1re FAM. RENONCULACÉES. — RANUNCULACEÆ. (Juss. gen. 231.)

Les renonculacées ont le calice à 5, rarement à 3-6 sépales ; les pétales ordinairement en nombre égal à celui des sépales, quelquefois très petits nectariformes, et plus rarement nuls ; les étamines libres, indéfinies, hypogynes ; plusieurs ovaires, rarement un seul ; le stigmate oblique en crête ; les fruits formés de carpelles monospermes, indéhiscents, ou de capsules uniloculaires polyspermes, plus rarement d’une baie ; les placentas pariétaux. Herbes ou sous-arbrisseaux plus ou moins âcres, à feuilles simples, dentées, lobées ou découpées, à pétioles dilatés, à la base en forme de gaîne, sans stipules.

1 Plusieurs styles ; fruit non charnu 2
Un seul style ; fruit charnu ACTÆA.
2 Feuilles alternes ou radicales 3
Feuilles opposées ; tige sarmenteuse CLEMATIS
3 Fleurs irrégulières 4
Fleurs régulières ou peu irrégulières 6
4 Fleurs à éperon 5
Fleurs sans éperon, en forme de casque ACONITUM
5 Un éperon DELPHINIUM
5 éperons AQUILEGIA
6 Calice à 3 sépales ou remplacé par un involucre à 3 folioles 7
Calice nul ou à 5 sépales 9
7 Un calice 8
Un involucre ANEMONE
8 Fleurs jaunes FICARIA
Fleurs bleues ou blanches ANEMONE HEPATICA
9 Onglets des pétales munis d’une écaille 10
Point d’écaille à l’onglet des pétales. 11
10 Carpelles nombreux en long épi, prolongés en corne comprimée et en faucille CERATOCEPHALUS
Carpelles disposés en capitules globuleux ou oblongs prolongés en bec RANUNCULUS.
11 Etamines saillantes hors d’un calice pétaloïde à 4-5 sépales caducs. THALICTRUM.
Etamines non saillantes ; corolle à pétales au moins 12
12 Fleurs d’un jaune vif 13
Fleurs d’un jaune pâle, rouges ou blanches 14
13 5 pétales ; fleurs ouvertes CALTHA
10-15 pétales ; fleurs globuleuses TROLLIUS.
14 20 étamines ou plus, rarement 10 15
10-12 étamines ; carpelles nombreux disposés en épi grêle, très allongé 5. MYOSURUS
15 Capsules monospermes ADONIS.
Capsules polyspermes 16
16 Capsules glabres 17
Capsules cotonneuses à la surface PAEONIA
17 Fleurs bleues ou rougeâtres, 3-10 capsules soudées ensemble 18
Fleurs jamais bleues, 3-5 capsules distincte, HELLEBORUS.
18 Fleurs jaunes, 5-6 capsules longuement stipitées ERANTHIS.
5-10 capsules NIGELLA.
3 capsules GARIDELLA.
1er gr. CLEMATITE. — CLEMATIS. (Lin. gen. 696.)

Calice pétaloïde régulier composé de 4-5 sépales colorés. Pétales nuls. Carpelles monospermes indéhiscents. Style plumeux, graines pendantes. Tiges sarmenteuses. Feuilles opposées. Racine fibreuse.

1 Tige droite herbacée RECTA
Tige grimpante ou sarmenteuse 2
2 Sépales glabres en dedans, pubescents en dehors FLAMMULA
Sépales velus sur les deux faces VITALBA

1. CLEMATIS RECTA

Lin. sp. 767 ; C. erecta Dec. fl. fr. 4, p. 873 ; Lob. ic. 627, fig. 2.

Tiges herbacées, fistuleuses, dressées, de 6-12 décimètres, glabres. Feuilles ailées, à 1-3 paires de folioles ovales-lancéolées, parfois en cœur à la base, pubescentes en dessous, glabres en dessus, pétiolées et distantes. Fleurs blanches en panicule dressée, rameuse, composée de petites grappes opposées et axillaires, presque en ombelle. Involucre nul. Sépales 4-5 obovales, tomenteux sur les bords. Carpelles glabrescents, comprimés, terminés par une longue pointe plumeuse.

Hab. les bords du Gardon à Alais, à Aigues-Mortes (Delaveau).

Fl. juin-juillet.

2. CLEMATIS FLAMMULA

Lin. sp. 766 ; Dec. fl. fr. 4, p. 873 ; Lob. ic. 627, fig. 1.

Tiges frutescentes, sarmenteuses et grimpantes, longues, grêles, pleines, presque glabres ainsi que les feuilles ; celles-ci 1-2 fois ailées, à folioles ovales ou lancéolées, entières, incisées dans le bas de la plante. Fleurs blanches en panicule lâche, axillaires et terminales, à 4 sépales épais, oblongs, glabres en dedans, pubescents en dehors, bordés d’une marge tomenteuse. Anthères égalant ou dépassant la longueur du filet. Involucre nul. Carpelles comprimés, à pointe plumeuse, plus petite que dans l’espèce précédente. Réceptacle glabre. Fleurs odorantes.

VAR. B. Maritima Godr. et Gren. fl. fr. 1, p. 3. Rameaux peu allongés ; feuilles à folioles linéaires. C. maritima Lin, sp. 767 ? Dec. fl. fr. 5, p. 562.

Hab. :la var. A, les lieux arides aux environs du Vigan, Saint-Jean-du-Gard, Bessège, Saint-Ambroix, Anduze, Nîmes, etc. ; la var. B, dans les dunes aux environs d’ Aigues-Mortes.

Fl. juillet-août.

3. CLEMATIS VITALBA

Lin. sp. 766 ; Dec. fl. fr. 4, p, 872 ; Lob. ic  ;626, fig. 1.

Tiges frutescentes, longues, grêles, pubescentes. Feuilles glabres ailées à 1-4 paires de folioles ovales-acuminées, cordiformes à la base, entières plus rarement dentées, à pétioles tortiles. Fleurs blanches en panicules lâches, axillaires et terminales, à 4 sépales épais, oblongs, velus sur les deux faces, tomenteux sur leur marge. Anthères beaucoup plus courtes que le filet. Involucre nul. Carpelles comprimés à arête plumeuse. Réceptacle velu.

Hab. les haies et les bords des fossés dans tout le département.

Fl. juin-août.

Cette plante est connue sous les noms vulgaires de vigne blanche, berceau de-la-Vierge ; comme les deux précédentes, elle est connue sous le nom d’herbe aux gueux, et, en patois, d’entrevedil, d’entrevige. Toutes les trois sont caustiques et vésicantes ; les mendiants les emploient pour faire des ulcères artificiels. On jette ces plantes fraîches dans les cuves vinaires pour donner de la force au vin fermentant avec elles ; les chèvres et les ânes en sont friands.

On cultive, dans les jardins, le clematis viticella Lin. sp. , remarquable par ses fleurs violettes et ses styles glabres

2e gr. PIGAMON. —THALICTRUM. ( Lin. gen. 697.)

Calice à 4-5 sépales colorés, caducs. Pétales nuls. Étamines nombreuses, très saillantes. Carpelles monospermes, indéhiscents, nerviés, striés ou ailés, terminés en pointe, insérés sur un petit réceptacle disciforme. Graines suspendues. Involucre nul. Herbes à tiges droites, à feuilles ailées, alternes.

1 Capsule non striée, à 3 angles ailés AQUILEGIFOLIUM
Capsule striée 2
2 Fleurs penchées 3
Fleurs droites ou étalées 6
3 Tige glabre 4
Tige pubescente 5
4 Tige de 1-5 décimètres glauque, stolonifère ; fleurs en panicule nue MINUS.
Tige de 9-13 décimètres verte, sans stolons ; fleurs en panicule feuillée MAJUS.
5 Tige et feuilles couvertes de poils étalés, glanduleux FŒTIDUM
Tige et feuilles un peu pubescentes ; folioles roulées en dessous par les bords MINUS.
6 Toutes les folioles cunéiformes, bitrifides ou entières FLAVUM.
Folioles, au moins les supérieures, linéaires ou lancéolées 7
7 Toutes les folioles linéaires, la terminale plus ou moins glabre ANGUSTIFOLIUM.
Les folioles supérieures, seulement, linéaires ou lancéolées 8
8 Fleurs tout à fait redressées ; tige droite ; folioles inférieures entières, ou à 2-3 lobes FLAVUM. Var. B
Fleurs en panicule allongée, pyramidale ; tige ;flexueuse ; folioles inf. un peu \ dessous, à 3, 5, 7 dents SAXATILE.

1. THALICTRUM AQUILEGIFOLIUM

Lin. sp. 770 ; Dec. fl. fr. 4, p. 878 ; Morts, hist. s. 9, t. 20, fig. 4, N° 16.

Racine épaisse, fibreuse. Tige de 5-12 dm. , glabre, cylindrique, à peine striée, souvent rougeâtre. Feuilles triternées, à folioles pétiolées, arrondies ou ovoïdes, sub-trilobées au sommet, d’un vert glauque ; pétioles munis à leur base de deux stipules larges, blanchâtres. Fleurs rosées ou purpurines, rarement blanches, en panicule serrée, presque en corymbe. Sépales 4-5 ovales, obtus ; étamines très saillantes. Carpelles pédicellés, lisses, trigones-ailés.

Vulgairement colombine plumacée. Elle est diurétique et teint en jaune ; inusitée.

Hab. les prairies tourbeuses de Gourdouse ; le valat de Longues-Feuilles près Concoule.

Fl. mai-juillet.

2. THALICTRUM FŒTIDUM

Lin. sp. 768 ; Dec. fl. fr. 4, p. 875 ; Lamk. ill. t. 497.

Racine fibreuse en faisceau, sans stolons. Tige de 1-3 dm. , écailleuse à la base, flexueuse, à peine striée, toute pubescente, visqueuse. Feuilles triternées, couvertes ordinairement, ainsi que toute la plante, de poils étalés, simples, glanduleux et grisâtres, à folioles petites, arrondies, un peu glauques, surtout en dessous, à 3-5 lobes ; pétioles à peine canelés en dessus et striés en dessous, à gaines étroites et appliquées. Fleurs blanches pendantes, en panicule lâche, un peu divariquée ; anthères apiculées ; pédoncules courts recourbés. Carpelles 3-8 sessiles, ovales-orbiculaires, moins renflés à la face interne qu’à la face externe, munis de côtes très saillantes, longitudinales. Plante fétide.

Hab. les lieux rocailleux, aux environs de l’Esperou.

Fl. juin-juillet.

3. THALICTRUM MINUS

Lin. sp. 769 ; Dec. fl. fr. 4, p. 875 ; Rchb. ic. Ran. f. 4627.

Racine stolonifère. Tige de 2-6 dm, ferme, flexueuse, géniculée, fortement sillonnée, nue inférieurement, écailleuse à la base. Feuilles nombreuses réunies vers le milieu de la tige, très variables, triternées, plus ou moins glauques en dessous, à folioles obovales-cunéiformes ou orbiculaires-réniformes, à 3-5 lobes entiers ou dentés ; pétiole commun canaliculé en dessus, sillonné en dessous, muni souvent à sa base de stipules courtes étalées ; pétioles partiels anguleux, sillonnés, peu renflés à leur insertion. Fleurs jaunâtres, pendantes en panicule ample, rameuse, étalée ; anthères apiculées, pédoncules courts, souvent arqués. Carpelles 3-6 sessiles, ovales, comprimés à la face interne ; ventrus vers la base, à la face externe plus profondément sillonnée que l’interne. Plante glabre.

VAR. B. Pubescent, plante pubescente glanduleuse. Th. pubescens Dec. Prodr. 1, p. 13.

