LXXXXIXe FAM. MORÉES. – MOREÆ. (Endlich. prod. fl. norf. 40.)

Fleurs unisexuelles, ordinairement monoïques, quelquefois renfermées dans un réceptacle commun, charnu, creux, avec une petite ouverture au sommet. Fleurs mâles : calice à 3-4 sépales, plus ou moins soudés à la base, imbriqués dans le bouton ; étamines 3-4, opposées aux sépales, insérées au fond du calice, à filets filiformes, subulés, quelquefois rugueux transversalement, repliés en dedans, puis étalés, un peu plus longs que les sépales ; anthères bilobées, à déhiscence longitudinale. Fleurs femelles : calice marcescent, charnu à la maturité à 4-5 sépales plus ou moins soudés à la base ; ovaire libre, uniloculaire, monosperme ou rarement à 2 loges, dont une plus petite, stérile ; styles 2, presque libres ou longuement soudés, stigmatifères à la face interne. Fruits (akènes ou drupes) uniloculaires monospermes, ; indéhiscents, entourés par le calice marcescent, charnu-succulent, libres ou soudés en un fruit unique, ou renfermés en grand nombre dans un réceptacle accru et devenu charnu. Graine suspendue, remplissant le péricarpe, à test ordinairement crustacé. Embryon courbé. Arbre à suc lactescent, à feuilles alternes, à stipules libres, caduques.

1 Fleurs en chatons unisexuels ; styles 2, filiformes MORUS
Fleurs renfermées dans un réceptacle charnu, creux, pyriforme ; style 1, bifide au sommet FICUS
1er gr. MURIER. – MORUS. (Tournef. inst. 589, t. 362.)

Fleurs monoïques, en chatons unisexuels. Fleurs mâles : calice à 4 sépales ovales, concaves, étalés à la floraison ; étamines 4, opposées aux sépales, à filets filiformes subulés, rugueux en travers. Fleurs femelles: calice à 4 sépales ovales, concaves, libres, dressés, opposés par paires ; les extérieurs plus grands. Ovaire biloculaire, à loges inégales ; styles 2, filiformes, allongés. Fruit à 2 loges monospermes, dont une plus petite, stérile, à péricarpe membraneux ou un peu charnu, couvert par le calice persistant, succulent. Graines petites, rousses.

1 Feuilles minces, presque lisses ; fruit blanc, rosé ou noir, à saveur douce, fade ALBA
Feuilles un peu épaisses, rudes ; fruit d’un pourpre noirâtre, à saveur douce, acidulé NIGRA

1. MORUS ALBA
Lin.sp. 1398 ; Dec. fl. fr. 3, p. 321 ; Lamk. ill. t. 762, fig. 2 Lob. ic. 2, t. 196, fig. 2 ; Dod. pempt. 810, fig. 2.

Arbre de moyenne grandeur, à écorce gercée, épaisse, rude, grisâtre, à branches longues très ouvertes, formant une tête touffue. Feuilles obliquement en cœur, simples ou lobées, minces, lisses ou presque lisses, d’un vert luisant en dessus, inégalement dentées en scie. Fleurs mâles en chatons plus longs que les pédoncules, axillaires, caducs ; fleurs femelles en chatons ovales ou arrondis, presque de la longueur des pédoncules, caducs à la maturité. Sépales glabres aux bords. Stigmates glabres, papilleux. Fruits blancs, roses ou noirâtres à la maturité, réunis en têtes ovales ou arrondies par la soudure des calices, devenus charnus, succulents ; saveur douce, fade.

Le mûrier est connu sous le nom patois d’amourié ; ses feuilles servent de nourriture aux vers à soie ; on les donne aussi aux moutons, en automne et en hiver. Son fruit, nommé mûre, fournit un sirop rafraîchissant ; son bois est employé par les tonneliers et les tourneurs.

Hab. originaire de l’Orient, cultivé, dans tout le département.

