Fleurs en épi serré, ovale, surmonté d’une touffe de feuilles florales STÆCHAS
Fleurs en épi un peu lâche, dépourvu de feuilles florales au sommet 2
2 Bractées larges membraneuses brunes beaucoup plus courtes que le calice, bleuâtre SPICA
Bractées linéaires-étroites, herbacées, cendrées, presque aussi longues que le calice, cendré LATIFOLIA

1. LAVANDULA STÆCHAS
Lin. sp. 800 (excl. var. B.) ; Dec. fl. fr. 3, p. 529 ; Stœcas purpurea Tourner. inst. p. 201, t. 95 ; Lob. ic. 429, fig. 2 ; Barr. ic. 301.

Tige ligneuse de 3-6 dm, très rameuse, dressée, à écorce brune, glabre ; à rameaux peu allongés, dressés, tétragones, tomenteux-cendrés, feuillés presque jusqu’au sommet. Feuilles sessiles, linéaires étroites, à bords repliés en dessous, couvertes sur les deux faces d’un coton court, grisâtre, portant souvent, à leur aisselle, des fascicules de jeunes feuilles. Fleurs disposées en épis ovales, assez gros, anguleux, très serrés, au sommet de pédoncules courts, surmontés d’un faisceau de bractées stériles, grandes, spatulées, d’un pourpre violet, rarement. blanches ; bractées fertiles, larges, presque à 3 lobes, plus courtes que le calice, membraneuses, veinées, laineuses, souvent rougeâtres. Calice tomenteux, à 5 dents aiguës ; la supérieure filiforme, surmontée d’un appendice en cœur, membraneux, veiné. Corolle petite, d’un pourpre foncé, rarement blanche, à lobes arrondis ; akènes bruns, luisants, ovales à 3 angles.

Cette plante porte le nom patois de stacada ; elle répand une odeur aromatique agréable ; elle est cordiale et céphalique. On emploie ses sommités fleuries, comme stimulant, dans l’asthme et le catarrhe.

Hab. les bois et les garrigues aux environs de Nîmes,Anduze, St-Jean-du-Gard, Tresques, la Capelle.

Fl. avril-juin.

2. LAVANDULA SPICA
Lin. sp. 800 (excl. var. B.) ; L. vera et pyrenaica Dec. fl. fr. 5, p. 398 ; Lamk. ill. t. 504, fig. 1 ; Dod. pempt. 273, fig. inf. dext. ; Math. valg. 32 ic. ; Lob. ic. 431 fig. 2.

Tige ligneuse et très rameuse à la base, haute de 2-5 dm, à rameaux rapprochés en touffe ; les florifères dressés, simples, grêles, tétragones, brièvement pubescents. Feuillés inférieurement, le reste nu jusque sous l’épi. Feuilles vertes, à pubescence courte, étoilée, glanduleuse en dessous, linéaires-lancéolées ou linéaires, un peu obtuses, à bords roulés en dessous ; les plus jeunes cotonneuses-blanchâtres, souvent en faisceaux axillaires. Fleurs réunies par 3-5 en verticilles disposés en épi terminal, ordinairement un peu lâche, interrompu à la base ; bractées brunes, membraneuses, larges, ovales, brusquement acuminées, ordinairement plus courtes que les calices ; bractéoles nulles. Calice bleuâtre, tomenteux, à dents très courtes, obtuses, conniventes ; la supérieure prolongée en un appendice assez large, voûté, incliné sur l’ouverture du calice. Corolle bleue, pubescente, à lobes ovales. Akènes bruns, luisants, oblongs, un peu comprimés.

Cette plante est connue sous les noms vulgaires de lavande commune, d’aspic ; en patois, espi. Elle est très aromatique et a les mêmes vertus que la précédente ; on en retire l’huile et l’essence d’aspic, l’eau de lavande. Ses tiges sèches, enfermées dans les armoires, chassent les mites ; placées dans les nids des pigeons, elles en écartent les poux.

Hab. les lieux arides, dans tout le département, mais moins communément que la suivante.

Fl. juin-août.

3. LAVANDULA LATIFOLIA
Vill. Dauph. 2, p. 363 ; L. spica Dec. fl. fr. 5, p. 397 ; L. spica var. B. Lin. sp. 800 ; Dod. pempt. 273, fig. inf. sinist. ; Math. valg. 31, ic. ; Lob. ic. 431, fig. 1 .

Tige de 3-6 dm, à partie ligneuse moins élevée que dans l’espèce précédente et moins rameuse, à rameaux florifères, rameux supérieurement. Feuilles longuement rétrécies vers la base, couvertes d’un duvet cotonneux, blanchâtre, surtout dans les jeunes. Fleurs en épis terminaux, étroits, pointus ; bractées très étroites linéaires, tomenteuses, herbacées, à bords roulés en dedans, accompagnées de 2 petites bractéoles latérales ; les unes et les autres un peu plus courtes que le calice ; le reste comme dans l’espèce précédente, excepté la corolle qui est plus petite et les calices cendrés. Mêmes propriétés et mêmes vertus.

Hab. les lieux. arides, dans tout le département.

Fl. juin-août.

On cultive communément, en vase, plusieurs variétés de l’ocymum basilicum Lin. (vulg. basilis), recherché par son odeur suave. On le distingue à sa tige annuelle, très rameuse, touffue, à ses feuilles ovales, un peu charnues, à la lèvre supérieure du calice foliacée, et aux filets des étamines appendiculés ou velus vers leur base. Cette plante est cordiale, céphalique ; ses graines sont rafraîchissantes et calmantes ; ses feuilles sont employées comme condiment aromatique pour certains ragoûts ; prises comme du thé elles calment les douleurs de tête.

2e gr. MENTHE. – MENTHA. (Lin. gen. 291.)

Calice campanule ou tubuleux, à 5 dents égales ou presque égales, à gorge nue, rarement velue. Corolle en entonnoir, à tube non saillant hors du calice, à limbe à 4 lobes ; le supérieur plus large, échancré, rarement entier. Etamines 4, égales droites, écartées, saillantes ou incluses ; anthères à loges, parallèles s’ouvrant par une fente longitudinale. Akènes lisses , ovoïdes, arrondis au sommet. Fleurs en verticilles fournis, espacés ou rapproches en épis. Souche rampante ; tiges quelquefois radicantes.

1 Calice fructifère à gorge fermée par des poils PULEGIUM
Calice fructifère à gorge nue 2
2 Verticilles rapprochés en épis terminaux, pointus 3
Verticilles axillaires ou terminaux en tête obtuse 5
3 Feuilles ovales-orbiculaires, obtuses ou ovales-oblongues, aiguës, ridées et bosselées 4
Feuilles étroitement lancéolées, aiguës, ni ridées, ni bosselées VIRIDIS
4 Bractées larges, lancéolées, acuminées ROTUNDIFOLIA
Bractées très étroites, linéaires-subulées SYLVESTRIS
5 Verticille supérieur surmonté par un bouquet de feuilles de feuilles
Verticille supérieur non surmonté par un bouquet de feuilles AQUATICA
6 Calice presque globuleux, à dents courtes, triangulaires, étalées après la floraison ARVENSIS
Calice oblong, à dents lancéolées-subulées,dressées après la floraison GENTILIS

1. MENTHA ROTUNDIFOLIA
Lin. sp. 805 ; Dec. fl. fr. 3, p. 534 ; Coss. et Germ. fl. par. t. 20, fig. 1 ; M. neglecta Ten. fl. nap. 2, p. 379, t. 157, fig. 2 ; Tabern. ic. 349, fig. 2.

Tiges de 4-6 dm, dressées, raides, tomenteuses-laineuses, rameuses supérieurement, à rameaux ordinairement courts, étalés. Feuilles sessiles, ovales ou arrondies, obtuses, mucronées, cordées à la base, épaisses, crénelées, fortement rugueuses, verdâtres et velues en dessus, blanches, cotonneuses en dessous. Fleurs en verticilles disposés en épis terminaux, cylindriques, pointus, serrés, allongés, souvent interrompus à la base ; pédicelles très courts. Bractées ovales-lancéolées, garnies de poils raides et courts, aussi longues que, la fleur. Calice hérissé, obscurément strié, presque globuleux, et à dents lancéolées-subulées, conniventes à la maturité, à gorge nue. Corolle petite, blanche ou rosée. Odeur forte.

Cette plante est connue sous les noms vulgaires de baume sauvage, de bonhomme, de menthastre ; elle est tonique, antispasmodique, carminative et stomachique. Elle est employée par les vétérinaires.

Hab. les bords des fossés, des chemins et les lieux humides dans tout le département.

Fl. juillet-septembre.

2. MENTHA SYLVESTRIS
Lin. sp. 804 ; Dec. fl. fr. 3, p, 533 ; Coss. et Germ. fl. -par. t. 20, fig. 2 ; Fuchs. hist. 292, ic. ; Clus. hist. 2, p. 32, ic. ; Moris, hist. s. 11, t. 6, fig. 6.

Cette espèce diffère de la précédente : par ses feuilles, ovales-oblongues-aiguës, dentées en scie, à dents inégales, courbées en dehors au sommet ; par ses bractées, étroites, linéaires-subulées, garnies de poils mous et allongés, égales aux fleurs et dépassant les boutons dans le haut de l’épi ; par son calice, contracté à la gorge à la maturité, très distinctement strié.

Même odeur, mais plus faible. Quelquefois les feuilles sont tomenteuses sur les deux faces.

Mêmes propriétés.

Hab. les bords des ruisseaux, aux environs du Vigan, à St-Sauveur, à Sauclières.

Fl. juillet-août.

3. MENTHA VIRIDIS
Lin. sp. 804 ; Dec. fl. fr. 3, p. 534 ; Godr. et Gren. fl. fr. 2, p. 649.

Tiges de 3-6 dm, dressées, raides, glabres ou tomenteuses, rameuses supérieurement. Feuilles très brièvement pétiolées, non rugueuses, lancéolées-aiguës, dentées en scie, à dents écartées, aiguës, non courbées en dehors au sommet, glabres ou pubescentes sur les nervures inférieures, ou blanches, soyeuses en dessous, pubescentes en dessus. Fleurs en verticilles disposés en épis terminaux, cylindriques, quelquefois interrompus à la base. Bractées linéaires-subulées, de la longueur des fleurs dans la variété tomenteuse, ciliées et dépassant les fleurs en bouton au sommet des épis dans la variété glabre. Calice velu ou laineux, campanulé, nu et contracté à la gorge à la maturité ; à dents subulées, ciliées ou laineuses, convergentes après la chute de la corolle. Corolle rose ou violette.

VAR. A, Genuina Godr. et Gren. fl. fr. 2, p. 649. Feuilles vertes et glabres ou un peu velues sur les nervures inférieures ; bractées ciliées ; odeur suave, citronnée. M. sylvestris glabra Koch. syn. 633 ; Fuchs. hist. 290, ic. ; Camer. epit. 477, ic.

C’est cette variété qui est généralement cultivée dans les jardins, connue sous les noms vulgaires de baume vert, de menthe à épi, menthe de Notre-Dame, menthe romaine. Mêmes propriétés, on en retire l’eau de menthe et l’essence de menthe employée en parfumerie.

Var. B, Canescens fries, nov. mant. 3, p. 56. Feuilles pubescentes à la face supérieure, blanches, soyeuses à l’inférieure ; bractées laineuses. M. candicans Crantz, austr. 330 ; Rchb. ic. bot. 10, t. 982, 983. Odeur légère. Mêmes propriétés.

Hab. : la var. A, les bords des ruisseaux à la Grandès-Basse, près de St-Guiral ; la var. B aux environs du Vigan, d’Alzon, de St-Sauveur, de Lanuejols.

Fl. août-septembre.

4. MENTHA AQUATICA
Lin. sp. 805 ; Godr et Gren. fl. fr. 2, 651 ; Coss. et Germ. fl. par. 315, t. 20, fig. 3-4 ; M. hirsuta Dec. fl. fr. 3, p. 535 ; Fusch. hist. 722, ic. ; Lob. ic. 509, fig. 1.

Tiges de 3-6 dm, dressées ou ascendantes, flexueuses, rameuses souvent dès la base rarement simples ; rameaux étalés , arrivant souvent à la hauteur de la tige, plus ou moins velus à poils réfléchis. Feuilles pétiolées, ovales-aiguës, plus rarement obtuses dentées en scie velues ou presque glabres. Fleurs en verticilles peu nombreux ; les supérieurs rapprochés, en tête terminale, oblongue ou globuleuse, assez grosse ; les inférieurs souvent écartés, naissant à l’aisselle des feuilles florales, plus longues qu’eux ; pédicelles hispides. Calice tubuleux-campanulé, nu à la gorge, sillonné, à dents subulées, dressées à la maturité. Fleurs roses, plus ou moins foncées. Odeur pénétrante.

Var. A, Genuina Godr. et Gren. fl. fr. l. c. Tiges et feuilles glabrescentes. M. aquatica, v. B, nemorosa Fries, nov. 183.

Var. B, Hirsuta Koch, syn. 634. Tiges et feuilles couvertes de poils grisâtres. M. dubia Vill. dauph. 2, p. 358.

Cette plante est connue sous les noms vulgaires de baume d’eau, de menthe rouge. Mêmes propriétés. Ses feuilles calment la douleur causée par la piqûre des guêpes et des abeilles.

Hab. les fossés et les bords des ruisseaux, dans tout le département.

Fl. juin-septembre.

5. MENTHA GENTILIS
Lin. sp. 805 ; Dec. fl. fr. 3, p. 536 ; M. rubra sole, Menth. brit. 41, t. 18 ; Fuchs. hist. 291, ic. ; Tabern. 351, fig. 2.

Tiges de 3-6 dm, dressées ou ascendantes, pubescentes, souvent rougeâtres, simples ou rameuses, à, rameaux ascendants. Feuilles toutes pétiolées, horizontales, quelquefois un peu réfléchies, minces, ovales ou elliptiques, un peu pointues ou obtuses, dentées en scie, pubescentes, souvent parsemées, ainsi que les calices, de glandes jaunâtres. Fleurs en verticilles nombreux assez petits, espacés inférieurement, rapprochés supérieurement, munis, à leur base, de 2 feuilles florales 3-4 fois plus longues qu’eux ; les supérieures sessiles, plus petites, rapprochées, en touffe au sommet de l’épi ; pédicelles hérissés. Calice tubuleux-campanulé, nu à la gorge, strié, hérissé, oblong, à dents subulées, dressées à la maturité. Corolle rose, dépassant à peine le calice, à lobe inférieur aigu. Odeur agréable.

Mêmes propriétés.

Hab. les bords des ruisseaux aux environs de Lanuejols.

Fl. juillet-septembre.

6. MENTHA ARVENSIS
Lin. sp. 806 ; Sole Menth. brit. p. 29, t. 12 ; Dec. fl. fr. 3 ,p. 535 ; Coss. et Germ, fl. par. 316, t. 20, fig. 6-7 ; Moris. hist, s. 11, t. 7, fig. 5.

Cette espèce diffère de la précédente : par ses feuilles plus épaisses ; par ses verticilles de fleurs plus nombreux et plus rapprochés ; par ses feuilles florales toutes pétiolées ; par son calice plus court, campanule-globuleux, hérissé de poils longs horizontaux, à dents ovales-triangulaires, aiguës, presque aussi larges que longues, étalées à la maturité. Odeur fade peu agréable.

Cette plante porte les noms vulgaires de baume-des-champs, de pouliot-thym.

Mêmes propriétés.

Hab. les terrains humides aux bords de l’Ardèche, près le pont St-Esprit ; les bords du Gardon, à St-Nicolas.

Fl. juillet-septembre.

7. MENTHA PULEGIUM
Lin. sp. 807 ; Sole Menth. brit. p. 51, t. 23 ; Dec. fl. fr. 3, p. 537 ; Coss. et Germ. fl. par. 316, t. 20, fig. 10-11 ; Lamk. ill. t. 503, fig. 2 ; Fuchs. hist. 193, ic.

Tiges de 2-5 dm, ascendantes ou couchées-redressées, radicantes à la base, un peu épaisses, très rameuses, souvent dès la base, très rarement simples, à 4 angles obtus, finement pubescentes ainsi que les feuilles ; celles-ci brièvement pétiolées, petites, ovales ou oblongues, à dents ou crénelures écartées, peu saillantes ; les feuilles décroissantes jusqu’au sommet de-la tige. Fleurs verticilles. globuleux, assez gros et compactes, nombreux, tous espacés, munis à leur base de 2 feuilles florales, ordinairement réfléchies, plus longues ou plus courtes qu’eux. Calice tubuleux, campanulé, strié, hérissé, presque à 2 lèvres, à dents lancéolées-subulées, à gorge fermée par un anneau de poils connivents au sommet. Corolle rose, rarement blanche, à lobe supérieur ordinairement entier. Odeur agréable, très prononcée.

Cette plante porte les noms vulgaires de pouliot, d’herbe aux puces ; elle a les mêmes vertus que les précédentes. Elle a la propriété d’éloigner les puces.

Hab. les lieux humides, les bords des fossés, dans tout le département.

Fl. juillet-octobre.

3e gr. PRESLIE. – PRESLIA. (Opitz in bot. zeit. (1824), p. 322.)

Calice tubuleux, à 4 dents égales, concaves, aristées au-dessous du sommet. Corolle à tube inclus à 4 lobes entiers, égaux. Etamines 4, égales, droites, séparées entre elles ; anthères à 2 loges parallèles s’ouvrant longitudinalement. Akènes lisses, oblongs, arrondis au sommet ; le reste comme dans le genre précédent.

1. PRESLIA CERVINA
Fresen. in syll. soc. Ratisb. 2, p. 238 ; Godr. et Gren. fl. fr. 2, p. 654 ; Mentha cervina Lin. sp. 807 ; Dec. fl. fr. 3, p. 537 ; Pulegium angustifolium Riv. monop. irreg. t. 23 ; Math. com. p. 521, fig. 2 ; Tabern. ic. 356, fig. 1.

Tiges de 2-5 dm, couchées et radicantes à la base, redressées supérieurement, à angles obtus, assez épaisses fistuleuses, très rameuses, glabres, lisses, souvent rougeâtres. Feuilles d’un vert foncé, glabres, marquées de points noirs à la face supérieure, linéaires, sessiles entières obtusiuscules, portant, à leurs aisselles, des petits rameaux garnis de feuilles très étroites. Fleurs en verticilles gros et très garnis, subglobuleux, axillaires, écartés, disposés en forme d’épi terminé par 2-3 paires de feuilles stériles ; bractées palmées, à nervures saillantes ; feuilles florales dépassant les fleurs ; pédicelles très courts, glabres. Calice glabre, strié, oblong-campanulé, à gorge velue intérieurement, à dents courtes, obtuses, avec une arête blanche, sétacée au-dessous de son sommet. Corolle rose, à lobes ovales-oblongs rétrécis à la base. Odeur forte et pénétrante.

Toute la plante est employée comme antispasmodique, tonique, carminative, stomachique ; elle sert en médecine humaine et vétérinaire.

Hab. les lieux humides aux environs de Nîmes, et dans toute la partie basse du département.

Fl. juillet-septembre.

4e gr. LYCOPE. – LYCOPUS. (Lin. gen. 33.)

