LIXe FAM. VALÉRIANÉES. — VALERIANEÆ. (Dec. fl. fr. 4, p. 232.)

Fleurs hermaphrodites, rarement unisexuelles par avortement, plus ou moins irrégulières. Calice à tube adhérent à l’ovaire, à limbe roulé en dedans, avant et pendant la floraison, divisé en lanières sétiformes, accrescentes, se déroulant en aigrette après la floraison, ou à limbe dressé, à 3-10 dents, s’accroissant après la floraison, plus rarement à une seule dent, quelquefois pas. Corolle monopétale, tubuleuse, insérée sur l’ovaire, à limbe à 8-5 lobes un peu inégaux, à tube régulier, bossu ou éperonné à la base. Etamines 1-5, insérées au-dessous du milieu du tube, à filets libres ; anthères bilobées, Style 1, filiforme. Stigmate indivis, bifide ou trifide. Fruit sec, indéhiscent, surmonté par les dents ou l’aigrette du calice, monosperme, tantôt uniloculaire par l’oblitération de 2 loges, tantôt triloculaire, à 2 loges stériles. Graine suspendue. Plantes herbacées, annuelles ou vivaces, à rhizomes souvent charnus, odorants ; à feuilles opposées, sans stipules ; à fleurs en corymbe, en panicule ou en tête, ou solitaires dans les bifurcations de la tige.

1 Corolle prolongée en éperon à la base ou près de la gorge CENTRANTHUS
Corolle sans éperon 2
2 Fruit surmonté d’une aigrette plumeuse VALERIANA
Fruit dépourvu d’aigrette plumeuse VALERIANELLA
CENTRANTHE. — CENTRANTHUS. (Dec. fl. fr. 4, 238.)

Calice à limbe enroulé pendant la floraison, se déroulant en aigrette à la maturité. Corolle tubuleuse, infundibuliforme, à 5 lobes, éperonnée à la base ou près de la gorge, en forme de bosse. étamine 1. Fruit uniloculaire, monosperme, couronne par une aigrette plumeuse. Plantes herbacées, très glabres, à fleurs en cymes axillaires et terminales, formant, par leur réunion, un corymbe plus ou moins allongé.

1 Feuilles pinnatifides CALCITRAPA
Feuilles entières 2
2 Feuilles linéaires ou linéaires-lancéolées ; éperon de la longueur de l’ovaire ANGUSTIFOLIA
Feuilles ovales ou ovales-lancéolées ; éperon beaucoup plus long que l’ovaire RUBER

1. CENTRANTHUS ANGUSTIFOLIUS

Dec. fl. fr. 4, p. 239 ; Valeriana angustifolia Cav. ic. 4, t. 353 ; Moris. hist. s. 7, t. 14, fig. 16 . Valeriana rubra B. Lin. sp. 44.

Racine blanchâtre, assez épaisse, rameuse, odorante. Tiges de 3-6 dm, lisses, cylindriques, fistuleuses, simples ou rameuses, dressées, glauques, ainsi que les feuilles ; celles-ci très entières, linéaires-lancéolées ou linéaires, allongées, presque conniventes à leur base. Fleurs roses ou blanches. Corolle à 5 lobes égaux,à éperon environ de la longueur de l’ovaire et beaucoup plus court que le tube. Fleurs odorantes.

Cette plante est connue sous le nom patois de lachéta.

Hab. les collines pierreuses, les fentes des rochers, à Corconne, Anduze, Alais, Gange, St-Hippolyte, au Vigan.

Fl. mai-août.

2. CENTRANTHUS RUBER

Dec. fl. fr. 4, 239 Valeriana rubra A. Lin. sp. 44 ; Lamk. ill. t. 24, fig. 2 ; Math. comm. p. 40, ic.

Racine blanchâtre, épaisse, rameuse, odorante. Tiges de 4-8 dm dressées, lisses, cylindriques, fistuleuses, simples ou rameuses, d’un vert glauque, ainsi que les feuilles ; celles-ci épaisses, ovales ou ovales-lancéolées, souvent dilatées à leur base, entières ou un peu dentées ; les inférieures pétiolées ; les supérieures sessiles. Fleurs roses ou blanches. Corolle à 5 lobes égaux, à éperon 2 fois de la longueur de l’ovaire, beaucoup plus court que le tube.

