CXVe FAM. LILIACÉES. – LILIACEÆ. (Déc. th. élem. 1re éd. p. 249.)

Fleurs hermaphrodites, régulières. périgone pétaloïde, caduc ou marcescent-persistant, à 6 divisions disposées sur deux rangs, libres ou soudées à la base en tube cylindrique ou campanulé, imbriquées avant l’épanouissement, portant souvent à leur base une fossette ou un sillon nectarifère. Etamines 6, insérées sur le réceptacle ou sur les divisions ; anthères bilobées, insérées sur le filet par la base ou par le dos, à déhiscence longitudinale. Ovaire libre, à 3 loges polyspermes. Style 1, rarement nul ; stigmates 3. Capsule à 3 carpelles polyspermes, s’ouvrant en 3 valves portant les cloisons au milieu. Graines fixées à l’angle des loges, à test noir, crustacé et fragile, ou brunâtre ou roussâtre, alors membraneux ou spongieux. Embryon droit ou arqué, placé dans un périsperme charnu. Plantes herbacées, souvent bulbeuses, à tige simple, rarement rameuse ; à feuilles toutes radicales ou alternes sur la tige, sessiles ou engainantes, à nervures parallèles.

1 Racine bulbeuse ; pédoncules non articulés 2
Racine fibreuse ; pédoncules articulés 12
2 Graines planes 3
Graines globuleuses ou onduleuses 6
3 Divisions du périgone grandes, libres, ou presque libres 4
Divisions du périgone petites, soudées, dans le quart inférieur UROPETALUM
4 Divisions munies à leur base, d’une fossette, nectarifère 5
Division dépourvue de fossette nectarifère TULIPA
5 Divisions du périgone marquetées en
damier, non roulées en dehors
FRITILLARIA
Divisions du périgone ponctuées en pourpre, roulées en dehors LILIUM
6 périgone en grelot. à 6 dents peu profondes MUSCARI
périgone à 6 divisions libres ou soudées à la base
7 Filets des étamines filiformes ou subulés 8
Filets des étamines aplatis et dilatés ou renflés inférieurement 10
8 Fleurs jaunes GAGEA
Fleurs violettes ou blanches 9
9 Graines à raphé saillant SCILLA
Graines à raphé non saillant ADENOSCILLA
10 Fleur solitaire ERYTHRONIUM
Fleurs en grappe ou en ombelle 11
11 Fleurs renfermées, avant l’épanouissement, dans une spathe à une ou plusieurs valves ALLIUM
Fleurs non renfermées dans une spathe avant l’épanouissement ORNITHOGALUM
12 Etamines insérées vers la base des divisions du périgone APHYLLANTHES
Etamines insérées sur le réceptacle 13
13 Filets des étamines velus ou ciliés 14
Filets des étamines glabres PHALANGIUM
14 Filets des étamines dilatés à la base ASPHODELUS
Filets des étamines épais vers leur milieu SIMETHIS
1er gr. TULIPE. – TULIPA. (Tournef. inst. 373, t. 199 et 200.)

périgone grand, campanulé, à 6 divisions colorées, libres, caduques, dépourvues de glandes à leur base. Etamines 6, insérées sur le réceptacle ; anthères oblongues, droites. Style nul ; stigmate épais, sessile, à 5 lobes plans, étalés. Capsule oblongue presque arrondie, trigone. Graines horizontales, comprimées ou planes. Souche bulbeuse.

1 Filets des étamines glabres 2
Filets des étamines barbus à la base 3
2 Divisions externes du périgone lancéolées, blanches aux bords, roses sur le dos CLUSIANA
Divisions du périgone acuminées, rouges, tachées de violet à la base OCULUS-SOLIS
3 Fleur penchée avant l’épanouissement, divisions barbues au sommet SYLVESTRIS
Fleur dressée avant l’épanouissement, divisions
glabres au sommet
CELSIANA

1. TULIPA CLUSIANA
Dec. fl. fr. 5, p. 314 ; Red. lil. 1, t. 37 ; Clus. cur. post. 9, ic.

Bulbe stolonifère, laineux, de la grosseur d’une noisette, couvert d’une tunique brune. Tige de 2-4 dm glabre, simple, cylindrique, nue supérieurement, munie de 2-4 feuilles décroissantes de la base au sommet, lancéolées-linéaires, aiguës, d’un vert glauque, pliées en gouttière ; l’inférieure engainante, presque aussi longue que la tige. Fleur dressée en bouton, solitaire et terminale, à divisions externes lancéolées, atténuées à la base, qui est glabre et marquée d’une tache violette ; pubérulentes au sommet, rouges sur le dos, blanches sur les bords et à l’intérieur ; les internes plus courtes, obtuses, glabres au sommet, blanches des deux côtés. Etamines beaucoup plus longues que l’ovaire, à filets glabres, d’un brun foncé, presque plus courts que les anthères, d’abord jaunes, puis noirâtres. Capsule trigone. Graines noires.

Hab. dans les vignes et les olivettes, près de la tour Magne et au chemin de Sauve.

Fl.mars-avril.

2. TULIPA OCULUS-SOLIS
St. Am. Soc. agr. agen. 1, p. 75, et fl. agen. 145, t. 3 ; Dec. fl. fr. 3, p. 200 ; Jord. obs. (1846), p. 37, t. 5, fig. B ; Red. lil. 1, t. 60.

Bulbe gros, laineux, stolonifère. Tige de 2-3 dm, glabre, dressée, cylindrique, garnie à sa partie inférieure de 2-3 feuilles vertes, molles, glabres, lancéolées, ondulées, dressées-étalées, souvent recourbées, dépassant la fleur ; les inférieures plus larges, engainantes. Fleur dressée en bouton, solitaire et terminale, grande, ouverte, à divisions droites, acuminées, glabres, d’un beau rouge pourpre, marquées à leur base d’une tache noirâtre, bordée de jaune ; les externes atténuées du milieu à la base ; les internes plus étroites et plus courtes. Etamines plus longues que l’ovaire ; filets glabres, d’un bleu noirâtre, plus courts que les anthères. Capsule oblongue, trigone, lisse. Graines noires.

Hab. les champs cultivés, à Manduel, à Nîmes, sur la route d’Arbs.

Fl. avril.

3. TULIPA SYLVESTRIS
Lin. sp. 438 ; Dec. fl. fr. 3, p. 199 ; Fl. dan. 375 ; Lob. ic. 125, fig. 1 et obs. 63, fig. 2.

Bulbe ovoïde, médiocre, à tunique brunâtre, mince, non stolonifère. Tige de 2-4 dm, glabre, dressée, cylindrique, garnie, à sa partie inférieure, de 2-3 feuilles d’un vert glauque, linéaires-lancéolées, allongées, aiguës, pliées longitudinalement ; les plus inférieures vaginales, un peu plus courtes que la tige ; les autres plus courtes et plus étroites, embrassantes, étalées. Fleur d’un beau jaune, solitaire, terminale, penchée en bouton, à divisions acuminées et ciliées au sommet ; les extérieures verdâtres et glabres à la base ; les intérieures plus larges, ciliées à la base. Etamines à filets barbus à la base. Capsule oblongue-trigone. Graines brunâtres. Quelquefois la tige porte 2-3 fleurs.

Le bulbe de cette plante excite le vomissement.

Hab. les prairies, à Aramon, à Saint-Guiral ; dans les champs à blé à, Anduze.

Fl. mai-juin.

4. TULIPA CELSIANA
Red. lil. 1, t.38 ; Dec. fl. fr. 5, p. 313 ; Lob. ic. 124, fig. 2, et obs. 63, fig. 1 ; Rchb. ic. fig. 984.

Cette espèce diffère de la précédente: par son bulbe, stolonifère ; par sa tige, plus grêle ; par ses feuilles, plus étroites ; par sa fleur, dressée en bouton, plus petite, à divisions glabres au sommet ; les extérieures rougeâtres en dehors ; enfin par sa capsule, presque globuleuse.

Hab. les bois et les pacages sur toute la chaîne de l’Espérou, aux bords du Gardon, à la Baume, au pont du Gard, au chemin d’Uzès.

Fl. avril-juin.

Cette plante est connue par les gens de la montagne sous le nom patois de viaouletta.

On cultive dans les jardins une grande quantité de variétés de la tulipe des jardins, T. gesneriana Lin. remarquable par la grandeur et les panachures de la fleur, ainsi que par les divisions du périgone, obtuses et glabres, comme les étamines.

2e gr. FRITILLAIRE. – FRITILLARIA. (Lin. gen. 411.)

périgone campanulé, à 6 divisions colorées, libres, caduques, munies intérieurement à leur base d’une fossette oblongue, nectarifère. Etamines 6, insérées à la base des divisions. Style allongé, un peu en massue. Stigmates 3. Capsule trigone. Graines comprimées, à bords membraneux. Souche bulbeuses fleurs penchées.

1. FRITILLARIA MELEAGRIS
Lin sp. 436 ; Dec. fl. fr. 3, p. 201 ; Lamk. ill. t. 245, fig. t ; Moris. hist. s. 4, t. 18, fig. 1 ; Lob. obs. 67. ic. ; Dod. pempt. 233, fig. 1-2.

