CXVIIIe FAM. IRIDÉES. – IRIDEÆ. (Juss. gen, p. 57.)

Fleurs hermaphrodites, ordinairement régulières, sortant d’une spathe membraneuse ou herbacée. Périgone pétaloïde, adhérent à l’ovaire par sa base tubuleuse, à 6 divisions disposées sur deux rangs. Etamines 3, insérées à la base des divisions extérieures du périgone ; anthères linéaires ou oblongues, bilobées, à déhiscence longitudinale. Style indivis ; stigmates 3, simples ou divisés, ou pétaloïdes. Ovaire infère. Capsule à 3 loges polyspermes, s’ouvrant par le milieu. Graines sur 2 rangs, attachées aux angles internes des loges. Embryon situé dans un périsperme charnu ou corné. Plantes bulbeuses ou à souche charnue.

1 Stigmates très larges, pétaloïdes ; plantes à souche tubéreuse 2
Stigmates ni larges ni pétaloïdes ; plantes bulbeuses 3
2 Divisions externes du périgone réfléchies en entier ; feuilles ensiformes IRIS
Divisions externes du périgone réfléchies au sommet seulement ; feuilles linéaires tétragones HERMODACTYLUS
3 Périgone régulier 4
Périgone irrégulier, presque bilabié GLADIOLUS
4 Périgone à tube très allongé CROCUS
Périgone à tube court TRICHONEMA
1er gr. SAFRAN. – CROCUS. (Lin. gen. n° 55.)

Périgone régulier, campanulé, à tube très long, à 6 divisions ouvertes, dressées ; les extérieures plus longues que les intérieures. Etamines insérées sur le tube. Style allongé, filiforme ; stigmates dilatés, denticulés. Capsule trigone, graines arrondies.

1. CROCUS VERNUS
All. ped. l, p. 84 ; Dec. fl. fr. 3, p. 242 ; C. triphyllus Lois. fl. gall. 1 p. 27 ; C. sativus v. B. vernus, Lin. sp. 50 ; C. vernus v. B. v. albiflorus Mut. fl. fr. t. 71, fig. 538 ; Clus. hist. 203, fig. 1-2 ; Moris. hist. s. 4, t. 2, fig. 3.

Bulbes arrondis, souvent géminés et superposés, couverts de tuniques formées de fibres réticulées. Hampe, y compris la fleur, de 6-12 cm. droite, munie inférieurement de plusieurs écailles membraneuses, engainant la hampe et les feuilles ; celles-ci ordinairement au nombre de 3, naissant avec la fleur, plus courtes qu’elle, puis la dépassant, linéaires-obtuses ; parcourue dans sa longueur par une ligne blanche. Fleurs de diverses grandeurs blanches ou panachées de violet. Périgone à divisions oblongues-obtuses, à gorge pubescente, à tube enveloppé d’une spathe membraneuse, argentée. Etamines à filets pubescents, à anthères linéaires-sagittées, plus longues qu’eux. Stigmates courts, oranges. Capsule membraneuse.

Hab: les prairies et les pacages sur toute la chaîne de l’Espérou, à Dourbie, à Cervillère sur le Causse-Noir, près de Lanuéjols.

Fl. mars-mai.

2e gr. TRICHONEME. – TRICHONEMA. (Ker., in Ann.of bot. 1,p. 224.)

Périgone régulier, en entonnoir, à tube court, à 6 divisions égales, un peu ouvertes. Etamines insérées sur le tube du périgone. Style simple ; stigmates à 3 branches filiformes, bifides, étalées. Capsule membraneuse, oblongue-trigone, à 3 loges polyspermes. Graines sphériques.

1. TRICHONEMA COLUMNÆ
Rchb. fl. excurs. 1, p. 83 ; Gren. et Godr. fl. fr. 3, p. 238 ; Ixia bulbocodium Dec. fl. fr. 3, p. 241 (non Lin.) ; Lob. ic. 142 et obs. p. 69, fig. 1 ; Col. ecphr. p. 327, ic.

