XXXIXE FAM. ONAGRARIÉES. — ONAGRARIEÆ. (Juss. ann. muss. 3, p. 315 en partie.)

Onagraceae dans la nouvelle classification.

Fleurs hermaphrodites, régulières ou un peu irrégulières. Calice à tube adhérent plus ou moins à l’ovaire, et souvent prolongé au-dessus de lui, à 4 lobes, rarement à 2-3, contigus avant la floraison. Corolle à 4 pétales, raremt nulle, alternes avec les lobes du calice, imbriqués ou contournés dans le bouton. Etamines 2-10 insérées avec les pétales à l’orifice du tube du calice, anthères bilobées, 1 seul ovaire infère. Style 1, filiforme ; stigmate en massue ou en croix. Fruit capsulaire à 4 loges polyspermes, déhiscent, rarement à 2 loges monospermes, indéhiscent ; placentas centraux, libres après la, déhiscence. Graines ascendantes ou pendantes, nombreuses, rarement solitaires, nues ou couronnées par une aigrette, membraneuses ou crustacées, lisses ou rugueuses. Herbes à feuilles simples, ordinairement opposées.

1 Capsules linéaires-allongées ou oblongues 2
Capsules courtes, sub-tétragones ou pyriformes 4
2 Limbe du calice caduc 3
Limbe du calice persistant JUSSIÆA
3 Capsules oblongues, fleurs jaunes ŒNOTHERA
Capsules linéaires ; Fleurs purpurines ou rosée EPILOBIUM
4 Fleurs solitaires, opposées, axillaires ISNARDIA
Fleurs en grappe terminale CIRCÆA
1er gr EPILOBE. — EPILOBIUM. (Lin. gen. 471.

Calice caduc après la floraison, peu prolongé au-dessus de l’ovaire, à 4 lobes. Pétales 4. Étamines 8. Capsule linéaire-allongée, tétragone, à 4 loges et à 4 valves, polyspermes. s’ouvrant du sommet à la base, divergentes-arquées. Graines terminées par une aigrette soyeuse.

1 Etamines et, pistils réfléchis pétales entiers ou peu échancrés 2
Etamines et pistils dressés pétales bilobés 3
2 Stigmates à 4 lobes roulés en dehors ; bractées très courtes à la hase des pédicelles SPICATUM
Stigmates dressés ; bractées foliacées, portées sur les pédicelles ROSMARINIFOLIUM
3 Stigmates soudés en massue 4
Stigmates libres 8
4 Tiges dépourvues de lignes saillantes PALUSTRE
Tiges offrant des lignes saillantes 5
5 Boutons penchés 6
Boutons dressés 7
6 Graines aiguës à la base VIRGATUM
Graines arrondies à la base TETRAGONUM
7 Feuilles toutes pétiolées ROSEUM
Feuilles moyennes et supérieures sessiles TRIGONUM
8 Boutons dressés 9
Boutons penchés 10
9 Feuilles un peu décurrentes ; fleurs grandes HIRSUTUM
Feuilles non décurrentes ; fleurs petites ou moyennes PARVIFLORUM
10 Divisions du calice lancéolées, un peu obtuses ; feuilles arrondies à la base MONTANUM
Divisions du calice aiguës-mutiques ; feuilles cunéiformes à la base LANCEOLATUM

1. EPILOBIUM PALUSTRE

Lin sp. 495 ; Dec. fl. fr. 4, p. 422 ; Cosson et Germain, fl. par. atl. t. 12, fig. G. ; Tabern. ic. 856, fig. 1.

Racine fibreuse rampante, émettant des rejets allongés, filiformes. Tiges solitaires ou peu nombreuses de 1-6 dm, dressées ou ascendantes, cylindriques, dépourvues de lignes saillantes, simples, rarement rameuses, glabres inférieurement, pubescentes supérieurement. Feuilles d’un vert sombre, glabres ou un peu pubescentes, lancéolées, étroites, atténuées-obtuses, cunéiformes à la base, entières, sinuées ou légèrement denticulées, la plupart opposées, sessiles. Fleurs rosées, petites, en grappes, boutons penchés. Lobes du calice lancéolés, un peu aigus. Pétales bilobés. Stigmates en massue. Capsules pubescentes. Graines lisses, atténuées à la . base

VAR. A. Genuinum Godr. et . Gren. fl. fr. 1, p. 578. Tige simple, pauciflore ; feuilles étroites, presque glabres.

