CIIIe FAM. CANNABINÉES. – CANNABINEÆ. (Endl. gen. 286.)

Fleurs dioïques. Fleurs mâles, disposées en grappes ou en panicules, à 5 sépales presque égaux, imbriqués avant l’épanouissement. Etamines 5, opposées aux sépales, insérées au fond du calice ; filets très courts ; anthères bilobées, à déhiscence longitudinale. Fleurs femelles à calice persistant, accrescent, à 1 seul sépale embrassant l’ovaire libre, uniloculaire, monosperme, disposées en glomérules compactes, feuillés, ou en épis ovoïdes-coniques, imbriqués d’écailles membraneuses ; style très court ou nul ; stigmates 2, filiformes, allongés. Fruit (akène) sec, uniloculaire, monosperme, embrassé par le calice, glanduleux- résineux, indéhiscent, ou lisse, s’ouvrant en 2 valves par la pression. Graine suspendue, à test membraneux, à ombilic basilaire. Périsperme nul. Embryon plié en spirale. Plantes annuelles ou vivaces, dressées ou volubiles, à feuilles digitées ou lobées, à stipules persistantes ou caduques.

1 Tige dressée ; feuilles digitées ; plante annuelle CANNABIS
Tige volubile ; feuilles lobées-palmées ; plante vivace HUMULUS
1er gr. CHANVRE. – CANNABIS. (Tournef. inst. p. 555, t. 309.)

Fleurs dioïques. Fleurs mâles à calice à 5 sépales presque égaux ; étamines 5, à anthères pendantes. Fleurs femelles en épis feuillés, courts, glomérulés, à calice monophylle, renflé à la base, embrassant l’ovaire, fendu en long-du côté interne ; style court, à 2 stigmates allongés, filiformes. Akène subglobuleux, s’ouvrant en 2 valves par la pression. Embryon plié.

1. CANNABIS SATIVA
Lin. sp. 1457 ; Dec. fl. fr. 3, p. 325 ; Lamk. ill. t. 814 ; Lob. ic. p. 526, fig. 1-2.

Racine blanchâtre, rameuse. Tige de 1-1,5 mètre, dressée, raide, effilée, rude, pubescente, cannelée, ordinairement rameuse. Feuilles pétiolées, opposées inférieurement, alternes dans leur partie supérieure, à 5-7 digitations, fortement dentées en scie, lancéolées-acuminées ou linéaires-lancéolées, rudes sur les deux faces, pâles en dessous ; les supérieures à 3 digitations, celles de l’extrémité à 1. Fleurs verdâtres ou jaunâtres : les mâles pendantes, disposées en grappes rameuses, opposées ou alternes, axillaires, formant ensemble une longue panicule, nue au sommet ; les femelles en glomérules sessiles, compactes, feuillés, axillaires, espacés intérieurement, contigus-spiciformes au sommet de la tige et des rameaux. Akènes grisâtres, subglobuleux, un peu comprimés, lisses, s’ouvrant en 2 valves par la pression. Plante exhalant une odeur forte.

Vulgairement cambé, candé. Toute la plante est narcotique, adoucissante, apéritive et résolutive ; ses graines servent pour la nourriture des oiseaux de volière. Elle est connue sous le nom de chènevis ; on en retire une huile employée pour la peinture ; les épiciers la réduisent en poudre pour falsifier le poivre moulu. Les filaments que l’on retire de l’écorce de la tige, après préparation, servent à faire des cordes et des toiles en grand usage dans le commerce.

Hab. originaire d’Orient, cultivé en grand, dans le département, souvent subspontané.

Fl. juin-septembre.

2e gr. HOUBLON. – HUMULUS. (Lin. gen. 1116.)

Fleurs dioïques. Fleurs mâles à calice à 5 sépales presque égaux. Etamines 5, à filets très courts ; anthères longues, dressées, apiculées. Fleurs femelles disposées par paires à l’aisselle de bractées membraneuses-foliacées, imbriquées, à calice à un seul sépale squamiforme embrassant l’ovaire ; stigmates 2, filiformes, très longs. Fruit glanduleux-résineux, indéhiscent, ovoïde, un peu comprimé. Cotylédons linéaires, en spirale.

1. HUMULUS LUPULUS
Lin. sp. 1457 ; Dec. fl. fr. 3, p. 322 ; Lamk. ill. t. 815 ; Fuchs. hist. p. 164, ic. fœm. ; Dod. pempt. 409, fig. 1, fœm, ; Cam. epit. 933-934.

Tige très élevée, grêle, dure, volubile, rameuse, grimpante, légèrement anguleuse, couverte d’aspérités. Feuilles opposées, pétiolées, cordiformes à la base, simples et la plupart à 3-5 lobes profonds, ovales, acuminées, dentées, à dents mucronées, d’un vert foncé et scabres en dessus, glabres et plus pâles en dessous. Fleurs verdâtres ou jaunâtres ; les mâles en grappes rameuses, axillaires et terminales. Fleurs femelles en cônes ovoïdes, écailleux au sommet de pédoncules rameux, opposés ; écailles ovales, jaunâtres, membraneuses, réticulées, très accrues à la maturité. Akène lisse, caréné sur les côtés, à péricarpe mince, jaunâtre, couvert de glandes jaunes, résineuses, odorantes et très amères.

Vulgairement salsepareille nationale, vigne du Nord. Les cônes écailleux, les jeunes pousses et les racines sont toniques, apéritifs, dépuratifs, diurétiques et antiscorbutiques. Dans le Nord, on mange les jeunes pousses en guise d’asperges ; les cônes sont un ingrédient pour la composition de la bière.

Hab. les haies, les lieux frais, dans tout le département.

Vivace. Fl. juillet-août ; fr. septembre.

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