LXXe FAM. PRIMULACÉES. – PRIMULACEÆ. (Vent. tabl. 2, p. 285.)

Fleurs hermaphrodites régulières, très rarement irrégulières. Calice persistant, à 4-5 sépales, soudés à la base ou très rarement en tube adhérent à l’ovaire (samolus). Corolle gamopétale insérée sur le réceptacle, régulière, caduque ou marcescente, à 4-5 lobes alternes avec les sépales. 4-5 étamines insérées au tube ou à la gorge de la corolle et opposées à ses lobes, quelquefois 8-10, dont les extérieures en forme d’écaille, sans anthères, alternant avec les lobes. Anthères bilobées, à déhiscence longitudinale. Ovaire libre, rarement adhérent. Style et stigmate simples. Capsule à une loge bi ou polysperme, s’ouvrant au sommet ou dans toute sa longueur en valves égalant le nombre des sépales, ou transversalement par un opercule. Graines petites, ordinairement verruqueuses, peltées, planes sur le dos, convexes sur le ventre, quelquefois anguleuses, sessiles et enfoncées dans les fossettes d’un placenta libre et central. Plantes vivaces ou annuelles, à tige courte ou élevée, à feuilles opposées, rarement alternes ou verticillées, quelquefois toutes radicales en rosette, à fleurs solitaires, axillaires ou terminales, ou en grappe terminale ou en ombelle, ou en panicule ou en épi, ou plus rarement verticillées au sommet de la tige.

1 Feuilles pinnatifides à lobes pectinés ; plante aquatique HOTTONIA
Feuilles simples ; plantes terrestres 2
2 Capsule adhérente au calice SALOMUS
Capsule non adhérente an calice 3
3 Capsule s’ouvrant longitudinalement par des valves ou par des dents 4
Capsule s’ouvrant circulairement par opercule 9
4 Feuilles toutes radicales 5
Feuilles placées sur la tige 7
5 Divisions de la corolle réfléchies pédoncule CYCLAMEN
Divisions de la corolle dressées ou étalées 6
6 Capsule s’ouvrant au sommet par 5-10 dents PRIMULA
Capsule s ouvrant par 5 valves dans toute sa longueur. ANDROSACE
7 Corolle tubuleuse, bilabiée ; fleurs en épi court, serré, épais CORIS
Corolle campanulée ou rosacée ; fleurs solitaires, en panicule ou en grappe grêle 8
8 Corolle jaune, plus longue que le calice LYSIMACHIA
Corolle rosée, beaucoup plus courte que le calice ASTEROLINUM
9 Corolle persistante, à 4, rarement à 5 lobes, plus petite que le calice CENTUNCULUS
Corolle caduque, plus grande que le calice, à 5 divisions ANAGALLIS
1er gr. HOTTONE. – HOTTONIA. (Lin. gen. 203.)

Calice à 5 divisions profondes. Corolle hypocratériforme, à tube court, à limbe à 5 lobes échancrés, glanduleux à la base. Capsule globuleuse, surmontée d’un style persistant, s’ouvrant en 5 valves cohérentes au sommet et à la base. Graines nombreuses, trigones, réfléchies, à ombilic basilaire. Plante aquatique, à feuilles pinnatifides, pectinées, submergées, à fleurs verticillées.

1. HOTTONIA PALUSTRIS
Lin. sp. 208 ; Dec. fl. fr. 3, p. 436 ; Lamk. ill. t. 100 ; Math. (valg.) 1168, ic. Lob. ic. 790.

Racine rampante au fond de l’eau. Tige submergée, oblique ou horizontale, feuillée ; la partie supérieure de 2-3 déclin. aérienne, fistuleuse, dressée glabre nue au-dessous des fleurs. Feuilles fragiles, pinnatifides, pectinées, à segments linéaires-aigus, disposées en verticilles rapprochés ; les supérieures souvent pourvues de radicelles allongées, simples. Fleurs assez grandes, rosées ou blanchâtres, disposées par verticilles d’autant plus écartés qu’ils sont éloignés du sommet de la tige. Pédoncules glanduleux, plus courts que le calice, étalés, puis réfléchis, munis à leur base d’une bractée linéaire, les dépassant. Calice glanduleux, à divisions linéaires, calleuses au sommet, plus courtes que la corolle ; celle-ci à tube court, à lobes profonds, obtus, légèrement échancrés, jaunes à leur base, étamines presque sessiles à la gorge de la corolle.