Fl. mai ; fr. juillet-août.

2. MORUS NIGRA
Lin. sp. 1398 ; Dec. fl. fr. 3,p. 320 ; Lamk. ill. t. 762, fig. 1 ; Lob. ic. 2, t. 196, fig. 1 ; Dod. pempt. 810 fig. 1.

Cette espèce diffère de la précédente : par sa taille, ordinairement plus élevée ; par ses feuilles, un peu épaisses et raides, profondément cordées à la base, pubescentes-rudes, d’un vert foncé ; par ses chatons femelles, presque sessiles ou beaucoup plus longs que les pédoncules ; par ses sépales, hérissés aux bords ; par ses stigmates, hérissés ; par ses fruits, plus gros et plus pulpeux, d’un pourpre noir, d’une saveur douce-acidulée, comestibles.

Le fruit de cet arbre est connu sous le nom vulgaire patois d’amoura dé prèsen ; à est rafraîchissant et est employé pour faire des ratafias et des confitures.

Hab. originaire d’Asie cultivé çà et là, dans tout le département.

Fl. mai ; fr. juillet-août.

Le mûrier à papier, broussonetia papyrifera Duham. est souvent planté dans les parcs et les avenues ; à est originaire du Japon. On le reconnaît à ses feuilles ovales-suborbiculajres, simples, bi ou trilobées, rudes en dessus, un peu velues en dessous, molles ; à ses fleurs dioïques sur 2 pieds différents ; les mâles en chatons cylindriques, pédonculés ; les femelles en chatons globuleux, charnus-gélatineux, assez gros. Avec son écorce, à Taïti, on fait de jolis chapeaux ; ou en fait aussi du papier. Les Japonais en préparent un tissu pour faire des vêtements.

2e gr. FIGUIER. – FICUS. (Tournef. inst. 662, t. 420.)

Fleurs monoïques, pédicellées, renfermées, en grand nombre, dans un réceptacle commun, globuleux ou pyriforme, charnu, creux à l’intérieur, ombiliqué et étroitement perforé au sommet ; les supérieures mâles, les inférieures femelles. Fleurs mâles : calice à 3 sépales membraneux, lancéolés, soudés inférieurement. Etamines 3, à filets capillaires, opposés aux sépales. Fleurs femelles : calice à 5 sépales lancéolés, soudés à la base en un tube prolongé sur le pédicelle. Ovaire obliquement stipité, uniloculaire ; style filiforme, un peu latéral, bifurqué au sommet. Akènes très petits, très nombreux, pariétaux, à test dur et fragile.

1. FICUS CARICA
Lin. sp. 1513 ; Dec. fl. fr. 3, p. 318 ; Lamk. ill. t. 861 ; Dod. pempt. 812, fig. 1 ; Math, comm. (valg.),p. 288, ic.

Arbre ou arbrisseau à bois tendre, à écorce unie, grise, à rameaux nombreux, étalés, moelleux. Feuilles amples, fermes, épaisses, pubescentes-rudes en dessus, garnies, en dessous, de poils un peu raides, à 3 ou 7 lobes obtus, lobés, sinués ou dentés. Fruits (figues) gros, pyriformes, ovales ou arrondis, glabres ; ceux des individus sauvages sont stériles, puisqu’ils ne renferment que des fleurs mâles.

Cet arbre, cultivé dans la plus grande partie du département, sous un nombre considérable de variétés, nous produit des figues sucrées, succulentes, qui diffèrent par la grosseur, la forme, la couleur et l’époque de leur maturité. Desséchées, elles fournissent une branche de commerce assez étendue ; elles sont employées, par la médecine, comme émollient, adoucissant et béchique. Le lait qui découle des feuilles et de l’écorce est caustique.

Hab. les fentes des rochers, aux bords du Gardon, depuis Alais jusqu’au pont du Gard, à Anduze, à St-Ambroix, contre l’amphithéâtre de Nîmes.

Fl. juillet-août.

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