 Bulbes petits, ovales quelquefois géminés et superposés, couverts de tuniques brunâtres, luisantes, coriaces, incisées au sommet. Hampe de 5-15 cm. portant, à sa partie supérieure, 1-4 fleurs, cannelée, munie à la base de 2-3 écailles membraneuses, blanchâtres, engainant la hampe et les feuilles ; celles-ci linéaires ou filiformes, pliées en gouttière, sillonnées, arquées, souvent tortillées, beaucoup plus longues que les fleurs, à gaines scarieuses. Fleurs petites, blanches ou bleuâtres, dépassant peu la spathe, à 2 valves herbacées, lancéolées, inégales, appliquées contre la fleur et la capsule. Périgone à divisions lancéolées-aiguës, jaunâtres à leur base ; les 3 intérieures marquées de 3 lignes rougeâtres. Etamines dépassant peu le pistil. Capsule bosselée, à pédoncule allongé, arqué. Graines d’un brun rougeâtre, presque chagrinées. Plante glabre.

Hab. les sables maritimes aux graus d’Orgon et d’Aigues-Mortes.

Fl. mars-avril.

3e gr. IRIS. – IRIS. (Lin. gen. 59.)

Périgone régulier, à divisions pétaloïdes ; les intérieures dressées, souvent conniventes, les extérieures plus larges, réfléchies. Style court, trigone, portant 3 stigmates larges, pétaloïdes, convexes et carénés en dessus, concaves et canaliculées en dessous, échancrés ou bifides au sommet, recouvrant les étamines, insérées à la base des divisions, réfléchies. Capsule oblongue, trigone, ou hexagone, à 3 loges polyspermes. Graines planes-déprimées ou subsphériques.

1 Divisions extérieures du périgone barbues sur la face supérieure 2
Divisions extérieures du périgone imberbes 5
2 Tige de 4-6 dm, pluriflore GERMANICA
Tige de 1-3 dm (à l’état sauvage) ; à une, rarement à deux fleurs 3
3 Spathe à feuilles subaiguës ou subobtuses 4
Spathe à feuilles acuminées, très aiguës LUTESCENS
4 Tube du périgone saillant hors de la spathe CHAMÆIRIS
Tube du périgone plus court que la spathe OLBIENSIS
5 Fleurs jaunes ; plante aquatique PSEUDACORUS
Fleurs jamais jaunes ; plantes terrestres 6
6 Tige à angle saillant ; capsule trigone ; feuilles fétides FŒTIDlSSIMA
Tige cylindrique ; capsule hexagone ; feuilles non fétides SPURIA

1. IRIS CHAMÆIRIS
Bertol fl. fr. ital.3, p. 609 ; Gren. et Godr. fl. fr. 3, p. 239 ; I. pumila Dec, fl. fr. 3 p. 237 ; Poit et Turp. fl. par. t. 47 ; Clus. hist. p. 225, fig. 2. ; Lob. ic. 63, fig. 1.

Souche courte, horizontale, assez petite. Tige de 1-2 dm, dressée, simple uniflore, cylindrique, plus courte ou plus longue que les feuilles ; celles-ci toutes radicales, larges de 10-15 mm, aiguës, inégales, droites ou un peu arquées. Fleurs violettes, blanchâtres ou jaunâtres, assez grandes, à pédoncule plus court que l’ovaire ; spathe à 2 feuilles membraneuses, scarieuses supérieurement, lâches, lancéolées, subaiguës ou subobtuses. Périgone à tube grêle, saillant, au moins 2 fois aussi long que l’ovaire, à divisions extérieures ovales-oblongues, ondulées, onguiculées, réfléchies, munies, sur la face supérieure, d’une ligne de poils épais, jaunâtres ; les intérieures ovales, conniventes au sommet, brusquement et brièvement onguiculées, plus longues et-plus larges que les extérieures. Stigmates bilabiés, à lèvre supérieure à 2 lobes aigus. Capsule grosse, subtrigone, oblongue, aiguë au sommet, bosselée. Graines fauves, subglobuleuses.

Hab. les garrigues, aux environs de Nîmes, de Villeneuve-lez-Avignon, dans les bois de Salbous.

Fl. avril-mai.