Hab. : la var. A, les lieux rocailleux à Pradines, près de Lanuejols, aux environs d’ Alais ; la var. B, dans les lieux arides, à Beaucaire, RoqueCourbe, Charlot, Alzon, Serre-de-Bouquet.

Fl. juin-juillet.

4. THALICTRUM SAXATILE

Dec. fl. fr. 5, p. 633 ; Th. fluxuosum ; Rchb. ic. fig. 4628.

Racine stolonifère. Tige de 3-5 dm. , Fistuleuse, un peu flexueuse, légèrement sillonnée sous les gaines. Feuilles à peu près à une égale distance l’une de l’autre, dans toute la longueur de la tige, semblables à celles de l’espèce précédente, vertes sur les deux faces, à pétiole légèrement sillonné, glabre. Fleurs jaunâtres en panicule rameuse, allongée, étalée. Anthères apiculées, courtes. Pédoncules grêles. Carpelles 3-7 turbinés ou ovales, profondément striés. Plante glabre ou glanduleuse.

Hab. les coteaux et les rochers dans les Cévennes.

Fl. juillet-août.

5. THALICTRUM MAJUS

Jacq. fl. aust. 5, p. 9, t. 430 ; Dec. fl. fr. 4, p. 876.

Racine sans stolons. Tige de 7-10 dm. , flexueuse, striée d’un côté, garnie de feuilles dans toute sa longueur. Feuilles triternées, glabres, vertes ou un peu pubescentes-glanduleuses en dessous, à folioles cunéiformes ou arrondies, réniformes à 3-5 lobes inégaux ordinairement obtus, entiers ou dentés. Fleurs jaunâtres, pendantes, en panicule ample, dressée-étalée, lâche, diffuse ; pédoncules filiformes, flexueux, allongés ; anthères apiculées. Carpelles 3-6 sessiles, longs, fusiformes, obliquement arrondis à la base, munis de côtes saillantes, droits en dehors, ventrus en dedans.

Hab. les bois à Aurières, près d’ Alzon, bois de Saint-Nicolas, sur la route d’ Uzès.

Fl. juin-août.

6. THALICTRUM ANGUSTIFOLIUM

Lin. sp. 769 ; Dec. fl. fr. 4, p. 876 ; Th. Bauhini Rchb. fig. 4636.

Racine à stolons allongés. Tige de 4-12 décimètres, droite, solide, profondément sillonnée, peu rameuse. Feuilles nombreuses sur toute la longueur de la tige, lancéolées-pinnées, à folioles étroites, lancéolées ou lancéolées-linéaires, cunéiformes, à bords roulés en dessous, à 2-3 lobes profonds, très entiers ; pétioles souvent munis de stipules à leur base. Fleurs verdâtres, pendantes, disposées en panicule un peu serrée, à rameaux dressés, à pédoncules très courts ; anthères apiculées. Carpelles 6-9 petits, dressés, presque globuleux, munis de côtes saillantes, terminés par une pointe très courte. L’herbe et la racine sont diurétiques.

Hab. les bois dans le Languedoc. ( Mutel.)

Fl. juillet-août.

7. THALICTRUM FLAVUM

Lin. sp. 770 ; Dec. fl. fr. 4, p. 877 ; Rchb. ic. Ran. t. 44, fig. 4639.

Racine jaunâtre, ordinairement à stolons allongés et rampants. Tige de 6-12 dm. , dure, creusée intérieurement, droite, raide, sillonnée, tantôt glabre, tantôt glanduleuse ainsi que les feuilles ; celles-ci vertes en dessus, plus pâles en dessous, 2-3 fois ailées, à folioles ovales ou oblongues, cunéiformes, entières ou ordinairement à trois lobes entiers, obtus ou aigus, la terminale plus longue que les latérales ; pétiole commun fistuleux, strié, muni à la base de stipules membraneuses embrassantes, ainsi que les pétioles partiels. Fleurs jaunâtres en panicule serrée ; étamines dressées ; anthères mutiques. Carpelles 6-12 ovales-globuleux, munis de côtes.

VAR. B. Angustifolium. God. et Gren. fl. fr. 1, p. 9.

Racine souvent sans stolons ; folioles étroites-linéaires ; panicule lâche. Th. nigricans Dec. fl. fr. 5, p. 634 ; Jacq. Austr. 5, t. 421.

Cette plante porte les noms vulgaires de rue des prés, fausse rhubarbe, rhubarbe des pauvres ; l’herbe et la racine sont diurétiques et purgatives, inusitées ; les feuilles et la racine teignent en jaune ; les bestiaux recherchent la rue des prés.

Hab. les prairies et les pacages humides, à Jonquières, à Bellegarde ; la var. B, les rives des champs, sur la route d’Arles, près de Nîmes.

Fl. juin-juillet.

3e gr. ANEMONE. — ANEMONE. (Lin. gen. 694.)

Calice pétaloïde, à 5-15 sépales caducs, plus longs que les étamines. Corolle nulle. Carpelles comprimés, lisses, nombreux, en tête globuleuse, terminés par un appendice long et plumeux, ou par une pointe courte non plumeuse. Plantes vivaces, à feuilles radicales, plus ou moins découpées, à hampes munies d’une collerette éloignée ou très rapprochée de la fleur rosée, violette, blanche ou jaune.

1 Carpelles terminés par un appendice long et plumeux 2
Carpelles terminés par une pointe courte non plumeuse 3
2 Involucre à folioles sessiles PULSATILLA.
Involucre à folioles pétiolées ALPINA
3 Folioles de l’involucre pétiolées 4
Folioles de l’involucre sessiles 5
4 Fleurs blanches, roses ou lilas NEMOROSA.
Fleurs jaunes RANUNCULOIDES
5 Involucre à folioles profondément laciniées CORONARIA.
Involucre à folioles peu ou point divisées
6 Folioles de l’involucre entières, très rapprochées de la fleur ; sépales ovales HEPATICA.
Folioles de l’involucre entières ou divisées éloignées de la fleur ; sépales linéaires HORTENSIS.

1. ANEMONE PULSATILLA

Lin. 759 ; Dec. fl. fr. 4, sp. p. 880 ; Lob. ic. 281.

Racine oblique, assez grosse, noirâtre, à souche courte, rameuse. Hampe uniflore de 1-2 dm. , portant un involucre à folioles sessiles, à lanières linéaires, écarté de la fleur. Feuilles toutes radicales, bipinnées ou tripinnées, à segments divisés en lobes linéaires, les premières divisions pétiolulées, couvertes de poils abondants. Fleur d’un violet pâle ou lilas, très grande, un peu penchée, à 6 sépales elliptiques, velus-soyeux extérieurement, courbés en dehors à l’extrémité. Carpelles oblongs, velus ; styles longs et plumeux.

Cette plante, connue sous les noms vulgaires de coquelourde, coquerelle, est âcre, détersive, vésicante et sternutatoire.

Hab. les pacages de Salbous, près Campestre, et de l’Esperou.

Fl. avril-mai.

2. ANEMONE ALPINA

Lin. sp. 760 ; Dec. fl. fr. 4, p. 881 ; Rchb. ic. Ran. t. 51, fig. 4654.

Racine épaisse, brune, profonde. Feuilles toutes radicales, triangulaires dans leur pourtour, tripinnées, à folioles pétiolulées, pinnatifides. Hampe de 1-4 décimètres, portant un involucre à 3 folioles pétiolulées et semblables aux feuilles, terminée par une fleur blanche violacée, dressée, à 6 sépales elliptiques, velus extérieurement. Carpelles velus, oblongs, surmontés d’une longue pointe plumeuse, genouillée au milieu. Plante velue, soyeuse ou glabrescente. Plante vénéneuse.

Hab. les bois à l’Hort deDiou, à Arbous, à l’Esperou. ( Guan, hort. Reg.).

Fl. juin-juillet.

3. ANEMONE NEMOROSA

Lin, sp, 672 ; Dec. fl. fr. 4, p. 883 ; Clus. hist. 247, fig. 1.

Racine horizontale, grêle, longue, rameuse. Feuilles radicales 1-2, semblables à celles de l’involucre, naissant loin de la hampe et souvent après la fleuraison. Hampe grêle de 1-2 dm, munie d’un involucre à 3 folioles pétiolées, incisées-dentées ; la moyenne trifide, cordée à la base, les latérales bifides. Pédoncule uniflore, rarement bi-triflore, courbé vers le sommet, à la maturité. Fleurs blanches, roses ou lilas, penchées, formées de 6-9 sépales ovales, glabres. Carpelles 10-25 oblongs, pubescents, terminés en pointe courte.

Cette plante porte les noms vulgaires de sylvie, renoncule des bois.

Hab. les prairies, à Alzon, et les bois de toute la chaine de l’Esperou.

Fl. avril-juin.

4. ANEMONE RANUNCULOIDES

Lin. sp. 672 ; Dec. fl. fr. 4, p, 885 ; Rchb. ic. Ran. t. 47, fig. 4643 ; Lob. ic. 674, fig. 1.

Racine horizontale, brune, longue, grêle, simple ou rameuse. Feuilles radicales, semblables à celles de l’involucre, naissant après la fleuraison et loin de la hampe ; celle-ci haute de 1-2 dm. , portant un involucre à 3 folioles, brièvement pétiolées, ternées, à folioles incisées-dentées. Pédoncules 1-5, courbés à la maturité, de la longueur de 3-4 cm. partant du centre de l’involucre, terminés chacun par une fleur jaune, dressée, formée de 5-8 sépales, pubescents à l’extérieur. Carpelles pubescents, terminés par une pointe glabre, recourbée, plus longue la moitié du carpelle. Plante presque glabre.

Hab. les bois de Salbous, des environs d’ Alzon, de l’Esperou.

Fl. mars-avril.

5. ANEMONE CORONARIA

Lin. sp. 760 ; Dec. fl. fr. 4, p. 882 ; Lamk. ill. t. 496 ; Camer. epit. 386, ic.

Racine tubéreuse, noueuse, brune. Feuilles radicales, trois fois ailées, à folioles découpées, comme celles de l’involucre, en lanières divergentes, linéaires ou élargies, mucronées ; hampe de 2-4 dm. , glabre, velue au-dessus de l’involucre ; celui-ci portant 3 folioles sessiles. Fleur grande, de couleur variable, solitaire, terminale, dressée, à 5-8 sépales larges, obovales, subaigus. Carpelles laineux, en tête, terminés par une pointe courte, glabre.

Hab. les champs aux environs de Sommières.

Fl. mars-avril.

On cultive, dans les jardins, une foule de variétés de cette plante à fleurs doubles.

6. ANEMONE HORTENSIS

Lin. sp. 763 ; Dec. fl. fr. 4, p. 882 ; A. Stellata. Lamk, enc. 1, p. 166 ; Clus. hist. 1, p. 249, fig. 2.

Racine brune, tubéreuse. Feuilles radicales, à 3 ou 5 lobes cunéiformes, incisés-dentés au sommet. Hampe de 2-4 dm. , pubescente, portant un involucre éloigné de la fleur, à 3 folioles sessiles, soudées à la base, entières ou découpées ; terminée par une seule fleur dressée, formée de 10-12 sépales glabres, ovales, lancéolés ou linéaires, obtus ou aigus. Carpelles en tète ovale, laineux, ovales-allongés, surmontés d’une pointe glabre, plus courte que le carpelle. Fleurs assez grandes, d’un pourpre violacé, rarement blanches.

Hab. les garrigues et les bois du mas de Campagne, les gazons des bords des fossés, entre le moulin de Manduel et le mas de M Martin Rouvière.

Fl. mars-avril.

