LXXXXVIIIe FAM. EUPHORBIACÉES. – EUPHORBIACEÆ. (Juss. gen. 384.)

Fleurs unisexuelles, monoïques ou dioïques, quelquefois dépourvues d’enveloppe florale, alors réunies dans un involucre commun, simulant une fleur hermaphrodite, par la réunion de fleurs mâles à une étamine, autour d’une fleur femelle ; les fleurs sont disposées en glomérules, en épis ou en grappes, lorsqu’elles sont pourvues d’une enveloppe. Calice libre ou nul, caduc ou marcescent, à 4-6 sépales, rarement plus ou moins, contigus ou imbriqués avant le développement. Etamines en nombre défini ou indéfini, à filets libres ou soudés, insérés au centre de la fleur ; anthères bilobées, à déhiscence longitudinale. Ovaire libre, sessile ou stipité, ordinairement à 3 loges uni-biovulées. Styles ordinairement 3, libres ou soudés. Fruit capsulaire à 2-3 coques, disposées autour d’un placenta central, Couvrant souvent avec élasticité. Graines réfléchies, à test crustacé, ordinairement munies, à l’ombilic. d’un arille épaissi en caroncule. Périsperme charnu. Embryon droit, placé dans le périsperme. Cotylédons planes ou un peu convexes. Plantes herbacées, annuelles ou vivaces, rarement arbrisseau, à suc souvent laiteux, à feuilles alternes, éparses ou opposées, à stipules nulles ou très petites.

1 Arbrisseau toujours vert ; capsule à 3 pointes BUXUS
Plantes herbacées ou frutescentes à la base ; capsule sans corne 2
2 Plantes à suc laiteux EUPHORBIA
Plantes à suc non laiteux 3
3 Fleurs monoïques capsule à 3 coques CROZOPHORA
Fleurs dioïques, rarement monoïques ; capsule ordinairement à 2 coques MERCURIALIS
1er gr. EUPHORBE. – EUPHORBIA. (Lin. gen. 609.)

Fleurs monoïques, plusieurs mâles à une étamine, réunies autour d’une seule fleur femelle pédicellée, dans un involucre commun, caliciforme, à 4-5 dents petites, membraneuses, dressées ou incurvées, alternes avec d’autres lobes plus grands, épais, glanduleux, étalés, entiers ou à 2 cornes. Calice et corolle nuls. Fleurs mâles, 10-20 ou davantage, composées chacune d’une étamine à filet articulé sur un pédicelle, dont à se détache après la floraison, munie à sa base d’une écaille très petite, laciniée ou ciliée ; anthères à 2 lobes glanduleux. Fleur femelle, solitaire au centre des fleurs mâles, pédicellée, penchée. Styles 3. Capsule à 3 coques monospermes, s’ouvrant en 2 valves, qui se contournent avec élasticité. Graines lisses, rugueuses ou à fossettes, avec ou sans caroncule. Plantes à suc âcre, laiteux.

1 Feuilles opposées 2
Feuilles éparses 4
2 Plantes grêles, étalées sur la terre ; feuilles petites, stipulées 3
Plante robuste, droite ; feuilles grandes, non stipulées LATHYRIS
3 Feuilles sub-orbiculaires sans oreillettes ; graines tétragones, ridées sur les faces CHAMÆSYCE
Feuilles oblongues, portant une oreillette sur un bord ; graines ovoïdes, lisses PEPLIS
4 Glandes calicinales entières 5
Glandes calicinales à 2 cornes 15
5 Graines alvéolées HELIOSCOPIA
Graines lisses ou tuberculeuses 6
6 Graines légèrement tuberculeuses PUBESCENS
Graines entièrement lisses 7
7 Capsule à 3 sillons profonds 8
Capsule à 3 sillons superficiels ou peu profonds 10
8 Plantes de 3-5 dm ; ombelle à 3-5 rayons 9
Plante robuste de 8-12 dm ; ombelle à rayons nombreux PALUSTRIS
9 Glandes calicinales d’un pourpre foncé ; plante vivace DULCIS
Glandes calicinales jaunes ; plante annuelle STRICTA
10 Ombelle à 3-5 rayons ; feuilles finement dentelées 11
Ombelle à rayons nombreux ; feuilles très entières GERARDIANA
11 Feuilles oblongues-lancéolées, de 4-5 cm 12
Feuilles ovales ou oblongues, ne dépassant pas 3 cm 13
12 Feuilles larges,jamais réfléchies ; plante vivace PILOSA
Feuilles moins larges, souvent réfléchies ; plante annuelle PLATYPHYLLA
13 Capsules couvertes de crêtes très saillantes PAPILLOSA
Capsules couvertes de tubercules cylindriques ou hémisphériques 14
14 Bractées obovées – denticulées ; capsule à tubercules arrondis, peu saillants FLAVICOMA
Bractées rhomboïdales entières ou à peine dentelées ; capsule à tubercules saillants, cylindriques VERRUCOSA
15 Bractées soudées 16
Bractées libres 17
16 Feuilles de l’involucre obovées, mutiques, largement arrondies au sommet ; capsule glabre AMYGDALOIDES
Feuilles de l’involucre ovales ou oblongues, mucronulées ; capsule velue CHARACIAS
17 Graines lisses ou tuberculeuses 18
Graines marquées de fossettes ou de sillons 24
18 Graines tuberculeuses EXIGUA
Graines lisses 19
19 Feuilles à dentelures saillantes 20
Feuilles entières ou à peine dentelées 21
20 Feuilles de l’involucre grandes, cordiformes, acuminées-aiguës ; capsule finement granuleuse SERRATA
Feuilles de l’involucre moyennes, elliptiques, obtuses, mucronulées ; capsule lisse TERRACINA
21 Feuilles concaves, imbriquées PARALIAS
Feuilles ni concaves ni imbriquées 22
22 Capsule trigone ; souche rampante 23
Capsule globuleuse ; souche non rampante NICÆENSIS
23 Feuilles oblongues–lancéolées à peine dentelées ; bractées en cœur, mucronées ESULA
Feuilles linéaires, très entières ; bractées réniformes, mutiques CYPARISSIAS
24 Glandes calicinales à pointes courtes FALCATA
Glandes calicinales à pointes allongées 25
25 Feuilles obovées ou oblongues-obovées , arrondies ou un peu échancrées au sommet 26
Feuilles linéaires ou linéaires-oblongues 28
26 Capsule à coques munies sur le dos de 2 carènes minces 27
Capsule à coques finement granuleuses sur le dos PORTLANDICA
27 Graines munies, sur les faces, de 4 et 3 trous PEPLUS
Graines plus petites munies, sur les faces, de 3 et 2 trous PEPLOIDES
28 Ombelle double ; feuilles trinerviées BIUMBELLATA
Ombelle simple ; feuilles uninerviées 29
29 Feuilles lâches,réfléchies ; plante annuelle SEGETALIS
Feuilles très rapprochées, presque imbriquées, non réfléchies ; plante vivace PINEA

1. EUPHORBIA CHAMÆSYCE
Lin. sp. 652 ; Dec. fl. fr. 3, p. 330 ; E. massiliensis. Dec. fl. fr. 5, .p. 357 ; Sibth. et Sm. fl. grœc. t. 461 ; Lob. ic. 363, fig. 2 ; Clus. hist. 2-, p. 187, fig. 1 ; Moris. hist. s. 10, t. 2, fig. 19.

Racine grêle, pivotante. Tiges de 5-20 cm. filiformes, glabres ou velues, rougeâtres, rameuses, étalées en rosette sur la terre. Feuilles petites, presque sessiles, presque arrondies, obliquement cordées à la base, entières denticulées, quelquefois un peu échancrées au sommet, glabres ou velues, souvent rougeâtres, munies, à leur base, de petites stipules. Fleurs rougeâtres, presque sessiles, solitaires, axillaires. Glandes calicinales tridentées. Capsule glabre ou velue, à coques carénées sur le dos. Graines blanchâtres, tétragones, ridées, sans arille.

Vulgairement euphorbe monnoyer. Le suc est employé, comme sudorifique et comme caustique, contre la gale et les verrues.

