LXe FAM. DIPSACÉES. — DIPSACEÆ. (Dec. fl. fr. 4, p. 221.)

Fleurs hermaphrodites, plus ou moins irrégulières, sessiles sur un réceptacle commun, hémisphérique conique ou cylindrique, nu ou garni de soies ou de paillettes, entouré à la base d’un involucre à plusieurs folioles, munies chacune de 2 calices persistants ; l’intérieur adhérent à l’ovaire, rétréci supérieurement en col étroit, brusquement dilaté en un limbe persistant ou caduc, accrescent, cupuliforme, entier, denté ou en forme d’aigrette ; l’extérieur libre, à limbe scarieux, entier ou lobé, à tube marqué de plusieurs fossettes, renfermant le fruit. Corolle monopétale, tubuleuse, infundibuliforme, insérée sur le tube du calice intérieur, divisée en 4-5 lobes inégaux, imbriqués avant l’épanouissement. Etamines 4, libres, insérées sur le tube de la corolle ; anthères bilobées. Style filiforme ; stigmate simple ou bilobé. Fruit sec, indéhiscent, uniloculaire, monosperme, couronné par le limbe du calice intérieur. Graine suspendue, soudée au péricarpe. Plantes herbacées, à feuilles opposées.

1 Réceptacle garni de paillettes 2
Réceptacle garni de soies, dépourvu de
paillettes
KNAUTIA
2 Tige, feuilles et involucre munis d’aiguillons DIPSACUS
Tige, feuilles et involucre dépourvus d’aiguillons 3
3 Réceptacle garni de paillettes dures, à pointes épineuses ; fruit tétragone épineuses CEPHALARIA
Réceptacle garni de paillettes non épineuses ; fruit cylindrique SCABIOSA
1″ gr. CARDÈRE. — DIPSACUS. (Tournef. inst. 265.)

Involucre général à plusieurs folioles épineuses et garnies d’aiguillons, plus longues que les paillettes coriaces, brusquement terminées par une longue pointe dont le réceptacle est garni. Calice extérieur tétragone, à 8 côtes, terminé par 4 petites dents très courtes ou presque nulles ; l’intérieur à limbe tétragone, en forme de coupe, tronqué ou à 4 lobes ciliés. Corolle à 4 lobes. Stigmate simple, longitudinal. Plantes bisannuelles, à tiges garnies d’aiguillons.

1 Paillettes du réceptacle droites 2
Paillettes du réceptacle arquées en dehors FULLONUM
2 Feuilles entières ou dentées SYLVESTRIS
Feuilles profondément découpées. LACINIATUS

1. DIPSACUS SYLVESTRIS

[Dipsacus fullonum L.] Mill. dict. N° 2 ; Dec. fl. fr. 4, p. 222 ; D. fullonum var. A. Lin. sp. 140 ; Math. valg. 662, te. ; Moris. hist. s. 7, t. 36, fig. 3 ; Fuchs. hist. 225.

Racine blanche, épaisse, napiforme, parfois divisée inférieurement. Tige de 8-12 dm, droite, robuste, raide, fistuleuse, rameuse supérieurement, cannelée-anguleuse, glabre, hérissée d’aiguillons inégaux, courts, robustes. Feuilles glabres, hérissées d’aiguillons sur la nervure dorsale, rares sur les bords, inégalement dentées, coriaces, entières, rarement pinnatifides ; les radicales oblongues, atténuées en pétiole ; les caulinaires oblongues-lancéolées, sessiles ou connées-perfoliées, et formant, par leur large soudure, une cuvette profonde. Fleurs lilas, disposées en capitule gros, ovale, droit, entouré, à la base, d’un involucre à folioles linéaires, subulées, arquées-ascendantes, quelques-unes dépassant le capitule, raides, chargées d’aiguillons et munies d’une côte dorsale, blanche, épaisse et saillante. Réceptacle garni de paillettes serrées, imbriquées, pliées en gouttière, coriaces, scarieuses, oblongues, brusquement terminées en pointe subulée, ciliée, droite, beaucoup plus longue que la corolle. Calice extérieur pubescent, justement appliqué sur le calice intérieur, dont le limbe est dilaté en forme de coupe velue, tétragone, caduque. Fruit oblong.