Cette plante porte les noms vulgaires de mille-feuilles aquatique, de plumeau.

Hab. dans les marais du Cayla (Guan. fl. monspel.) M. de Laveau me la communiqua comme provenant de cette localité.

Fl. mai-juillet.

2e gr. PRIMEVÈRE – PRIMULA. (Lin. gen. 197.)

Calice tubuleux-anguleux ou campanulé, à 5 dents. Corolle infundibuliforme ou en soucoupe, à 5 lobes obtus plus ou moins échancrés à tube cylindrique dilaté au-dessous de la gorge munie d’appendices. Etamines 5, incluses, insérées sur le tube de la corolle. Capsule s’ouvrant au sommet en 5 valves, souvent bifides. Graines anguleuses, chagrinées, très nombreuses. Plantes vivaces, à feuilles en rosette, à fleurs jaunes verdissant par la dessication, en ombelles ou solitaires au sommet de pédoncules radicaux.

1 Fleurs en ombelle terminale 2
Fleurs solitaires terminales GRANDIFLORA
2 Calice à divisions courtes subobtuses ; corolle concave, odorante OFFICINALIS
Calice à divisions acuminées ; corolle plane, inodore ELATIOR

1. PRIMULA GRANDIFLORA
Lamk. fl. fr. 2, p. 248 ; Dec. fl. fr. 3, p. 445 ; P. veris var. acaulis Lin. sp. 205 ; Fl. dan. t. 194 Dod. pempt 147, fig. 3.

Racine courte, épaisse, garnie de fibres blanchâtres. Hampe avortée. Feuilles ovales-oblongues, obtuses, atténuées à la base en pétiole ailé, dentées, ridées-réticulées, velues, blanchâtres en dessous, glabres et d’un vert pâle en dessus, disposées en rosette dressée, tantôt plus courtes, tantôt plus longues que les pédoncules radicaux, uniflores, velus-laineux, munis à leur base d’une bractée linéaire-subulée. Calice anguleux, velu, à dents profondes, étroites, lancéolées, acuminées. Corolle d’un jaune pâle, à limbe large, plane, plissé à la gorge, à lobes échancrés en cœur et marqués à la base d’une tache orangée. Capsule obovale, de la longueur du tube du calice. Graines brunes.

Hab. les prairies à Alais, St-Jean-du-Gard, Anduze, la Chartreuse de Valbonne.

Fl. mars-mai.

2. PRIMULA OFFICINALIS
Jacq. misc. 1 p 159 ; Dec. fl. fr. 3, p .446 ; P. veris A officinalis Lin205 ; Cam. epit. 883, ic. ; sp. Lob. ic. t. 567, fig. 1 ; Fuchs. hist. 850 ; Fl. dan. t. 433.

Racine courte, épaisse, odorante, garnie de fibres charnues, blanchâtres. Hampes de 1-3 dm, droites, pubescentes, beaucoup plus longues que les feuilles ; celles-ci toutes radicales, ovales ou oblongues, contractées en un pétiole ailé, allongé, irrégulièrement dentées ou crénelées, ridées-réticulées, pubescentes ou tomenteuses en dessous, glabres ou presque glabres en dessus, d’un vert pâle. Fleurs d’un beau jaune, odorantes, penchées du même côté, solitaires au sommet de pédoncules, les uns plus courts, les autres plus longs que le calice, tomenteux ou pubescents, disposés en ombelle terminale, munie, à sa base, d’une collerette de folioles lancéolées-acuminées. Calice presque tomenteux, renflé, à lobes courts, ovales, mucronulés, étalés-dressés. Corolle plissée à la gorge, à limbe court, concave, plus court que le calice ou le dépassant peu, à lobes échancrés au sommet et tachés de jaune orangé à la base. Capsule obovale, plus courte que le tube du calice, dont elle est lâchement séparée. Graines brunes.

