CXVIe FAM. SMILACÉES. – SMILACEÆ. (R. Brown, prodr. 292)

Fleurs régulières, hermaphrodites ou dioïques. Périgone à 6 divisions pétaloïdes, rarement à 4, 8 ou 10, semblables, quelques fois distinctes, disposées sur 2 rangs, libres ou soudées en tube à la base. Etamines 6, rarement 4, 8 ou 10, insérées sur le réceptacle ou sur les divisions du périgone ; filets libres ou soudés à la base ; anthères bilobées, à déhiscence longitudinale ; ovaire libre. Styles ordinairement 3, quelquefois 2 ou 4, ordinairement soudés, rarement libres. Fruit (baie) charnu, indéhiscent, à 3, rarement à 2-4 loges monospermes ou polyspermes. Graines presque sphériques, à test membraneux, fixées à l’angle interne des loges. Embryon petit, dans un périsperme charnu ou corné. Plantes vivaces, herbacées ou ligneuses, rarement sarmenteuses.

1 Fleurs hermaphrodites 2
Fleurs dioïques 6
2 Périgone persistant ; étamines à filets soudés à la base PARIS
Périgone caduc ; étamines libres jusqu’à la base 3
3 Périgone à divisions profondes, étalées 4
Périgone tubuleux ou globuleux denté au sommet 5
4 Périgone à 6 segments ; étamines 6 ; tige de 3-5 dm, dichotome STREPTOPUS
Périgone à 4 segments ; étamines 4 ; tige de 6-12 cm, simple MAIANTHEMUM
5 Fleurs tubuleuses, axillaires POLYGONATUM
Fleurs globuleuses, en grappe terminale CONVALLARIA
6 Périgone caduc ; étamines 6 7
Périgone persistant ; étamines 3 RUSCUS
7 Tige dressée, portant des ramuscules filiformes ASPARAGUS
Tige grimpante, portant de véritables feuilles SMILAX
1er gr. PARISETTE. – PARIS. (Lin. gen. 500.)

Fleurs hermaphrodites. Périgone ordinairement à 8 divisions persistantes, libres presque jusqu’à la base, disposées sur rangs ; les extérieures lancéolées, les intérieures linéaires, très étroites. Etamines ordinairement 8, insérées à la base des divisions du périgone ; filets libres supérieurement, dilatés et soudés entre eux à leur base, subulés, prolongés au-dessus des anthères, qui en occupent le tiers moyen. Styles 4, libres, filiformes. Baie à 4 loges polyspermes.

1. PARIS QUADRIFOLIA
Lin. sp. 527 ; Dec. fl. fr. 3, p. 175 ; Lamk. ill. t. 319 ; Fuchs. hist. 87, ic. ; Math. comm. (Valgr.) 1093, ic.

Racine blanchâtre, rampante, noueuse, garnie de fibres. Tige de 2-4 dm, dressée, simple, glabre ainsi que les autres parties de la plante. Feuilles minces, entières, nerviées, assez grandes, ovales-acuminées, étalées, verticillées ordinairement par 4 au sommet de la tige. Fleur verdâtre, solitaire, assez grande, terminant un pédoncule dressé, allongé, strié, partant du centre du verticille. Périgone à divisions très étalées ; les intérieures un peu plus courtes. Styles rougeâtres, arqués-divergents. Baie de la grosseur d’une petite cerise, d’un noir violacé. Graines brunes, ovales-trigones, chagrinées.

Cette plante porte les noms vulgaires d’herbe à Paris, de raisin de renard, d’étrangle-loup. Elle est vénéneuse ; sa racine et ses fruits sont purgatifs.

Hab. les bois dans toute la partie élevée du département.

Fl. mai-juin.

2e gr. STREPTOPE. – STREPTOPUS. (Michx. fl. bor. am.1, p. 200,t.18.)

Fleurs hermaphrodites. Périgone à 6 divisions libres jusqu’à la base, étalées, caduques. Etamines 6, libres, insérées à la base des divisions du périgone ; filets plus courts que les anthères. Style simple ; stigmate obtus. Baie à 3 loges polyspermes.

1. STREPTOPUS AMPLEXIFOLIUS
Dec. fl. fr. 3, p. 174 ; Uvularia amplexifolia Lin. sp. 436 ; Convallaria dichotoma Dec. fl. fr. 5, p. 309 ; Lamk. ill. t. 247, fig. 1 ; Clus. hist. p. 276, fig. 2 ; Morts, hist. s 13, t. 4, fig. 11 ; Tabern. ic. 756, fig. 2.