Hab., subspontané sur les murs et dans les fentes des rochers, à l’Espérou, à la Chartreuse de Valbonne.

Fl. mai-août.

Elle est souvent cultivée dans les parterres sous le nom vulgaire de valériane rouge, de barbe-de-Jupiter.

3. CENTRANTHUS CALCITRAPA

Dufr. val. 39 ; Dec. fl. fr. 5, p. 492 ; Valeriana calcitrapa Lin. sp. 44 ; Dec. fl. fr. 4, p. 238 ; Cluss. hist. 2 p. 54 fig. 2.

Racine pivotante. Tige de 2-5 dm, lisse, cylindrique, fistuleuse, simple ou rameuse, finement striée. Feuilles radicales pétiolées, entières ou lyrées ; les caulinaires sessiles, pinnatifides, à lobes incisés ou dentés, le terminal plus grand ; les plus supérieures, à lobes entiers, toutes molles, d’un vert clair, à pétiole canaliculé. Fleurs rougeâtres, quelquefois blanches, disposées en corymbe paniculé, peu allongé, à rameaux opposés, dichotomes, dressées, sessiles, rapprochées, distiques et unilatérales, munies, à leur base, d’une bractéole linéaire-subulée, membraneuse sur les bords. Corolle à 5 lobes presque égaux lancéolés, plus courts que le tube, munie d’une petite bosse, la que sous gorge.

Hab. les lieux arides au Vigan, à Alais, Anduze, St-Ambroix, Nîmes, Aigues-Mortes.

Fl. mai-juin.

VALÉRIANE. — VALERIANA. (Lin. gen. 44.)

Calice à limbe enroulé pendant la floraison, se déroulant en aigrette à la maturité. Corolle tubuleuse, infundibuliforme à 5 lobes, à tube uni légèrement bossu à la base. Etamines 3. Fruit uniloculaire monosperme, couronné par une aigrette plumeuse. Plantes, herbacées vivaces, à fleurs en cymes axillaires et terminales, formant un corymbe lâche ou serré, à fruit comprimé, à 2 faces, l’une un peu convexe et à 3 côtes filiformes l’autre plane à 1 côte.

1 Feuilles toutes pennées ; fleurs hermaphrodites OFFICINALIS
Feuilles radicales entières ; fleurs dioïques ou polygames 2
2 Feuilles inférieures en coeur ; les supérieures à 3 folioles TRIPTERIS
Feuilles inférieures ovales ou oblongues ; les supérieures à plus de 3 folioles 3
3 Racine grêle, munie de stolons DIOICA
Racine tubéreuse, sans stolons TUBEROSA

1. VALERIANA OFFICINALIS

Lin. sp. 45 ; Dec. fl. fr. 4, p. 233 ; Lamk. ill. t. 24, fig. 1 ; Fuchs. his. 857, ic. ; Lob. obs. 411, fig. inf. sin.

Racine formée d’un faisceau de fibres épaisses, à souche ordinairement stolonifère, très odorante. Tige de 5-10 dm, droite, sillonnée, fistuleuse, simple ou peu rameuse, glabre ou pubescente. Feuilles toutes pennées, glabres ou pubescentes à folioles nombreuses, lancéolées, entières ou inégalement dentées, à nervures saillantes ; les supérieures confluentes. Fleurs blanches ou rosées, odorantes, hermaphrodites, en corymbe trichotome, ample, sessiles, munies à leur base d’une bractéole linéaire-subulée, scarieuse et ciliée sur les bords, ainsi que les bractées. Stigmate trifide. Fruit glabre, ovale-allongé, atténué vers le sommet.

Cette plante est connue sous le nom patois de valeriana ; elle est fébrifuge, antiépileptique, antihystérique, sudorifique , diurétique et emménagogue ; son odeur attire les chats.

Hab. les bois humides, les bords des ruisseaux. au Vigan, à Alzon, à l’Espérou, à Anduze, et toute la partie élevée du département.

Fl. mai-juillet.

2. VALERIANA DIOICA

Lin. sp. 44 ; Dec. fl. fr. 4, p. 238 ; Poit. et Turp. fl. par. t. 41 ; Camer. epit. 23, ic.