Hab. les bords des fossés et les lieux incultes dans tout le département.

Fl. juillet-septembre.

2. DIPSACUS LACINIATUS

Lin. sp. 141 ; Dec. fl. fr. 4, p. 222 ; Lamk. ill. t. 56 ; Moris. hist. s. 7, t. 36, fig. 4.

Cette espèce diffère de la précédente : par ses aiguillons plus petits et moins forts ; par ses feuilles caulinaires laciniées, ciliées, dépourvues d’aiguillons sur les bords, et par ses fleurs toujours blanchâtres.

Cette espèce, comme la précédente, porte le nom vulgaire de verge à pasteur.

Hab. les bords des ruisseaux à Alzon.

Fl. juillet-septembre.

3. DIPSACUS FULLONUM

Mill. dict. N° 1 ; Dec. fl. fr. 4, p. 222 ; Lamk. ill. t. 56, fig. 1 ; Math. valg. 661, ic. ; Lob. ic. 2, t. 17, fig. 2.

Cette espèce, voisine des deux précédentes, en diffère : par ses tiges, ses feuilles toujours entières et ses involucres peu garnis d’aiguillons ; par les folioles de son involucre plus courtes que le capitule et par ses paillettes de la longueur des corolles, et dont la pointe est arquée en dehors.

Cette plante porte les noms vulgaires de chardon à foulon, chardon à bonnetier. C’est avec ses capitules que les drapiers peignent les draps et les couvertures.

Hab., cultivé en grand, dans toute la plaine du département, souvent subspontané.

Fl. juillet-août.

2e gr. CÉPHALAIRE. — CEPHALARIA. (Schrad. cat. sem. h. Gôt. 1814.)

Involucre du capitule à plusieurs folioles imbriquées, simples, obtuses ou terminées en pointe, dépourvues d’aiguillons, plus courtes que les paillettes du réceptacle ou de leur longueur. Réceptacle garni de paillettes coriaces, obtuses ou terminées en pointe. Calice extérieur tétragone, à 8 côtes, couronné par 4-8 dents. Calice intérieur à limbe caduc, tétragone, en forme de coupe. Corolle à 4 lobes. Stigmate longitudinal. Plantes herbacées, annuelles ou vivaces, différentes des dipsacus par leur involucre plus court que les paillettes, et par leurs tiges dépourvues d’aiguillons robustes.

1 Capitules ovoïdes, garnis de paillettes à pointes allongées ; fleurs bleues SYRIACA
Capitules globuleux, garnis de paillettes obtuses ou presque obtuses ; fleurs blanches LEUCANTHA

1. CEPHALARIA SYRIACA

Schrad. cat. sem. h. gott. 1814 ; Coult. dips. 25 1. 1, fig. 7 ; Scabiosa syriaca Lin. sp. 141 ; Dec. fl. fr 5, p. 487 ; Moris. hist. 6, t. 14, fig. 14 ; Clus. hist. lib. 4, p. 4, fig. 2.

