Le FAM. CRASSULACÉES. — CRASSULACEÆ. (Dec. bul. phil. (1801), N° 49.)
Fleurs hermaphrodites, régulières. Calice persistant, ordinairement à 5 sépales, rarement à 3-20, plus ou moins soudés à la base. Pétales en nombre égal à celui des sépales, alternant avec eux, libres ou soudés en corolle monopétale, caducs ou marcescents. Etamines en nombre égal à celui des pétales ou double, insérées avec eux à la base des sépales, quelquefois soudées à la base des pétales ; anthères bilobées. Ovaire libre. Carpelles en nombre égal à celui des pétales, munis à la base d’une écaille glanduleuse. Autant de styles persistants que de carpelles ; stigmates presque terminaux. Fruits composés de carpelles distincts jusqu’à la base, secs, polyspermes, s’ouvrant par la suture interne. Graines fixées sur la suture. Plantes herbacées, à feuilles charnues, sans stipules, à fleurs ordinairement en cyme, rarement en épi.
1 | Étamines 3-4, très petite plante | TILLÆA |
Étamines 5-18 ou davantage | 2 | |
2 | Corolle monopétale ; feuilles presque toutes peltées | UMBILICUS |
Corolle polypétale ; feuilles non peltées | 3 | |
3 | Pétales 4-5, rarement 6-8 ; autant d’ovaires | SEDUM |
Pétales 6-20, autant d’ovaires | SEMPERVIVUM |
1er gr. TILLÉE. — TILLÆA. (Mich. nov. gen. 22, t. 20.)
Sépales 3. Pétales 3, libres. Étamines 3. écailles nulles ou très petites. Carpelles 3, à 2 graines, contractés au milieu.
Lin. sp. 186 ; Dec. fl. fr. 4, p. 385 ; Lamk. ill. t. 90, fig. 2 ; Mich. nov. gen. , t. 20.
Racines fibreuses capillaires. Tiges de 2-5 cm, très grêles, simples ou rameuses dès la base, couchées ou ascendantes, rarement radicantes formant souvent de petits gazons touffus, glabres et rougeâtres, ainsi que les feuilles ; celles-ci connées, ovales-aiguës, concaves peu succulentes. Fleurs blanchâtres, solitaires, sessiles, axillaires, disposées dans toute la longueur des tiges et des rameaux. Sépales ovales, mucronés.
Hab. les terrains sablonneux, aux environs de Nîmes, du Vigan, etc. (1)
Fl. avril-juin.
2e gr. ORPIN. — SEDUM. (Dec. bul. fil. , N° 49.)
Calice à 5 sépales, rarement à 4-8. Pétales libres, en nombre égal à celui des sépales. Etamines ordinairement en nombre double. Ecailles ovales, très courtes, entières ou peu échancrées. Carpelles polyspermes. autant que de sépales.
1 | Feuilles planes | 2 |
Feuilles cylindriques | 5 | |
2 | Feuilles opposées ou verticillées | 3 |
Feuilles éparses | 4 | |
3 | Fleurs jaunâtres ; feuilles amples, dentées | MAXIMUM |
Fleurs rosées ; feuilles étroites, entières | CEPÆA | |
4 | Feuilles ovales-oblongues, dentées | TELEPHIUM |
Feuilles cunéiformes ou spatulées, entières | ANACAMPSEROS | |
5 | Fleurs blanches ou rosées | 6 |
Fleurs jaunes | 13 | |
6 | Fleurs rosées | 7 |
Fleurs blanches | 9 | |
7 | Plantes glabres, à feuilles imbriquées | CÆSPITOSUM |
Plantes pubescentes ou glanduleuses, à feuilles non imbriquées | 8 | |
8 | Fleurs sessiles le long des rameaux | RUBENS |
Fleurs pédicellées en corymbe | VILLOSUM | |
9 | Plante velue-glanduleuse | HIRSUTUM |
Plante glabre | 10 | |
10 | Feuilles oblongues-linéaires, presque cylindriques | 11 |
Feuilles obovées, gibbeuses ou presque sphériques | 12 | |
11 | Feuilles des tiges stériles dressées ; fleurs très petites | MICRANTUM |
Feuilles des tiges stériles étalées ; fleurs assez grandes |
ALBUM | |
12 | Feuilles sphéroïdes, très rapprochées sur les tiges stériles | BREVIFOLIUM |
Feuilles obovées-gibbeuses, non trop rapprochées sur les tiges stériles | DASYPHYLLUM | |
13 | Feuilles mutiques ; capsules étalées | 14 |