Hab. les lieux cultivés de toute la plaine du département, remonte jusqu’à Anduze et le Vigan.

Fl. juin-août.

2. EUPHORBIA PEPLIS
Lin. sp. 652 ; Dec. fl. fr. 3, p. 330 ; Lob. ic. 363, fig. 1 ; Clus. hist. 2 p. 187, fig. 2 ; Moris. hist. s. 10, t. 2, fig. 18.

Racine grêle, ramifiée à l’extrémité. Tiges de 5-20 cm. un peu épaisses, glabres, souvent rougeâtres, rameuses, étalées sur la terre en rosette plus ou moins régulière. Feuilles glabres, un peu charnues, brièvement pétiolées, d’un vert glauque et souvent rougeâtre, plus pâles en dessous, oblongues, inégalement cordées à la base, obtuses ou échancrées au sommet, prolongées à la base, du côté extérieur, en une oreillette arrondie, munies de stipules filiformes, incisées au sommet. Fleurs jaunâtres, presque sessiles, solitaires, axillaires. Glandes calicinales rougeâtres, arrondies, entières. Capsule glabre, à 3 coques lisses et arrondies sur le dos. Graines blanchâtres, lisses, ovoïdes, marquées d’un léger sillon longitudinal, dépourvues d’arille.

Sa racine est purgative.

Hab. les sables maritimes aux environs d’ Aigues-Mortes.

Fl. mai-août.

3. EUPHORBIA HELIOSCOPIA
Lin. sp. 658 ; Dec. fl. fr. 3, p. 335 ; Fl. dan. t. 725 ; Math. com. 864, ic. et ed. valg. p. 1253, ic.

Racine pivotante, sinueuse. Tige de 1-3 dm droite, simple, rarement rameuse dès la base. Feuilles éparses, assez lâches, obovales-cunéiformes, obtuses-arrondies ou échancrées au sommet, finement dentelées supérieurement ; les supérieures plus grandes que les inférieures, glabres, rarement chargées de quelques poils épars. Fleurs jaunâtres, en ombelles ordinairement à 5 rayons pubescents, à 3 rameaux bifides. Feuilles de l’involucre plus grandes que celles de la tige ; bractées libres, inégales ; glandes calicinales jaunes, entières, arrondies. Capsule lisse, à 3 coques glabres, arrondies sur le dos. Graines brunâtres ou rougeâtres, ovoïdes, alvéolées.

Vulgairement réveille-matin. Son suc est employé pour cautériser les verrues.

Hab. les lieux cultivés, dans tout le département.

Fl. mai-septembre.

4. EUPHORBIA PLATYPHYLLA [platyphyllos]
Lin. sp. 660 ; Godr. et Gren. fl. fr. 3, p. 77 ; Jacq. austr. t. 376.

Racine pivotante. Tige de 5-10 dm, droite, simple inférieurement, munie ordinairement, au-dessous de l’ombelle, de rameaux florifères, glabre ou velue, ainsi que les feuilles ; celles-ci étalées, puis réfléchies, sessiles, à base un peu cordée, lancéolées-aiguës, dilatées et finement denticulées dans leur moitié supérieure ; les inférieures obovales, obtuses, rétrécies en pétiole. Fleurs verdâtres, puis jaunâtres, ainsi. que tonte la plante, en ombelle ordinairement à 5 rayons allongés, à 3 divisions bifurquées. Feuilles de l’involucre ovales ou oblongues-lancéolées, mucronulées ; bractées libres, ovales-triangulaires, mucronées, serrulées. Glandes calicinales jaunes, entières. Capsule globuleuse, assez grosse, à coques arrondies sur le dos et parsemées de petites verrues arrondies, peu saillantes ; séparations des loges peu profondes. Graines d’un brun verdâtre, ovoïdes-comprimées, très lisses, luisantes, munies d’une petite, caroncule.

Hab. les champs humides, les haies, les bords des fossés, dans tout, le département.

Fl. juillet-septembre.

5. EUPHORBIA STRICTA
Lin. syst. nat. ed. 10, v. 2, p. 1049 ; Godr. et Gren. fl. fr. 3, p. 78 ; E. micrantha Bieb. taur. cauc. 1, p. 377 ; E. coderiana Dec. fl. fr. 3, p. 365 ; Engl. bot. t. 333.

Cette espèce est très voisine de la précédente, mais sa tige est moins élevée et plus grêle ; ses feuilles, ses fleurs et ses graines sont plus petites, ainsi que ses capsules ; celles-ci globuleuses-trigones, à coques couvertes de petites verrues cylindriques, saillantes, séparées par 3 sillons profonds.

Hab. les mêmes lieux et fleurit plus tôt.

Fl. mai-juin.

Nous n’avons pas hésité, quoique ne l’ayant pas encore rencontrée, pour rapporter ici cette plante, persuadé qu’elle doit croitre dans notre département, puisque son existence est indiquée dans toute la France par les auteurs des flores françaises.

6. EUPHORBIA PUBESCENS [Euphorbia hirsuta L.]
Desf. all. 1, p. 386 ; Dec. fl. fr. 3, p. 344 ; Godr. et Gren. fl. fr. 3, p. 79 ; Jacq. ecl. pl. rar. 1, t. 66 ; Rchb. cent. 15, t. 4769.

Racine fibreuse, à souche produisant plusieurs tiges de 3-6 dm, dressées ou ascendantes, velues ou glabrescentes, simples, rarement rameuses, souvent munies de quelques rameaux grêles au-dessous de l’ombelle. Feuilles éparses, oblongues-lancéolées, obtuses-aiguës, un peu élargies supérieurement, à peine deux fois aussi longues que larges, sessiles, cordiformes à la base, très finement dentées ; les inférieures plus petites, rétrécies, en pétiole ; toutes plus ou moins velues-grisâtres. Fleurs jaunâtres, en ombelle ordinairement à 5 rayons bifides, à rameaux 1-2 fois bifurqués. Feuilles de l’involucre mucronées, un peu plus larges que celles de la tige ; bractées libres, ovales-rhomboïdales, mucronées, dentelées. Glandes calicinales jaunes, entières ; arrondies. Capsule globuleuse, poilue, verruqueuse, à coques arrondies sur le dos marqué d’une bande incrustée, lisse et glabre, séparées par 3 sillons pas trop profonds. Graines brunes, opaques, ovoïdes-comprimées, parsemées de petits tubercules arrondis ou oblongs, peu saillants, munies d’une très petite caroncule.

Var. A, Genuina. Plante très velue.

Var. B, Subglabra Godr. et Gren. l. c. Plante glabrescente.

Hab.: la var. A, les bords des champs et des chemins aux environs d’ Aigues-Mortes ; la var. B, aux bords du Rhône près St-Gilles au bord du canal à Bellegarde.

Fl. mai-août.

7. EUPHORBIA PILOSA [Euphorbia illirica Lam.]
Lin. sp. 659 ; Dec. fl. fr. 3, p. 341, et 5, p. 364 ; E. illyrica Lois. fl. gall. 1, p. 345 ; Mut. fl. fr. t. 60, fig. 452 ; Rchb. cent. 2, fig. 269.

Souche grosse, produisant des tiges nombreuses de 3-6 dm, dressées, assez fortes, velues, souvent rougeâtres, garnies, au-dessous de l’ombelle, de rameaux axillaires ; les inférieurs feuillés, stériles ; les plus supérieurs florifères, non feuillés. Feuilles sessiles, largement oblongues-lancéolées, obtuses ou un peu aiguës, obscurément dentées en scie, velues sur les deux faces ; les inférieures rétrécies en pétiole. Fleurs jaunâtres, en ombelle ordinairement à 5 rayons trifides, à rameaux bifurqués. Feuilles de l’involucre jaunâtres, mucronulées, plus courtes et plus larges que celles de la tige ; bractées libres, jaunâtres, ovales-arrondies. Glandes calicinales jaunes, entières, arrondies. Capsule globuleuse, velue, tuberculeuse, quelquefois lisse et glabre, à coques arrondies sur le dos, séparées par 3 sillons pas trop profonds. Graines obovales, brunes, lisses, luisantes, munies d’une caroncule orbiculaire fendue.