Racine pivotante. Tige de 2-4 dm, droite, raide, rude-hérissée, anguleuse-striée supérieurement, rameuse, à rameaux dressés. Feuilles oblongues-lancéolées, entières ou dentées, glabres ou garnies, sur leurs 2 faces, de poils rares et couchés, ciliées, à nervure dorsale rude ; les radicales à peine, pétiolées, étalées sur la terre ; les caulinaires connées à la base, longues d’environ 10cm Fleurs lilas, en capitules ovoïdes, dressés, longuement pédonculés, quelquefois presque sessiles dans les bifurcations ; involucre à folioles ovales, brusquement terminées en pointe assez longue, coriaces, velues, semblables aux paillettes dont la pointe un peu plus longue égale ou dépasse les fleurs ; calice extérieur hérissé, couronné par 8 dents inégales, subulées, dont les 4 plus longues dépassent le limbe en coupe velue du calice intérieur. Corolle à lobes égaux. Etamines saillantes ; anthères rougeâtres. Fruit sub-quadrangulaire, à 8 côtes, dont les intermédiaires peu saillantes, un peu atténué à la base.

Hab. les champs cultivés aux environs d’ Anduze, à Blauzac.

Fl. juin-juillet.

2. CEPHALARIA LEUCANTHA

Schrad. l. c. ; Scabiosa leucantha Lin. sp. 142 ; Dec. fl. fr. 4, p. 225 ; Mut. fl. fr. t. 28, fig. 229 ; Moris. hist. s. 6, t. 13, fig. 12 ; Lob. ic. 538, fig. 2.

Racines profondes, rameuses, blanchâtres, à souche très rameuse, compacte, ligneuses, d’où sortent des tiges nombreuses de 5-8 dm, raides, dressées, rameuses, striées-anguleuses, glabres ou hérissées surtout à la base. Feuilles 1-2 fois pinnatifides, à pinnules lancéolées ou linéaires, la terminale plus grande et plus longue, glabres ou velues, d’un vert clair, à nervure principale très blanche ; les radicales simples, oblongues, dentées en scie, détruites lorsque la plante fleurit. Fleurs blanches, en capitules globuleux, dressés ; involucre à écailles, marquées sur le dos de 3-4 nervures longitudinales, plus ou moins saillantes, entièrement semblables aux paillettes, beaucoup plus courtes que la fleur, dressées, scarieuses, ovales, presque obtuses, pubescentes. Calice extérieur hérissé, denticulé-cilié, atteignant la base du limbe du calice intérieur, velu et porté sur un col pyramidal, à 8 côtes très prononcées. Corolle à lobes extérieurs un peu plus grands. Etamines très saillantes ; anthères blanches. Fruit sub-quadrangulaire un peu atténué à la base, à 8 côtes, dont les intermédiaires peu saillantes.

Hab. les lieux montueux et pierreux aux environs de Nîmes, d’ Alais, d’ Anduze, de St-Ambroix, du Vigan, de Beaucaire.

Fl. juillet-septembre.

3e gr. KNAUTIE. — KNAUTIA. (Coult. dips. 28.)

Involucre du capitule à plusieurs folioles simples. Réceptacle garni de soies, sans paillettes. Calice extérieur brièvement stipité, sub-tétragone-comprimé, terminé par 4 dents inégales. Calice intérieur à limbe caduc, en forme de coupe, couronné par 6-8 dents aristées, inégales, ou par des poils argentés. Corolle à 4-5 lobes. Etamines 4. Stigmate bilobé. Plantes herbacées, annuelles ou vivaces.

1 Limbe du calice intérieur couronné par 8 dents longues, aristées 2
Limbe du calice intérieur couronné par des poils argentés HYBRIDA
2 Feuilles fermes, pinnatifides, rarement entières, d’un vert pâle 3
Feuilles minces, lancéolées, acuminées, d’un beau vert en dessus, cendrées en dessous DIPSACIFOLIA
3 Feuilles presque toutes radicales pinnatifides, à lobes obtus COLLINA
Feuilles caulinaires entières et pinnatifides, à lobes acuminés ARVENSIS

1. KNAUTIA HYBRIDA

Coult. dips. 30 ; Scabiosa hybrida All. auct. p. 9 ; Dec. fl. fr. 4, p. 227.