Cette plante est connue sous les noms vulgaires de primerole, fleur de coucou, brayette ; ses racines sont sternutatoires ; ses fleurs servent pour fortifier le vin, et sont employées comme cordiales. Les chèvres et les moutons mangent cette plante ; quelques personnes mangent ses feuilles en salade.

Hab. les prairies et les lieux frais, dans tout le département.

Fl. mars-mai.

3. PRIMULA ELATIOR
Jacq. misc. 1 ,p.158 ; Dec. fl. fr. 3, p. 445 ; Fuchs. hist. 851, ic. ; Camer. epit. 884, ic. ; Moris. hist. s. 5, t. 24, fig. 3.

Cette espèce diffère de la précédente : par ses fleurs d’un jaune pâle, inodore ; par ses pédoncules ordinairement plus courts que le calice ; par son calice velu-verdâtre sur les angles, blanchâtre dans les intervalles, appliqué sur le tube de la corolle, à lobes plus étroits, plus-profonds, acuminés ; par sa corolle non plissée à la gorge, à tube dépassant le calice, à limbe large, plane ; par sa capsule étroitement serrée par le tube du calice, qu’elle dépasse.

Hab. les bois à Salbous, près de Campestre ; à la Chartreuse de Valbonne.

Fl. avril-juin.

Le P. farinosa Lin. sp. indiqué dans les Cévennes par Mutel, fl. fr. et le P. integrifola Lin. sp. indiqué aussi dans les Cévennes par Duby, bot. gal. n’ont pas été trouvés par nous.

On cultive, dans les parterres, le P. variabilis (Goupil, ann. sc . Lin.), remarquable par ses couleurs variées ; le P. auricula Lin. sp. sous le nom vulgaire d’oreille-d’ours, qui se fait distinguer par ses feuilles épaisses, charnues, glauques, farineuses, et par ses corolles de différentes couleurs.

3e gr. ANDROSACE. – ANDROSACE. (Tournef. inst. p. 123, t. 46.)

Calice persistant, à 5 lobes. Corolle en entonnoir ou en coupe, à 5 lobes le plus souvent entiers, à gorge resserrée, munie de 5 appendices courts, à tube ovale, plus court que le calice. Etamines 5, incluses ; anthères obtuses. Style 1, très court. Capsule globuleuse, s’ouvrant en 5 valves du sommet à la base. Graines anguleuses peu nombreuses (3-5). Petites plantes à feuilles en rosette, à fleurs en ombelle.

1 Calice velu accrescent ; corolle beaucoup plus courte que le calice MAXIMA
Calice glabre non accrescent ; corolle un peu plus longue que le calice SEPTENTRIONALIS

1. ANDROSACE SEPTENTRIONALIS
Lin. sp. 203 ; Dec. fl. fr. 3, p. 444 Lamk. ill. t. 98, fig. 2 ; A. brevifolia Vill. dauph. t. 15.

Racine très grêle, pivotante. Hampes solitaires ou nombreuses, de 5-15 cm. pubescentes à poils rameux très courts, puis glabres, droites, nues, grêles, terminées par une ombelle à rayons nombreux. Feuilles en rosette, lancéolées-oblongues, un peu aiguës, à dents petites, écartées. Fleurs blanches ou rosées, solitaires au sommet de pédoncules inégaux très grêles, dressés, couverts de poils courts, rameux, munis à leur base d’une collerette formée de 10-12 folioles petites, 6-8 fois plus courtes que le pédoncule, linéaires-aiguës, étalées, un peu prolongées à la base. Calice glabre, anguleux, turbiné, à tube blanchâtre, à dents lancéolées-aiguës, vertes, un peu plus courtes que la corolle ; celle-ci jaune à la gorge, obovale, entière. Capsule presque égale au calice. Graines petites, brunes.