Bulbe petit, arrondi, à tunique roussâtre. Tige de 2-3 dm, dressée, grêle, simple, cylindrique, garnie de 3-5 feuilles écartées, linéaires-aiguës, canaliculées, d’un vert souvent glauque, dressées ou étalées, un peu courbées ; les radicales manquent souvent. Une seule fleur terminale, rarement 2, rougeâtre, ovoïde, penchée, à divisions oblongues, panachées de carreaux plus on moins réguliers, blancs et violets, en forme de damier. Etamines environ de la longueur du style, plus long que l’ovaire. Capsule dressée, à angles obtus, courte, atténuée vers la base.

Vulgairement damier, tulipe des prés, pintade. Son bulbe est vénéneux ; on le croit diurétique, et à l’extérieur émollient et résolutif.

Hab. les pacages, aux environs de Campestre, à Saint-Guirol, à l’Espérou (Gouan ill.).

Fl. avril.

On cultive communément dans les jardins le Fritillaria imperialis Lin. sous le nom vulgaire de couronne impériale, remarquable par ses grandes et belles fleurs oranges, penchées et verticillées au-dessous d’un bouquet de feuilles.

3e gr. LIS. – LILIUM. (Lin. gen. 410.)

périgone à 6 divisions caduques, droites en cloche ou roulées en dehors, munies à la base, du côté interne, d’un sillon longitudinal nectarifère. Etamines insérées à la base des divisions. Style 1. Stigmate trigone. Capsule trigone, à 6 sillons . Graines planes, comprimées, à bords membraneux. Bulbe écailleux.

1. LILIUM MARTAGON
Lin. sp. 435 ; Dec. fl. fr. 3, p. 203 ; Lamk. ill. t. 246, fig. 2 ; Fuchs. hist. 115, ic. ; Lob. ic. 168, fig. 1, et obs. 85, fig. l ; Moris hist. s. 4, t. 20, fig. 7-8.

Bulbe de grosseur variable, jaune ou blanchâtre. Tige de 6-9 dm, glabre ou un peu velue, quelquefois tachetée à la base, dressée, presque nue du dernier verticille à la base de la grappe. Feuilles ovales-lancéolées, brièvement pétiolées, nerviées, à bords un peu rudes, disposées en verticilles écartés, composés de 6-12 feuilles dans le bas ; feuilles supérieures petites, alternes. Fleurs rougeâtres, marquées de points plus foncés, penchées, velues extérieurement et au sommet, disposées 3-20 en grappes terminales et pyramidales, à pédoncules courbés, munis à leur base de deux feuilles florales, dont une linéaire et l’autre lancéolée-acuminée. périgone à divisions oblongues-lancéolées-obtuses, roulées en dehors. Style allongé, épaissi au sommet. Capsule pyriforme ou presque globuleuse, à 6 angles obtus.

Hab. les bois des montagnes, à l’Aigoual, l’Espérou, Salbous, Concoule.

Fl. mai-juillet.

On cultive dans les jardins le Lilium candidum Lin. sous le nom vulgaire de lis blanc, en patois éli ; à se distingue par sa tige robuste, ses feuilles ondulées ; par ses fleurs, grandes, dressées, très odorantes, d’un beau blanc, à divisions non roulées en dehors. Ses bulbes sont maturatifs, résolutifs et émollients.

4e gr. UROPETALE. – UROPETALUM.(Gawl. bot. reg 156)

périgone tubuleux-campanulé, à 6 divisions profondes, soudées à la base. Etamines non saillantes, insérées à la gorge du tube, à filets presque entièrement soudés contre les divisions du périgone. Style 1, stigmate trilobé. Capsule à 3 lobes obtus et à 3 valves polyspermes. Graines larges, très minces, bordées, à test membraneux, très adhérent. Bulbe non écailleux.

1. UROPETALUM SEROTINUM [Dipcadi serotinum (L.) Medik.]
Gawl. l c. ; Godr. et Gren. fl. fr. 3, p. 183 ; Hyacinthus serotinus Lin. sp. 453 ; Dec. fl. fr. 3, p. 207 ; Cav. ic. t. 30 ; Clus. hist. 1, p. 177, fig. 2.

Bulbe ovoïde, deux fois de la grosseur d’une noisette, à tunique membraneuse, blanchâtre. Tige de 1-3 dm, droite, glabre, glaucescente ainsi que les feuilles ; celles-ci linéaires, étroites, canaliculées, dressées ou arquées, au nombre de 3-5, beaucoup plus courtes que la tige. Fleurs d’un fauve roussâtre, penchées en grappe lâche, souvent disposées d’un même côté et portées sur des pédicelles courts, munis à leur base d’une bractée lancéolée-linéaire, scarieuse aux bords, plus longue que le pédicelle. périgone à lobes lancéolés-linéaires-obtus et presque calleux au sommet ; les 3 extérieurs plus profondément séparés et plus ouverts que les 3 intérieurs, dont la soudure dépasse la moitié de sa longueur. Etamines à filets très courts ; anthères sublinéaires. Style plus long que l’ovaire. Capsule glabre, assez grosse, à 3 lobes, aussi large que longue, un peu rétrécie à la base, ombiliquée au sommet. Graines noires, ridées et légèrement chagrinées, étroitement ailées sur les bords.

Hab. les bois et les garrigues, dans tous les environs de Nîmes, au pont du Gard.

Fl. mai-juillet.

5e gr. SCILLE. – SCILLA. (Lin. gen. 419.)

périgone à 6 divisions étalées en étoiles, non soudées à la base, persistantes. Etamines 6, égales, à filets glabres, filiformes, insérés à la base des lobes du périgone ; anthères insérées sur le filet par le dos. Capsule obovale-trigone, à 3 loges monospermes ou polyspermes. Graines subglobuleuses, à raphé saillant. Bulbe non écailleux.

1. SCILLA AUTUMNALIS [Prospero autumnale (L.) Speta]
Lin. sp. 443 ; Dec. fl. fr. 3, p. 212 ; Cav. ic. 3, t. 274 ; Dod. pempt. 219, fig. 1 ; Lob. ic. 102, et obs. 53, fig. inf.

Bulbe ovoïde, à tunique brune. Tiges de 1-3 dm, solitaires ou naissant 2-3 du même bulbe, dressées, grêles, cylindriques, glabres supérieurement, pubérulentes inférieurement, non feuillées, fleurissant avant la naissance des feuilles ; celles-ci peu nombreuses, linéaires, très étroites, dressées ou étalées, nerviées, finement dentelées, cartilagineuses aux bords, bien plus courtes que la tige. Fleurs petites, d’un bleu lilas ou rougeâtre, rarement blanches, disposées en grappe allongée à la maturité ; portées sur des pédoncules arqués, ascendants, dépourvus de bractées ; les inférieurs plus longs que la fleur. périgone à lobes oblongs-obtus, persistants. Capsule petite, ovoïde-déprimée, à 3 lobes peu prononcés, beaucoup plus courte que le pédoncule. Graines oblongues, arrondies sur le dos, noires, rugueuses.

Hab. les pelouses arides dans tout le département.

Fl. août-septembre, très rarement avril.

6e gr. ADENOSCILLE . – ADENOSCILLA. (Gren. et Godr. fl. fr. 3, p. 187.)

Filets des étamines subulés. Graines à raphé non saillant ; le reste comme dans le genre précédent.

1. ADENOSCILLA BIFOLIA
Gren. et Godr. 1. c. ; Scilla bifolia Lin. sp. 443 ; Dec. fl. fr. 3,p. 212 ; Jacq. austr. 117 ; Dod. pempt. 219, fig. 2 ; Fuchs. hist. 837-838, ic. ; Lob. ic. 99, fig. 2 et obs. 53, fig. 1.

Bulbe assez petit, ovoïde, à tunique blanchâtre. Tige ordinairement solitaire, de 1-2 dm, dressée, cylindrique, simple, glabre, ainsi que les feuilles ; celles-ci au nombre de 2, rarement 3, lancéolées-linéaires, engainant la partie inférieure de la tige, atteignant presque sa longueur lors de la floraison, dressées, étalées ou courbées en dedans, obtuses, ou enroulées au sommet en pointe cylindrique. Fleurs assez petites, d’un beau bleu, rarement rosées ou blanches, disposées 4-10 en grappe lâche, souvent subcorymbiforme ; pédoncules dressés, d’autant plus longs qu’ils sont inférieurs, dépourvus de bractées. Divisions du périgone ouvertes, oblongues-obtuses, portant une carène sur le dos. Capsule trigone-arrondie. Graines ovales brunes ou noirâtres, d’abord lisses, puis chagrinées.

Hab. les bois et les prairies, aux environs du Vigan, d’Alzon, à l’Espérou et ses environs.

Fl. avril-juin.

7e gr. ORNITHOGALE. – ORNITHOGALUM. (Lin. gen. 418).

périgone marcescent, à 6 divisions libres et étalées. Etamines 6, insérées sur le réceptacle ou à la base des divisions du périgone, à filets subulés, dilatés à la base ; anthères insérées sur le filet par le dos. Style filiforme. Capsule ovale, à 3 loges oligospermes. Graines arrondies ou anguleuses. Fleurs jaunâtres ou blanchâtres.

1 Fleurs en corymbe 2
Fleurs en grappe allongée 3
2 Pédoncules fructifères dirigés en bas DIVERGENS
Pédoncules fructifères étalés, jamais dirigés en bas UMBELLATUM
3 Fleurs grandes, peu nombreuses, unilatérales,
penchées ; pédoncules fructifères réfléchis
NUTANS
Fleurs petites, très nombreuses, étalées ; pédoncules fructifères dressés 4
4 Fleurs blanchâtres NARBONENSE
Fleurs jaunâtres PYRENAICUM

1. ORNITHOGALUM NARBONENSE
Lin. sp. 440 ; Dec. fl. fr. 3, p. 216 ; Clus. hist. p. 187, fig. 2 ; Moris. hist. s. 4, t. 13, fig. 6.