Racine horizontale, noueuse, épaisse, garnie de fibres nombreuses, très rapprochées. Tige de 4-6 dm, dressée, anguleuse supérieurement, flexueuse, fistuleuse, dichotome. Feuilles grandes, minces, glauques, ovales-lancéolées, acuminées, beaucoup plus longues que les entres-nœuds, alternes, à nervures arquées, profondément échancrées en cœur à la base et embrassantes. Fleurs blanchâtres, pendantes, solitaires, axillaires, à pédoncule filiforme, articulé, coudé et réfléchi au-dessus de son milieu. Périgone à divisions lancéolées, arquées supérieurement en dehors. Baies subglobuleuses, rouges à la maturité. Graines blanches, arquées, aiguës aux deux extrémités, striées longitudinalement. Plante glabre.

Vulgairement sceau de Salomon rameux ; laurier alexandrin des Alpes.

Hab. contre le bas des rochers humides de l’Aigoual, du valat de la Dauphine, près de l’Espérou ; dans bois de Longues-Feuilles, près de Concoule.

Fl. juin-juillet.

3e gr. SCEAU DE SALOMON. – POLYGONATUM. (Tournef. inst. p. 78, t. 14.)

Fleurs hermaphrodites. érigone tubuleux-cylindrique, caduc, à 6 dents. Etamines insérées au milieu du tube. Style filiforme ; stigmate obtus, trigone. Baie à 3 loges bispermes.

1 Feuilles larges, alternes 2
Feuilles étroites, verticillées VERTICILLATUM
2 Tige anguleuse ; pédoncule à 1-2 fleurs ; filets des étamines glabres VULGARE
Tige cylindrique ; pédoncule à 3-5 fleurs ; filets des étamines poilus MULTIFLORUM

1. POLYGONATUM VULGARE
Desf. ann. mus. 9, p. 49 ; Gren. et Godr. fl. fr. 3, p. 228 ; Convallaria polygonatum Lin. sp. 451 ; Dec. fl. fr. 3. p. 176 et fl. dan. t. 377 ; Clus. pann. 264, ic. et hist. 276, fig. 1.

Souche blanchâtre, grosse, charnue, traçante, horizontale, chargée de nœuds nombreux. Tige de 2-4 dm, dressée, arquée, anguleuse, striée, munie, dans le bas, de gaines membraneuses, embrassantes, lancéolées, d’autant plus longues qu’elles sont supérieures. Feuilles alternes, rapprochées sur 2 rangs opposés, sessiles ou subsessiles, demi-embrassantes, ovales-oblongues-obtuses, à nervures longitudinales, arquées, occupant la moitié supérieure de la tige. Fleurs assez grosses, blanches, vertes à la base et au sommet, axillaires, unilatérales, pendantes, portées sur un pédoncule uniflore ou biflore très court ; pédicelles un peu plus courts que les fleurs. Périgone assez long, évasé de la base au sommet, à 6 dents peu profondes, barbues intérieurement au sommet. Filets des étamines glabres, insérés au-dessus du milieu du tube. Baies rondes, un peu plus grosses qu’un pois, d’un noir bleuâtre à la maturité. Graines jaunâtres marquées de petits points brillants. Plante glabre, glaucescente.

La racine est astringente.

Hab. les bois des montagnes, dans tout le département.

Fl. avril-juin.

2. POLYGONATUM MULTIFLORUM
All. ped. 1. p. 131 ; Gren. et Godr. fl. fr. 3, p. 229 ; Convallaria multiflora Lin. sp. 452 ; Dec. fl. fr. 3, p. 176 et fl. dan. t. 152 ; Brève et Hayne, t. 52 ; Clus. hist. 275, fig. inf.

Cette espèce diffère de la précédente par sa tige cylindrique, ordinairement plus élevée ; par ses fleurs plus petites, un peu renflées à la base, portées, au nombre de 3-7, sur un pédoncule rameux ; par ses étamines à filets poilus ; par ses baies un peu plus grosses, d’un rouge noirâtre à la maturité, et par ses graines dépourvues de petits points brillants.

Mêmes propriétés.

Hab. les bois de l’Espérou de Salbous, de Longues-Feuilles près Concoule, d’Alais.