Calice campanulé, à 4-5 dents presque égales, à gorge nue. Corolle en entonnoir, à tube dépassant à peine le calice, à lobes presque égaux ; le supérieur plus large, souvent échancré. 2 étamines fertiles, inférieures, presque saillantes, écartées, à anthères à 2 lobes parallèles, s’ouvrant chacun par une fente longitudinale ; 2 stériles supérieures, présentant des filets un peu capités au sommet, plus courts que la corolle. Akènes lisses, trigones, tronqués au sommet, à bord épaissi, calleux.

1. LYCOPUS EUROPÆUS
Lin. sp. 30 ; Dec. fl. fr. 3,p. 505 ; Lamk. ill. t. 18 ; Math, comm. valgr. 1002, ic. ; Camer. epit. 746, ic. ; Dod. pempt. 595, fig. infer.

Racine rampante. Tige de 4-8 dm, dressée, robuste, raide, à 4 faces profondément, sillonnées, rameuse, rarement simple pubescente. Feuilles ovales-oblongues, pointues, fortement dentées, incisées ou pinnatifides à la base, médiocrement pétiolées ; les supérieures presque sessiles, dentées, toutes pubescentes, ponctuées en dessous. Fleurs en verticilles sessiles, axillaires, serrés, lâchement disposés le long de la tige et des rameaux. Bractées petites, subulées. Calice à tube court très dilaté, à dents lancéolées-subulées, dressées, presque épineuses, deux fois de la longueur du tube. Corolle petite, blanche, ponctuée de rouge, velue à la gorge. Akènes fauves, dépassant le tube du calice.

Cette plante est connue sous les noms vulgaires de chanvre d’eau, marrube d’eau, patte ou pied-de-loup ; elle est astringente.

Hab.les bords des ruisseaux et des fossés, dans tout le département.

Fl. juillet-septembre.

5e gr. ORIGAN. – ORIGANUM. (Mœnch. meth. suppl. 137.)

Calice ovale-campanulé, strié, à 5 dents presque égales, velu à la gorge après la floraison. Corolle à tube égal au calice ou plus long que lui, à 2 lèvres ; la supérieure droite, presque plane, échancrée ; l’inférieure à 3 lobes égaux, étalés. Etamines 4, droites, écartées, divergentes, égalant ou dépassant la corolle les inférieures un peu plus longues ; anthères à 2 loges, divergentes à la base, distinctes au sommet. Akènes très petits, ovoïdes. Plante vivace, à fleurs en épis terminaux courts, subtétragones, munis de bractées étroitement imbriquées avec les fleurs.

1 Bractées violacées, dépassant un peu le calice stigmates inégaux, l’un dressé, l’autre étalé VULGARE
Bractées vertes, 2 fois de la longueur du calice ; stigmates fléchis en dehors VIRENS

1. ORIGANUM VULGARE
Lin. sp. 824 ; Dec. fl. fr. 3, p. 558 ; Bull. herb. t. 193 ; Fuchs. hist. 552, ic. ; Math. comm. 519, fig. inf. dext.

Souche traçante, donnant naissance à des tiges fertiles de 3-5 dm, dressées, raides, velues ou pubescentes souvent rougeâtres, rameuses supérieurement, et à des tiges stériles, ascendantes. Feuilles pétiolées, ovales, rétrécies en pointe obtuse, larges et arrondies à la base, obscurément denticulées, velues, vertes en dessus, plus pâles, nerviées et ponctuées en dessous, souvent rougeâtres. Fleurs en épis serrés, courts ou allongés, rapprochés en corymbes arrondis au sommet de la tige et des rameaux, formant ensemble une panicule générale feuillée. Bractées ovales-aiguës, colorées, rarement vertes, dépassant et couvrant les calices. Calice à gorge garnie de poils égalant les dents, dressées, ovales-aiguës. Corolle, courtes, petite, rose, rarement blanche, à tube 2 fois plus long que le calice. Etamines saillantes. Stigmates inégaux, le plus court dressé, le plus long étalé.

Var. B, Prismaticum Gaud. helv. 4, p .78. Epis fructifères allongés, prismatiques. O. cret ic.m Dec. fl. fr. 3, p. 558 ; Cam. epit. 468, ic.

Cette plante porte les noms vulgaires de grande marjolaine bâtarde, pied-de-lit ; elle est regardée comme tonique, stomachique, stimulante. Elle fournit un bon pâturage pour les bestiaux.

Hab. les lieux incultes et arides, dans tout le département ; la var. B, aux environs de Nîmes.

Fl. juillet-octobre.

2. ORIGANUM VIRENS
Link. et Hoffm. fl. port. 1 , p. 119, 9 ; Godr. et Gren. fl. fr. 2, p. 656.

Cette espèce diffère de la précédente : par ses feuilles plus pâles et plus longuement ciliées ; par ses fleurs en épis oblongs, prismatiques, comme dans la var. B, mais beaucoup plus lâches ; par ses bractées constamment vertes, les unes aiguës les autres apiculées 2 fois de la longueur du calice ; par sa corolle blanche beaucoup plus petite, à tube grêle, de la longueur du calice ; par ses étamines incluses, et, enfin, par ses stigmates très divergents et fléchis en dehors.

Hab. dans les châtaigneraies, à la Combe, à Aulas (Diomède).

Fl. juillet-septembre.

On cultive, comme plante aromatique l’o. majorana Lin. sp. remarquable par le coton blanchâtre qui la couvre.

6e gr. THYM. – THYMUS. (Benth. lab. 340.)

Calice ovoïde, strié, poilu à la gorge après la floraison, à 2 lèvres ; la supérieure étalée, à 3 dents ; l’inférieure bifide, ascendante. Corolle à lèvre supérieure dressée, presque plane, échancrée ; l’inférieure à 3 lobes presque égaux, étalés. Etamines 4, droites, écartées, divergentes, ordinairement saillantes ; anthères à 2 loges un peu divergentes à la base, distinctes au sommet. Stigmates à 2 lobes égaux. Akènes très petits, ovoïdes. Plantes vivaces, ligneuses à la base, à fleurs rapprochées en tète ou en épis terminaux.

1 Tige droite, non radicante ; corolle dépassant peu le calice VULGARIS
Tiges couchées, radicantes ; corolle 2 fois de la longueur du calice 2
2 Corolle à tube presque conique ; feuilles ciliées à la base SERPILLUM
Corolle à tube cylindrique ; feuilles non ciliées à la base CHAMÆDRIS

1. THYMUS VULGARIS
Lin. sp.825 ; Dec. fl. fr. 3, p. 561 ; Blackw. t. 211 ; Riv. monop. irr. t. 41.

Sous-arbrisseau à racines tortueuses, brunâtres, à tige de 1-3 dm, ligneuse, presque cylindrique, grisâtre ou d’un brun rougeâtre, droite, non radicante à la base, très rameuse, à rameaux dressés, velus, blanchâtres ; les plus inférieurs ascendants. Feuilles très petites, linéaires ou lancéolées, presque obtuses ; les florales plus larges, aiguës, toutes à bords roulés en dessous, ponctuées de noir, pubescentes-blanchâtres, surtout en dessous, non ciliées presque sessiles , fasciculées. Fleurs en verticilles disposés d’abord en capitules ovales ou arrondis, puis en épis lâches. Calice oblique, velu, ponctué, un peu renflé antérieurement, à dents inférieures subulées, ciliées. Corolle rose, rarement blanche, petite, dépassait peu le calice. Akènes fauves. Odeur aromatique très agréable.

Cette plante est connue sous les noms vulgaires de thym, de pote, de frigoule ; en patois, ferigoula. Elle est tonique, cordiale, stimulante, incisive ; on s’en sert pour assaisonner les ragoûts et aromatiser les fruits secs qu’on veut conserver. On en retire une huile essentielle, employée en parfumerie. Les herbivores en sont friands.

Hab. Les lieux secs et arides de toute la partie basse du département ; on le trouve aussi à Anduze, Bessège, St-Ambroix, le Vigan.

Fl. juin-août.

2. THYMUS SERPILLUM
Lin. sp. 825 ; Godr. et Gren. fl. fr. 2, p. 657 ; Fl. dan. t. 1165 ; Vaill. bot. t. Si, fig. 40-41 ; Fuchs. hist. 251, ic.

Souche ligneuse. Tiges nombreuses, radicantes, couchées, gazonnantes, très rameuses, redressées au sommet, à rameaux courts, plus ou moins pubescents. Feuilles glabres ou velues, longuement et lâchement ciliées à la base, ovales ou linéaires-oblongues, obtuses, atténuées en pétiole, ponctuées-glanduleuses et à nervures très prononcées à la face inférieure. Fleurs en verticilles disposés en capitules ovales ou arrondis, ou en épis courts, interrompus. Calice oblique, à tube non renflé à la base, souvent rougeâtre, à dents inférieures subulées, ciliées. Corolle purpurine, quelquefois blanche, 2 fois de la longueur du calice, à tube presque conique. Akènes jaunâtres. Odeur agréable, pénétrante.

VAR. A, Linnœanus Godr. et Gren. fl. fr. 2, p. 658 ; Rchb. exsicc. 187. Feuilles obovales-cunéiformes.

VAR. B, Angustifolius Godr. et Gren. l. c. Feuilles linéaires-cunéiformes. Th. angustifolius pers. syn. 2, p. 180.

Cette plante porte les noms vulgaires de serpolet, de thym sauvage ; patois, serpoulé, serpoul. Elle est tonique, céphalique, stimulante ; on s’en sert comme assaisonnement. Elle est un bon pâturage pour les lapins et les moutons.

Hab. les bords -des champs .et des chemins, les bois, les lieux secs et arides ; la var. A, dans tout le département ; la var. B, les environs de Nîmes, de Manduel, de St-Gilles, etc.

Fl. juillet-septembre.

3. THYMUS CHAMÆDRIS
Fries, nov. 197 ; Godr. et Gren. fl. fr. 2, p. 658 ; Th. serpillum pers. syn. 2, p. 130 ; Vaille bot. par. t. 32, fig, 7 et 9.

Cette espèce se distingue de la précédente : par ses tiges plus allongées, non radicantes ou seulement à la base, lâchement gazonnantes, à rameaux moins nombreux, couverts d’une pubescence plus abondante ; par ses feuilles ordinairement plus grandes, à pétiole distinct, non cilié, ou rarement munies de quelques poils rares, plus abondamment ponctuées-glanduleuses ; par ses fleurs en verticilles plus distants inférieurement, et, enfin, par sa corolle à tube cylindrique.

Hab. les lieux secs et arides aux environs du Vigan, à Aulas, au valat de la Dauphine, près de l’Espérou.

Fl. juin-septembre.

7e gr. HYSOPE. – HYSSOPUS. (Lin. gen. 709.)

Calice tubuleux, dilaté supérieurement, strié, à gorge nue, à 5 dents presque égales. Corolle à 2 lèvres ; la supérieure petite, droite, plane, échancrée ; l’inférieure étalée, à 3 lobes ; les latéraux courts, ascendants ; le moyen plus grand, crénelé, échancré. Etamines droites, écartées et divergentes, très saillantes hors de la corolle ; anthères à 2 lobes divergents par leur base, soudés au sommet. Akènes brunâtres, oblongs-trigones, presque lisses ou finement rugueux.

1. HYSSOPUS OFFICINALIS
Lin. sp. 796 ; Dec. fl. fr. 3, p. 525, et 5, p. 396, var. canescens ; Lamk, ill. t. 502, fig. 1 ; Jacq. austr. t. 254 ; Lob. ic. 433, fig. 2.

Tiges de 2-5 dm, ligneuses inférieurement, très rameuses dès la base, à rameaux dressés, simples ou rameuses supérieurement, presque glabres ou très velus-blanchâtres, ainsi que les feuilles ; celles-ci occupant toute la longueur des rameaux, linéaires ou lancéolées-obtuses, sessiles ou très brièvement pétiolées, planes ou un peu roulées en dessous par les bords, uninerviées, ponctuées-glanduleuses, portant ordinairement à leur aisselle de petits rameaux stériles, feuillés. Fleurs en verticilles rapprochés en épis terminaux, unilatéraux, garnis de feuilles florales dont les inférieures sont les plus longues ; bractéoles petites, linéaires, plus courtes que le calice. Calice souvent coloré, à dents raides, étalées, triangulaires-acuminées. Corolle d’un beau bleu, rarement blanche, à tube dilaté à la gorge, de la longueur du calice.

VAR. A, Vulgaris Dec. prodr. 12, p. 252. Rameaux et feuilles glabres ou presque glabres.

VAR. B, Canescens Dec. l. c. Rameaux et feuilles très velus-blanchâtres. Odeur aromatique agréable.

Les feuilles et les sommités de cette plante sont stimulantes, béchiques, expectorantes et cordiales. Ce sont les tiges qui servent de goupillon dans les grandes cérémonies de l’église.

Hab. : la var. A, à St-Ambroix, à Anduze ; la var B, à Aramon, près du moulin à vent.

Fl. juillet-août ; la var. B, octobre.

8e gr. SARRIETTE. – SATUREIA. (Lin. gen. 707.)

Calice tubuleux-campanulé, à 10 stries, à 5 dents presque égales, gorge nue. Corolle à 2 lèvres ; la supérieure droite, plane, entière ou échancrée ; l’inférieure à 3 lobes presque égaux, étalés. Etamines distantes, arquées, conniventes sous la lèvre supérieure de la corolle ; anthères à 2 lobes divergents par leur base, non soudés au sommet. Akènes brunâtres, petits, ovoïdes-subtrigones, lisses ou finement rugueux.

1 Plante annuelle, herbacée ; feuilles molles, mutiques HORTENSIS
Plante vivace, ligneuse à la base ; feuilles raides, mucronées MONTANA

1. SATUREIA HORTENSIS
Lin. sp. 795 ;Dec. fl. f. 3 p. 523 ; Lamk. ill. t. 504 fig. 2 ; Lob. obs. 232, ic. ; Dod. pempt.289 ic.

Racine grêle, flexueuse. Tige de 1-3 dm, herbacée, droite, très rameuse, pubérulente, souvent rougeâtre, principalement les rameaux. Feuilles molles, d’un vert cendré, brièvement pétiolées, distantes, linéaires ou linéaires-lancéolées,mutiques, uninerviées, légèrement pubescentes, fortement ponctuées ; les plus jeunes presque pas. Fleurs réunies 2-5 sur des pédoncules courts axillaires ; bractéoles petites, aiguës, velues. Calice hérissé, glanduleux, à dents lancéolées, subulées, ciliées, plus longues que le tube. Corolle petite, rougeâtre, rarement blanche, à tube de la longueur du calice. Odeur agréable, pénétrante.

Cette plante est connue sous les noms vulgaires d’herbe de St-Julien, de savourée ; en patois, de sarieuje, saougriejha. Elle est apéritive, incisive, fortifiante, atténuante ; on l’emploie comme assaisonnement dans les préparations culinaires.

Hab. les champs cultivés, sablonneux, aux environs de Bagnols, St-Gervais, St-Michel, Sumène, St-Ambroix, le Vigan.

Fl. juillet-septembre.

2. SATUREIA MONTANA
Lin. sp. 794 ; Dec. fl. fr. 3, p. 523 ; Sibth. et Sm. fl. grœc. t. 543 ; Cam. epit. 717, ic. ; Lob. ic. 426, fig. 1.

Racine grosse, tortueuse. Tiges de 1-3 dm, nombreuses, ligneuses à la base, droites ou ascendantes, très rameuses, à rameaux raides, dressés, pubérulents, souvent rougeâtres. Feuilles raides, glabres, luisantes, rudes sur les bords, brièvement ciliées inférieurement, uninerviées, très entières, linéaires-lancéolées, mucronées ; les inférieures aiguës ou obtuses, toutes atténuées vers la base, ponctuées-glanduleuses sur les deux faces. Fleurs réunies 2-7 sur des pédoncules axillaires, disposées en grappes terminales, feuillées, formant par leur réunion une panicule générale, pyramidale ; bractéoles lancéolées-linéaires, subulées, ciliées, dépassant le calice. Calice hérissé, glanduleux, à dents raides, étalées, lancéolées-subulées, ciliées, environ de la longueur du tube. Corolle assez grande, blanche ou rosée, souvent ponctuée de rouge, à tube dépassant un peu le calice, à lèvre supérieure courte. Odeur agréable, pénétrante.

Cette plante porte les noms vulgaires de sarriette vivace, sarriette de montagne ; les feuilles et les jeunes rameaux sont toniques et stimulants.

Hab. les coteaux arides et pierreux, les fentes des rochers, aux environs de Nîmes de Villeneuve-lez-Avignon d’Anduze, du Vigan.

Fl. juillet-août.

9e gr. CALAMENT. – CALAMINTHA. (Moench. meth. 408.)

Calice tubuleux, cylindracé, strié, à 2 lèvres ; la supérieure à 3 dents étalées, l’inférieure bifide ; muni, à la gorge, de poils inclus ou saillants. Corolle à lèvre supérieure dressée, presque plane, entière ou échancrée ; l’inférieure étalée, à 3 lobes presque égaux. Etamines distantes, conniventes sous la lèvre supérieure de la corolle ; anthères à 2 lobes divergents par leur base, non soudés au sommet. Akènes ovoïdes ou subglobuleux, lisses.

1 Fleurs portées sur des pédoncules dichotomes, axillaires 2
Fleurs portées sur des pédoncules simples, axillaires ACINOS
2 Fleurs en cymes lâches 3
Fleurs en cymes compactes, sphériques CLINOPODIUM
3 Calice renflé à la base, à la maturité 4
Calice non renflé 5
4 Calice muni, à la gorge, de poils inclus MENTHÆFOLIA
Calice muni, à la gorge, de poils saillants NEPETA
5 Corolle grande, à lobe moyen de la lèvre inférieure échancré GRANDIFLORA
Corolle moyenne, à lobe moyen de la lèvre inférieure orbiculaire OFFICINALIS

1. CALAMINTHA GRANDIFLORA
Mœnch. meth. 408 ; Godr. et Gren. fl. fr. 2, p. 662 ; Melissa grandiflora Lin. sp. 827 ; Thymus grandiflorus Dec. fl. fr. 3, p. 562 ; Riv. monop. irreg. t. 46 ; Lob. ic. 512, fig. 2 ; J. Bauh. hist. 3, pars 2, p. 229, ic.

Souche traçante, produisant des stolons courts et des tiges de 2-5 dm, droites ou ascendantes, ordinairement simples, plus ou moins garnies de poils étalés, souvent rougeâtres. Feuilles larges, minces, vertes, pâles en dessous, parsemées sur les deux faces de petits poils écartés, toutes pétiolées à pétioles velus, ovales-oblongues-aiguës,à dents profondes, ciliées, la terminale plus large, atténuées en coin à la base, nerviées ; les inférieures plus petites, ovales, cordiformes à la base. Fleurs peu nombreuses, en cymes axillaires, souvent unilatérales, à pédoncules d’autant plus courts qu’ils s’approchent du sommet, plus courts que les feuilles florales, brièvement pubescents, munis de bractéoles linéaires-lancéolées-subulées.Calice cylindrique, non renflé à la base, d’abord droit, puis réfléchi, à gorge garnie de poils inclus ; à dents supérieures ovales-acuminées, relevées, ciliées ; les inférieures plus étroites et plus longues, un peu courbées en dedans, plus longuement ciliées. Corolle grande (2-3 cm.), rougeâtre, à tube arqué-ascendant, très dilaté supérieurement, à lèvre inférieure velue sur le milieu, à lobe moyen échancré. Akènes ovoïdes, noirâtres. Odeur aromatique.