VAR. B, Majus Fries, nov. mant. alt. 22. Tige très rameuse, multiflore, plus élevée ; feuilles étroites, pubescentes.

VAR. C:, Schmidtianum Koch, syn. 266. Tige simple, basse, pauciflore ; feuilles plus larges, dentées.

Hab. les marais tourbeux sur toute la chaîne de l’Aigoual, sur la Lozère, commune de Concoule.

Fl. juin-août.

2. EPILOBIUM VIRGATUM

Fries, nov. suec. p. 115 ; Godr. et Gren. fl. fr. p. 578: E. obscurum Rchb. exsic. 358 ; Mut. fl. fr. atl. t. 17, fig. 102.

Racine rameuse, radicante, émettant des rejets filiformes très allongés, à feuilles petites, pétiolées, écartées. Tige dressée ou, ascendante de 2-6 dm, raide, souvent rougeâtre, rameuse dès la base, offrant 2-4 lignes saillantes, partait de la base de la feuille et se réunissant en une seule de chaque côté de la tige. Feuilles lancéolées, atténuées de la base au sommet, un peu obtuses, sessiles, arrondies à la base ; les inférieures subsessiles, dentées. Fleurs purpurines, petites, disposées en grappes ou en particules, feuillées. Boutons dressés. Lobes du calice lancéolés-linéaires, aigus ; pétales bilobés. Stigmates en massue. Capsules pubescentes. Graines petites, obovées, atténuées à la base, un peu aiguës, finement tuberculeuses.

Hab. les marais et les bords des fossés aux environs du Vigan, de Nîmes, etc.

Fl. juin-août.

3. EPILOBIUM TETRAGONUM

Lin. sp. 494 ; Dec. fl. fr. 4, 422 ; Coss. et Germ. fl. sp. p. 190, atl. t. 12, fig. E.  ; Mut. fl. fr. t. 17, fig. 103.

Racine rameuse. Tige de 3-6 dm, droite, raide, luisante, d’un vert souvent rougeâtre, glabre, légèrement pubescente au sommet, très rameuse, marquée de quatre lignes saillantes qui la rendent tétragone en se prolongeant dans les entrenoeuds, portant à la base des rosettes serrées, dressées, presque sessiles, formées de feuilles ovales pétiolées. Feuilles glabres, luisantes, longues et étroites, atténuées de la base au sommet, obtuses, à dents plus ou moins rapprochées, très marquées ; les inférieures opposées presque pétiolées ; les moyennes alternes, sessiles, un peu décurrentes. Fleurs petites, purpurines, solitaires, axillaires, disposées en grappes ou en panicules feuillées. Boutons dressés. Lobes du calice lancéolés-linéaires, acuminés, aigus. Pétales bilobés. Stigmates en massue. Capsules pubescentes. Graines petites, oblongues, non atténuées à la base, finement tuberculeuses.

Hab. les lieux humides, les bords des ruisseaux et des fossés dans tout le département.

Fl. juin-août.

4. EPILOBIUM ROSEUM

Schreb. spicil. 147 ; Godr. et Gren. fl. fr. 1, p. 580 ; Coss. et Germ. fl. par. p. 191, atl. t. 12, fig. F. ; Mut. fl. fr. t. 17, fig. 101.

Racine rameuse sans stolons. Tige de 3-6 dm, droite, finement pubescente au sommet, presque simple ou très rameuse, marquée de 2-4 lignes saillantes partant de la base du pétiole, se réunissant en une seule ou se prolongeant jusqu’à l’articulation inférieure. Feuilles glabres, opposées ou alternes, toutes pétiolées, larges, lancéolées, non acuminées, atténuées à la base, dentées, à dents inégales. Fleurs petites, rosées, à veines d’un rose foncé, en grappes ou en panicules feuillées. Boutons penchés, ovoïdes, brusquement acuminés. Lobes du calice lancéolés-acuminés. Pétales bilobés. Stigmates en massue. Capsulés pubescentes. Graines luisantes, très légèrement tuberculeuses, oblongues, atténuées-obtuses à la base.