Hab. sur les bords de la rivière, au pont de Malaygue, près Blauzac.

Fl. avril-juillet.

8. EUPHORBIA PALUSTRIS
Lin. sp. 662 ; Dec. fl. fr. 3, p. 344 ; Mut. fl. fr. t. 60, fig. 454 (capsule) ; Fl. dan. t. 886 ; Dod. pempt. 734, ic.

Souche très grosse, produisant des tiges nombreuses en touffe, robustes, épaisses, dressées, cylindriques, garnies au-dessous de l’ombelle de rameaux nombreux axillaires, feuillés, stériles ; les supérieurs nus, florifères. Feuilles glabres ainsi que le reste de la plante, d’un vert clair, sessiles, oblongues ou lancéolées, obtuses ou un peu aiguës, munies d’une nervure longitudinale saillante, entières ou très finement dentées en scie. Fleurs jaunâtres, en ombelle à rayons plus ou moins nombreux, trifides, à rameaux bifurqués. Feuilles de l’involucre largement ovales, entières, un peu rétrécies à la base ; bractées libres, ovales ou oblongues, entières, obtuses, jaunes pendant la floraison. Glandes calicinales entières, d’un jaune fauve. Capsule globuleuse-trigone, grosse, couverte de tubercules inégaux, hémisphériques, à coques arrondies sur le dos, séparées par 3 sillons très prononcés. Graines brunes, lisses et luisantes, globuleuses, munies d’une caroncule plane, orbiculaire.

Vulgairement turbith noir.

Hab. les bords des roubines, des canaux, du Vistre, à Bellegarde, à St-Gilles, à Beaucaire, à Aigues-Mortes.

Fl. mai-juillet.

9. EUPHORBIA DULCIS
Lin. sp. 656 ; Jacq. fl. austr. 3, p. 8, t. 213 ; E. carniolica Dec. fl. fr. 3, p. 342 (non Jacq.) ; Mut. t. 60, fig. 455 (fleur et fruit).

Racine charnue, horizontale, jaunâtre, brièvement et obliquement articulée, garnie de fibres. Tige de 3-5 dm, dressée, cylindrique, souvent rougeâtre, écailleuse à la base, souvent pourvue au-dessous de l’ombelle d’un ou de plusieurs rameaux florifères, axillaires, non feuillés. Feuilles minces, espacées, d’un vert clair ou foncé, un peu pâles en dessous, glabres ou velues, surtout en dessous et sur les bords, entières ou finement denticulées supérieurement, oblongues ou lancéolées, obtuses ou échancrées, sessiles ou brièvement pétiolées ; les inférieures plus petites, ovales-cunéiformes. Fleurs en ombelle à 5 rayons grêles, 1-2 fois bifides. Feuilles de l’involucre brièvement ovales-lancéolées, aiguës ou obtuses, souvent réfléchies, à peine denticulées ; bractées libres, ovales-triangulaires, souvent un peu cordées à la base, entières ou denticulées. Glandes calicinales entières, d’abord jaunes, puis d’un pourpre foncé. Capsule glabre ou velue, parsemée de tubercules un peu écartés, inégaux, obtus, saillants, à coques arrondies sur le dos, séparées par 3 sillons profonds. Graines fauves, lisses, luisantes, ovoïdes-globuleuses, munies d’une petite caroncule stipitée.

Hab. les bois et les haies dans toute la partie élevée du département, à la Chartreuse de Valbonne.

Fl. avril-juillet.

10. EUPHORBIA PAPILLOSA [Euphorbia duvalii Lecoq & Lamotte]
de Pouzolz, cat. pl. Gard, p. 18, et vol. t. 7 de la flore ; Godr. et Gren. fl fr. 3, p. 81 ; E. Duvalii Lecoq et Lamotte, cat. pl. centr. de la France, p. 327.

Soucie dure, épaisse, à rejets nombreux, traçants. Tiges de 2-3 dm, nombreuses, dressées ou ascendantes, cylindriques, ordinairement simples, écailleuses à la base, finement striées, glabres, rarement pubescentes souvent rougeâtres, portant souvent en dessous de l’ombelle, des rameaux florifères, non feuillés. Feuilles glabres, fermes, vertes ou glaucescentes, ovales ou oblongues-lancéolées, obtuses ou aiguës, plus ou moins rapprochées, presque entières, sessiles ; les supérieures un peu embrassantes. Fleurs en ombelle à 5 rayons, quelquefois moins bifides, avec une fleur brièvement pédicellée à la base des bifurcations. Feuilles de l’involucre ovales ou oblongues-lancéolées, obtuses ou aiguës, finement dentelées vers le sommet ; bractées libres, à 2 folioles ovales-triangulaires ou suborbiculaires, mucronulées, denticulées, quelquefois rougeâtres. Glandes calicinales arrondies, entières, orangées. Capsule glabre, assez grosse, globuleuse, couverte de tubercules inégaux, en forme de crêtes saillantes, à coques séparées par 3 sillons peu profonds. Graines assez grosses, lisses, d’un brun roussâtre, obovales, convexes d’un côté, un peu anguleuses de l’autre, munies d’une caroncule assez grande, réniforme.

Hab. les pacages pierreux, à Alzon, à Campestre, à Blandas dans le bois de Salbous.

Fl. mai-juillet.

11. EUPHORBIA VERRUCOSA [Euphorbia flavicoma subsp. verrucosa (Fiori) Pignatti]
Lamk. dict. 2, p. 434 ; Dec. fl. fr. 3, p. 343 ; Moris. hist. s. 10, t. 3, fig. 3.

Racine dure, brune, à souche ligneuse, brune, très rameuse, produisant des tiges ordinairement nombreuses, de 1-3 dm, étalées-ascendantes, buissonnantes, simples ou munies au-dessous de l’ombelle de rameaux stériles, rarement florifères, glabres ou pubescentes ainsi que les feuilles ; celles-ci d’un vert foncé, éparses, sessiles, ovales ou oblongues, obtuses ou aiguës, très finement dentées en scie, souvent réfléchies, les inférieures plus petites. Fleurs en ombelle à 5 rayons, souvent plus courts que les feuilles de l’involucre, une ou deux fois bifides, rarement trifides. Feuilles de l’involucre ovales-obtuses, étalées ou réfléchies, jaunes à la floraison, vertes à la maturité ainsi que les bractées ; celles-ci libres, obovales, atténuées à la base ou arrondies.Glandes calicinales jaunes, transversalement ovales, entières. Capsule glabre, globuleuse, chargée de tubercules cylindriques, à coques arrondies sur le dos, séparées par 3 sillons peu profonds. Graines lisses, d’un gris luisant, puis brunes, ovoïdes, un peu comprimées et marquées d’un sillon sur la face interne, munies d’une caroncule petite ou grande, presque sessile.

On emploie, dans le Dauphiné, la racine de cette plante contre les fièvres intermittentes.

Hab. les bois et les pacages, aux environs de Nîmes, de Bagnols, d’Alzon, au Serre de Bouquet.

Fl. avril-juin.

12. EUPHORBIA FLAVICOMA
Dec. cat. hort. Monspel. 110 ; Godr. et Gren. fl. fr. 3, p. 82 ; E. suffruticulosa Lecoq et Lamotte, cat. des pl. du centre de la France, p. 327.

Cette espèce diffère, de la précédente, à laquelle elle ressemble beaucoup : par ses tiges, beaucoup plus courtes, plus ligneuses, mêlées avec les tiges anciennes, dénuées de feuilles ; par ses feuilles, plus petites, plus étroites, plus rapprochées, toujours réfléchies, souvent couvertes.de poils grisâtres très abondants ; par ses ombelles, à rayons plus courts ; par ses bractées, rhomboïdales ; par les divisions de ses styles, plus longues ; par les verrues arrondies, peu saillantes, de sa capsule ; et par ses graines, plus grosses, grisâtres, parsemées de petits points blancs.

Hab. les terrains secs, les pacages, à Campestre, au Vigan, à St-Ambroix, Anduze, Alais.

Fl. mai-juin.