Plante stimulante, emménagogue.

Hab. les bois de l’Aigoual, de l’Espérou, au valat de la Dauphine, à la Céreirède, au bois de Peire-Besses, près d’Alzon.

Fl. juillet-août.

2. CALAMINTHA OFFICINALIS
[Clinopodium nepeta (L.) Kuntze] Mœnch. meth. 40.9 ; Jord. obs. 4, p. 4, t. 1, fig. A ; Melissa calamintha Lin. sp. 827 ; Thymus calamintha Dec. fl. fr. 3, p. 563 ; Dod. pempt. 98, fig. super.

Souche rameuse, donnant naissance à des stolons nombreux, allongés, radicants, florifères. Tiges de 3-5 dm, nombreuses, velues, dressées ou ascendantes, flexueuses, simples ou rameuses. Feuilles assez-grandes, pétiolées, d’un vert clair, mollement pubescentes, légèrement ponctuées en dessous, ovales-aiguës ; les inférieures plus petites, obtuses, toutes dentées en scie. Fleurs en cymes axillaires, rameuses, lâches, souvent unilatérales, occupant la partie supérieure de la tige, égalant ou dépassant les feuilles florales, à pédoncules et pédicelles velus, munis de bractéoles linéaires-aiguës. Calice tubuleux, ordinairement coloré, insensiblement élargi vers l’ouverture, dressé sur le pédicelle, puis un peu incliné, non renflé à la maturité, à gorge garnie de poils inclus ; à dents supérieures lancéolées, acuminées, relevées, ciliées ; les inférieures plus longues, plus étroites, un peu courbées en dedans, plus longuement ciliées. Corolle assez grande, rougeâtre, à tube arqué-ascendant, dépassant longuement le calice, dilatée du milieu vers le sommet, à lèvre inférieure étalée, à 3 lobes, dont le médian arrondi. Akènes ovales-arrondis, bruns avec 2 petites taches blanches à l’ombilic. Plante à odeur douce et agréable.

Cette plante est connue sous les noms vulgaires de calament, de baume sauvage ; elle a les mêmes propriétés que la précédente.

Hab. les bois, les haies, aux bords du Gardon, au pont du Gard, à Corconne, à Sumène, au Vigan, à Alzon.

Fl.

3. CALAMINTHA MENTHÆFOLIA
[Clinopodium nepeta subsp. sylvaticum (Bromf.) Peruzzi & F.Conti] Host. austr. 2, p. 129 ; Godr. et Gren. fl. fr. 2, p. 664 ; C. ascendens Jord.! obs. 4, p. 8, t. 1, fig. B.

Souche oblique, non rampante, produisant des jets courts, stériles, étalés, peu nombreux, et des tiges fertiles de 3-5 dm, très velues, ascendantes, non flexueuses, à rameaux nombreux, dressés-étalés. Feuilles moyennes, pubescentes, d’un vert foncé, pétiolées, ovales-obtuses, à dents peu profondes, appliquées quelquefois nulles. Fleurs en cymes ombelliformes, ordinairement unilatérales, brièvement pédonculées, ne dépassant pas les feuilles florales, occupant la partie supérieure de la tige et des rameaux ; pédoncules et pédicelles brièvement velus, munis de bractéoles lancéolées-linéaires-aiguës, hispides. Calice tubuleux, renflé au-dessus de la base à la maturité, à gorge garnie de poils inclus ; à dents supérieures lancéolées-acuminées, relevées ; les inférieures plus longues, un peu courbées en dedans, toutes longuement ciliées. Corolle liliacée, plus petite que dans l’espèce précédente et plus grande que dans la suivante, à lobe médian de la lèvre inférieure échancré. Akènes ovales-arrondis, bruns, tachés de blanc à l’ombilic. Odeur forte, non agréable. Plante intermédiaire entre la précédente et la suivante.

Hab. les lieux secs et arides, aux environs du Vigan, à Aumessas, à Montdardier.

Fl. juillet-septembre.

4. CALAMINTHA NEPETA
[Clinopodium nepeta (L.) Kuntze] Link et Hoffm. fl. port. l, p. 141 ; Godr. et Gren. fl. fr. Jord. obs. fig. A ; 2, p. 664 ; Jord. obs. 4, p. 12, t. 2, fig. A ; Melissa nepeta Lin. sp. 828 ; Thymus nepeta Dec. fl. fr. 3, p. 563.

Souche oblique, dure, radicante, produisant des jets courts, étalés, nombreux, stériles, et des tiges fertiles de 3-5 dm, ascendantes, raides, plus ou moins pubescentes-grisâtres, ordinairement très rameuses, à rameaux très ouverts, arqués-ascendants. Feuilles petites, brièvement pétiolées, ovales-deltoïdes, obtuses, légèrement crénelées, un peu raides, couvertes sur les deux faces d’une pubescence cendrée plus ou moins abondante Fleurs en cymes serrées, ordinairement unilatérales, dépassant les feuilles florales, occupant la partie supérieure de la tige et des rameaux ; pédoncules et pédicelles courts, munis de bractéoles lancéolées-linéaires-aiguës, hispides. Calice dressé sur le pédicelle, rarement incliné à tube cylindrique, renflé intérieurement à la maturité, à gorge garnie de poils saillants, à dents très brièvement ciliées ; les supérieures courtes, lancéolées-aiguës, un peu relevées ; les inférieures plus longues, ovales, subitement acuminées-subulées, dressées. Corolle petite, bleuâtre ou rosée, deux fois de la longueur du calice, à tube non arqué, dilaté de la base au sommet, à lobe médian de la lèvre inférieure plus grand que les latéraux, tronqué ou presque échancré au sommet. Akènes brunâtres, lisses ovoïdes. Odeur assez agréable, pénétrante.

Cette plante porte le nom vulgaire de petit calament de montagne ; elle a les mêmes propriétés que le N° 1.

Hab. les lieux arides, les bords des chemins dans la partie basse du département, remonte jusqu’aux environs du Vigan.

Fl. juillet-septembre

5. CALAMINTHA ACIMOS
[Clinopodium acinos (L.) Kuntze] Clairv. in gaud. helv. 4, p. 84 ; C. arvensis Lamk. fl. fr. 2, p. 394 ; Thymus acinos Lin. sp. 826 ; Dec. fl. fr. 3 p. 561 ; Melissa acinos Benth. lab. 389 ; Acinos vulgaris Pers. syn. 2 p. 131 ; Engl. bot. t. 411 ; Fuchs. hist. 896, ic. ; Dod,pempt. 28, ic.

Racine grêle, pivotante, fibreuse. Tige de 1-3 dm, dressée, souvent étalée, rameuse dès la base, à rameaux étalés, dressés ou ascendants, plus ou moins velus, à poils réfléchis. Feuilles petites, brièvement pétiolées, ovales ou oblongues, ordinairement aiguës, entières ou légèrement dentées dans leur partie supérieure, tantôt velues, tantôt presque glabres, à nervures saillantes à la face inférieure. Fleurs réunies 2-5 à l’aisselle des feuilles florales qui les dépassent, portées chacune sur un pédoncule simple, court, comprimé, disposées le long des tiges et des rameaux en épi lâche, feuillé. Calice incliné à la maturité, bossu vers la base, resserré supérieurement, hérissé de poils raides, étalés, à dents subulées-ciliées, peu inégales, ascendantes. Corolle rougeâtre, petite, dépassant peu le calice, un peu dilatée au sommet, à lobe médian de la lèvre inférieure échancré. Akènes fauves ou bruns, oblongs, subtrigones, lisses, tachés de blanc à l’ombilic.

Cette plante est connue sous les noms vulgaires de petit basilic sauvage, de clinopode champêtre ; elle est astringente résolutive. Les paysans s’en servent comme du thé.

Hab. les champs cultivés et incultes, les vignes, dans tout le département.

Fl. mai-août.

6. CALAMINTHA. CLINOPODIUM
[Clinopodium vulgare L] Dec. prodr. 12, p. 233 ; Clinopodium vulgare Lin. sp. 821 ; Dec. fl. fr. 3,p. 557 ; Lamk. ill. 1. 511 fig. 1 ; Clus. hist. p. 354, fig. 2 ; Math. com. valgr. 814 ic.

Racine fibreuse, à souche donnant naissance à plusieurs tiges de 3-5 dm, dressées ou ascendantes, ordinairement rameuses, mollement velues. Feuilles ovales ou ovales-lancéolées, obtuses, obtusément dentées, velues sur les deux faces, un peu grisâtres en dessous, brièvement pétiolées, beaucoup plus courtes que les entre-nœuds. Fleurs en cymes rameuses-dichotomes, brièvement pédonculées, rapprochées en glomérules compactes, axillaires et terminaux, assez gros, écartés, arrondis ; bractéoles nombreuses, en forme d’involucre, longues, sétacées, hérissées de longs poils. Calice dressé, vert, quelquefois coloré, à tube allongé, un peu renflé inférieurement à la maturité, à dents longuement ciliées ; les supérieures lancéolées, acuminées, étalées ; les inférieures plus longues et plus étroites. Corolle rouge ou rose foncé, rarement blanche, 2 fois de la longueur du calice. Akènes bruns, ovoïdes, lisses, tachés de blanc à l’ombilic. Odeur légèrement aromatique.

class=”texte_sortie”Cette plante est connue sous les noms vulgaires de clinopode, de grand basilic sauvage ; elle est céphalique, tonique.

Hab. les bords des champs, des bois et des chemins, dans tout le département.

Fl. juillet-août.

10e gr. MELISSE. – MELISSA. (Lin. gen. 748.)

Calice tubuleux-campanulé, à 13 nervures, à gorge presque nue, à 2 lèvres ; la supérieure à 3 dents relevées, presque aplanies ; l’inférieure bifide. Corolle à tube arqué-ascendant, à gorge nue, dépassant peu le calice, à lèvre supérieure concave, dressée, échancrée ; l’inférieure à 3 lobes presque égaux. Etamines distantes, arquées, conniventes sous la lèvre supérieure de la corolle ; anthères à 2 lobes très divergents, soudés au sommet. Akènes oblongs, bruns, lisses.

1. MELISSA OFFICINALIS
Lin. sp. 827 ; Dec. fl. fr. 3, p. 564 ; Lamk. ill. 512, fig. 1 ; Fuchs. hist. 499, ic.

Souche traçante. Tiges de3-8 dm plus ou moins nombreuses, très rameuses, plus ou moins velues. Feuilles ovales, à grosses dents ou crénelures, longuement pétiolées ; les inférieures presque cordiformes, velues ou presque glabres. Fleurs en cymes pauciflores, axillaires, unilatérales, à pédoncules très courts, à pédicelles plus courts que le calice, longuement dépassées par les feuilles florales ; bractées oblongues, mucronées. Calice velu, droit, penché à la maturité, un peu ample, à lèvre supérieure à 3 dents larges, courtes, mucronées ; l’inférieure à 2 dents plus longues, lancéolées, aristées. Corolle jaune en bouton, blanche à l’épanouissement, à tube arqué-ascendant. Odeur citronnée agréable, pénétrante.

Cette plante porte les noms vulgaires de mélisse, de citronnelle, d’herbe de citron ; en patois, de limounetta, d’herba dé l’abeia. Elle est cordiale, stomachique, céphalique, nervine. C’est par la distillation qu’on obtient d’elle l’eau de mélisse.

Hab. les bois et les haies, à Trèves, aux environs du Vigan.

Fl. juin-septembre.

11e gr. ROMARIN. – ROSMARINUS. (Lin. gen. 38.)

Calice ovale-campanulé, à gorge nue, à 2 lèvres ; la supérieure entière, l’inférieure bifide. Corolle à 2 lèvres ; la supérieure voûtée, comprimée, échancrée ; l’inférieure à 3 lobes étalés ; les latéraux oblongs, dressés, presque tortillés ; le médian très grand, concave, pendant, à tube saillant, glabre à l’intérieur. Etamines 2, saillantes au-dessus de la lèvre supérieure, sous laquelle elles sont placées, à filets insérés sur la gorge de la corolle, portant une petite dent vers la base ; anthères à 2 lobes confluents. Akènes obovales.

1. ROSMARINUS OFFICINALIS
Lin. sp. 33 ; Dec. fl. fr. 3, p. 506 ; Lamk. ill. t. 19 ; Math. comm. ed. valgr. 788, ic.

Arbrisseau de 10-15 dm, droit, très rameux, à rameaux allongés, tomenteux-cendrés. Feuilles nombreuses, rapprochées, persistantes, épaisses et raides, sessiles, linéaires-obtuses, vertes, rugueuses en dessus, cendrées-tomenteuses en dessous, à bords roulés en dessous. Fleurs brièvement pédicellées, rapprochées en grappes courtes, axillaires et terminales ; bractées très petites, lancéolées, caduques, tomenteuses. Calice cotonneux-pulvérulent, surtout au bord des dents, à lèvre supérieure ovale, concave ; l’inférieure à 2 lobes lancéolés. Corolle bleuâtre ou blanche, ponctuée de bleu, 2 fois et plus de la longueur du calice. Style arqué, un peu plus long que les étamines, à stigmate bleuâtre, simple, court. Akènes bruns, lisses. Odeur aromatique agréable, pénétrante.

Cette plante est connue sous les noms vulgaires d’encensier, d’herbe aux couronnes ; en patois, roumanin. Ses feuilles sont toniques, fortifiantes, céphaliques, antiputrides ; on retire de ses fleurs l’huile de romarin, employée parfumerie.

Hab. les bois et les garrigues dans les environs de Nîmes, à Villeneuve-lez-Avignon, aux environs du Vigan (Diomède), elle est cultivée dans les jardins comme plante aromatique et d’agrément.

Fl. mars-mai.

12e gr. SAUGE. – SALVIA. (Lin. gen. 39.)

Calice tubuleux ou campanulé, bilabié, à lèvre supérieure entière ou à 3 dents ; l’inférieure bifide, à gorge nue. Corolle à 2 lèvres ; la supérieure ordinairement en casque, entière ou échancrée ; l’inférieure à 3 lobes, à tube nu ou velu à la gorge. Etamines supérieures nulles ou rudimentaires ; les 2 inférieures fertiles, insérées vers l’entrée du tube, à filets courts, articulés supérieurement, avec un connectif filiforme, arqué, portant à sa partie supérieure, très longue, le lobe fertile de l’anthère, et à sa partie inférieure, très courte, le second lobe de l’anthère, plus petit, souvent nul ou stérile. Akènes ovoïdes-trigones.

1 Gorge de la corolle velue 2
Gorge de la corolle nue 3
2 Feuilles cordées à la base ; fleurs petites, nombreuses dans chaque verticille VERTICILLATA
Feuilles oblongues-lancéolées ; fleurs 3-4 par verticille OFFICINALIS
3 Bractées amples, plus longues que le calice ou l’égalant 4
Bractées moyennes, plus courtes que le calice 5
4 Bractées ciliées, violacées au sommet, dépassant.
le calice pubescent-glanduleux
SCLAREA
Bractées velues-laineuses, herbacées au sommet, égalant le calice laineux ÆTHIOPIS
5 Fleurs jaunes GLUTINOSA
Fleurs bleues ou rougeâtres 6
6 Corolle 2-3 fois plus longue que le calice PRATENSIS
Corolle une fois plus longue que le calice ou le
dépassant peu
7
7 Lèvre supérieure de la corolle courte, non comprimée VERBENACA
Lèvre supérieure de la corolle assez longuement arquée, comprimée HORMINOIDES

1. SALVIA OFFICINALIS
Lin. sp. 34 ; Dec. fl. fr. 3, p. 507 ; Lamk. ill. t. 20, fig. 1 ; Lob. obs. 299, fig. 1 ; Cam. epit. 475, ic.

Souche radicante. Tiges sous-frutescentes de 2-3 dm, très rameuses, à rameaux florifères, dressés, simples, tomenteux-blanchâtres, ainsi que les jeunes feuilles. Feuilles rugueuses, très légèrement crénelées sur les bords, pubescentes ou presque glabres, d’un vert cendré, ovales-lancéolées, presque obtuses, pétiolées, rapprochées à la base des rameaux ; les caulinaires écartées, sessiles, lancéolées, acuminées, aiguës. Fleurs brièvement pédicellées en verticilles peu fournis, plus ou moins rapprochés en épis terminaux, interrompus ; bractées ovales-acuminées, foliacées, caduques à la maturité. Calice ordinairement coloré, pubescent, ponctué-glanduleux, à dents toutes aristées, laineuses sur les bords ; les 2 inférieures un peu plus longues. Corolle assez grande, d’un bleu violet, à tube muni d’un anneau de poils dans sa partie inférieure, à lèvre supérieure légèrement arquée-ascendante sur le dos non contractée à la base, échancrée au sommet ; l’inférieure, à 3 lobes, dont le médian plus grand, échancré. Style dépassant longuement la lèvre supérieure de la corolle. Stigmates inégaux. Odeur agréable, forte.

Cette plante porte les noms vulgaires de grande sauge, d’herbe sacrée ; en patois, saouvia. Elle est tonique, céphalique, cordiale, stomachique, astringente, nervine ; on en retire l’huile de sauge.

Hab. les terrains arides aux environs du Vigan, à Anduze, à Alais, à Bouquet, à la Chartreuse de Valbonne, à Tresques.

Fl. avril-juillet.

2. SALVIA VERTICILLATA
Lin. sp. 37 ; Dec. fl. fr. 3, p. 511 ; Poit. et Turp. fl. par. t. 37 ; Clus. hist. 2, p. 29, fig. infer.

Racine épaisse, fibreuse. Tige de 3-6 dm, herbacée, dressée, rameuse, supérieurement, pubescente, ainsi que les feuilles ; celles-ci molles, pâles en dessous, amples, ovales-cordées à la base, aiguës, crénelées, à pétioles d’autant plus courts qu’ils sont supérieurs ; les inférieures munies ordinairement de 2 oreillettes plus ou moins prononcées. Fleurs petites, à pédicelles environ de la longueur du calice, en verticilles très fournis, espacés, occupant la partie supérieure de la tige et des rameaux ; bractées petites, ovales-lancéolées, brunes, réfléchies. Calice violet, pubescent, élargi supérieurement, à lèvre supérieure à 3 dents courtes, aiguës ; l’inférieure à 2, acuminées. Corolle d’un violet bleuâtre, à tube dépassant le calice muni intérieurement d’un anneau de poils, à lèvre supérieure, non comprimée, droite, échancrée, contractée à la base. Style arqué, couché sur la lèvre inférieure, qu’il dépasse longuement ; stigmates égaux. Odeur désagréable.

Hab. les terrains granitiques au Vigan, à Mandagout (Diomède).

Fl. juillet-août.

