XLVIIe FAM. CUCURBITACÉES. — CUCURBITACEÆ. (Juss. gen. 393.)

Fleurs monoïques ou dioïques régulières. Calice à 5 sépales, adhérent à l’ovaire par le tube. Corolle desséchée, caduque, à 5 pétales soudés plus ou moins profondément, alternes avec les sépales, plissés ou chiffonnés avant l’épanouissement. Etamines 5, alternes avec les pétales, insérées à la base du tube de la corolle, 1 libre, les 4 autres soudées deux à deux ; anthères uni-bilobées, à lobes linéaires, très longs, plissés, flexueux. Style court, à 3 stigmates épais, bilobés. Ovaire inférieur. Fruit charnu, à 3-5 loges. Graines horizontales, nombreuses, logées dans une pulpe gélatineuse qui devient membraneuse en se desséchant. Plantes herbacées, rampantes ou grimpantes, à feuilles alternes, hispides, ordinairement munies de vrilles.

1 Fruit petit, arrondi, lisse, rouge à la maturité ; plante munie de vrilles BRYONIA
Fruit assez gros, hérissé, oblong, jaunâtre à la maturité ; plante dépourvue de vrilles ECBALLIUM
1er gr. BRYONE. — BRYONIA. (Lin. gen. 1093.)

Fleurs mâles. Calice campanulé, à 5 dents. Corolle à 5 lobes. Etamines 5 dont 1 libre, les autres soudées deux à deux par les filets et les anthères unilobées. Fleurs femelles. Calice à tube subglobuleux, rétréci au-dessus de l’ovaire en un col étroit, à limbe campanulé, à 5 dents. Style trifide ; stigmates subbifides. Baies globuleuses, lisses. Graines 5-6, ovoïdes-comprimées. Plantes grimpantes, munies de vrilles.

1. BRYONIA DIOICA

Jacq. aust. 2, p. 59, t. 199 ; Dec. fl. fr. 3, p. 689 ; Lamk. ill. t. 796, fig. 1 ; Dod. pempt 400, ic.

Racine très épaisse, charnue, napiforme, souvent rameuse, blanchâtre, d’un goût amer et désagréable. Tiges de 2-4 mètres, grêles, anguleuses, rameuses, grimpantes, plus ou moins rudes, à poils courts, glanduleux à la base. Feuilles pétiolées, cordiformes, hérissées, sur les deux faces et souvent sur le pétiole, de poils raides, courts ; à 5 lobes anguleux, sinués-dentés ; le terminal plus grand, plus aigu ; vrilles extra-axillaires, simples, grêles, roulées en spirale supérieurement. Fleurs dioïques ; les mâles en petites grappes axillaires, longuement pédonculées ; les femelles presque sessiles ; plus petites que les mâles. Corolle à lobes oblongs, ciliés, d’un blanc sale, veinée-verdâtre, beaucoup plus longue que le calice. Etamines à filets courts et velus. Baies rouges à la maturité, à suc visqueux. Graines roussâtres, tachetées de noir, entourées d’une bordure étroite.

Cette plante est connue sous le nom vulgaire de couleuvrée, en patois cougourié saouvagé, houbloun ; sa racine est purgative, hydragogue et diurétique.

Hab. les haies dans tout le département.

Fl. mai-août.

2e gr. MOMORDIQUE. — ECBALLIUM. (Rich. dict. class. d’hist. nat. t 6 p. 19.)

Fleurs à tube monoïques. Fleurs mâles : calice campanulé à 5 divisions, à tube court. Etamines 5, dont une libre, les autres soudées deux à deux. Anthères flexueuses. Fleurs femelles: calice à tube rétréci au-dessus de l’ovaire, à limbe campanulé, à 5 divisions ; 3 étamines sans anthères ; style trifide ; stigmates bifides. Baie oblongue, se détachant du pédoncule à la maturité, en laissant à sa base une ouverture d’où partent avec éclat et élasticité une partie des graines et du mucilage qu’elle renferme. Graines nombreuses, ovoïdes ou oblongues, comprimées, Plantes étalées, dépourvues de vrilles.

1. ECBALLIUM ELATERIUM

Rich. l. c. Godr. et Gren. fl. fr. 1, p. 604 ; Momordica elaterium Lin. sp. 1434 ; Dec. fl. fr. 3, p. 690 ; Cam. epit. 946, ic.

Racine épaisse, charnue, blanchâtre, rameuse. Tiges de 2-6 dm, épaisses, succulentes, anguleuses, rameuses, couchées, très rudes au toucher. Feuilles d’un vert grisâtre en dessus, blanches, cotonneuses en dessous, épaisses, couvertes de poils raides, courts, tuberculeux, grandes, alternes, pétiolées, triangulaires, obtuses, cordées à la base, sinuées dans leur pourtour ou sublobées ou confusément dentées. Fleurs jaunâtres, veinées ; les mâles pédicellées, en grappe simple, lâche au sommet d’un pédoncule axillaire, souvent plus long que le pétiole ; quelquefois, à la base de la grappe, naît une fleur femelle. Fleurs femelles axillaires, souvent solitaires, à pédoncule beaucoup plus court que celui des fleurs mâles, hérissé de poils tuberculeux. Sépales linéaires-lancéolés. Corolle pubescente, à lobes mucronés, beaucoup plus longs que les sépales. Fruit oblong, pendant, pubescent et hérissé de poils tuberculeux à leur base. Graines brunes entourées d’une bordure étroite.

Cette plante, qui occupe un rang parmi les plantes vénéneuses, et qui par conséquent doit être administrée avec prudence, est un violent purgatif ; elle est aussi employée comme hydragogue et emménagogue. Son suc épaissi se nomme elaterium. Elle porte les noms vulgaires de concombre sauvage, concombre d’âne ; en patois, councoumbre saouvagé, couneoumbré d’asé.

Hab. les lieux incultes le bord des habitations, à Nîmes St-Gilles, St-Nicolas et dans toute la plaine.

Fl. mai-août.

On cultive communément dans les potagers le melon, cucumis melo Lin. ; le concombre cornichon, cuc. sativus Lin. ; la pastèque, cuc. citrulus Lin. ; la courge potiron, cucurbita maxima Duch. la citrouille giraumon, cucurbita pepo Duch.  ; la calebasse, ou gourde, cucurbita lagenaria Lin. Plusieurs variétés de ces espèces sont aussi cultivées.

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