Feuilles cuspidées ; capsules dressées | 16 | |
14 | Sépales prolongés à la base ; plante d’une saveur acre | ACRE |
Sépales non prolongés à la base ; plante d’une saveur insipide | 15 | |
15 | Tiges terminées par 1-2 épis ; plante annuelle | ANNUUM |
Tiges terminées plus de 2 épis plante vivace | BOLONIENSE | |
16 | Fleurs eu corymbe peu fourni ; feuilles membraneuses, embrassantes | AMPLEXICAULE |
Fleurs en corymbe très fourni ; feuilles ni membraneuses ni embrassantes | 17 | |
17 | Fleurs d’un beau jaune | 18 |
Fleurs d’un jaune pâle | 19 | |
18 | Feuilles cylindriques-aiguës, mucronées, non ponctuées | REFLEXUM |
Feuilles comprimées, longuement cuspidées, ponctuées | ELEGANS | |
19 | Epis de fleurs presque dressés ; tiges peu élevées | ANOPETALUM |
Epis de fleurs fortement recourbés ; tiges élevées. | ALTISSIMUM |
1. SEDUM MAXIMUM = Hylotelephium maximum (L.) Holub
Suter. fl. helv. 1, 27 ; Hoffm. germ. 1, p. 156. S. telephium, var. E. , Lin. sp. 616 ; Mut. fl. fr. t. 19, fig. 114 ; Clus. hist. 2, p. 66, fig. 1.
Racine à tubercules fascicules, napiformes. Tiges de 3-4 dm, robustes, droites ou ascendantes, ordinairement simples, glabres. Feuilles larges, planes, succulentes, oblongues ou ovales, obtuses, irrégulièrement dentées, opposées ou verticillées, cordiformes, embrassantes, auriculées dans le bas de la tige et sur les jeunes pousses. Fleurs jaunâtres, en corymbes terminaux ,serrés, trichotomes. Sépales lancéolés-aigus. Pétales très ouverts, droits, dépassant beaucoup les sépales, terminés par un petit cornet acuminé, comprimé. Etamines insérées à la base des pétales. Carpelles étroits, acuminés.
Hab. les lieux rocailleux à Alzon, aux environs du Vigan à Corconne, aux bords du Gardon.
Fl. juillet-août.
2. SEDUM TELEPHIUM Hylotelephium telephium (L.) H. Ohba
Lin. sp 616 ; Fuchs. hist. 800 ; Dec. pl. grass. t. 92.
Racines et tiges comme la précédente. Feuilles éparses, plus rarement opposées ou verticillées, sessiles ou atténuées à la base ; dans les inférieures, ovales ou oblongues, dentées en scie, non auriculées, garnissant la tige jusqu’à la base du corymbe. Fleurs purpurines, rarement blanches, en corymbe serré, rameux et terminal, à rameaux alternes. Sépales lancéolés-aigus. Pétales lancéolés-aigus, étalés-recourbés. Etamines insérées un peu au-dessus de la base des pétales. Carpelles étroits, acuminés, creusés d’un sillon sur le dos.
Cette plante. connue sous le nom vulgaire de reprise, est anodine, rafraîchissante, émolliente, vulnéraire, résolutive, anticancéreuse.
Hab. les terrains rocailleux aux environs de Nîmes, du Vigan,d’ Alzon, de l’Espérou.
Fl. juin-septembre.
3. SEDUM ANACAMPSEROS Hylotelephium anacampseros (L.) H. Ohba
Lin. sp. 616 ; Dec. fl. fr. 4, p. 387 ; Pl. gr. t. 33 ; Clus. hist. 2, p. 67, fig. 2.
Racine à fibres épaisses non renflées, émettant des rhizomes allongés d’où sortent les tiges. Tiges de 2 dm, nombreuses, simples, cylindriques, glabres, un peu couchées à la base. Feuilles moyennes, éparses, ovales-arrondies, cunéiformes à la base, entières, prolongées au-dessous de leur insertion, succulentes, glabres, glauques-bleuâtres, très rapprochées sur les tiges stériles, au sommet desquelles elles forment des rosettes serrées. Fleurs purpurines, brièvement pédicellées, disposées en corymbe serré, terminal. Sépales lancéolés. Pétales planes, ovales, dépassant le calice. Carpelles oblongs, acuminés, couverts, dans leur jeunesse, d’une efflorescence granuleuse.
Hab. les montagnes entre Ganges et Sumène. (Guan. herb.).
Fl. juillet-août.
