LXXXXe FAM. SALSOLACÉES. – SALSOLACEÆ. (Moq. in Dec. prodr. 13, p. 41 ; Chenopodeae venttab. 2, p. 253.)

Fleurs hermaphrodites, polygames, monoïques ou dioïques, munies ou dépourvues de bractées. Calice persistant, tantôt herbacé, tantôt sec ou charnu-succulent, ordinairement accru à la maturité, libre, rarement soudé à l’ovaire, à 3-6 sépales, rarement à 2 dans certaines fleurs femelles, libres ou soudés à la base, imbriqués dans le bouton. Etamines 5, rarement moins, opposées aux sépales, insérées sur le réceptacle ou sur un disque au fond du calice ; à filets filiformes ou subulés, libres ou brièvement soudés à la base ; anthères bilobées, à déhiscence longitudinale. Ovaire libre, rarement soudé avec le calice, uniloculaire, monosperme. Style simple ou multiple ; stigmates 2-4 libres. Fruit indéhiscent,uniloculaire, monosperme, renfermé dans le calice charnu, ou induré ou membraneux. Péricarpe mince, membraneux, rarement coriace ou bacciforme, libre ou soudé avec le calice, en totalité ou en partie. Graine lenticulaire ou réniforme, horizontale ou verticale, à 1 -2 enveloppes. Périsperme farineux, plus ou moins abondant ou nul. Embryon courbé ou annulaire ou roulé en spirale. Plantes annuelles, vivaces, ou frutescentes, feuillées ou dépourvues de feuilles, à feuilles alternes, rarement opposées, planes, entières, dentées, sinuées ou pinnatifides, quelquefois linéaires, subcylindriques, charnues ; stipules nulles.

1 Fleurs polygames ou monoïques, les mâles et les femelles dissemblables 2
Fleurs dioïques SPINACIA
Fleurs hermaphrodites, rarement polygames, toutes ou presque toutes semblables 3
Sépales herbacés, accrescents ATRIPLEX
Sépales indurés, gonflés OBIONE
Tige articulée 4
Tige continue 6
Plantes dépourvues de feuilles SALICORNIA
Plantes munies de feuilles 5
Sépales ailés-membraneux ; graine à tégument simple SALSOLA
Sépales dépourvus d’ailes membraneuses ; graine à tégument double SUEDA
Feuilles herbacées, subpinnatifides, rhomboïdales ou lancéolées ; graine à tégument double 7
Feuilles coriaces ou un peu charnues, linéaires ou subulées ; graine à tégument simple 9
Calice herbacé ou induré 8
Calice charnu ou bacciforme à la maturité BLITUM
Péricarpe induré, soudé inférieurement avec le calice BETA
Péricarpe membraneux, libre CHENOPODIUM
Calice à 4-5 lobes ou dents ; étamines saillantes 10
Calice à 2-3 sépales ; étamines incluses CORISPERMUM
Calice à 5 divisions ; étamines 5 ; feuilles molles, linéaires KOCHIA
Calice à 4 dents ; étamines 4 ; feuilles raides, subuliformes CAMPHOROSMA
1er gr. AROCHE. – ATRIPLEX. (Tournef. inst. p. 506, t. 288.)

Fleurs polygames ou monoïques, dépourvues de bractées. Calice des fleurs mâles ou hermaphrodites à 3-5 sépales soudés à la base. Etamines 3-5, insérées sur le réceptacle. Fruit nul ou déprimé, à graine horizontale. Calice des fleurs femelles herbacé, comprimé, à 2 sépales (bractées Moq.) libres ou soudés entre eux, persistants et accrescents. Styles 2, filiformes, soudés à la base. Fruit ovoïde, comprimé, recouvert par les sépales ; péricarpe membraneux, très mince. Graine verticale, comprimée, lenticulaire, à test crustacé. Plantes 00 ou souvent couvertes d’une poussière farineuse. Feuilles alternes, rarement opposées. Fleurs verdâtres, en grappes spiciformes ou en panicule.

1 Arbrisseau à tige ligneuse HALIMUS
Plantes herbacées 2
2 Divisions du calice fructifère largement ovales-orbiculaires à la maturité HORTENSIS
Divisions du calice fructifère anguleuses ou dentées 3
3 Sépales coriaces, blanchâtres-argentés 4
Sépales herbacés, verts à la maturité 5
4 Fleurs en grappes lâches, allongées, ordinairement feuillées CRASSIFOLIA
Fleurs en grappes serrées, paniculées, non feuillées LACINIATA
5 Feuilles étroites, lancéolées ou linéaires, toutes atténuées en coin à la base 6
Feuilles assez larges les inférieures et les moyennes ; hastées, tronquées à la base HASTATA
6 Feuilles dilatées à la base ; rameaux très étalés PATULA
Feuilles non dilatées à la base ; rameaux dressés LITTORALIS

1. ATRIPLEX HORTENSIS
Lin. sp. 1493 ; Dec. fl. fr. 3, p. 388 ; Lamk. ill. t. 853, fig. 1 ; Fuchs. hist. 118, ic. ; Lob. ic. 253 ; Math. comm. (valgr.) 459, ic.