13. EUPHORBIA GERARDIANA [Euphorbia seguieriana Neck.]
Jacq. fl. austr. 5, p. 17, t. 436 ; Dec. fl. fr. 3, p. 337 ; Godr. et Gren. fl. fr. 3, p. 83 ; Tabern. ic. 591 fig. 1.

Racine dure, assez grosse, perpendiculaire, profonde, à souche grosse, ligneuse, produisant des tiges nombreuses, de 2-5 dm, raides, dressées ou ascendantes, simples ou munies au-dessous de l’ombelle, de quelques rameaux florifères, nues à la base. Feuilles un peu raides, éparses, nombreuses, rapprochées, dressées, linéaires ou oblongues-linéaires, très entières, mucronées, glabres, glaucescentes ou jaunâtres. Fleurs jaunes en ombelle, à rayons nombreux, dichotomes. Feuilles de l’involucre ovales-oblongues ou oblongues-linéaires, entières, mucronées ; bractées libres, ovales-triangulaires,légèrement cordées ou tronquées à la base, mucronées, jaunâtres pendant la floraison puis verdâtres. Glandes calicinales jaunes, arrondies,entières. Capsule glabre, très finement tuberculeuse, à coques arrondies sur le dos, légèrement marqué d’un sillon longitudinal, séparées par trois sillons peu profonds. Graines blanchâtres, cylindracées, lisses, marquées d’un sillon sur la face interne, munies d’une petite caroncule réniforme, sessile.

Hab. les lieux secs et arides, dans tout le département.

Fl. avril-juin.

14. EUPHORBIA PARALIAS
Lin. sp. 657 ; Dec. fl. fr. 3 P. 334 ; Jacq. vind. t. 188 ; Dod. pempt. 370, fig. 1-2.

Racine profonde rameuse. Tiges nombreuses, de 3-6 dm, dressées, ou ascendantes pubescentes au sommet, souvent rougeâtres, simples ou rameuses, surtout à la base, à rameaux stériles, munies, au-dessous de l’ombelle, de quelques rameaux florifères non feuillés. Feuilles nombreuses, dressées, imbriquées, oblongues-lancéolées ou lancéolées-linéaires, d’autant plus petites et étroites qu’elles sont inférieures, épaisses, coriaces, très glauques, entières, concaves à bords roulés en dedans à l’état sec. Fleurs jaunâtres, en ombelles à 3-5 rayons courts épais, pubescents-glanduleux, 1-2 fois bifides. Feuilles de l’involucre ovales ou lancéolées-aiguës ; bractées libres, réniformes-cordées, mucronulées. Glandes calicinales jaunes, en forme de croissant, souvent comme rongées, à pointes courtes. Capsule un peu grosse, glabre, quelquefois pubescente -glanduleuse, rugueuse, profondément divisée en 3 coques marquées d’un sillon dorsal. Graines blanchâtres, ovoïdes-globuleuses, presque lisses, marquées d’une carène sur la face externe et d un sillon sur la face interne, munies d’une petite caroncule réniforme.

Hab les sables maritimes, sur toute la plage du département.

Fl. mai-août.

15. EUPHORBIA NICÆENSIS
All. ped. 1, p. 285, t. 69, fig. 1 ; Dec. fl. fr. 3, p. 338 ; E. amygdaloides Lamk. dict. 2, p. 439 (non Lin.) ; E. myrsinites Brot. lusit. 2, p. 317 (non Lin.) ; Jacq. ic. rar. t. 485 ; Scop. carn, 1, t. 20.

Racine brune, pivotante, à souche ligneuse, rameuse, donnant naissance à plusieurs tiges de 2-4 dm, ascendantes, épaisses, souvent rougeâtres, dénuées de feuilles inférieurement, simples ou munies, au-dessous de l’ombelle de quelques rameaux florifères, non feuillés. Feuilles éparses, sessiles, oblongues, lancéolées, mucronées, un peu épaisses, fermes, glabres, entières, souvent réfléchies, d’un vert-jaunâtre ou glauques ; les inférieures plus étroites et plus petites. Fleurs jaunâtres, en ombelle, à 5-13 rayons, plus ou moins allongés, glabres, bifides ; feuilles de l’involucre largement ovales ou oblongues, obtuses, mucronées ; bractées libres, arrondies-cordiformes, mucronulées, d’un beau jaune. Glandes calicinales jaunes, en forme de croissant, à pointes courtes et obtuses. Capsule glabre ou velue, subtrigone, finement rugueuse à l’état sec, à coques munies, sur le dos, d’une carène peu saillante, séparées par 3 sillons peu prononcés. Graines d’un gris brunâtre, mates lisses, ovoïdes, munies d’une caroncule jaune, convexe, saillante.

Hab. les lieux arides et rocailleux, dans tous les environs de Nîmes, à St-Ambroix, à Alais, à Anduze, au Vigan, à Montdardier, à Alzon.

Fl. mai-juillet.

16. EUPHORBIA ESULA
Lin. sp. 660; Godr. et Gren. fl. fr. 3, p. 87; E. salicifolia Dec. fl. fr. 5, p. 362 (non Host. )

Racine brune, dure, simple ou rameuse, à souche presque ligneuse, rameuse, traçante, donnant naissance à plusieurs tiges de 3-8 dm, fertiles ou stériles, dressées ou ascendantes, cylindriques, dénuées de feuilles inférieurement, munies vers leur milieu de rameaux allongés, feuillés, stériles ; et, au-dessous de l’ombelle, de rameaux florifères, non feuillés. Feuilles d’un vert clair, glabres, souvent glaucescentes, éparses, sessiles, oblongues-lancéolées ou linéaires-lancéolées, obtuses ou aiguës, mucronées, atténuées à la base, entières ou à peine denticulées, à bords transparents, celles des rameaux plus étroites. Fleurs jaunes, puis verdâtres, en ombelle, à rayons ordinairement nombreux, dichotomes. Feuilles de l’involucre oblongues ou ovales-oblongues, inégales, mucronées, plus petites que les caulinaires ; bractées libres, ovales-triangulaires cordées à la buse, mucronées, plus larges que longues. Glandes calicinales jaunes, échancrées en croissant, à cornes, courtes. Capsule glabre, finement chagrinée, à coques munies, sur le dos, d’un sillon, séparées par 3 sillons très prononcés. Graines brunes ou d’un blanc cendré, ovoïdes, subglobuleuses, lisses, munies d’un léger sillon sur la face interne, surmontées d’une caroncule sub-orbiculaire, presque sessile.

Vulgairement grande ésule. Le sac de cette plante est émétique et purgatif ; inusité.

Hab. les bords du Rhône, depuis Aramon jusqu’au grau d’Orgon ; les bords du Gardon, au pont du Gard ; les bords des champs et des fossés, à Montfrin.

Fl. mai-juin.

17. EUPHORBIA TERRACINA
Lin. sp. 654 (non Dec.) ; E. provincialis Dub. bot. 416 ; E. affinis Dec. fl. fr. 5, p. 363 ; Barr. ic. 833 ; E. heterophylla Desf. atl. t. 102.

Racine brune, pivotante ou rameuse, sinueuse, à souche ligneuse, produisant des tiges de 2-4 dm, nombreuses, couchées, ascendantes ou diffuses, herbacées, nues à la base, simples ou rarement munies, au-dessous de l’ombelle, de 1-3 rameaux florifères, non feuillés, et quelquefois de rameaux stériles, feuillés, partant de la souche. Feuilles d’un vert ordinairement foncé, souvent un peu glauques, glabres, uninerviées, légèrement dentelées supérieurement, mucronulées, un peu espacées, sessiles ; les supérieures oblongues ou oblongues-lancéolées-obtuses ; les inférieures et celles des rameaux stériles plus petites, souvent cunéiformes et échancrées au sommet. Fleurs jaunâtres, en ombelle, à 3-5 rayons dichotomes. Feuilles de l’involucre plus grandes que les caulinaires supérieures ; bractées libres, ovales-triangulaires, cordées à la base, larges, denticulées, mucronulées. Glandes calicinales d’un vert jaunâtre, échancrées en croissant, à 2 cornes allongées, sétacées. Capsule glabre, lisse, trigone, à coques munies, sur le dos, d’une carène saillante, séparées par 3 sillons profonds et très ouverts. Graines d’un blanc cendré, lisses, ovoïdes, obliquement tronquées au sommet, munies d’un léger sillon, à la face interne et d’une carène à la face externe, surmontées d’une caroncule presque sessile, obovale, relevée en pointe du côté interne.