Lin. sp. 617 ; Dec. fl. fr. 4, p. 389 ; S. galioides all. ped. t. 65, fig. 3 ; Clus. hist. 2, p. 68, ic.
Racine grêle, fibreuse. Tiges de 1-4 dm, plus ou moins nombreuses ou solitaires, simples ou rameuses, feuillées, ascendantes, pubescentes, souvent un peu purpurines. Feuilles planes, glabres, succulentes, étalées, éparses, opposées ou verticillées, spatulées, très entières ; les supérieures oblongues-linéaires. Fleurs d’un blanc rosé, pédicellées, disposées par petites grappes le long de la tige, en panicule étroite et allongée. Sépales lancéolés-aigus, pubescents-glanduleux, ainsi que les pédoncules et les pédicelles. Pétales lancéolés, aristés, à carène purpurine, environ deux fois plus longs que le calice. Carpelles dressés, oblongs, acuminés, légèrement striés et rugueux. Graines ovoïdes, ruguleuses.
Hab. les lieux frais et ombragés, les haies et buissons, les bords des ruisseaux, aux environs du Vigan, de Valleraugue, d’Aujac.
Fl. juin-juillet.
Lin. sp. 619 ; Crassula rubens Lin. syst. veg. 253 ; Dec. fl. fr. 4, p. 386 ; Pl. gr. t. 55.
Racine rameuse fibreuse. Tige de 4-12 cm, très rameuse dès la base, dressée, à rameaux ascendants, rougeâtre, pubescente-glanduleuse au sommet. Feuilles sessiles, éparses, étalées, oblongues, obtuses, demi-cylindriques, succulentes, glabres, glauques, souvent rougeâtres. Fleurs d’un blanc rosé, à nervure dorsale purpurine, sessiles, unilatérales le long des épis réunis en cyme pubescente. glanduleuse. Sépales courts, triangulaires. Pétales lancéolés-acuminés, beaucoup plus longs que le calice. Carpelles oblongs acuminés, finement striés, tuberculeux, étalés. Graines brunes, ovales, striées longitudinalement.
Hab. les terrains sablonneux dans tout le département.
Fl. avril-juin.
Dec. pr. 3, p. 405 ; Crassula magnolii Dec. fl, fr. 5, p. 522 ; Crassula cœspitosa Cav. ic. t. 69, fig. 2 ; Magn. bot. p. 237, ic.
Racine fibreuse. Tiges de 2-5 cm, droites, simples ou rameuses dès la base, nues jusqu’au milieu de leur hauteur, à l’époque de la floraison, garnies dans la moitié supérieure de feuilles oblongues-obtuses, épaisses, imbriquées en spirale, glabres et rougeâtres comme les tiges ; les tiges grêles ont les feuilles écartées. Fleurs d’un blanc rosé, presque sessiles le long de 2 épis courts, glabres, qui terminent la tige. Sépales ovales-aigus, submembraneux. Pétales glabres, lancéolés, brièvement acuminés, plus courts que les carpelles, à carène purpurine. Carpelles étroits-lancéolés, brièvement acuminés, plissés, glabres et lisses. Graines ovales, rousses ou brunes, confusément striées en long.
Hab. les terrains sablonneux. , les garrigues des bords du Gardon, les bois de Broussan, de Cygnan, près de Nîmes, et presque dans toute la plaine.
Fl. avril-mai.
Lin. sp. 620 ; S. saxatile Dec. fl. fr. 4, p. 394 ; All. ped. t. 65, fig. 6
Racine grêle, rameuse. Tiges simples ou rameuses dès la base, bi ou trifurquées au sommet, glabres, ainsi que les autres parties de la plante, Feuilles oblongues, obtuses, subcylindriques, un peu aplaties en dessus, non imbriquées, un peu étalées. Fleurs jaunes, presque sessiles et unilatérales le long de 2-3 épis scorpioïdes qui terminent les tiges. Sépales ovales, très obtus. Pétales lancéolés-aigus ; carénés, dépassant le calice de moitié. Carpelles oblongs-aigus, étalés, souvent rougeâtres.
Hab. les pacages et les rochers à l’Espérou, l’Aigoual, l’Hort-de-Diou.
Fl. juin-août.
Lin. sp. 620 ; Dec. fl. fr. 4, p. 392 ; Pl. grass. , t. 70 ; Clus. hist. 2, pu 59, fig. 3.
