CXIIe FAM. ALISMACÉES. – ALISMACEÆ. (R. Br. prodr. 342.)

Fleurs hermaphrodites, régulières, rarement monoïques. périgone à 6 divisions entièrement libres et égales ; les 3 extérieures en forme de calice herbacé et persistant, les 3 intérieures pétaloïdes, délicates, caduques, imbriquées ou enroulées avant l’épanouissement. Etamines 6-12 ou plus, insérées au-dessous de l’ovaire ou à la base des divisions intérieures du périgone ; anthères bilobées, à déhiscence longitudinale. Ovaires 3-6 ou plus, libres ou soudés par la suture ventrale. Styles courts, persistants. Fruit formé de 6-12 carpelles ou plus, secs, disposés en verticilles ou en têtes globuleuses, libres ou soudés par la suture ventrale, indéhiscents ou à déhiscence ventrale, renfermant 1-2 graines à test coriace ou membraneux. Embryon courbé plié. Périsperme nul.

1 Fleurs monoïques ; feuilles sagittées SAGITTARIA
Fleurs hermaphrodites ; feuilles non sagittées 2
2 Carpelles libres, disposés en verticilles ou en têtes ALISMA
Carpelles soudés, disposés en étoile DAMASONIUM
1er gr. FLUTEAU. – ALISMA. (Lin. gen. 460.)

Fleurs hermaphrodites. 6 étamines à filets filiformes, opposés deux à deux aux divisions pétaloïdes du périgone. Carpelles verticillés ou en capitules, libres, caducs, uniloculaires, monospermes. Graine à moitié supérieure, étroitement repliée jusqu’à la base, à test membraneux.

1 Fleurs petites ; carpelles mutiques PLANTAGO
Fleurs assez grandes ; carpelles mucronés RANUNCULOIDES

1. ALISMA PLANTAGO
Lin. sp. 486 ; Dec. fl.fr. 3, p. 188 ; Lamk. ill. t. 272 ; Fuchs. hist. p. 42, ic. ; Math. comm. (valgr.) p.182, ic ; Tabern. ic. 734, fig. 1.

Racine fibreuse, à collet renflé, arrondi, assez gros. Tiges de 2-10 dm, droites, glabres, dépourvues de feuilles, à rameaux verticillés, étagés par verticilles, munis à la base de bractées scarieuses, formant, par leur ensemble, une ample panicule lâche, souvent diffuse. Feuilles radicales, disposées en rosette, pétiolées, ordinairement grandes, ovales, oblongues, lancéolées ou lancéolées-linéaires, atténuées ou cordées à la base, munies de 5-7 nervures principales se réunissant au sommet, et de nervures latérales très nombreuses, fines étalées. Fleurs assez petites, blanches ou rosées, longuement pédonculées, verticillées au sommet de la tige et des rameaux. Divisions internes du périgone denticulées 2-3 fois plus grandes que les extérieures. Carpelles nombreux, très petits, comprimés, ovales ou oblongs, sillonnés extérieurement, mutiques, arrondis au sommet, disposés circulairement et sur un seul rang en tête déprimée, presque triangulaire, laissant, par leur inclinaison en dehors, un vide au centre en forme d’entonnoir. Style assez long, partant du milieu de la courbure interne. Graine fauve, finement ponctuée.

Var. A, Latifolium. Feuilles grandes, ovales-lancéolées, arrondies ou cordées à la base.

Var. B, Lanceolatum. Feuilles étroitement lancéolées, atténuées à la base. A. lanceolatum Rchb. exsic.

Var. C, Graminifolium. Feuilles linéaires, allongées, submergées. A. Graminifolium Ehrh.

Vulgairement plantain aquatique, plantain d’eau ; en patois, herba de cinq costas d’aiga. Sa racine est apéritive ; mise en poudre elle a été vantée contre la rage. La plante est âcre et peut être nuisible aux bestiaux qui la mangent.

Hab. les fossés, les bords des eaux et les lieux inondés, dans tout le département.

Fl. juillet-août.