7. ANEMONE HEPATICA

Lin. sp. 758 ; hepatica triloba ; Dec. fl. fr. 4, p. 885 ; Clus. hist. 2, p. 247, fig. 3 ; Cam. epit. 585, ic.

Racine noirâtre, tronquée, couverte de fibres longues. Feuilles nombreuses, radicales, cordiformes à la base, trilobées à lobes obtus, luisantes en dessus, coriaces, garnies de quelques poils longs à la face inférieure, souvent violette ; pétioles plus ou moins longs que les hampes, munis à leur base d’écaillés larges, ovales, membraneuses, roussâtres. Hampe de 1-2 dm, couverte de poils soyeux comme les jeunes feuilles. Involucre à 3 folioles ovales, entières, sessiles, très près de la fleur, simulant un calice. Pédoncules très courts, portant une seule fleur, formée de 6-9 sépales glabres, de couleur bleue, rose ou blanche, naissant avant les feuilles nouvelles, les anciennes souvent persistantes. Carpelles 12-15 tomenteux, oblongs, atténués, en pointe courte, glabre.

Hab. les haies et les bois aux environs du Vigan et sur toute la chaîne de l’Esperou.

Fl. mars-mai.

Cette plante porte les noms vulgaires d’hépatique, d’herbe de la Trinité ; en patois, herba d’aou-fégé. Elle est vulnéraire, astringente, apéritive, tonique.

4e gr. ADONIDE. — ADONIS. (Lin. gen. 698.)

Fleurs régulières ; calice à 5 sépales plus ou moins colorés. Corolles à 3-15 pétales plus longs que le calice, dépourvus de fossette nectarifère. Carpelles nombreux, ridés, en épi ovale ou oblong. Graines renversées.

1 Sépales velus ou pubescents 2
Sépales glabres 3
2 Fleurs grandes, jaunes ; plante vivace VERNALIS
Fleurs petites relativement, rouges ou citron ; plante annuelle FLAMMULA
3 Carpelles bossus sans dents AUTUMNALIS
Carpelles bossus bidentés ÆSTlVALIS

1. ADONIS AUTUMNALIS

Lin. sp, 771 ; Dub. bot. 1, p. 7 ; Coss. et germ. fl. par. 7, t. 3, fig. 1-2 ; Clus. hist. 1 1, p. 336, fig. 1.

Racine fusiforme, grêle. Tige de 2-5 dm. , rameuse, glabre, épaisse, sillonnée, garnie de feuilles découpées en lanières fines. Pédoncules courts. Sépales glabres, d’un pourpre noir, étalés. Pétales 5-8, d’un pourpre éclatant, ovales, concaves, connivents, tachés de noir à la base. Carpelles en épi dense, ovale-oblong ; bord supérieur des carpelles bossu vers son milieu, sans dents ; bec continuant presque la direction du bord supérieur, recourbé au sommet. Réceptacle creusé de fossettes bordées de membranes.

Vulgairement goutte-de-sang. Souvent cultivé dans les jardins.

Hab. les champs cultivés aux environs de Nîmes, de Manduel, du Vigan.

Fl. mai-septembre.

2. ADONIS ÆSTIVALIS

Lin. sp. 772 ;Lois fl. gall. 1. p. 398 ; Coss. et Germ. fl. par. 7, t. 3, fig. 3-4.

Racine fusiforme. Tige de 2-4 dm, glabre, dressée, sillonnée, simple ou rameuse, garnie de feuilles découpées en lanières fines. Sépales glabres, appliqués contre les pétales ; ceux-ci au nombre de 5-8, planes, étalés, d’un rouge très vif, tantôt grands, tantôt petits. Carpelles en épi, serré, ovale-oblong, à bord supérieur bossu, bidenté ; l’inférieur, unidenté vers la base, entourée d’une petite crête ; bec dressé d’une seule couleur. Réceptacle à fossettes membraneuses sur les bords.

Hab. les moissons à Villeneuve-lez-Avignon (Requien)

Fl. juin-juillet

3. ADONIS FLAMMEA

Jacq. aust. t. 355 ; Lois. gall. 1, p. 399 ; Mut. fl. fr. 1, p. 12, t. 1, fig. 3 ; Coss. et germ. fl. par. 7, t. 3, fig. 5-6.

Racine fusiforme. Tige de 2-4 dm, grêle, rameuse, garnie de feuilles découpées en lanières étroites et aiguës. Pédoncules allongés, portant une fleur à sépales velus, ciliés, appliqués contre les pétales ; ceux-ci au nombre de 5-8, quelquefois réduits à 3 par avortement, étalés, planes, étroits, dentés supérieurement, de couleur d’un rouge très vif ou citron. Carpelles en épi allongé, cylindrique, un peu lâche, à bord supérieur bossu près du bec ; l’extérieur a une dent peu saillante ; bec noirâtre, sphacélé, presque vertical. Réceptacle marqué de cicatrices peu profondes, sans membranes sur les bords.

VAR. A. Genuina God. et Gren. , fl. fr. 1, p. 16. 5 pétales obtus, entiers ou dentés.

VAR. B. Abortiva God. et Gren. , l. c. 3 pétales inégaux, pointus, lacérés supérieurement. A. anomala ; Lois. gall. 1, p. 399.

Hab. : la var. A, dans les champs cultivés, à Trèves ; la var. B, à Trèves et à Lanuejols.

Fl. juin-août.

4. ADONIS VERNALIS

Lin. sp. 771 ; Dec. fr. fl. 4, p. 887 ; ;Rchb ic. Ran. t. 24, fig. 4622 ; Lob. ic. 784, fig. 1.

Racine épaisse, noirâtre, divisée en plusieurs souches. Tige de 1-3 dm, presque glabre, simple ou rameuse dès la base, à rameaux allongés, terminés chacun par une fleur d’un beau jaune, munie de rameaux stériles, naissant de la base après la fleuraison. Feuilles nombreuses, sessiles, très découpées en lanières linéaires, entourant la tige par une gaîne large, remarquable, surtout dans les feuilles radicales, dont le limbe est ordinairement avorté et réduit à une gaîne écailleuse. Sépales pubescents. Pétales 10-15, larges, lancéolés, dentelés au sommet, formant une fleur de 4-5 cm de diamètre. Carpelles entête ovale, velus, obovés, arrondis, réticulés, rostellés vers le milieu du bord interne ; bec court, arqué en dehors, appliqué.

Cette plante porte les noms vulgaires de grand œil-de-bœuf, œil-du-diable ; elle est vénéneuse La racine est employée comme purgatif drastique, en place de l’ellébore.

Hab. les pacages pierreux, près les Mazes, aux environs de Lanuejols et de l’Esperou. (Guan. herb.)

Fl. avril-mai.

5e gr. RATONCULE. — MYOSURUS. (Lin. gen. 394.)

Calice à 5 sépales imbriqués dans le bouton, prolongés en queue à la base. 5 pétales étroits, à onglet filiforme, tubuleux, nectarifère. Etamines 5-15. Carpelles nombreux, triquètres, monospermes, indéhiscents, munis d’un bec ; serrés en épi grêle sur un réceptacle allongé en queue de souris. Graines renversées.

1. MYOSURUS MINIMUS

Lin. sp. 407 ; Dec. fl. fr. 4, p. 906 ; Lamk. ill. t. 221.

Racine menue, fibreuse. Hampes de 2-10 cm, fistuleuses, uniflores, renflées supérieurement à la maturité. Feuilles toutes radicales, entières, étroites, linéaires, un peu obtuses. Sépales étalés, caducs, lancéolés, éperonnés au-dessous de leur insertion. Pétales d’un jaune verdâtre, plus courts que le calice. Carpelles bordés d’une membrane blanche, imbriqués et serrés en épi allongé, terminés en bec aigu, dressé.

Plante glabre, connue sous le nom vulgaire de queue-de-souris ; vulnéraire et astringente.

Hab. les lieux humides, dans le bois de Broussan, près la cabane d’Igounet, entre Nîmes et Saint-Gilles, et les bords des marais salés à Aigues-Mortes.

Fl. mai.

6e gr. CERATOCEPHALE. — CERATOCEPHALUS. (Mœnch. meth. 218.)

Calice à 5 sépales sans appendices, imbriqués ainsi que les pétales avant l’épanouissement. 5 pétales munis, sur l’onglet, d’une fossette nectarifère. Etamines 5-15. Carpelles nombreux, uniloculaires, indéhiscents, disposés en long épi, persistants, renflés à la base par 2 loges vides, prolongés en un long bec comprimé. Graines dressées.

1. CERATOCEPHALUS FALCATUS

Pers. syn. 1, p. 341 ; Ranunculus falcatus Lin. sp. 781 ; Dec. fl. fr. 4, p. 900 ; Jacq. austr. t. 48 ; Moies. hist. 54, t. 28, fig. 22.

Racine menue, fibreuse. Hampe de 3-10 cm, cotonneuse, uniflore, d’abord presque nulle, puis s’allongeant. Fleurs petites, jaunes ; sépales obtus, deux fois plus courts que les pétales. Carpelles courbés, en dedans, en faucille, pubescents. Feuilles découpées en lobes linéaires digités, disposées en rosette. 1 fl.

Hab. les champs cultivés dans toute la plaine du département.

Fl. mars-avril.

7e gr. RENONCULE. — RANUNCULUS. (Lin. Gen. 699.)

Calice à 5 sépales caducs, imbriqués, ainsi que les pétales, avant l’épanouissement. 5-6 pétales à onglet nectarifère, ou munis d’une écaille. Carpelles uniloculaires, indéhiscents, ovoïdes comprimés, mucronés, réunis en capitule oblong ou globuleux. Graines dressées.

1 Fleurs blanches 2
Fleurs jaunes 8
2 Carpelles ridés en travers 3
Carpelles lisses 6
3 Feuilles réniformes, à 5 lobes peu profonds HEDERACEUS
Feuilles de deux sortes ou divisées en lanières capillaires 4
4 Feuilles supérieures lobées, les inférieures capilliformes AQUATILIS
Feuilles toutes capilliformes 5
5 Feuilles capillaires, croissant souvent hors de l’eau TRICOPHYLLUS
Feuilles linéaires très longues FLUITANS­
6 Feuilles entières AMPLEXICAULIS
Feuilles à segments lancéolés, acuminés 7
7 Segments des feuilles assez larges, incisés-dentés ACONITIFOLIUS
Segments des feuilles étroits, incisés-dentés PLATANIFOLIUS
8 Feuilles entières 9
Feuilles lobées 12
9 Feuilles à nervures parallèles, presque toues radicales GRAMINEUS
Feuilles à nervures non parallèles, disposées le long de la tige 10
10 Carpelles lisses 11
Carpelles finement tuberculeux, un peu
hérissés
OPHIOGLOSSIFOLIUS
11 Fleurs grandes, feuilles larges, tige droite de 5-8 dm LINGUA
Fleurs petites, feuilles étroites, tige faible, souvent couchée, de 2-4 dm FLAMMULA
12 Carpelles hérissés de pointes 13
Carpelles non hérissés de pointes 14
13 Feuilles inférieures simples ; les caulinaires à 3 lobes les supérieures à lobes linéaires ARVENSIS
Feuilles en cœur, arrondies ou trifides MURICATUS
14 Carpelles en capitules spiciformes 15
Carpelles en capitules globuleux ou presque globuleux 18
15 Capitules saillants hors de la corolle SCELERATUS
Capitules non saillants hors de la corolle 16
16 Carpelles à bec recourbé, disposés en épi allongé 17
Carpelles à bec dressé, disposés en épi CHÆROPHYLLOS
17 Plante couverte de poils soyeux ALBICANS
Plante à poils non soyeux MONSPELIACUS
18 Carpelles pubescents AURICOMUS
Carpelles lisses et glabres 19
Carpelles tuberculeux ou ponctués 21
19 Réceptacle glabre 20
Réceptacle velu SYLVATICUS
20 Becs des carpelles courts et recourbés ACRIS
Becs des carpelles recourbés en spirales LANUGINOSUS
21 Carpelles presque lisses ; racine bulbiforme BULBOSUS
Carpelles finement ponctués ; tige rampante REPENS.
Carpelles tuberculeux sur toute la face ou sur les bords 22
22 Tubercules occupant toute la surface des carpelles ; fleurs très petites PARVIFLORUS
Tubercules occupant les bords des carpelles PHILONOTIS

1. RANUNCULUS HEDERACEUS

Lin. sp. 781 ; Dec. fl. fr, 4, p. 894 ; Godr. monog. p. 4, fig. 1.