2. IRIS LUTESCENS
Lamk. dict.3, p. 297 ; Dec fl fr. 3, p. 237 ; Gren. et Godr. fl. fr. 3, p. 240 ; Mut. fl. fr. t. 68, fig. 528.

Souche de moyenne grosseur, horizontale, rameuse noueuse. Tige de 2-3 dm, dressée, cylindrique, uniflore, rarement biflore, dépassant les feuilles ; celles-ci plus larges et plus longues que celles de l’espèce précédente, un peu glauques, ensiformes, un peu arquées, 1-2 caulinaires, les autres radicales. Fleurs d’un jaune verdâtre, à pédoncule de la longueur de l’ovaire ; spathe à feuilles d’un vert blanchâtre, légèrement enflées un peu divergentes au sommet, lancéolées, très aiguës, couvrant ordinairement en entier le tube du périgone, beaucoup plus long que l’ovaire. Périgone à divisions amples, toutes aussi longues et aussi larges ; les extérieures onguiculées, réfléchies, arrondies au sommet, quelquefois échancrées, munies, sur la face supérieure d’une ligne de poils épais, jaunes ; les intérieures dressées, conniventes au sommet, subitement onguiculées, à onglet rayé de rouge-brun. Stigmates bilabiés, à lèvre supérieure à 2 lobes aigus, dentés extérieurement sur les bords. Nous n’avons pas vu la capsule. Cette plante acquiert de grandes dimensions par la culture ; sa tige devient plusieurs fois dichotome.

Hab. sur les rochers. à la Beaume au mas de Seine près de Nîmes, au sommet du serre de Bouquet, à Valbonne.

Fl. mars-avril.

3. IRIS OLBIENSIS
Henon, ann. soc. agr. de Lyon, 8, p. 462, ic. ; Gren. et Godr. fl. fr. 3, p. 240.

Cette espèce diffère de la précédente: par ses feuilles plus larges et plus longues ; par ses fleurs moins grandes, le plus souvent violettes, à pédoncule plus court et plus gros ; par sa spathe plus renflée et plus étroite ; par le tube de son périgone plus court. Sa capsule est comme celle de l’Iris chamæiris.

Hab. sur les rochers humides, à Anduze, le long de l’ancienne route d’Alais (Lecoq et Lamotte).

Fl. avril.

4. IRIS GERMANICA
Lin. sp. 55; Dec. fl. fr. 3, p. 236 ; Poit. et Turp. fl. par. t. 48 ; Mut. fl. fr, t. 78,fig. 527 ; Clus. hist. 1, p. 219, ic.

Souche très épaisse, horizontale, noueuse, blanchâtre. Tige de 5-6 dm, droite, lisse, cylindrique, fistuleuse, rameuse, feuillée dans sa partie inférieure, dépassant les feuilles ; rameaux inférieurs plus longs que les supérieurs. Feuilles larges, longuement ensiformes, un peu arquées et un peu acuminées, d’un vert souvent un peu glauque. Fleurs très grandes, d’un bleu violacé, solitaires, presque sessiles ; spathe verdâtre inférieurement, scarieuse, roussâtre dans sa partie supérieure, légèrement colorée en pourpre ou en violet, à feuilles inégales, brièvement lancéolées obtuses. Périgone à tube plus long l’ovaire et saillant hors de la spathe, à divisions extérieures onguiculées, réfléchies, arrondies au sommet, munies, sur la face supérieure, d’une ligne de poils épais, blancs et jaunâtres ; les intérieures conniventes au sommet, aussi longues et plus pâles que les extérieures, ondulées aux bords, subitement onguiculées. Stigmate court, bilabié, à lèvre supérieure à 2 lobes larges-aigus entiers ou dentés sur les bords. Capsule obovale, à 6 sillons. Graines subglobuleuses.

Cette plante est connue sous les noms de flambe, et, en patois, de coutelle, ainsi que les autres espèces de ce genre. Sa racine est purgative, diurétique et anti-hydropique ; c’est avec ses fleurs que l’on fait le vert d’iris ; on met dans les lessives une certaine quantité de la racine pour donner au linge une odeur de violette.