Racine grêle, oblique, radicante, stolonifère. Tige de 2-4 dm, dressée, fistuleuse, striée, glabre, un peu velue aux nœuds, simple. Feuilles inférieures ovales ou oblongues, entières, longuement pétiolées ; les caulinaires inférieures lyrées ; les supérieures pinnatifides, à lobes peu nombreux, oblongs, entiers, obtus, inégaux ; le terminal beaucoup plus grand. Fleurs d’un blanc rosé, dioïques, en corymbe trichotome ; les femelles plus petites et plus serrées ; bractéoles linéaires-subulées, scarieuses sur les bords. Stigmate bi-trifide. Fruit glabre, ovale, un peu atténué vers le sommet.

Hab. les prairies tourbeuses de l’Espérou, St-Guiral, baraque de Michel, Concoule.

Qf Fl. mai-juin.

3. VALERIANA TUBEROSA

Lin. sp. 46 ; Dec. fl. fr. 4, p. 235 ; Math. valg. 35, ic. ; Dalech. hist. ed. gal. 1, p. 804, ic. ; Imper, hist. nat. p. 659, !c. ; Lob. ic. 717, fig. 2.

Racine épaisse, tubéreuse, oblique, arrondie ou cylindrique, tronquée, très odorante, non stolonifère. Tige de 1-3 dm, droite, glabre, striée, simple, fistuleuse. Feuilles radicales pétiolées, ovales ou elliptiques, entières, obtuses ; les caulinaires peu nombreuses, pinnatifides, à lobes linéaires, entiers ; le terminal plus grand et plus allongé. Fleurs rougeâtres, odorantes, polygames, en corymbe trichotome serré ; bractées linéaires, conniventes, scarieuses à leur base ; bractéoles linéaires-aiguës, un peu scarieuses sur les bords. Stigmate bi-trifide, étamines saillantes. Fruit ovale, glabre, muni de chaque côté de 4 lignes de poils soyeux.

Hab. les lieux stériles les garrigues, aux environs de Nîmes, du pont du Gard, , les pacages à Campestre.

l. Mai-juin.

4. VALERIANA TRIPTERIS

Lin. sp. 45 ; Dec. fl. fr. 4, p. 234 ; Jacq. aust. t. 3 ; Barr. ic. t. 742 ; C. Bauh. prod. p. 86, ic. ;Moris. hist. s. 7, t. 14, fig. 10.

Racine dure, allongée, à souche ligneuse, rameuse, sans stolons, donnant naissance à des tiges fertiles et stériles ; les premières de 2-3 dm, dressées, peu feuillées, glabres, cylindriques, striées, fistuleuses. Feuilles d’un vert clair, glaucescentes ; les radicales arrondies, à pétiole court ; celles des tiges stériles à pétiole allongé, triangulaires, cordiformes à la base, toutes lâchement dentées ; les caulinaires ordinairement à 3 folioles lancéolées, confluentes ; la centrale plus grande et plus allongée, inégalement dentée ou quelquefois incisée. Fleurs

roses ou blanches, polygames, en corymbe trichotome. Bractéoles allongées, linéaires-aiguës, scarieuses sur les bords. Etamines saillantes. Stigmate bi-trifide. Fruit ovale, un peu atténué vers le sommet, glabre.

Hab. les fentes des rochers à Arphi, à Alzon, à l’Espérou, aux environs d’ Anduze, à Concoule.

Fl. mai-juillet.

Obs. Dans nos herborisations à Banahu, nous n’avons pas pu découvrir les valeriana phu et montana, indiquées dans cette localité par Guan. herb.

La valeriana globulariofolia, indiquée à tort par Mutel aux environs de Nîmes, n’a pas été trouvée dans le département.

VALERIANELLE. — VALERIANELLA. (Poil. pal. 1, p. 29.)

Limbe du calice régulier ou irrégulier, rarement peu apparent, non enroulé pendant la floraison. Corolle infundibuliforme, à 5 lobes, à tube ni bossu, ni éperonné. Etamines 3, rarement 2. Style 1. Fruit à 3 loges, dont 2 stériles, couronné par le limbe du calice accrescent ou stationnaire. Fleurs solitaires dans les angles des bifurcations de la tige, et rapprochées en cymes ou en glomérules compactes, munis de bractées. Plantes herbacées, à tiges dichotomes.