Racine blanchâtre, rameuse. Tige de 6-15 dm, dressée, rameuse, anguleuse, sillonnée, herbacée, glabre ainsi que le reste de la plante. Feuilles alternes, farineuses dans leur jeunesse, assez amples, pétiolées, un peu glauques sur les deux faces, quelquefois rougeâtres avec la tige, triangulaires-hastées ; les inférieures cordiformes à la base, entières ou sinuées-dentées intérieurement ; les supérieures oblongues ou lancéolées, mucronulées. Fleurs verdâtres, en grappes terminales et axillaires, formant une ample panicule par leur réunion. Calice des fleurs femelles herbacé, à 2 sépales libres (alors la graine est verticale), ou à 5 sépales à graine horizontale, ovales ou ovales-orbiculaires, mucronulés, entiers, membraneux réticulés, très accrus à la maturité. Graine rousse, plane, rostellée. Saveur fade.

Cette plante est connue sous le nom vulgaire de bonne-dame ; en patois de blé d’Espagne. Elle est émolliente, laxative, rafraîchissante ; on dit son fruit purgatif et émétique ; on on emploie les feuilles pour les barbouillades.

Hab. originaire d’Asie, cultivée dans les jardins potagers, quelquefois subspontanée dans les décombres et le voisinage des habitations. dans tout le département.

Fl. juillet-septembre.

2. ATRIPLEX CRASSIFOLIA
C. A. Mey. in led. Il. alto 4, p. 309 ; Godr. et Gren. fl. fr. 3, p. 10 ; Led. ic. pl. fl. ross. t. 42 ; Fl. dan. t. 1284.

Racine blanchâtre, pivotante, garnie de fibres. Tiges longues de 3-5 dm, étalées circulairement sur la terre, souvent redressées supérieurement, farineuses-argentées, très rameuses, divariquées, anguleuses, à rameaux cylindriques. Feuilles moyennes, brièvement pétiolées, subtriangulaires, sinueuses aux bords, très charnues, les supérieures plus petites, hastées, toutes blanches-argentées, farineuses. Fleurs en glomérules axillaires, lâches inférieurement, plus rapprochés au sommet, disposés en grappes allongées, feuillées ou non fouillées, longuement dépassées par les feuilles. Calice des fleurs femelles à 2 sépales farineux-argentés, coriaces, soudés et indurés à la base à la maturité, lisses, nerviés ou tuberculeux sur le dos ; la partie libre accrescente, trilobée-hastée, entière ou denticulée. Graine rousse, plane-discoïde, rostellée, subchagrinée ; péricarpe membraneux, non adhérent à la graine.

Hab. les sables maritimes et les lieux salants aux environs d’Aigues-Mortes.

Fl. juillet-septembre.

3. ATRIPLEX LACINIATA
Lin. sp. 1494 ; Dec. fl. fr. 3, p. 386 ; A. Marina Dod. pempt. 615, fig. 4 ; Math. comm. (valg.), p. 463, ic.

Racine blanchâtre, pivotante, divisée à l’extrémité. Tiges de 6-10 dm, étalées ou dressées supérieurement, anguleuses, rameuses-diffuses, blanchâtres, glabres ou pulvérulentes. Feuilles alternes, brièvement pétiolées, plus ou moins profondément sinuées-dentées, d’un vert blanchâtre en dessus, pulvérulentes-argentées en dessous ; les inférieures opposées, assez grandes, hastées-deltoïdes, ainsi que les moyennes ; les supérieures plus petites, hastées. Fleurs verdâtres, en glomérules disposés en épis allongés, serrés, formant par leur réunion une panicule plus ou moins longue, nue, rarement,feuillée vers la base. Calice des fleurs femelles à 2 sépales rhomboïdaux, hastés-triangulaires, blanchâtres-argentés, coriaces, soudés et indurés à la base, à la maturité, très souvent dépourvus de nervures sur le dos. Graine rousse, plane-discoïde, rostellée ; péricarpe membraneux, non adhérent à la graine.

Hab. les bords des canaux, à Bellegarde, aux environs d’Aigues-Mortes.

Fl. juillet-septembre.

4. ATRIPLEX HALIMUS
Lin. sp. 1492 ; Dec. fl. fr. 3,p. 384 ; Duham. arbr. t. 32 ; Clus. hist. p. 53 ; Dod. pempt. 771 fig. 2.

Arbrisseau de 1-2 mètres, à tiges ligneuses, un peu anguleuses, pubérulentes, blanchâtres-argentées, ou violacées, à rameaux effilés. Feuilles alternes, ovales, mucronulées, atténuées en pétiole court, très entières, ou à peine dentées à la base, un peu raides, glauques, d’un blanc argenté sur les deux faces ; les supérieures lancéolées-aiguës. Fleurs jaunâtres en glomérules disposés en grappes assez allongées, axillaires et terminales, étalées, formant, par leur réunion, une particule pyramidale au sommet des rameaux, un peu feuillée vers la base. Calice des fleurs femelles, à 2 sépales réniformes, entiers, légèrement apiculés, coriaces, blanchâtres-argentés, lisses, sans nervures. Graine petite, rousse, plane-discoïde ; péricarpe membraneux, non adhérent à la graine.

Vulgairement pourpier de mer. Ses feuilles sont émollientes ; on les mange en salade, confites dans la saumure. Sa racine est bonne pour exciter le lait aux nourrices.

Hab. en haies, aux environs d’Aigues-Mortes, de Nîmes.

Fl. août-septembre.

5. ATRIPLEX HASTATA
Lin. sp. 1494 ; Dec. fl. fr. 3, p. 386 ; A. patula Dec. fl. fr. 5, p. 370, non 3, p. 387 ; A. latifolia Wahlbg. fl. suec. 2, p. 660 ; Moris hist. s. 5, t. 32, fig. 14 ; J. Bauh. 2, p. 974, fig. 2.