Racine composée d’un faisceau de fibres serrées à la base de la tige. Tiges de 5-12 cm, formant, à la base, un coude d’où sortent quelques fibres, solitaires, droites, simples ou rameuses dès la base, souvent rougeâtres, pubescentes-glanduleuses. Feuilles sessiles, dressées, éparses sur les tiges et les rameaux, linéaires-oblongues, obtuses, rétrécies vers la base, semi-cylindriques, pubescentes-glanduleuses. Fleurs d’un blanc rosé, pédicellées, disposées en corymbe irrégulier. Sépales ovales-obtus. Pétales lancéolés-aigus, non aristés, environ deux fois plus longs que le calice et plus courts que le pédicelle. Carpelles dressés, oblongs, terminés par le style divergent, pubescent-glanduleux. Graines ovales, rousses, finement striées en long.
Hab. les bords des ruisseaux, à l’Aigoual, à l’Hort-de-Diou.
Fl. juillet-août.
All. ped. 2, p. 122, t. 65, fig. 5 ; Dee. fl. fr. 4, p. 392.
Racine fibreuse. Tiges de 5-8 cm ^nombreuses, réunies en gazon épais, les unes fertiles, peu feuillées ; les autres stériles, courtes, garnies de feuilles serrées en rosettes terminales, presque globuleuses. Feuilles sessiles, oblongues, plus ou moins rétrécies à la base, semi-cylindriques, obtuses, éparses, velues-hérissées. Fleurs blanches, à nervure rosée, pédicellées, disposées en corymbe pubescent, lâche et peu garni. Pétales ovales-lancéolés, aristés, environ deux fois plus longs que le calice et plus courts que le pédicelle. Carpelles dressés, oblongs, terminés par le style, pubescents-glanduleux. Graines comme la précédente.
Hab. contre les rochers, aux environs du Vigan et dans toutes les Cévennes.
Fl. juin-juillet.
Lin. sp. 619 ; Dec. fl. fr. 4, p. 390 ; Pl. grass. t. 22 ; Clus. hist. 2, p. 59, fig. ; Moris. 1 ox. sect. 12, t. 7, fig. 23.
Racine fibreuse, tiges nombreuses, gazonnantes, rameuses, radicantes à la base ; les unes fertiles, hautes de 1-1 l/2dm, ascendantes, glabres ; les autres stériles, courtes, à feuilles en rosettes, peu serrées. Feuilles glabres, sessiles, éparses, assez écartées sur les tiges fertiles, très étalées, oblongues-linéaires, obtuses, cylindracées, un peu planes en dessus. Fleurs blanches, quelquefois rosées, ainsi que les tiges et les feuilles, pédicellées, disposées en corymbe terminal, dichotome. Sépales courts, obtus, 2-3 fois plus courts que les pétales, oblongs-lancéolés, non aristés ; anthères brunes. Carpelles oblongs, acuminés, dressés. Graines rousses, ovales, striées en long.
Cette plante est connue sous le nom vulgaire de trique-madame ; elle est adoucissante et rafraîchissante.
Hab. les champs arides, pierreux, les vieux murs, dans tout le département.
Fl. juin-août.
[Sedum album var. micranthum] Bast. in Dec. fl. fr. 5, p 523 ; Godr. et Gren. fl. fr. 1 p. 623 ; Clus. hist. 2, p. 59, fig. 2 ; Moris. ox. sect. 12, t. 7, fig. 24.
Cette espèce diffère de la précédente, à laquelle elle ressemble beaucoup, par ses feuilles ovales, épaisses, pins courtes, plus rapprochées sur les tiges fertiles ; par ses tiges stériles plus développées, à feuilles dressées, et par ses fleurs de moitié plus petites.
Hab. les rochers schisteux au pont de Montdardier, à Avèze. (Diomède.)
Fl. juin-juillet.
Lin. sp. 618 ; Dec. fl. fr. 4, p. 391 ; Pl. grass. t. 93 ; Bull, herb. t. 11.
Racines grêles, fibreuses. Tiges nombreuses, gazonnantes, très rameuses, faibles, filiformes, souvent radicantes à la base ; les unes fertiles, hautes de 5-10 cm, ascendantes, glabres ; les autres stériles, courtes, à feuilles imbriquées. Feuilles sessiles, non prolongées à la basa, courte», ovales, renflées, bossues sur le dos, très succulentes, glauques, glabres, la plupart opposées sur les tiges fertiles. Fleurs blanches, à carène purpurine, grappes lâches, réunies en corymbe subdichotome, glabre ou pubescent-glanduleux. Pétales ordinairement 6, ovales-obtus, quelquefois aigus, non aristés, beaucoup plus longs que le calice. Carpelles 5-6, dressés, glabres ou pubescents-glanduleux. Graines rousses, ovales, striées en long.