1 Limbe du calice cyathiforme, membraneux, à 6-12 dents crochues au sommet 2
Limbe du calice presque nul ou à une ou plusieurs dents droites, inégales 3
2 Limbe du calice glabre à l’intérieur CORONATA
Limbe du calice velu à l’intérieur DISCOIDEA
3 Pédoncules des corymbes très dilatés vers le sommet ECHINATA
Pédoncules peu ou point dilatés 4
4 Loges stériles du fruit contiguës plus grandes que la loge fertile 5
Loges stériles du fruit non contiguës plus petites que la loge fertile 8
5 Limbe du calice nul ou presque nul 6
Limbe du calice très saillant AURICULA
6 Fruit plus large que long, un peu ridé en travers. OLITORIA
Fruit subtétragone ou subglobuleux, non ridé 7
7 Bractées lancéolées-aiguës largement scarieuses aux bords PUMILA
Bractées linéaires-oblongues, obtuses, non scarieuses CARINATA
8 Limbe du calice nervié en réseau, aussi large et aussi long que le fruit ERIOCARPA
Limbe du calice non nervié, plus étroit et beaucoup plus court que le fruit 9
9 Bractées nombreuses, plus longues que les fruits 10
Bractées peu nombreuses, plus courtes que les fruits MORISSONII
10 Bractées appliquées, finement ciliées MICROCARPA
Bractées dressées, non ciliées PUBERULA

1. VALERIANELLA OLITORIA

Poil. pal. 1, p. 30 ; Dec. fl. fr. 4, p. 240, et Mem. val. t. 3, fig. 2 ; Mut. fl. fr. t. 25, fig. 206 (fruit) ; Coss. et Germ. fl. par. t. 24, fig. A (fruit) ; Valeriana locusta A. olitoria Lin. sp. 47 ; Lob. ic. 717, fig. 1.

Racine grêle, pivotante-fibreuse. Tige de 1-2 dm, droite, rameuse-dichotome, un peu rude sur les angles. Feuilles oblongues ou spatulées, ciliées ; les supérieures plus étroites, aiguës, souvent dentées à leur base. Fleurs blanches ou bleuâtres, réunies en corymbes nivelés, à rameaux étalés ; bractées étalées, oblongues-linéaires, obtuses, ciliées, scarieuses à la base. Calice à dents peu distinctes sur le fruit, inégales. Fruit plus large que long, glabre ou légèrement pubescent, comprimé, un peu ridé transversalement sur les faces, creusé d’un sillon sur le bord ventral et muni de 2 côtes sur chaque côté ; loges stériles contiguës, plus grandes que la loge fertile, spongieuse sur le dos.

Cette plante est connue sous le nom vulgaire de mâche, doucette ; en patois, greissetta. Elle est adoucissante et rafraîchissante ; on la mange fréquemment en salade, quand elle est jeune, et, pour cet usage, on la cultive souvent.

Hab. les moissons dans tout le département.

Fl. avril-juin.

2. VALERIANELLA CARINATA

Lois. not. 149 ; Dec. fl. fr. 5, p. 492, et Mem. val. t. 3, fig. 10 ; Mut. fl. fr. t. 25, fig. 208 ; Coss. et Germ. t. 24, fig. B.

Racine grêle, pivotante. Tige de 1-2 dm, droite, rameuse-dichotome, un peu velue sur les angles, à rameaux étalés. Feuilles oblongues-obtuses, entières ; les supérieures plus étroites, dentées ou incisées à leur base. Fleurs cendrées ou bleuâtres, réunies en corymbe nivelé, à rameaux étalés, bractées étalées, oblongues-linéaires, obtuses, ciliées. Calice à dents peu distinctes sur le fruit. Fruit oblong, ordinairement glabre, profondément creusé en nacelle d’un côté, et, de l’autre, muni d’une côte en forme de carène, portant, sur chaque face latérale, un sillon longitudinal, profond, et une côte filiforme ; loges stériles contiguës, plus grande que la loge fertile, ni épaissie, ni spongieuse sur le dos. La section transversale du fruit forme un demi-cercle.

Hab. les champs cultivés aux environs de Nîmes, du Vigan.

Fl. avril-mai.