Racine pivotante. Tige de 3-7 dm, cylindrique fistuleuse, rameuse, velue, rude, à poils inclinés et souvent renflés à leur base, surtout dans le bas. Feuilles velues-rudes ; les radicales étalées en rosette, tantôt toutes lyrées, tantôt les unes lyrées, les autres oblongues, obtuses, rétrécies en pétiole ; les caulinaires lyrées ou pinnatifides ; les supérieures lancéolées ou linéaires. Fleurs lilas ou roses ; les extérieures très rayonnantes, réunies en capitule presque nivelé au sommet de pédoncules allongés. Involucre à 10-12 folioles lancéolées-acuminées et linéaires, longuement ciliées, dépassant les fruits. Calice externe hérissé, terminé par 2 réunions de dents inégales au sommet des 2 faces étroites, de la longueur du limbe du calice interne, en forme de coupe couronnée par des poils argentés de sa longueur ou un peu plus courts. Corolle pubescente en dehors. Fruit tétragone comprimé.

Vulgairement scabiousa.

VAB. B, Integrifolia. Feuilles toutes simples. Scabiosa integrifolia Lin. sp. 142 ; Lob. obs. 291, fig. inf.

Hab., les 2 var., les champs cultivés aux environs de Nîmes, de Villeneuve lez Avignon, du Vigan, d’ Anduze ; elle est rare dans ces deux dernières localités.

Fl. mai-juin.

2. KNAUTIA ARVENSIS

Koch. syn. ed. 2, p. 376 ; Scabiosa ; arvensis Lin. sp. 142 Dec. fl. fr. 4, p. 226 ; Fuchs. hist. 716 ic. Drèves et Hayne. pl. d’Europe, t. 34.

Racine un peu épaisse, courte, oblique. Tige de 3-6 dm, dressée, rameuse supérieurement, rarement simple, fistuleuse, rude, hérissée de poils raides, quelquefois glanduleux, noirâtres à leur base. Feuilles d’un vert grisâtre, un peu épaisses, plus ou moins garnies de poils appliqués ; les inférieures rétrécies en pétiole, oblongues-lancéolées, entières, dentées, incisées ou pinnatifides ; les caulinaires pinnatifides, à lobes lancéolés ou linéaires, entiers, décurrents ; le terminal plus grand et plus allongé, quelquefois denté. Fleurs rosées ou

bleuâtres, rarement blanches, disposées en capitule presque nivelé, au sommet de pédoncules étalés, allongés. Corolles extérieures très rayonnantes, plus grandes que les intérieures. Involucre à folioles lancéolées, ciliées, plus courtes que les fleurs. Calice externe hérissé, un peu rétréci au sommet. Calice interne à limbe en forme de volant, brièvement stipité, à 8 dents en arête partant de la base, presque égales et presque aussi longues que le fruit.

Cette plante, connue sous le nom patois de scabiousa, passe pour détersive, sudorifique, expectorante, vulnéraire et astringente, sa saveur est amère.

Hab. les champs cultivés, les prairies aux environs du Vigan, de l’Espérou. de Génolhac, d’ Alais.

Fl. juillet-août.

3. KNAUTIA DIPSACIFOLIA

Host. aust. 1, p. 191 ; K. sylvatica Dub. bot. 257 (en partie) ; Scabiosa sylvatica Lin. sp. 142 ; Dec. fl. fr. 4 p. 227 ; Jacq. obs. t. 72 ; Lob. ic. 538, fig. 1.