Cette plante est connue sous le nom patois de riz bastar.
Hab. les vieux murs et les lieux rocailleux dans tout le département.
Fl. juin-juillet.
Dec. rapp. 2, p. 79 ; fl. fr. 5, p. 524.
On distingue cette espèce de la précédente, avec laquelle on ne saurait la confondre, par ses tiges ligneuses. et tortueuses à leur base ; par ses feuilles presque sphériques, souvent rougeâtres, fermes, opposées et très rapprochées sur les tiges stériles, éparses et écartées sur les tiges fertiles ; par ses sépales plus étroits, moins obtus, blanchâtres sur les bords, et enfin par ses pétales ovales, toujours obtus. Plante glabre dans toutes ses parties.
Hab. contre les rochers à l’Hort-de-Diou, près de l’Aigoual.
Fl. juin-août.
Lin. 619 ; Dec. fl. fr. fr. 4 p. 393 ; Pl. grass. t. 117 ; Dod. pempt. 129, fig. 3.
Racines fibreuses, grêles. Tiges radicante nombreuses, gazonnantes, rameuses, radicantes à la base ; les unes fertiles, hautes de 8-10 cm, glabres, ascendantes ; les autres stériles, courtes, à feuilles éparses, imbriquées, ou disposées sur 6 rangs. Feuilles sessiles, ovoïdes, courtes, bossuées, arrondies et prolongées à la base. Fleurs jaunes, brièvement pédicellées le long d’épis peu fournis, disposés 2-3 en corymbe terminal. Sépales oblongs, obtus, prolongés à la base, moitié plus courts que les pétales étalés, linéaires, aigus. Capsule ovale-oblongue, très divergente, dilatée à la base, intérieurement. Graines brunâtres, non striées.
VAR. B, Sexangulare Godr. Saveur presque insipide ;feuilles des tiges fertiles, serrées, imbriquées ; fleurs moins nombreuses et bien plus petites. S. sexangulare Lin. sp. 620 ; Camer. epit. 856, ic.
Cette plante, d’une saveur très âcre, est connue sous le nom de vermiculaire âcre ou orpin brûlant ; elle est vénéneuse et a été employée comme détersive sur les cancers.
Hab. les lieux pierreux, les vieux murs dans tout le département.
Fl. mai-juillet.
[Sedum sexangulare L. ] Lois. not. 71 ; Mut. fl. fr. 1, p. 393, t. 19, fig. 119 ; S. sexangulare Dec. fl. fr. 4, p. 394.
Racines fibreuses, grêles. Tiges nombreuses, en gazon un, peu lâche, rameuses, radicantes à la base ; les unes fertiles, hautes de 10-15 cm, glabres, ascendantes, très feuillées ; les autres stériles, assez allongées, à feuilles irrégulièrement imbriquées sur 6 rangs. Feuilles sessiles, dressées, cylindriques, linéaires, obtuses, à base un peu prolongée, glabres. Fleurs jaunes, brièvement pédicellées, disposées 6-10 le long de 2-3 épis feuilles, réunis en corymbe terminal. Sépales cylindriques. , obtus, à base non prolongée, de moitié plus courts que les pétales linéaires-lancéolés-aigus, étalés. Carpelles oblongs, longuement acuminés, non ventrus à la base. Graines tuberculeuses.
Pour fixer l’attention des botanistes sur cette espèce, nous l’avons rapportée ici, puisqu’elle croît souvent mêlée au sedum âcre, qui abonde dans le département.
Fl. juin-juillet.
[Sedum rupestre L.] Lin. sp. 618 ; Dec. fl. fr. 4, p. 394 ; Pl. grass. t. 116 ; Cluss. hist. 2, p. 60.
Racine pivotante ou rameuse. Tiges nombreuses, rameuses, et radicantes à la base ; les unes fertiles, hautes de 2-4 dm, ascendantes, glabres, glauques, souvent rougeâtres ; les autres stériles, dressées ou couchées, beaucoup plus courtes, garnies de feuilles éparses, serrées, dressées ou étalées. Feuilles souvent rougeâtres, sessiles, très charnues, presque cylindriques, linéaires, aiguës, mucronées, prolongées, arrondies à la base. Fleurs d’un jaune pâle, presque sessiles, disposées le long d’épis ordinairement bifurqués, recourbés, réunis en corymbe terminal, réfléchi avant la floraison. Sépales lancéolés, épaissis au sommet et sur les bords, déprimés au centre, de moitié plus courts que les pétales linéaires-aigus, étalés. Carpelles oblongs-linéaires, acuminés, dressés. Graines à stries longitudinales très prononcées.