Bulbe de moyenne grosseur, ovoïde. Tige de 4-5 dm, droite, simple, nue, légèrement striée, glabre, ainsi que les feuilles ; celles-ci linéaires ou ensiformes, canaliculées, un peu glauques, étalées, très longues, mais plus courtes que la tige, conservées pendant la floraison. Fleurs d’un blanc de lait en dedans, munies d’une bande verte sur le dos de chaque division disposées en grappe allongée, spiciforme, lâche inférieurement. Pédoncules florifères grêles, étalés, plus longs que la fleur ; les fructifères renforcés, redressés, tous munis, à leur base, d’une bractée lancéolée, brusquement et longuement acuminée, presque entièrement scarieuse. périgone à divisions oblongues-lancéolées, 2 fois de la longueur des étamines, dépassant la capsule ; celle-ci ovale-trigone, à 3 sillons. Graines noires, obovales-anguleuses, rugueuses.

Hab. les pacages à Aigues-Mortes, les bords des champs à Nîmes, les champs cultivés à Vic-le-Fesq.

Fl. mai-juin.

2. ORNITHOGALUM PYRENAICUM
Lin. sp. 440 ; Dec. fl. fr. 3, p. 216 ; O. flavescens Lamk. ill. t. 242, fig. 2, Jacq. austr. t. 103 ; Reneal. spec. p. 90 ic.

Bulbe moyen, ovoïde à tunique blanchâtre. Tige de 6-8 dm, droite, simple, effilée, nue, lisse, glabre, ainsi que les feuilles ; celles-ci linéaires, un peu canaliculées, un peu glauques, très longues, mais plus courtes que la tige, étalées, rarement conservées à l’époque de la floraison. Fleurs d’un jaune verdâtre, munies, sur le dos de chaque division d’une ligne plus foncée ; disposées en grappe allongée, spiciforme, lâche intérieurement, plus étroite que dans l’espèce précédente. Pédoncules grêles, étalés-ascendants ; les fructifères redressés, tous munis, à leur base, d’une bractée scarieuse, lancéolée-acuminée, plus courte que le pédoncule dans la partie inférieure de la grappe, et plus longue dans sa partie supérieure. périgone à divisions linéaires-oblongues-obtuses, plus longues que les étamines, égalant ou dépassant la capsule ; celle-ci ovale)trigone, à 3 sillons, plus courte que celle du n° 1. Graines noires, obovales-anguleuses, rugueuses.

Cette plante porte les noms vulgaires de houblon de montagne, d’aspergette. Dans sa jeunesse, on mange les bulbes cuits à l’eau ou sous la cendre, ainsi que les jeunes pousses.

Hab. dans les prés et les broussailles, dans toute la partie élevée du département.

Fl. mai-juin.

3. ORNITHOGALUM NUTANS
Lin. sp 441 ; Dec fl. fr. 3, p.218 ; Jacq. austr. t. 301 ; Moris. hist. s. 4, t. 13, fig. 9 ; Clus exot. append. alt. p. 9, fig. 1 ; Colum. ecphr. t. 322 ; J. Bauh. 2, p. 831, fig, 1.

Bulbe ovoïde, à tunique blanchâtre. Tige de 3-4 dm, épaisse, molle, nue, droite, simple, glabre ainsi que les feuilles ; celles-ci linéaires, canaliculées, plus longues que la tige. Fleurs grandes, peu nombreuses, subunilatérales, penchées, puis réfléchies ; les supérieures dressées ; blanches intérieurement, munies, sur le dos de chaque division, d’une large bande verte ; disposées en grappe peu allongée, lâche inférieurement. Pédoncules assez épais, beaucoup plus courts que les fleurs, munis, à leur base, d’une bractée membraneuse, concave, largement lancéolée-acuminée, presque aussi longue que la fleur. périgone à divisions largement oblongues-lancéolées. Etamines à filets élargis au sommet, divisé en 2 pointes profondes, entre lesquelles est placée l’anthère. Capsule assez grosse, ovoïde, à 6 sillons. Graines noires, grosses, rugueuses.

Hab. les champs cultivés, aux environs de Nîmes, de Marguerite.

Fl. mars-mai.

4. ORNITHOGALUM DIVERGENS
Bor. fl. centr. ed. 2, p. 507 ; Gren. et Godr. fl. fr. 3, p. 190.

Bulbe moyen, ovoïde, blanchâtre, portant, à sa base et sous ses tuniques, de nombreux bulbilles, ne produisant les feuilles qu’étant séparés de la plante mère. Tige de 2-3 dm, solitaire, droite, assez ferme. Feuilles linéaires, dressées, plus longues que la tige, canaliculées, munies, au fond de la gouttière, d’une bande large, d’un blanc luisant et argenté. Fleurs assez grandes, blanches intérieurement, munies, sur le dos de chaque division, d’une large bande verte ; disposées en corymbe, portées sur des pédoncules très longs, d’autant plus qu’ils sont inférieurs, étalés-dressés ; les fructifères réfractés, ascendants au sommet, tous munis, à leur base, d’une bractée membraneuse, blanchâtre, lancéolée-linéaire, longuement acuminée, beaucoup plus courte qu’eux. périgone à divisions lancéolées-elliptiques-aiguës. Capsule ovoïde, à 6 angles saillants, tronquée au sommet. Fleurs s’ouvrant au soleil.

Hab. les champs cultivés, aux environs de Nîmes.

Fl. avril-mai.

5. ORNITHOGALUM UMBELLATUM
Lin. sp. 441 ; Dec. fl. fr. 3, p. 217 ; Dod. pempt. 221, fig. 1 Lob. ic.p, 148, fig..2, et obs. 72, fig. 2 ; Reneal spec. 87, ic.

Bulbe moyen, ovoïde, blanchâtre, muni, à sa base, de caïeux produisant des feuilles et des tiges sans être détachés de la plante mère. Tiges de 1-2 dm, solitaires ou réunies 2-3 en touffe dressée, simples, glabres ainsi. que les feuilles ; celles-ci linéaires, étalées, souvent enroulées, plus longues que la tige, canaliculées, munies, au fond de la gouttière, d’une bande large, d’un blanc luisant et argenté. Fleurs moins grandes que dans l’espèce précédente, blanches à l’intérieur, munies, sur le dos de chaque division, d’une large bande verte ; disposées en corymbe, portées sur des pédoncules moins longs que ceux de l’espèce précédente, ascendants ; les fructifères étalés, jamais réfractés, tous munis, à leur base, d’une bractée membraneuse, blanche, lancéolée-linéaire, longuement acuminée, plus courte qu’eux. périgone à divisions oblongues-linéaires-obtuses. Capsule ovoïde, à 6 angles saillants, tronquée au sommet, un peu plus petite que celle du n° 4.

Cette plante est connue sous les noms vulgaires de dame d’onze heures, d’étoile blanche. Les bulbes sont doux et peuvent au besoin servir d’aliment, en les faisant torréfier ou cuire à l’eau.

Hab. les champs cultivés dans tout le département.

Fl. avril-mai.

8e gr. GAGÉE. – GAGEA. (Salisb. ann. bot. 2, p. 535.)

Périgone à 6 divisions libres jusqu’à la base, plus ou moins étalées, persistantes-marcescentes. Etamines insérées sur le réceptacle ou à la base des divisions du périgone, à filets non dilatés à la base ; anthères insérées sur le filet par leur base. Style filiforme. Capsule trigone, à 3 loges oligospermes. Graines arrondies, à test jaunâtre.

1 Pédoncules simples, glabres, nus ; fleurs glabres ; une seule feuille lancéolée-linéaire LUTEA
Pédoncules souvent rameux, velus, munis de bractéoles ; fleurs pubescentes ; au moins 2 feuilles linéaires ARVENSIS

1. GAGEA LUTEA
Schult. syst. 7, p. 538 ; Ornithogalum luteum Lin. sp. 439 ; Ornithogalum sylvaticum Pers. in ust. ann. 5, p. 7, t.1, fig. 1 ; Dec. fl. fr. 5, p. 315 ; Lob. ic. 149, fig. 1 ; Clus. hist. 188, fig. 2 ; Renealm. p. 90, ic.

Bulbe ovoïde, de la grosseur d’une noisette, à tunique membraneuse, blanchâtre4, ou brunâtre, couvrant souvent de nombreux bulbilles. Tige de 15-25 cm, comprimée, à 4 angles, pubescente supérieurement. Feuille radicale, solitaire, lancéolée-linéaire, large de 10-12 mm, presque plane, longuement atténuée inférieurement, subitement acuminée et enroulée au sommet, un peu canaliculée en dessus et légèrement carénée en dessous, dressée, dépassant la tige. Fleurs jaunâtres, munies, sur le dos de chaque division, d’une bande verdâtre ; disposées presque en ombelle de 2-8 rayons. Pédoncules grêles, nus, glabres ou pubescents, presque trigones, munis, à la base, de deux feuilles florales inégales, presque opposées, lancéolées ; l’inférieure plus large, un peu embrassante à sa base. périgone à divisions oblongues-obtuses, glabres.

Hab. les clairières des bois, à l’Espérou, l’Aigoual, Saint-Guiral.

Fl.avril-juin.

