LXXIe FAM. OLÉACÉES. – OLEACEÆ. (Lindl. intr. ed. 2, p. 307.)

Fleurs hermaphrodites ou unisexuelles, complètes, régulières, ou dépourvues de calice et de corolle. Calice gamophylle, persistant, libre, à 4 lobes, rarement nul. Corolle gamopétale, insérée sur le réceptacle, caduque, rarement nulle, à 4 lobes quelquefois très profonds, non imbriqués dans le bouton. Etamines 2, insérées sur le tube de la corolle et alternes avec ses lobes ; anthères bilobées, à déhiscence longitudinale. Ovaire libre. Style simple, très court, à stigmate bilobé. Fruit très variable, drupacé, bacciforme, capsulaire ou samaroïde, biloculaire ou uniloculaire par avortement, monosperme ou bisperme. Graines suspendues. Arbres ou arbrisseaux à rameaux et feuilles opposées, à feuilles simples ou pinnatifides, sans stipules, à fleurs en panicule.

1 Fruits samaroïdes ; feuilles imparipennées FRAXINUS
Fruits drupacés ou bacciformes ; feuilles simples 2
2 Fruits très charnus, elliptiques ou subsphériques ; feuilles blanchâtres en dessous OLEA
Fruits peu charnus, globuleux ; feuilles vertes sur les 2 faces 3
3 Fleurs en grappes axillaires PHILLYREA
Fleurs en thyrses terminaux LIGUSTRUM
1er gr. FRÊNE. – FRAXINUS. (Tournef. inst. 577, t. 843.)

Fleurs polygames ou dioïques. Calice et corolles nuls ou à 4 divisions. Fruit en samare biloculaire, comprimé, ailé au sommet, indéhiscent, uniloculaire et monosperme par avortement. Arbres à feuilles opposées, imparipennées, à fleurs en grappes opposées, formant une panicule ou un thyrse terminal.

1 Fleurs munies d’un calice et d’une corolle, paraissant avec les feuilles ORNUS
Fleurs dépourvues de calice et de corolle, paraissant avant les feuilles 2
2 Samares oblongues, arrondies à la base, un peu échancrées au sommet EXCELSIOR
Samares allongées, lancéolées-linéaires, atténuées aux deux extrémités OXYPHYLLA

1. FRAXINUS EXCELSIOR
Lin. sp. 1509 ; Dec. fl. fr. 3, p. 496 ; Lamk. ill. t. 858, fig. 1 ; Lob. ic. 2, t. 107, fig. 2.

Arbre très élevé, à écorce grisâtre, à rameaux opposés fragiles, d’un vert luisant. Feuilles opposées, ailées, avec impaire, à 9-15 folioles presque sessiles, opposées, lancéolées ou oblongues-lancéolées acuminées, dentées, en scie, glabres ou un peu velues en dessous, près de la côte dorsale. Fleurs brunâtres, dépourvues de calice et de corolle, paraissant avant les feuilles, disposées en grappes opposées et réunies en bouquet au sommet des rameaux, courtes et dressées, puis allongées et pendantes. Samares nombreuses, oblongues, arrondies à la base, entières ou avec une échancrure au sommet, oblique et peu profonde. Style persistant. Graine oblongue-allongée, oléagineuse. Bourgeons noirs.

Cet arbre porte les noms vulgaires de gayac des Allemands, de grand frêne ; en patois, de frai ou fraïsse. Son bois est d’un grand usage chez les charrons, les ébénistes, les armuriers, les tourneurs. C’est un de ceux qui fournissent la manne. Ses fleurs sont laxatives, adoucissantes, béchiques ; son écorce et son bois sont apéritifs, diurétiques et fébrifuges ; ses fruits passent pour aphrodisiaques et anti-néphrétiques. On se sert, en Angleterre, de ses feuilles pour falsifier le thé. C’est cet arbre que les cantharides envahissent pour en ronger les feuilles.

Hab. les bois, les bords des rivières et des fossés, dans tout le département.

Fl. mars-avril, fr. septembre.