VAR. B, Rupestre Godr. et Gren. fl. fr. 1, p. 626 ; S. rupestre Lin. sp. 618. Dec. pl. grass. t. 115. — Plante plus robuste, feuilles épaisses, fusiformes.
Hab. les vieux murs les coteaux pierreux, aux environs de Nîmes de l’Espérou, du Vigan ; la B, les mêmes lieux.
Fl. juillet-août.
[Sedum forsterianum Sm. ] Lej. fl. spa. 2, p. 205 ; par. 159 ; Godr. et Gren. fl. fr. 1, p. 626.
Cette espèce diffère de la précédentes par ses feuilles plus étroites, un peu comprimées, à éperon plus long, à pointe plus allongée, plus serrées et nivelées au sommet des tiges stériles ; plus caduques et toujours glauques ; par ses fleurs plus petites, d’un jaune éclatant ; par ses sépales obtus, plus courts, non épaissis au bord ni au sommet ; par ses capsules plus petites et ses graines presque lisses.
Hab. les vieux murs, les rochers et les lieux rocailleux, à Concoule.
Fl. juin-août.
[Sedum sediforme (Jacq.) Pau] Lamk. dict. 4, p. 634 ; Dec fl. fr. 4 p. 395 ; Pl. grass. t. 40 ; Mut. fl. fr. t. 19, fig. 123.
Racine épaisse, dure, rameuse. Tiges peu nombreuses, de 3-4 dm droites, portant à la base des rameaux stériles, peu allongés, ligneuses dans le bas, raides, droites, ascendantes. Feuilles glauques, oblongues-fusiformes, aiguës, mucronées, arrondies, prolongées à la base, rapprochées au bas des tiges fertiles, imbriquées, serrées sur les stériles. Fleurs d’un jaune pâle presque sessiles, très rapprochées le long d’épis bifurqués, recourbés, réunis en corymbe terminal compacte. Sépales ovales, obtus ou aigus, renflés un peu au bord et au sommet, déprimés au milieu, environ trois fois plus courts que les pétales étalés, linéaires, obtus ou presque obtus. Etamines à filets subulés, élargis à la base et garnis de petits poils hyalins. Carpelles à 3 angles plus ou moins saillants, dressés, oblongs, acuminés. Graines brunes, oblongues, fortement striées en long.
Hab. les vieux murs et les terrains pierreux, aux environs de Nîmes, de Beaucaire, de St-Nicolas, du Vigan, etc.
Fl. juin-juillet.
[Sedum ochroleucum Chaix] Dec. fl. fr. 5, p. 526 ; Mut. fl. fr. t. 19, fig. 122 ; S. hispanicum Dec. fl. fr. 4, p. 395 ( non Lin.).
Racine un peu épaisse, pivotante ou rameuse. Tiges de 1-3 dm, plus ou moins nombreuses, couchées, tortueuses, fruticuleuses et rameuses à la base d’où naissent des rameaux stériles, courts, à feuilles imbriquées, serrées, dressées. Feuilles ovales-oblongues, aiguës, mucronées, renflées en dehors, prolongées à la base en éperon non arrondi, rapprochées à la base des tiges fertiles. Fleurs d’un jaune très pâle, presque sessiles le long d’épis ordinairement bifurqués, peu ou point recourbés, disposés en corymbe terminal, plus moins lâche. Sépales lancéolés-aigus, de moitié plus courts que les pétales linéaires, aigus, toujours dressés. Filets des étamines glabres. Carpelles 3 angles, ou moins prononcés, lancéolés, longuement acuminés, dressés. Graines noires, oblongues, fortement striées en long.
Hab. les lieux pierreux aux environs de Nîmes du Vigan, à Villeneuve-lès-Avignon.
Fl. juin-août.
Dec. fl. fr. 5, p. 526 ; Godr. et Gren. fl. fr 1, p. 628.