3. VALERIANELLA AURICULA

Dec. fl. fr. 5, p. 492 ; Prodr. 4, p. 627, et Mem. val. t. 3, fig. 6 ; Mut. fl. fr. t. 25, fig. 212 ; Coss. et Germ. fl. par. t. 24, fig. C ; V. dentata Dec. prodr. 4, p. 627.

Racine grêle, pivotante. Tige de 2-3 dm, droite, dichotome au sommet, à rameaux ouverts, un peu rude sur les angles. Feuilles lancéolées entières, rudes sur les bords ; les supérieures souvent dentées ou pinnatifides à la base. Fleurs rosées, en petits corymbes un peu lâches, nivelés, à pédoncules grêles, à rameaux étalés ; bractées étalées, linéaires-aiguës, scarieuses aux bords, un peu ciliées. Fruit glabre ou pubescent, renflé, subglobuleux, marqué, sur le ventre, d’un sillon longitudinal et d’une côte filiforme sur le dos et sur les côtés, couronné par une dent saillante en forme d’auricule, ordinairement obtuse au sommet, munie à sa base de 2-4 dents peu distinctes ; loges stériles contiguës, plus grandes que la loge fertile.

Hab. les champs cultivés, à Aigues-Mortes, Bellegarde, au Vigan, à Alzon.

Fl. mai-juillet.

4. VALERIANELLA PUMILA

Dec. fl. fr. 4, p. 242, et 5, p. 4 94 ; Dufr. val. p. 57, t. 3, fig. 7 ; V, membranacea Lois. fl. gal. 1, p. 26 ; Mut. fl. fr. 2, p. 98, t. 25, fig. 216 ; Moris. hist. s. 7, t. 16, fig. 32.

Racine grêle, pivotante. Tige de 1 -3 dm, droite, dichotome au sommet, un peu rude sur les angles, à rameaux ouverts. Feuilles linéaires-oblongues, entières ou dentées. un peu rudes sur les bords ; les supérieures linéaires-lancéolées, aiguës, dentées ou pinnatifides à la base, souvent entières. Fleurs rosées, en petits corymbes nivelés, à pédoncules grêles, à rameaux étalés ; bractées lancéolées-aiguës, étalées, scarieuses-ciliées sur les bords, velues sur le dos. Fruit glabre ou légèrement pubescent sur les angles, à face dorsale convexe, divisée en 3 parties par un sillon de chaque côté de la loge fertile, saillante et munie d’une côte sur son dos, à face ventrale, presque plane, profondément creusée, au milieu, d’un sillon longitudinal ; couronné par 3 dents, dont 2 latérales presque indistinctes, et la médiane un peu saillante, tronquée ; loges stériles contiguës, plus grandes que la loge fertile.

Comme la var. olitoria, elle porte le nom vulgaire de doucette ; en patois greissetta. On la mange aussi en salade.

Hab. les champs cultivés à Nîmes, au Vigan, à Anduze, etc.

Fl. avril- juin.

5. VALERIANELLA ECHINATA

Dec. fl. fr. 4, p. 242 ; Dufr. val. p. 61, t. 3, fig. 10 ; Mut. fl. fr. t. 26, fig. 220 ; Valeriana echinata Lin. sp. 47 ; Column. ecphr. 206 ; Garid. aix. t. 94.

Racine pivotante. Tige de 1-2 dm, droite, glabre, lisse, un peu épaisse, striée, presque anguleuse, dichotome ordinairement dès la base, à rameaux supérieurs dressés. Feuilles glabres ; les radicales spatulées, largement dentées ; les caulinaires oblongues-lancéolées, obtuses, sinuées, dentées ou incisées. Fleurs rosées en petits corymbes nivelés, à pédoncules insensiblement dilatés vers leur sommet ; une fleur avortée entre les dernières bifurcations. Bractées dressées, lancéolées, obtuses, glabres, très étroitement scarieuses sur les bords, de la longueur du fruit. Fruit glabre, oblong, subtétragone, à angles saillants, ondulés-rugueux, à 3 sillons, dont 2 latéraux et 1 entre les 2 loges stériles, couronné par 3 pointes subulées, épaisses à la base, arquées en faucille en dehors ; la plus longue terminant la loge fertile, les 2 autres les loges stériles, qui sont plus petites et contiguës.