Hab. les bois à l’Espérou. CD et @ Fl. mai-juin.

2. ANDROSACE MAXIMA
Lin. sp. 203 ; Dec. fl. fr. 3, p. 444 ; Camer. epit. 639, ic. ; Clus. hist. 2, p. 134, fig. 2.

Racine grêle, pivotante. Hampes solitaires ou nombreuses, de 5-15 cm. ; celle du centre droite ; les latérales étalées, toutes rougeâtres et couvertes de poils crépus, terminées par une ombelle composée de 3-8 rayons. Feuilles en rosette, un peu épaisses, glabres, ovales, lancéolées, dentées supérieurement, souvent rougeâtres. Fleurs blanches, solitaires au sommet de pédoncules presque égaux, velus, crispés, un peu plus longs que la collerette, rarement plus courts ; celle-ci formée de 4-5 folioles obovales, obtuses, pubescentes, larges, étalées. Calice velu, accrescent après la fleuraison, à tube globuleux, à 5 lobes étalés, ovales-aigus, entiers, rarement dentelés, dépassant beaucoup la corolle, à gorge jaune, à limbe concave, à 5 lobes obovales entiers. Capsule beaucoup plus courte que le calice. Graines brunes, grosses, velues, comme chagrinées à angles très prononcés.

Cette plante passe pour très diurétique.

Hab. les champs cultivés à Campestre, près d’Alzon.

Fl. mai-juin.

Nous n’avons pas rencontré, dans nos herborisations, l’androsace lactea Lin. sp. indiqué dans les Cévennes par Duby bot. gal.

4e gr. CYCLAMEN – CYCLAMEN. (Tournef. inst. p. 158, t. 68.)

Calice à 5 divisions. Corolle rotacée à 5 divisions, allongées et réfléchies, à tube court, ovale, à gorge dilatée. Etamines 5, incluses, insérées au sommet du tube, conniventes ; anthères cuspidées. Capsule globuleuse, polysperme, s’ouvrant longitudinalement jusqu’à la base, en 5 valves réfléchies.

1. CYCLAMEN REPANDUM
Sibth. et Smith, fl. gr. t. 186 ; C. vernum Lob. ic. 605 fig.1 ; Dec. prodr. 8, ,p. 57 ; C. hederœfolium Duby, bot. 385 ; Lois. gal. 1, p. 163 ; Moris. hist. s. 13, t. 7, 385 ; fig. 7.

Racine charnue, globuleuse ou un peu déprimée, de la grosseur d’une noisette, brune, nue ou munie à la base de quelques radicules, donnant, dans sa partie supérieure, naissance à une espèce de tige souterraine courte ou un peu allongée, garnie des débris des anciennes feuilles, portant les feuilles et les pédoncules. Feuilles glabres, ovales ou arrondies, un peu pointues, anguleuses, à angles inégaux, plus ou moins saillants, mucronulés, en cœur à la base, tachées de blanc en dessus, souvent violettes en dessous, à pétioles ordinairement plus les courts que les pédoncules. Fleurs penchées, solitaires à l’extrémité d’un pédicule de 1-2 dm, très grêle, dressé, scabre, tuberculeux, se contournant en spirale après la floraison. Calice dépassant le tube de la corolle, à 5 lobes lancéolés-acuminés. Corolle blanche, à gorge entière, violacée, à lobes allongés, oblongs-lancéolés, aigus. Style inclus ou saillant.

Hab. les bois et les broussailles, dans un petit vallon, au midi du moulin de la Beaume, sur le Gardon, et à Anduze (Lecoq et Lamotte).

Fl. avril-mai.

5e gr. ASTÉROLIN. – ASTEROLINUM. (Link. et Hoffm. fl. port. 332.)