Hab. les fossés et le bord des ruisseaux à Alzon, Aulas, Alais, etc.

Fl juillet-août.

5. EPILOBIUM TRIGONUM

Schrank, baier. fl. 1, p. 644 ; Godr. et Gren. fl. fr. 1, p. 580 ; E. alpestre Rchb. ic. 2, t. 200 ; Mut. fl. fr. t. 17, fig. 100.

Racine fibreuse non stolonifère. Tige de 2-8 dm, munie d’écaillés à la base, droite, simple, fistuleuse, pubescente au sommet, portant 2-4 lignes peu marquées, pubescentes, descendant des bords de la feuille, jusqu’à l’articulation inférieure. Feuilles opposées, ternées ou quaternées, ovales ou oblongues-lancéolées, acuminées, arrondies à la base, sessiles, à dents très prononcées, écartées, minces, luisantes, pubescentes sur les nervures. Fleurs purpurines assez grandes, en grappes ou en panicules. Lobes du calice linéaires-lancéolés. Pétales bilobés. Stigmates en massue. Boutons penchés, atténués aux deux bouts. Capsules pubescentes. G raines lisses, oblongues, atténuées-obtuses à la base.

Hab. les prairies et les bords des ruisseaux à Aulas, près du Vigan. (Diomède.).

Fl. juillet-août.

6. EPILOBIUM MONTANUM

Lin. sp. 494 ; Dec. fl. fr. 4, p. 423 ; Coss. et Germ. fl. par. atl. t. 12, fig. D. ; Mut. fl. fr. t. 16, fig. 98.

Racine tronquée, fibreuse. Tige de 1-8 dm, cylindrique, droite, pubescente, simple ou rameuse. Feuilles glabres ou pubescentes sur les nervures, ovales-lancéolées, larges, arrondies à la base, brièvement pétiolées, opposées, rarement verticillées par trois, dentées, à dents très prononcées, écartées, inégales. Fleurs assez petites, rosées, en grappes ou en panicules fouillées ; boutons ovoïdes, mamelonnés au sommet. Lobes du calice linéaires obtus. Pétales bilobés ; stigmates en croix. Capsules pubescentes. Graines rugueuses, oblongues, atténuées-obtuses à la base.

VAR. B, Collinum Koch. syn. 266. Plante grêle de 1 dm et moins, à feuilles petites, ovales, rapprochées, souvent alternes ; fleurs petites.

Hab. les bois des montagnes la var. A, aux environs du Vigan, Alzon Alais, etc. ; la var. B, sur toute la chaîne de l’Aigoual.

Fl. juillet-août.

7. EPILOBIUM LANCEOLATUM

Sebast. et Maur. fl. rom. prod. p. 138, t. 1, fig. 2 ; Godr. et Gren. fl. fr. 1 p. 581.

Cette espèce diffère de la précédente : par sa racine rameuse, non tronquée , par ses feuilles radicales étalées en rosette sur la terre, lorsque la plante est jeune, jamais dressées ; par ses feuilles caulinaires, plus longuement pétiolées, cunéiformes et non dentées à la base, portant à leur aisselle des faisceaux de jeunes feuilles, et par ses graines obovales, arrondies aux deux bouts.

Hab. les bords des bois et des murs à St-Guiral, à Aumessas.

Fl. juillet-septembre.

8. EPILOBIUM PARVIFLORUM

Schreb. spic. p. 146 ; E. Molle Dec. fl. fr. 4, p. 422 ; Coss. et Germ. par. atl. t. 12, fig. C. ; E. pubescens Lois. fl. gall. 1 p. 278.

Racine rameuse-fibreuse, sans stolons. Tige de 3-12 dm, droite, cylindrique, dépourvue de lignes saillantes, simple ou plus ou moins rameuse, très velue. Feuilles opposées et alternes, mollement pubescentes, surtout en dessous, oblongues-lancéolées, lâchement denticulées, arrondies à la base ; les inférieures un peu pétiolées. Fleurs petites ou moyennes, d’un rose ou violet pâle, disposées en grappes ou en panicules feuillées. Boutons dressés, ovoïdes, mamelonnés. Lobes du calice lancéolés, presque obtus. Pétales bilobés. Stigmates distincts, étalés. Capsules pubescentes. Graines oblongues, arrondies à la base, presque lisses.