Hab. les champs cultivés aux environs de Nîmes, du Vigan, de Villeneuve-lès-Avignon.

Fl. avril-mai.

6. VALERIANELLA PUBERULA

Dec, prodr. 4 p. 627 ; Godr. et Gren. fl. fr. 2 p. 62 ; V. microcarpa Soy. Vil. arch. de bot. 2, p. 162, fig. 6.

Racine grêle, pivotante. Tige glabre ou pubérulente, rameuse-dichotome dès la base, à rameaux nombreux, très dilatés, diffus. Feuilles oblongues, entières ; les supérieures linéaires-lancéolées, munies ordinairement de quelques petites dents écartées vers leur base. Fleurs rosées en petits corymbes serrés nivelés ; bractées dressées, linéaires-aiguës, très rapprochées, scarieuses sur les bords, non ciliées, dépassant les fruits. Fruit très petit, obovale, renflé à la base, couvert de poils courts appliqués, muni d’une côte très fine sur le dos, et, sur chaque côté, d’une petite côte un peu plus saillante, entouré au sommet par le limbe du calice, entier, en forme d’auricule obtuse, plus étroite et plus courte que le fruit ; loges stériles non contiguës, en forme de bourrelet, plus petites que la loge fertile, et entourant la face ventrale plane, un peu convexe, traversée, au milieu, par une petite nervure longitudinale.

Hab. les terrains sablonneux, au mas de M. Donzel, près de la route de St-Gilles.

Fl. avril-mai.

7. VALERIANELLA MICROCARPA

Lois. fl. gai. 1, p. 26, excl. syn. ; Godr. et Gren. fl. fr. 2, p. 62 ; Mut. fl. fr. t. 25, fig. 211 ; Val. mixta Dec. prodr. 4, p. 627.

Racine pivotante. Tige de 5-10 cm, rameuse, dichotome dès la base, glabre ou pubérulente à la base, à rameaux étalés. Feuilles presque glabres, oblongues-linéaires, obtuses ; les caulinaires munies de quelques dents écartées à la base ; les plus supérieures linéaires, souvent entières. Fleurs rosées en petits corymbes serrés, nivelés ; bractées appliquées, linéaires-aiguës, un peu dilatées et dentelées à la base, à bor ds scarieux, ciliés, dépassant les fruits. Fruit petit, obovale-conique, couvert de poils arqués, étalés, assez longs, muni d une côte fine sur le dos, et, de chaque côté, d’une côte plus épaisse ; entouré, au sommet, par le limbe du calice entier ou dentelé, en forme d’auricule aiguë, ciliée, beaucoup plus étroit et 3 fois plus court que le fruit ; loges stériles non contiguës, en forme de bourrelet, plus petites que la loge fertile et entourant la face ventrale ovale, plane, un peu convexe.

Nous avons rapporté ici cette espèce, présumant son existence dans les environs d’ Aigues-Mortes, d’après un échantillon, sans étiquette, provenant d’un herbier formé dans le Gard.

8. VALERIANELLA MORISSONII

Dec. prodr. 4, p. 627 ; Godr. et Gren. fl. fr. 2, p. 63 ; Mut. fl. fr. 2, p. 96, t. 5, fig. 209 ; V. dentata Soy. Vill. val. p. 163 fig. 4-5 ; Moris. hist. s. 7, t. 16, fig. 35.

Racine grêle, pivotante. Tige de 2-4 dm, droite, anguleuse, rude sur les angles, dichotome au sommet, à rameaux ouverts. Feuilles oblongues-lancéolées, entières, rudes les bords ; les supérieures linéaires, ordinairement munies de quelques dents à leur base. Fleurs d’un rose pâle, en petits corymbes lâches, nivelés ; bractées étalées, linéaires-aiguës, à bords scarieux, ciliés, environ de la longueur des fruits. Fruit hérissé de poils courbés vers son sommet, ovoïde-conique, muni d’une côte fine sur le dos, et, sur chaque côté, d’une côte un peu plus prononcée, couronné par le limbe du calice dentelé, en forme d’auricule très aiguë, beaucoup plus étroite que le fruit et 2 fois plus courte que lui ; loges stériles non contiguës, en forme de bourrelet, plus petites que la loge fertile, et entourant la face ventrale ovale oblongue, plane, un peu convexe, traversée au milieu par une petite nervure longitudinale.