Calice à 5 divisions. Corolle rotacée, subcampanulée, 3-4 fois plus courte que le calice, à 5 lobes arrondis, à tube ovale, court. Etamines 5, plus longues que la corolle, insérées à la base des lobes. Capsule globuleuse, entourée par la corolle et le calice persistants, à 5 valves, à 2-3 graines réniformes, ombiliquées, plissées en travers.

1. ASTEROLINUM STELLATUM
Link. et Hoffm. l. C. Lysimachia linum-stellatum Lin. sp. 211 ; Dec. fl. fr. 3, p. 436 ; Magn. bot. 163, ic.
– Racine grêle, pivotante. Tige grêle de 5-8 cm. dressée ou étalée, très rameuse dès la base, glabre, ainsi que le reste de la plante. Feuilles opposées, sessiles, linéaires-lancéolées, acuminées, rudes sur les bords, à 3 nervures, dont la médiane très prononcée, plus longues que les pédoncules, disposées en grappes simples et terminales. Fleurs solitaires au sommet de pédoncules axillaires, courbés, environ de la longueur du calice, disposées en grappes simples et terminales. Calice à lobes linéaires-lancéolés, acuminés aristés, un peu contracté à la base, bordés de petites dents cartilagineuses, étalés en étoile. Corolle très petite, verdâtre, ouverte. Capsule plus courte que le calice, s’ouvrant jusqu’à la base par 5 valves entières. Graines noirâtres.

Hab. les bois aux environs de Nîmes aux bords du Gardon au pont du Gard, aux environs du Vigan, d’Anduze, d’ Alais.

Fl. avril-mai.

6e gr. LYSIMAQUE. – LYSIMACHIA. (Lin. gen. 205.)

Calice à 5 divisions. Corolle rotacée ou subcampanulée, à tube court, à 5 lobes plus longs que le calice. Etamines 5, insérées à la de la corolle, à filets alternant gorge avec 5 autres filets stériles. Capsule globuleuse s’ouvrant au sommet en 5-10 valves polyspermes ou en 2 valves, l’une bifide et l’autre trifide. Graines anguleuses.

1 Fleurs en panicule terminale VULGARIS
Fleurs solitaires, axillaires 2
2 Lobes du calice larges, cordés à la base ; feuilles arrondies NUMMULARIA
Lobes du calice étroits, linéaires-subulés ; feuilles ovales-aiguës NEMORUM

1. LYSIMACHIA VULGARIS
Lin. sp. 209 ; Dec. fl. fr. 3, p. 434 ; Math, (valg.) 949, ic. ; Fuchs. hist. 492, ic. ; Drèves et Hayne, pl. d’Eur. t. 59.

Racine rougeâtre, rampante. Tige de 6-10 dm, droite, glabre dans le bas, pubescente dans le haut, parcourue par des sillons qui partent de la base des feuilles, droite, simple ou rameuse. Feuilles presque sessiles, opposées ou verticillées par 3 ou par 4 ; les inférieures très petites, squamiformes ; les supérieures ovales-lancéolées, aiguës, glabres et ponctuées de noir en dessus, pubescentes et plus pâles en dessous. Fleurs d’un beau jaune, disposées en panicule rameuse et terminale. Pédicelles presque de la longueur de la fleur. Calice à lobes lancéolés, acuminés-subulés, brièvement cilié, entouré d’une bordure rouge. Corolle 2-3 fois plus grande que le calice, à lobes oblongs, obtus ou aigus, parsemés de petites glandes jaunâtres. Etamines à filets dilatés et soudés inférieurement. Capsule environ de la longueur du calice, surmontée par le style allongé, persistant. Graines de couleur nankin.

Cette plante, connue sous les noms vulgaires de corneille, chasse-bosse, est un peu astringente et vulnéraire ; ses feuilles teignent les cheveux blond.

Hab. les lieux frais et humides, les bords des fossés, dans tout le département.

Fl. juin-juillet.