Hab. les prairies humides, les bords des ruisseaux et des fossés, dans tout le département.

Fl. juin-août.

9. EPILOBIUM HIRSUTUM

Lin. sp. 494 (excl. var. B.) ; Dec. fl. fr. 4, p. 421 ; Coss. et Germ. fl. par. atl. t. 12, fig. B.  ; Fuchs hist. 491, ic.

Racine stolonifère, rameuse. Tige de 10-15 dm, cylindrique, couverte de longs poils blancs étalés, quelquefois très serrés, droite, ordinairement très rameuse, dépourvue de lignes saillantes. Feuilles velues, oblongues-lancéolées, dentées, mucronulées, embrassantes, légèrement décurrentes, opposées, alternes supérieurement. Fleurs les plus grandes du genre, d’un beau rose, disposées en grappes ou en panicules feuillées. Boutons dressés, ovales, apiculés. Lobes du calice lancéolés, fortement mucronés. Pétales bilobés. Stigmates étalés en croix. Capsules pubescentes. Graines ovales, chagrinées.

Hab. le long des fossés et des rivières dans tout le département.

Fl. juin-juillet.

10. EPILOBIUM SPICATUM

Lamk. Dict. 2, p. 373 ; Dec. fl. fr. 4, p. 420 ; E. angustifolium. Lin. sp. 493, var. B. Lois. fl. gall. 1, 278 ; Lamk. ill. t. 278, fig. 1 ; Coss. et Germ. fl. par. atl. tab. 12, fig. A.

Racine stolonifère. Tige de 5-15 dm, droite, cylindrique, glabre, souvent rougeâtre, ordinairement simple. Feuilles éparses, rapprochées, longuement lancéolées, entières ou munies de quelques dents écartées, plus ou moins larges, très brièvement pétiolées, glabres, un peu glauques en dessous, veinées-anastomosées, à nervures latérales alternes, étalées, presque à angle droit. Fleurs d’un rouge violet, disposées en grappes terminales allongées, à pédicelles courts, sortant de l’aisselle d’une bractée, petite, étroite, insérée sur l’axe. Boutons penchés, ovales, mamelonnés, puis acuminés. Calice coloré, à lobes linéaires-lancéolés, acuminés. Corolle irrégulière, à pétales obovales, entiers ou peu échancrés. Étamines penchées ; pistil penché, plus long que les étamines ; stigmates cruciformes, roulés en dehors. Capsules à pubescence courte appliquée. Graines oblongues, atténuées à la base, lisses.

On regarde cette plante comme vulnéraire, détersive ; elle est connue sous le nom vulgaire de laurier St-Antoine, herbe de St-Antoine

Hab. les bois et contre les rochers humides, le long du valat de Brama-Bioou, de la Dauphine, près de l’Esperou et de Camprieux.

Fl. juillet-septembre.

11. EPILOBIUM ROSMARINIFOLIUM

Hœncke in Jacq. coll. 2, p. 50 ; Dec. fl. fr. 4, p. 421 ; E. Dodonœi mut. fl. fr. atl. t. 16, fig. 96 et 97 ; Waldst. et Kit. rar. hung. t. 76.

Racine stolonifère. Tiges 3-4 partant de la souche, de 4-6 dm, glabres ou légèrement pubescentes, droites ou ascendantes, cylindriques, simples ou rameuses, très feuillées, souvent rougeâtres. Feuilles éparses et fasciculées, nombreuses, linéaires-étroites, entières ou légèrement sinuées-dentées, non veinées, calleuses au sommet. Fleurs assez grandes, purpurines, disposées en grappes courtes, peu fournies, terminales. Boutons ovales, mamelonnés, droits, penchés au moment de l’épanouissement. Lobes du calice colorés, lancéolés-linéaires. Pétales entiers, non échancrés, elliptiques, atténués à la base, presque égaux. Etamines penchées, pistil penché, de la longueur des étamines ; style velu intérieurement, stigmates cruciformes, dressés ou étalées. Bractées foliacées, insérées sur les pédicelles, aussi longues ou plus longues qu’eux. Capsules couvertes, dans leur jeunesse, d’une pubescence blanchâtre. Graines oblongues, glabres, très finement chagrinées.