2. GAGEA ARVENSIS
Schult sys. 7, p. 547, G. villosa Dub. bot. 467 ; Ornithogalum arvense Pers. in ust. ann. 11, p. 8, t. 1, fig. 2 ; Ornithogalum minimum Dec. fl. fr. 3, p. 215. Fl. dan. t. 1869 ; Clus. pann..p. 190, ic. et hist. 189, fig. 1 ; Colum. ecphr. 323, ic.

Bulbe petit, subglobuleux, composé de 2 bulbes inégaux, dressés, sous une tunique commune, brune. Tige de 5-15 cm. dressée ou tombante, anguleuse, pubescente ainsi que les feuilles florales, les pédoncules et les divisions du périgone en dehors. Feuilles radicales, ordinairement 2, glabres, linéaires, canaliculées, étalées, recourbées, presque 2 fois de la longueur de la tige. Fleurs jaunes, munies, en dehors des divisions, de stries vertes ; disposées en corymbe ombelliforme plus ou moins fourni, portées sur des pédoncules cylindriques simples ou rameux, munis de bractées lancéolées-linéaires et, à la base, de 2 feuilles florales presque opposées, inégales, l’inférieure plus grande, lancéolées-acuminées, beaucoup plus larges que les radicales, quelquefois munies, à leur aisselle, de petits bulbilles agglomérés. périgone à divisions lancéolées-aiguës ou subobtuses.

Hab. les champs cultivés, dans tous les environs de Nîmes, de Beaucaire de Montfrin de Manduel.

Fl. mars-avril.

9e gr. AIL. – ALLIUM. (Lin. gen. 409.)

Périgone à 6 divisions persistantes, libres ou soudées à la base, conniventes ou ouvertes, les intérieures quelquefois plus grandes que les extérieures. Etamines 6, saillantes ou incluses, insérées à la base des divisions du périgone ou au-dessus, à filets dilatés et soudés à leur base, tantôt tous simples, tantôt alternativement dilatés et trifides ; anthères bilobées, insérées par le dos à la dent du centre. Style simple, persistant, au sommet d’un axe filiforme, après la déhiscence de la capsule ; stigmate ordinairement simple. Capsule petite, trigone, souvent déprimée, à 3 loges monospermes ou bispermes, quelquefois uniloculaire, les cloisons n’arrivant pas jusqu’à l’axe. Graines noires ou brunes, arrondies ou anguleuses, chagrinées. Plantes à odeur forte. Bulbes formés de plusieurs tuniques superposées. Tiges nues ou garnies de feuilles planes ou fistuleuses, dont les gaines les entourent de la base jusque vers leur milieu. Fleurs disposées en ombelle terminale, tantôt toutes semblables, tantôt entremêlées de petits bulbes, renfermées, avant le développement, dans une spathe à une ou plusieurs valves. Pédicelles munis de petites bractées à leur base.

1 Etamines à filets alternativement trifides 2
Etamines à filets simples 6
2 Ombelle bulbifère 3
Ombelle capsulifère 4
3 Divisions du périgone rudes sur le dos ; étamines incluses SCORODOPRASUM
Divisions du périgone lisses sur le dos ; étamines saillantes VINEALE
4 Etamines incluses ou peu saillantes ; feuilles planes 5
Etamines très saillantes ; feuilles fistuleuses SPHÆROCEPHALUM
5 Fleurs rosées ; étamines à filets subciliés à la base ; anthères jaunes POLYANTHUM
Fleurs pourprées ; étamines à filets distinctement ciliés à la base ; anthères purpurines ROTUNDUM
6 Feuilles fistuleuses 7
Feuilles non fistuleuses, planes ou filiformes 12
7 Spathe ne dépassant pas l’ombelle ; divisions du périgone aiguës SCHOENOPRASUM
Spathe plus longue que l’ombelle ; divisions du périgone obtuses 8
8 Etamines très saillantes 9
Etamines incluses 10
9 Fleurs jaunes FLAVUM
Fleurs roses, violettes ou purpurines CARINATUM
10 Ombelle bulbifère 11
Ombelle capsulifère PANICULATUM
11 Feuilles canaliculées en dessus OLERACEUM
Feuilles presque planes, non canaliculées COMPLANATUM
12 Fleurs blanches, verdâtres ou jaunâtres ; feuilles largement lancéolées-elliptiques 13
Fleurs rosées ou purpurines ; feuilles linéaires ou filiformes 14
13 Bulbe couvert de tuniques réticulées ; ombelle serrée, globuleuse ; plante robuste, de 4-6 dm VICTORIALE
Bulbe couvert de tuniques membraneuses ; ombelle lâche, presque nivelée ; plante presque grêle, de 1-3 dm URSINUM
14 Feuilles largement linéaires ; périgone à divisions larges, oblongues-obtuses ROSEUM
Feuilles linéaires étroites ou filiformes ; périgone à divisions étroites, aiguës 15
15 Ombelle pauciflore ; style inclus ; feuilles filiformes ; plante de 5-15 cm MOSCHATUM
Ombelle multiflore ; style très saillant ; feuilles planes linéaires ; plante de 2-3 dm FALLAX

1. ALLIUM SCORODOPRASUM
Lin. sp. 425 (excl. var. B) ; Dec. fl. fr. 3, p. 220 ; Fl. dan. t. 290 et 1455 ; Clus. hist. 191, fig. 1.

 Bulbe portant, au-dessus de sa partie supérieure, plusieurs petits bulbes ovoïdes, terminés en pointe, pédicellés, plus ou moins espacés, enveloppés d’une tunique commune. Tige de 4-8 dm, droite, souvent robuste, cylindrique, glabre, ainsi que les feuilles, qui occupent sa moitié inférieure. Feuilles planes assez larges, dentelées-scabres sur les bords. Fleurs purpurines, disposées en ombelle lâche, pauciflore ; entremêlées de nombreux bulbilles, rougeâtres, ovoïdes-aigus, souvent réunis en tête serrée. Spathe à 2 valves courtes ovales, brusquement acuminées. périgone à divisions carénées, rudes. Etamines plus courtes que le périgone ; les 3 intérieures à 3 pointes, dont la centrale 2 fois plus courte que les latérales et que la partie aplanie qui la porte.

Cette plante porte le nom vulgaire de rocambolle, et ses bulbes reçoivent celui d’échalote d’Espagne ; ils sont employés pour l’usage de la cuisine.

Hab. les lieux sablonneux à Aigues-Mortes, les champs cultivés à Concoule, à Manduel.

Fl. juin-juillet.

2. ALLIUM VINEALE
Lin. sp. 428 ; Dec. fl. fr. 3, p. 228 ; Moris. hist. s. 4, t. 15, n° 4 ; Dod. pempt. 683, fig. 1.

Bulbe assez petit, portant plusieurs petits bulbes ovoïdes, pédicellés, enveloppés d’une tunique commune, membraneuse, brune, ou blanchâtre. Tige de 3-6 dm, droite, grêle, cylindrique, glabre, ainsi que les feuilles ; celles-ci grêles, presque cylindriques, fistuleuses, canaliculées en dessus, occupant la moitié inférieure de la tige. Fleurs d’un rose pâle, peu nombreuses, disposées en ombelle lâche ; entremêlées de nombreux bulbilles jaunâtres ou rougeâtres, ovoïdes ou oblongs, terminés en pointe recourbée, souvent réunis en tête petite, sphérique, germant quelquefois sur la plante, donnant alors un aspect chevelu à l’ombelle. Spathe courte, univalve, ovale, brusquement acuminée. périgone à divisions lisses sur le dos. Etamines saillantes ; les 3 intérieures à 3 pointes, dont la centrale presque aussi longue que les latérales et plus longue que la partie aplanie qui la porte.

Hab. les champs sablonneux et les bois dans tout le département.

Fl. juin-juillet.

3. ALLIUM POLYANTHUM
Roem. et Schult. syst. 7, p. 1016 ; Gren. et Godr. fl. fr. 3, p. 198 ; Al. multiflorum Dec. fl. fr. 5, p. 316.

Bulbe assez gros, ovoïde, portant, sous les tuniques, de petits bulbes nombreux, blancs, ovoïdes, brièvement pédicellés. Tige de 4-8 dm, droite, raide, cylindrique, glabre, ainsi que les feuilles ; celles-ci planes largement linéaires-aiguës, occupant le tiers inférieur de la tige. Fleurs rosées, disposées en ombelle grande, très fournie, globuleuse, dépourvue de bulbilles ; pédoncules inégaux, allongés. Spathe caduque, à 2 valves ovales, terminées en pointe plus courte que l’ombelle. périgone à divisions oblongues, obtuses ou mucronulées, à carène plus foncée et denticulée. Etamines plus courtes ou un peu plus longues que le périgone, à filets pubescents à la base ; les 3 extérieures simples, atténuées du milieu au sommet ; les 3 intérieures à filets dilatés, terminés par 3 pointes, dont la centrale plus courte environ de moitié que les 2 latérales, subulées, enroulées, et que la partie aplanie qui la porte ; anthères jaunes. Style saillant. Capsule à 3 faces marquées d’un sillon, échancrées au sommet.

Cette espèce est connue sous le nom vulgaire de poireau des champs ; en patois, pori de vigna. Les paysans la mangent crue et la mettent comme garniture à la soupe.

Hab. les champs et les vignes, où elle abonde, à Manduel, à Nîmes, Tresques ; plus rare au Vigan, St-Ambroix, Alais, Anduze.