2. LYSIMACHIA NUMMULARIA
Lin. sp. 211 ; Dec. fl. fr. 3, p. 435 ; Fl. dan. t. 493 ; Fuchs. hist. 401, ic. ; Lob. ic. t. 466, fig. 1 ; Moris. hist. s. 5, t. 26, fig. 5, no 1.

Racine grêle, fibreuse. Tige de 1-6 dm, grêle, couchée, rampante, tétragone, simple, rarement rameuse, glabre, ainsi que toute la plante. Feuilles brièvement pétiolées, opposées, parsemées de points bruns écartés, ovales-arrondies, entières, quelquefois en cœur à la base. Fleurs jaunes, axillaires, solitaires, opposées, à pédoncule ordinairement plus court que la feuille. Calice à lobes larges, cordiformes à la base, aigus au sommet. Corolle environ 2 fois plus grande que le calice, à lobes ovales, parsemés de petites glandes jaunâtres. Etamines à filets très brièvement soudés à la base.

Cette plante porte les noms vulgaires de nummulaire, monnoyére, herbe aux cent maux, herbe aux écus ; elle est astringente et vulnéraire ; inusitée.

Hab. les prairies humides, les bords des fossés, dans tout le département.

Fl. juin-juillet.

3. LYSIMACHIA NEMORUM
Lin. sp. 211 ; Dec. fl. fr. 3, p. 435 ; Fl. dan. t. 174 ; Drèves Hayne, pl. d’Eur. t. 103 ; Lob. obs. p. 248, fig. 2.

Racine grêle. Tiges de 1-3 dm, couchées, radicantes à la base, redressées supérieurement simples ou peu rameuses, grêles, glabres, ainsi que le reste de la plante. Feuilles brièvement pétiolées, opposées, ovales-aiguës, très entières. Fleurs petites, jaunes, axillaires, solitaires, à pédoncules filiformes, opposés, plus longs que les feuilles, recourbés à la maturité. Calice à lobes linéaires, subulés. Corolle à lobes ovales, obtus, dépassant les sépales Etamines à filets libres. Capsule un peu plus courte que les sépales, s’ouvrant en 2 valves en fendant le style à sa base ; plus tard, divisées, l’une en 2, l’autre en 3 valves. Graines noirâtres, rugueuses.

Hab. les bois aux environs de l’Espérou.

Fl. juin-juillet.

7e gr. CORIS. – CORIS. (Tournef. inst. p. 852, t. 429.)

Calice campanulé-tubuleux, oblique, à limbe double, à dents spinescentes ; les externes inégales, étalées, alternes avec les internes ; celles-ci, au nombre de 5, triangulaires ; les 2 supérieures plus grandes, conniventes à la maturité. Corolle tubuleuse, bilabiée, à 5 divisions inégales, échancrées ; les 2 antérieures plus courtes. Etamines 5, inégales, à filets glanduleux à la base, insérées au tube de la corolle. Capsule globuleuse, à 5 valves et à 5 graines.

1. CORIS MONSPELIENSIS
Lin. sp. 252 ; Dec. fl. fr. 3, p. 437 ; Lamk. ill. t. 102 ; Lob.ic. t. 402 ; Tabern. ic. 840, fig. 1.

Racine dure, rougeâtre, rameuse inférieurement. Tiges de 1-2 dm, nombreuses, touffues, étalées, dressées ou ascendantes, rougeâtres et subligneuses à la base, simples ou rameuses, pubescentes supérieurement. Feuilles éparses, nombreuses, linéaires-obtuses, un peu succulentes, entières, glabres, étalées ou réfléchies ; les supérieures souvent munies de dents épineuses. Fleurs purpurines ou bleuâtres, rarement blanches, presque sessiles et disposées en grappes serrées, terminales, en forme d’épis courts. Calice ventru, muni de nervures longitudinales, à dents extérieures subulées ; les intérieures plus courtes, triangulaires, ciliées, marquées sur les 2 faces d’une tache noirâtre ; la partie supérieure du calice souvent rougeâtre. Corolle assez grande, à tube de la longueur du calice. Etamines plus longues que le tube et plus courtes que le limbe de la corolle. Capsule beaucoup plus courte que le calice. Graines petites, ovoïdes, noirâtres, rugueuses.