Racine épaisse, souvent oblique. Tige de 5-10 dm, droite, cylindrique, fistuleuse, rameuse au sommet, glabre ou hérissée de poils réfléchis, principalement dans le bas, quelquefois glanduleux, noirâtres à leur base. Feuilles lancéolées-acuminées en pointe entière, dentées ou crénelées, minces, d’un beau vert, glabres ou peu velues en dessus, cendrées et finement pubescentes en dessous, à nervures nombreuses et saillantes ; les inférieures rétrécies en pétiole embrassant à la base ; les supérieures sessiles ou presque sessiles embrassantes ; les florales lancéolées, plus étroites, entières. Fleurs purpurines ou bleuâtres ; les extérieures plus grandes, peu rayonnantes, disposées en capitules convexes, au sommet de pédoncules allongés, étalés, plus ou moins velus. Involucre à folioles lancéolées, ciliées, presque aussi longues que les fleurs. Calice externe hérissé, un peu rétréci au sommet. Calice interne à limbe très distinctement stipité, en forme de volant, à 8 dents en arête, partant de sa base, presque égales, de moitié plus courtes que le fruit oblong.

Hab. les bois et le bord des ruisseaux des montagnes, à l’Espérou, au valat de la Dauphine, à Dourbie et à Rocavie.

Fl. juillet-août.

4. KNAUTIA COLLINA

Godr. et Gren. fl. fr. 2, p. 75 ; Scabiosa coltina Reg. in Guer. vaucl. ed. 2, p. 248 ; Dec. fl. fr. 5, p. 487, K. arvensis B. collina Duby. bot. 1, p. 257.

Racine un peu épaisse, dure, courte, oblique. Tiges de 3-5 dm, garnies de poils dressés, solitaires ou réunies plusieurs ensemble. Feuilles velues, presque toutes radicales, lyrées, oblongues, la plupart pinnatifides, à pétiole court, à lobes oblongs, obtus, entiers ou peu dentés ; les caulinaires rares, pinnatifides. Fleurs rougeâtres, disposées en capitules convexes, au sommet de pédoncules allongés ; les latéraux plus courts que le central, quelquefois bifurqués, couverts de poils courts, glanduleux, entremêlés de poils simples, plus longs et moins nombreux. Involucre à folioles lancéolées, plus courtes que les fleurs, dont les extérieures sont rayonnantes. Calice externe hérissé, rétréci au sommet. Calice interne à limbe très distinctement stipité, muni de quelques poils courts, à 8 dents en arête, partant de sa base, beaucoup plus longues que lui. Corolle à lobes oblongs, obtus. Fruit oblong.

Hab. les bois et les champs incultes à la Chartreuse de Valbonne, à StMichel, à la Bruyère, k Tresques, au Serre-de-Bouquet.

Fl. juin-juillet.

4e gr. SCABIEUSE. — SCABIOSA. (Lin. gen. 114, en partie.)

Involucre du capitule à plusieurs folioles simples. Réceptacle hérissé ou presque glabre, garni de paillettes. Calice externe sessile, cylindrique, à 8 côtes, ordinairement dans toute sa longueur, terminé par un limbe scarieux, campanulé ou en coupe. Calice interne à limbe stipité, terminé par 5 arêtes étalées en étoile, à la maturité. Corolle à 4-5 lobes. Stigmate bilobé. Plantes vivaces, herbacées.

1 Calice externe à tube dépourvu de côtes à la base, profondément crevassé au sommet STELLATA
Calice externe à tube muni de 8 côtes, de la base au sommet 2
2 Corolle à 4 lobes ; feuilles entières SUCCISA
Corolle à 5 lobes ; feuilles découpées 3
3 Limbe du calice externe spongieux, courbé en dedans MARlTIMA
Limbe du calice externe membraneux, dressé 4
4 Soies du calice interne 3-4 fois de la longueur du limbe du calice externe COLUMBARIA
Soies du calice interne dépassant peu le limbe du calice externe GRAMUNTIA

1. SCABIOSA STELLATA

Lin. sp. 144 ; Dec. fl. fr. 4, p. 231 ; Sc. monspelliensis Jacq. rar. 1 t. 24 ; Sc. simplex Dec. fl. fr. 4, p. 231 ;Desf. atl., 1, p. 125, t. 39, fig. 1.