Hab. le long des ruisseaux, torrents et rivières, au Vigan, à Alzon, Ganges, Alais, Anduze, la Chartreuse de Valbonne.

Fl. juillet-septembre.

2e gr. ONAGRE. — ŒNOTHERA. (Lin. gen. 469.)

Calice à tube beaucoup plus long que l’ovaire, caduc après la floraison, à 4 lobes réfléchis. Pétales 4, échancrés, insérés à l’orifice du calice. Etamines 8. Capsule coriace, oblongue, subtétragone, à 4 valves et à 4 loges polyspermes, s’ouvrant supérieurement par la séparation des 4 valves persistantes. Graines nombreuses, sans aigrettes.

1. ŒNOTHERA BIENNIS

Lin. sp. 492 ; Dec. fl. fr. 4, p. 419 ; Lamk. ill. t. 279, fig. 1.

Racines assez grosses, charnues, fibreuses. Tige de 6-12 dm, droite, simple ou rameuse, poilue, un peu rude, fistuleuse, subanguleuse. Feuilles radicales pétiolées, étalées sur la terre en rosette, ovales ou oblongues, mucronées, sinuées-dentées à leur base, desséchées à la floraison ; les caulinaires éparses, lancéolées-aiguës, entières ou sinuées-dentées, brièvement ciliées, atténuées en pétiole, toutes légèrement pubescentes, munies d’une nervure longitudinale blanche. Fleurs jaunes, grandes, odorantes, s’ouvrant après le coucher du soleil, disposées en grappes feuillées, très allongées après la floraison. Lobes du calice lancéolés-aigus. Pétales échancrés, plus longs que les étamines et de la longueur de la moitié du tube. Capsules sessiles, appliquées contre la tige, épaisses, obtuses, un peu velues. Graines brunes, anguleuses.

Cette plante est connue sous le nom vulgaire d’herbe aux ânes. Elle est détersitive, vulnéraire.

Hab. les lieux sablonneux, les décombres, à Aigues-Mortes, au Vigan ; les bords du Rhône, à Aramon, Coudoulet ; les bords du Gardon, à St-Nicolas, etc. (2)

Fl. juin-juillet.

3e gr. JUSSIE. — JUSSIÆA. (Lin. gen. 538 ; Lamk. ill. t. 280.)

Calice à 5 lobes persistants, à tube non prolongé au-dessus de l’ovaire. Pétales 5, étalés. Etamines 10, caduques avec les pétales. Style 1, simple, court, filiforme ; stigmate capité, à 4-5 stries. Capsule oblongue, anguleuse, à 4-5 loges polyspermes, s’ouvrant par les angles. Graines très nombreuses, petites, sans aigrettes. Herbes aquatiques à feuilles alternes, entières, à fleurs axillaires, solitaires, sessiles.

1. JUSSIÆA GRANDIFLORA

Michx. fl. bor. amer. 1p. 267 ; Sims. bot. mag. t. 2122.

Racines fibreuses. Tiges de 1-5 dm, radicantes à la base, dressées supérieurement, fistuleuses, rameuses, rougeâtres, couvertes de poils blanchâtres très étalés. Feuilles alternes, pubescentes, atténuées en pétiole, les inférieures spatulées ; les supérieures lancéolées, plus longues et plus étroites, toutes entières. Fleurs grandes, d’un beau jaune, dépassées par les feuilles, penchées et même réfléchies, avant la floraison. Tube du calice velu ; sépales lancéolés, acuminés, velus. Pétales obovales, plus ou moins profondément échancrés, deux fois plus longs que les sépales.

Hab. subspontané dans une branche morte du Rhône, à Vallabrègues. (1) ou (2)

Fl. août-septembre.

4e gr. ISNARDE. — ISNARDIA. (Lin. gen. 469.)

Calice campanulé, à 4 lobes persistants. Pétales 4, souvent nuls. Etamines 4, opposées aux lobes du calice. Style caduc filiforme. Stigmate capité. Capsule courte, subtétragone, à 4 loges polyspermes, à 4 valves, s’ouvrant par les loges. Plante herbacée, aquatique.