Fl. juin-juillet.

4. ALLIUM ROTUNDUM
Lin. sp. 433 ; Dec. fl. fr. 5, p. 315 ; Mut. fl. fr. t. 74, fig. 554 ; Clus. hist. 196, fig. 1.

– Bulbe ovoïde, de la grosseur d’une noisette, garni de plusieurs petits bulbes bruns, pédicellés, séparés par des membranes et recouverts par une tunique commune, brune. Tige de 4-8 dm, droite, raide, cylindrique, glabre. Feuilles glabres, planes, linéaires-graminiformes, carénées, striées, ainsi que les gaines, occupant le tiers inférieur de la tige. Fleurs d’un rouge ordinairement foncé, disposées en ombelle sphérique plus ou moins ample, dépourvue de bulbilles ; pédoncules extérieurs courts et réfléchis. Spathe très courte, caduque. périgone à division suboblongues, obtuses ou aiguës, à carène plus foncée, dentelée. Etamines non saillantes, à filets ciliés à la base ; les 3 extérieures linéaires-acuminées ; les 3 intérieures à filets très dilatés, terminés par 3 pointes, dont la centrale de deux tiers plus courte que les latérales et que la partie aplanie qui la porte ; anthères purpurines. Style non saillant. Capsule trigone, à 3 carènes.

Hab. les champs cultivés, à Castillon, près de Remoulin, à St-Gilles.

Fl. juin-août.

5. ALLIUM SPHÆROCEPHALUM
Lin. sp. 426 ; Dec. fl. fr. 3, p. 228 ; Red. lil. 391, ic ; Mut. fl. fr. t. 74, fig. 548 ; Moris: hist. s. 4, t. 14, fig. 4 ; Clus. hist. 195, fig. 1.

Bulbe assez petit, ovoïde, irrégulier, garni de plusieurs petits bulbes ovoïdes-anguleux, acuminés, pédicellés, espacés, blanchâtres ou rougeâtres. Tige de 4-6 dm, droite, grêle, cylindrique, glabre. Feuilles glabres, fistuleuses linéaires-aiguës, demi-cylindriques et canaliculées dans les deux tiers inférieurs de leur longueur, le reste entièrement cylindrique, occupant la moitié inférieure de la tige. Fleurs d’un pourpre foncé, très nombreuses, brièvement et inégalement pédonculées, disposées en ombelle compacte, globuleuse, puis un peu conique, dépourvue de bulbilles. Spathe membraneuse, à 1-2 valves ovales, terminées en une pointe courte, n’atteignant pas la hauteur de l’ombelle. périgone à divisions ovales-lancéolées ; les extérieures lisses pu un peu rudes sur la carène. Etamines et pistil très saillants. Etamines intérieures à filets dilatés, terminés par 3 pointes, dont la médiane égale aux latérales ou plus longue qu’elles, et beaucoup plus courte que la partie aplanie qui la porte, quelquefois presque aussi longue qu’elle. Ovaire subpyramidal.

Hab. les champs cultivés ou incultes, les vignes dans. tout la département.

Fl. juin-août.

6. ALLIUM SCHOENOPRASUM
Lin. sp. 432 ; Dec. fl. fr. 3, p. 227 ; Mut fl. fr. t. 74, fig. 555 ; Moris. hist. s. 4, t. 14, fig. 4 ; Lob. ic. 154, fig. 1 ; Tabern, ic. 486, fig. 2.

Bulbes petits, allongés, ordinairement réunis en paquets, donnant naissance à des tiges et à des feuilles formant un gazon épais. Tiges de 1-3 dm, dressées, cylindriques, grêles, glabres. Feuilles glabres, un peu glauques, filiformes, subulées, cylindriques, fistuleuses, brièvement canaliculées à la base, striées surtout, sur la gaine épaisse qui enveloppe la tige très inférieurement. Fleurs d’un rose plus ou moins vif, brièvement pédonculées, disposées en ombelle serrée, globuleuse, dépourvue de bulbilles. Spathe membraneuse, rose ou blanche, à 2 valves ovales, mucronées, plus courte que l’ombelle. périgone à divisions étalées, lancéolées –acuminées, traversées par une ligne violette longitudinale. Etamines profondément incluses, toutes à filets simples ; anthères brunâtres ou jaunâtres ; style de la longueur des étamines. Graines noires, oblongues-trigones.

Cette plante est connue sous les noms vulgaires de civette, appétit, ciboulette. Ses feuilles seulement sont en usage comme assaisonnement de la salade.

Hab. les bords du Gardon, au mas Charlot, la Beaume, le pont du Gard.

Fl. juin-juillet.

7. ALLIUM ROSEUM
Lin. sp. ed. 1, p. 296 ; Dec. fl. fr. 3, p. 221 ; Jacq. rar. 265, ic ; Red lil. 213, ic ; Mag. bot. p. 10, ic.

Bulbe assez petit, ovoïde, entouré de petits bulbes blanchâtres, très nombreux, pédicellés, recouverts par la tunique ancienne, régulièrement ponctuée. Tige de 3-8dm, droite, ferme, cylindrique, glabre ainsi que les feuilles ; celles-ci glaucescentes, largement linéaires-acuminées, striées, planes, un peu pliées en gouttière, un peu rudes sur les bords, occupant la partie inférieure de la tige, plus longue qu’elles. Fleurs grandes, roses, blanches-scarieuses en vieillissant, disposées en ombelle plus ou moins fournie, presque plane, puis étalée. Spathe à 3-4 valves soudées et engainantes à la base, plus courte que l’ombelle. périgone campanulé, à divisions dressées, ovales-oblongues-obtuses, entières, échancrées ou denticulées au sommet. Etamines simples et style non saillants ; anthères jaunes. Capsule trigone-arrondie, déprimée, longuement dépassée par le périgone.

Var. B. Bulbiferum Gren. et. Godr. fl. fr. 3, p. 205. Ombelle peu fournie, munie de bulbilles assez gros, ponctués, sessiles. Al. carneum Bertol. rar. lig. dec. 1, p.7 ; Moris. hist. s. 4,t.16, fig. 11.

Vulgairement, en patois, aïé de ser.

Hab. les bords des fossés, les champs cultivés, les vignes, aux environs de Nîmes, à Manduel, Alais, Anduze. St-Jean-du-Gard, St-Ambroix le Vigan ; la var. B, à Nîmes.

Fl. avril-mai.

8. ALLIUM URSINUM
Lin. sp. 431 ; Dec. fl. fr. 3, p. 225 ; Fl. dan. t. 757 ; Math. comm. (valgr.) 5’60, ic ; Lob. ic 159, fig. Fuchs. hist. 739, ic.

Bulbe assez petit, oblong, recouvert d’une tunique membraneuse, très mince, blanchâtre, transparente, muni à sa base de fibres charnues. Tige de 2-4 dm, droite, nue, grêle, subtrigone, glabre. Feuilles glabres, au nombre de 2, rarement 3, d’un vert luisant en dessus, glaucescentes en dessous, largement lancéolées, aiguës, plus ou moins brusquement rétrécies en pétiole, ordinairement plus long que le limbe, marqué de nervures fines rapprochées, conniventes à son sommet ; pétiole extérieur muni d’une gaîne courte, d’où sortent la tige et la feuille, qui en est dépourvue. Fleurs d’un beau blanc, à odeur alliacée très forte, disposées en ombelle lâche, ordinairement assez fournie, presque nivelée, dépourvue de bulbilles. Spathe monophylle ou à 2-3 valves membraneuses, transparente, plus courte que l’ombelle. périgone à divisions linéaires-lancéolées-aiguës, étalées, caduques à la maturité. Etamines simples, de moitié plus courtes que la fleur. Style plus long que la capsule ; celle-ci arrondie-trigone, déprimée, à 3 sillons profonds, à loges contenant chacune 1-2 graines arrondies, noires, rugueuses, dépourvues d’arille.

Le bulbe passe pour diurétique et vermifuge.

Hab. les bois à l’Hort de Diou, près de l’Espérou, au valat de la Dauphine, et probablement tons ceux de la chaîne de l’Espérou.

Fl. avril-juin.

9. ALLIUM VICTORIALIS
Lin sp. 424 ; Dec. fl. fr. 3, p. 224 ; Jacq. austr. t. 216 ; Clus.. pan. 224, ic ; Dod. pempt. 684, ic ; Tabern. ic. 487.

Bulbe oblique, très allongé en s’atténuant, d’une grosseur moyenne, couvert de tuniques réticulées, muni de fibres nombreuses à sa base et au-dessus. Tige de 4-6 dm, cylindrique, anguleuse au sommet, glabre, quelquefois tachée inférieurement. Feuilles 2-3, glabres, larges, elliptiques, planes, nerveuses, rétrécies en pétiole court, dilaté à sa base en une gaine allongée, embrassant presque la moitié inférieure de la tige. Fleurs jaunâtres ou verdâtres, nombreuses, brièvement pédonculées, disposées en ombelle compacte, globuleuse, dépourvue de bulbilles. Spathe courte, membraneuse, à une seule valve, persistante, plus courte que l’ombelle. périgone à divisions inégales, oblongues, obtuses, dressées, campanulées. Etamines simples, à filets dilatés à la base, presque une fois plus longues que le périgone ; anthères jaunâtres. Style dépassant les étamines Capsule arrondie-trigone, déprimée, à 3 sillons profonds. Graines noires, oblongues-trigones, chagrinées, à hile blanchâtre.

