CIIe FAM. URTICÉES. – URTICEÆ. (Dec. fl. fr. 3, p. 517, en partie.)

Fleurs polygames, monoïques ou dioïques. – Fleurs mâles et hermaphrodites à 4-5 sépales, peu inégaux, concaves, libres ou soudés, imbriqués dans le bouton. Etamines 4-5, opposées aux sépales. Filets filiformes, repliés en dedans avant l’épanouissement, puis s’étalant avec élasticité. Anthères bilobées, à lobes souvent séparées au sommet et à la base, à déhiscence longitudinale. Ovaire complet dans les fleurs hermaphrodites, nul ou rudimentaire dans les fleurs mâles. Fleurs femelles à calice persistant, à 4 sépales très inégaux, libres ; les deux extérieurs très petits, quelquefois avortés ou tubuleux, quadridentés ; ovaire libre, uniloculaire, monosperme. Style très court ou nul ; stigmate ordinairement multifide, rarement simple. Fruit (akène) sec, petit, uniloculaire, monosperme, indéhiscent, renfermé dans le calice. Graine dressée, à test membraneux, ordinairement soudé avec le péricarpe ; périsperme charnu. Embryon droit ; cotylédons plans, ovales ou arrondis. Plantes annuelles ou vivaces, herbacées, succulentes, hérissées de poils piquants, ou pubescentes à feuilles alternes ou opposées, dentées ou entières, à stipules petites à fleurs verdâtres, en glomérules ou en grappes axillaires.

1 Calice de la fleur femelle à 4 sépales libres, très inégaux ; feuilles dentées ; plante hérissée de poils piquants URTICA
Calice de la fleur femelle à 4 dents ; feuilles entières ; plante pubescente PARIETARIA
1er gr. ORTIE. – URTICA. (Tournef. inst. p. 514, t. 308.)

Fleurs monoïques, rarement dioïques. Fleurs mâles à calice à 4 sépales, presque égaux, soudés à la base, étalés à la floraison. Etamines 4-5. Fleurs femelles à calice à 4 sépales dressés, opposés en croix ; les extérieurs très petits, quelquefois avortés ; les intérieurs persistants, renfermant l’akène, s’accroissant et devenant parfois charnus-succulents. Akène oblong comprimé , atténué au sommet, ordinairement lisse, luisant. Plantes herbacées, hérissées de poils raides, qui sécrètent une humeur caustique, irritante ; à feuilles opposées.

1 Fleurs en grappes simples 2
Fleurs en grappes rameuses ou agglomérées en globule 3
2 4 stipules aux verticilles ; grappes de fleurs originairement plus courtes que les pétioles URENS
2 stipules aux verticilles ; grappes de fleurs mâles égalant ou dépassant les pétioles MEMBRANACEA
3 Fleurs femelles agglomérées en globule ; plante annuelle PILULIFERA
Fleurs en grappes rameuses ; plante vivace DIOICA

1. URTICA URENS
Lin. sp. 1396 ; Dec. fl. fr. 3,p. 323 ; Fl. dan. t. 739 ; Math. comm. (valgr.) p. 1127 ; Fusch. hist. p. 108, ic.

Racine blanchâtre, rameuse. Tige de 2-5 dm, dressée ou étalée, rameuse dès la base. Feuilles petites, ovales-oblongues, profondément dentées en scie, à 3 nervures à limbe plus long que le pétiole. Stipules 4, à la base des verticilles. grappes de fleurs petites, géminées, sessiles, axillaires, dressées ou étalées, ordinairement plus courtes que les pétioles, composées de fleurs mâles et du plus grand nombre de fleurs femelles. Akènes fauves, couverts de très petits points plus foncés.

Cette plante porte les noms vulgaires d’ortie grièche, de petite ortie ; en patois, d’ourtiga menuda. Sa racine est astringente et diurétique ; la plante entière a été employée contre le choléra en produisant l’urtication. Ses feuilles, hachées, se donnent aux dindonneaux.

Hab. les décombres et le long des murs, dans tout le département.

Annuel. Fl. mai-novembre.

2. URTICA MEMBRANACEA
Poir. dict. 4, p. 638 ; Dec. fl. fr. 5, p. 355 ; U. caudata Brot. fl. lusit. 2, t. 151.

Racine grêle. Tige de 3-6 dm, faible, dressée, rameuse, garnie de poils peu abondants. Feuilles très minces, ovales-aiguës, profondément dentées en scie, à limbe de la longueur du pétiole ou plus long que lui ; stipules 2, à la base des verticilles. grappes de fleurs géminées, axillaires, dressées ou étalées ; les unes à rachis non dilaté, entièrement garni de fleurs femelles, beaucoup plus court que le pétiole ; les autres dépassant les pétioles, à rachis nus et dilatés supérieurement, garnis de fleurs mâles sur la face supérieure, ailée-membraneuse.

Hab. le long des murs, des habitations, aux environs de Sylvéréal.

Annuelle. Fl. avril-mai.

3. URTICA DIOCA
Lin. sp. 4396 ; Dec. fl. fr. 3, p. 322 ; Lamk. ill. t. 761, fig. 1 ; Fl. dan. t. 746 ; Fuchs. hist. p. 107, ic. ; Math. comm. (valgr.) p. 1126, ic. ; Lob. obs. p. 281, fig. 1.