Fl. mai-juin.

3. POLYGONATUM VERTICILLATUM
All. ped. 1, p. 131 ; Gren. et Godr. fl. fr. 3, p. 229 ; Convallaria verticillata. Lin. sp. 451 Dec. fl. fr. 3,p. 175 et fl. dan. t. 86 ; Fuchs. hist. 586, ic. ; Tabern. ic. 757, fig. 2.

Souche brunâtre,horizontale, traçante, épaisse. tige de 3-5 dm, simple, dressée, anguleuse, nue inférieurement. Feuilles lancéolées-linéaires, pointues, rétrécies à la base, vertes en dessus, pâles et pubescentes en dessous sur les nervures, sessiles, disposées en verticilles par 3,4 ou 5, beaucoup plus longues que les entre-nœuds. Fleurs pendantes, petites, blanches, vertes au sommet, portées sur des pédoncules verticillés, axillaires, ordinairement biflores. Périgone légèrement renflé à la base, à dents pubescentes au sommet. Filets des étamines insérés au milieu du tube. Baies petites, sphériques, violettes. Graines jaunâtres, chagrinées. Plante glabre.

Hab. les bois de l’Espérou, en descendant de la Cereirède à Banachu, les bois de Longues-Feuilles à Concoule.

Fl. mai-juin.

4e gr. MUGUET. – CONVALARIA. (Lin. gen. 425, en part.)

Fleurs hermaphrodites. Périgone globuleux-campanulé à 6 dents arquées en dehors. Etamines 6, libres, insérées à la base du périgone ; style simple, un peu épais ; stigmate obtus, subtrigone. Baie à 3 loges bispermes.

1. CONVALARIA MAJALIS
Lin. sp. 451 ; Dec. fl. fr. 3, p. 177 ; Lamk. ill. t. 248 ; Fuchs. hist. 240, ic. ; Math. comm. (Valgr.) 875, ic. ; Tabern. ici 754, fig. 2.

Souche oblique, longuement traçante, garnie de fibres filiformes, rameuses. Hampe nue,dressée, latérale, grêle, demi-cylindrique, un peu courbée au sommet, souvent plus courtes que les feuilles, munie à sa base de quelques écailles membraneuses qui l’entourent ainsi que les pétioles. Feuilles au nombre de 2, luisantes, ovales ou elliptiques, un peu acuminées, à nervures très rapprochées, à pétioles longs, l’extérieur un peu plus court que l’intérieur, qu’il enveloppe. Fleurs très blanches, réfléchies, unilatérales, disposées en grappe simple lâche, terminale. Pédoncules uniflores, arqués, munis à leur base d’une bractée membraneuse lancéolée, environ de leur longueur. Périgone à dents courtes, obtuses. Baies sphériques de la grosseur d ‘un pois, rouges à la maturité. Graines jaunâtres, chagrinées. Plante glabre, à fleurs très odorantes.

Vulgairement lis de mai, muguet des Parisiens. Les fleurs et la racine sont sternutatoires ; les parfumeurs emploient les fleurs pour parfumer la pommade. On cultive une variété de cette plante à fleurs doubles et une autre à fleurs roses.

Hab. les bois, dans toute la partie élevée du département.

Fl. avril-juin.

5e gr. MAIANTHÈME. – MAIANTHEMUM. (Wiggers, prim, fl. holsat. 15)

Fleurs hermaphrodites. Périgone à 4 divisions profondes, étalées ou réfléchies, 4 étamines libres, insérées à la base des divisions du Périgone. Style simple, un peu épais, à stigmate obtus à 2-3 lobes peu saillants. Baie à 2-3 loges à une ou deux graines. Graines globuleuses, un peu chagrinées.

1. MAIANTHEMUM BIFOLIUM
Dec. fl ; .fr. 3, p. 177 ; Convallaria bifolia, Lin. sp. 452 et fl. dan. t. 291 Cam. epit. 744, ic. ; Math. comm. 709, fig. 2 ; Tabern. ic. 754. fig. 1.