Racine pivotante. Tige de 1-4 dm, simple ou rameuse, droite, feuillée dans toute sa longueur. Feuilles hérissées, d’un vert blanchâtre, profondément pinnatifides, à folioles décurrentes, cunéiformes ou lancéolées, entières ou dentées au sommet ; à lobes terminaux confluents, plus grands ; les radicales ovales-oblongues, dentées ou incisées, rétrécies en pétiole. Fleurs rosées réunies en capitule devenant globuleux à la maturité, au sommet de pédoncules allongés. Involucre réfléchis à la maturité, à folioles linéaires-lancéolées, quelquefois bi-trilobées, hérissées. Calice externe hérissé à la maturité de longs poils blancs ou roux, qui couvrent toute la base et se prolongent quelquefois jusqu’à la base de la couronne ; celle-ci ample, scarieuse,crispée entre les nombreuses nervures dont elle est pourvue, très ouverte, plus longue que tube crevassé au sommet, et plus courte que les arêtes du calice interne. Corolles à 5 lobes velues ; les extérieures rayonnantes. Réceptacle subglobuleux, petit, pourvu de paillettes rares, lancéolées, scarieuses, ciliées.

Hab. sur les hauteurs pierreuses à Villeneuve-lez-Avignon.

Fl. mai-juin.

2. SCABIOSA MARITIMA

Lin. sp. 144 ; Dec. fl. fr. 5, p. 490 ; Mut fl. fr. t. 26, fig. 222 (capitules fructifères).

Racine pivotante. droite, Tige de 3-10 dm peu feuillée, glabre ou pubescente, simple ou plus ou moins rameuse, dichotome, à rameaux étalés. Feuilles glabres ou pubescentes ; les radicales pétiolées, oblongues, dentées ou incisées à la base ; les caulinaires pinnatifides, à lobes linéaires, entières ou dentées ; le terminal plus grand et plus long ; les supérieures linéaires, très entières. Fleurs lilas, roses ou blanches, réunies en capitule nivelé, ovale ou oblong à la maturité, au sommet de pédoncules allongés. Involucre à folioles lancéolées-linéaires, étalées ou réfléchies après la floraison. Calice externe à tube ovale, marqué de 8 côtes velues inférieurement, se divisant vers le milieu en 2 côtes convergentes et contiguës au sommet, laissant entre chacune d’elles une fossette peu profonde, à limbe formé de 2 membranes : l’une externe, en coupe scarieuse, courbée en dedans ; l’autre interne, entourant le stipe allongé du calice interne, dont le limbe se divise en 5 arêtes sétacées, rudes, roussâtres. Corolles à 5 lobes, celles de la circonférence rayonnantes. Réceptacle oblong, garni de paillettes linéaires, ciliées.

Hab. toute la plaine et les montagnes peu élevées du département.

Fl. juin-juillet.

La Sc. atropurpurea Lin. sp. 144 ; Dec. fl. fr. 4, p. 231, est souvent cultivée, dans les parterres, sous le nom vulgaire de veuve ; elle se distingue de la précédente, dont elle n’est qu’une variété, par ses fleurs très grandes, d’un pourpre foncé.

3. SCABIOSA COLUMBARIA

Lin. sp. 143 ; Dec. /1. fr. 4, p. 228 ; Mut. fl. Ir. t. 27, fig. 226 ; Clus. hist. 2, p. 2, fig. 2.

Racine brune, pivotante, à souche rameuse. Tige de 3-8 dm, dressée, raide, ordinairement rameuse, glabre ou pubescente, ainsi que les feuilles ; celles-ci obovales ou oblongues, obtuses, crénelées ou lyrées, rétrécies en pétiole ; les caulinaires pinnatifides ou bipinnatifides, à segments linéaires, entiers ou incisés, plus étroits et plus longs dans les supérieures ; le terminal plus allongé. Fleurs bleuâtres, réunies en capitule presque nivelé, devenant ovale ou globuleux à la maturité. Involucre à folioles sur un seul rang, linéaires-lancéolées, plus courtes que les fleurs, réfléchies après la floraison. Réceptacle ovale, garni de paillettes linéaires, étroites, un peu élargies et velues au sommet, de la longueur fruit. Calice externe un peu velu, marqué, dans toute la longueur du tube, de 8 côtes très saillantes ; terminé par un limbe en coupe, scarieux, ouvert, plus court que les arêtes noirâtres, allongées, sans nervure à leur face supérieure, qui forment le limbe du calice interne. Corolles à 5 lobes inégaux ; celles de la circonférence très rayonnantes. Fruit obovale.