2. ALISMA RANUNCULOIDES
Lin. sp. 487, Dec. fl. fr. 3, p. 189 ; Lob. ic. 300 fig. 2.

Racine fibreuse. Tiges de 1-4 dm, dressées, courbées ou couchées, glabres, dépourvues de feuilles. Feuilles lancéolées ou lancéolées-linéaires, atténuées aux deux extrémités, à pétioles plus ou moins allongés, marquées de 3 nervures, disposées en faisceau radical, environ de la longueur des tiges. Fleurs assez grandes, rosées, longuement pédonculées, disposées en une ombelle terminale ou deux superposées et distantes. Divisions internes du périgone 4-5 fois plus grandes que les extérieures,très fugaces. Carpelles nombreux, très petits, obliquement elliptiques, à 5 angles saillants inégaux, mucronés au sommet par le style court, disposés sur plusieurs rangs en capitules sphériques. Graine fauve ou brune, finement chagrinée.

Hab. les fossés, les bords des étangs, les lieux inondés, l’hiver à Sommières, Jonquières, Alais, Anduze, etc.

Fl. mai-septembre.

2e gr. DAMASONE. – DAMASONIUM. (Juss. gen. 46.)

Fleurs hermaphrodites. Etamines 6, à filets filiformes opposés deux à deux aux divisions pétaloïdes du périgone. Fruit composé de 6-8 carpelles bispermes, ou monospermes par avortement, soudés par la suture ventrale, disposés en étoile, à déhiscence ventrale. Graine dressée, la supérieure horizontale.

1. DAMASONIUM STELLATUM
Pers. syn.1, p. 400 ; Alisma damasonium Lin. sp. 486 ; .Dec. fl. fr. 3, p. 188 ; Lob. ic. 301, fig. 1, et obs. 160, fig. 2.

Racine fibreuse. Tiges de 1-3 dm, glabres, plus ou moins nombreuses, rarement solitaires, étalées, rarement dressées. Feuilles, oblongues, tronquées ou un peu cordées à la base, pétiolées, toutes radicales, munies de 3 nervures. Fleurs petites, rosées blanches, à pédoncules assez épais, disposés en ombelle terminale plus ou moins fournie, souvent surmontée d’une ou de deux autres ombelles, munies à la base de 3 bractées membraneuses. Carpelles comprimés, striés, allongés en pointe piquante, à bord supérieur tranchant. Graines noires, plissées-rugueuses transversalement.

Vulgairement étoile d’eau, flûte de berger ; racine astringente, inusitée.

Hab. les bords des étangs, à Jonquières ; les lieux inondés, à Bellegarde.

3e gr. SAGITTAIRE. – SAGITTARIA. (Lin. gen. 1067.)

Fleurs monoïques. périgone des fleurs mâles et des fleurs femelles à 6 divisions ; les 3 extérieures vertes, persistantes ; les 3 intérieures colorées, caduques ; les fleurs mâles à étamines indéfinies occupant la partie supérieure de la grappe, et les femelles la partie inférieure. Fruit formé de carpelles très nombreux, libres, uniloculaires, monospermes, ailés, disposés en capsules sphériques, compactes, sur un réceptacle épais, charnu, semi-globuleux.

1. SAGITTARIA SAGITTÆFOLIA
Lin. sp. 1410; Dec Il, fr. 3, p. 190 ; Lamk. ill. 776 ; Dod. pempt. 588, fig. 1-2 ; Tabern. ic. 743, fig. 1-2 ; Math. comm. (valg.) 1138-1139, ic.

Racine formée de fibres très nombreuses, blanches, d’où sortent des rhizomes plus ou moins allongés, blancs, terminés par un bulbe charnu. Tige de 2-8 dm, dressée, fongueuse, ordinairement simple, renflée à la base, à 3 faces, dont une arrondie, terminée par une grappe de fleurs. Feuilles toutes radicales, à pétiole très long, triquètre à limbe sagitté, à lobes lancéolés-allongés, tantôt larges, tantôt étroits ; les primitives linéaires-oblongues. Fleurs assez grandes, délicates, blanches, roses à la base, disposées en une grappe interrompue ; pédoncules opposés ou ternés, munis de bractées membraneuses à leur base ; fleurs femelles plus brièvement pédonculées, occupant la partie inférieure de la grappe. Carpelles très comprimés, apiculés sur l’aile interne, caducs à la maturité, disposés en tête arrondie de la grosseur d’une petite noix.

Vulgairement fléchière, flèche d’eau, sagette. La racine est astringente rafraîchissante ; les feuilles sont recherchées par les chevaux, les chèvres et les cochons.

Hab. les fossés et les lieux marécageux, aux environs de Nîmes, d’Uzès, d’Alais, du Pont-Saint-Esprit, de la Calmette, de Bellegarde, etc.

Fl. juin-août.

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