Hab. les lieux arides, contre les rochers, à Anduze, à Alais, au Vigan, etc.

Fl. avril-mai.

5. IRIS PSEUDACORUS
Lin. sp. 56 ; Dec. fl. fr. 3, p. 237 ; Poit. et Turp. fl. par. t. 46 ; Drèves, et Hayne. t. 43 ; Camer. epit. p. 6, ic.

Souche épaisse horizontale, noueuse. Tige de 6-12 dm, droite, un peu flexueuse au sommet, subcylindrique, feuillée, rameuse supérieurement. Feuilles longuement ensiformes, acuminées, aiguës, presque aussi longues que la tige, quelquefois la dépassant, d’un vert clair, presque glauque. Fleurs d’un jaune brillant, à pédoncule plus long que l’ovaire, renfermé dans la spathe. Spathe à feuilles vertes, inégales, lancéolées-aiguës, renfermant 2-3 fleurs, s’épanouissant alternativement. Périgone à tube très court, entièrement saillant hors de la spathe, à divisions extérieures obovales-spatulées, entières, ouvertes ou réfléchies, imberbes, marquées de veines rougeâtres anastomosées ; les intérieures dressées, ouvertes, très étroites, linéaires-oblongues ou spatulées, plus courtes que les stigmates. Stigmates courts, dilatés au sommet, bilabiés, à lèvre supérieure à 2 lobes aigus, incisés-dentés. Capsule oblongue, terminée en pointe obtuse, à 3 sillons et à 3 angles obtus, munie, de chaque côté et près du sommet, d’une côte longitudinale. Graines d’un brun rougeâtre, planes-déprimées, superposées dans chaque loge.

Vulgairement glaïeul des marais, faux acore, flambe bâtarde ; en patois coutelle de vala. Sa racine est astringente et dessicative, âcre, et est un purgatif violent ; elle est réputée vénéneuse.

Hab. les fossés et les marais, dans tout le département.

Fl. mai-juillet.

6. IRIS FŒTIDISSIMA
Lin. sp. 57 ; Dec. fl. fr. 3, p. 238 ; Poil. et Turp. fl. par. t. 45 ; Mut. fl. fr. t. 69, fig. 531 ; Lob. obs. 37, ic. et ic. 70, fig, 1, Cam. epit. 733, ic. ; Mat. comm. (Valgr.) 991, ic. sine flore.

Souche noueuse, moins épaisse que celle du n° 4. Tige de 4-6 dm, droite, simple, comprimée, munie latéralement d’un angle saillant, feuillée, plus courte que les feuilles ou les dépassant peu. Feuilles d’un vert foncé, coriaces à stries très prononcées, assez larges, ensiformes, aiguës, fétides par le froissement. Fleurs médiocres, d’un bleu grisâtre-pourpré ou plombé, marquées de veines noirâtres, à pédoncule allongé, réunies 2-3 dans la spathe, à feuilles lancéolées, acuminées, étroitement scarieuses aux bords et au sommet, dépassant le pédoncule. Périgone à tube beaucoup plus court que l’ovaire, à divisions extérieures oblongues, brièvement onguiculées, imberbes, étalées ou réfléchies ; les intérieures plus petites, mais.un peu plus longues que les stigmates, jaunâtres, dressées, ouvertes, oblongues-lancéolées, obtuses, rétrécies en onglet. Stigmates jaunâtres, bilabiés dilatés supérieurement, à lèvre supérieure à 2 lobes aigus, courbés-divergents. Capsule ovoïde-trigone à 3 sillons, atténuée au sommet, mais dépourvue de pointe particulière. Graines globuleuses, rouges, luisantes, à spermoderme charnu, en forme de baie.

Vulgairement glaïeul puant, iris gigot. Sa racine est purgative.

Hab. les lieux humides, ombragés ; au mas Charlot, au bord du Gardon ; contre les rochers à Lafoux, près du pont du Gard.

Fl. mai-juin.

7. IRIS SPURIA
Lin. sp. 58 ; Dec. fl. fr.3,p.239 ; Mut. fl. fr.t. 69, ftg. 530 ; Jacq. austr. t. 4 ; Clus. hist. 228, ic. ; Lob. ic. 68, fig. 2.