3. SALVIA SCLAREA
Lin. sp. 38 ; Dec. fl. fr. 3, p. 508 ; Poit. et Turp. fl. par. t. 38 ; Dod. pempt. 292, fig. 1.

Racine épaisse, pivotante, fibreuse. Tiges de 4-8 dm, droites, robustes, très rameuses supérieurement, velues glanduleuses dans la partie supérieure. Feuilles amples, ovales ou oblongues, ordinairement cordées à la base, irrégulièrement crénelées ou dentées, épaisses, rugueuses, pubescentes ou laineuses, la plupart pétiolées ; les inférieures obtuses ; les supérieures acuminées. Fleurs presque sessiles, en verticilles peu fournis, disposés en épis tétragones, terminant la tige et les rameaux, formant ensemble une ample panicule pyramidale ; bractées très amples, ovales en cœur, brusquement acuminées-cuspidées, membraneuses, nerviées, blanchâtres, violacées au sommet, concaves, ciliées, plus longues que le calice, réfléchies après la floraison. Calice hérissé-glanduleux, à lèvre supérieure à 3 dents, aristées, piquantes ; la médiane plus courte ; l’inférieure à 2 dents profondes, lancéolées, aristées. Corolle assez grande, d’un bleu pâle, dépassant longuement le calice, pubescente-glanduleuse extérieurement, à tube nu intérieurement, de la longueur du calice, dilaté au sommet et renflé en bosse antérieurement, à lèvres très ouvertes ; la supérieure largement arquée, échancrée au sommet, comprimée, un peu plus longue que l’inférieure et longuement dépassée, par le style ; stigmates inégaux. Akènes lisses et luisants, fauves, veinés, réticulés. Odeur très forte, pénétrante, un peu désagréable.

Cette plante est connue sous les noms vulgaires de sclarée, orvale, toute-bonne ; elle est stimulante, résolutive, stomachique, sternutatoire, anti-hystérique, anti-ulcéreuse. On l’emploie contre les rhumes invétérés.

Hab. les lieux pierreux, le long des murs, dans tout le département.

Fl.juin-août.

4. SALVIA ÆTHIOPIS
Lin. sp. 39 ; Dec.fl. fr. 3, p. 509 ; Jacq. austr. t. 211 ; Barr. ic. 188.

Racine épaisse, pivotante, brune. Tiges raides, robustes, de 3-6 dm, droites, très rameuses supérieurement, à rameaux étalés, formant ensemble une ample panicule, couvertes, ainsi que les autres parties de la plante, d’un duvet laineux, blanc, abondant. Feuilles grandes, fortement rugueuses, épaisses, verdâtres et un peu laineuses en dessus, couvertes en dessous d’un duvet blanc, très abondant, ovales ou oblongues,sinuées ou incisées, à incisures aiguës ; les inférieures pétiolées ; les supérieures sessiles-embrassantes, acuminées. Fleurs brièvement pédicellées, en verticilles de 4-6, un peu écartés, disposés en épis terminaux ; bractées très amples, de la longueur du calice, herbacées, souvent rougeâtres au sommet, arrondies-cordiformes, terminées par une longue pointe acérée, arquée en dehors. Calice très laineux, à dents subulées, presque épineuses ; la médiane de la lèvre supérieure plus courte que les latérales. Corolle blanche, à tube nu intérieurement, plus court que le calice, dilaté au sommet et renflé en bosse antérieurement, à lèvres très ouvertes ; la supérieure comprimée, fortement arquée, échancrée au sommet, velue sur le dos, marquée de points rougeâtres. Style et étamines peu saillants. Stigmates un peu inégaux. Akènes fauves, lisses et luisants, veinés-réticulés.

Cette plante, connue sous le nom vulgaire de marum d’Egypte, est stimulante, stomachique.

Hab. les pacages et les lieux arides, à Campestre, à Trèves, à Pradine, près de Lanuejols.

Fl. juin-août.

5. SALVIA GLUTINOSA
Lin. sp. 37 ; Dec. fl. fr. 3, p. 509 ; Riv. monop. irreg. t. 35 ; Clus. hist. 2, p. 29, fig. 1-2.

Racine tronquée, épaisse, oblique garnie de fibres nombreuses. Tiges de 3-6 dm, velues, glutineuses, surtout supérieurement, simples ou rameuses au sommet, à rameaux dressés. Feuilles amples, pubescentes, vertes sur les deux faces, ovales, hastées, acuminées au sommet, dentées on crénelées, toutes pétiolées. Fleurs pédicellées, en verticilles de 4-6, un peu écartés, disposés en épi lâche, allongé, terminal ; bractées herbacées, lancéolées, acuminées, plus courtes que le calice, réfléchies après la floraison. Calice velu-glanduleux, à lèvre supérieure entière, à bords un peu recourbés en dedans ; l’inférieure plus longue, à 2 dents lancéolées. Corolle ample, jaune, 2-3 fois de la longueur du calice, pubescente-glanduleuse, à tube nu intérieurement, très saillant hors du calice, très dilaté au sommet, non renflé en bosse, à lèvres très ouvertes ; la supérieure largement arquée, échancrée au sommet. Etamines4, dont 2 stériles, rudimentaires. Style, très saillant hors de la lèvre supérieure de la corolle ; stigmates très inégaux. Akènes lisses, luisants, d’un brun verdâtre, marqués sur le dos de lignes longitudinales plus foncées. Odeur peu agréable.

Hab. les bois montagneux au Vigan, à Aumessas, à l’Espérou, à Bessège, à Anduze, à St-Ambroix.

Fl. juin-août.

6. SALVIA PRATENSIS
Lin. sp. 35 ; Dec. fl. fr. 3, p. 508 ; Poit. et Turp. fl. par. t. 33 ; Fuchs. hist. 569, ic. ; Clus. hist. 2, p. 30, fig. 2 ; Tabern. ic. 374, fig. 2.

Racine pivotante, noirâtre. Tige de 3-6 dm, ascendante, peu rameuse ou simple, velue, glanduleuse supérieurement . Feuilles ovales-oblongues ou ovales-lancéolées crénelées ou incisées, rugueuses, pubescentes et pâles en dessous, les inférieures pétiolées, cordiformes à la base, souvent disposées en rosette ; les supérieures rares, sessiles, embrassantes, acuminées. Fleurs presque sessiles, en verticilles de 4-6, peu écartés, disposés en épis terminaux ; celui de la tige très allongé ; bractées ovales-acuminées, vertes, plus courtes que le calice, embrassantes, réfléchies après la floraison. Calice velu-glanduleux, souvent coloré, à lèvre supérieure ovale-arrondie, relevée, à 3 dents très courtes, conniventes ; l’inférieure à 2 dents ovales-lancéolées, cuspidées. Corolle ordinairement grande, bleue, bleuâtre, rarement rose ou blanche, beaucoup plus longue que le calice, à tube nu intérieurement, plus long que le calice, dilaté au sommet, non renflé en bosse, à lèvres très ouvertes ; la supérieure largement arquée, échancrée au sommet, très comprimée, velue-glanduleuse, plus longue que l’inférieure. Style très saillant hors de la lèvre supérieure ; stigmates inégaux. Akènes bruns, lisses et luisants.

Cette plante est connue sous le nom vulgaire d’herbe au prud’homme ; elle est antispasmodique et tonique. Les gens de la campagne se servent de ses feuilles triturées pour les coupures.

Hab. les pacages, les bords des champs et des chemins, dans tout le département.

Fl. mai-juillet.

7. SALVIA VERBENACA
Lin. sp. 35 ; Dec. fl. fr. 3, p. 511 ; Godr. et Gren. fl. fr. 2, p. 672 ; S. clandestina Mut. fl. fr. 3, p. 62, t. 52, fig. 390 ; Barr. ic. t. 208.

Racine épaisse, pivotante, profonde, du collet de laquelle s’élèvent une ou plusieurs tiges de, 2-4 dm, plus ou moins velues, dressées ou ascendantes, simples ou rameuses. Feuilles plus ou moins rugueuses, glabres sur les deux faces, ou pubescentes sur. les nervures inférieures, oblongues, obtuses ou aiguës, dentées, crénelées, incisées ou lobées-pinnatifides, à lobes obtus ou aigus ; les inférieures pétiolées, un peu cordiformes à la base ; les supérieures sessiles, embrassantes ou brièvement pétiolées. Fleurs brièvement pédicellées, en verticilles de 4-6, assez espacés, disposés en épis obtus, terminaux ; celui de la tige allongé ; bractées ovales-lancéolées, acuminées, cuspidées, plus ou moins brusquement cordées à la base, velues ou pubescentes, ciliées, plus courtes que le calice, réfléchies après la floraison. Calice pubescent, hérissé sur les nervures, souvent coloré, à lèvre supérieure arrondie, à 3 petites dents convergentes, rapprochées ; l’inférieure à 2 dents lancéolées, cuspidées. Corolle d’un bleu violet ou rougeâtre, dépassant peu le calice, à tube nu intérieurement, à lèvre supérieure courte, droite, non comprimée, voûtée et échancrée au sommet. Style très peu saillant ; stigmates presque égaux. Akènes bruns, finement rugueux. Plante presque inodore.

Hab. les bords des champs et des chemins, à Aulas, Uchaud, Nîmes, Manduel, Anduze, Uzès, Vallabrègues.

Fl. mars-juin.

8. SALVIA HORMINOIDES
Pourr. act. toul. 3, p. 327 ; Godr. et Gren. fl. fr. 2, p. 675 ; S. multifida Sibth. et Sm. fl. grœc. 1, p. 17, t. 23 ; S. clandestina Dec. fl. fr. a, p. 395 ; S, verbenaca Mut. fl. fr. 3, p. 61, t. 52, fig. 388 ; S, Sibthorpii Mut. 1. c. 3, p. 62, t. 52, fig. 389.

Cette espèce diffère de la précédente : par ses épis de fleurs pointus ; par les dents de la lèvre supérieure du calice écartées et non conniventes ; par sa corolle plus grande, 2 fois de la longueur du calice, à lèvre supérieure bleue, comprimée, arquée, à lèvre inférieure dont le lobe médian est blanc, concave, arrondi, plus grand que les latéraux ; par ses akènes moins lisses.

Hab. les bois, les bords des champs et des chemins, à Nîmes, Manduel, Comps, Aigues-Mortes Alais, Anduze, Uzès, au pont du Gard.

Fl. mars-juin.

Les intermédiaires qui existent entre cette espèce et la précédente sont si multipliés, qu’il est impossible de bien établir les deux espèces, ce qui nous induirait à croire qu’un jour elles seront réunies, à moins que la découverte de caractères différentiels, plus constants, ne vienne s’opposer a cette réunion.

13e gr. CHATAIRE. – NEPETA. (Lin. gen. 710.)

Calice tubuleux, un peu courbé, à 13-15 nervures, à 5 dents presque égales, un peu obliques, à gorge nue. Corolle à 2 lèvres ; la supérieure plane, dressée, échancrée ; l’inférieure à 3 lobes étalés ; celui du centre arrondi, concave, plus grand que les latéraux, à tube très étroit, saillant, arqué en dehors. Etamines4, ascendantes, rapprochées et parallèles sous la lèvre supérieure de la corolle ; les deux supérieures plus longues, rejetées en dehors après l’émission du pollen ; anthères à 2 lobes divergents, puis rapprochés en un seul. Akènes ovoïdes, lisses, brunâtres, tachés de blanc à l’ombilic.

1. NEPETA CATARIA
Lin. sp. 796 ; Dec. fl. fr. 3 p. 526 ; Lamk. ill. 502, fig. 1 ; Fl. dan. t. 580 ; Fuchs. hist. 434, ic.

Racines dures, rameuses. Tiges de 6-10 dm droites, finement pubescentes-blanchâtres, plus ou moins rameuses, souvent violacées. Feuilles pétiolées, ovales ou ovales-triangulaires, cordiformes à la base, un peu décurrentes sur le pétiole, aiguës, à grosses crénelures mucronées, pubescentes en dessus, tomenteuses-blanchâtres en dessous. Fleurs serrées, portées sur des pédoncules courts, rameux, formant, par leur rapprochement, des épis terminaux courts, obtus, compactes, interrompus inférieurement ; bractéoles linéaires, subulées. plus courtes que le calice. Calice velu, blanchâtre, à tube renflé à la base à la maturité, à dents acuminées-subulées. Corolle blanche, marquée de points rouges, velue extérieurement, à tube dilaté à la gorge. Stigmates presque égaux. Odeur forte, un peu fétide.

Cette plante, connue sous les noms vulgaires de cataire, d’herbe au chat, est antihystérique, carminative, emménagogue. Les chats se roulent sur elle avec ivresse, attirés par son odeur.

Hab. les terrains pierreux, les décombres, les bords des bois, dans tout le département.

Fl. juin-août.

14e gr. GLECHOME. – GLECHOMA. (Lin. gen. 714.)

Calice tubuleux, à 13-15 nervures, à 5 dents presque égales, à gorge nue. Corolle à 2 lèvres ; la supérieure plane, dressée, échancrée ou à 2 lobes ; l’inférieure étalée, à 3 lobes ; celui du centre plus grand, plane, échancré ou bilobé. Etamines 4, ascendantes, rapprochées et parallèles sous la lèvre supérieure de la corolle ; les deux supérieures plus longues ; anthères à 2 lobes divergents, rapprochés par paire en forme de croix. Akènes ovoïdes, lisses, fauves, avec une petite tache blanche à l’ombilic.

1. GLECHOMA HEDERACEA.
Lin. sp. 607 ; Dec. fl. fr. 3, p. 538 ; Lamk. ill.t. 505 ; Drèves et Hayne, pl. d’Euro t. 21 ; Fuchs. hist. 876, ic ; Vaill. bot. par.t. 6, fig. 4, 5, 6.

Tiges couchées, radicantes, allongées, donnant naissance à des rameaux nombreux, dressés, fleuris, de 2-6 dm ; les plus longs soutenus par les plantes voisines et à des rameaux non fleuris, couchés, très longs, tous plus où moins velus. Feuilles réniformes-suborbiculaires, molles, pétiolées, plus ou moins velues, à crénelures larges. Fleurs 2-4, axillaires, dirigées d’un seul côté, à pédoncules très courts bractéoles petites, sétacées. Calice à dents
ovales-lancéolées ; cuspidées. Corolle à tube saillant hors du calice, à gorge très dilatée.

Cette plante est connue sous les noms vulgaires de lierre terrestre, d’herbe de St-Jean, de terrette ; elle est astringente, vulnéraire, vermifuge ; son infusion est très favorable dans les toux-catarrhales. Sa poudre, mêlée avec l’avoine, fait rendre beaucoup de vers aux chevaux.

Hab. les lieux humides, les haies,dans tout le département.

Fl. mars-mai.

15e gr. LAMIER. – LAMIUM. (Lin. gen. 716.)

Calice tubuleux-campanulé, non renflé à la maturité, à 5-10 nervures, à 5 dents acuminées, presque égales, étalées à la maturité, à gorge nue. Corolle à 2 lèvres ; la supérieure voûtée ou en casque, non échancrée, rétrécie à la base ; l’inférieure à 3 lobes, dont les latéraux très petits, réfléchis en forme de dents, placés au bord de la gorge, rarement oblongs, et celui du centre grand, échancré, rétréci à la base, à tube nu ou muni d’un anneau de poils. Etamines 4, saillantes, rapprochées et parallèles sous la lèvre supérieure de la corolle les deux inférieures plus longues ; anthères barbues ou glabres, à 2 lobes rapprochés, étalés horizontalement, puis divariqués. Akènes trigones, à angles aigus, lisses ou finement rugueux, glabres et tronqués au sommet.

1 Tube de la corolle nu 2
Tube de la corolle présentant un anneau de poils 3
2 Feuilles toutes pétiolées HYBRIDUM
Feuilles supérieures sessiles, embrassantes AMPLEXICAULE
3 Corolle purpurine ou blanche ; anthères barbues 4
Corolle jaune ; anthères glabres GALEOBDOLON
4 Corolle blanche, à tube égalant le calice ALBUM
Corolle purpurine, rarement blanche, à tube plus long que le calice 5
5 Corolle grande, à tube courbé ; feuilles supérieures lâches, non en pyramide MACULATUM
Corolle petite, à tube droit ; feuilles supérieures rapprochées en pyramide PURPUREUM

1. LAMIUM AMPLEXICAULE
Lin. sp. 809 ; Dec. fl. fr. 3, p. 542 ; Fl. dan. t. 752 ; Lob. ic. 463, fig. 2 ; Tabern. ic. 714, fig. 2.

Racine grêle, oblique, fibreuse. Tiges de 1-3 dm, grêles, ordinairement ascendantes, rameuses à la base, à rameaux simples à entre-nœuds écartés dans leur partie inférieure, glabres, souvent rougeâtres. Feuilles pubescentes ou glabres, suborbiculaires, réniformes, à larges crénelures ; les inférieures petites, pétiolées, les supérieures plus grandes, sessiles-embrassantes. Fleurs 6-10, sessiles, en verticilles axillaires, disposés en grappe lâche, interrompue. Calice velu-hérissé, à dents presque égales, lancéolées-acuminées-subulées, ciliées, conniventes après la floraison, étalé après l’émission des graines. Corolle assez petite, purpurine, pubescente, à tube droit, beaucoup plus long que le calice, dilaté à la gorge, dépourvu d’un anneau de poils, à lèvre supérieure ovale, entière, très velue en dehors. Anthères barbues. Akènes bruns, picotés de blanc.

Hab. les lieux cultivés, dans tout le département.

Fl. mars-octobre.

2. LAMIUM HYBRIDUM
Vill. Dauph. 1, p. 251 ; Dec. fl. fr. 3, p. 541 ; Mut. fl. fr. 3, p. 25, t. 49, fig. 363 ; Engl. bot. t. 1,933 ; Dal. hist. ed, gal. 2, p. 146, fig. inf. dext.

Racine grêle, pivotante. Tiges de 1-3 dm, dressées ou ascendantes, presque glabres, souvent rougeâtres, très rameuses à la base ; à rameaux étalés, ascendants, à entre-nœuds écartés dans leur partie inférieure. Feuilles finement pubescentes, pétiolées ; les inférieures plus petites, plus longuement pétiolées, ovales-arrondies-cordiformes, crénelées ; les supérieures ovales-triangulaires-cordiformes, décurrentes sur un pétiole court, inégalement incisées-crénelées, rapprochées en pyramide au sommet de la tige et des rameaux. Fleurs 6-10, sessiles, en verticilles axillaires, rapprochés au sommet des tiges et des rameaux en grappe courte, feuillée ; bractéoles très petites, subulées, ciliées. Calice pubescent, coloré sur les angles, à dents presque égales, lancéolées-subulées, ciliées, étalées, divergentes à la maturité. Corolle assez petite, purpurine, pubescente, à tube droit, dépassant le calice, brusquement dilaté à la gorge, dépourvu d’un anneau de poils, à lèvre supérieure ovale-convexe, entière, velue en dehors. Anthères barbues. Akènes bruns, picotés de blanc.

Hab. les lieux cultivés, les haies, à Nîmes, St-Gilles, Manduel, Remoulin.

Fl. mars-mai.

3. LAMIUM PURPUREUM
Lin. sp. 809 ; Dec. fl. fr. 3, p. 541 ; Riv. monop. irr. t. 62, fig. 2 ; Dod. pempt. 153, fig. 2 ; Tabern. i’c. 545, fig. 1 ; Drèves et Hayne pl. d’Eur. t. 9.

Racine grêle, oblique ou pivotante, fibreuse. Tiges de 1-3 dm, dressées ou ascendantes, presque glabres, souvent rougeâtres, rameuses à la base ; à rameaux ascendants, à entre-nœuds écartés dans leur partie inférieure. Feuilles un peu rugueuses, pubescentes, pétiolées, inégalement crénelées ; les inférieures ovales-arrondies, cordiformes, longuement pétiolées ; les supérieures ovales-triangulaires-cordiformes, brièvement pétiolées rapprochées en pyramide au sommet de la tige et des rameaux, réfléchies, souvent rougeâtres au sommet. Fleurs 6-10, sessiles, en verticilles axillaires, rapprochés en grappes courtes, terminales, l’inférieur souvent un peu écarté ; bractéoles très petites, subulées, ciliées. Calice glabre on pubescent, ordinairement coloré, à dents presque égales, lancéolées-subulées, ciliées, étalées-divergentes à la maturité. Corolle assez petite, purpurine, à tube grêle, droit, brusquement dilaté à la gorge, plus long que le calice, muni intérieurement d’un anneau de poils ; à lèvre supérieure ovale, entière, velue en dehors ; l’inférieure munie à sa base, de chaque côté, de 2 petites dents. Anthères barbues. Akènes fauves, lisses. Odeur désagréable.