Racine blanchâtre, épaisse, rameuse. Tiges de 3-8 dm, nombreuses, dressées, ascendantes ou étalées, glabres ou pubérulentes, souvent rayées de blanc et de vert, renflées aux entre-nœuds, anguleuses, souvent très rameuses dès la base, à rameaux ordinairement très divergents. Feuilles pétiolées, alternes, plus rarement opposées, vertes sur les deux faces, plus ou moins farineuses, minces ou épaisses, triangulaires-hastées, entières ou sinuées-dentées ; les supérieures souvent lancéolées, entières. Fleurs verdâtres, en glomérules disposés en grappes axillaires et terminales, assez allongées, formant, par leur réunion, une panicule lâche, munie à la base de quelques feuilles étroites. Calice des fleurs femelles toujours vert et herbacé, à 2 sépales triangulaires-rhomboïdaux, plus ou moins accrus à la maturité, entiers ou denticulés intérieurement, lisses ou muriqués sur le dos. Graine rousse ou noire, luisante ou mate, lisse ou ponctuée.

Var. A. Genuina Godr. Graine grosse, ponctuée mate, rarement lisse, entourée d’un sillon sur les deux ; sépales amples, triangulaires ; plante robuste. Feuilles minces. A. deltoïdes Babingt. mar. 253. Vulgairement gosseline. Cette variété peut remplacer l’Al. hortensis.

Var. C. Satina Wallr. Graine petite, convexe, lisse, sans sillon ; sépales rhomboïdaux ; feuilles blanchâtres, farineuses, opposées (A. oppositifol. Dec. fl. fr. 5, p. 371), ou alternes (A. prostrata Dec. fl. fr. 3, p. 387), un peu épaisses et charnues.

Var. D. Microsperma Waldst. et Kit. Graine très petite, convexe, lisse, sans sillon ; sépales ovales-aigus, dépassant peu la graine ; feuilles d’un vert clair, grandes, minces, toutes opposées, dentées. A. microsperma Waldst. et Kit. pl. rar. hung. t. 250 ; Lois. gall. 1, p. 218.

Hab. : les var. A, D, le bord des champs et des chemins, à Bellegarde, Manduel, Villeneuve ; la var. C, à Bellegarde, Jonquières, Aigues-Mortes, Manduel.

Fl. juillet-octobre.

6. ATRIPLEX PATULA
Lin. sp. 1494 ; Dec. fl. fr. 3, p. 387, non. 5, p. 370 ; A. angustifolia Dec. fl. fr. 5, p. 371 ; Math. comm. (valgr.) p. 460, ic. ; J. Bauh hist. p. 973, fig. 3-4.

Racine blanchâtre, grêle, pivotante ou rameuse, souvent coudée supérieurement. Tige grêle, ordinairement dressée, à rameaux étalés à angle droit, ou étalés-ascendants. Feuilles lancéolées-linéaires ou linéaires ; les inférieures quelquefois hastées, entières ou sinuées-dentées ; les supérieures linéaires, entières, toutes cunéiformes à la base, brièvement pétiolées, peu farineuses. Calice des fleurs à sépales hastés-rhomboïdaux, cunéiformes à la base, entiers sur les bords, le reste comme dans l’espèce précédente.

Var. A. Genuina Godr. Sépales planes, presque lisses, dépassant la graine ; plante assez forte.

Var. B. Muricata Ledeb. Sépales très tuberculeux, égalant la graine ; plante grêle, dressée. A. erecta Huds. fl. angl. 376 ; A. campestris Merat. fl. par. ed. 3, vol. 2, p. 124.

Hab. les champs cultivés, dans tout le département.

Fl. juillet-septembre.

7. ATRIPLEX LITTORALIS
Lin. sp. 1494 ; Dec. fl. fr. 8, p. 387 ; Fl. dan. 1287 ; Bocc. sic. t. 15, fig. i ; Moris. hist. s. 5, t. 32, fig. 20.

Cette espèce, voisine de la précédente, en diffère : par ses rameaux, tous dressés ; par ses feuilles plus étroites, toutes linéaires ou lancéolées-linéaires, très entières, insensiblement atténuées en pétiole court ; par ses grappes de fleurs, plus raides à la maturité ; par son calice, à sépales étalés-recourbés.

Hab. les pacages sablonneux, à Sylvéréal, à Aigues-Mortes, et aux bords des champs, à St-Gilles.

Fl. juillet-septembre.

2e gr. OBIONE. – OBIONE. (Gœrtn. fruct. 2, p. 198, t. 126.)

Fleurs monoïques ou dioïques. Fleurs mâles, à 4-5 sépales, soudés. à la base. Etamines 4-5, insérées sur le réceptacle. Fleurs femelles, à calice formé de 2 sépales, plus ou moins soudés, connivents ; styles 2. Fruit ovoïde-comprimé, couvert par les sépales subcapsuliformes, gonflés et indurés-subéreux. Péricarpe membraneux-pellucide. Graine verticale, ovale-comprimée, rostellée, à tégument double, l’extérieur subcoriace. Ce genre se distingue du précédent par le calice capsuliforme et endurci, et l’embryon annulaire ascendant.

1. OBIONE PORTULACOIDES
Moq. chenop. enum. p. 75, N° 17 ; Atriplex portulacoïdes Lin. sp. 1493 ; Dec. fl. fr. 3, p. 385 ; Clus. hist. p. 54 ; ic. ; Dod. pempt. 771, fig. 1 ; Math. comm. (valgr.) p. 160, ic.