Racine fibreuse, tortueuse, un peu dure. Tiges 2-3 ou solitaires, de 6-12 cm, ascendantes ou droites glabres, portant, à la base, des, rameaux stériles très courts, souvent nus inférieurement et feuillés supérieurement. Feuilles des tiges fertiles éparses, cylindriques-linéaires, aiguës, écartées, très caduques, prolongées à la base ; celles du bas de la tige et des rameaux stériles, serrées, imbriquées, linéaires, longuement subulées, dilatées à leur base en une membrane blanchâtre embrassante, persistantes. Fleurs jaunes, brièvement pédicellées, excepté la dernière qui l’est plus longuement, très peu nombreuses et écartées, le long de 1-2 épis droits ou très peu inclinés, réunis en corymbe terminal ; on trouve des tiges qui n’ont qu’une fleur. Sépales lancéolés-aigus, de moitié plus courts que les pétales, à carène purpurine et dont le nombre est de 6-7, linéaires-lancéolés, un peu obtus. filet des étamines glabres. Carpelles oblongs, acuminés, très finement ridés, un peu rugueux. Graines oblongues, striées en long.
Hab. les champs sablonneux et pierreux entre la baraque de Michel et Camprieux, et à St-Guiral (Dufour).
Fl. juin-juillet.
3e gr. JOUBARBE. — SEMPERVIVUM. (Lin. gen. 612.)
Sépales 6-20. Pétales 6-20, marcescents, brièvement soudés à la base entre eux et le filet des étamines, rarement libres. Etamines en nombre double de celui des pétales. Ecailles dentées ou lacérées, insérées sur le réceptacle. Carpelles 6-20, uniloculaires, polyspermes. Graines très petites, oblongues, atténuées au sommet. Plantes vivaces, à feuilles planes, épaisses-charnues, en rosette sur les jeunes pousses.
1 | Fleurs roses | 2 |
Fleurs jaunes | GLOBIFERUM | |
2 | Rosettes couvertes de lilas blancs en forme de toile d’araignée | ARACHNOIDEUM |
Rosettes dépourvues de fils blancs | 3 | |
3 | Tiges de 3-6 dm ; fleurs d’un rose pâle | TECTORUM |
Tiges de 10-15 cm ; fleurs d’un rose vif | ARVERNENSE |
Lin. sp. 664 ; Dec. fl. fr. 4, p. 396 ; Pl. grass. t. 104 ; Fuchs. hist. t. 32.
Racine un peu épaisse, rameuse, allongée. Tige de 3-6 dm, dressée, cylindrique, simple, feuillée, velue-glanduleuse, surtout supérieurement, à rejets radicaux nombreux, étalés, terminés par des rosettes subglobuleuses ou ouvertes, serrées et largement amoncelées, à feuilles imbriquées, planes, charnues, très finement striées, glabres sur les faces, bordées de cils raides, ovales-oblongues, acuminées-mucronées ; , celles de la tige éparses, sessiles, acuminées ; les supérieures pubescentes-glanduleuses. Fleurs rose pâle, velues-glanduleuses, brièvement pédicellées, unilatérales, le long d’épis recourbés, disposés en corymbe terminal. Sépales linéaires-lancéolés, de moitié plus courts que les pétales linéaires-lancéolés, pubescents. Ecailles très courtes, glanduliformes. Carpelles oblongs-acuminés, pubescents-glanduleux, dressés divergents, disposés circulairement, laissant un centre vide.
Cette plante, connue sous le nom vulgaire d’artichaut bâtard, en patois, artichaou sauvagé, est rafraîchissante, très anodine ; on s’en sert pour amollir les cors des pieds.
Hab. sur les vieux murs et sur les toits, aux environs de Nîmes, du Vigan, etc.
Fl. juillet-août.
Lecoq et Lamotte, cat. 179 ; Godr. et Gren. fl. fr. 1, p. 629.
Racine pivotante ou rameuse. Tige de 10-15 cm, dressée, velue-glanduleuse, donnant naissance, à sa base, a des rejets radicaux, terminés par des rosettes ouvertes a feuilles courtes, oblongues, brusquement acuminées, carénées glabres sur les faces, ciliées, munies au sommet de quelques poils blancs, caducs. Feuilles caulinaires supérieures velues-glanduleuses, longuement ciliées et acuminées, jamais obtuses comme dans le Sempervivum montanum. Fleurs d’un rose plus foncé et de moitié plus petites que celles du S. Tectorum. Pétales linéaires acuminés, ciliés-glanduleux, une fois et demie plus longs que le calice. Feuilles et rosettes beaucoup plus petites que celles de l espèce précédente.
Hab. les rochers granitiques de l’Aigoual, d’Aire-de-Caouté, du Grand Lirou, et probablement sur toutes les montagnes élevées du département.
Fl. juin-septembre.
