XXXIIe FAM TÉRÉBINTHACÉES. — TEREBINTACEÆ. (Juss. gen. 368.)

Fleurs régulières, hermaphrodites, polygames ou dioïques. Calice d’une seule pièce, à 3-5 lobes plus ou moins profonds, imbriqués avant l’épanouissement. Pétales 3-5. alternes avec les lobes du calice rarement nuls, imbriques ou contigus dans le bouton, insérés au fond du calice ou sur un disque calicinal ou entourant l’ovaire. Etamines 3-5, alternes avec les pétales, ou 6-10, tantôt libres, tantôt soudées à la base, insérées avec les pétales. Anthères bilobées. Ovaire libre ou rarement soudé avec le tube du calice. Stigmate 1-5, indivis. Fruit eu drupe indéhiscent, uniloculaire, monosperme, sec ou charnu. Graines dressées ou suspendues. Arbres ou arbrisseaux à suc résineux ou balsamique, gommeux ou lactescent, à feuilles alternes sans stipules, simples ou imparipennées.

1 Corolle nulle, style simple PISTACIA
Corolle à 5 pétales, style divise RHUS
1er gr. PISTACHIER. — PISTACIA. (Lin. gen. 1108.)

Fleurs dioïques, à corolle nulle. Etamines 5, insérées au fond du calice. Anthères tétragones. 3 stigmates réfléchis. Drupe sec, renfermant un noyau à une graine.

1 Feuilles persistantes, paripennées LENTISCUS
Feuilles caduques, imparipennées TEREBINTHUS

1. PISTACIA LENTISCUS

Lin. sp. 1455 ; Dec. fl. fr. 4, p. 617 ; Camer. epit. 50, ic.

Arbrisseau de 2-3 m, à écorce brune ou rougeâtre, à rameaux nombreux et touffus. Feuilles persistantes, pétiolées, ailées sans impaires, à 3-5 paires de folioles lancéolées, mucronulées, entières, glabres, d’un vert foncé et luisant eu dessus, pâle en dessous. Pétiole comprimé et canaliculé en dessus, étroitement ailé. Fleurs rougeâtres, en grappes compactes, axillaires, solitaires ou géminées. Calice brun, très petit. Anthères rouges, bilobées. Drupe très petit, arrondi, d’abord ronge, puis noir.

Cet arbrisseau est connu sous le nom de lentisque, et en patois de restenclé. Son odeur est forte, mais agréable. On emploie son bois pour faire des cure-dents et fortifier les gencives. Ses sommités, ses drupes et sa résine sont astringents, dessiccatifs et stomachiques.

Hab. les bois et les garrigues, aux environs de Nîmes, de Manduel, d’ Uzès.

Fl. avril-mai.

2. PISTACIA TEREBINTHUS

Lin, sp. 1455 ; Dec. fl. fr. 4, p. 616 ; Duham. Arb. 2, t. 87.

Arbrisseau ou arbre d’une grandeur médiocre, à écorce brune ou rougeâtre, lisse, à rameaux dressés. Feuilles caduques, alternes, ailées avec impaire, pétiolées, à 4-5 paires de folioles, glabres, ovales-oblongues, obtuses, mucronulées, un peu inégales à la base, entières, d’un vert foncé et luisant en dessus, pâle en dessous. Pétiole plane en dessus, arrondi en dessous, non allé. Fleurs petites, rougeâtres, en forme de thyrse lâche, axillaire. Calice brun, bordé de blanc. Anthères rouges, bilobées. Drupe sec, ovoïde, un peu comprimé, apiculé, légèrement ridé, presque sessile sur le pédoncule commun, rouge, à la fin brun.

Cet arbrisseau est connu sous le nom de térébinthe ; en patois, de pudis C’est de, sa résine que l’on retire la térébenthine Elle est vulnéraire détersive et diurétique, ses drupes sont un peu astringents. Souvent un grand nombre de ses feuilles deviennent vésiculeuses par la piqûre d un insecte.

Hab. les bois dans tous les environs de Nîmes, d’ Alais, Anduze. Saint-Ambroix.

Fl. avril, fr, juillet.