Souche grêle, articulée, rameuse, longuement traçante, garnie aux articulations de fibres capillaires pubescentes. Tige de 6-15 cm. droite, anguleuse, flexueuse au sommet, garnie à sa base de 2-3 écailles membraneuses, souvent rougeâtres, engainantes. Feuilles ovales, acuminées, profondément et largement cordées à la base, à lobes arrondis, vertes et luisantes en dessus, pâles et lâchement pubescentes en dessous, à nervures rapprochées, convergentes ; 2 caulinaires alternes, distantes, brièvement pétiolées, placées vers le sommet de la tige, et une radicale longuement pétiolée, ordinairement détruite à la floraison. Fleurs petites, blanches, disposées en une grappe grêle, courte terminale, un peu lâche ; pédicelles uniflores, peu divergents, plus longs que la fleur, géminés ou ternés, quelquefois quaternés, rarement solitaires, munis à leur base d’une très petite bractée. Périgone à divisions ovales-obtuses, étalées, puis réfléchies. Etamines écartées, plus courtes que le périgone. Baie sphérique, de la grosseur d’un petit pois, rouge à la maturité. Graines jaunâtres.

Hab. les bois, dans toute la partie élevée du département, à l’Espérou, à Concoule.

Fl. mai-juin.

6e gr. ASPERGE. – ASPARAGUS. (Lin. gen. 458)

Fleurs dioïques par avortement. Périgone campanulé, à 6 divisions profondes, étalées au sommet. Etamines 6, plus courtes que le périgone, insérées à la base des divisions. Style simple, très court ; stigmate à 3 lobes étalés ou recourbés.Baie à 3 loges, renfermant chacune 2 graines subtrigones noires, luisantes ; quelquefois une ou deux des loges avortent et la baie devient monosperme ou bisperme. Feuilles remplacées par des écailles, à l’aisselle desquelles naissent des fascicules de rameaux avortés, (phyllodes), simulant des feuilles filiformes.

1 Tige ligneuse, flexueuse, presque grimpante ; phyllodes raides, piquants ACUTIFOLIUS
Tige herbacée, droite ; phyllodes mous, non piquants 2
2 Pédoncules articulés sous la fleur TENUIFOLIUS
Pédoncules articulés vers le milieu 3
3 Ecailles prolongées, à la base, en une pointe herbacée OFFICINALIS
Ecailles prolongées, à la base, en une pointe épineuse SCABER

1. ASPARAGUS TENUIFOLIUS
Lamk. dict. 1, p. 294 ; Dec. fl. fr. 3, p. 173 ; Asp. sylvaticus Waldst. et Kit. hung. t. 281 ; Math. comm. (Valgr.) 478, ic. optima.

Souche horizontale, garnie de fibres fasciculées, blanchâtres, épaisses, charnues, allongées. Tige de 3-6 dm, dressée, nue et cylindrique à la base, munie d’écailles membraneuses, très minces, anguleuse et un peu flexueuse supérieurement, très rameuse, à rameaux grêles, cylindriques, très étalés. Phyllodes capillaires, mucronés, mous, lisses, plus longs que ceux des autres espèces, réunis 15-25 en faisceau aux aisselles des écailles, membraneuses, non prolongées à leur base. Fleurs blanchâtres, à nervure verte sur le dos des divisions, penchées, solitaires au sommet de pédoncules capillaires, géminés, allongés, arqués en dehors, articulés sous la fleur. Tube du périgone très court. Etamines à anthères mutiques, environ de la longueur du quart du filet. Baies sphériques, assez grosses, pendantes, rougeâtres et luisantes à la maturité.

Hab. les bois de Salbous près Campestre, à Alais, à St-Ambroix, à la Chartreuse-de-Valbonne.

Fl. avril-juin.

2. ASPARAGUS OFFICINALIS
Lin. sp. 448 ; Dec. fl. fr. 3 p. 173 ; Engl. bot. Blackw. t. 332 ; Fuchs hist., 58, ic. ; Math. comm. (Valgr.) 477, ic. ; Tabern. ic. 138, fig. 1.

Souche garnie de fibres nombreuses, fasciculées, blanchâtres, épaisses charnues, longues, horizontales. Tige de 6-12 dm, droite, herbacée, raide, cylindrique, finement striée, rameuse dans les trois quarts supérieurs de sa hauteur, à rameaux nombreux, étalés-ascendants, formant par leur disposition une ample panicule. Phyllodes filiformes, sétacés, lisses ; mous mucronés, non piquants, réunis 3-6 en faisceaux aux aisselles des écailles, membraneuses, prolongées à leur base en pointe courte, non épineuse. Fleurs d’un jaune verdâtre, à nervure verte sur le dos des divisions penchées, solitaires au sommet de pédoncules filiformes, solitaires ou géminés, étalés, puis arqués en dehors, articulés vers leur quart supérieur. Tube du périgone de moitié plus court que le limbe. Etamines à anthères oblongues, mutiques, égalant la longueur des filets ou un peu plus courtes qu’eux. Baies de la grosseur d’un gros pois, rouges, luisantes à la maturité. Plante glabre.