Racine blanchâtre, dure, rameuse. Sous-arbrisseau à tiges grisâtres subanguleuses, étalées sur la terre, redressées au sommet, à rameaux nombreux effilés. Feuilles opposées, ovales-oblongues ou lancéolées, atténuées en pétiole court, très entières, épaisses, d’une consistance un peu charnue, pulvérulentes-argentées ; celles des rameaux non fleuris obtuses ; celles des rameaux fleuris plus étroites, aiguës. Fleurs jaunâtres, en glomérules disposés en grappes spiciformes,formant, par leur réunion, une panicule lâche, terminale, non feuillée. Calice presque sessile, à la fin capsuliforme ; à sépales cordiformes, tridentés au sommet, lisses ou un peu verruqueux sur le dos, soudés dans toute leur longueur, à la maturité. Graine petite, rousse.

Vulgairement, en patois, boutourlaiga dé mar, fraoume.

Les jeunes pousses et les feuilles de cette plante, confites dans le vinaigre, se mangent en guise de câpres.

Hab. les terrains salants, à Bellegarde, St-Gilles, Aigues-Mortes, et tout le littoral du département.

Fl. juillet-octobre.

3e gr. EPINARD. – SPINACIA. (Tournef. inst. p. 533, t. 308.)

Fleurs dioïques ; les mâles à 4-5 sépales. Etamines 4-5, insérées sur le réceptacle ; les femelles à calice bifide ou quadrifide, à divisions plus ou moins profondes ; les deux intérieures plus petites, opposées, à la fin soudées, formant une capsule endurcie, enveloppant la graine. Styles 4, très longs, capillaires. Fruit comprimé, renfermé dans le calice induré, tantôt globuleux et inerme, tantôt subtriangulaire, armé d’épines divergentes. Péricarpe soudé au calice. Graine verticale, à test membraneux. Embryon annulaire, périphérique, à radicule infère.

1 Fruit épineux OLERACEA
Fruit non épineux GLABRA

1. SPINACIA GLABRA
Mill. dict. no 2 ; Sp. inermis Dec. fl. fr. 3, p. 384 ; Sp. oleracea var. B. Lin. sp. 1456 ; Moris. hist. s. 5, t. 30, fig. 2.

Racine pivotante, bi-trifurquée à l’extrémité. Tige de 3-6 dm, coudée et rougeâtre à la base, droite, glabre, sillonnée, rameuse, très fistuleuse. Feuilles alternes, pétiolées, glabres, sagittées, souvent munies, à leur base, de chaque côté, de deux dents ; quelquefois elles sont ovales-oblongues. Fleurs verdâtres, en glomérules à l’aisselle des feuilles, et disposées en grappes allongées, terminales. Calice fructifère, subglobuleux, comprimé, inerme, subtuberculeux.

Cette plante est connue sous les noms vulgaires d’épinard de Hollande, de gros épinard ; ses feuilles sont émollientes et laxatives.

Hab. originaire d’Orient, cultivé en grand dans les champs et les potagers, pour l’usage de la cuisine ; est souvent spontané dans les champs et le voisinage des habitations.

Fl. juin-septembre.

2. SPINACIA OLERACEA
var.A. Lin. sp. 1456 ; Sp. spinosa Mœnch, meth. 318 ; Dec. fl. fr. 3, p. 383 ; Lamk. ill.. t. 814 ; Fuchs. hist. 669 ; Moris. hist. s. 5, t. 30, fig. 1.

Cette espèce diffère de la précédente par ses calices fructifères, comprimés-anguleux, munis de 2-4 épines robustes, divergentes, canaliculées supérieurement.

Vulgairement épinard cornu, épinard d’hiver. Mêmes propriétés que la précédente, et même origine.

Hab. les mêmes localités.

Fl. juin-septembre.

4e gr. BETTE. – BETA. (Tournef. inst. p. 501, t. 286.)

Fleurs hermaphrodites, toutes semblables. Calice urcéolé, à 5 sépales soudés en tube anguleux, adhérent, à la base de l’ovaire, devenant un peu charnu, puis endurci. Etamines 5, insérées sur l’anneau intermédiaire, entre le calice et l’ovaire. Style court ; stigmates ordinairement 2. Fruit arrondi-déprimé, ligneux, recouvert par le calice. Péricarpe, épaissi, durci, adhérent au calice. Graine horizontale, déprimée, à tégument double ; l’extérieur crustacé.

1 Tige-ordinairement solitaire, dressée ; nervures des feuilles charnues ; plante annuelle ou bisannuelle VULGARIS
Tiges plusieurs, étalées sur la terre ; nervures des
feuilles non charnues ; plante vivace
MARITIMA

1. BETA VULGARIS
Lin. sp. 322 ; Dec. fl. fr. 3,p. 383.

Racine subcylindrique, un peu dure peu charnue, profonde, blanchâtre. Tige de 8-15 dm, droite, robuste très anguleuse, glabre, rameuse, à rameaux dressés. Feuilles ,d’un vert clair, glabres et luisantes ; les radicales très amples, ovales-obtuses, un peu cordées à la base, ordinairement très ondulées, longuement pétiolées ; les caulinaires plus petites, ovales-rhomboïdales. Fleurs verdâtres, solitaires ou réunies 2-3 en glomérules axillaires, disposés en épis allongés, effilés. Calice verdâtre, rarement rougeâtre. Graine fauve, arrondie, comprimée, subrostellée.