Souche moyenne, brune. Tige de 3-6 dm, droite, simple, flexueuse, feuillée, comprimée. Feuilles étroitement ensiformes, acuminées-aiguës, coriaces, droites, rarement arquées, d’un vert foncé, plus courtes que la tige, un peu fétides par le froissement. Fleurs médiocres à pédoncule environ de la longueur de l’ovaire, réunies 2-3 dans la spathe, un peu enflée, à folioles inégales, herbacées, lancéolées-aiguës, avec, une bordure très étroite, scarieuse, dépassant le tube du périgone ; celui-ci à tube plus court que l’ovaire, à divisions extérieures imberbes, d’un blanc jaunâtre, veinées de bleu ou de violet, ouvertes horizontalement, ovales ou arrondies au sommet, quelquefois échancrées, puis brusquement rétrécies en onglet allongé, ailé, rétréci vers la partie inférieure et supérieure ; les intérieures plus courtes, violettes, oblongues, rétrécies vers la base, étalées-dressées, plus longues que les stigmates ; ceux-ci violets cunéiformes, bilabiés, à lèvre supérieure à 2 lobes divergents, aigus. Capsule oblongue, à 6 angles, rapprochés deux à deux, terminée par une pointe hexagone, allongée. Graines rougeâtres, déprimées, superposées dans chaque loge.

Hab. les prairies marécageuses, les pacages et les bois, aux environs de St-Gilles, d’Aigues-Mortes, de Sylvéréal, de Barjac.

Fl. mai-juin.

4e gr. HERMODACTYLE. – HERMODACTYLUS.(Tournef. coroll. p. 50.)

Fleurs hermaphrodites. Périgone régulier, à divisions inégales, pétaloïdes ; les extérieures étalées, à sommet réfléchi, les intérieures plus petites, dressées, ouvertes. Etamines, style et stigmates, comme dans le genre précédent. Lèvre inférieure des stigmates bilobée. Capsule subtrigone, uniloculaire. Graines nombreuses, subglobuleuses.

1. HERMODACTYLUS TUBEROSUS
Salisb. intran. of. the hortic. soc. 1, p. 304 ; Iris tuberosa Lin. sp. 58 ; Dec. fl. fr. 5, p. 328 ; Dod. pempt. 249, fig.. 1 ; Cam. epit. 847, ic. ; J. Bauh. hist. 2. p. 730, ic.

Souche à 2-3 tubercules cylindracés, courts, nus, mêlés avec des fibres radicales, filiformes, simple ou peu rameuse. Tige de 3-4 dm, droite, faible, cylindrique, simple, uniflore, cachée dans des gaînes simples. Feuilles glaucescentes, molles, fistuleuses, linéaires-tétragones, creusées d’un sillon sur les faces, tombantes, beaucoup plus longues que la tige. Fleur médiocre, solitaire au sommet d’un pédoncule allongé, renfermé dans la spathe. Spathe ordinairement à une feuille lancéolée-étroite-aiguë,étroitement scarieuse sur les bords, atteignant presque la hauteur de la fleur. Périgone à tube de moitié plus court que l’ovaire, à divisions extérieures dressées-étalées, bleuâtres, marquées au milieu d’une bande jaunâtre, à sommet réfléchi, d’un brun violet ; les intérieures d’un jaune-verdâtre, très courtes, subcunéiformes, acuminées-aiguës. Stigmates d’un vert jaunâtre, atténués en coin, à 2 lobes profonds, lancéolés-aigus, presque aussi longs que les divisions extérieures. Capsule oblongue, atténuée vers la base.

Vulgairement faux hermodacte ; sa racine est purgative.

Hab. contre un rocher à Villeneuve-lez-Avignon (Palun).

Fl. avril.

5e gr. GLAIEUL. – GLADIOLUS. (Lin. gen. n° 57.)

périgone irrégulier, presque bilabié, à 6 divisions inégales colorées, soudées en tube à la base. Etamines 3, ascendantes. Style 1, capillaire, allongé ; stigmates 3, étalés, dilatés au sommet. Capsule ovale-trigone. Graines ovales ou anguleuses, munies ou dépourvues d’ailes.