Vulgairement, en patois, esparga. Les jeunes pousses (asperges), d’une saveur agréable, sont un aliment très recherché ; les racines sont diurétiques apéritives ; on retire des baies un alcool très pur, excellent pour les liqueurs de table.

Hab. spontanée, les lieux sablonneux à Tresques ; aux bords du Rhône, à Coudoulet, à Beaucaire ; aux bords du Gardon, à St-Nicolas, au pont du Gard ; les sables maritimes à Aigues-Mortes. Elle est cultivée pour l’usage de la cuisine.

3. ASPARAGUS SCABER
Brign. fasc. pl. forojul. 22 ; Gren. et Godr. fl. fr. 3, p. 231 ; Asp. amarus Dec. fl. fr. 5, p. 309 ; Red. lit, t. 446 ; Clus. hist. 2, p. 179, ic. ; Lob. ic. 786, fig. 2 et obs. p. 458, ic. ; Math. comm. p. 373, fig. 2 ; Tabern. ic. 138, fig. 2.

Cette espèce diffère de la précédente : par sa tige et ses rameaux âpres au toucher ; par ses phyllodes rudes, plus fermes plus charnus, plus nombreux dans les faisceaux ; par les écailles à la base des rameaux, surtout des inférieurs, prolongées inférieurement en pointe dure, épineuse ; par ses pédoncules fructifères, à article supérieur 2 fois plus épais que l’inférieur ; par ses étamines à anthères mucronées, de moitié plus courtes que leur filet ; par ses baies plus grosses, et enfin par ses jeunes pousses, d’une saveur très amère.

Hab. les sables maritimes à Aigues-Mortes.

Fl. mai-juin.

4. ASPARAGUS ACUTIFOLIUS
Lin. sp. 449 ; Dec. fl. fr. 3, p. 173 ; Sibth. et Sm. fl. grœc. t. 337 ; Math. comm. 374, ic. ; Cam. epit. 260, ic. bona ; Lob. ic. 787, fig. 1 ; Tabern. ic. 139, fig. 1.

Souche garnie de fibres nombreuses, fasciculées, blanchâtres, épaisses, dures. Tige de 8-15 dm, dressée, sinueuse, flexueuse, presque grimpante, buissonnante, rude, raide, ligneuse, un peu anguleuse, blanchâtre, glabre inférieurement,pubescente supérieurement, très rameuse, à rameaux pubescents, striés, rapprochés, étalés à angle droit, d’autant plus courts qu’ils sont supérieurs. Phyllodes courts, raides, mucronés, piquants, persistants réunis 5-8 en faisceaux très rapprochés aux aisselles des écailles, petites, membraneuses, prolongées à la base en pointe courte, épineuse. Fleurs jaunâtres à nervure verte sur le dos des divisions, odorantes, solitaires au sommet de pédoncules courts, solitaires ou géminés, courbés ou dressés articulés vers leur milieu ; pédoncules fructifères à article supérieur un peu plus épais que l’inférieur. Tube du périgone de la longueur du limbe. Etamines à anthères oblongues, mucronulées, à filets 2 fois de leur longueur. Baies sphériques, de la grosseur d’un pois, d’abord vertes, puis noires, à une ou deux graines par avortement ; la graine est sphérique lorsqu’elle est solitaire.

Vulgairement asperge sauvage ; en patois, asperga de chin. On mange les jeunes pousses, quoique un peu amères.

Hab. les haies et les lieux pierreux et arides, depuis Aigues-Mortes jusqu’au Vigan.

Fl. juillet-septembre.

7e gr. FRAGON. – RUSCUS. (Lin. gen. 1139.)

Fleurs dioïques. Périgone persistant, à 6 divisions très profondes étalées, les 3 internes plus étroites. Fleurs mâles à 3 étamines, à filets soudés en tube et insérés à la base des divisions ; fleurs femelles à ovaire ovale, supère, entouré par le tube formé par la soudure des filets des étamines, dépourvues d’anthères ; style court, simple ; stigmate obtus. Baie globuleuse, à 3 loges dispermes ; souvent à 1-2 loges monospermes, par l’avortement des cloisons.