Tige rampante, fragile, fixée au sol par des fibrilles. Feuilles toutes conformes, longuement pétiolées, réniformes, et 3-5 lobes arrondis, courts, entiers. Pétales blancs, très petits, oblongs ou ovales, à onglet jaune, à nectaire non écailleux, de la longueur du calice ou un peu plus long que lui. Carpelles glabres, blanchâtres, obtus, mutiques ou à peine mucronulés, ridés en travers, non bordés. Réceptacle nu, globuleux.

Hab. dans les eaux des fontaines ou sur la vase des bords, à Lanuejols.

Fl. mai-juillet.

2. RANUNCULUS AQUATILIS

Lin. sp. 781.

Tiges de longueur très variable, nageantes ou submergées. Feuilles le plus souvent de deux sortes ; les supérieures pétiolées, couvertes, en dessous, de petits poils appliqués, sub-réniformes, à 3-5 lobes plus moins profonds, cunéiformes, incisés ou crénelés ; les inférieures découpées en lanières capilliformes ; celles-ci submergées, les autres flottantes. Stipules larges soudées au pétiole. Pédoncules de 3-5 cm, épais, atténués au sommet, de la longueur des feuilles ou les dépassant. Pétales blancs, 1-2 fois plus longs que le calice, marqués de veines écartées, à onglet court, taché de jaune, à nectaire non écailleux. Carpelles obovés, comprimés, arrondis au sommet, apiculés, hérissés ou glabres, ridés en travers, non bordés.

VAR. A. Fluitans God. et Gren. fl. fr, 1, p. 23.
—Feuilles supérieures réniformes ou orbiculaires, lobées, flottantes ; tige submergée. R. aquatilis var. heterophyllus ; Dec. fl. fr. 4, p. 894.

VAR. B. Submersus God. et Gren. l. c.

Tige et feuilles submergées ; celles-ci toutes divisées en lanières capillaires.

Cette plante porte les noms vulgaires d’herbe sardonique, de mille-feuilles aquatique. Elle est vénéneuse lorsqu’elle est fraîche.

Hab. les fossés et les roubines : la var. A, à Bellegarde, à Manduel. à ou Campestre ; la var. B, dans tous les fossés, aux environs de Nîmes, du Vigan.

Fl. avril-mai, quelquefois septembre.

3. RANUNCULUS TRICOPHYLLUS

Chaix in Vill. Dauph. 1, p. 335 ; Godr. et Gren. fl. fr. 1, p. 23.

Tige un peu ferme, grêle, sillonnée, rameuse. Pédoncules de 2-3 cm, grêles, raides, non atténués au sommet, un peu plus longs que les feuilles. Pétales blancs, deux fois de la longueur du calice, très caducs, étroitement obovales en coin à la base, marqués de 5-7 veines rapprochées. Carpelles obovales, comprimés, un peu amincis au sommet, apiculés, souvent très hérissés, ridés en travers. Réceptacle globuleux, velu, à poils raides. Feuilles toutes divisées en lanières filiformes, courtes, un peu raides, étalées divariquées, non resserrées en pinceau hors de l’eau ; les supérieures sessiles ; gaine auriculée, assez longue. Elle diffère de la var. B du R. Aquatilis par ses pédoncules toujours courts, ses fleurs plus petites, ses pétales plus étroits, non rétrécis en onglet, non contigus et très caducs ; par ses carpelles moins larges à leur extrémité ; par ses feuilles plus petites, moins distantes, moins finement découpées et à lanières plus courtes.

VAR. A. Fluitans Godr. et Gren. fl. fr. 1, p. 24.

Plante flottante, à feuilles plus courtes que les entre nœuds. R. aquatilis var. capillaceus Dec. fl. fr. 4, p. 894.

VAR. B. Terrestris Godr. et Gren. l. c.

Plante croissant sur la vase, à tige droite, très courte, à feuilles un peu succulentes, à lanières raides, courtes, obtuses. R. cœspitosus Thuill. fl. par. p. 279 ; Coss. et ger. ill. fl. par. t. 2, fig. 5.

Hab. : la var. A, les fossés aux environs de Nîmes ; la var. B, au bord de l’étang de Jonquières et des fossés à Nîmes.

Fl. mai-septembre.

4. RANUNCULUS FLUITANS

Lamk. fl. fr. 3, p. 184 ; R. aquatilis var. peucedanifolius Dec. fl. fr. 4, p. 894 ; Coss. et germ. fl. par. ill. t. 2, fig. 1-2.

Tige épaissie au sommet, très longue, rameuse. Feuilles supérieures à pétiole plus court que les inférieures, toutes divisées en lanières linéaires allongées, gaîne longue un peu auriculée, adhérente au pétiole. Pédoncule 4-8 cm, épais, rétréci vers le sommet, ordinairement de la longueur des feuilles. Pétales blancs 5-9, plus longs que le calice, larges, obovales, à onglet court taché de jaune, marqués de 11-15 veines. Etamines nombreuses, plus courtes que le pistil. Carpelles obovales, renflés, assez grands, glabres, apiculés, ridés en travers ; bec court et grêle, recourbé au sommet, caduc à la maturité. Réceptacle nu, globuleux. Plante flottante, tige très allongée.

Hab. dans les eaux du Vistre, les fossés d’eau courante aux environs de Nîmes, d’Alais, dans le Gardon à Collias.

Fl. mai-septembre.

5. RANUNCULUS ACONITIFOLIUS

Lin. sp, 776 ; Dec. fl. fr. 4, p. 890 ; Lob. obs. 381, ic. 2 ; Clus. hist. 1, p. 236, fig. 1.

Racine fibreuse. Tige droite, de 2-5 dm, fistuleuse, rameuse. Feuilles palmées, à 3-7 lobes, assez grands, ovales-lancéolés, acuminés, incises-dentés. Pédoncules velus. Bractées inférieures lancéolées, dentées, non acuminées. Sépales pubescents. Pétales blancs, obovales, munis d’une écaille très allongée. Étamines égalant les ovaires. Carpelles 6-15, en tête globuleuse, ovales, assez gros, ventrus, glabres, nerviés, sans bordure, fortement carénés, à bec crochu. Réceptacle velu.

Cette plante porte le nom vulgaire de pied-de-corbeau. Elle est caustique, vésicante ; elle est employée dans la goutte, l’asthme, les fièvres intermittentes, la gale.

Hab. les prairies et les bois humides de l’Esperou, de Concoule.

Fl. mai-août.

6. RANUNCULUS PLATANIFOLIUS

Lin. mant. 79 ; R. aconitifolius b. Dec. fl. fr. 4, p. 890 ; Rchb. ic. Ran. t. 7, fig. 4585 ; Lob. ic. t. 668, Fg, 1 et 667, fig. 2.

Cette espèce diffère de la précédente par son port plus élevé ; par ses pédoncules plus allongés, moins épais, plus dressés, glabres ou presque glabres ; par ses bractées inférieures, plus étroites, plus longues, presque entières acuminées ; par ses étamines deux fois de la longueur des ovaires ; par ses feuilles à lobes plus étroits, lancéolés, longuement acuminés, pubescents en dessous ; par sa tige plus droite, plus raide et plus rameuse.

Hab. les mêmes lieux et possède les mêmes vertus.

Fl. mai-août.

7. RANUNCULUS AMPLEXICAULIS

Lin. sp. 774 ; Dec. fl. fr. 4, p. 889, et 5, p. 636 ; Deless. ic. sel. 1, t. 27 ; Moris. hist. s. 4, t. 30, fig. 36.

Racine fasciculée, fibreuse. Tige de 1-3 dm, droite, glabre, lisse, simple ou un peu rameuse au sommet. Feuilles ovales-lancéolées, nerviées, un peu raides ; les caulinaires lancéolées, acuminées, embrassantes. 1-5 pédoncules glabres, terminés chacun par une fleur blanche assez grande ; sépales glabres ; pétales obovales. Carpelles en tête globuleuse, un peu oblique, ovales, ventrus, glabres, nerviés, sans bordure, fortement carénés, à bec crochu. Réceptacle pubescent à la base.

Hab. les prairies humides, à Banahu près de l’Esperou. ( ROUGER, Cat. pl. du cant. du Vigan, inédit.)

Fl. juillet.

8. RANUNCULUS GRAMINEUS

Lin. sp. 772 ; Dec. fl. fr. 4, p. 904 ; Bull. herb. t. 123 ; Moris. hist. s. 4, t. 3, fig. 38.

Racine fibreuse, à fibres charnues. Tige de 24 dm, dressée, souvent uniflore, glabre ainsi que les pédoncules, entourée à sa base de fibres persistantes, reste des nervures des feuilles détruites. Feuilles glabres, entières, lancéolées ou linéaires, à nervures parallèles. Sépales glabres. Corolle grande, à pétales cunéiformes à la base, d’au beau jaune, munis d’une écaille presque tubuleuse. Carpelles en tête ovoïde, renflés, irrégulièrement ridés, légèrement carénés, à bec court. Réceptacle glabre.

Cette plante est vénéneuse.

Hab. les coteaux arides, à Alzon, à Poulx, aux bords du Gardon, à la Beaume.

Fl. avril-juin.

9. RANUNCULUS FLAMMULA

Lin. sp. 772 ; Dec. fl. fr. 4, p. 905 ; Lob. ic. t. 670, fig. 1.

Racine fibreuse. Tige de 2-4 dm, fistuleuse, comprimée, dressée, couchée ou radicante, multiflore, glabre ainsi que les feuilles, qui sont je forme variable, entières, calleuses au sommet, non acuminées ; les inférieures à pétiole long, engainant à la base. Pédoncules sillonnés. Sépales ovales, . pubescents. Pétales jaunes, petits, luisants, au nombre de 5-9. Carpelles 20-30 en tête globuleuse, petits, comprimés, lenticulaires glisses, bordés, à carène saillante, à bec étroit, droit, caduc. Réceptacle glabre. Cette espèce diffère de la suivante par la petitesse de toutes ses parties.

Cette plante, connue sous le nom vulgaire de petite douve, est âcre, caustique et nuisible aux bestiaux.

Hab. les prairies humides, à Aigues-Mortes, à Alzon, à l’Esperou, Saint-Guiral.

Fl . juin-octobre.

10. RANUNCULUS LINGUA

Lin. sp. 773 ; Dec. fl. fr. 4, p. 904 ; Tabern. ic. 48, fig. 2.

Radicules par verticilles aux articulations inférieures de la tige ; celle-ci droite, fistuleuse, stolonifère, pubescente dans le haut, ainsi que les pédoncules non sillonnés, pluri ou pauciflores. Feuilles larges, longues, lancéolées-acuminées, . sessiles, glabres en dessus, pubescentes en dessous. Sépales ovales, pubescents. Corolle jaune, grande, à pétales luisants, munis d’une écaille courte. Carpelles nombreux, en tête globuleuse, comprimés, lenticulaires, lisses, bordés, à carène saillante, à bec large, court, ensiformes. Réceptacle glabre. Plante robuste, haute de 8-15 dm.