2. FRAXINUS OXYPHYLLA.
Bieb. taur. 2, p. 450 ; Dec. prodr. 8, p. 276 ; Godr. et Gren. fl. fr. 2, p. 472, var. rostrata ; F. rostrata Guss. pl. rar. 374, t. 64.

Cet arbre diffère du précédent: par sa taille bien moins élevée ; par ses feuilles à folioles moins nombreuses, plus étroites plus longuement acuminées, bordées de dents ,plus saillantes, étalées, un peu arquées en dehors ; par ses samares lancéolées-linéaires, atténuées vers la base et le sommet aigu, non échancré.

Hab. les bords du Gardon, au pont du Gard, à la Beaume ; ceux du contre-canal, à Bellegarde.

Fl. mars-avril, fr. juin-août.

3. FRAXINUS ORNUS
Lin. sp. 1510 ; Fr. florifera Dec. fl. fr. 3, p. 496 ; Lamk. ill. t. 858, fig. 2 ; Duham. arbr. 1, p. 252, t. 101.

Arbre médiocrement élevé. Feuilles ailées avec impaire, à 7-9 folioles brièvement pétiolées, ovales-lancéolées, acuminées, dentées en scie, un peu inégales à leur base, velues à leur base, principalement sur leur pétiole et leur nervure dorsale. Fleurs blanches, odorantes, munies d’un calice très court et d’une corolle à 4 pétales linéaires allongés, se développant avec les feuilles, disposées en grappes latérales et terminales formant, par leur réunion, une panicule terminale. Etamines presque aussi longues que les pétales. Samares étroits, cunéiformes, avec une échancrure oblique au sommet ; style souvent persistant. Graine linéaire, subcylindrique. Bourgeons cendrés, pubescents.

Cet arbre porte les noms vulgaires de frêne à fleurs, fr. de Montpellier, d’orne ; on en tire la manne en Italie.

Hab. les bois entre Brama-Bioou et Meyrueis (Guan. herb.) ; cultivé dans les parcs et les bosquets. dans tout le département.

Fl. avril-mai, fr. septembre.

On cultive fréquemment, dans les jardins et les bosquets, le lilas vulgaris Lamk. fl. fr. arbrisseau qui se distingue : par ses feuilles ovales acuminées, cordiformes à la base, et par ses fleurs lilas ou blanches, disposées en panicules thyrsoïdes, serrées, dressées, terminales, odorantes ; par ses fruits capsulaires, un peu ligneux, biloculaires, bispermes dans chaque loge. On le connaît sous le nom vulgaire de lilas ; ses fruits verts sont fébrifuges. On cultive aussi, mais moins communément, le lilas persica Lamk. connu sous le nom de jasmin de Perse, lilas de Perse, remarquable par ses feuilles lancéolées, entières ou pinnatifides.

2e gr. OLIVIER. – OLEA. (Tournef. inst. 598, t. 370.)

Calice court, à 4 dents peu prononcées. Corolle presque rotacée, à 4 lobes. Etamines 2, saillantes. Drupe charnue, ordinairement à un noyau osseux, à une graine.

1. OLEA EUROPÆA
Lin. sp. 11; Dec. fl. fr. 3, p. 497 ; Lamk. ill. t. 8, fig. 1 ; Dod. pempt. 821.

Arbre de moyenne taille, très rameux, à écorce grisâtre, lisse dans les jeunes sujets. Feuilles persistantes, opposées, ovales, oblongues ou lancéolées, entières, coriaces, vertes et parsemées de points blancs en dessus, blanches-soyeuses en dessous, où elle est munie d’une nervure longitudinale saillante. Fleurs blanchâtres, disposées en petites grappes axillaires. Calice en coupe. Corolle à lobes oblongs, profonds étalés, beaucoup plus longs que le calice. Drupe (olive) plus, ou moins charnue, oblongue ou arrondie, ordinairement noire à la maturité.

Les feuilles de l’olivier sont astringentes ; son écorce est amère, tonique et fébrifuge c’est de ses fruits que l’on retire l’huile d’olive. On confit les olives mures dans l’huile ; les vertes, appelées couyacha, se confisent dans l’eau-sel, après leur avoir fait subir une préparation pour leur faire perdre leur amertume et conserver leur couleur verte.