Vulgairement ail serpentin, faux nard. Le bulbe est un excitant général, inusité.

Hab les bois et les prés ombrageux, au Prunaret, près de Dourbie, au valat de la Dauphine, près de l’Espérou.

Fl. juin-juillet.

10. ALLIUM OLERACEUM
Lin. sp. 429 ; Dec. fl. fr. 3, p. 226 ; Rchb. ic. no 1067.

Bulbe assez petit, simple, ovoïde, à tunique blanchâtre et à odeur fétide. Tige de 4-6 dm, droite, cylindrique, glabre. Feuilles glabres, au nombre de 2-3, linéaires, demi-cylindriques, fistuleuses, canaliculées, rudes et sillonnées en dessous, occupant la moitié inférieure de la tige. Fleurs d’un blanc sale, souvent rosé, disposées en ombelle lâche, pauciflore ; entremêlées de bulbilles nombreux, sessiles, ovoïdes, mucronés, souvent rougeâtres. Pédoncules un peu allongés, la plupart penchés. Spathe persistante, à 2 valves inégales, ventrues et nerviées à la base, ovales, prolongées en pointes très longues, dépassant l’ombelle. périgone à divisions obtuses, dressées, conniventes. Etamines simples, incluses ou très peu saillantes. Style dépassant les étamines. Capsule prismatique, tronquée au sommet, à angles prononcés dans toute sa longueur, rudes supérieurement.

Hab. les champs et les vignes dans tout le département.

Fl. juin-août.

11. ALLIUM COMPLANATUM
Bor. fl. centr. ed. 2, p. 512 ; Gren. et Godr. fl. fr. 3, p. 207 ; Hall. t. 2, fig. dextr.

Cette espèce diffère de la précédente : par sa tige ordinairement plus élevée ; par ses feuilles planes supérieurement, non canaliculées, très peu fistuleuses, presque lisses et à sillons peu profonds en dessous ; par ses étamines toujours incluses ; par sa capsule à angles presque effacés vers leur milieu.

Hab. les champs et les vignes dans tout le département.

Fl. juillet-août.

12. ALLIUM CARINATUM
Lin. sp. 426 ; Dec. fl. fr. 3, p. 220 ; Al. flexum Waldst. et Kit. rar. hung. t. 278 ; Hall. All. t. 2, fig. 2 ; Lob.. ic. 156, fig. 1.

Bulbe ovale, moyen, dépourvu de bulbilles, à tuniques grisâtres. Tige de 4-6 dm, droite, quelquefois flexueuse, cylindrique, glabre, ainsi que les feuilles ; celles-ci linéaires, un peu succulentes, fistuleuses, planes en dessus et canaliculées vers leur base, presque lisses et à stries légères en dessous, dépourvues de carène, dentelées-rudes sur les bords, occupant presque la moitié inférieure de la tige. Fleurs d’un rose violacé, disposées en ombelle plus ou moins fournie, entremêlées de bulbilles plus ou moins nombreux. Pédoncules un peu allongés, penchés avant l’épanouissement. Spathe persistante, à 2 valves inégales, striées, lancéolées, longuement acuminées plus longue que l’ombelle. périgone à divisions oblongues-obtuses, conniventes ; les extérieures concaves, carénées. Etamines simples, presque 2 fois de la longueur du périgone ; anthères jaunes, dépassées parle style. Capsule trigone-piriforme, à angles rudes dans toute leur longueur.

Hab. les champs arides et les vignes dans tout le département.

Fl.juillet-août.

13. ALLIUM FLAVUM
Lin. sp. 428 ; Dec. fl. fr. 3, p. 226 ; Jacq. austr. t. 141.

Bulbe ovoïde, assez petit, dépourvu de bulbilles, à tunique brunâtre. Tige de 2-6. dm, droite, cylindrique, striée, glabre, souvent un peu glauque. Feuilles linéaires-étroites, charnues, lisses, striées sur la gaîne, arrondies en dessous, un peu canaliculées en dessus, glabres glaucescentes, occupant un peu peu plus de la moitié inférieure de la tige. Fleurs d’un beau jaune, disposées en ombelle, ordinairement bien fournie, dépourvue de bulbilles ; pédoncules extérieurs penchés. Spathe à 2 valves inégales, persistantes, linéaires-lancéolées, très longuement acuminées, 2-3 fois plus longue l’ombelle. périgone à divisions oblongues-obtuses, dressées-conniventes. Etamines simples, 2 fois de la longueur du périgone et plus courtes que le style. Capsule obovale, à côtes lisses.

Hab. les champs, et les pacages, à Campestre près d’Alzon, aux environs de Lanuéjols.

Fl. juillet-août.

14. ALLIUM PANICULATUM
Lin. sp. 428: Gren. et Godr. fl. fr. 3, p, 209 ; All. pallens Dec. fl. fr. 3, p. 227 ; Al. intermedium. Dec. fl. fr. 5, p. 318 ; All. longispathum. Red. lil. t. 316 ; Clus. hist. p 194, fig. 2.

Bulbe ovale-arrondi, assez petit, dépourvu de bulbilles, à tunique grisâtre. Tige de 4-8 dm, droite, cylindrique, presque lisse, glabre. Feuilles glabres, fistuleuses, linéaires, striées sur les gaines, arrondies en dessous et marquées de 3-5 côtes saillantes, lisses ; le dessus est plane, mais un peu canaliculé vers la base ; elles occupent la moitié inférieure de la. tige. Fleurs blanchâtres, roses au sommet, disposées en ombelle multiflore, dépourvue de bulbilles ; pédoncules un peu allongés filiformes, très inégaux, lâches, étalés, penchés avant l’épanouissement. Spathe persistante, à 2 valves inégales, oblongues-lancéolées, sillonnées dans le bas, longuement acuminées pointe fistuleuse, beaucoup plus longue que l’ombelle. périgone campanulé, à divisions oblongues-obtuses, quelquefois mucronées, plus longues que les étamines ou dépassées par les anthères. Etamines simples. Style plus court que le périgone ou le dépassant longuement. Capsule oblongue, atténuée aux deux extrémités, rude sur les angles.

Var. B Pallens Godr. et Gren. l. c. – Ombelle plus fournie ; fleurs d’un blanc sale ; anthères un peu saillantes ; style très court. Al. pallens Lin. sp. 427 ? Vill. dauph. 2, p. 254.

Hab. les champs incultes et stériles, aux environs de Nîmes, de Manduel, de Bessège, de Saint-Ambroix, d’Anduze, du Vigan.

Fl. juin-août.

15. ALLIUM MOSCHATUM
Lin. sp. 427 ; Dec. fl. fr. 3, p. 226 ; Al. setaceum Waldst. et Kit. pl. rar. hung. t. 68 ; C. Bauh. prodr. p. 28, ic. ; .J. Bauh. hist. 2, p. 565, ic.

Bulbes assez petits, ovales-oblongs, solitaires ou réunis 2-3, à tuniques roussâtres, devenant fibreuses en vieillissant. Tige de 1-2 dm grêle, cylindrique, droite ou courbée, glabre. Feuilles non fistuleuses, filiformes, striées, ainsi que les gaînes ; très étroitement canaliculées en dessus, ordinairement glabres, occupant la base ou le tiers inférieur de la tige et plus courtes qu’elle. Fleurs odorantes, blanchâtres ou rosées, disposées en ombelle composée de 3-12 fleurs, lâche, presque nivelée, pédoncules filiformes, dresses, inégaux. Spathe à 2 valves étalées ou réfléchies ovales-lancéolées, acuminées plus courte que l’ombelle. périgone à divisions étalées-dressées, lancéolées-aiguës, à carène d’un rose foncé,plus longues que les étamines ; celles-ci à filets linéaires subulés ; anthères brunes. Style environ de la longueur des étamines. Capsule subglobuleuse, longuement dépassée par le périgone.

Hab. les pacages et les terrains arides à Campestre, à Pouzilhac, Villeneuve lez Avignon.

Fl. juillet-août.

16. ALLIUM FALLAX
Don. monogr. p. 61 ; Al. angulosum Dec. fl. fr. 3,p. 222 ; All. senescens Duby, bot. 470, en partie (non Lin.) ; Gmel. sib. 1, t. 11, fig. 2.

Bulbe assez petit, allongé, étroit, prolongé en vieillissant en une racine épaisse, noueuse, dure, horizontale, rampante, garnie de fibres nombreuses, produisant de petits bulbes qui donnent des feuilles formant par leur réunion un gazon épais, d’où s’élèvent des tiges florifères de 2-4 dm, nues, glabres, à 2 angles tranchants. Feuilles d’un vert gai, glabres, planes, linéaires, légèrement nerviées en dessous, non carénées, torses ou un peu contournées, toutes radicales, ordinairement de moitié plus courtes que la tige. Fleurs purpurines, rarement blanches, disposées en ombelle hémisphérique assez compacte, dépourvue de bulbilles ; pédoncules dressés. Spathe membraneuse, courte, persistante, à 2-3 valves soudées à la base, quelquefois acuminées. périgone à divisions oblongues-lancéolées-aiguës, étalées en étoile, un peu plus courtes que les étamines ; celles-ci à filets simples. Style saillant, allongé. Capsule trigone arrondie, déprimée, de moitié plus courte que le périgone.

Vulgairement ail des mulots.

Hab, contre les rochers, aux environs du Vigan, d’Alzon, à St-Guiral, à Sumènes, à St-Jean-du-Gard, à Alais, à Anduze, à St-Ambroix.