Lin. sp. 665 ; Dec. fl. fr. 4 p. 397 ; Pl. grass. t. 106 ; Barr. ic. t. 393
Racine pivotante ou rameuse. Tiges de 5-12 cm droites, velues-glanduleuses, donnant naissance, à la base, à des rejets radicaux terminés par des rosettes qui, par leur réunion, forment des gazons épais et étendus, et dont les feuilles sont obovales ou oblongues, un peu aiguës, couvertes de poils courts, glanduleux sur les faces terminées par une petite touffe de poils blancs, d’où partent des fils blancs entrecroisés, en forme de toile d’araignée. Feuilles des tiges fleuries aiguës, pubescentes-glanduleuses. Fleurs d’un rose vif, brièvement pédicellées, unilatérales, le long de 2-3 épis recourbés, disposés en corymbe terminal, court, glanduleux. Sépales 9-12, oblongs-lancéolés, à peine soudés à la base, de moitié plus courts que les pétales lancéolés, aigus, glabres ou ciliés. Ecailles à 4 angles peu prononcés, dentées au sommet. Carpelles oblongs, brusquement terminés en pointes divergentes, un peu rugueux.
Hab. les rochers du sommet de l’Aigoual, près de l’Espérou.
Fl. juin-août.
Lin. sp. 665 ; Dec. fl. fr. 4, p. 397 Jacq. austr. t. 40 ; Mut. fl. fr. t. 20, fig. 12
Racine rameuse. Tiges de 1-2 dm, droites, velues-glanduleuses, surtout au sommet, garnies dans toute leur longueur de feuilles oblongues, aiguës, glabres sur les faces, ciliées sur les bords. Rosettes nombreuses, d abord globuleuses, puis étalées, à feuilles ovales-aiguës, glabres et ciliées, légèrement carénées, souvent rougeâtres, à l’aisselle desquelles naissent des rosettes globuleuses. fixées par une fibre grêle, peu tenace. Fleurs jaunâtres, brièvement pédicellées, dressées le long d’épis peu ou point recourbés, réunis en corymbe lâche, terminal. Sépales oblongs, obtus, ciliés. Pétales lancéolés linéaires, dentés, bifurques au sommet, ciliés-glanduleux, trois fois de la longueur du calice, très étalés. Ecailles subquadrangulaires, légèrement échancrées au sommet. Carpelles oblongs, acuminés, dressés, un peu divergents au sommet. Graines brunes, oblongues, atténuées supérieurement.
Hab. les rochers du sommet de l’Aigoual.
Fl. juin-août.
4e gr. OMBILIC. — UMBILICUS. (Dec. bul. phil. (1801), N° 49.)
Calice à 5 sépales. Corolle à 5 pétales soudés en tube, à 5 lobes courts. Etamines 10, insérées sur la corolle. Ecailles 5, ovales on cunéiformes. Carpelles 5, uniloculaires, polyspermes, subulés. Plante herbacée.
Dec. pl. grass. t. 156, fl. fr. 4, p. 383. Cotylédon umbilicus Lin. sp. 615 ; Clus. hist. 2, p. 63, fig. 1.
Racine tubéreuse, blanche. Tige de 1-3 dm, simple, rarement rameuse, solitaire, droite ou ascendante, cylindrique, fistuleuse, glabre. Feuilles succulentes, glabres ; les radicales nombreuses, pétiolées, peltées, orbiculaires, crénelées, ombiliquées ; les caulinaires alternes, peu nombreuses, dentées, cunéiformes. Fleurs jaune pâle, verdâtres, quelquefois rougeâtres, pédicellées, penchées, rapprochées en grappe allongée. Bractées lancéolées-linéaires, entières, de la longueur des pédicelles. Sépales 4, lancéolés. Corolle tubuleuse, persistante, à 4 lobes courts, ovales, aigus, environ trois fois plus longue que les sépales, et un peu plus longue que les pédicelles. Carpelles 5, inclus, oblongs, brièvement acuminés. Graines très petites, brunes, oblongues.
Cette plante, connue sous les noms vulgaires de nombril-de-Vénus, coucoumèle, est rafraîchissante, anodine, et passe pour diurétique.
Hab. les vieux murs et les rochers humides dans tout le département.
Fl. mai-juin.
Dans la famille des ficoïdées, on cultive assez fréquemment, dans les jardins, sous le nom vulgaire de glaciale, le mesembryanthemum cristallinum (Lin. sp.) ; on le distingue par ses tubercules cristallins rapprochés et répandus sur toutes les parties de la plante, et par ses feuilles larges, ondulées, épaisses et molles.
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