Cette plante, connue sous les noms vulgaires de grande douve, herbe-de-feu, est âcre, caustique et vésicante.

Hab. les marais, au mas de Bourry, près le Caylar, et ceux de Beaucaire voisins du Rhône.

Fl. juin-juillet.

11. RANUNCULUS AURICOMUS

Lin. sp. 775, ; Dec. fl. fr. 4, p. 889 ; R. polymorphus All. ped. 2, p. 49, t. 82, fig. 2.

Racine oblique, courte, fibreuse. Tiges de 1-8 dm, dressées ou ascendantes, fistuleuses, nues jusqu’au premier rameau, presque glabre. Feuilles radicales, 3-4, longuement pétiolées, réniformes suborbiculaires, crénelées, cordiformes à la base, plus ou moins divisées ; les caulinaires sessiles, multifides, à lanières linéaires, entières ou dentées, divergentes. Pédoncules unis. Sépales non réfléchis, pubescents, pétales jaunes, souvent avortés. Carpelles 20-30, en tête globuleuse, pubescents, renflés sur les deux faces  ; bec courbé en hameçon. Réceptacle glabre.

Hab. les bois, aux environs du Vigan, d’Alzon, de l’Esperou.

fl. Avril-juin.

12. RANUNCULUS ACRIS

Lin. sp. 779 ; Dec. fl. fr. 4, p. 899 ; Trag. 94, ic. ; Dod. pempt. 426, ic.

Racine simple, oblique, tronquée, garnie de fibres. Tige de 3-6 dm, droite, cylindrique, fistuleuse, multiflore, plus ou moins velue, à poils appliqués. Feuilles plus ou moins velues ; les radicales palmées, à long pétiole, à 3-5 lobes plus ou moins étroits, incisés-dentés, à dents aiguës, souvent tachées de brun au centre ; les caulinaires semblables, mais moins longuement pétiolées ; les supérieures subsessiles, à 3 lobes linéaires. Sépales velus, étalés. Pétales jaunes, à écaille tronquée, saillante. Carpelles 20-30, planes sur les deux faces, glabres, lisses, à large bordure, à bec courbé au sommet. Réceptacle glabre.

VAR. B. Tripartitus.
—Feuilles caulinaires à gaîne terminée par 3 pétioles de 3 cm, portant chacun une foliole à 3 segments incisés.

On cultive, dans les jardins, une variété de cette plante, à fleurs doubles’ sous le nom de bouton-d’or.

La plante sauvage est caustique et vésicante ; elle porte les noms vulgaires de grenouillette, renoncule des prés.

Hab la var A, les prairies, les bords des fossés, les bois, dans tout le département, la var B les prairies humides et le bord des ruisseaux, à la Grandes-Haute, près du rocher de Saint-Guiral.

Fl. mai-juin.

13. RANUNCULUS LANUGINOSUS

Lin. sp. 779 ; Duby, bot. 1, p, 12 Rchb. ic. Ran. fig. 4609 ; J, Bauh. hist. 3, p. 417, fig. 2.

Racine fibreuse. Tige de 3-6 dm, multiflore, cylindrique fistuleuse, non sillonnée, hérissée de poils abondants, longs, réfléchis. Feuilles inférieures longuement pétiolées, divisées en lobes larges-ovales, incisés-trifides, à dents aiguës ; les caulinaires semblables, à pétiole plus court ; les supérieures à 3 lobes lancéolés. Sépales velus, étalés. Pétales obovales, jaunes à écaille arrondie. Carpelles comprimés, un peu renflés sur les faces, à bordure large, à carène saillante, à bec recourbé en spirale, presque aussi long que le carpelle. Réceptacle glabre.

Hab. les bois, à l’Esperou ( De Lile), à Salbous, à Banahu ( Guan. Herb.).

fl. Juillet

14. RANUNCULUS SYLVATICUS

Thuil. fl. par. 276 ; R. nemorosus Dec. syst. 1 p. 280 ; Duby bot. 12 ; R. villosus St Am. fl. Ag. bouq. t. 5 ; R. polyanthemos des auteurs français.

Racine épaisse oblique, fibreuse, entourée au collet de fibres brunes, reste des feuilles anciennes. Tige de 2-5 dm, ascendante, couverte de longs poils étalés, pluriflore, sans stolons. Feuilles radicales longuement pétiolées, plus ou moins velues, souvent tachées de blanc et à nervures très saillantes, pentagonales dans leur pourtour, à 3 lobes profonds, cunéiformes, incisés-denté ; les caulinaires presque sessiles, à lobes étroits, pédoncules sillonnés. Sépales velus, étalés. Pétales jaunes, obovales, très obtus, à écaille étroite à la base et très large au sommet ; étamines à filets, glabres. Carpelles glabres, très comprimés, à bordure, à carène à 3 côtes, à bec recourbe en spirale, plus court de moitié que le carpelle. Réceptacle velu.

Hab. les bois, à l’Esperou, les pacages de la Lozère, commune de Concoule.

Fl. mai-juillet.

15. RANUNCULUS REPENS

Lin. sp. 779 ; Dec. fl. fr. 4, p. 898 ; Lob. ic. 6’64, fig. 2.

Racine fibreuse. Tige de 2-6 dm, dressée ou couchée, rameuse7 stolonifère, plus ou moins velue ainsi que les feuilles ; celles-ci à long pétiole, ternées ou biternées, à segments trifides, incisés-dentés ; le moyen plus longuement pétiolulé que les latéraux ; les feuilles inférieures ordinairement marbrées de blanc et de noir en dessus. Pédoncules sillonnés. Sépales velus, étalés. Corolle jaune, grande, vernie, à pétales munis d’une écaille cordiforme. Carpelles 20-30, glabres, comprimés, légèrement ponctués ; carènes à 3 côtes, à bec court et étroit, arqué et-subulé. Réceptacle un peu velu.

Cette plante, connue sous les noms vulgaires le bouton-d’or, de bassinet rampant, est âcre. Caustique et vésicante.

Hab. les prairies humides et les bords des fossés, dans tout le département.

Fl. mai-septembre.

16. RANUNCULUS BULBOSUS

Lin. sp. 778 ; Dec. fl. fr. 4, p. 901 ; Lob. ic. 667, fig. 1.

Racine bulbiforme, fibreuse inférieurement. Tige de 1-4 décimètres, droite, plus ou moins velue, pluriflore. Feuilles velues ou pubescentes ; les radicales à long pétiole, divisées en 3 segments trilobés, incisés-dentés ; le segment moyen plus longuement pétiolulé. Pédoncules sillonnés. Sépales velus, réfléchis supérieurement. Pétales jaunes, munis d’une écaille courte, tronquée. Carpelles 20-30, bordés, très comprimés, carénés, glabres, à bec court, élargi, arqué. Réceptacle un peu velu.

Cette plante est connu sous les noms vulgaires de grenouillette, rave de Saint-Antoine ; elle est âcre, caustique et vésicante. On emploie la racine pour empoisonner les rats.

Hab. les bois et les pacages dans tout le département.

Fl. mai-juillet.

17. RANUNCULUS MONSPELIACUS

Lin. sp. 778 ; Dec. fl. fr. 4, p. 899 ci 5, p: 638 et ic. rar. t. 50.

Racine composée d’un faisceau de tubercules napiformes, terminés par des fibres menues. Tige de 2-4 dm, droite, plus ou moins velue, pauciflore. Feuilles d’un vert clair, velues, pubescentes ou glabriuscules ; les radicales trilobées ou tripartites, à lobes plus ou moins profonds ; le moyen souvent pétiolulé, à divisions ovales-arrondies ; les caulinaires à segments étroits, lancéolés. Sépales velus, réfléchis. Pétales d’un beau jaune, luisants, largement obovales ; étamines plus courtes que le capitule des ovaires. Carpelles très nombreux, serrés en épi allongé, pubescents, comprimés, lenticulaires, bordés, à carène saillante, ponctués, à bec recourbé en dehors, égal à leur longueur. Réceptacle glabre.

Hab. les bois, aux environs du Vigan, à Salbous, à Alzon.

Fl. mai- juin.

18. RANUNCULUS ALBICANS

Jord. Obs. pl. rar. et crit. de la France (1847), p. 10.

Racine comme la précédente. Tige de 2-4 dm, couverte, ainsi que les autres parties de la plante, de poils couchés, soyeux-blanchâtres, dirigés vers le haut ; raide, portant 3-4 fleurs, émettant, à sa base, des stolons filiformes, blanchâtres, très longs et persistants. Feuilles d’un vert clair, presque toutes radicales ; les primordiales ovales, rétrécies à la base et non en cœur, incisées-dentées dans leur moitié supérieure, à dents aiguës ; les suivantes trifides, à divisions oblongues, cunéiformes, à lobes étroits et aigus ; les caulinaires à lobes linéaires. Sépales très soyeux, étalés ou réfléchis. Pétales d’un jaune pâle, luisants, arrondis ; étamines plus courte que le capitule des ovaires. Carpelles en épi elliptique, finement tuberculeux et hispidules, à bec acuminé, droit ou faiblement courbé en dehors, moins long qu’eux. Réceptacle glabre. Cette plante diffère de la précédente par ses feuilles et sa tige plus raide et plus grosse, d’un aspect très soyeux, blanchâtre, et par les fibres tuberculeuses de sa racine, plus épaisses et plus courtes.

Hab. les garrigues, les bois et les vignes aux environs de Nîmes, les champs cultivés à Tresques, les pacages aux bords du Gardon, près de la Beaume.

Fl. avril-mai.

19. RANUNCULUS CHŒROPHYLLOS

Lin. sp. 780 ; Dec. fl. fr. 4, p. 900 ; Barr. ic. 581.

Racine composée d’un faisceau de tubercules napiformes, souvent entourée, à son collet, de fibres roussâtres, reste des feuilles anciennes. Tige de 1-2 dm, à 1-2 fleurs, velue ou pubescente. Feuilles presque toutes radicales, velues, pubescentes ; les primordiales ovales, dentées ; les autres ternées, à segments multifides, pétiolulés, celui du centre un peu plus longuement ; les caulinaires 1-2, à divisions linéaires. Sépales pubescents, étalés. Pétales jaunes, grands, luisants. Carpelles en capitule oblong, pubescents, comprimés, bordés, à carène saillante, à bec droit, glabre.

Hab les bords des champs, parmi les gazons, à Nîmes, Manduel, dans les bois de Campagne, les pacages à Saint-Guiral, près d’ Alzon.

Fl. mai-juin.

20. RANUNCULUS PHILONOTIS

Retz. obs. 6, p. 31 ; Dec. fl. fr. 4, p. 901 et 5, p. 639 ; R. hirsutus Curt. lond. t. 40 ; Camer. epit. 381, ic.

Racine fibreuse. Tiges ordinairement nombreuses, de 1-4 dm, dressées ou étalées, pluriflores, rameuses, ordinaire dès la base, velues ou pubescentes. Feuilles velues ou pubescentes ; les inférieures pétiolées, orbiculaires ou ovales, dentées ; les moyennes à 3 divisions, à segments, à 3 lobes incisés-dentés, le segment moyen longuement pétiolulé ; les supérieures sessiles, à lanières linéaires. Sépales velus, réfléchis, beaucoup plus courts que les pétales ; ceux-ci jaunes, munis d’une écaille étroite, tronquée. Carpelles nombreux, en tête ovale ou globuleuse, glabres, très comprimés, lenticulaires, bordés d’une côte saillante et entourés ordinairement d’une ou de deux rangées de petits tubercules, à bec large, court, légèrement courbé. Réceptacle velu. Plante à pédoncules longs, sillonnés, rampante à la base.