Hab. les sables maritimes au grau d’Orgon, vis-à-vis les Saintes-Marie et près du poste des Quatre-Marie, dans la pinède des Saintes.

Fl. mai-septembre.

18. EUPHORBIA SERRATA
Lin. sp. 658 ; Dec. fl. fr. 3, p. 336 ; Jacq. ic. rar. 3, t. 384 ; Moris. hist. s. 10, t. 1, fig. 6 ; Clus. hist. 2, p. 189, fig. 2 ; Dod. pempt. 369, fig. 1.

Racine blanchâtre, très profonde, à souche ligneuse, produisant des tiges nombreuses, de 2-5 dm, dressées ou ascendantes cylindriques, raides, glabres, striées, simples ou munies, inférieurement, de rameaux presque tous stériles, et sous l’ombelle d’un ou de deux fertiles, semblables aux rayons. Feuilles éparses, glabres, un peu coriaces, lâches, d’un vert clair et glauque, inégales, souvent rougeâtres lorsque la plante est jeune, à dentelures écartées, très prononcées ; les caulinaires supérieures ovales-triangulaires, acuminées, un peu embrassantes ; les moyennes sessiles, moins dilatées à la base ; les inférieures et celles des rameaux stériles, linéaires, toutes aiguës et mucronées. Fleurs jaunes, puis vertes, en ombelle, à 2-5 rayons dichotomes. Feuilles de l’involucre très amples, arrondies-cordiformes, brièvement acuminées, mucronées, dentelées ; bractées libres, larges, cordées, dentelées, mucronulées : les supérieures plus petites. Glandes calicinales roussâtres, à peine en croissant, à 2 cornes courtes, épaisses. Capsule glabre, grosse, ovale-trigone, parsemée de petits points blanchâtres, un peu saillants, à coques arrondies sur le dos, quelquefois munies d’un léger sillon, séparées par 3 sillons ouverts. Graines noirâtres, lisses, cylindracées, munies d’une caroncule brièvement stipitée, très convexe du côté interne et dentée du coté externe.

Hab. les champs cultivés et les vignes, dans toute la partie basse du département ; remonte jusqu’à Alais, Anduze et le Vigan.

Fl. mai-juillet.

19. EUPHORBIA CYPARISSIAS
Lin. sp. 661 ; Dec. fl. fr. 3, p. 337 ; Jacq. austr.5, t. 435 ; Moris. hist. s. 10, t. 2, fig. 29 ; Dod. pempt. 371, fig. 2.

Racine brune, simple ou rameuse, tortueuse, à souche traçante, stolonifère, donnant naissance à des tiges nombreuses, de 2-4 dm, dressées, réunies en touffe, munies, au-dessous de l’ombelle, de rameaux fertiles, non feuillés, et plus inférieurement de rameaux stériles, persistant jusqu’à l’hiver, garnis de feuilles nombreuses, très rapprochées, presque filiformes. Feuilles de la tige sessiles, éparses, d’un linéaires-obtuses ou presque aiguës, entières, étalées ou réfléchies. Fleurs jaunes, puis rougeâtres, en ombelle à rayons nombreux, grêles, simples ou dichotomes. Feuilles de l’involucre de même forme que celles de la tige ; bractées libres, ovales,presque cordées, plus larges que longues, entières, un peu en pointe. Glandes calicinales jaunes, échancrées, à 2 cornes courtes. Glandes calicinales jaunes, échancrées, à 2 cornes courtes. Capsule glabre, couverte de petits tubercules qui la rendent rude, à coques arrondies sur le dos marqué d’un léger sillon, séparées par 3 sillons profonds. Graines petites, ovales-cylindracées, grisâtres ou brunâtres, lisses, munies d’un sillon très étroit du côté interne, et surmontées d’une caroncule sessile, orbiculaire, convexe.Plante glabre.

Cette plante s’étiole et reste stérile lorsqu’elle est attaquée par l’œcidium euphorbiœ qui la couvre d’une poussière rubigineuse. Elle porte les noms vulgaires de petite ésule, de petit cyprès ; sa racine est purgative.

Hab. les bords des champs et des chemins, dans tout le département.

Fl. avril-mai.

20. EUPHORBIA EXIGUA
Lin. sp. 654 ; Dec. fl. fr. 3,p. 332 ; E. retusa 5, p. 358 ; E. rubra 5, p. 359 ; Fl. dan. t. 592 ; Lob. ic. 357, fig. 2 ; Tabern. ic. 595, fig. 2 ; Magn. bot. monsp. p. 258, ic. ; Trag. 296, ic.

Racine blanchâtre, grêle, pivotante. Tiges de 5-20 cm. grêles, dressées, ascendantes ou couchées, souvent très nombreuses, et disposées en touffe ; simples ou rameuses dès la base, munies, au-dessous de l’ombelle, de 1-3 rameaux fertiles, non feuillés, glabres, vertes ou rougeâtres, ainsi que les feuilles ; celles-ci éparses, sessiles, linéaires, aiguës ou tronquées mucronulées, entières, étalées, dressées ou appliquées contre la tige. Fleurs en ombelle, à 3-5 rayons dichotomes. Feuilles de l’involucre linéaires-lancéolées, à base élargie, cordée ; bractées libres, semblables aux feuilles de l’involucre, mais plus petites. Glandes calicinales jaunes, échancrées en croissant, à cornes allongées. Capsule petite, glabre, lisse ou finement tuberculeuse, globuleuse, trigone, à coques arrondies sur le dos, séparées par 3 sillons très prononcés. Graines petites, ovoïdes, sub-tétragones, rugueuses-verruqueuses, grisâtres, puis noirâtres, surmontées d’une caroncule réniforme, convexe.

Hab. les champs cultivés, dans tout le département.

Fl. mai-septembre.

munies très convexe, échancrée du

21. EUPHORBIA FALCATA
Lin. sp. 654 ; Dec. fl. fr. 3, p. 331 ; E. mucronata Lamk. dict. 2, p. 427 ; E. obscura Lois. fl. gall. ed. 2, p. 339, t. 29 ; Barr. ic. t. 751-752 ; Bocc. sic. t. 13, fig. 1 ; Moris. hist. s. 10, t. 2, fig. 3.

Racine grêle, pivotante-flexueuse. Tige solitaire, de 1-3 dm, dressée, simple ou fameuse à la base, et munie, au-dessous de l’ombelle, de rameaux fertiles, nombreux, très étalés, très rapprochés, nus ou feuillés ; verte, puis rougeâtre, glabre, ainsi que le reste de la plante dénuée de bonne heure. Feuilles éparses, sessiles, nombreuses, presque imbriquées, glauques, lancéolées longuement rétrécies vers la base, aiguës ou acuminées, rudes sur les bords, munies de 3 nervures, dont les latérales peu saillantes ; les inférieures petites, spatulées, obtuses ou tronquées. Fleurs en ombelle, à 3-5 rayons courts, di-trichotomes, ordinairement très étalés. Feuilles de l’involucre comme celles de la tige ; bractées libres, obliquement ovales, cordées ou tronquées à la base, mucronées, bordées de petites dents cartilagineuses. Glandes calicinales jaunes ou rougeâtres, légèrement échancrées en croissant, à cornes courtes. Capsule petite, conoïde-trigone, lisse, glabre, à coques obscurément carénées sur le dos, séparées par 3 sillons peu profonds. Graines petites cendrées ou brunâtres, ovoïdes, sub-tétragones, comprimées, finement ponctuées et profondément ridées en travers sur les faces, dépourvues de caroncule.

Hab. les champs cultivés, dans tout le département.

Fl. juin-septembre.

22. EUPHORBIA PEPLUS
Lin. sp. 658 ; Dec. fl. fr. 3, p. 331 ; Gœrtn. fruct. t. 107, fig. 9 ; Moris. hist. s. 10, t. 2, fig. 11 ; Tabern. ic. 597, fig. 1.