Var. A. Racine dure, peu charnue ; nervures principales des feuilles verdâtres, étroites et peu charnues, ou très blanches et très.larges, très charnues (poirée verte, bette à carde). Beta cycla Lin. sist. p. 217 ; Dod. pempt. 620, fig. 1-2-3 Fuchs. hist. 805, ic.

Var. B. Racine très grosse, napiforme,t rès succulente, rouge, blanchâtre ou jaunâtre (betterave). Beta vulgaris, var. rapacea Koch, syn. fl. germ. ed. 2, p. 699.

Les feuilles de cette plante sont émollientes, laxatives ; on les emploie pour panser les vésicatoires. Les feuilles et les pétioles de la var. A sont alimentaires ; la racine de la var. B se mange cuite, en salade ; c’est la rouge qui est préférée. La jaune et la blanche sont employées pour la fabrication du sucre de betterave ; elles fournissent une nourriture excellente pour les vaches.

Hab. cultivée en grand, dans les champs et dans les potagers, et, subspontanée, dans le voisinage des habitations.

Fl. juillet-septembre.

2. BETA MARITIMA
Lin. sp. 322 ; Dec. fl. fr. 3, p. 382 ; Fl. dan. t. 1571 ; Sibth. fl. gr. t. 254.

Racine grêle, rameuse. Tiges de 3-6 dm, plus ou moins nombreuses rarement solitaires, étalées circulairement, sur la terre, redressées supérieurement. Feuilles petites, rhomboïdales-ovales, obtuses ou aiguës ; les caulinaires lancéolées ou lancéolées-linéaires,le reste comme dans l’espèce précédente.

Var. B, Erecta. Tige solitaire, forte, dressée. Beta carnulosa Gren. mss.

Cette plante est regardée comme le type de la bette cultivée.

Hab. le bord du canal, à Bellegarde, St-Gilles, Aigues-Mortes, et tout le littoral du département.

Fl. mai-septembre.

5e gr. ANSÉRINE – CHENOPODIUM. (Lin. gen. 309.)

Fleurs hermaphrodites, dépourvues de bractées. Calice persistant herbacé, à 5 sépales soudés à la base (quelquefois à 3-4 par avortement), souvent carénés à la maturité, ni accrescents ni appendiculés, après la floraison. Etamines, 5, rarement moins, insérées au fond du calice. Styles 2, rarement 3, soudés inférieurement, quelquefois libres. Fruit déprimé, couvert par le calice, libre, subglobuleux ou subpentagonal. Péricarpe mince, membraneux, ordinairement distinct. Graines lenticulaires, à test crustacé, fragile, placées horizontalement, rarement verticales, à tégument double. Plantes herbacées, à tige non articulée, à feuilles planes.

1 Plantes pubescentes, glanduleuses ; odeur aromatique 2
Plantes ni pubescentes ni glanduleuses ; odeur nulle ou fétide 3
2 Feuilles oblongues-lancéolées, sinuées-dentées panicule feuillée AMBROSIOIDES
Feuilles pinnatifides ; panicule presque dépourvue de feuilles BOTRYS
3 Feuilles entières 4
Feuilles dentées, sinuées ou incisées 5
4 Plante très fétide,très farineuse VULVARIA
Plante ni fétide, ni farineuse POLYSPERMUM
5 Sépales à carène plus ou moins saillante 6
Sépales sans carène 9
6 Graines luisantes 7
Graines non luisantes 8
7 Feuilles 2 fois plus longues que larges ALBUM
Feuilles presque aussi longues que larges OPULIFOLIUM
8 Feuilles étroites, hastées, à 3 lobes ; le terminal allongé, sinué-denté FICIFOLIUM
Feuilles larges, ovales-rhomboïdales,à dents nombreuses, inégales, aiguës MURALE
9 Feuilles triangulaires ou triangulaires-hastées 10
Feuilles ovales-triangulaires ou rhomboïdales-triangulaires 11
10 Fleurs en panicule pyramidale ; tige à bandes vertes et blanches ; plante annuelle URBICUM
Fleurs en panicule spiciforme ; tige à bande verte et rougeâtre ; plante vivace BONUS-HENRICUS
11 Graines très petites, verticales, brunes, lisses et luisantes RUBRUM
Graines grosses, horizontales, noires, rugueuses, non luisantes HYBRIDUM

1. CHENOPODIUM AMBROSIOIDES
Lin. sp. 320 ; Dec. fl. fr. 3, p. 391 ; Moris, hist. s. 5, t. 31, fig. 8 ; Barr. ic. 1185.

Racine brune, oblongue, garnie de fibres capillaires. Tiges de 3-6 dm, solitaires ou peu nombreuses, verdâtres, dressées, cannelées, très rameuses, feuillées dans toute leur longueur, à rameaux axillaires, disposés dès la base en panicule étroite, allongée. Feuilles d’un vert jaunâtre, lancéolées, rétrécies aux deux extrémités, sinuées ou dentées, pubérulentes, glanduleuses en dessous ; les supérieures et celles des rameaux fleuris entières et plus étroites. Fleurs verdâtres, en glomérules axillaires, le long des grappes, dressées et garnies de feuilles beaucoup plus longues qu’eux. Sépales non carénés, enveloppant entièrement le fruit. Graines très petites, horizontales, noires, très luisantes, à bord obtus. Odeur forte et agréable.

Cette plante est connue sous les noms vulgaires d’ambroisie, de thé du Mexique ; elle est stomachique, sudorifique, diurétique ; on la prend en guise de thé.

Hab. le long des murs de clôture, à Alais, à la Chartreuse de Valbonne, les bords des champs à Vallabris, près d’Uzès.