Hab. les champs humides, les bois, à Cygnan, sur la route de St-Gilles ; les pacages à Bellegarde, Sylveréal, Salbous. (1)

Fl. mai-septembre.

21. RANUNCULUS PARVIFLORUS

Lin. sp. 780 ; Dec. fl. fr. 4 p. 902 ; Moris. hist. s. 4, t. 28, fig. 21.

Racine fibreuse. Tiges de 1-4 dm, velues, couchées ou redressées. Feuilles cordiformes-arrondies, trifides, lobées-crénelées, velues ; les supérieures entières ou lobées. Pédoncules courts, lisses, opposés aux feuilles. Sépales velus, réfléchis, de la longueur des pétales. Fleurs jaunes très petites. Carpelles 10-15 comprimés, bordés, à carène saillante, couverts, sur les deux faces, de tubercules nombreux très prononcés et terminés par un poil crochu ; bec large, court, légèrement courbé. Réceptacle glabre.

Hab. les haies aux environs du Vigan, le bois des Espèces près de Nîmes, et probablement dans tout le département. (1)

Fl. mai-juin.

22. RANUNCULUS OPHIOGLOSSIFOLIUS

Vill. Dauph. 4, t. 49 ; Dec. fl. fr. 5, p. 639.

Racine fibreuse. Tiges ordinairement nombreuses, de 1-3 dm, dressées, fistuleuses, multiflores, à pédoncules courts, glabres ou parsemées de poils appliqués. Feuilles glabres ; les inférieures longuement pétiolées, cordiformes, entières, obtuses ; les supérieures oblongues, très brièvement pétiolées, engainantes, entières ou légèrement dentées. Sépales glabres, étalés, n’atteignant pas la longueur des pétales ; ceux-ci très petits, d’un jaune pâle, munis d’une écaille étroite. Carpelles 20-30, petits, finement tuberculeux un peu renflés, bordés, carénés, à bec très court, un peu arqué. Réceptacle glabre.

Hab. les fossés près de Montpesat et près de Campagne, dans les fossés au midi du bois. (1)

Fl. mai-juin.

23. RANUNCULUS ARVENSIS

Lin, sp. 780 ; Dec. fl. fr. 1, p. 902 ; Dod. pempt. 427, fig. 2 ; Fuchs, hist, 157, ic.

Racine fibreuse. Tige de 2-4 dm, droite, rameuse, glabre ou peu velue, multiflore, à rameaux partant souvent de la base. Feuilles inférieures longuement pétiolées, ternées, à segments pétiolulés, cunéiformes allongés, bi-trifides, quelquefois multifides, à lanières dentées, étroites ; les supérieures trilobées, à lobes linéaires, entiers incisés, longuement pétiolulés, engainantes à la base. Pédoncules grêles, lisses, allongés. Sépales velus, étalés, n’atteignant pas la longueur des pétales ; ceux-ci d’un jaune paie, petits, munis d’une écaille triangulaire assez grande. Carpelles 4-8, en capitule globuleux, obovales, très grands, comprimés, entourés d’une bordure épaisse, hérissée ; les faces latérales chargées de pointes épineuses, droites, et de tubercules ; bec linéaire, presque droit, plus long que la moitié du carpelle. Réceptacle velu. Plante âcre, caustique et vésicante.

Hab. les champs cultivés dans tout le département.

Fl. mai-juin.

24. RANUNCULUS MURICATUS

Lin. sp. 780 ; Dec. fl, fr. 4, p. 902 ; Lamk. ill. t. 493, fig. 2 ; Clus. 233, fig. 2.

Racine fibreuse. Tiges de 1-3 dm, diffuses ou ascendantes, presque glabres, fistuleuses, rameuses, souvent dès la base. Feuilles longuement pétiolées, cordiformes à la base, arrondies, glabres, à 3 lobes, à crénelures ; les supérieures obovales, cunéiformes à la base. Sépales très étalés, n’atteignant pas la longueur des pétales. Pédoncules sillonnés. Fleurs petites, jaunes, à pétales munis d’une écaille ovale, étroite. Carpelles 6-15, en tête globuleuse, grands ovales, comprimés, entourés d’une bordure épaisse, ;unie, hérissés, sur les deux faces, de pointes aiguës renflées à la base ou de tubercules ; bec large, comprimé, légèrement courbé an sommet, de moitié plus court que le carpelle. Réceptacle peu hérissé.

Hab. les lieux humides et les bords des fossés aux environs de Nîmes, de Saint-Gilles, de Manduel. (I)

Fl. mai-juin.

25. RANUNCULUS SCELERATUS

Lin. sp, 776 ; Dec. fl. fr. 4, p. 897 ; Fuchs. hist. 159, ic. ; Trag. t. 93.

Racine composée de fibres filiformes, nombreuses, disposées par verticilles sur chaque nœud inondé. Tige de 5-10 dm, quelquefois atteignant une grosseur de 4 cm de diamètre, droite, lisse, striée, glabre, très rameuse, très fistuleuse. Feuilles glabres ; les radicales flottantes, longuement pétiolées, à 3-5 lobes crénelés ; les caulinaires subsessiles, à segments linéaires, entiers ou dentés, munis d’une gaine courte, auriculée, membraneuse. Sépales ovales, velus, réfléchis. Fleurs jaunes, nombreuses, très petites, à pétales plus courts que les sépales et le capitule des ovaires, munis d’une fossette nectarifère sans écaille. Carpelles très nombreux, très petits, disposés en tête oblongue, petite ; ovoïdes, glabres, non bordés, finement ridés sur les faces, entourés d’un sillon ; bec presque nul. Réceptacle un peu velu.

Cette plante porte les noms vulgaires de grenouillette aquatique, d’herbe sardonique. Elle est très âcre et très caustique.

Hab. les fossés à Manduel, les marais aux environs de Beaucaire, de Bellegarde, de Saint-Gilles. 00 FL mai-septembre ;

On cultive dans les parterres, sous une foule de variétés à fleurs doubles, le R. asiaticus, Lin. sp. , remarquable par la beauté et la régularité de ses fleurs, rouges, jaunes ou panachées.

8e gr. FICAIRE. — FICARIA. (Dill. nov. gen. 108.)

Calice à 3 sépales caducs, 5-10 pétales, munis au-dessus l’onglet d’une fossette nectarifère, couverte d’une écaille. Étamines nombreuses. Carpelles en capitule globuleux, presque dépourvus de bec, comprimés, obtus. Graines dressées.

1. FICARIA RANUNCULOIDES

Mœnch. meth. , 215 ; Dec. fl. fr. 4, p. 886 ; Fl. dan. 479 ; Fuchs. hist. 867, ic.

Racine composée de fibres, la plupart charnues, épaisses, oblongues, fasciculées. Tige de 1-2 dm, peu rameuse, couchée ou radicante, très glabre ainsi que les feuilles ; celles-ci d’un vert luisant, souvent tachées de noir, cordiformes, entières ou sinueuses, à lobes de la base tantôt divergents, tantôt rapprochés, à pétiole allongé, engainant à la base. Pédoncules allongés, sillonnés. Sépales ovales, concaves, étalés. Corolle d’un jaune luisant, solitaire, grande ou petite, selon la localité, à pétales oblongs, obovales, renflés, lisses, Réceptacle glabre.

Cette plante porte les noms vulgaires de petite chélidoine, d’herbe aux hémorroïdes ; elle est moins âcre que les renoncules. Dans quelques localités, on la mange cuite comme herbe potagère. Elle est employée contre les hémorroïdes. , les scrofules et le scorbut.

Hab. les lieux humides et ombragés, dans tout le département.

Fl. Avril-mai

9e gr. POPULAGE. — CALTHA. (Lin. gen. 703.)

Calice à 5-7 sépales pétaloïdes, caducs, imbriqués dans le bouton: Corolle nulle. Étamines nombreuses ; anthères tournés en dehors. Involucre nul. Carpelles 5-10, polyspermes, déhiscents, sessiles, verticillés, sur un seul rang, libres, divergents. Graines sur deux rangs.

1. CALTHA PALUSTRIS

Lin. sp. 784 ; Dec. fl. fr. 4, p. 918 ; Lamk. ill. t. 500 ; Dod. pempt. 588, fig. 1-2.

Racine formée de fibres longues et épaisses. Tige de 2-5 dm, droite ou ascendante, sillonnée, fistuleuse, rameuse ; rameaux unis ou pluriflores. Feuilles inférieures orbiculaires-oblongues, largement cordiformes à la base, épaisses, luisantes, crénelées, à long pétiole ; les supérieures réniformes, sessiles ou pétiolulées, toutes à pétiole engainant. Fleurs d’un beau jaune, grandes, solitaires au sommet de pédoncules axillaires, plus ou moins allongés. Sépales ovales obtus, veinés en dessous. Carpelles un peu divergents, oblongs, comprimés, ridés en travers, trinerviés sur le dos, terminés par un bec recourbé. Plante glabre.

Cette plante est connue sous les noms vulgaires de souci d’eau, souci des marais ; elle est âcre, un peu caustique et détersive. On confit les boutons et on les mange comme les câpres.

Hab. les prés humides et les bords des ruisseaux des montagnes élevées, à Concoule, à l’Esperou. J’ai trouvé une variété de cette plante, à fleurs doubles, au Valat de Longues-Feuilles, près Concoule.

Fl. avril-juin.

10e gr. TROLLE. — TROLLIUS. (Lin. gen. 700.)

Calice caduc, à 5-15 sépales colorés, imbriqués dans le bouton. 5-20 pétales, petits, linéaires, planes, à fossette nectarifère, sans écaille. Involucre nul. Carpelles nombreux, polyspermes, déhiscents, sessiles, libres, verticillés sur plusieurs rangs. Graines deux rangs.

1. TROLLIUS EUROPÆUS

Lin. sp. 782 ; Dec. fl. fr. 4, p. 906 ; Lamk. ill. t. 499 ; Lob. obs. p. 385, fig. 1.

Racine fibreuse, noirâtre. Tige de 2-5 dm, droite, ordinairement simple, cylindrique, un peu raide, glabre ainsi que les autres parties de la plante. Feuilles à 5-7 divisions, trifides, incisées-dentées, aiguës, d’un vert obscur en dessus, pâles en dessous ; les inférieures à longs pétioles, les supérieures sessiles, engainantes. Fleurs grandes globuleuses, d’un jaune citrin, ordinairement fermées, veinées extérieurement, solitaires au sommet des tiges et des rameaux rares. Sépales larges, ovales, obtus, disposés 5-15 sur plusieurs rangs, concaves, connivents. Pétales 5-20, de la longueur des étamines. Carpelles oblongs, ridés en travers, munis d’une côte dorsale, prolongée en bec court, courbé en dedans ; déhiscence longitudinale, interne. Graines noirâtres, petites, anguleuses.

Cette plante est connue, dans sa localité, sous les noms vulgaires de boule-d’or, renoncule de montagne ; en patois, herba daou coucoun. Sa racine est un purgatif drastique. juin-juillet.

Hab. les prairies élevées, à Concoule.

fl. Juin-juillet.

11e gr. ERANTHIS. — ERANTHIS. ( Salisb. trans. Linn. v. 8, p. 303.)

Involucre persistant, à 2 feuilles opposées, multifides. Sépales 6-8, colorés, caducs. Pétales 6-8, très petits, tubuleux, bilabiés. Capsules 5-6, verticillées-libres, pédicellées, comprimées, polyspermes, déhiscentes. Graines globuleuses sur un seul rang.