Toute la plante est regardée, par les Arabes, comme spécifique contre la syphilis ; sa poudre, mise sur les plaies, a, dit-on, une vertu cicatrisante.

Hab. les lieux arides et sablonneux, à Nîmes, Manduel, Tresques, Aigues-Mortes.

Fl. mai-juillet.Toute la plante est regardée, par les Arabes, comme spécifique contre la syphilis ; sa poudre, mise sur les plaies, a, dit-on, une vertu cicatrisante.

Hab. les lieux arides et sablonneux, à Nîmes, Manduel, Tresques, Aigues-Mortes.

Fl. mai-juillet.

8e gr. CENTENILLE. – CENTUNCULUS. (Lin. gen. 189.)

Calice à 4, rarement à 5 divisions. Corolle à tube renflé-globuleux, à limbe à 4 divisions, rarement à 5, marcescente, plus petite que le calice. Etamines 4-5, saillantes, opposées aux lobes de la corolle, insérées à la gorge. Capsule globuleuse, s’ouvrant circulairement par un opercule. Graines très petites, nombreuses, courbées, à hile ventral.

1. CENTUNCULUS MINIMUS
Lin. sp. 169 ; Dec. fl. fr. 3, p. 431 ; Lamk. ill. t. 83 ; Vaill. bot. t. 4, fig. 2.

Racine très grêle. Tiges de 2-6 cm. dressées, fluettes, solitaires ou nombreuses, rameuses, à rameaux étalés, glabres, ainsi que le reste de la plante. Feuilles sessiles ou presque sessiles, ovales-aiguës, entières, étalées, alternes ou opposées dans le bas. Fleurs blanches ou rosées, très petites, solitaires, axillaires, sessiles ou brièvement pédonculées. Calice à lobes linéaires-subulés, dépassant la corolle et la capsule ; celle-ci apiculée. Graines noires, trigones, finement rugueuses.

Hab. les prairies humides aux environs du Vigan (Diomède).

Fl. juin-juillet.

9e gr. MOURON. – ANAGALLIS. (Tournef. inst. p. 142, t. 59.)

Calice à 5 divisions. Corolle rotacée, caduque, à tube nul ou presque nul, à limbe à 5 lobes, dépassant le calice. Etamines 5, insérées à la base des lobes de la corolle. Capsule globuleuse, s’ouvrant circulairement par un opercule. Graines nombreuses, courbées, à hile ventral.

1 Tige rampante à la base ; feuilles arrondies,un peu pétiolées TENELLA
Tige couchée à la base non rampante ; feuilles ovales-lancéolées, sessiles ARVENSIS

1. ANAGALLIS ARVENSIS
Lin. sp. 211 ; A. cœrulea et A. phoenicea Dec. fl. fr. 3, p. 431 et 432 ; A. repens Dec. l. c. 5, p. 381 ; Lamk. ill. t.. 101 ; Lob.ic. t. 465 ; Fuchs. hist. 19 ic. ; Drèves et Hayne, pl. d’Eur. t. 32.

Racine grêle, tortueuse, à filaments courts. Tiges de 1-3 dm, très rameuses dès la base, étalées ou ascendantes-diffuses, tétragones, glabres, ainsi que les feuilles ; celles-ci sessiles, opposées, rarement ternées, ovales ou oblongues-lancéolées, ponctuées de noir en dessous, trinerviées, un peu succulentes. Fleurs rouges ou bleues, solitaires au sommet de pédoncules opposés, axillaires, filiformes, égalant ou dépassant les feuilles, dressés, ensuite courbés-réfléchis. Calice à lobes lancéolés-acuminés, aigus, à bords membraneux. Corolle très ouverte, à lobes oblongs, entiers ou un peu dentés au sommets glabres ou ciliés-glanduleux, dépassant peu le calice. Etamine, à filets libres, velus. Capsule plus courte que le calice ou le dépassant peu. Graines noirâtres, trigones, finement rugueuses.