Fl. juillet-septembre.

L’A. neapolitanum, indiqué à Nîmes par Mutel, fl. fr n’a pas été trouvé par nous dans cette localité.

On cultive dans les potagers, comme plantes condimentaires, l’ail cultivé, Allium sativum Lin. connu sous le nom patois d’aïé ; l’échalote, A. ascalonicum Lin. ; l’ognon, en patois, ceba, A. cepa ; le poireau, en patois, porri, A. porrum Lin. On cultive aussi, comme plante d’agrément, l’ail doré, A. molis Lin, remarquable par ses feuilles largement lancéolées et ses fleurs a un beau jaune.

10e gr. ERYTHRONE. – ERYTHRONIUM. (Lin. gen. 414.)

périgone campanulé à la base, à 6 divisions colorées, persistantes, très profondes, ouvertes, puis réfléchies en dehors, jusque vers le tiers de leur longueur ; les 3 intérieures munies, à leur base interne, de 2 callosités. Etamines 6 ; les 3 extérieures insérées sur le réceptacle, les 3 intérieures à la base des divisions du périgone. Style 1, à 3 stigmates. Capsule subglobuleuse, un peu atténuée à la base, à 3 loges polyspermes. Graines oblongues, munies d’une arille. Fleur pendante.

1. ERYTHRONIUM DENS-CANIS
Lin. sp. 437 ; Dec. fl. fr. 3, p. 197 ; Lamk. ill. t. 244, fig. 1 ; Lob. obs. p. 97, ic. et ic. 196, fig. 1-2 ; Dod. pempt. 203, fig. 1.

Bulbe oblong, rétréci vers le sommet, garni en dessous de fibres simples, un peu charnues, d’où sortent souvent 1-2 bulbilles blancs, aigus. Hampe de 1-2 dm, grêle, cylindrique, un peu courbée au sommet, très glabre, ainsi que les feuilles ; celles-ci, au nombre de 2, oblongues-lancéolées, aiguës ou obtuses, très entières, très divergentes, marquées de taches blanchâtres ou d’un brun rougeâtre, rétrécies en pétiole, engainantes jusqu’au tiers inférieur de la hampe. Fleurs grandes, d’un pourpre clair ou foncé, rarement blanches, solitaires, terminales, penchées, à divisions lancéolées. Etamines incluses, à filets atténués supérieurement, renflés inférieurement ; anthères violettes, oblongues, presque aussi longues que les filets. Style dépassant les anthères.

Vulgairement vioulte, dent de chien.

Hab. les bois à Lanuéjols, à l’Hort de Diou, près de l’Espérou.

Fl. mars-mai.

11e gr. MUSCARI. – MUSCARI. (Tournef. inst. t. 180.)

périgone ovoïde-urcéolé ou subcylindrique, à limbe resserré, à 6 dents courtes. Etamines incluses, insérées sur le tube ; filets filiformes, courts. Style simple, court ; stigmate subtrigone. Capsule à 3 angles tranchants, à 3 loges, ordinairement à 2 graines noires, arrondies ou subanguleuses, dépourvues d’arille.

1 grappe très allongée, terminée par une touffe de fleurs à pédicule allongé COMOSUM
grappe ovoïde ou oblongue ; fleurs supérieures à pédicules courts 2
2 Fleurs petites, ovoïdes ou subglobuleuses ; plantes grêles 3
Fleurs assez grosses, ovales-oblongues ; plante robuste NEGLECTUM
3 Feuilles linéaires-étroites, étalées, ordinairement plus longues que la hampe RACEMOSUM
Feuilles larges, dressées, plus courtes que la hampe BOTRYOIDES

1. MUSCARI RACEMOSUM
Dec. fl. fr. 3, p. 208 ; Hyacinthus racemosus Lin. 455 ; Lob. obs. fig. ic. sp. 55, fig. 2, et ic. 107, fig. 2 ; Dod. pempt. 267, fig. 1 ; Clus. hist. p. 181, fig. 1.

Bulbe médiocre, ovoïde, à tunique membraneuse, brune. Hampe de 1-2 dm, droite. Feuilles linéaires étroites, en gouttière étroite, étalées, recourbées, quelquefois plus longues que la hampe, toutes radicales, au nombre de 2-5. Fleurs petites, d’un bleu foncé, pédicellées, penchées ; les supérieures droites, stériles, très brièvement pédicellées, disposées en grappe terminale, courte, ovale, serrée. périgone ovale-subglobuleux, marqué au sommet d’une bordure étroite, blanche. Capsule à valves courtes, échancrées au sommet. Graines subglobuleuses, irrégulièrement ridées-rugueuses. Plante glabre ; fleur odorantes.

Vulgairement, en patois, couguiou.

Hab. les champs cultivés, les vignes, dans tout le département.

Fl. mars-mai.

2. MUSCARI NEGLECTUM
Guss. syn. 411 ; Godr. et Gren. fl. fr. 3 p. 218 ; Clus. hist. 178, fig. infer. Lob. obs. ; p. 55, fig. sin. infer. et ic. 109, fig. 1.

Cette espèce diffère de la précédente : par son bulbe plus gros ; par sa hampe beaucoup plus robuste ; par ses feuilles plus larges, plus largement canaliculées ; par sa grappe plus allongée ; par son périgone cylindrico-conique, 2 fois plus gros ; par les valves de sa capsule plus larges, non échancrées au sommet, et par ses graines légèrement ridées-rugueuses.

Hab. le versant oriental du Serre-de-Bouquet, près d’Uzès.

Fl. mai.

3. MUSCARI BOTRYOIDES
Dec. fl. fr. 3, p. 208 ; Hyacinthus botryoides Lin. sp. 455 ; Clus. pan. 205 ic ; Lob. ic. 108 fig. 1 ; Tabern. ic. 628, fig. 2.

Bulbe médiocre, ovoïde-conique, à tunique membraneuse, brune. Hampe de 1-2 dm, droite, grêle, cylindrique, trigone au sommet, dépassant ordinairement les feuilles ; celles-ci toutes radicales, au nombre de 2-4, lancéolées-linéaires canaliculées, striées rétrécies à la base, fermes, dressées, glaucescentes. Fleurs d’un bleu clair, petites, pédicellées, penchées, puis horizontales ; les supérieures stériles, droites, subsessiles, disposées en grappe terminale, oblongue, d abord serrée et aiguë, puis lâche, un peu allongée. périgone subglobuleux, étroitement bordé de blanc. Capsule à 3 angles obtus, à valves ovales-arrondies, non échancrées. Graines ovales, pointues au sommet, finement rugueuses. Plante glabre, à fleurs presque inodores.

Hab. les prairies, à Alzon, le Vigan, Anduze ; les pacages, à Campestre ; les champs cultivés, à Nîmes.

Fl. mars-avril.

4. MUSCARI COMOSUM
Mill. dict. n° 2 ; Dec. fl. fr. 3, p. 208 ; Hyacinthus comosus Lin. sp. 455 ; Dod. Pempt. 218, fig. 1 ; Fuchs,. hist. 835, ic. ; Cam. epit. 798, ic. ; Moris. hist. s. 4, t. 11 fig. 1.

Bulbe gros, à tunique brune ou rougeâtre. Hampe de 3-5 dm, droite, cylindrique, violette au sommet, munie à la base de 2-3 feuilles engainantes, largement linéaires, très longues, canaliculées, rudes aux bords, souvent plus longues que la hampe. Fleurs d’un brun livide, pédicellées horizontalement, disposées en grappe terminale, très allongée lâche inférieurement, compacte vers le sommet, terminée par un bouquet de fleurs stériles, d’un bleu violet, dressées, à pédicelles très longs, violets. périgone cylindrique-urcéolé, plus court que le pédicelle. Capsule à 3 angles tranchants, à valves ovales-obtuses nerviées. Graines assez grosses, subglobuleuses, rugueuses, d’une saveur très amère. Plante glabre.

Vulgairement, en patois, couguiou, amarun.

Hab. les champs cultivés. et les vignes, dans-tout le département.

Fl. avril-juin.

On cultive dans les parterres, sous le nom de lilas de terre, le M. monstruosum Mill. var. du précédent ; le M. ambrosiaceum, à cause de son odeur suave ; l’Hyacinthus orientalis Lin. sous les noms de jacinthe, de muguet, pour la variété de ses couleurs et sa bonne odeur.

12e gr. PHALANGÈRE. – PHALANGIUM.(Tournef. inst. p. 368, t. 193.)

périgone à 6 divisions libres, étalées, resserrées au-dessus de l’ovaire, qu’elles enveloppent à leur base. Etamines insérées sur le réceptacle ; filets glabres, droits, filiformes. Capsule trigone ou subglobuleuse, coriace. Graines noires, anguleuses, rugueuses. Racine à fibres épaisses, fasciculées. Fleurs. en grappe ou en panicule, à pédicelles articulés.

1 Tige presque toujours simple ; style penché ; capsule assez grosse, trigone, aiguë LILIAGO
Tige toujours rameuse ; style droit ; capsule petite, subtrigone, obtuse, mucronée RAMOSUM

1. PHALANGIUM LILIAGO [Anthericum liliago L.]
Schreb. spicil. p. 36 ; Dec. fl. fr. 3,p. 210 ; Anthericum liliago Lin. sp. 445 ; Lamk. ill. t. 240, fig. 2 ; Dod. pempt. 106, fig. 2.