Fl. juillet-septembre.

2. CHENOPODIUM BOTRYS
Lin. sp. 320 ; Dec. fl. fr. 3, p. 391 ; Fuchs. hist. 179, ic. ; Math. comm. (valgr.) 853 ic. ; Tabern. ic. 14, fig. 2.

Racine blanchâtre, pivotante-sinueuse ou rameuse. Tige de 2-4 dm, dressée, anguleuse, rameuse, à rameaux dressés, pubescente, un peu visqueuse. Feuilles pétiolées, d’un vert clair, rougeâtres dans leur jeunesse, jaunâtres à la floraison, oblongues, sinuées-pinnatifides, à lobes obtus, pubescentes, glanduleuses, surtout en dessous, à nervures très saillantes en dessous, ne présentant que des enfoncements en dessus. Fleurs d’un vert jaunâtre, en petites grappes nombreuses, courbées en dehors, disposées en panicules terminales, spiciformes, feuillées à la base. Sépales hérissés-glanduleux, non carénés, enveloppant entièrement le fruit. Graines petites, horizontales, sphéroïdes, noires, presque luisantes. Odeur forte, agréable.

Cette plante porte le nom vulgaire de piment ; elle est stomachique, pectorale, incisive, résolutive.

Hab. les terrains sablonneux, aux environs de Nîmes, d’Uzès, d’Anduze, d’Alais, du Vigan, etc.

Fl. juillet-septembre.

3. CHENOPODIUM POLYSPERMUM
Lin. sp. 321 ; Dec. fl. fr. 3, p. 392 ; Moris hist. s. 5, t. 30, fig. 6 ; Lob. ic. 256, fig. 1 ; Math, comm. (valgr.) 453, ic.

Racine blanchâtre, pivotante, divisée à l’extrémité. Tiges de 2-5 dm, anguleuses, rameuses-diffuses, couchées ou ascendantes, glabres, souvent rougeâtres, à rameaux très ouverts ou dressés. Feuilles pétiolées, ovales ou oblongues, obtuses ou pointues, très entières, vertes et glabres sur les deux faces, souvent rougeâtres, décurrentes sur le pétiole, non pulvérulentes. Fleurs verdâtres, quelquefois rougeâtres en glomérules disposés en grappes grêles, axillaires et terminales, formant ensemble une panicule étroite, feuillée, lâche inférieurement. Sépales non carénés, ouverts à la maturité, laissant la face supérieure du fruit à découvert. Graines horizontales, noires, à bords obtus, finement ponctuées.

Hab. les champs cultivés, les bords des rivières, dans toute la partie élevée du département.

Fl. juillet-septembre.

4. CHENOPODIUM VULVARIA
Lin. sp. 321 ; Dec. fl. fr. 3, p. 392 ; Ch. fœtidium Lamk dic. p. 196 ; Blackw. t. 100 ; Dod. pempt. 605, fig. 2 ; Tabern. ic. 428, fig. 2.

Racine blanchâtre, pivotante ou rameuse. Tiges de 2-5 dm, blanchâtres, couchées, un peu anguleuses, rameuses, divariquées, à rameaux étalés, presque à angle droit. Feuilles pétiolées, ovales-rhomboïdales, assez petites, très entières, abondamment farineuses-cendrées, surtout en dessous. Fleurs d’un vert glauque, en glomérules disposés en petites grappes, axillaires et terminales, rapprochées en panicule courte, compacte, nue au sommet de la tige et des rameaux. Sépales non carénés, enveloppant entièrement le fruit. Graines horizontales, noirâtres, à bords presque obtus, lisses et luisantes. Plante exhalant, par le froissement, une odeur fétide.

Cette plante porte les noms vulgaires de vulvaire, d’arroche puante ; elle passe pour antihystérique.

Hab. le long des murs, les décombres, dans tout le département.

Fl. juillet-septembre.

5. CHENOPODIUM FICIFOLIUM
Smith. brit. 1, p. 276 ; Dec. fl. fr. 3, p. 390 ; Ch. viride Curt. lond. fasc. 2, t. 6.

Racine blanchâtre, pivotante. Tige de 3-5 dm, dressée, anguleuse, à bandes vertes, séparée par des bandes blanches, rameuse, rarement simple. Feuilles oblongues-hastées, pétiolées, entières et cunéiformes à la base, à 3 lobes ; le terminal allongé, obtus, sinué-denté ; les feuilles supérieures entières, lancéolées, toutes vertes, farineuses, surtout en dessous. Fleurs verdâtres, en glomérules disposés en grappes étroites, lâches formant ensemble une panicule pyramidale feuillée, au sommet de la tige et des rameaux. Sépales carénés, enveloppant entièrement le fruit. Graines horizontales à bords arrondis, non luisantes, finement tuberculeuses.

Hab. les lieux incultes, aux environs de Nîmes, de Beaucaire (de Laveau).

Fl. août-septembre.