Hab. les prés, les bois, les bords des ruisseaux au Vigan à l’Espérou, à Alzon, à Concoule.

Fl. juin-septembre.

4. SCABIOSA GRAMUNTIA

[Scabiosa triandra L.] Lin. sp. 143 ; Dec. fl. fr. 5, p. 488.

Cette espèce diffère de la précédente : par ses feuilles ordinairement plus découpées dans la var. agrestis, plus velues et moins découpées dans la var. mollis ; par ses capitules fructifères plus petits, et par les arêtes du calice interne étalés, tantôt un peu plus longues que le limbe du calice externe, tantôt 2 fois de sa longueur, et tantôt si courtes qu’elles paraissent à peine au fond du limbe.

VAR. A, Agrestis Godr. et Gren. fl. fr. 2, p. 79. Plante presque glabre ou un peu pubescente. Sc. agrestis W. et Kit., hung. t. 204.

VAR. B, Mollis Godr. et Gren. fl. Ir. 2, p. 79. Feuilles inférieures et souvent les supérieures mollement velues. Sc. mollis Wild. en. suppl. p. 7 ; Mut. fl. fr. 2, p. 103, t. 27, fig. 225.

Hab. les lieux secs et arides aux environs de Nîmes, à Tresques, à Manduel, à Comps, à Alais, aux environs du Vigan.

Fl. juillet-octobre.

5. SCABIOSA SUCCISA

Lin. sp. 142 ; Dec. fl. fr. 4, p. 226 ; Succisa pratensis Mœnch. meth. 489 ; Moris. hist. s. 6, t. 13, fig. 7 ; Math. valg. 623, ic. ; Fuchs. hist. 715, ic.

Racine noirâtre, tronquée, très courte, à fibres épaisses, nombreuses. Tige de 1-10 dm, dressée, cylindrique, raide, peu rameuse, plus ou moins pubescente supérieurement. Feuilles ovales-lancéolées, entières, glabres ou velues, à poils couchés, ciliées incomplètement, un peu luisantes en dessus, pétiolées, soudées et engainantes à leur base, les supérieures plus étroites, quelquefois dentées. Fleurs bleues, rarement blanches ou roses, réunies en capitules presque globuleux, au sommet de pédoncules dont les latéraux plus courts que le central. Involucre à folioles sur 2-3 rangs ; celles du rang extérieur plus grandes, lancéolées-aiguës, ciliées, plus courtes que les fleurs. Réceptacle garni de paillettes lancéolées, acuminées, ciliées, herbacées supérieurement, scarieuses, filiformes à la base, dépassant le fruit. Calice externe à 8 côtes, velu, à limbe dressé, à 4 dents, de moitié plus court que les arêtes sétacées noirâtres, du calice interne. Corolles non rayonnantes, égales, à 4 lobes égaux. Fruit oblong.

Cette plante, connue sous le nom vulgaire de mors-du-diable, passe pour sudorifique et vulnéraire : tous les bestiaux la mangent.

Hab. les prairies et les pacages humides, le bord des fossés, dans tout le département.

Fl. août-septembre.

La S. ochroleuca Lin. sp. 146 ; Dec. fl. fr. 4, p. 230, indiquée à l’Espérou par Guan. hort. reg., n’a pas encore, à notre connaissance, été trouvée dans cette localité.

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