On cultive assez souvent le pistacia vera, Lin. , le pistachier commun, que l’ on distingue à ses fruits beaucoup plus gros, à ses feuilles à 3 folioles, plus grandes, et à ses pétioles pubescents. Son amande est agréable à manger.

2e gr. SUMAC. — RHUS. ( Lin. gen. 369.).

Fleurs hermaphrodites ou dioïques. Calice à 5 parties. Pétales 5. Etamines 5, insérées avec les pétales. Styles 3, courts, ou 3 stigmates sessiles. Fruit en drupe sec ou peu charnu, à un seul noyau monosperme.

1 Feuilles simples COTINUS
Feuilles imparipennées CORIARIA

1. RHUS CORIARIA

Lin. sp. 379 ; Dec. fl. fr. 4, p, 615 ; Duham. , 2e ed. 2, t. 46.

Arbrisseau de 1-3 m, à rameaux nombreux, dressés ou étalés, couverts d’un duvet serré, roussâtre ; à feuilles alternes, pétiolées, velues, caduques, rougissant avant leur chute, ailées avec impaire, à 9-13 folioles, alternes ou

opposées, sessiles, ovales ou oblongues, grossièrement dentées en scie, vertes en dessus, cotonneuses et pâles en dessous ; à nervures latérales, parallèles et bifurquées au sommet. Pétiole commun, velu et ailé. Fleurs blanchâtres, petites, en thyrses compactes, terminaux et latéraux, à axe velu, aussi longs que les feuilles ou plus courts qu’elles. Pédicelles plus courts que le calice, munis de 3 bractéoles. Calice à 5 lobes obtus. Pétales oblongs ciliés, dépassant le calice. Drupe sphérique-comprimé, recouvert d’un duvet rougeâtre à la maturité.

Toutes les parties de cet arbrisseau sont astringentes et rafraîchissantes ; réduites en poudre, elles servent à préparer le cuir. Il est connu sous le nom patois de nerte de Roudou.

Hab. les lieux rocailleux et les fentes des rochers, aux bords du Gardon, au pont du Gard, à la Beaume, à Saint-Nicolas.

Fl. juin-juillet.

2. RHUS COTINUS

Lin. sp. 383 ; Dec. fl. fr. 4, p. 614 ; Duham, Arbr. 1, t. 78.

Arbrisseau de 2-3 m, à écorce lisse, droit, rameux supérieurement, à rameaux glabres, étalés, flexibles, bruns ou rougeâtres. Feuilles alternes, brièvement pétiolées, glabres, glauques en dessous, ovales, elliptiques ou orbiculaires, obtuses ou un peu échancrées au sommet, simples, entières, caduques, vertes jusqu’à leur chute, à nervures latérales parallèles et bifurquées au sommet. Fleurs verdâtres, petites, en panicules composées, lâches, terminales. Pédicelles filiformes ; les fructifères peu nombreux, s’allongeant beaucoup après la floraison, ainsi que les stériles ; ceux-ci plus nombreux, hérissés-plumeux, tous munis d’une seule bractéole. Calice petit, à 5 lobes obtus. Pétales spatulés, plus longs que le calice. Drupe obovale, glabre, réticulé, brun à la maturité, à noyau triangulaire.

Le bois, jaune et vert, de cet arbrisseau sert pour la teinture, et est employé par les luthiers, les ébénistes et les tourneurs. Il est connu sous le nom de fustet.

Hab. les bois, aux bords du Gardon, à Saint-Nicolas, à Anduze, à Tresques, à Nîmes.

Fl. mai-juillet. ,

On cultive, dans les parcs, le rhus typhinum, Lin. , sumac de Virginie à feuilles longues, imparipennées, à folioles nombreuses, pâles et cotonneuses en dessous, à fleurs et fruit amarantes. On plante fréquemment, sur les avenues et les promenades, l’aïlanthus glandulosa (Desf.), vernis du Japon, vulgairement. monte-au-ciel, que l’on distingue à sa grande élévation, à ses feuilles très longues, imparipennées, et à ses fruits oblongs, comprimés, ailés.

< Rhamnées Térébinthacées – Papilionacées >