6. CHENOPODIUM ALBUM
Lin. sp. p. 319 ; Ch. leiospermum Dec. fl. fr. p. 390 ; Fuchs. hist. 119, ic.

Racine blanchâtre, rameuse, coudée supérieurement. Tige de 3-15 dm, dressée, anguleuse, tantôt simple, tantôt très rameuses, à bandes vertes, séparées par des bandes blanches, souvent rougeâtres vers la base. Feuilles pétiolées, vertes ou blanchâtres, plus ou moins farineuses, ovales-rhomboïdales, inégalement dentées ou sinuées, rarement entières, ordinairement deux fois aussi longues que larges ; les supérieures lancéolées-aiguës, souvent entières, quelquefois toutes bordées de rouge. Fleurs blanchâtres ou verdâtres, ordinairement très farineuses, en glomérules disposés en grappes axillaires et terminales, dressées, lâches ou compactes, formant ensemble une panicule pyramidale plus ou moins allongée, nue ou peu feuillée. Sépales carénés, enveloppant entièrement le fruit. Graines horizontales, à bords aigus, noires, lisses, luisantes.

Var A, Commune Godr. et Gren. fl. fr. 3, p.1 9. Plante blanchâtre-farineuse ; glomérules gros, en épis serrés. Ch. album Lin. l. c. ; Ch. candicans Lamk. fl. fr. 3, p. 248.

Var. B, Viride Godr. et Gren. fl. fr. 3, p. 19. Feuilles vertes sur les deux faces, peu farineuses. Ch. viride Lin. sp. 319.

Cette plante est connue sous les noms vulgaires d’herbe au vendangeur, en patois, de blé blan. Elle est diurétique, rafraîchissante.

Hab. les champs cultivés, surtout les vignes, dans tout le département.

Fl. juillet-septembre.

7. CHENOPODIUM OPULIFOLIUM
Dec. fl. fr. 5,p. 372 ; Godr. et Gren. fl. fr. 3 p. 20 ; Vaill. bot. t. 7 fig. 1.

Racine blanchâtre, pivotante ou rameuse, coudée supérieurement. Tige de 3-6 dm, dressée, anguleuse, rameuse, à rameaux étalés-dressés, à bandes vertes, séparées par des bandes blanches. Feuilles pétiolées, rhomboïdales ou ovales-rhomboïdales, presque trilobées, sinuées-dentées, à lobe moyen, large, obtus, souvent tronqué, un peu plus long que les latéraux ; les supérieures plus petites, quelquefois dépourvues de lobes latéraux ; toutes très glauques et très farineuses en dessous, leur longueur égalant presque leur largeur. Fleurs blanchâtres ou verdâtres, ordinairement très farineuses, en glomérules disposés en grappes axillaires et terminales, ordinairement lâches et nues, formant ensemble une panicule pyramidale, lâche ou compacte, nue ou feuillée. Sépales carénés, enveloppant entièrement le fruit. Graines horizontales, à bord obtus, d’un noir mat, finement rugueuses.

Hab. les champs cultivés et les décombres, dans tout le département.

Fl. juillet-octobre.

8. CHENOPODIUM HYBRIDUM
Lin. sp. 316 ; Dec. fl. fr. 3,p. 391 ; Vaill. bot. t. 7, fig. 2 ; Barr. ic. 540.

Racine blanchâtre, pivotante. Tige de 3-7 dm, droite, glabre, anguleuse, ordinairement simple. Feuilles pétiolées, larges, molles, minces, glabres, vertes des deux côtés, ovales-triangulaires, longuement acuminées, plus ou moins cordées à la base, munies, de chaque côté, de 2-4 dents larges, écartées, aiguës, inégales, entières. Fleurs vertes, en glomérules disposés en grappes nues, rameuses, étalées, axillaires et terminales, formant ensemble une panicule lâche, feuillée inférieurement. Sépales obtus, non carénés, laissant le fruit un peu à découvert. Graines assez grosses horizontales, à bords obtus, d’un noir mat, ponctuées, rugueuses. Odeur un peu fétide.

Hab. les lieux cultivés aux environs du Vigan, à l’Espérou, à Alzon ; on ne le trouve pas dans la plaine.

Fl. juillet-septembre.

9. CHENOPODIUM URBICUM
Lin. sp. 318 ; Dec. fl. fr. 3, p. 389 ; Engl. bot. t.717 ; Fl. dan.t. 1148.

Racine blanchâtre, pivotante ou rameuse. Tige de 3-8 dm, raide, dressée, anguleuse, à bandes vertes séparées par des bandes blanches, quelquefois rouge, surtout à la base, ordinairement simple. Feuilles pétiolées, un peu épaisses, luisantes, d’un vert glauque, un peu pulvérulentes en dessous, triangulaires-aiguës, un peu décurrentes sur le pétiole, profondément et inégalement dentées ; à dents triangulaires-aiguës ouvertes, non dirigées vers le sommet ; feuilles supérieures, plus étroites, lancéolées-rhomboïdales,quelquefois entières. Fleurs vertes petites, en glomérules disposés en grappes effilées, simples ou rameuses, axillaires et terminales, quelquefois feuillées à la base, dressées contre la tige, formant ensemble une panicule étroite, allongée, nue supérieurement. Sépales non carénés, laissant le sommet du fruit à découvert. Graines horizontales, à bords obtus, d’un noir mat, finement ponctuées-chagrinées.

Hab. les terrains sablonneux, dans le voisinage des habitations, au bois de la Devèze, près St-Vincent ; à St-Laurent-d’Aigouze, aux environs du Vigan.

Fl. juillet-septembre.