Cette plante porte les noms vulgaires d’ortie morte, puante, d’ortie rouge.

Hab. les lieux cultivés, les haies, dans tout le département.

Fl. mars-mai-octobre.

4. LAMIUM MACULATUM
Lin. sp. 809 ; Dec. fl. fr. 3, p. 540 ; L. hirsutum Lamk. dict. 3, p. 410 ; Mut. fl. fr. t. 48, fig. 359 ; Drèves et Hayne, pl. d’Eur. t. 110.

Racines fibreuses. Tiges de 2-5 dm, couchées, radicantes à la base, puis redressées, simples ou rameuses à la base, plus ou moins velues, ainsi que les feuilles ; celles-ci ovales-acuminées, cordiformes, un peu décurrentes sur le pétiole, souvent marquées à la face supérieure d’une tache blanchâtre, allongée ; les inférieures petites, ovales-arrondies, cordées à la base, longuement pétiolées ; celles du milieu plus grandes ; les supérieures petites, tronquées à la base, brièvement pétiolées, toutes inégalement dentées ou incisées. Fleurs 6-10, sessiles, en verticilles axillaires, disposés en grappe lâche. Calice glabre ou hérissé, à dents inégales, lancéolées-linéaires-subulées, ciliées, étalées-divergentes à la maturité. Corolle assez grande, purpurine, très rarement blanche, à tube arqué-ascendant, insensiblement dilaté à partir d’un étranglement au-dessus de la base, correspondant à un anneau de poils dont à est pourvu antérieurement ; à lèvre supérieure arquée, obtuse, crénelée, velue-ciliée en dehors, portant 2 carènes sur le dos ; l’inférieure munie à sa base, de chaque côté, d’une petite dent subulée. Anthères barbues. Akènes fauves, finement rugueux.

Hab. les bois et les haies aux environs du Vigan, à l’Espérou.

Fl. avril-octobre.

5. LAMIUM ALBUM
Lin. sp. 809 ; Dec. fl. fr. 3, p. 540 ; Lamk. ill. t. 506 ; Drèves et Hayne, pl. d’Eur. t. 111 ; Cam. epit. 865, ic.

Racines fibreuses. Tiges de 2-4 dm, couchées, radicantes à la base, puis redressées, velues, simples ou rameuses inférieurement. Feuilles ovales-acuminées, cordées à la base, décurrentes sur le pétiole, largement et inégalement dentées en scie, la dent terminale allongée, d’un vert clair, un peu velues, un peu ridées, toutes pétiolées, les supérieures brièvement. Fleurs sessiles, en verticilles très garnis, axillaires, disposés en grappe lâche ; bractéoles petites, subulées, ciliées. Calice glabre ou hérissé, ordinairement noirâtre à la base ; à dents presque égales, longues, linéaires-subulées, ciliées, étalées-divergentes à la maturité. Corolle assez grande, blanche, à lèvres un peu jaunâtres en dedans, marquées de points brunâtres, à tube un peu arqué, égal aux dents du calice, insensiblement dilaté à partir du dessus d’un étranglement au-dessus de la base, correspondant à un anneau de poils dont à est pourvu intérieurement ; à lèvre supérieure oblongue-allongée, arquée obtuse, dentée, très velue en dehors, portant 2 carènes sur le dos ; l’inférieure munie à sa base, de chaque côté de 2 dents, dont la supérieure subulée. Anthères brunes, barbues. Akènes brunâtres, finement rugueux. Odeur désagréable.

Cette plante est connue sous les noms vulgaires d’ortie blanche, d’archangélique ; elle est vulnéraire, résolutive, un peu astringente. On la recommande dans les fleurs blanches.

Hab. les haies, les bords des prairies, à Montdardier, à l’Espérou.

Fl. avril-juillet.

6. LAMIUM GALEOBDOLON
Crantz, austr. 262 ; Godr. et Gren. fl. fr. 2, p. 682 ; Galeopsis galeobdolon Lin. sp. 810 ; Galeobdolon luteum Dec. fl. fr. 3, p. 555 ; Riv. monop. irr. t. 20, fig. 2 ; Drèves et Hayne, pl. d’Eur. t. 20 ; Dod. pempt. 153, fig. inf. sinist.

Racines fibreuses. Tiges de 2-4 dm, couchées, radicantes à la base, produisant des rejets stériles, allongés, radicants, puis redressées, ordinairement simples, un peu velues ainsi que les feuilles ; celles-ci ovales ou ovales-acuminées, cordées ou atténuées à la base, fortement et inégalement dentées en scie, pétiolées, un peu ridées, souvent tachées de blanc. Fleurs 6-10, sessiles, en verticilles axillaires, disposés en grappe lâche ; bractéoles linéaires-subulées, ciliées. Calice hérissé, à dents inégales, lancéolées, terminées en pointe subépineuse, ciliées, très divergentes à la maturité. Corolle assez grande, d’un beau jaune, à tube égal aux dents du calice, courbe, rétréci inférieurement, dilaté vers la gorge, pourvu intérieurement d’un anneau de poils ; à lèvre supérieure oblongue allongée, entière, arquée, rétrécie vers la base, velue au sommet en dehors ; l’inférieure à 3 lobes aigus, inégaux. Anthères glabres. Akènes noirs, légèrement rugueux.

Cette plante porte les noms vulgaires de lamier jaune, d’ortie jaune ; elle est diurétique, vulnéraire, astringente, fondante.

Hab. les bois frais, dans toute te partie élevée du département.

Fl. mai-juin.

Le lamium longiflorum Ten. fl. nap. lœvigatum Dec. fl. fr. indiqué par Guan, herb. aux environs de Brama-Bioou, n’a pas encore, à notre connaissance, été trouvé dans le département.

16e gr. AGRIPAUME. – LEONURUS. (Lin. gen. 722.)

Calice tubuleux-campanulé, non renflé à la maturité, anguleux, à gorge nue, à 5 nervures, à 5 dents presque égales, piquantes, étalées. Corolle à 2 lèvres ; la supérieure velue, un peu concave, entière ; l’inférieure à 3 lobes étalés, à tube muni, intérieurement, d’un anneau de poils. Etamines 4, saillantes, rapprochées et parallèles sous la lèvre supérieure de la corolle ; les deux inférieures les plus longues, rejetées en dehors sur les côtés, après l’émission du pollen ; anthères glabres, à 2 lobes rapprochés, étalés, puis divariqués. Akènes oblongs-trigones, à angles aigus, lisses, tronqués et velus au sommet.

1. LEONURUS CARDIACA
Lin. sp. 817 ; Dec. fl. fr. 3, p. 553 ; Lamk. ill. t. 509 ; Fl. dan. t. 727 ; Dod. pempt. 94, ic.

Racine épaisse, tortueuse, garnie de fibres jaunâtres. Souche donnant naissance à plusieurs tiges de 6-15 dm, robustes, droites, raides, rameuses, pyramidales, quelquefois rougeâtres, feuillées dans toute leur longueur, presque glabres. Feuilles pétiolées, très étalées, d’un vert sombre en dessus, pâles et pubescentes en dessous ; les inférieures à 5-7 lobes profonds, aigus, incisés-dentés inégalement, cordiformes à la base ; les supérieures lancéolées-cunéiformes, à 3 lobes aigus, dentés ou entiers ; celles du sommet souvent entières. Fleurs sessiles, en verticilles fournis, disposés en épis lâches, feuilles, très longs, terminant la tige et les rameaux bractéoles petites, linéaires-sétacées. Calice glabre ou pubescent, très ouvert, à dents allongées, piquantes les deux inférieures réfléchies. Corolle rosée, ponctuée de pourpre, très velue, à tube contracté sous le milieu. Akènes brunâtres. Odeur forte, fétide.

Cette plante est connue sous les noms vulgaires de cardiaire, d’herbe aux tonneliers ; elle est tonique et incisive. Elle a été employée contre la cardialgie des enfants ; inusitée.

Hab. les haies, le long des murs, aux environs du Vigan, de St-Sauveur, de Campestre, dans les bois de l’Espérou.

Fl. juin-septembre.

17e gr. GALÉOPE. – GALEOPSIS. (Lin. gen. 717.)

Calice tubuleux-campanulé, non renflé à la maturité, à 5-10 nervures, à 5 dents presque égales, spinescentes, ouvertes à la maturité, à gorge nue. Corolle à 2 lèvres ; la supérieure en casque, entière, à tube droit, égalant ou dépassant plus ou moins le calice ; l’inférieure à 3 lobes ; celui du centre muni à sa base, de chaque côté, d’une dent aiguë, conique. Etamines 4, saillantes, rapprochées et parallèles sous la. lèvre supérieure de la corolle ; les deux inférieures plus longues ; anthères à 2 lobes opposés, s’ouvrant chacun, par une fente transversale, en 2 valves inégales ; la plus courte ciliée. Akènes obovales-trigones, arrondis au sommet, légèrement rugueux.

1 Tige hérissée de poils raides et piquants, renflée sous les nœuds TETRAHIT
Tige pubescente, non renflée sous les noeuds 2
2 Feuilles veloutées en dessous ; corolle jaune ou un peu purpurine DUBIA
Feuilles pubescentes ; corolle purpurine, rarement blanche 3
3 Feuilles lancéolées-linéaires ; corolle très dilatée à la gorge ANGUSTIFOLIA
Feuilles ovales-lancéolées ; corolle peu dilatée à la gorge INTERMEDIA

1. GALEOPSIS ANGUSTIFOLIA
Ehrh. herb. 137 ; G. ladanum Vill. dauph. 2, p. 386 ; Engl. bot. t. 884 ; Moris. hist. s. 11, t. 12, fig. 18 ; Tabern. ic. 541, fig. 1.

Racine tortueuse. Tige de 2-5 dm, dressée, raide, plus ou moins rameuse, pyramidale, non renflée au-dessous des nœuds, pubescente, un peu rude, souvent rougeâtre. Feuilles garnies de poils couchés, plus ou moins abondants, oblongues-lancéolées ou linéaires, longuement atténuées en pétiole, lâchement dentées vers leur milieu ou presque entières, à nervures très prononcées en dessous ; les florales très étalées et même réfléchies. Fleurs sessiles, en verticilles fournis, lâchement disposés le long de la partie supérieure de la tige et des rameaux ; bractées linéaires-subulées, épineuses, arquées dehors, plus longues que les calices ; ceux-ci velus, à dents inégales, lancéolées-subulées, piquantes, droites, puis étalées. Corolle rougeâtre, quelquefois blanche, à tube ordinairement droit, très dilaté à la gorge, dépassant longuement le calice, quelquefois l’égalant, à lèvre supérieure denticulée. Akènes d’un brun grisâtre, ponctués de noir.

Hab. les champs cultivés, dans tout le département.

Fl. juillet-octobre.

2. GALEOPSIS INTERMEDIA
Vill. dauph. 2, p. 387, t. 9 ; Mut. fl. fr. t. 50, fig. 368 ; G. parviflora Dec. fl. fr. 3, p. 544.

Racine tortueuse, oblique. Tige de 1-4 dm, dressée, non renflée au-dessous des nœuds, pubescente, souvent rougeâtre, plus ou moins rameuse, pyramidale, à rameaux ascendants. Feuilles garnies de poils couchés, plus ou moins abondants, ovales ou ovales-lancéolées, dentées en scie rétrécies en pétiole, quelquefois brusquement ; les florales très étalées et même réfléchies. Fleurs sessiles, en verticilles fournis, écartés ; les plus supérieurs rapprochés ; bractées lancéolées-linéaires appliquées, prolongées en pointe courte, piquante, plus courtes ou plus longues que les calices. Calice visqueux, velu-glanduleux, à tube non élargi à la gorge à la maturité, à dents presque égales, triangulaires, brièvement subulées-piquantes, non étalées à la maturité. Corolle purpurine, rarement blanche, à tube droit, égalant ou dépassant plus ou moins le calice, moins étalé à la gorge que dans l’espèce précédente, à lèvre supérieure échancrée, peu concave. Akènes grisâtres, tachetés de noir.

Hab. les champs cultivés à Camprieux, St-Sauveur, Alzon, l’Espérou.

Fl. juillet-septembre.

3. GALEOPSIS DUBIA
[Galeopsis segetum Neck.] Leers herb. p. 133 ; Mut. fl. fr. t. 50, fig. 369 ; G. ochroleuca Dec. fl. fr. 3, p. 543 ; Riv. monop. irr. t. 24, fig. 2.

Racine tortueuse. Tige de 1-4 dm, dressée, non renflée au dessous des nœuds, raide, un peu rude, pubescente, plus ou moins rameuse, pyramidale, à rameaux très étalés. Feuilles pubescentes, presque veloutées, surtout en dessous, ovales ou ovales-lancéolées, atténuées en pétiole, dentées en scie ; les florales très étalées et même réfléchies, toutes à nervures très prononcées en dessous. Fleurs sessiles, en verticilles fournis, écartés ; les deux supérieurs quelquefois rapprochés ; bractées linéaires, subulées-piquantes, non étalées, plus courtes que les calices. Calice velu-glanduleux, à dents triangulaires-lancéolées, à pointe courte, piquante, à tube dilaté à la gorge. Corolle grande, jaune, quelquefois mêlée de rose, à tube dépassant très longuement le calice, très dilaté à la gorge, à lèvre supérieure dentée, l’inférieure à 3 lobes, dont le médian ample, très obtus. Akènes grisâtres, tachetés de noir.

Hab. les champs cultivés à l’Espérou, au pont St-Esprit.

Fl. juillet-septembre.

4. GALEOPSIS TETRAHIT
Lin. sp. 810 ; Dec. fl. fr. 3, p. 544 ; Riv. monop. irr. t.. 31 ; Mut. fl. fr. t. 50, fig. 371.

Racine tortueuse. Tige de 3-6 dm, dressée, raide, rameuse, renflée sous les nœuds, à l’état frais, hérissée de longs poils raides, articulés, presque piquants, très étalés ou dirigés en bas, beaucoup plus abondants sous les nœuds. Feuilles ovales-oblongues, acuminées, pétiolées, atténuées à la base, dentées en scie, lâchement velues. Fleurs sessiles, en verticilles fournis, rapprochés, surtout les supérieurs. Calice hispide au sommet, à côtes saillantes, à dents inégales, allongées, linéaires, raides, piquantes ; bractées subulées-épineuses, ciliées, plus courtes que les calices. Corolle rougeâtre ou blanche, à tube inclus ou dépassant peu le calice, à lobe moyen de la lèvre inférieure plane, presque carré, obtus ou un peu échancré. Akènes fauves, à rugosités grisâtres, plus gros que ceux des autres espèces.

Nommée vulgairement herbe de Hongrie, ortie-chanvre, ortie épineuse, ortie royale.

Hab. les champs cultivés les bords des bois les haies, à Camprieux, Lanuejols, l’Espérou.

Fl. juin-août.

18e gr. ÉPIAIRE. – STACHYS. (Lin. gen. 719)

Calice tubuleux-campanulé, non renflé à la maturité, à 5-10 nervures, à 5 dents presque égales, spinescentes, ouvertes à la maturité. Corolle à 2 lèvres ; la supérieure voûtée, entière ; l’inférieure étalée, à 3 lobes obtus ; le moyen plus grand, entier ou échancré, à tube muni d’un anneau de poils. Etamines 4, saillantes , rapprochées et parallèles sous la lèvre supérieure de la corolle ; les deux inférieures plus longues, déjetées en dehors sur les côtés ; anthères à 2 lobes rapprochés, étalés horizontalement, puis divariqués. Akènes ovales-trigones, glabres, arrondis au sommet.

1 Fleurs blanchâtres ou jaunâtres 2
Fleurs rousses ou roses 3
2 Tiges et feuilles glabres ou presque glabres ; plante annuelle ANNUA
Tiges et feuilles vêtues plante vivace RECTA
3 Bractées égalant à peu près le calice muni d’un anneau de poils 4
Bractées très petites ou nulles ; calice nu 5
4 Feuilles épaisses, couvertes d’un coton blanc, soyeux ; dents du calice aiguës GERMANICA
Feuilles minces, velues, non cotonneuses-soyeuses ; dents du calice obtuses, mucronées ALPINA
Feuilles ovales-cordiformes longuement pétiolées, surtout les inférieures SYLVATICA
Feuilles oblongues-lancéolées, sessiles ou presque sessiles PALUSTRIS

1. STACHYS GERMANICA
Lin. sp. 812 ; Dec. fl. fr. 3, p. 549 ; Fl. dan. t. 684 ; Riv. t. 27 ; Fuchs. hist. 766, ic.

Racine pivotante ou oblique, fibreuse, à souche donnant naissance à une ou plusieurs tiges de 3-8 dm dressées, robustes, simples ou peu rameuses, abondamment, couvertes d’un coton blanchâtre-laineux ou soyeux, ainsi que les feuilles, les calices et les bractéoles. Feuilles épaisses, molles, ridées-réticulées, crénelées, plus blanches en dessous ; les inférieures pétiolées, ovales-cordiformes ; les florales sessiles, lancéolées. Fleurs presque sessiles, en verticilles très fournis, axillaires, rapprochés en épis allongés, feuillés ; les inférieurs espacés ; bractéoles linéaires-lancéolées-aiguës, égalant à peu près le calice ; celui-ci à dents inégales, triangulaires, mucronées, piquantes, à tube abondamment garni de poils à la gorge. Corolle rosée-purpurine à tube de la longueur du calice, à lèvre supérieure dressée, entière, chargée extérieurement de longs poils laineux ; l’inférieure de la même longueur, à lobe moyen, échancré, plus grand que les latéraux. Akènes lisses, noirs, picotés de blanc.

Hab. les bords des champs et des chemins, dans toute la partie basse du département, remonte jusqu’au Vigan, Montdardier.

Fl. juin-août.

2. STACHYS ALPINA
Lin. sp. 812 ; Dec. fl. fr. 3, p. 548 ; Lapeyr. fl. pyr. t. 8 ; Moris. hist. s. 11, t. 10, fig. 11.

Racine dure, rameuse, à souche donnant naissance à une ou plusieurs tiges de 3-6 dm, dressées, ordinairement simples, velues, jamais blanchâtres, souvent rougeâtres, ainsi que les feuilles du sommet, où elles sont un peu glanduleuses. Feuilles velues sur les deux faces, crénelées ; les inférieures pétiolées, ovales-oblongues, cordiformes ; les supérieures oblongues-lancéolées, sessiles. Fleurs presque sessiles, en verticilles fournis, axillaires, rapprochés en épis plus ou moins allongés, feuillés ; les inférieurs espacés. Bractées linéaires-aiguës, réfléchies, égalant à peu près le calice ; bractéoles filiformes, dressées, de la longueur du tube ; les unes et les autres longuement velues-ciliées. Calice souvent coloré, velu-glanduleux, campanulé, très ample à la maturité, à dents ovales, mucronées, un peu piquantes, presque égales, étalées, à tube velu à la gorge. Corolle d’un rouge foncé, velue-laineuse extérieurement, à tube dépassant un peu le calice, à lèvre supérieure droite, obtuse, entière, poilue au sommet ; l’inférieure plus longue, à lobe moyen échancré, plus grand que les latéraux, taché de blanc. Akènes assez gros, lisses, bruns, avec des veines anastomosées, plus foncées.