Racine grêle, fibreuse. Tige solitaire de 1-3 dm dressée, simple ou rameuse, cylindrique, verte, puis, rougeâtre, glabre ainsi que le reste de la plante, souvent munie, au-dessous de l’ombelle, de 1-2 rameaux fertiles. Feuilles pétiolées, molles, minces, éparses, obovales-obtuses ou un peu échancrées, très entières ; les inférieures plus petites, presque arrondies. Fleurs en ombelle, ordinairement à 3 rayons dichotomes. Feuilles de l’involucre semblables à celles de la tige, mais plus brièvement pétiolées ; bractées libres, ovales, sessiles, à base inégale. Glandes calicinales d’un vert jaunâtre, échancrées en croissant, à cornes fines, allongées. Capsule petite, glabre, lisse, trigone, à coques séparées par 3 sillons très prononcés, relevées, sur le dos, de 2 ailes onduleuses, rapprochées. Graines petites, d’un gris blanchâtre oblongues, presque à 6 faces, marquées, sur les les faces internes, de 2 sillons courts, profonds, et, sur les faces opposées, de points enfoncés, noirâtres, disposés par lignes longitudinales, de 3 sur les deux latérales, et de 4 sur les deux dorsales ; caroncule très petite, arrondie.

Cette plante est connue sous les noms vulgaires d’omblette, de petit réveille-matin ; son suc est employé contre les verrues.

Hab. les champs cultivés et les jardins, dans tout le département.

Fl. juin-octobre.

23. EUPHORBIA PEPLOIDES [Euphorbia peplus var. peploides (Gouan) Vis.]
Gouan. fl. monspel. 174 ; Dec. fl. fr. 5, p. 358 ; E. rotundifolia Lois. fl. gall. ed. 2, p. 338, t. 29.

Cette espèce a de grands rapports avec la précédente, avec laquelle à serait facile de la confondre au premier aspect ; mais un examen scrupuleux fournit les caractères qui la font distinguer : sa taille est souvent moins élevée ; ses feuilles sont plus arrondies, surtout les inférieures ; ses graines plus petites, marquées, sur les faces externes, de 2 trous sur les deux latérales et de 3 sur les deux dorsales ; sa floraison est plus précoce.

Hab. les terrains sablonneux, cultivés, aux environs d’ Aigues-Mortes.

Fl. mars-avril

24. EUPHORBIA BIUMBELLATA
Poir. voy. Barb. 2, p. 174 ; Dec. fl. fr. 5,p. 360 ; Mut. fl. fr. 3, p. 161, t. 61, fig. 457 ; E. segetalis v. Γ. Dec. fl. fr. 3, p. 335.

Racine dure, rameuse, tortueuse, à souche produisant plusieurs tiges de 3-5 dm, droites, raides, simples à la base, souvent nues et rougeâtres intérieurement, munies, quelquefois, de rameaux fertiles, non feuillés, au-dessous de l’ombelle inférieure. Feuilles éparses, nombreuses, linéaires, lancéolées-obtuses, mucronulées,sessiles, entières, à 3 nervures, dont la médiane très saillante, glabres ainsi que les autres parties de la plante. Fleurs en ombelle, à rayons nombreux, simples ou dichotomes, séparées d’une deuxième ombelle inférieure par un entre-nœud allongé, non feuillé. Feuilles de l’involucre inférieur oblongues-lancéolées, mucronées ; celles de l’involucre supérieur ovales-lancéolées, mucronées, de moitié plus courtes ; bractées libres, réniformes, tronquées à la base, mucronées. Glandes calicinales d’un jaune orangé, échancrées en croissant, à cornes allongées, claviformes. Capsule trigone, à coques arrondies sur le dos légèrement caréné, finement ponctuées, verruqueuses, séparées par 3 sillons profonds, ouverts. Graines cylindracées, un peu comprimées du côté interne, grisâtres ou brunâtres, couvertes de rugosités irrégulières, très:prononcées. Caroncule grande, brièvement stipitée, échancrée, ridée et relevée en crête.

Hab. les bords des champs (à Villeneuve-lez-Avignon, à Aigues-Mortes)?

Fl. mai-juin.

25. EUPHORBIA SEGETALIS
Lin. sp. 657 ; Dec. fl. fr. 3, p. 335 var. Δ ; Jacq. austr. t. 450 ; St-Hill. fl. et pom. fr. t. 189 ; Moris. hist. s. 10, t. 2, fig. 3.

Racine simple ou rameuse inférieurement, tortueuse. Tige solitaire, dressée, simple ou rameuse à la base, souvent garnie, au-dessous de l’ombelle, de rameaux fertiles, non feuillés, plus ou moins nombreux. Feuilles linéaires, mucronées, glabres, glauques, éparses, sessiles, entières, uninerviées, serrées, réfléchies ; les supérieures plus courtes, élargies à la base. Fleurs en ombelle, à 5 rayons dichotomes. Feuilles de l’involucre ovales-lancéolées-obtuses, mucronées ou aiguës ; bractées libres, entières. arrondies-triangulaires, mucronulées ; les supérieures concaves. Glandes calicinales d’un beau jaune, échancrées en croissant, à 2 cornes fines, allongées. Capsule glabre, à coques arrondies sur le dos muni d’un léger sillon à côtés lisses inférieurement et finement verruqueux à la partie supérieure, séparées par 3 sillons, profonds et ouverts. Graines grisâtres ou brunâtres, obovales, couvertes de petites fossettes inégales, brunes au fond ; caroncule presque sessiles, convexo-conique, échancrée du côté interne.

Vulgairement, en patois, verinada.

Hab.les champs cultivés ; commune dans toute la partie basse du département, rare à Anduze, Alais, St-Ambroix et au Vigan.

Fl. avril-septembre.

26. EUPHORBIA. PINEA [Euphorbia linifolia L.]
Lin. syst. p. 376 ; Godr. et Gren. fl. fr. 3, p.95 ; E artaudiana Dec. fl. fr. 5, p. 360 ; E. cœspitosa Ten. fl napol. 1, p. 322, t. 143, fig. 2 ; Riv. sic. man. 4, t. 5 ; Barr. ic. 821.

Racine tortueuse rameuse, à souche produisant plusieurs tiges de 2-4 dm, dressées ou ascendantes, raides, cylindriques, striées, glabres, souvent rougeâtres, dénuées inférieurement, rameuses à la base et ordinairement munies, au-dessous de l’ombelle, de rameaux fertiles et de stériles. Feuilles sessiles, un peu coriaces, glauques, très rapprochées linéaires, mucronées, entières, uninerviées ; les plus inférieures obtuses ou tronquées au sommet ; les plus supérieures plus courtes et plus larges, mucronées. Fleurs en ombelle à 5-7 rayons ouverts, dichotomes. Feuilles de l’involucre semblables aux feuilles supérieures ; bractées libres, réniformes, cordées à la base, concaves, très entières, mucronulées ; glandes calicinales jaune verdâtre, échancrées en croissant, à cornes sétacées. Capsule glabre, trigone, à coques arrondies sur le dos muni d’un léger sillon, à côtés lisses inférieurement et finement verruqueux à la partie supérieure, séparées par 3 sillons profonds et ouverts. Graines grisâtres, obovales couvertes de petites fossettes inégales, brunes au fond : caroncule presque sessile, convexo-conique échancrée du côté interne.

Hab. les bords du Rhône, à Fourques, et probablement dans les sables voisins.

Fl. avril-mai.

27. EUPHORBIA PORTLANDICA [Euphorbia subsp. portlandica (L.) Litard. ]
Lin. sp. 655 ; Godr. et Gren. fl. fr. 3, p. 96 ; Engl. bot. t. 441 ; Ray. syn. t. 24, fig. 6 ; Barr. ic. 824.