1 Anthères plus longues que les filets SEGETUM
Anthères plus courtes que les filets 2
2 Oreillettes des anthères aiguës et divariquées ; graines étroitement ailées ILLYRICUS
Oreillettes des anthères obtuses et parallèles ; graines largement ailées COMMUNIS

1. GLADIOLUS ILLYRICUS
Koch, ap. Gren. et Godr. fl. fr. 3, p. 247 ; G. communis, var. parviflorus, Dec. fl. fr. 5, p. 329.

Bulbe couvert d’une tunique à fibres nombreuses, soudées entre elles, parallèles inférieurement, anastomosées vers le sommet, à aréoles étroites, allongées. Tige de 3-6 dm, droite, simple, grêle, cylindrique, feuillée. Feuilles étroitement ensiformes acuminées, munies de nervures saillantes. Fleurs purpurines, disposées unilatéralement en grappe lâche. Spathe à 2 feuilles inégales, lancéolées-acuminées, plus courtes que la fleur, munies sur les bords d’une membrane étroite, scarieuse. Périgone à tube arqué, plus long que l’ovaire, à divisions oblongues, terminées en pointe molle ; la supérieure plus grande, toutes onguiculées. Anthères plus courtes que les filets, à oreillettes aiguës, divergentes après la fécondation. Stigmates linéaires et glabres inférieurement, dilatés et papilleux aux bords, vers le sommet. Capsule coriace, déprimée au sommet, à angles carénés supérieurement. Graines rousses, comprimées, munies d’une aile membraneuse, étroite.

Hab. les champs cultivés, à Vaqueirole près Nîmes, à Sernhac, à Tresques.

Fl. mai.

2. GLADIOLUS COMMUNIS
Lin. sp. 52 ; Gren. et Godr. fl. fr. 3, p. 248 ; Rchb. ic. fig. 777 ; Mut. fl. fr. t. 70, fig: 532.

Cette espèce diffère de la précédente : par la tunique de son bulbe à fibres anastomosées, vers le sommet, en aréoles plus étroites ; par les divisions de son périgone obtuses ; par ses anthères à oreillettes obtuses, non divergentes ; par ses stigmates à partie inférieure glabre dans une plus grande étendue ; par sa capsule à angles carénés dans toute leur longueur ; par ses graines plus largement ailées.

Vulgairement, lis de la Saint-Jean, petite flambe ; en patois, coutela de bla ; son bulbe-est vénéneux ; à a été vanté contre les scrofules, appliqué en cataplasmes.

Hab. les champs cultivés, aux environs de Nîmes, de Sernhac ; aux bords du Rhône ; près Saint-Gilles ; les terrains sablonneux à Tresques, à Aigues-Mortes.

Fl. mai.

3. GLADIOLUS SEGETUM
Gawl. bot. mag. 719 ; Gren. et Godr. fl. fr. 3, p. 248 ; Mut. fl. fr. t. 70, fig. 534 ; Rchb. ic., fig.781.

Cette espèce se distingue: par son bulbe couvert d’une tunique à fibres étroitement anastomosées, presque jusqu’à la base ; par ses fleurs nombreuses, disposées en grappe lâche, allongée un peu flexueuse au sommet, distique ou subunilatérale ; par sa spathe à feuilles très inégales, celle de la base de la grappe aussi longue que la fleur ; par son périgone à tube très peu courbé, à divisions très inégales, la supérieure plus longue et plus large que les autres, dont elle est écartée ; par ses anthères plus longues que leurs filets, à oreillettes aiguës et divergentes ; par sa capsule courte, à angles arrondis jusqu’au sommet ; et, enfin, par ses graines subglobuleuses, dépourvues d’ailes.

Cette plante est connue, aux environs du Vigan. sous le nom patois de lirgo. que l’on peut rapporter aussi aux deux autres espèces.

Hab. les champs cultivés à Saint-Ambroix, à Anduze, au Vigan, à Tresques.

Fl. mai-juin.

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