1. ERANTHIS HYEMALIS

Salisb. 1. c, ;Helleborus hyemalis Lin. sp. 783 ; Dec. fl. fr. 4, p. 909 ; Lob. obs. 385, fig. 2.

Racine formée d’un tubercule oblique, garni de fibres grêles, noirâtres. Hampe de 8-15 cm, uniflore, simple, nue, dressée. Feuilles toutes radicales, aussi longues que la hampe, orbiculaires, découpées en lanières linéaires, naissant après les fleurs. Fleurs moyennes, jaunes, sessiles, sur un involucre à 2 feuilles persistantes, découpées comme les radicales. Sépales étalés, oblongs, un peu plus courts que l’involucre. Pétales beaucoup plus courts que les sépales. Capsules 5-8, oblongues, comprimées, ridées, à nervure dorsale prolongée en bec droit. Plante glabre.

Cette plante est connue sous le nom vulgaire d’hellébore d’hiver ; sa racine est vénéneuse. Elle est un purgatif violent ; les vétérinaires l’emploient contre le farcin.

Hab. les bois de l’Agre, près de Dourbie ( Diomède ).

fl. février-mars.

12e gr. HELLEBORE. — HELLEBORUS. ( Lin. gen. 702.)

Calice persistant, à 5 sépales colorés ; pétales très petits, tubuleux, bHabiés. Involucre nul. Étamines nombreuses. Capsules 3-10, sessiles, verticillées sur un seul rang, coriaces, un peu soudées à la base. Graines sur deux rangs.

1 Capsules renflées, presque aussi longues que larges  ; feuilles radicales VIRIDIS
Capsules renflées, plus longues que larges  ; feuilles toutes caulinaires FŒTIDUS

1. HELLEBORUS VIRIDIS

Lin. sp. 784 ; Dec. fl. fr. 4, p. 908 ; Garid, Aix, t. 48.

Rhizome obliqué, noirâtre. Tiges annuelles, peu rameuses au sommet, de 3-5 dm ; droites, pauciflores, nues jusqu’aux rameaux, sans bractées, portant des écailles membraneuses à la base. Feuilles radicales à long pétiole, à ;segments lancéolés, aigus, dentés en scie ; les latéraux confluents à la base ; les raméales et les florales sessiles, semblables aux radicales, toutes palmées, d’un beau vert. Sépales grands, verdâtres, étalés, très peu concaves ; pétales plus courts que les étamines. Capsules renflées, presque aussi larges que longues, ridées en travers, à nervure dorsale prolongée en un bec un peu plus long que la moitié de la capsule. Plante glabre.

Cette plante est âcre et passe pour un violent purgatif les habitants de montagne la nomment varaire.

Hab. les bois du Lengas (les habitants des environs), ceux de l’Aigual. ( Guan, herb.)

Fl. mars-juin.

2. HELLEBORUS FŒTIDUS

Lin. sp 784 ; Dec. fl. fr. 4, p. 907  ; Dod. pemt. 382, ic.

Racine épaisse, charnue. Tige vivace, droite, nue dans le bas, où restent les cicatrices des feuilles détruites ; feuillée sous les rameaux multiflores, portant des bractées sessiles, ovales, entières, d’un vert pâle. Feuilles toutes caulinaires, très coriaces, pétiolées, palmées, à 7-11 segments lancéolés, dentés en scie ; les florales sessiles, engainantes, à 3-4 segments. Sépales concaves, dressés, verdâtres, souvent bordés de pourpre. Pétales beaucoup plus courts que les étamines ; fleurs penchées, disposées en corymbe. Capsules 2-4, renflées, plus longues que larges, munies d’une nervure dorsale prolongée en un bec subulé, de moitié plus court que la capsule. Plante glabre, fétide. Même vertu que la précédente. Vulgairement marcioure.

Hab. les lieux arides, les collines, les bois et les garrigues, dans tout le département.

Fl. févriers-mars.

13e gr. GARIDELLE. — GARIDELLA. (Tournef. inst. 655, t. 430.)

Calice à 5 sépales, caducs, pétaloïdes ; 5 pétales bifides très petits ; 10 étamines au moins ; 3 capsules soudées à la base, sessiles. Styles très courts. Graines sur deux rangs.

1. GARIDELLE NIGELLASTRUM

Lin. sp. 608 ; Dec. fl. fr. 4, p. 911 ; Lamk. ill. 379, fig. 1 ; Garid. Aix, 203, t. 39.

Racine simple, descendante. Tige de 3-5 dm, glabre, cannelée, simple ou rameuse ; garnie de feuilles ailées, à découpures linéaires, munies de petites dents ; les supérieures à 3 ou 5 découpures. Sépales droits, verts, panachés de blanc et de rose, plus courts que les pétales tubuleux, labiés supérieurement, à lèvre externe bifide, de la longueur du tube velu dans le haut. Etamines 10-40, plus courtes que la corolle. Capsules 2-3, renflées, soudées, à nervure terminée en bec court et droit. Style court. Plante glabre.

Hab. Alais, l’Abbé – des – Roches d’ Uzès.

Fl. juin.

14e gr. NIGELLE. — NIGELLA. (Lin. gen. 685.)

Calice à 5 sépales, grands, colorés, caducs. Pétales 5-10, petits, labiés. Capsules 5-10, verticillées, soudées, sessiles. Styles allongés. Graine sur deux rangs soudées.

1 Involucre à folioles pinnatifides, 5 capsules soudées jusqu’au sommet. DAMASCENA
Involucre nul, 5-7 capsules soudées à la base ARVENSIS

1. NIGELLA DAMASCENA

Lin. sp, 753 ; Dec. fl. fr. 4, p. 910 ; Dod, pemt. 304, ic. ; Lamk. ill. t. 488, fig. 2.

Racine à fibres nombreuses, jaunes. Tige de 3-4 dm, rameuse, à rameaux dressés. Feuilles alternes, dipinnées, à lobes linéaires. Involucre sessile sous la fleur, à 5 folioles pinnatifides, persistantes. Sépales lancéolés-ovales, contractés en onglet assez long, plus courts que l’involucre, de couleur azurée. Pétales petits, poilus. Etamines nombreuses, à anthères mutiques. Capsules 5, soudées ensemble jusqu’au sommet, renflées, lisses, uninerviées. Graines triquètres, ridées transversalement. Plante glabre.

Vulgairement barbe-de-capucin, cheveux-de-Vénus. Les graines, connues sous nom de graines bénites, passent pour fortifiantes, carminatives, céphaliques. On s’en sert comme assaisonnement.

Hab. Le long des murs, dans les champs en herbe et les vignes, aux environs de Nîmes, de Bouquet. (1)

Fl. juin-juillet.

2. NIGELLA ARVENSIS

Lin. sp. 753 ; Dec. fl. fr. 4, p. 910 et 5, p. 640 ; Lamk. ill. t. 488, fig. 1 ; Garid. Aix, t. 73.

Racine simple, pivotante. Tige de 1-3 dm, anguleuse, droite, un peu rude dans le bas, rameuse dès son milieu. Feuilles alternes, bi ou tripinnées, à lanières linéaires-aiguës ou obtuses, sessiles dans le haut. Involucre nul. Sépales ovales, bleuâtres, étalés, à onglet long et étroit, riticulés-veinés ; pétales petits, poilus. Etamines nombreuses, à anthères apiculées. Capsules 5-7, soudées jusqu’au milieu, tuberculeuses sur les faces, divergentes au sommet, à 3 nervures dorsales. Styles contournés en spirale, de la longueur de la capsule. Graines noires, triangulaires, lisses, ponctuées. Plante glabre. Même propriété que la précédente.

Hab. champs cultivés, à Manduel, Bellegarde, Blauzac, Coudoulet.

Fl. juillet-août.

15e gr. ANCOLIE. — AQUILEGIA. (Lin. gen. 275.)

Calice à 5 sépales colorés, caducs. Corolle à 5 pétales roulés encornet, prolongés inférieurement en ;éperons creux et courbés en dedans, saillants au-dessous des sépales. Capsules 5-6, soudées un peu à la base, verticillées, sessiles. Graines sur deux rangs.

1. AQUILEGIA VULGARIS

Lin. sp. 752 ; Dec. fl. fr. 4, p. 911 ; Rchb. ic. Ran. t. 114, fig. 4729 ; A. Viscosa. Guan. ill. t. 19 ; Barr. ic. 628.

Racine épaisse, oblique, brune. Tiges droites, de 3-9 dm, simples ou rameuses dans le haut, à rameaux portant chacun une fleur grande, penchée, de couleur bleue, rose ou violette, rarement blanche. Feuilles biternées, à folioles à incisures obtuses, vertes en dessus, glauques en dessous ; les radicales longuement pétiolées, les caulinaires sessiles, à lobes souvent entiers. Sépales ovales-lancéolés, obtus ou aigus. Pétales à éperons courbés en dedans en forme de crochet, plus long que la lame tronquée du pétale. Étamines nombreuses, plus longues que les pétales et dont 8 ou 10 ont les filets stériles, obtus et plus larges que les fertiles. Capsules pubescentes, ridées en travers, atténuées en un bec grêle. Plante plus ou moins pubescente ou visqueuse.

Elle est connue sous les noms vulgaires d’ancolie d ‘ayglantine ; en patois, galantina.

La racine, les fleurs et surtout les graines sont employées comme emménagogues, diurétiques, sudorifiques et apéritives.

Hab. les bois et les prairies du Vigan, d’ Alzon, de Génolhac, d’ Arfy.

16e gr. DAUPHINELLE. — DELPHINIUM. (Lin. gen. 681.)

Calice à 5 sépales colorés, inégaux, caducs ; le supérieur prolongé en éperon creux. Corolle à 4 pétales, par l’avortement du pétale inférieur, parfois réduits en un seul par soudure ou avortement ; les deux supérieurs prolongés en éperons inclus dans celui du calice. Pistils 1-5. Capsules de 1-5, libres, sessiles. Graines sur deux rangs.

1 Une seule capsule 2
Plusieurs capsules 4
2 Capsule glabre CONSOLIDA
Capsule pubescente 3
3 Tige de 1-3 dm, fleurs bleues pâles PUBESCENS
Tige de 5-6 dm, fleurs bleues, blanches ou roses AJACIS
4 Capsules glabres FISSUM
Capsules velues STAPHYSAGRIA

1. DELPHINIUM CONSOLIDA

Lin. sp. 748 ; Dec. fl. fr. 4, p. 13 ; Rchb. ic. Ran. t. 66, fig. 4669 ; Cam, epit. 521, ic.

Racine simple, pivotante. Tige droite, de 2-6 dm, rameuse, à rameaux divergents, nombreux et pubérulents, terminés par des fleurs bleues. Feuilles inférieures pétiolées ; les supérieures sessiles, toutes découpées en lanières longues et linéaires. Fleurs disposées en grappes lâches, courtes et divariquées. Sépales pubescents ; le supérieur à éperon plus long que le limbe. Pétales soudés par leurs onglets. Capsules glabres, acuminées au sommet, solitaires, oblongues. Graines noirâtres, rugueuses, ridées, membraneuses. Bractées et bractéoles simples, 3-4 fois plus courtes que les pédoncules.

Cette plante est astringente et vulnéraire ; l’eau de ses fleurs est employée dans les maux d’yeux. Elle porte les noms vulgaires de fleur d ‘amour, d éperon de la Vierge, de consoude royale.

Hab. les champs cultivés, à Bellegarde, Beaucaire, Coudoulet, Nîmes

Fl. juin-octobre.

2. DELPHINIUM PUBESCENS

Dec. fl. fr. 5 p, 641.