1. RUSCUS ACULEATUS
Lin. sp. 1174 ; Dec, fl. fr. 3, p. 180 ; Lamk. ill. t. 835 ; Moris. hist. s. 13, t. 5, fig. 1 ; Dod. pempt. 744, ic. ; Math. comm. (Valgr.) 1214, ic. ; Tabern. ic. 863, fig. 2.

Souche épaisse, blanchâtre, noueuse, horizontale, garnie de fibres longues, un peu épaisses. Arbuste toujours vert, de 8-12 dm, à tige droite, ferme, très flexible, difficile à rompre, cylindracée, striée, très rameuse, à rameaux étalés, anguleux, cannelés. Phyllodes sessiles, nombreux, épars, tordus à la base, coriaces, très entiers, nerviés, ovales, acuminés en pointe raide, piquante, munis à leur base d’une petite bractée membraneuse. Fleurs verdâtres, placées 1-2 sur la face supérieure et au dessous du milieu des phyllodes, munies à leur base d’une petite bractée verte, acuminée ; pédoncule peu saillant au-dessus de petites bractées trifides, membraneuses. Périgone à divisions de deux sortes ; les externes ovales, les internes étroites, lancéolées. Baies de la grosseur d’une petite cerise, rouges à la maturité. Graines grosses, blanchâtres cornées.

Cet arbuste est connu sous les noms vulgaires de petit houx, de houx frelon, de myrte épineux ; en patois, verbouïssé, bourbouïssè. Sa racine et ses baies sont diurétiques, apéritives et emménagogues. On mange les jeunes pousses comme les asperges.

Hab. les bois et les garrigues dans tout le département.

Fl. mars-avril.

8e gr. SMILAX. – SMILAX. (Lin. gen. 1119.)

Fleurs dioïques. Périgone caduc, à 6 divisions libres, ouvertes. Fleurs mâles à 6 étamines libres, insérées à la base des divisions du périgone ; fleurs femelles: styles à 3 stigmates étalés. Baie sphérique, à 3 loges monospermes.

1. SMILAX ASPERA
Lin. sp. 1458 ; Dec. fl. fr. 3, p. 178 Clus. hist. 1, p. 112, fig. 2 ; Fuchs hist. 118, ic.

Tige grêle, dure, anguleuse, flexueuse, grimpante, garnie d’épines éparses, robustes, brunes au sommet, rares ou nombreuses. Feuilles alternes, pétiolées, raides, fermes, persistantes, vertes, luisantes, quelquefois tachées de blanc, à 5-7 nervures, étroitement ou largement oblongues-lancéolées, élargies et cordées à la base, aiguës ou obtuses au sommet, mucronées, garnies, sur leurs bords et la nervure inférieure, d’épines raides, plus ou moins nombreuses ; pétioles courts, anguleux, pubérulents, épineux, canaliculés supérieurement, munis vers leur base ordinairement de deux vrilles simples, opposées, accrochantes. Fleurs jaunes-blanchâtres, pédonculées, réunies 5-15 en faisceaux, munis ou dépourvus de feuilles florales à leur base, disposés alternativement en grappe lâche, flexueuse, allongée, simple ou rameuse. Périgone à divisions lancéolées glabres, un peu charnues, munies d’une nervure dorsale. Etamines à anthères oblongues, beaucoup plus courtes que les filets. Baie petite, d’un rouge brun à la maturité. Graines sphériques, noirâtres, luisantes, cornées.

Var. B, Mauritanica Gren. et Godr. fl. fr. 8, p. 234. Plante plus grande, plus forte, à feuilles plus amples, plus élargies à la base, presque toujours dépourvues d’épines. S. Mauritanica Desf. atl. 2, p. 367 ; Dec. fl. fr, 3, p. 178.

Cette plante est connue sous les noms vulgaires de salsepareille d’Europe, de liseron épineux ; en patois, lenga-de-ca. Sa racine, sudorifique actif, remplace la salsepareille.

Hab. les lieux pierreux, haies et buissons, aux environs de Nîmes, d’Uzès, d’Alais, de St-Jean-du-Gard, du Vigan.

Fl. août-septembre.

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