Racine pivotante, tortueuse, rameuse à l’extrémité, à souche produisant plusieurs tiges de 1-2 dm, glabres ainsi que le reste de la plante, dressées et ascendantes, ligneuses et dénuées à la base, marquées des cicatrices rapprochées et saillantes des feuilles tombées, rameuses un peu au-dessus de la base, rougeâtre dans sa vieillesse. Feuilles glauques, un peu épaisses, éparses, serrées, obovales-oblongues, arrondies et mucronulées au sommet ; les inférieures plus serrées, plus étroites, aiguës. Fleurs en ombelle à 5 rayons courts, inégaux, bifides. Feuilles de l’involucre semblables aux feuilles supérieures de la tige ; bractées libres, arrondies-cordiformes, entières, mucronées. Glandes calicinales jaunâtres, échancrées en croissant, à cornes allongées. Capsule glabre, à coques arrondies sur le dos muni d’un léger sillon étroit, à côtés lisses inférieurement et finement verruqueux à la partie supérieure, séparées par 3 sillons profonds. Graines grisâtres, ovoïdes-subcylindriques, couvertes de petites fossettes inégales, brunes au fond ; caroncule presque sessile, convexo-conique, échancrée du côté interne.

Hab. les bords des champs, aux environs de St-Jean-du-Gard, à Anduze, à la fontaine de Mme d’ Anduze (Lecoq et Lamotte), et probablement aux environs d’Aiguës-Mortes.

Fl. mai-juillet.

28. EUPHORBIA AMYGDALOIDES
Lin. sp. 662 (non Lamk.) ; E. sylvatica Jacq. austr. 4, p. 39, t. 375 ; Dec. fl. fr. 3, p. 339 ; Col. ecphr. 2, p. 57, ic. ; Barr. ic. 829, 830 ; Moris. hist. s. 10, t. 1, fig. 3.

Racine rameuse, à souche subligneuse, produisant plusieurs tiges de 3-6 dm, presque ligneuses à la base, dressées ou ascendantes, souvent rougeâtres à la base, nues par la chute des feuilles dont à ne reste que les cicatrices saillantes, glabres ou plus ou moins velues ainsi que les feuilles, munies au-dessous de l’ombelle de nombreux rameaux courts, fertiles, non feuillés. Feuilles inférieures et celles des tiges stériles un peu fermes, souvent rougeâtres, obovales-oblongues-obtuses, mucronulées, entières, rétrécies en pétiole, rapprochées en rosette au sommet des tiges stériles et au-dessus de la base des tiges fertiles ; les supérieures obovales, sessiles, molles, d’un vert jaunâtre, plus petites, plus espacées. Fleurs en ombelle à 5-8 rayons dichotomes. Feuilles de l’involucre obovales, élargies au sommet, quelques-unes échancrées ; bractées suborbiculaires-réniformes, soudées à la base dans la plus grande partie de leur largeur, formant plateau orbiculaire perfolié. Glandes calicinales jaunâtres ou rarement d’un rouge brun, échancrées en croissant, à 2 cornes aiguës. Capsule glabre, couverte de petits points blancs, à coques arrondies sur le dos muni d’un sillon, séparées par 3 sillons profonds et ouverts. Graines ovales-arrondies, lisses, noirâtres à la maturité ; caroncule orbiculaire, convexo-conique.

L’écorce de la racine de cette plante est émétique et purgative.

Hab. les bois, dans tout le département.

Fl. avril-juin.

29. EUPHORBIA CHARACIAS
Lin. sp. 662 ; Dec. fl. fr. 3, p. 340 ; Jacq. rar. 1, t. 89 j Clus. hist. 2, p. 188, fig. 1 ; Math. comm. (valgr.), p. 1250, ic.

Racine épaisse, dure, profonde, rameuse, à souche produisant des tiges fertiles et des tiges stériles réunies en bouquet ; les premières hautes de 3-8 dm, ligneuses et nues à la base, où sont marquées les cicatrices des anciennes feuilles, dressées, très robustes, plus ou moins pubescentes, ordinairement simples et munies en-dessous de l’ombelle de rameaux courts, nombreux, fertiles, non feuillés ; les tiges stériles plus courtes et plus feuillées. Feuilles éparses, nombreuses, linéaires-lancéolées, entières, mucronées, fermes, persistantes, d’un vert foncé et pubescentes en dessus, blanchâtres et un peu tomenteuses en dessous, rétrécies vers leur base. Fleurs en ombelle à rayons nombreux, pubescents, bifides. Feuilles de l’involucre oblongues, mucronulées ; bractées verdâtres, arrondies, soudées à la base jusqu’au milieu de leur largeur en forme de cuvette. Glandes calicinales d’un brun rougeâtre, échancrées presque en croissant, à cornes courtes et épaisses. Capsule assez grosse, velue et ponctuée, à coques arrondies sur le dos, séparées par 3 sillons profonds. Graines ovales-oblongues, blanchâtres, puis brunes, lisses, luisantes  ; caroncule stipitée, convexo-conique, échancrée du côté interne.

Cette plante porte le nom vulgaire patois de lachuscle. Dans les environs du Vigan, on s’en sert, après l’avoir arrachée et fait sécher, pour faire monter les vers à soie.

Hab. les collines arides et les lieux pierreux.

Fl. avril-juin.

30. EUPHORBIA LATHYRIS
Lin. sp. 655 ; Dec. fl. fr. 3, p. 333 ; Blackw. t. 123 ; Math. comm. (valgr.), 1259, ic. ; Lob. ic. 362, fig. 1.

Racine pivotante ou rameuse. Tige solitaire, de 4-8 dm, raide, robuste, dressée, simple, fistuleuse, glauque, pulvérulente, ainsi la face inférieure des feuilles, violacée à la base. Feuilles nombreuses, oblongues-linéaires ou oblongues-lancéolées-obtuses, mucronées, entières, glabres, vertes, luisantes en dessus ; les supérieures embrassantes, étalées ; les inférieures sessiles, réfléchies toutes opposées et disposées sur 4 rangées longitudinales. Fleurs en ombelle très grande, à 4 rayons allongés, inégaux, dichotomes. Feuilles de l’involucre semblables aux feuilles caulinaires supérieures, mais un peu plus larges ; bractées non soudées, largement ovales-oblongues-aiguës, obliquement subcordiformes à la base. Glandes calicinales échancrées, à 2 cornes courtes, dilatées, obtuses. Capsule très grosse, lisse, à coques arrondies et sillonnées sur le dos, ridées par la dessication, séparées par 3 sillons profonds et ouverts. Graines grosses, obovales, tronquées à la base, d’un brun mat, réticulées-rugueuses ; caroncule stipitée, orbiculaire, convexo-conique, échancrée du côté interne et du côté externe.

Cette plante porte les noms vulgaires d’épurge. de catapuce ; en patois, cacapuce. Ses graines et ses feuilles sont un émétique et un purgatif violents et dangereux ; les paysans en font usage, sans connaître le danger auquel ils s’exposent. La graine donne une huile bonne à brûler, dite huile d’euphorbe ; ses fruits et ses feuilles jetés à l’eau, enivrent les poissons, qui montent à la surface,sans mouvement.

Hab. les lieux cultivés, dans le voisinage des habitations, à Cabrières, à Lédenon, au Vigan, à Alzon.

Fl. mai-juillet.

2e gr. MERCURIALE. – MERCURIALIS. (Tournef. inst. 308.)

Fleurs dioïques ou rarement monoïques. Calice à 3 sépales, rarement à 4, soudés à la base, non imbriqués dans le bouton. Corolle nulle. Fleurs mâles à 8-12 étamines, quelquefois plus, à filets libres, assez longs ; anthères à 2 lobes distincts, étalés, presque globuleux. Fleurs femelles à 2-3 filets stériles, appliqués contre l’ovaire ; styles 2, rarement 3. Capsule ordinairement à 2 coques monospermes, s’ouvrant avec élasticité à la maturité, laissant persister l’axe de séparation. Graines ovoïdes-globuleuses, rugueuses, munies d’une caroncule. Plantes herbacées, à feuilles opposées, munies de très petites stipules.

1 Tige rameuse, feuilles lisses ; plante annuelle ANNUA
Tige simple ; feuilles rudes ; plante vivace PEREMNIS

1. MERCURIALIS PEREMNIS
Lin. sp. 1465 ; Dec. fl. fr. 3, p. 328 ; Fl. dan. t. 400 ; Fuchs. hist. p. 444, ic. fœmina ; J. Bauh. hist. 2, p. 979, ic.