Racine pivotante, sinueuse. Tige de 1-3 dm, droite, à rameaux nombreux, raides, étalés-dressés, couverte d’un duvet épais de poils grisâtres appliqués. Feuilles biternées, découpées en lanières courtes, linéaires. Fleurs d’un bleu pâle, en grappes lâches et peu fournies. Capsules d’un dm de longueur, pubescentes, prolongées en bec égalant le tiers de la capsule. Graines comme celles de la précédente, un peu moins foncées. Bractées et bractéoles comme dans le No 1.

Hab. les champs cultivés, aux environs de Nîmes, à Campuget, près de Manduel, à Roque-Courbe, à Coudoulet. (1)

Fl. juillet-septembre.

3. DELPHINIUM AJACIS

Lin. sp. 748 ; Dec. fl. fr. 4, p. 913 ; Rchb. ic. Ran. t. 67, fig. 4670.

Racine pivotante. Tige de 3-8 dm, forte, pubescente, à rameaux ouverts, dressés. Feuilles inférieures pétiolées, trois fois ailées ; les supérieures sessiles, découpées en lanières longues et linéaires. Fleurs disposées en grappes allongées, en forme d épi lâche, à pédoncules courts, de couleur bleue blanche ou rose, jamais violette. Capsules pubescentes, atténuées en un style court, s’ouvrant par une ouverture ovale-allongée, à bords peu saillants. Graines rugueuses, à rides membraneuses continues, ondulées. Bractées inférieures découpées comme les feuilles ; les supérieures ternées et simples, de la longueur du pédoncule ou plus longue que lui.

Cette plante porte le nom vulgaire de pied-d’alouette ; ses graines peuvent remplacer celles de la staphysaigre, pour détruire la vermine

On cultive communément, dans les jardins, le D. orientale, qui se distingue par sa taille raide et basse, et par ses épis de fleurs très compactes et de diverses couleurs.

Hab. les champs cultivés, à Anduze, Alais. ( Le Coq et Lamotte.)

4. DELPHINIUM FlSSUM

W. K. pl. hung, t, 81 ; D. hybridum, Lois. Gall 1 p. 387.

Racine descendante, rameuse, tubéreuse. Tige d ‘un mètre, glabre ou pubescente, cannelée, anguleuse, peu rameuse. Feuilles palmées à 5-7 lobes, trifides, divisés en lanières étroites, non lancéolées ; pétioles élargis en gaine à la base. Fleurs en épi long, de 2-3 dm, assez serré, d’un beau bleu. Sépale supérieur à long éperon aigu, ascendant, pubescent. Pétales 4 ; les deux inférieurs bifides, barbus au sommet. Étamines glabres. Capsules 3-5, glabres, prolongées en bec divergent. Graines d un brun foncé, à écailles imbriquées. Bractées de la longueur des pédicelles ou plus longs qu’eux.

Hab. Le versant sud-est, près des rochers, au Serre-de-Bouquet, près d’ Uzès.

Fl. juillet.

5. DELPHINIUM STAPHYSAGRIA

Lin. sp. 750 ; Dec. fl. fr. 4, p. 915  ; Dod. pemt. 366, ic.

Racine pivotante. Tige, d’un mètre, rameuse, portant de longs épis de fleurs, lâches, de 2-3 dm, couverts de poils mous. Feuilles palmées, pubescentes à 7-9 lobes, grands, aigus, trifides ou entiers. Sépales velus, larges, ovales ; le supérieur à éperon très court, obtus-bifide. Pétales 4 les deux inférieurs onguiculés, à limbe ovale-lancéolé, glabres. Capsules 3, ventrues, velues. Graines écailleuses, beaucoup plus grosses que celles des autres espèces. Bractées à la base du pédicelle, plus courtes que lui, qui est deux fois plus long que la fleur.

Plante pubescente dans toutes ses parties. Ses graines sont un violent purgatif, et dangereux. On s’en sert contre les maux de dent et pour détruire les poux. Elle est connue sous le nom d’ herbe aux poux. Vulgairement cacapuce.

Hab. le long des murs, à Cabrière et dans le parc de Tresques. Fl. juin.

17e gr. ACONIT. — ACONITUM. (Lin. gen. 682.)

Calice à 5 sépales colorés, caducs, inégaux  ; le supérieur en casque, recouvrant la corolle. Pétales 5, petits, irréguliers ; les deux supérieurs à onglet allongé, à deux lèvres, terminés au sommet par un éperon ; les trois inférieurs en forme d ‘écaille. Capsules 3-5, polyspermes.

1 Fleurs jaunes LYCOCTONUM
Fleurs bleues NAPELLUS

1. ACONITUM LYCOCTONUM

Lin. sp. 750 ; Dec. fl. fr. 4, p. 91 G ; A. vulparia Rchb. ic. Han. t, 80, fig. 4681 ; Cam. epit. 827, ic .

Racine épaisse, charnue. Tige anguleuse, pubescente, surtout dans le haut, à rameaux étalés. Feuilles palmées, à 5-7 lobes, larges, incisés, aigus. Fleurs jaunes, en grappes, de 1-2 dm, plus longues à la maturité des capsules. Pédoncules dressés, munis d’une bractée plus courte qu’eux, et de 2 bractéoles placées à peu de distance de la fleur. Sépales pubescents ; le supérieur dressé en forme de casque, étranglé au milieu, dilaté à l’ouverture ; les 2 pétales supérieurs à éperon filiforme, courbé en crosse. Capsules glabres. Graines ridées sur les faces.

Vulgairement thore jaune. Plante âcre et caustique.

Hab. les prés et les bois, à Salbous, près d’ Alzon, à Concoule.

Fl. juin-juillet.

2. ACONITUM NAPELLUS

Lin. sp, 751 ; Dec. fl. fr, 4, p. 917 ; Lob. ic. 679, fig. 1.

Racine formée de 2-3 tubercules napiformes. Tiges de 8-12 dm, droites, simples ou rameuses dans le haut, glabres ou pubescentes, surtout supérieurement. Feuilles luisantes, d’un vert foncé en dessus, plus pâle en dessous, palmées, à 5-7 segments cunéiformes, incisés. Fleurs bleues, en grappes longues à pédoncules dressés ou un peu étalés, munis, au-dessous de la fleur, de 2 bractéoles. Sépales pubescents ; le supérieur arqué, terminé en bec ; les inférieurs oblongs, plus petits que les deux: latéraux. Pétales 5 ; les deux supérieurs à onglet arqué, à éperon dirigé horizontalement ; les inférieurs avortés. Carpelles 3-5, pubescents dans la jeunesse, oblongs et divergents, glabres à la maturité et serrés contre l’axe de l’épi. Graines triangulaires, ridées sur une seule face.

Plante connue sous le nom d’aconit tue-loup. Vulgairement, en patois, thore bluya Elle est âcre et caustique, et passe pour un poison violent.

Hab. le long des ruisseaux, dans le bois de Longues-Feuilles, à Concoule, à Valinière, à l’Esperou. ( Guan. herb.) Fl. juin-juillet.

18e gr. ACTÉE. — ACTÆA. (Lin. gen. 644.)

Fleurs régulières, à 4 sépales colorés, caducs, à 4 pétales plus longs que le calice ; un style ; baie à une loge polysperme.

1. ACTEA SPICATA

Lin. sp. 722 ; Dec, fl. fr. 4, p. 920 ; Lob. ic. 682, fig. 1 ; Lam. ill. t. 448, fig. 1.

Racine oblique, noirâtre, épaisse, à fibres grosses. Tige de 4-8 dm, droite, faible simple, nue dans le bas, portant 2-3 feuilles à longs pétioles, bi-triternées ; folioles ovales-acuminées, incisées-dentées, sessiles ou pétiolulées, d’un vert foncé en dessus, blanchâtre en dessous. Fleurs blanches, petites, réunies en deux grappes compactes, pédonculées, ovales ; la supérieure plus grosse, opposée à la feuille, et l’inférieure plus petite, axillaire, souvent avortée. Sépales ovales, concaves. Pétales spatulés, à long onglet. Étamines à filets élargis au sommet. Baies ovoïdes, noires à la maturité.

Plante glabre. Elle passe pour un poison dangereux ; on vend sa racine sous le nom d hellébore noir. Vulgairement, en patois, varairé négré.

lHab. les bois frais, à Salbous, Saint-Guiral, Concoule.

Fl. mai-juin.

19e gr. PIVOINE. — PÆONIA. (Lin. gen. 678.)

Fleurs régulières. 5 sépales inégaux, persistants, foliacés. 5-10 pétales très grands. 2-5 capsules uniloculaires, polyspermes. Graines lisses, sphéroïdes, noires.

1 Feuilles glabres 2
Feuilles pubescentes PEREGRINA
2 Anthères plus longues que les filets CORALLINA
Anthères plus courtes que les filets OFFlCINALIS

1. PÆONIA CORALLINA

Retz. obs. fasc. 3, p. 34 ; Dec. fl. fr. 5, p. 643 ; Moris. hist. sect. 12, t. 1, fig. 1.

Racine fasciculée, à fibres napiformes. Tige de 3-6 dm, simple, uniflore, garnie de feuilles alternes, pédonculées ; les inférieures biternées ; les supérieures ternées, glauques en dessous, à folioles ovales, entières, la moyenne en coin à la base, glabres comme toute la plante. Sépales 5, inégaux, concaves ; un ou deux foliacés. Pétales rouges, 5-10, larges-ovales, obtus. Carpelles 3-5, fauves-tomenteux, divergents horizontalement, arqués. Stigmates roulés en spirale.

Hab. aux environs d’Alais. (Sauvage, ).

Fl. mai-juin.

2. PÆONIA OFFICINALIS

Retz. obs. 35 ; Dec. fl. fr. 4, p. 919 Rchb. ic. Ran. ;t. 127, fig. 4743.

Racine fasciculée – napiforme. Tige rameuse, glabre. Feuilles biternées, à lobe moyen, trifide  ; les latéraux ovales-lancéolés, glabres et glauques en dessous. Fleurs grandes, rouges, à 5 sépales inégaux, concaves, foliacés à 5-10 pétales, larges, ovales, obtus. Etamines glabres, à anthères plus courtes que les filets. Carpelles 2-4, cotonneux, roussâtres, ventrus, divergents à la maturité. Stigmates allongés en crosse.

La racine de cette plante passe pour antispasmodique ; on l’emploie avec succès contre l’épilepsie. Vulgairement, en patois, rosa d’ase, pione.

Hab. les bois montagneux du Midi. (Plus. aut.) Fl. mai-juin.

3. PÆONIA PEREGRINA

Mill. dict. No 3 ; Dec. fl. fr. 5, p. 643 ; P. paradoxa Dec. pr. 1, p. 66 ; Lob. ic. 683, fig. 2.

Racine comme les précédentes. Tige de 3-6 dm, uniflore. Feuilles biternées ; foliole de la division centrale à 3-5 divisions décurrentes, entières ou divisées en 3 segments ; les divisions latérales pennées, à 5 segments dont le central, au moins, bi ou trifide, toutes vertes et glabres en dessus, glauques et pubescentes en dessous. Sépales inégaux, concaves, sub-foliacés. Pétales 5-10, grands, ovales-obtus, souvent échancrés en cœur au sommet, d’une belle couleur de rose vif. Etamines glabres, de la longueur des ovaires ; anthères plus courtes que les filets. Carpelles 2-4, cotonneux, grisâtres, dressés, dans leur jeunesse, et divergents à la maturité. Stigmate allongé en crosse.

VAR. B. à carpelles glabres.

Hab. la var. A, dans le bois de Ruf près Lussan, bois montagneux à Alais ; la var. B, dans les bois du Serre-de-Bouquet.

Fl. avril-mai.

Renonculacées Berbéridées >