Hab. les bords des bois et parmi les buissons, à Camprieux, à Brama-Bioou, à l’Espérou.

Fl. juin-août.

3. STACHYS SYLVATICA
Lin. sp. 811 ; Dec. fl. fr. 3, p. 547 ; Riv. monop. irr. t. 26, fig. l ; Tabern. ic. 536 fig. 1.

Souche rameuse, longuement traçante. Tiges de 3-8 dm, grêles, droites, simples, très rarement rameuses, velues-glanduleuses au sommet. Feuilles molles, assez amples, ovales-acuminées, cordiformes, fortement dentées, longuement pétiolées ; les florales bractéiformes, sessiles, toutes velues sur les deux faces ; l’inférieure pâle. Fleurs 4-6, presque sessiles, en verticilles étalés, axillaires, rapprochés en épi pointu, terminal ; les inférieurs écartés ; bractéoles très courtes. Calice hérissé de poils glanduleux, campanulé, dents égales, étalées, lancéolées-subulées, subépineuses. Corolle d’un rouge foncé, avec des taches blanches à la gorge, beaucoup plus longue que le calice, à tube très saillant, resserré à la base, un peu renflé sur le devant, à lèvre supérieure droite, obtuse, entière, velue-glanduleuse sur le dos, plus courte que l’inférieure, dont le lobe moyen est échancré et plus grand que les latéraux. Akènes petits, noirs, rugueux. Odeur des feuilles fétide.

Cette plante est connue sous les noms vulgaires d’ortie puante, d’ortie à crapaud ; elle est tonique, emménagogue, diurétique. L’écorce des tiges peut se préparer et se filer comme le chanvre ; à n’y a que les moutons et les chèvres qui la broutent.

Hab. les bois et les haies, dans toute la partie élevée du département.

Fl. mai-août.

4. STACHYS PALUSTRIS
Lin. sp. 811 ; Dec. fl. fr. 3, p. 548 ; Riv. monop. irr. t. 26, fig. 2 ; Moris. hist. s. 11, t. 10, fig. 16 ; Tabern. ic. 377, fig. 1 ; Loësel. pruss. 156, ic.

Racine épaisse, charnue, noueuse, à souche rampante. Tiges de 4-10 dm, droites, ordinairement simples, rudes sur les angles, hérissées de poils raides, étalés ou réfléchis, plus ou moins longs. Feuilles velues-pubescentes, un peu tomenteuses et souvent grisâtres en dessous, lancéolées ou oblongues-lancéolées, ordinairement allongées, cordées à la base, sessiles ou les inférieures subsessiles, brièvement dentées en scie. Fleurs 6-12, presque sessiles, en verticilles très étalés à l’aisselle des feuilles florales bractéiformes, rapprochées en épi terminal, quelquefois très allongé ; les inférieurs espacés ; bractéoles très courtes. Calice velu, campanulé, à dents égales, étalées, lancéolées-linéaires, subulées-piquantes. Corolle rose ou d’un rouge clair, avec des taches blanches à la gorge, deux fois de la longueur du calice, à tube dépassant le calice, resserré à la base, un peu renflé sur le devant, à lèvre supérieure droite, obtuse, entière, pubescente sur le dos, plus courte que l’inférieure, dont le lobe moyen est entier et plus grand que les latéraux. Akènes noirs, rugueux.

Cette plante est connue sous le nom vulgaire d’ortie morte des marais ; elle est fébrifuge, astringente, vulnéraire. Les cochons sont très friands de sa racine.

Hab. les prés humides les bords des eaux, à Bellegarde à St-Gilles, à l’étang de Jonquières.

Fl. juin-août.

5. STACHYS ANNUA
Lin. sp. 813 ; Dec. fl. fr. 3, p. 551 ; Jacq. austr. t. 360 ; Clus. hist. 2 p. 39 fig. infer. ; Tabern. ic. 541, fig. 2.

Racine pivotante, souvent coudée au sommet. Tige de 1-3 dm, rude, pubérulente, droite, rameuse dès la base, à rameaux étalés. Feuilles glabres ou presque glabres, crénelées ou dentées ; les inférieures pétiolées, oblongues ou ovales, obtuses, atténuées à la base ; les supérieures lancéolées-aiguës, brièvement pétiolées ; les florales sessiles, étroites-lancéolées-aiguës, réfléchies ; les plus supérieures entières. Fleurs 4-6, brièvement pédicellées, en verticilles très étalés, axillaires, disposés en épis terminaux un peu lâches ; bractéoles très petites, subulées, hérissées. Calice velu-glanduleux, à dents profondes, lancéolées-linéaires, arquées, terminées en pointe subépineuse, ciliée. Corolle blanchâtre, à lèvre inférieure jaune, à tube dépassant le calice, à lèvre supérieure arquée-ascendante, oblongue, entière ou échancrée, à bords ondulés, pubescente sur le dos ; l’inférieure à lobe moyen très large dentelé ondulé. Akènes noirs, finement chagrinés.

Hab. les champs cultivés, dans tout le département.

Fl. juin-septembre

6. STACHYS RECTA
Lin. mans. 82 ; Godr. et Gren. fl. fr, 2, p. 692 ; S. sideritis Dec. fl. fr. 3, p. 550 ; Jacq. austr. t. 359 ; J. Bauh. hist. 3, p. 425, ic. Lob. le. 523, fig. 2.

Racine dure, rameuse, à souche presque ligneuse, rameuse, tortueuse, donnant naissance à des tiges nombreuses de 2-5 dm, ascendantes, rarement dressées, simples ou rameuses souvent dès la base, rudes, hérissées de poils ascendants. Feuilles velues, rudes, un peu rugueuses, lancéolées ou oblongues-lancéolées, dentées ou crénelées, rétrécies en pétiole ; les supérieures sessiles ; les florales entières, mucronées, souvent réfléchies. Fleurs 6-10, presque sessiles verticilles axillaires, un peu étalés, disposés en épi plus ou moins lâche, plus ou moins allongé ; bractéoles petites, sétacées. Calice hérissé, très dilaté au sommet. à dents presque égales, dressées-étalées, lancéolées, terminées par une pointe subépineuse, glabre. Corolle d’un blanc jaunâtre, à lèvre inférieure tachée de brun, à tube un peu plus long ou un peu plus court que le calice, à lèvre supérieure droite, étroite, entière, hérissée sur le dos ; l’inférieure à lobe moyen, grand, échancré. Akènes bruns, finement chagrinés.

Vulgairement, crapaudine ; les gens de la campagne se servent de cette plante en guise de thé.

Hab. les lieux arides, les bois, dans tout le département.

Fl. juin-septembre.

19e gr. BÉTOINE. – BETONICA. (Lin. gen. 718.)

Calice et corolle comme dans le genre précédent. Étamines non déjetées en dehors, à anthères non divariquées.

1. BETONICA OFFICINALIS
Lin. sp. 810 ; Dec. fl. fr. 3, p. 545 ; B. stricta ait. Kew. 2, p. 299 ; Dec. l. c. ; Lamk. ill. t. 507, fig. 1 ; Dod. pempt. 40, fig. 1.

Racine brune, épaisse, courte, oblique, garnie de fibres, à souche produisant plusieurs tiges de 2-5 dm, dressées, raides, simples, très rarement un peu rameuses, plus ou moins velues. Feuilles ovales ou ovales-oblongues, cordiformes à la base, crénelées, la plupart radicales, longuement pétiolées, plus ou moins velues, pâles en dessous ; les supérieures très écartées, plus étroites, à pétiole court ; les florales inférieures sessiles, souvent réfléchies. Fleurs sessiles, en verticilles rapprochés en épi terminal, oblong, interrompu à la base ; bractéoles lancéolées-subulées, ciliées, de la longueur du calice ou plus courtes que lui. Calice pubescent ou hérissé, longuement cilié à la gorge, à dents lancéolées ou triangulaires, prolongées en pointe spinescente. Corolle purpurine ou rose, pubescente à l’extérieur, à tube dépassant longuement le calice et dépourvu d’un anneau de poils, à lèvre supérieure dressée, obtuse, entière ; l’inférieure à lobe moyen, échancré, plus grand que les latéraux. Etamines incluses, très courtes.

Cette plante est tonique, apéritive, détersive, vulnéraire, sternutatoire ; la racine est un peu amère ; on la regarde comme émétique et purgative. Les paysans fument les feuilles en guise de tabac.

Hab. les bois et les pacages, dans tout le département : l’espèce à fleur purpurine, sur les montagnes élevées ; celle à fleur rose, dans la plaine.

Fl. juin-septembre.

Le betonica alopecuros Lin. indiqué par Guan herb. à l’Hort-de-Diou, près de l’Espérou, n’a pas, à notre connaissance, été retrouvé dans le département.

20e gr. BALLOTE. – BALLOTA. (Lin. gen. 720.)

Calice en entonnoir, à 10 nervures, à 5 dents égales, pliées sur les angles au nombre de 5. Corolle à 2 lèvres ; la supérieure voûtée ; l’inférieure à 3 lobes, à tube muni en dedans, au-dessus de sa base, d’un anneau de poils. Etamines 4, saillantes hors du tube, non déjetées en dehors, rapprochées et parallèles sous la lèvre supérieure de la corolle ; les deux inférieures plus longues ; anthères à lobes très divergents, s’ouvrant chacun par une fente longitudinale. Akènes oblongs-trigones, arrondis au sommet.

1. BALLOTA FŒTIDA
Lamk. fl. fr. 2, p. 381 ; Dec. fl. fr. 3, p. 552 ; B. nigra Lin. sp. 814 ; Dec. prodr. 12, p. 520 ; Lamk. ill. t. 508, fig. 1 ; Mut. fl. fr. t. 51, fig. 380 ; Fuchs hist. 154, ic.

Racine fibreuse produisant de son collet plusieurs tiges de 4-6 dm, dressées ou ascendantes, rameuses, pubescentes. Feuilles pétiolées, molles, ridées, pubescentes, d’un vert sombre, ovales-arrondies ou aiguës, presque cordiformes à la base, inégalement crénelées, à crénelures mucronées. Fleurs sessiles, fasciculées sur des pédoncules rameux, axillaires, formant des verticilles imparfaits, bien fournis, lâchement disposés sur la partie supérieure de la tige et des rameaux, souvent tournés d’un seul côté ; bractéoles filiformes, subulées, hérissées. Calice pubescents, à nervures très marquées, à gorge très ample, à dents courtes, arrondies, brusquement mucronées. Corolle rougeâtre, rarement blanche, pubescente extérieurement. Akènes bruns, glabres. Plante fétide.

Cette plante est connue sous les noms vulgaires de marrube noir, marrube puant ; en patois, mariblé négré. Elle est stimulante ; elle passe pour antihystérique, résolutive, détersive.

Hab. les haies, les décombres, les bords des chemins et des murs, dans tout le département.

Fl. mai-septembre.

21e gr. PHLOMIDE. – PHLOMIS. (Lin. gen. 723.)

Calice tubuleux à 5 angles, à 10 nervures, à 5 dents égales. Corolle à 2 lèvres ; la supérieure très grande, voûtée, courbée en avant, comprimée, échancrée ; l’inférieure à 3 lobes, à tube inclus ou très peu saillant, muni en dedans d’un anneau de poils. Etamines 4, saillantes, rapprochées et parallèles sous la lèvre supérieure de la corolle ; les deux inférieures plus longues. Anthères à 2 lobes rapprochés, étalés horizontalement, puis divariqués. Akènes trigones, arrondis au sommet.

1 Plante cotonneuse-blanchâtre ; fleurs jaunes LYCHNITIS
Plante velue, verte ; fleurs purpurines HERBA-VENTI

1. PHLOMIS LYCHNITIS
Lin. sp. 819 ; Dec. fl. fr. 3, p. 555 ; Bot. mag. t. 999 ; Clus. hist. 2, p. 27, fig. infer.

Racine dure, noirâtre, rameuse, profonde. Tiges de 2-4 dm, ligneuses et rameuses à la base où elles sont dénuées de feuilles, à rameaux simples, très longs, dressés, couverts d’un coton blanc, serré, très abondant. Feuilles très entières, vertes, pubescentes et rugueuses en dessus, ridées et cotonneuses-blanchâtres en dessous, oblongues-linéaires ; les inférieures nombreuses et rapprochées à la base des rameaux, atténuées en pétiole ; les supérieures espacées, sessiles ; les florales très dilatées-embrassantes à la base, subitement et longuement acuminées. Fleurs brièvement pédicellées, en verticilles axillaires espacés occupant la partie supérieure des rameaux ; bractéoles molles, filiformes, presque de la longueur du calice, couvertes de longs poils soyeux appliqués, ainsi que le calice ; celui-ci à dents courtes, subulées, molles, dressées, très velues. Corolle grande, d’un beau jaune, garnie, à l’extérieur, de poils courts, très serrés, étoilés à lèvre inférieure à lobe moyen très large, échancré.

Cette plante est connue sous le nom vulgaire de sauvie sauvage ; en patois, de saouvia dé mountagna. Ses feuilles et ses fleurs sont stimulantes, emménagogues ; les femmes s’en servent en décoction pour calmer les nerfs.

Hab. les bois et les garrigues, aux environs de Nîmes, à Anduze, à Montdardier.

Fl. mai-juin.

2. PHLOMIS HERBA-VENTI
Lin. sp. 819 ; Dec. fl. fr. 3 p. 556 ; Sibth. et Sm. fl. grœc. t. 564 ; Lob. ic. 532, fig. 1.

Racine grosse, brune, rameuse. Tiges de 2-6 dm, nombreuses, buissonnantes, dressées, raides, très rameuses, à rameaux très ouverts, ascendants, souvent rougeâtres, longuement hérissées. Feuilles coriaces, vertes, luisantes et rudes en dessus, pâles en dessous, crénelées-dentées, et garnies de poils étoilés ; les inférieures, longuement pétiolées, oblongues, subcordiformes à la base ; les caulinaires, oblongues-lancéolées,brièvement pétiolées ; les florales, sessiles, toutes à nervures saillantes en dessous. Fleurs sessiles en verticilles axillaires espacés, occupant partie supérieure de la tige et des rameaux, souvent terminés par 2 feuilles florales stériles ; bractéoles filiformes-subulées, raides, spinescentes, dépassant le calice, hérissées de longs poils tubéreux à la base, ainsi que le calice, celui-ci à dents égales, étalées, très subitement contractées en pointe subépineuse. Corolle purpurine, grande, garnie à l’extérieur de poils courts, étoilés à lèvre inférieure à lobe moyen ovale, échancré.

Cette plante est connue sous les noms patois de saouvia bouscassa, d’herba batuda.

Hab. les terrains arides, les bords des champs et des chemins, aux environs de Nîmes, de Manduel, de Bouillargues, de St-Gilles, d’Alais, d’Anduze, de St-Ambroix, de Montdardier.

Fl. mai-juillet.

22e gr. CRAPAUDINE. – SIDERITIS.(Lin. gen. 712.)

Calice tubuleux, strié, à gorge poilue, à à dents piquantes. Corolle à 2 lèvres ; la supérieure dressée, presque plane ; l’inférieure à 3 lobes, dont le moyen le plus grand, à tube inclus, muni intérieurement, vers son milieu, d’un anneau de poils. Etamines 4, incluses, courtes, rapprochées et parallèles sous la lèvre supérieure de la corolle ; les deux inférieures plus longues ; anthères à 2 lobes divariqués. Akènes trigones, arrondis sommet.

1 Calice à 2 lèvres ; fleurs en grappe, munie de feuilles florales plus longues qu’elle 2
Calice à 5 dents égales ; fleurs en épi, munies de bractées environ de leur longueur 3
2 Lèvre supérieure du calice à une seule dent entière ROMANA
Lèvre supérieure du calice trifide MONTANA
3 Corolle à lèvre supérieure blanche, l’inférieure jaune ; tige couverte de longs poils étalés HIRSUTA
Corolle à lèvres supérieure et inférieure jaunes ; tige couverte de poils courts, crépus, non étalés SCORDIOIDES

1. SIDERITIS ROMANA
Lin. sp. 802 ; Dec. fl. fr. 3, p. 529 ; Cav. ic. t. 187 ; J. Bauh. hist. 3, p. 428, ic. ; Clus. hist. 2, p. 40 fig. infer.

Racine pivotante, souvent coudée au sommet. Tiges de 1-3 dm, très velues, ordinairement simples, dressées, les latérales ascendantes. Feuilles ovales-oblongues ; toutes dentées dès leur milieu, velues ; les inférieures longuement atténuées en pétioles ; les florales presque sessiles, dépassant les fleurs ; celles-ci brièvement pédicellées, disposées par 6 en verticilles axillaires, non contigus, occupant souvent toute la longueur des tiges. Calice velu, à nervures très saillantes, renflé en bosse à la base, sur le devant, à dents acuminées-épineuses ; la supérieure plus grande, ovale, entière ; les inférieures lancéolées. Corolle blanche, un peu rosée à la lèvre supérieure, dépassant peu le calice, à tube inclus, à lèvre supérieure plane, ovale, entière ; l’inférieure à 3 lobes ; le moyen, entier, arrondi. Akènes olivâtres, garnis de points saillants, rougeâtres.

Les gens de la campagne se servent de cette plante en guise de thé.

Hab. les lieux arides, les bords des champs et des chemins dans tout le département.

Fl. mai-août.

2. SIDERITIS MONTANA
Lin. sp. 802 ; Dec. fl. fr. 3, p. 530 ; Jacq. austr. t. 434.

Cette espèce diffère de la précédente : par ses feuilles, dont les inférieures sont dentées seulement au sommet et les florales entières ; par son calice à lèvre supérieure trifide, et l’inférieure bifide ; par sa corolle jaune, à lèvre supérieure un peu concave ; par ses akènes plus foncés, à points rougeâtres, moins nombreux.

Hab. le long du torrent, au bas du bois de Salbous, près Campestre, où je n’ai trouvé que deux exemplaires très grêles.

Fl. septembre.

3. SIDERITIS HIRSUTA
Lin. sp. 803 ; S. scordioides, ∆ hirsuta Dec. fl. fr. 3, p. 532 ; Cav. ic. rar. 4, t. 302.

Racine dure, rameuse. Tiges de 2-4 dm, tombantes, ligneuses et nues à la base, d’où partent des rameaux nombreux, allongés, simple ou un peu rameux supérieurement, ascendants, couverts de longs poils étalés. Feuilles oblongues, atténuées inférieurement, incisées-dentées, poilues ; les inférieures pétiolées, les supérieures sessiles. Fleurs sessiles, disposées par 6-8, en verticilles espacés, formant un épi allongé, terminal ; bractées larges, cordiformes, presque aussi longues que les calices, à dents presque épineuses. Calice très velu, à 5 dents presque égales, dressées, lancéolées, terminées en pointes subépineuses. Corolle à tube inclus, à lèvre supérieure blanche dressée, étroite, échancrée au sommet ; l’inférieure jaune, à, 3 lobes, le moyen échancré. Akènes bruns, très finement chagrinés.