1. ISNARDIA PALUSTRIS

[Ludwigia palustris (L) Elliot] Lin. sp. 175 ;Dec. fl. fr. 4, p. 419 ;Lamk. ill. t. 77.

Racines fibreuses. Tiges de 1-4 dm, tétragones, glabres, souvent rougeâtres, radicantes à la base, flottantes ou dressées supérieurement, simples ou rameuses. Feuilles d’un vert luisant, un peu succulentes, opposées, ovales-aiguës, rétrécies en pétiole, glabres, souvent rougeâtres au sommet. Fleurs petites, rosées, opposées, solitaires, axillaires, sessiles oui très brièvement pédonculées. Lobes du calice triangulaires, aigus. Capsule turbinée, jaunâtre, à 4 angles verts. Graines nombreuses, très petites, oblongues, jaunes, lisses.

Hab. les fossés à Manduel, où elle abonde.

Fl. juillet-septembre.

5e gr. CIRCÉE. — CIRCÆA. (Lin. gen. 24.)

Calice à tube filiforme, prolongé au-dessus de l’ovaire, caduc avec le limbe bilobé. Pétales 2, imbriqués dans le bouton. Etamines 2. Stigmate subbilobé. Capsule ovale-pyriforme, indéhiscente, à 2 loges monospermes. Plantes herbacées, à feuilles opposées, à fleurs en grappes.

1 Feuilles opaques faiblement dentées ; pétiole canaliculé LUTETIANA
Feuilles minces, transparentes, fortement dentées ; pétiole ailé, non canaliculé ALPINA

1. CIRCÆA LUTETIANA

Lin. sp. 12 ; Dec. fl. fr. 4, p. 417 ; Lamk. ill. t. 16, fig. 1 ; Lob. ic. 266, fig. 2.

Racine rameuse, rampante, à stolons écailleux. Tige de 4-6 dm, droite ou ascendante, simple ou rameuse, plus ou moins pubescente. Feuilles ovales-aiguës, légèrement cordiformes à la base ou tronquées, lâchement et légèrement dentées, pubescentes, à pétiole allongé, pubescent, canaliculé supérieurement. Fleurs rosées ou blanches, pédicellées, alternes, sans bractées, disposées en grappe lâche, effilée, souvent rameuse, très droite. Limbe du calice à 2 lobes ovales-aigus, réfléchis, un peu velus, souvent rougeâtres. Pétales égaux au calice, très brièvement onguiculés, bifides, arrondis à la base. Capsule pyriforme, couverte de longs poils crochus, réfléchie à la maturité. Graines rousses, oblongues, atténuées à la base, lisses.

Cette plante porte le nom vulgaire d’herbe de St-Etienne, herbe aux magiciens ; en patois, herba dé St-Estienne ; elle est résolutive.

Hab. les bois humides et les bords des ruisseaux, aux environs du Vigan, d’ Alais, d’ Anduze, etc.

Fl. juin-août.

2. CIRCÆA ALPINA

Lin. sp. le ; Dec. fl. fr. 4, p. 417 (excl. la var. B.) ; Lamk. ill. t. 16, fig. 2 ; C. minima Column. ecphr. p. 80, ic.

Racine fibreuse, rampante, à stolons écailleux. Tige de 5-20 cm, grêle, ascendante, simple ou rameuse, glabre. Feuilles glabres, minces, luisantes, transparentes, cordiformes à la base, aiguës ; à dents assez distantes, très prononcées, aiguës ; à pétiole allongé, plane, ailé-membraneux, souvent plus long que la feuille. Fleurs très petites, rosées ou blanches, pédicellées, alternes, disposées en grappe grêle, souvent rameuse, légèrement pubescente. Pédoncules munis, à leur base, d’une bractée sétacée, étalés à angle droit, quelquefois réfléchis, après la floraison. Limbe du calice coloré, membraneux, à 2 lobes ovales-aigus, réfléchis, très glabres. Pétales bifides, atténués à la base, plus courts que le calice. Capsule pyriforme, allongée, un peu étroite, couverte de poils blancs, mous et crochus. Graines lisses, rousses, oblongues, atténuées à la base.

Hab. le long du valat de Brama-Bioou et de celui en descendant de la Cereirède, à Banahu.

Fl. juin-août.

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