LXXXXVIIe FAM. ARISTOLOCHIÉES. – ARISTOLOCHIEÆ. (Juss. gen. 72.)

Fleurs hermaphrodites. périgone adhérent à l’ovaire, gamosépale, à limbe ventru ou tubuleux, irrégulier, évasé obliquement et prolongé en languette, la partie supérieure caduque après la floraison, ou régulier, persistant, à 3 lobes contigus dans le bouton. Etamines 6-12, à filets très courts, tantôt soudés avec le style, tantôt libres et insérés sur le disque qui couronne l’ovaire ; anthères bilobées, libres ou soudées au style par le dos, à déhiscence longitudinale. Ovaire à 3-6 loges. Style court, terminal ; stigmates 6, disposés en étoile. Fruit capsulaire ou bacciforme, à 3-6 loges polyspermes, ombiliqué au sommet, couronné par le limbe persistant du périgone, s’ouvrant irrégulièrement ou en 6 valves, quelquefois indéhiscent. Graines horizontales, anguleuses, comprimées, à test membraneux, arrondies en dehors, échancrées en dedans pour recevoir l’axe central des cloisons. Périsperme charnu ou presque corné. Embryon très petit. Cotylédons très petits. Plantes vivaces, herbacées, à feuilles simples, alternes, sans stipules.

1e gr. ARISTOLOCHE. – ARISTOLOCHIA.(Tournef. inst. p. 162, t. 71.)

périgone tubuleux, renflé à ta base, au-dessus de l’ovaire, qu’il enveloppe et auquel à adhère, prolongé en une languette simple, entière, allongée et assez large, se séparant circulairement, au-dessus de l’ovaire, après la floraison. Etamines 6 ; anthères subsessiles, soudées au style par leur dos. Capsule coriace, ombiliquée, à 6 loges longitudinales, renfermant des graines très nombreuses, coriaces, triangulaires, aplaties, superposées dans chaque loge.

1 Fleurs fasciculées, axillaires CLEMATITIS
Fleurs solitaires, axillaires 2
2 Feuilles dentelées crispées aux bords ; racine en faisceau PISTOLOCHIA
Feuilles lisses non crispées aux bords ; racine à tubercule, gros, arrondi ROTUNDA

1. ARISTOLOCHIA CLEMATITIS
Lin. sp. 1364 ; Dec. fl.fr, 3, p. 349 ; Bull. herb. t. 39 ; Clus. hist. 2,p. 71, ic. ; Fuchs. hist. 90, ic.

Racine cassante, profonde, atténuée vers l’extrémité ramifiée, à divisions grêles, horizontales ; souche traçante. Tiges de 3-6dm, dressées, simples, anguleuses, glabres, ainsi que les autres parties de la plante. Feuilles pétiolées, ovales-triangulaires, obtuses ou un peu échancrées au sommet, profondément cordées à la base, à pans arrondis, nerviées-réticulées, rudes aux bords. Fleurs jaunâtres, pédicellées, fasciculées, axillaires, beaucoup plus courtes que les feuilles. Capsule grosse, nuciforme, pendante. Plante très fétide.

Cette plante porte les noms vulgaires de pomerasse, ratalie ; en patois, fouterna. Elle est vénéneuse ; sa racine est excitante, emménagogue. Ses tiges et ses feuilles sont une bonne nourriture pour les vaches.

Hab. les vignes et les haies, dans tout le département.

Fl. mai-juin.

2. ARISTOLOCHIA PISTOLOCHIA
Lin. sp. 1364 ; Dec. fl. fr. 3, p. 348 ; Clus. hist. 2, p. 72, ic. ; Moris. hist. s. 12, t. 17, fig. 12.

Racine formée d’un faisceau de fibres cylindriques. Tiges de 2-4 dm, nombreuses, grêles, étalées-dressées, anguleuses, simples ou rameuses. Feuilles assez petites, d’un vert foncé, brièvement pétiolées ovales-triangulaires, aiguës ou obtuses au sommet, quelquefois échancrées, mucronées, cordées à la base, dentelées et crispées aux bords, à face inférieure un peu pâle, fortement nerviée réticulée, rudes, ainsi que les pétioles, par les poils raides et courts qui les couvrent. Fleurs brunes, pédonculées, solitaires, axillaires, dépassant les feuilles. Capsule moyenne pendante, arrondie.

Vulgairement petite aristoloche. Mêmes vertus que A. clematis.

Hab. les garrigues et les terrains stériles aux environs de Nîmes, de Manduel, de Jonquières ; rare aux environs du Vigan, d’ Alais, d’ Anduze, d’ Uzès, de St-Ambroix.

Fl. avril-mai.

3. ARISTOLOCHIA ROTUNDA
Lin. sp. 1364 ; Dec. fl. fr. 3, p. 348 ; Blackw. t. 256 ; Lob. 606, fig. 2 ; Clus. hist. 1, p. 70.

Racine grosse, tuberculeuse-globuleuse. Tiges de 3-5 dm, faibles, redressées, sillonnées, ordinairement simples. Feuilles d’un vert foncé, ovales, un peu plus larges à la base, obtuses, quelquefois échancrées au sommet, cordées à la base, à pans très rapprochés, à bords lisses ou faiblement rudes, à face inférieure pubescente, munie de nervures réticulées, faibles ; pétioles très courts, légèrement ciliés. Fleurs jaunâtres, à languette brunâtre, pédonculées, solitaires, axillaires, un peu plus longues que les feuilles. Capsule assez grosse, arrondie, pendante.

Vulgairement aristoloche ronde ; mêmes vertus. Les paysans se servent de la racine, pulvérisée, contre les coliques.

Hab. les prairies, les bords des fossés, les champs cultivés, aux environs de Nîmes, de St-Gilles, du Vigan, d’Alais, d’Anduze, de St-Ambroix, etc.

Vivace. Fl. avril-juin.

< Cytinées – Aristolochiées – Euphorbiacées >