Hab. au bord des vignes, à Franquevaud, près St-Gilles.

Fl. juillet-août. très rare.

4. SIDERITIS SCORDIOIDES
Lin. sp. 803 ; Dec. fl. 3, p. 532 ; Var. B et Γ ; Barr. ic. 1160.

Racine dure, rameuse. Tiges de 2-4 dm, ligneuses et nues à la base, d’où partent des rameaux nombreux, raides plus ou moins allongés , simples ou un peu rameux supérieurement, ascendants, couverts de poils crépus, plus ou moins étalés. Feuilles oblongues ou oblongues-linéaires, atténuées inférieurement, incisées-dentées, vertes, poilues ou tomenteuses-blanchâtres ; les inférieures pétiolées, les supérieures sessiles. Fleurs 6-8, sessiles, disposées en verticilles espacés dans le bas, rapprochés au sommet d’épis terminaux plus ou moins allongés ; bractées larges, cordiformes, de la longueur des calices, entourées de dents profondes, terminées par une pointe presque épineuse, plus longues que dans l’espèce précédente. Calice velu, à 5 dents inégales, lancéolées, terminées en pointe épineuse, plus longues que celle du n° 3, d’abord dressées, puis étalées. Corolle peu saillante hors du calice, toute jaune, à tube inclus, à lèvre supérieure étroite, échancrée au sommet ; l’inférieure à 3 lobes, le moyen échancré. Akènes bruns, très finement chagrinés.

Hab. les bois et les garrigues aux environs de Nîmes, à Uzès, Manduel, Beaucaire, dans le bois de Broussan.

Fl. mai-juillet.

23e gr. MARRUBE. – MARRUBIUM. (Lin. gen. 721.)

Calice tubuleux, à 10 nervures, à 10 dents, dont 5 plus petites, garni d’un anneau de poils à la gorge. Corolle à 2 lèvres ; la supérieure dressée, presque plane, bifide ; l’inférieure étalée, à 3 lobes, dont le moyen plus grand, à tube inclus, muni, intérieurement d’un anneau de poils, à la hauteur de l’insertion des étamines. Etamines 4, parallèles, incluses, les deux inférieures un peu plus longues ; anthères à 2 lobes divariqués. Akènes ovoïdes-trigones, obliquement déprimés au sommet.

1. MARRUBIUM VULGARE
Lin. sp. 816 ; Dec. fl. fr. 3,p. 552 ; Coss. et Germ. fl. par. t. 21, fig. B ; Lamk. ill. t. 508, fig. l ; Tabern. ic. 539, fig. 2.

Racine brune, épaisse, rameuse, profonde. Tiges de 3-6 dm, nombreuses, rameuses dès la base, à rameaux dressés, simples ou rameux, couverts d’un coton blanc très épais, feuillés dans toute leur longueur. Feuilles ovales-arrondies, presque cordiformes à la base, pétiolées, inégalement crénelées, rugueuses, ridées-réticulées, couvertes, surtout en dessous, d’un coton blanchâtre ; les supérieures rétrécies, en pétiole court. Fleurs sessiles, en verticilles globuleux, fournis, axillaires, dépassés par les feuilles florales, disposés en épi très lâche et très allongé ; bractéoles subulées, hérissées, crochues au sommet. Calice velu-laineux, à dents sétacées, étalées, glabres, crochues au sommet. Corolle petite, blanche, pubescente extérieurement, à tube un peu étranglé vers son milieu, à lèvre supérieure à 2 lobes étroits, parallèles ; à lèvre inférieure à lobe moyen arrondi, crénelé. Akènes noirâtres, légèrement verruqueux et très finement chagrinés ; saveur amère.

Cette plante est connue sous les noms vulgaires de bonhomme, d’herbe vierge, d’herbe aux crocs, de marrube blanc ; en patois, mariblé. Les feuilles et les sommités fleuries sont très stimulantes, fébrifuges, emménagogues.

Hab. les bords des champs et des chemins, dans tout le département.

Fl. mai-septembre.

24e gr. MÉLITE. – MELITIS. (Lin. gen. 731.)

Calice campanule, très ample, membraneux, veiné, presque à 2 lèvres ; la supérieure un peu plus longue que l’inférieure, à 2-3 dents ou presque entière ; l’inférieure plus large, à 2 lobes arrondis. Corolle à 2 lèvres ; la supérieure arrondie, entière, un peu concave, droite ; l’inférieure à 3 lobes arrondis, étalés. Etamines 4, rapprochées et parallèles sous la lèvre supérieure de la corolle ; les deux inférieures plus longues ; anthères à lobes divergents, rapprochés par paires en forme de croix. Akènes ovoïdes-trigones, arrondis au sommet.

1. MELITIS MELISSOPHYLUM
Lin. sp. 832 ; Dec. fl. fr. 3,p. 565 ; Lamk. ill. t. 513 ; Jacq. austr. t. 26 ; Fuchs. hist. t. 498 ; Lob. ic. 515, fig. 1.

Racine épaisse, oblique, garnie de longues fibres. Tige de 2-4 dm, dressée, simple, plus rarement rameuse, plus ou moins velue. Feuilles assez amples, ovales-lancéolées, pétiolées, cordiformes, tronquées ou arrondies à la base, crénelées, pubescentes ou presque glabres. Fleurs 2-6, pédicellées, dirigées du même côté, disposées en verticilles axillaires, espacés, sur la partie supérieure de la tige. Calice d’un vert pâle, glabre, cilié sur les lobes, réfléchis à la maturité. Corolle rouge, rarement blanche, très ample, glabre, à tube large, droit, dépassant longuement le calice. Akènes bruns, velus ; odeur peu aromatique.

Cette plante est connue sous les noms vulgaires de mélisse sauvage, bâtarde, de montagne ou des bois, de melissot. Ses feuilles sont vulnéraires, diurétiques, très stimulantes ; inusitée.

Hab. les bois montagneux aux environs du Vigan, d’Alzon, au Serre-deBouquet.

Fl. juin-juillet.

25e gr. TOQUE. – SCUTELLARIA. (Lin. gen. 734.)

Calice court, à 2 lèvres entières, fermées après la chute de la corolle ; la supérieure caduque à la maturité, portant sur le dos une écaille saillante, concave ; l’inférieure persistante. Corolle à 2 lèvres ; la supérieure voûtée, comprimée, entière ou échancrée, munie, à sa base, de deux lobes latéraux ; l’inférieure simple, échancrée, à tube nu intérieurement, droit ou un peu courbé-ascendant, très saillant hors du calice. Etamines 4, rapprochées et parallèles sous la lèvre supérieure de la corolle ; les deux inférieures plus longues ; anthères ciliées, à lobes divergents, rapprochés par paires. Akènes subglobuleux.

1 Fleurs en épi terminal, muni de bractées ALPINA
Fleurs axillaires, non disposées en épi 3
2 Calice glabre ; feuilles un peu grandes, crénelées GALERICULATA
Calice hérissé de poils courts ; feuilles petites, à 1-2 dents à la base, le reste entier MINOR

1. SCUTELLARIA ALPINA
Lin. sp. 834 ; Dec. fl. fr. 3, p. 572 ; Alt. ped. 26, fig. 3.

Racine blanchâtre, garnie de fibres filiformes, à souche ligneuse rameuse, produisant des tiges de 1-2 dm, plus on moins nombreuses, couchées à la base, quelquefois un peu radicantes, ascendantes, à rameaux velus ou pubescents. Feuilles brièvement pétiolées, ovales-cordiformes, obtuses, crénelées, pubescentes ; les plus supérieures sessiles, un peu aiguës. Fleurs pédicellées, opposées, disposées épi tétragone terminal, court, à la fin allongé ; bractées ovales-lancéolées, membraneuses, très entières, sessiles, souvent rougeâtres, ciliées, beaucoup plus courtes que les fleurs. Calice hérissé-glanduleux, à lèvre inférieure persistante, réfléchie, de la longueur du pédicelle. Corolle à lèvre supérieure d’un bleu violet ; l’inférieure et le tube blanchâtres ; celui-ci insensiblement dilaté vers la gorge. Akènes grisâtres, verruqueux.

Cette plante passe pour fébrifuge.

Hab. dans les fentes des rochers, à l’Aigoual (Requien), dans les Cévennes (Duby).

Fl. juillet-août.

2. SCUTELLARIA GALERICULATA
Lin. sp. 835, Dec. fl. fr. 3, p. 572 ; Lob. obs. 186, fig. infer. ; Tabern. ic. 375 fig. 2.

Racine fibreuse, à souche grêle, rameuse, radicante, produisant des tiges de 2-5 dm, dressées ou ascendantes, simples ou rameuses, glabres ou pubescentes. Feuilles brièvement pétiolées, oblongues-lancéolées, cordiformes à la base, lâchement crénelées, un peu rudes sur les bords, glabres ou pubescentes, pâles à la face inférieure. Fleurs brièvement pédicellées, axillaires, opposées, tournées du même côté, non disposées en épi, quelquefois plus longues que les feuilles florales. Calice glabre ou velu, réfléchi à la maturité, plus long que le pédicelle. Corolle bleue ou violacée, pubescente extérieurement, à tube grêle, insensiblement dilaté vers la gorge. Akènes fauves, tuberculeux.

Cette plante porte les noms vulgaires de casside, centaurée bleue, grande toque, herbe judaïque, tertianaire ; elle est fébrifuge. Elle passe pour vermifuge, apéritive, stomachique.

Hab. les lieux humides, les bords des eaux a l’île de la Barandonne, près du Pont-St-Esprit ; dans les prés du Contract, à Bellegarde.

Fl. juin-août.

3. SCUTELLARIA MINOR
Lin. sp. 835 ; Dec. fl. fr. 3, p. 572 ; Lindern. hort. als. t. 9 ; Moris. hist. s. 11, t. 20, fig. 8.

Cette espèce diffère de la précédente : par son port beaucoup moins élevé ; par ses tiges plus grêles, presque toujours très rameuses ; par ses feuilles plus petites, presque sessiles, obtuses, entières ou portant 1-2 dents de chaque côté, vers leur base ; par sa corolle beaucoup plus petite, à tube droit, un peu ventru à la base.

Hab. les champs marécageux à Gourdouze, non loin de Concoule.

Fl. juillet-août.

26e gr. BRUNELLE. – BRUNELLA. (Tournef. inst. 1, p. 182, t. 84.)

Calice tubuleux-campanulé, à 10 nervures, veiné-réticulé, à 2 lèvres ; la supérieure plane, large, tronquée, à 3 dents courtes ; l’inférieure à 2 lobes lancéolés. Corolle à tube inclus ou peu saillant, garni en dedans d’un anneau de poils ; à lèvre supérieure dressée, voûtée, entière,comprimée ; l’inférieure étalée à 3 lobes ; les latéraux oblongs, réfléchis ; le moyen plus grand, arrondi, concave, crénelé. Etamines 4, rapprochées et parallèles sous la lèvre supérieure de la corolle ; les deux inférieures plus longues, à filets divisés au sommet en 2 lobes, dont l’un portant l’anthère. Anthères rapprochées par paires à lobes divergents. Akènes oblongs, subtrigones, fauves, lisses, glabres.

1 Feuilles presque sessiles, linéaires, très entières HYSSOPIFOLIA
Feuilles pétiolées, ovales ou oblongues, entières
ou pinnatifides
2
2 Plante très velue, grisâtre, à fleurs d’un blanc jaunâtre ALBA
Plantes médiocrement velues, à fleurs ordinairement purpurines 3
3 Corolle grande, 4 fois de la longueur du calice ; dent moyenne de la lèvre supérieure du calice plus courte que les latérales GRANDIFLORA
Corolle moyenne, 1-3 fois delà longueur du calice ; dent moyenne de la lèvre supérieure du calice égale aux latérales VULGARIS

1. BRUNELLA HYSSOPIFOLIA
[Prunella hyssopifolia L.] C. Bauh. pin. 261 ; Dec. fl. fr. 3, p. 569 ; Mut. fl. fr. t. 52, fig. 386 ; Moris. hist. s. 14, t. 5, fig. 7.

Racine fibreuse à souche rameuse un peu radicante. Tiges de 1-3 dm, nombreuses, gazonnantes, ascendantes-dressées, simples ou rameuses, garnies, sur les angles, de poils ascendants. Feuilles sessiles ou presque sessiles, d’un vert foncé, un peu plus pâles en dessous, linéaires-lancéolées glabres ou lâchement velues, très entières, rudes, ciliées. Fleurs brièvement pédicellées, verticillées par 6 et disposées en épi serré, oblong ou ovale, terminal ; bractées larges, arrondies, acuminées, blanchâtres-submembraneuses au centre, nerviées-ciliées, appliquées. Calice violet, glabre, hérissé inférieurement et sur les côtés, à lèvre supérieure à 3 dents écartées, mucronées, les latérales plus longues ; à lèvre inférieure à 2 dents très profondes, lancéolées, acuminées-mucronées, ciliées. Corolle violette, lèvre supérieure hérissée sur le dos, à tube dilaté à la gorge. Etamines inférieures à filets, portant vers leur sommet une pointe fine, subulée, arquée.

Hab. les bords des vignes, des chemins, des torrents, aux environs de Nîmes, de Sauve, de Montpezat, de Blauzac, d’Alais, d’Anduze, de St-Ambroix, du Vigan, de Tresques.

Fl. mai-juillet.

2. BRUNELLA VULGARIS
[Prunella vulgaris L.] Mœnch. meth. 414 ; Dec. fl. fr. 3, p. 567 ; Prunella vulgaris Lin. sp. 837 (excl. var. B.) ; Fl. dan. t. 910 ; Dod. pempt. 136, fig. 1 ; Tabern. ic. 553, fig. 1.

Racine fibreuse. Tiges de 1-4 dm, couchées et radicantes à la base, ascendantes, rameuses, rarement simples, garnies sur les angles de poils ascendants. Feuilles écartées, un peu velues, plus pâles en dessous, ovales ou oblongues, entières, dentées ou quelquefois pinnatifides, toutes pétiolées, excepté la paire supérieure à la base de l’épi, qui est presque toujours sessile. Fleurs brièvement pédicellées, verticillées par 6 et disposées en épi serré, ovale ou oblong, terminal. Bractées larges, arrondies, acuminées, submembraneuses-blanchâtres au centre, nerviées, velues-ciliées. Calice souvent violet, glabre, hérissé inférieurement et sur les côtés ; à lèvre supérieure à 3 dents écartées, mucronées, la moyenne égalant ou dépassant les latérales ; à lèvre inférieure à 2 dents très profondes, lancéolées, acuminées, mucronées, brièvement ciliées. Corolle violette, petite, à lèvre supérieure hérissée sur le dos. Etamines inférieures, à filet portant vers leur sommet une pointe subulée, droite.

VAR. A, Genuina, Godr. fl. lorr. 2, p. 211. Feuilles entières, sinuées ou dentées.

VAR. B, Pinnatifida Godr. l. c. Feuilles pinnatifides, surtout les supérieures. Prunella laciniata, var. Γ, Lin. sp. 837.

Cette plante porte les noms vulgaires de brunelle, petite consoude, charbonnière ; elle est astringente, vulnéraire, fébrifuge.

Hab. les prés, les bois, les bords des fossés et des chemins dans tout le département.

Fl. juin-septembre.

3. BRUNELLA ALBA
[Prunella laciniata (L.) L.] Pall. ap. Bieb. taur. cauc. 2, p. 67 ; B. laciniata Dec. fl. fr. 3, p. 568 ; Vaill. bot. par. t. 5, fig. 1 ; Lamk. ill. t. 516, fig. 2 ; Mut. fl. fr. t. 52, fig. 385 ; Clus. hist. 2, p. 43, fig. 2.

Racine fibreuse. Tiges de 1-3 dm, couchées et un peu radicantes à la base, ascendantes, simples, plus rarement rameuses, abondamment couvertes, ainsi que les feuilles, de poils grisâtres. Feuilles ovales-oblongues entières ou dentées ; les supérieures pinnatifides, quelquefois entières, toutes pétiolées, excepté la paire supérieure à la base de l’épi, qui est presque toujours sessile. Fleurs brièvement pédicellées, verticillées par 6 et disposées en épi serré, terminal, ovale ou oblong. Bractées larges, arrondies, acuminées, submembraneuses-blanchâtres au centre, nerviées, velues-ciliées. Calice rarement violet, glabre, hérissé inférieurement et sur les côtés ; à lèvre supérieure repliée aux bords, à dents écartées, mucronées, la moyenne dépassant les latérales ; à lèvre inférieure à 2 dents très profondes, lancéolées-subulées, ciliées. Corolle d’un blanc jaunâtre, rarement purpurine, plus grande que dans l’espèce précédente, plus petite que dans la suivante. Etamines inférieures, à filets portant vers leur sommet une pointe subulée-arquée.

Hab. les terrains maigres, dans tout le département.

Fl. juin-août.

4. BRUNELLA GRANDIFLORA
[Prunella grandiflora (L.) Schöller] Mœnch, meth. 414 ; Dec. fl. fr. 3, p. 568 ; Prunella vulgaris B Lin. sp. 837 ; P. grandiflora Jacq. austr. 4, p. 40, t. 377 ; Fl. dan. t. 1, 933 ; Clus. hist. 2, p. 43, fig. 1.

Racine fibreuse. Tiges de 1-4 dm, solitaires ou peu nombreuses, couchées et radicantes à la base, ascendantes, presque toujours simples, plus ou moins velues, un peu rudes. Feuilles pétiolées, écartées, ovales ou oblongues, quelquefois subcordiformes à la base, entières, sinuées-dentées ou rarement pinnatifides, légèrement velues, un peu pâles en dessous. Fleurs brièvement pédicellées, verticillées par 6 et disposées en épi serré, oblong, terminal, très rarement muni de 2 feuilles à sa base. Bractées larges, arrondies-acuminées, submembraneuses-blanchâtres au centre, nerviées, velues-ciliées. Calice violet, glabre, hérissé inférieurement et sur les côtés ; à lèvre supérieure à dents écartées, mucronées, les latérales plus longues que la moyenne ; à lèvre inférieure très profonde ; lancéolées-subulées ciliées. Corolle d’un rouge violet, plus grande que dans les espèces précédentes, à lèvre supérieure légèrement hérissée sur le dos. Etamines inférieures, à filets portant vers leur sommet un appendice obtus, très court.

Hab. les bois et les pacages à l’Espérou, au bois de Salbous, à Lanuejols, au Vigan, à Concoule, à la Chartreuse de Valbonne.

Fl. juin-août.

27e gr. BUGLE. – AJUGA. (Lin. sp. 785.)

Calice ovoïde-campanulé, à 5 dents presque égales. Corolle à tube inclus ou saillant, muni intérieurement d’un anneau de poils ; à lèvre supérieure très courte, à 2 lobes ou à 2 dents ; l’inférieure allongée, étalée, à 3 lobes ; le moyen beaucoup plus grand, échancré. Etamines 4, rapprochées et parallèles sous la lèvre inférieure, qu’elles dépassent longuement ; les deux inférieures plus longues. Anthères à 2 lobes divergents, à la fin confluents. Akènes grisâtres, oblongs, un peu arqués en dedans, glabres, réticulés-rugueux.