Racine à fibres blanchâtres. Tige de 3-6 dm, presque nue, simple, droite, raide, très rarement rameuse, entourée à la base par des écailles membraneuses, blanches, oblongues. Feuilles linéaires, étroites, acuminées, légèrement canaliculées et striées, dilatées et engainantes à leur base, atteignant plus de la moitié de la longueur de la tige. Fleurs blanches, assez grandes, en grappe terminale, simple, lâche ; pédicelles ascendants, articulés vers la base. Bractées membraneuses, lancéolées, longuement et finement acuminées, plus courtes que les pédicelles. périgone à divisions très ouvertes, très minces, à 3 nervures dorsales. Style arqué. Capsule assez grosse, trigone aiguë. Plante glabre.

Hab. les bois et les garrigues, dans tout le département.

Fl. mai-juillet.

2. PHALANGIUM RAMOSUM [Anthericum ramosum L.]
Lamk. dict, 5, p. 250 ; Dec. fl. fr. 3, p. 210 ; Jacq. austr. t. 161 ; Camer. epit. 580. ic. ; Dalech. hist. ed. fr. 1 p. 740, fig. infer.

Racine à fibres blanchâtres. Tige de 3-6 dm, droite, raide, nue ou portant rarement une seule feuille, courte, rameuse supérieurement, entourée à la base par des écailles membraneuses, blanches, oblongues. Feuilles linéaires, étroites, un peu -canaliculées, striées, acuminées, dressées, plus ou moins allongées, mais plus courtes que la tige, dilatées et engainantes à leur base. Fleurs blanches, assez petites, lâchement disposées sur les rameaux espacés de la panicule, pédicelles articulés vers la base, étalés-dressés. Bractées subulées, beaucoup plus courtes que les pédicelles. périgone à divisions très ouvertes, très minces, à 3 nervures dorsales. Style droit. Capsule petite, arrondie-trigone, obtuse, brièvement mucronée. Plante glabre, moins robuste que la précédente.

Hab. les bois des montagnes, aux environs du Vigan, à Salbous près d’Alzon, à Concoule.

Fl. juin-août.

13e gr. SIMETHE. – SIMETHIS. (Kunth. enum. 4, p. 618)

périgone à 6 divisions libres, étalées, resserrées au-dessus de l’ovaire, qu’elles enveloppent à leur base. Etamines insérées sur le réceptacle ; filets barbus vers la base. Capsule arrondie, à loges bispermes ou monospermes. Graines noires, lisses, anguleuses.

1. SIMETHIS PLANIFOLIA
Gren. et God. fl. fr. 3, p. 222 ; Anthericum planifolium Lin. mant. 224 ; Anthericum bicolor Desf. atl. 1, p. 304, t. 90 ; Phalangium bicolor Dec. fl fr. 3, p. 209.

Racine à fibres blanchâtres, simples, charnues, épaisses, allongées, cylindriques. Tige de 3-6 dm, presque nue, rameuse dressée, au sommet, à rameaux peu allongés, munis à leur base d’une bractée lancéolée, subulée, acuminée, plus courte que le pédoncule. Feuilles planes, striées, linéaires-étroites, acuminées, membraneuses et engainantes à la base ; souvent courbées et plus longues que la tige. Fleurs assez petites, blanches en dedans, purpurines en dehors, lâchement disposées en panicule, à pédicelles non articulés. périgone à divisions oblongues, marquées de 5-7 nervures fines ; style droit, ne dépassant pas les étamines. Capsule subtrigone, tronquée à la base, arrondie au sommet. Graines munies d’une arille.

Hab. dans un marécage à la Grand-Combe, près d’Alais (Lecoq Lamotte).

Fl. juin.

14e gr. ASPHODÈLE. – ASPHODELUS. (Lin. gen. 421.)

périgone à 6 divisions ouvertes. Etamines 6, dont 3 plus courtes, à filets courbés-ascendants, dilatés et ciliés à la base, couvrant l’ovaire. Style subulé ; stigmate simple. Capsule subglobuleuse-trigone, charnue, coriace à la maturité, à 3 loges monospermes. Graines triangulaires, noirâtres-chagrinées. Fleurs en grappes simples ou rameuses, à pédicelles articulés.

1 Feuilles linéaires, fistuleuses ; capsule de la grosseur d’un pois FISTULOSUS
Feuilles lancéolées-ensiformes ; capsule de la grosseur d’une cerise. CERASIFERUS

1. ASPHODELUS FISTULOSUS
Lin. sp. 444 ; Dec. fl fr. 3, p. 204 ; Dod. pempt. 206, fig. 2 ; Tabern. ic. 245, fig. . 2 ; Lob. obs. 27, fig. inter. et ic. 48, fig. 2.

Souches à fibres charnues, renflées. Tige de 3-5 dm, cylindrique, légèrement striée, fistuleuse, rameuse supérieurement. Feuilles toutes radicales, nombreuses, linéaires-subulées, finement striées, fistuleuses, demi-cylindriques,dressées, atteignant environ la moitié de la tige. Fleurs blanches, moins grandes que celles de l’espèce ‘suivante, disposées en grappe lâche sur les rameaux ascendants. Bractées scarieuses, ovales-lancéolées, acuminées, un peu plus courtes que les pédicelles ; ceux-ci striés, renflés supérieurement, plus courts que le périgone. périgone à divisions oblongues-lancéolées, marquées d’une nervure purpurine, longitudinale. Etamines non saillantes. Capsule petite, presque globuleuse, à angles peu saillants, un peu rétrécie à la base, à 3 valves légèrement échancrées au sommet, plissées transversalement en dehors sur les faces, ainsi que les graines. Plante glabre.

Hab. les terrains sablonneux les pacages près les Quatre-Maries et sur les bords de la Pinède voisine, à 4 kilomètres d’ Aigues-Mortes.

Fl. mai-juin.

2. ASPHODELUS CERASIFERUS
Gay, inédit. ; A. ramosus Lin. sp. 444 (en partie) ; Dec. fl. fr. p. 204 ; Clus. hist. p. 196, fig. infer. ; C. Bauh. theatr. p. 539, ic. ; Lob. ic. 2, p. 260, fig. 1.

Souche à fibres brunâtres, nombreuses, fasciculées, épaisses, fusiformes. Tige de 8-12 dm, droite, nue, cylindrique, robuste, plus ou moins rameuse supérieurement ; rameaux divergents. Feuilles toutes radicales, nombreuses, très longues, carénées, largement ensiformes, souvent glaucescentes, plus courtes que la tige. Fleurs blanches, nombreuses, assez grandes, disposées en grappes serrées au sommet, un peu lâches inférieurement sur les rameaux, étalés-ascendants ; pédicelles du fruit striés, renflés supérieurement, munis à leur base d’une bractée lancéolée-acuminée les dépassant souvent. périgone à divisions ouvertes, elliptiques, contractées au-dessus de l’ovaire, marquées d’une nervure longitudinale purpurine. Filets des étamines dilatés et ciliés à la base. Capsule de la grosseur d’une cerise, subglobuleuse, lisse et ombiliquée au sommet, un peu charnue, coriace à la maturité, à valves un peu échancrées au sommet, munies de côtes transversales, ridées, nombreuses. Graines assez grosses. Plante glabre.

Cette plante porte les noms vulgaires de nones, ninons, porreau de chien, bâton royal ; en patois, aléda. On retire de l’alcool de ses fibres.

Hab. les lieux incultes, dans tout le département.

Fl. mai-juin.

On cultive dans les jardins l’asphodèle jaune, asphodelus luteus Lin. remarquable par sa tige simple, garnie de feuilles linéaires subulées disposées en spirale, et par ses fleurs jaunes ; on cultive aussi la tubéreuse, polyanthes tuberosa Lin. qui se distingue par ses fleurs sessiles, rosées ou blanches, très suaves, disposées en grappe simple et terminale.

15e gr. APHYLLANTHE. – APHYLLANTHES. (Tournef. inst. 657, t. 430.)

périgone à 6 divisions rapprochées en tube à la base, à limbe étalé. Etamines 6, courtes, insérées vers la base des divisions du périgone ; filets filiformes, glabres ; anthères peltées. Style simple, stigmate à 3 lobes. Capsule à 3 loges, monosperme. Graines ovoïdes.

1. APHYLLANTHES MONSPELIENSIS
Lin. sp. 422 ; Dec. fl. fr. 5, p. Lamk. ill. t. 252 ; Tabern. ic. 284, fig. 2 ; Moris hist. s. 5, t. 25, fig. 12.

Souche rampante, à fibres dures, simples ou rameuses. Tiges de 1-2 dm, grêles, striées, jonciformes, réunies en faisceau, munies à leur base de gaînes brunâtres de 2-5 cm, scarieuses à la base, vertes au sommet, terminées par 1-2 fleurs un peu grandes, bleuâtres, rarement blanches, enveloppées à leur base par 4-5 écailles roussâtres, luisantes scarieuses, concaves, ovales-lancéolées, l’extérieure terminée brusquement en une pointe un peu raide. Capsule turbinée, trigone, acuminée. Graines noires, lisses à l’œil nu. Plante glabre.

Vulgairement jonciole, nonfeuillée ; en patois, bragaloun.

Hab, les lieux pierreux, secs et stériles, dans tous les environs de Nîmes, à Aigues-Mortes, à Villeneuve-lez-Avignon, à Alais, Anduze, la Grand-Combe, le Vigan.

Fl. avril-mai.

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