Souche longuement traçante, à fibres allongées, radicales à ses nœuds. Tiges de 2-3 dm, grêles, simples, dressées, longuement nues intérieurement, glabres ou pubescentes, fistuleuses. Feuilles opposées, brièvement pétiolées, assez largement ovales-lancéolées-aiguës, dentées, glabres ou velues, rudes, d’un vert sombre, occupant le sommet de la tige, la paire inférieure distante et plus petite ; stipules membraneuses. Fleurs verdâtres : les mâles en glomérules petits, sessiles, lâchement disposés en épi sur un pédoncule grêle, axillaire ; les femelles 1-2, au sommet d’un pédoncule axillaire, allongé. Capsule pubescente, assez grosse. Graines globuleuses, grisâtres, rugueuses.

Cette plante, connue sous les noms vulgaires de chou de chien, de mercuriale sauvage, de mercuriale de montagne, est purgative, mais suspecte. Elle est nuisible aux moutons ; les chèvres la mangent impunément.

Hab. les bois et les lieux ombragés au Vigan, à l’Espérou, à Alzon à Bouquet, à Anduze, à Valbonne.

Fl. avril-mai.

2. MERCURIALIS ANNUA
Lin. sp. 1465 ; Dec. fl. fr. 3, p. 328 ; Lamk. ill. t. 820 ; Math.comm. (valgr.), 1297, 1298, ic. ; Dod. pempt. 658, fig. 1, 2.

Racine pivotante ou rameuse, blanchâtre, devenant rouge-violacée par la dessication. Tige de 1-4 dm, glabre lisse, anguleuse, dressée, renflée aux articulations, herbacée, très feuillée, très rameuse dès la base, qui est souvent rougeâtre à rameaux opposés, étalés-dressés. Feuilles brièvement pétiolées, glabres, lisses, d’un vert pâle, ovales-lancéolées-obtuses, dentées ;à dents obtuses, un peu ciliées ; stipules membraneuses. Fleurs verdâtres : les mâles en glomérules espacés ou rapprochés, disposés en épis grêles, axillaires, longuement pédoncules, dépassant les feuilles ; les femelles solitaires, géminées ou ternées brièvement et inégalement pédonculées, axillaires. Capsule hispide, à 2 coques. Graines brunes, subglobuleuses, rugueuses.

Cette plante, connue sous les noms vulgaires de foirolle, de vignoble, de vignette, en patois d’herba cagarela, est émolliente et laxative. On fait de l’encre rouge avec les fibres épaisses de la racine.

Hab. les champs cultivés, dans tout le département.

Fl. mai-décembre.

3e gr. TOURNESOL. – CROZOPHORA. (Neck. élém. N° 1127.)

Fleurs monoïques : les mâles présentant un calice à 5 divisions non imbriquées dans le bouton, une corolle à 5 pétales tordus, 5-8-10 étamines fasciculées, soudées à leur base ; anthères placées un peu au-dessous du sommet du filet ; les femelles présentant un calice à 10 divisions linéaires, sans corolle ; styles 3, bifides. Capsule à 3 coques monospermes.

1. CROZOPHORA TINCTORIA
Juss. in spreng. syst. 3, p. 850 ; Godr. et Gren. fl. fr. 3, p. 101 ; Croton tinctorium Lin. sp. 1425 ; Dec. fl. fr. 3, p. 347 ; Lamk. ill. t. 790, fig. 4 ; Dod. pempt. 71, fig. 1 ; Clus. hist. 2, p. 47, fig. 2.

Racine dure, pivotante, sinueuse. Tige de 1-4 dm, dressée, rameuse supérieurement, à rameaux très étalés, étoilées-cotonneuse, blanchâtre ainsi que les feuilles ; celles-ci à pétiole long, cotonneux, ovales-rhomboïdales, sinuées, entières à la base, nerviées, portant sur la face inférieure, et un peu en dessous du bord supérieur, 2-6 glandes cupuliformes, distantes. Fleurs mâles supérieures, brièvement pédicellées, disposées en grappe courte, dressée, assez serrée ; sépales linéaires-lancéolés ; pétales jaunes, linéaires. Fleurs femelles inférieures, 1-3 sur un pédoncule simple ou à 2-3 pédicelles, arqués en dehors après la fécondation ; styles jaunes, étalés. Capsule grosse, d un brun violet à la maturité, à 3 coques arrondies sur le dos, couvertes de tubercules saillants, blanchâtres au sommet. Graines grisâtres, rugueuses, grosses, obovales, tronquées à la base, aiguës-trigones au sommet.

Cette plante porte les noms vulgaires de maurelle, d’herbe de Clytie. C’est d’elle qu’au Grand-Gallargues on retire le tournesol en drapeau, employé pour colorer les vins pâles, teindre en bleu les grosses toiles, et principalement le papier à sucre.

Hab. les champs cultivés, dans toute la plaine du département, et les bords du Gardon, à Alais et Anduze.

Fl. juin-octobre.

4e gr. BUIS. – BUXUS. (Tournef. inst. 345.)

Fleurs monoïques, agglomérées. Calice à 4 sépales inégaux, opposés par paires, muni de bractées. Corolle nulle. Fleurs mâles à 4 étamines libres. Fleurs femelles à 3 styles libres, courts, épais, persistants, canaliculés à la face interne. Capsule coriace, oblongue-subglobuleuse, couronnée par 3 pointes, s’ouvrant en 3 valves bispermes, portant chacune à leur sommet 2 pointes qui résultent de la moitié des styles entraînés par la déhiscence ; chaque valve renfermant 2 coques coriaces, soudées à la base, donnant chacune issue, par une fente longitudinale et interne, à une graine oblongue, trigone, noire, luisante. Arbrisseau à feuilles persistantes, opposées, à fleurs axillaires, en glomérules.

1. BUXUS SEMPERVIRENS
Lin. sp. 1394 ; Dec. fl. fr. 3, p. 345 ; Math, comm. (valg.), 190, ic. ; Dod. pempt. 782, fig. 1 ; Camer. epit. 101, ic.

Arbrisseau de 3 dm à 3 mètres, à écorce brune ou roussâtre, à bois dur, jaunâtre, à tige dressée, souvent tortueuse, très rameuse, à rameaux opposés, tétragones par la décurrence des pétioles. Feuilles brièvement pétiolées ovales-oblongues, échancrées, souvent un peu échancrées au sommet, très entières, nombreuses et rapprochées, luisantes, coriaces, épaisses, un peu pâles en dessous, odorantes par le froissement, d’une saveur très amère. Fleurs jaunâtres, petites, en glomérules globuleux, axillaires. Etamines saillantes ; anthères sagittées. Capsule assez grosse, luisante, dure, verte, puis jaunâtre.

Cet arbrisseau, connu vulgairement sous les noms de bois bénit, en patois boui, est employé pour faire des bordures dans les parterres. Son bois sert aux tourneurs, aux tabletiers, aux graveurs aux luthiers etc. Ses feuilles, réduites poudre, sont un violent purgatif et sont sudorifiques en décoction, ainsi que son bois et l’écorce de ses racines. Ses feuilles remplacent le houblon dans la confection de la bière. Elles servent de litière aux bestiaux et deviennent un très bon engrais.

Hab. les coteaux arides, dans tout le département.Fl. mars-mai.

On cultive, dans les champs, le ricinus communis Lin. sp. connu sous les noms vulgaires de ricin, de palma-Christi ; en patois, cacapuce. Cette plante, originaire de la Barbarie et de l’Orient, est un arbre dans son pays natal, tandis que, dans nos champs et nos jardins, elle n’est qu’une plante herbacée et annuelle remarquable par sa tige glauque, robuste ; par ses feuilles très amples, palmées: par ses fleurs eu grappes, dont les mâles occupent la partie inférieure par ses capsules grosses hérissées d’épines ; et par ses graines grosses, presque ovales, convexes d’un côté, ombiliquées au sommet, luisantes, souvent marbrées. L’huile de ricin que l’on retire des graines, est un purgatif très usité et en même temps, un excellent vermifuge ; les feuilles sont émollientes, adoucissantes à l’extérieur.

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