Cette plante porte les noms vulgaires de morgeline d’été ; lorsque la fleur est rouge, de mouron mâle ; lorsqu’elle est bleue, de mouron femelle. Elle est vulnéraire, astringente, antirabique ; inusitée. Les graines sont vénéneuses pour les serins.

Hab. les vignes et les champs cultivés, dans tout le département.

Fl. mai-octobre.

2. ANAGALLIS TENELLA
Lin. mant. 335 ; Dec. fl. fr. 3, p. 432 ; C. Bauh. prodr. 136, ic. ; Moris. hist. s. 5, t. 26, fig. 2.

Racine grêle. Tiges de 5-12 cm. radicantes à la base, très grêles, redressées au sommet, simples ou rameuses, tétragones, glabres. Feuilles un peu pétiolées, opposées, arrondies, glabres. Fleurs roses, marquées de lignes plus foncées, solitaires au sommet de pédoncules opposés, axillaires, filiformes, beaucoup plus longs que les feuilles, dressés, après, courbés-réfléchis. Calice à lobes linéaires-acuminés, à bords non membraneux. Corolle à lobes ouverts, oblongs, glabres et entiers au sommet, 2 fois plus longs que le calice. Etamines à filets très velus. Capsule environ de la longueur des lobes du calice. Graines plus petites que celles de l’espèce précédente.

Hab. les prairies humides, à Algues-Mortes, à Anduze, à Génolhac, dans les bois à la Calmette, à l’étang de Pujau.

Fl. juin-août.

10e gr. SAMOLE. – SAMOLUS. (Tournef. inst.143, t. 60.)

Calice persistant, à tube sondé à l’ovaire, à 5 lobes. Corolle caduque hypocratériforme, insérée au-sommet du tube du calice. munie à la gorge d’appendices filiformes, alternes avec ses lobes. Etamines 5, opposées aux lobes de la corolle. Ovaire semi-infère. Capsule polysperme, uniloculaire, s’ouvrant, dans sa partie libre, en 5 valves. Graines un peu courbées, trigones, à hile placé à la base de l’angle interne.

1. SAMOLUS VALERANDI
Lin. sp. 243 ; Dec. fl. fr. 3, p. 454 ; Lamk. ill. t. 101 ; Lob. obs. p. 249, fig. 1 1, et ic. t. 467, fig. 1.

Racine courte, tronquée, garnie de fibres blanchâtres. Tiges de 2-7 dm, solitaires ou naissant plusieurs de la même souche, glabres, ainsi que toute la plante, cylindriques, fistuleuses, droites, simples ou rameuses supérieurement. Feuilles d’un vert pâle, glabres, lisses, entières, ovales-oblongues ; les radicales disposées en rosette, atténuées en pétiole ; les caulinaires alternes, brièvement pétiolées. Fleurs blanches, solitaires au sommet de pédoncules grêles, géniculés au-dessus de la moitié inférieure, où ils sont munis d’une bractée lancéolée, disposés au sommet de la tige et des rameaux en grappes dressées, lâches et allongées à la maturité. Calice à tube subglobuleux, à dents dressées, subtriangulaires. Corolle à lobes obovales crénelés, ouverts, dépassant peu le calice. Capsule dépassée par les dents du calice. Graines brunes, lisses, très petites.

Ou connaît cette plante sous le nom vulgaire de mouron d’eau ; elle passe pour vulnéraire, apéritive et antiscorbutique.

Hab. les lieux humides les marais les bords des fossés, dans tout le département.

Fl. juin-août.

Le styrax officinalis Lin. sp. (aliboufler) n’a pas été trouvé, par nous, dans la pinède de Ste-Marie où Guan l’indique dans ses herborisations.

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