Nous n’avons pas rencontré, dans le département, la var. à fruit glabre.

Hab. les champs cultivés aux environs du Vigan, d’Alzon, d’ Arphy, d’ Aumessas.

Fl, juin-juillet.

9. VALERIANELLA ERIOCARPA

Desv. journ. bot. 2, p. 314, t. 11 fig, 2 ; Lois fl. gai. ed. 2da 1, p. 25, t. 23 ; Dec. fl. fr. 5, p., 493.

Racine pivotante ou rameuse. Tige de 4 cm à 3 dm, rude, hispide sur les angles, souvent très rameuse, dichotome dès la base, à rameaux nombreux, entre-croisés, divariqués, rarement dressés. Feuilles oblongues entières, brièvement ciliées, un peu hérissées sur la côte dorsale ; les supérieures ordinairement dentées à leur base. Fleurs rosées, en petits corymbes compactes, nivelés ; pédoncules et pédicelles anguleux, s’épaississant insensiblement de la base au sommet ; bractées dressées, lancéolées, aiguës, à bords scarieux, ciliés, environ de la longueur des fruits. Fruit ovoïde, plus ou moins hérissé de poils droits ou courbés, dirigés en haut, souvent disposés par lignes longitudinales, convexe sur le dos, où il est marqué de 1-3 nervures fines, peu distinctes, et muni sur chaque côté d’une côte saillante, couronné par le limbe du calice évasé, nervié-réticulé, à 6 dents, dont 3 plus longues, très aiguës, aussi large et aussi long que le fruit ; loges stériles non contiguës, en forme de bourrelet, plus petites que la loge fertile et entourant la face ventrale ovale, un peu convexe, traversée au milieu par une petite. nervure longitudinale.

Hab. les champs cultivés dans tout le département.

Fl. mai-juin.

10. VALERIANELLA CORONATA

Dec. fl. fr. 4 p. 241 ; Soy. Vill. arch. de bot. 2, p. 165, fig. 9 ; Mut. fl. fr. t. 26, fig. 218 ; Coss. et Germ. fl. par. t. 24, fig. F ; Moris. hist. s. 7, t. 16, fig. 30 ; V. hamata Dec. fl. fr. 5, p. 494.

Racine pivotante, divisée à l’extrémité. Tige de 2-4 dm, pubérulente, rude sur les angles, rameuse-dichotome au sommet, souvent dès la base, à rameaux ouverts. Feuilles un peu ciliées, souvent un peu pubescentes en dessous, oblongues, entières ou dentées, les supérieures linéaires ou lancéolées-linéaires, ordinairement pinnatifides à la base. Fleurs rosées, à petits corymbes
en compactes, un peu convexes, presque sphériques la maturité ; bractées appliquées, lancéolées,aiguës, scarieuses, ciliées sur les bords, un peu plus courtes que les fruits. Fruit hérissé, ovoïde, presque tétragone, convexe sur le dos, où il est marqué d’une nervure fine et muni, sur chaque côté, d’une côte saillante, couronné par le limbe du calice en forme de coupe, membraneux-réticulé, de la longueur du fruit et plus large que lui, glabre sur les 2 faces, à 6 dents triangulaires, terminées par une arête crochue au sommet ; loges stériles non continues, en forme de bourrelet, égalant, presque chacune, la loge fertile, et entourant la face ventrale, présentant une cavité longitudinale par leur saillie.

Hab. les champs cultivés aux environs de Nîmes, d’ Aigues-Mortes, d’ Alais, d’ Anduze, de St-Ambroix, du Vigan.

Fl. mai-juin.

11. VALERIANELLA DISCOIDEA

Lois. not. 148 ; Dec. fl. fr. 5, p. 493 ; Mut. fl. fr. t. 25, fig. 219 ; Moris. hist. s. 7, t. 16, fig. 29.

Cette espèce diffère de la précédente : par sa tige moins élevée et plus forte ; par le limbe de son calice très ouvert, velu intérieurement et extérieurement, à 6, souvent à 12 dents, toutes terminées par une arête crochue au sommet ; par son fruit plus gros et plus court.

Hab. comme la précédente.

Fl. mai-juin.

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