1 Feuilles linéaires ou à 3 segments linéaires 2
Feuilles ovales ou oblongues 3
2 Feuilles toutes linéaires, velues-blanchâtres IVA
Feuilles supérieures à 3 segments linéaires, velues-verdâtres CHAMÆPITYS
3 Souche pourvue de rejets rampants ; tige velue sur deux faces REPTANS
Souche dépourvue de rejets rampants ; tige velue sur les quatre faces GENEVENSIS

1. AJUGA REPTANS
Lin. sp. 785 ; Dec. fl. fr. 3, p. 512 ; Lamk. ill. t. 501, fig. 2 ; Drèves et Hayne, t. 19 ; Fuchs. hist. 391, ic.

Racine courte, tronquée, garnie de fibres, émettant de son collet de nombreux rejets stériles, allongés, feuillés. Tige de 1-3 dm, dressée, simple, velue ou pubescente sur 2 faces opposées alternant d’un entre-nœud à l’autre. Feuilles glabres ou presque glabres, ovales ou oblongues, sinuées ou un peu crénelées ; les radicales plus grandes, persistantes, étalées en rosette, longuement atténuées en pétioles, les caulinaires presque sessiles, les florales souvent colorées et entières. Fleurs brièvement pédicellées, verticillées par 6-12 et disposées en épi terminal allongé, feuillé, interrompu à la base ; les feuilles florales inférieures dépassant les fleurs, les supérieures plus courtes qu’elles. Calice à dents lancéolées-aiguës, longuement hérissées. Corolle bleue, rarement rose ou blanche, à tube velu, un peu arquée en dehors, égalant ou dépassant le calice ; lobe moyen de la lèvre inférieure plus long que les latéraux.

Cette plante porte les noms vulgaires de consoude moyenne, d’herbe de St-Laurent ; elle est très vulnéraire et astringente.

Hab. les prés et les bords des fossés dans tout le département.

Fl. avril-juin.

2. AJUGA GENEVENSIS
Lin. sp. 785 ; Dec. fl. fr. 3, p. 513 ; Riv. monop irr. t. 76.

Racine courte tronquée, garnie de fibres. Tiges 2-4, de 1-4 dm, rarement solitaires, sans rejets stériles à leur base, simples, très velues sur les quatre faces, dressées ascendantes. Feuilles velues ou pubescentes ; les radicales obovales ou oblongues, dressées, crénelées, atténuées en pétiole allongé, détruites au moment de la floraison dans la plante de la plaine, persistante dans celle des hautes montagnes où elle s’élève jusqu’à 4 dm et porte des feuilles très amples et d’un vert foncé ; les caulinaires moyennes plus grandes que les inférieures et les supérieures, toutes crénelées ou sinuées au sommet, quelquefois à 3 lobes, atténuées en coin à la base, mais plus longuement dans les inférieures, d’un vert clair, plus ou moins velues ; les florales sessiles, ordinairement colorées en bleu, crénelées, trilobées ou entières. Fleurs brièvement pédicellées, verticillées par 6-8, disposées en épi terminal, allongé, feuillé, interrompu à la base ou dans toute sa longueur. Calice hérissé-laineux, à dents inégales lancéolées-aiguës. Corolle bleue, plus rarement rose ou blanche, velue extérieurement, à tube un peu arqué en dehors, plus long que le calice, à lèvre inférieure à lobe moyen plus long que les latéraux.

Mêmes propriétés que la précédente.

Hab. les prés, les bois, les haies, dans tout le département.

Fl. avril-juin.

3. AJUGA CHAMÆPITYS
Schreb. unilab. p. 24 ; Dec. fl. fr. 3, p. 514 ; Teucrium chamœpitys Lin. sp. 787 ; Fl. dan. 733, ic. ; Math. comm. ed. valg. 940, ic. ; Tabern. ic. 385, fig. 1.

Racine pivotante. Tiges de 1-2 dm, nombreuses, herbacées, étalées, diffuses, simples ou rameuses dès la base, velues, un peu visqueuses, ainsi que les feuilles. Feuilles inférieures linéaires-oblongues, entières ou à trois lobes courts, rétrécies en pétiole, les supérieures sessiles, à 3 lobes linéaires-obtus, entiers, divergents. Fleurs presque sessiles, solitaires, opposées, axillaires, beaucoup plus courtes que les feuilles, disposées en grappe très feuillée, un peu lâche, occupant toute la longueur des rameaux. Calice court, hérissé, à 5 dents inégales, lancéolées-aiguës. Corolle jaune, ponctuée de rouge sur la lèvre inférieure, velue extérieurement, à tube un peu plus long que le calice, à lèvre inférieure, trilobée au sommet. Odeur aromatique résineuse.

Cette plante porte les noms vulgaires d’ivette, petite ivette: elle est apéritive, nervine, céphalique, tonique, fébrifuge.

Hab. les champs cultivés, les vignes, dans tout le département.

Fl. mai-octobre.

4. AJUGA IVA
Schreb. unilab. p. 25 ; Dec. fl. fr. 3, p. 514 ; Teucrium iva Lin. sp. 787 ; Cav. icon. t. 120 ; Clus. hist. 2, p. 186, fig. 1 ; Dod. pempt. 47, fg. 1.

Racine épaisse, blanchâtre, rameuse, tortueuse. Tiges de 1-2 dm, nombreuses, la plupart couchées-ascendantes, ligneuses et très rameuses à la base, très velues-blanchâtres, ainsi que les feuilles et les calices. Feuilles nombreuses et rapprochées sur les rameaux, toutes sessiles, linéaires-lancéolées-obtuses, à dents rares et écartées, uninerviées ; les supérieures entières ou tridentées au sommet. Fleurs presque sessiles, ordinairement solitaires, axillaires, opposées, beaucoup plus courtes que les feuilles ou les égalant, disposées en grappe très feuillée, allongée, occupant en fruits et en fleurs presque toute de la longueur des rameaux. Calice à 5 dents peu inégales, brièvement lancéolées, un peu aiguës. Corolle assez grande, purpurine, ponctuée sur la lèvre inférieure ou d’un jaune blanchâtre, velue extérieurement, à tube en entonnoir saillant hors du calice, à lèvre inférieure à lobe moyen échancré, dépassant de beaucoup les latéraux et beaucoup plus grand qu’eux. Odeur musquée.

Vulgairement ivette musquée ; mêmes propriétés que la précédente.

Hab. les lieux arides, contre les vieux murs, aux environs de Nîmes, d’Uzès, de Montfrin ; la var. à fleurs jaunes à Beaucaire.

Fl. mai-juillet.

28e gr. GERMANDRÉE. – TEUCRIUM. (Lin. gen. 706)

Calice tubuleux ou campanulé quelquefois renflé vers la base, à 5 dents presque égales ou la supérieure plus large en forme de lèvre. Corolle à tube très court, nu intérieurement , à lèvre supérieure à 2 lobes réfléchis sur les côtés, vers la lèvre inférieure ; celle-ci étalé, à 3 lobes dont le moyen beaucoup plus grand concave, entier ou échancré. Etamines 4, saillantes avec le style, entre les deux lobes de la lèvre supérieure les deux inférieures plus longues ; anthères à 2 lobes divergents, à la fin confluents. Akènes ovoïdes-subglobuleux, glabres, réticulés-rugeux, rarement lisses.

1 Fleurs axillaires ou en grappes 2
Fleurs en capitules terminaux 6
2 Feuilles bipinnatifides BOTRYS
Feuilles simples, crénelées 3
3 Fleurs disposées en grappes non feuillées, effilées, unilatérales, terminales ; dent supérieure du calice très large SCORODONIA
Fleurs axillaires en grappes feuillées ; dents du calice peu inégales 4
4 Fleurs purpurines ou lilacées ; tiges grêles, ascendantes 5
Fleurs jaunâtres ; tige ligneuse, droite FLAVUM
5 Feuilles molles, sessiles ; plante herbacée-blanchâtre SCORDIUM
Feuilles un peu fermes, pétiolées ; plante verte, ligneuse à la base CHAMÆDRYS
6 Feuilles très entières, vertes en dessus, blanches tomenteuses en dessous ; tiges couchées MONTANUM
Feuilles crénelées, tomenteuses sur les deux faces ; tiges ascendantes 7
7 Sommité de la plante blanchâtre POLIUM
Sommité de la plante d’un jaune doré AUREUM

1. TEUCRIUM BOTRYS
Lin. sp. 786 ; Dec. fl. fr. 3, p. 515 ; Fusch. hist. 870, ic. ; Dod. pempt. 46, fig. 2.

Racine pivotante ou rameuse, tortueuse. Tiges de 1-3 dm, rameuses, rarement simples, ascendantes, velues ou pubescentes, la centrale droite. Feuilles molles, pétiolées, pubescentes-glanduleuses, d’un vert un peu pâle en dessous, bipinnatifides, à lobes courts, obtus. Fleurs pédicellées, en demi-verticilles axillaires, de 4-6, souvent déjetées d’un seul côté, disposées en grappes feuillées, terminales, allongées. Calice pubescent, assez ample, veiné-réticulé, gibbeux antérieurement, à la base, à 5 dents triangulaires-acuminées. Corolle rougeâtre, à lobes latéraux acuminés. Akènes bruns, alvéolés. Odeur forte, peu agréable.

Vulgairement germandrée femelle ; les feuilles et les sommités fleuries sont toniques, incisives, fébrifuges.

Hab. les décombres, les champs cultivés, les vignes, dans tout le département.

Fl. juillet-octobre.

2. TEUCRIUM SCORDIUM
Lin. sp. 790 ; Dec. fl. fr. 3, p. 517 ; Bull. méd. t. 205 ; Fuchs. hist. 776, ic. ; Dod. pempt. 126, fig. infer. ; Cam. epit. 588, ic.

Souche grêle, longuement traçante, produisant un grand nombre de stolons allongés, garnis de petites feuilles peu développées. Tiges de 1-4 dm, herbacées, faibles, couchées et radicantes à la base, dressées ou ascendantes, très rameuses, souvent pyramidales, feuillées jusqu’au sommet, mollement pubescentes, grisâtres ainsi que les feuilles et les calices. Feuilles sessiles, molles, oblongues, dentées en scie, à dents aiguës ou obtuses. Fleurs pédicellées, géminées, axillaires, déjetées d’un seul côté. Calice petit, gibbeux antérieurement, à la base, à dents lancéolées-aiguës. Corolle violacée, à lobes latéraux petits, lancéolés. Akènes petits, bruns, réticulés-rugueux. Odeur forte alliacée.

Vulgairement chamarras, germandrée aquatique ; mêmes propriétés que la précédente. C’est cette plante qui joue un grand rôle dans la confection du dioscordium.

Hab. les marais et les fossés, à Jonquières, à Bellegarde, à St-Gilles, à la Capelle.

Fl. juin-septembre.

3. TEUCRIUM SCORODONIA
Lin. sp. 789 ; Dec. fl. fr. 3, p. 516 ; Fl. dan. t. 485 ; Dod. pempt. 291, ic.

Racine fibreuse ; souche stolonifère, radicante. Tiges de 3-5 dm, nombreuses, prenant naissance sur la même souche, dressées, raides, velues ou pubescentes, rameuses au sommet, à rameaux ouverts, les supérieurs dressés. Feuilles ovales ou oblongues, cordiformes à la base, pubescentes, réticulées-rugueuses, blanchâtres en dessous, crénelées-dentées. Fleurs brièvement pédicellées, solitaires, à l’aisselle de petites bractées, ovales-acuminées, atténuées à la base, dépassant à peine les pédicelles, disposées unilatéralement en grappes grêles, allongées, terminales, plus ou moins nombreuses, rapprochées en panicule. Calice pubescent, incliné et veiné-réticulé à la maturité, gibbeux antérieurement, à la base, à lèvre supérieure formée d’une dent large, ovale, concave, brièvement mucronée ; l’inférieure à 4 dents aristées. Corolle jaunâtre, pubescente en dehors, à tube saillant hors du calice. Akènes petits, noirâtres, lisses. Odeur légèrement alliacée.

Vulgairement baume sauvage, germandrée sauvage, sauge des bois. Ses feuilles et ses sommités fleuries sont toniques, vulnéraires, fébrifuges, et bonnes dans l’hydropisie.

Hab. les bois, les châtaigneraies, les terrains incultes, dans toute la partie élevée du département.

Fl. juin-septembre.

4. TEUCRIUM CHAMÆDRYS
Lin. sp. 790 ; Dec. fl. ; fr. 3, p. 518 ; Riv. monop. irr. t. 10, fig. 2 ; Cam. epit. 567, ic. Tabern. ic. 377, fig. 2.

Souche ligneuse, très rameuse, longuement traçante, produisant des stolons grêles, jaunâtres. Tiges de 1-2 dm, nues et couchées à la base, ascendantes, rameuses, à rameaux velus ou pubescents, formant de larges gazons. Feuilles un peu coriaces, ovales ou oblongues décurrentes sur un pétiole court, presque incisées-crénelées, luisantes en dessus, pâles et pubescentes en dessous, ciliées souvent sur la décurrence. Fleurs pédicellées, ordinairement géminées, axillaires, rapprochées au sommet des rameaux en grappes feuillées, peu allongées, souvent unilatérales. Calice assez ample, un peu coloré, pubescent, un peu gibbeux antérieurement, à la base, à dents presque égales, lancéolées, acuminées, inégalement ciliées. Corolle rose ou purpurine, rarement blanche, velue en dehors à lobes de la lèvre supérieure ciliés, à lobe moyen de la lèvre inférieure très large, concave, ovale-cunéiforme. Akènes bruns, rugueux, papilleux au sommet ; saveur amère.

Vulgairement petit chêne, herbe des fièvres ; en patois, pichot chaîne, pichot rouvé. Ses sommités sont toniques, stomachiques, fébrifuges.

Hab. les bois, les bords des champs, dans tout le département.

Fl. juin-septembre.

5. TEUCRIUM FLAVUM
Lin. sp. 791 ; Dec. fr. 3 p. 519 ; Riv. monop. irr. t. 10 ; Fuchs. hist. 829, ic. ; Moris. hist. s. 11, t. 22, fig. 1.

Racine rameuse, garnie de fibres nombreuses. Tiges de 2-5 dm, ligneuses et dégarnies à la base, rameuses à la base et souvent au sommet des rameaux ; ceux-ci dressés, couverts d’une pubescence grisâtre. Feuilles pétiolées, ovales-obtuses ou un peu pointues, fortement crénelées, entières et cunéiformes à la base ; les inférieures presque tronquées à la base ; toutes un peu épaisses, pubescentes en dessus, plus pâles et veloutées en dessous ; les florales sessiles, lancéolées, concaves, entières. Fleurs assez longuement pédicellées, géminées, ternées ou quaternées, axillaires, dépassant les feuilles florales, disposées en grappes terminales, feuillées, un peu lâches, plus ou moins allongées. Calice assez ample, velu, un peu glanduleux, légèrement gibbeux antérieurement, à la base, à dents très peu inégales, lancéolées-acuminées. Corolle jaunâtre, hérissée extérieurement, à lobe moyen de la lèvre moyen de la lèvre inférieure arrondi, concave, marqué, ainsi que les lobes latéraux, de quelques points rouges. Akènes bruns, presque lisses, un peu papilleux au sommet. Odeur forte.

Vulgairement pouliot jaune ; mêmes propriétés que la précédente.

Hab. au bas des rochers, le long du Gardon, à St-Laurent-le-Minier, aux environs d’Anduze.

Fl.juillet-août.

6. TEUCRIUM MONTANUM
Lin. sp. 791 ; Dec. fl. fr. 3 , p. 520 ; Sm. et Sibth. fl. gr. t. 534 ; Clus. hist. 363, fig. 1-2.

Racine pivotante à souche ligneuse, brièvement rameuse, donnant naissance à un grand nombre de tiges longues de 1-2 dm, dures, couchées circulairement sur la terre, très rameuses, à rameaux grêles, pubescents, garnis de feuilles jusqu’au sommet. Feuilles raides, lancéolées-linéaires, brièvement pétiolées, atténuées à la base, très entières, roulées en dessous par les bords, uninerviées, vertes en dessus, blanches-tomenteuses en dessous. Fleurs brièvement pédicellées, rapprochées en tètes déprimées, terminales souvent très fournies, munies, à leur base, de feuilles réunies. Bractées linéaires-lancéolées, presque de la longueur du calice. Celui-ci pubérulent, légèrement gibbeux à la base, à dents lancéolées, acuminées-subulées. Corolle blanchâtre ou jaunâtre, à lobes de la lèvre supérieure oblongs, obtus ; le moyen de la lèvre inférieure obovale, concave. Akènes bruns, alvéolés.

Vulgairement thym blanc ; mêmes propriétés.

Hab. les terrains maigres et pierreux, aux environs de Nîmes, de Bouquet, d’Uzès, de Tresques, d’Alais, de St-Ambroix, d’Anduze.

Fl. juin-août.

7. TEUCRIUM AUREUM
Schreb. unilab. p. 43 ; T. flavicans Dec. fl. fr. 3, p. 521 (excl. var.) ; Cav. ic. rar. t. 117 ; Clus. hist. 361, fig. 2 ; Dod. pempt. 283, fig. 1.

Racine rameuse, perpendiculaire. Tiges de 1-2 dm, très rameuses, couchées, nues et ligneuses à la base, rarement dressées ; à rameaux ascendants, couverts d un coton blanc très épais. Feuilles sessiles, molles, épaisses, oblongues-obtuses, profondément crénelées, entières à la base, roulées en dessous par les bords, très cotonneuses, verdâtres à la face supérieure, blanchâtres à l’inférieure ; les supérieures d’un jaune plus ou moins foncé. Fleurs presque sessiles, rapprochées en capitules serrés, ovales ou oblongs, réunis au sommet des rameaux ou souvent solitaires colorés en jaune plus ou moins doré. Bractées oblongues-obtuses, atténuées en pétiole très court, plus courtes que les fleurs. Calice campanulé très velu, à dents inégales, carénées ; la supérieure large, aiguë, les autres plus étroites, acuminées. Corolle jaune ou blanche, à lobes de la lèvre supérieure hérissés, arrondis ; le moyen de la lèvre inférieure ovale, échancré sur les côtés, tronqué et auriculé à la base. Akènes bruns, réticulés-excavés, hérissés de quelques poils au sommet. Odeur forte, aromatique.

Hab. les terrains arides, à Nîmes, Manduel, Montdardier, Alais, Saint-Ambroix, Anduze.

Fl. juin-août.

8. TEUCRIUM POLIUM
Lin. sp. 792 (excl. var. A.) ; Dec. fl. fr. 3, p. 521 ; Sm. et Sibth. fl. gr. t. 535 ; Plenk. ic. pl. méd. t. 481.

Racine et tige comme dans la précédente. Feuilles plus étroites et plus brièvement tomenteuses, les supérieures non colorées en jaune. Fleurs rapprochées en capitules très serrés, ovales ou globuleux pédonculés, médiocres, disposés en forme de panicule, couverts d’un coton blanc, court, serré ; quelquefois les capitules sont solitaires au sommet des rameaux, alors ils sont d’une plus grande dimension ; bractées oblongues-obtuses, atténuées en pétiole, plus courtes que les fleurs. Calice campanulé, cotonneux, à dents inégales, courtes ; la supérieure large, obtuse, les autres plus étroites, aiguës. Corolle blanche, à lobes de la lèvre supérieure pubescents, ovales ; le moyen de la lèvre inférieure ovale, tronqué à la base, concave, hérissé en dessous. Akènes bruns, réticulés-excavés. Odeur forte, aromatique.

Hab. les lieux arides sablonneux, dans tout le département

Fl. mai-août.

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