Racine assez grosse, rampante, à stolons violets. Tiges nombreuses, de 4-12 dm, dressées, ordinairement simples. Feuilles ovales-oblongues-acuminées, cordiformes à la base, largement dentées en scie, 2 fois de la longueur du pétiole. Fleurs dioïques, en grappes rameuses, axillaires, garnies jusqu’à la, base, plus longues que les pétioles ; les mâles dressées, les femelles réfléchies. Calice peu hérissé. Akènes très petits, blanchâtres, légèrement tomenteux.

Var. B, Hispida Godr. et Gren. fl. fr. 3, p. 108. Plante couverte de poils très nombreux, plus forts, plus raides et plus longs que dans le type. Stipules plus larges. U. hispida Dec. fl. fr. 5, p. 355.

Cette plante porte le nom vulgaire de grande ortie. Ses feuilles sont astringentes et détersives ; avec ses tiges, on a obtenu des fils pour broder, avec lesquels on fait d’assez belles toiles.

Hab. le long des murs, sur les bords des haies, dans tout le département ; la var. B, à Valleraugue, aux environs de l’Espérou.

Vivace. Fl. juin-septembre.

4. URTICA PILULIFERA
Lin. sp. 1395 ; Dec. fl. fr. 3,p. 323 ; Lamk. ill. t. 761, fig. 2 ; Fuchs. hist. p. 106, ic. ; Math. comm. (valgr.) p. 1125, ic. ; Moris. hist. s. 11, t. 25, fig. 5.

Racine blanchâtre, rameuse. Tige de 4-8 dm, dressée, ordinairement rameuse. Feuilles ovales-acuminées, tronquées à la base, environ de la longueur du pétiole, profondément dentées, presque incisées, à dents un peu obtuses. Fleurs monoïques, axillaires : les mâles en petites grappes rameuses, dressées, très grêles ; les femelles en têtes globuleuses, hispides, pédonculées, étalées ou pendantes. Akènes bruns, luisants.

Vulgairement ortie romaine. Mêmes propriétés que le N° 1.

Hab. le long des murs, les décombres, dans toute la partie basse du département, remonte jusqu’à Anduze, où elle est très rare.

Annuelle et bisannuelle. Fl. avril-octobre.

2e gr. PARIÉTAIRE. – PARIETARIA. (Tournef. inst. p. 509, t. 289.)

Fleurs monoïques ou polygames, agglomérées aux aisselles des feuilles, entourées d’un involucre à plusieurs folioles. Fleurs hermaphrodites à 4-5 sépales, soudés à la base en tube accru à la maturité et caduc avec la graine. Etamines 4-5, opposées aux sépales, à filets repliés en dedans, se redressant avec élasticité à la floraison. Ovaire uniloculaire, monosperme, à style très court ou nul, à stigmate pénicillé. Akène très petit, comprimé.

1 Tige et rameaux étalés, diffus ; fleurs de deux sortes, lés unes campanulées, les autres en tube allongé DIFFUSA
Tige et rameaux dressés ; fleurs peu différentes entre elles ERECTA

1. PARIETARIA ERECTA [Parietaria officinalis L.]
Mert. et Koch, Disch. fl. 1, p. 825 ; Godr. et Gren. fl. fr. 3, p. 109 ; P. officinalis Dec. fl. fr. 3, p. 324 ; Lamk. ill. t. 853, fig. 1 ; Bull. herb. t. 199.

Racine rameuse,fibreuse. Tiges solitaires ou nombreuses, tendres, dressées, simples ou à rameaux axillaires, dressés, pubescentes, striées, souvent rougeâtres. Feuilles alternes, pétiolées, ovales ou oblongues, acuminées et atténuées à la base, entières sur les bords, minces, d’un vert clair, rudes-pubescentes, nerviées, ponctuées, lucides. Fleurs en glomérules géminés, sessiles, axillaires, dichotomes, plus courts que les pétioles ; involucre à folioles lancéolées, libres, non décurrentes sur le rameau, plus courtes que les fleurs. Fleurs hermaphrodites verdâtres, campanulées, à limbe étalé, de la longueur des étamines. Akènes bruns, luisants, ovoïdes, un peu aigus.

Cette plante porte les noms vulgaires de casse-pierre, d’herbe de Notre-Dame ; en patois, parétagé. Elle est émolliente, diurétique ; son suc et son infusion sont employés contre la gravelle. On assure que mêlée avec le froment, elle en écarte les charançons.

Hab. au pied des murs, dans les fissures des murs et des rochers, dans tout le département.

Vivace. Fl. juin-octobre.

2. PARIETARIA DIFFUSA [Parietaria judaica L.]
Mert. et ; Koch, Dtsch. fl.1 p. 827 ; Godr. et Gren. l. c. ; P. judaica Dec. fl. fr. 3, p. 824 ; Lamk. ill. t. 853 fig. 2.

Cette espèce diffère de la précédente : par ses tiges très rameuses, étalées-diffuses ; par ses feuilles, d’un vert plus foncé, moins longuement acuminées, souvent contractées à la base ; par ses glomérules de fleurs, moins fournis ; par les folioles de son involucre, ovales-obtuses, soudées à leur base, décurrentes sur le rameau ; par ses fleurs hermaphrodites, longuement allongées en tube ; par ses étamines, de moitié plus courtes que le tube ; par ses akènes, oblongs.

Mêmes noms vulgaires et mêmes propriétés.

Hab. au pied des murs, dans les fissures des murs et des rochers, dans tout le département.

Vivace. Fl. juin-octobre.

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