Hab. cultivé en grand et sous une foule de variétés, dans les parties basses ou peu élevées du département.

Fl mai, fr. septembre-octobre.

3e gr. PHILARIA. – PHILLYREA. (Tournef. inst. 596, t. 367.)

Calice à 4 dents. Corolle à tube court, à 4 lobes. Etamines 2. Drupe charnue, globuleuse, à un noyau à une graine, recouvert d’une coque mince et fragile. Albumen presque farineux. Arbrisseaux à feuilles opposées, persistantes, presque sessiles, simples, glabres, coriaces, entières ou dentées, sans stipules, à fleurs blanchâtres, petites, odorantes, disposées en grappes courtes, axillaires, à fruit drupacé, de la grosseur d’un pois et d’un noir bleuâtre à la maturité.

1 Feuilles linéaires-lancéolées, très entières ANGUSTIFOLIA
Feuilles ovales ou oblongues-lancéolées, crénelées ou dentées MEDIA

1. PHILLYREA ANGUSTIFOLIA
Lin. sp. 10 ; Dec. fl. fr. 3, p. 500 ; Lob. ic. 2, t. 132, fig. 1 ; Camer. epit. 90, fig. inf. ; Dod. pempt. 776, fig. 1.

Arbrisseau de 1-2 mètres, très rameux, en buisson, à écorce cendrée, à feuilles lancéolées-linéaires, très entières, parsemées de points noirs en dessous. Drupe surmonté du style persistant.

Cet arbrisseau est connu sous le nom patois de dalader.

Hab. les bois et les lieux pierreux aux environs de Nîmes, d’Alais, d’Anduze, d’Uzès, du Vigan.

Fl. avril-mai, fr. août-septembre.

2. PHILLYREA MEDIA.
Lin. sp. 10 ; Godr. et Gren. fl. fr. 2, p. 474 ; Ph. latifolia Dec. fl. fr. 3, p. 499 ; Duham. arb. 2, t. 25 ; Dod. pempt. 776, fig. 2 ; Camer. epit. 90 fig. sup.

Arbrisseau de 2-3 m, très rameux, en buisson, à écorce cendrée, à feuilles ovales ou oblongues-lancéolées, entières ou dentées, parsemées de petits points noirs, en dessous. Drupe surmonté du style persistant.

Cet arbrisseau porte, comme le précédent, le nom patois de dalader ; ses feuilles sont astringentes et rafraîchissantes.

Hab. les bois aux environs de Nîmes.

Fl. avril-mai, fr. août-septembre.

4e gr. TROËNE. – LIGUSTRUM. (Tournef. inst. 596, t. 367.)

Calice petit, à 4 dents. Corolle à tube un peu allongé, à limbe, à 4 lobes étalés. Etamines 2, dépassant le tube. Fruit bacciforme, à 2 loges bispermes ou monospermes par. avortement.

1. LIGUSTRUM VULGARE
Lin. sp. 10 ; Dec. fl. fr. 3, p. 501 ; Lamk. ill. t. 7 ; Fl. dan. 1141 ; Camer. epit. 89, ic. ; Fuchs. hist. 480.

Arbrisseau de 1-2 mètres, à écorce cendrée, rameux dès la base, à rameaux flexibles. Feuilles souvent persistantes, opposées, oblongues-lancéolées, mucronulées, à pétiole court, un peu fermes, entières, glabres, luisantes en dessus. Fleurs blanches, odorantes, presque sessiles, disposées en panicule thyrsoïde, dense, terminale. Calice caduc, à dents très courtes. Corolle à lobes ovales, concaves. Baies noires, de la grosseur d’un pois, persistantes. Graines noires, ponctuées.

Cet arbrisseau porte les noms vulgaires de frezillon, de sauvillot. Ses feuilles et ses fleurs sont astringentes ; ses baies servent à foncer la couleur des vins ; son bois sert pour les tourneurs. Les chèvres, les vaches et les moutons mangent ses feuilles ; mais elles répugnent aux chevaux.

Hab. les haies, les lisières des bois, dans tout le département.

Fl. mai-juin, fr. septembre.

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