10. CHENOPODIUM MURALE
Lin. sp. 318 ; Dec. fl. fr. 3,p. 389 ; Tabern. ic. 427, fig. 2 ; Math. comm. 362, fig. inf. dext.

Racine blanchâtre, pivotante ou rameuse. Tige de 3-6 dm, dressée ou un peu étalée à la base, anguleuse, ordinairement très rameuse dès la base, rayée de vert et de rouge, farineuse ainsi que les jeunes feuilles. Feuilles un peu épaisses, d’un vert foncé et luisantes en dessus, un peu plus pâles en dessous, pétiolées, ovales-rhomboïdales, aiguës ou acuminées, cunéiformes à la base, toutes dentées ; à dents nombreuses, inégales, aiguës, dirigées vers le sommet. Fleurs vertes, en glomérules disposés en grappes nues, rameuses, étalées, axillaires et terminales, formant semble une panicule lâche. Sépales un peu carénés, enveloppant entièrement le fruit. Graines horizontales, à bords tranchants, noirâtres, non luisantes, légèrement rugueuses. Odeur un peu fétide.

Hab. les décombres, le long des murs, les bords des chemins, dans tout le département.

Fl. juillet-septembre.

11. CHENOPODIUM RUBRUM
Lin. sp. 318 ; Dec. fl. fr. 3, p. 389 ; Fuchs. hist. 653, ic. ; Dod. pempt. 616, fig. 1 ; Dalech. hist. ed. gal. 1, p. 457, fig. 1.

Racine blanchâtre, pivotante ou rameuse. Tige de 1-6 dm, dressée ou étalée, anguleuse, rayée de vert et de rouge, rameuse dès la base, rarement simple. Feuilles un peu charnues, d’abord vertes, puis rougeâtres, luisantes non pulvérulentes, pétiolées, ovales-rhomboïdales, ou triangulaires-rhomboïdales, ou triangulaires-hastées, cunéiformes à la base, entières, largement et inégalement dentées, à dents non dirigées vers le sommet. Fleurs vertes ou rougeâtres, nombreuses, en glomérules disposés en grappes simples ou rameuses, nues ou feuillées, axillaires et terminales, dressées, formant ensemble une panicule feuillée jusqu au sommet. Fleurs à 3 divisions, à 1-2 étamines, à graine verticale ; la terminale de chaque glomérule à 5 divisions, à 5 étamines, à graine horizontale. Sépales non carénés, laissant le sommet du fruit un peu à découvert. Graines très petites, à bords obtus, noires, luisantes, très finement ponctuées. Plante rougeâtre dans sa vieillesse.

Var. B, Crassifolium Moq. Tige de 1-3 dm, rameuse dès la base, à rameaux couchés ou ascendants. Feuilles triangulaires ou rhomboïdales, charnues, sinuées ou largement dentées ; supérieures entières, lancéolées, quelquefois munies d’une dent de chaque côté ; panicule spiciforme. Sépales un peu charnus, rougeâtres à la maturité. Chenopodium crassifolium Hornm. hort. hafn. p. 254.

On mange les feuilles de cette plante comme les épinards.

Hab. les lieux humides à Aigues-Mortes, à Franqueveau ; la var. B, Bellegarde.

Fl. juillet-octobre.

12. CHENOPODIUM BONUS-HENRICUS
Lin. sp 318 ; Dec. fl. fr. 3, p. 388 ; Fl. dan. 579, ic. ; Fuchs. hist. 463, ic. ; Math. comm. (valgr.) 598, ic. ; Tabern. ic. 425, fig. 2.

Racine épaisse, blanchâtre, rameuse. Tiges de 2-6 dm, épaisses, anguleuses, dressées ou ascendantes, simples ou rameuses, rayées de vert et de rouge, partant plusieurs de la même souche. Feuilles grandes, triangulaires-hastées, aiguës, entières, ondulées sur les bords longuement pétiolées, vertes, pulvérulentes en dessous. Fleurs vertes, en glomérules disposés en grappes courtes, serrées, axillaires ; les supérieures rapprochées en panicule étroite, spiciforme, non feuillée. Fleurs à 2-3 étamines, à graine verticale ; la terminale de chaque glomérule à 5 étamines, à graine horizontale. Sépales non carénés, laissant le sommet du fruit un peu à découvert. Graines noirâtres, subglobuleuses, assez grosses, finement ponctuées.

Cette plante porte les noms vulgaires de bon-Henri, d’épinard sauvage ; elle est émolliente et vulnéraire. On mange les feuilles et les jeunes pousses.

Hab. le long des murs, les bords des chemins, dans le-voisinage des habitations, dans toute la partie montagneuse élevée du département.

Fl. juin-septembre.

6e gr. BLITE. – BLITUM. (Tournef. inst. p. 507, t. 288.)

Fleurs hermaphrodites, rarement polygames, dépourvues de bractées. Calice à 3-5 divisions, à la fin enflées, succulentes. Etamines 1-5, insérées au fond du calice, à filets filiformes. Styles 2. Fruit comprimé, enveloppé par le calice devenu charnu en forme de baie. Graine verticale, comprimée, à tégument double ; l’extérieur crustacé, fragile. Plantes herbacées, annuelles, à feuilles hastées, alternes.

1. BLITUM VIRGATUM
Lin. sp. 7 ; Dec. fl. fr. 3, p. 381 ; Lamk. ill. ; Poit. et Turp. fl. par. t. 3 ; ; Moris. hist. s. 5, t. 32,fig. 10-11 Clus. hist. 2, p. 135, ic.

Racine pivotante. Tige de 2-4 dm, faible, glabre, anguleuse, feuillée dans toute sa longueur, rameuse dès la base, à rameaux simples, effilés. Feuilles vertes, charnues et luisantes, brièvement pétiolées, décroissantes en s’approchant du sommet, triangulaires-lancéolées, acuminées, tronquées ou cunéiformes à la base, bordées de dents, d’autant plus saillantes qu’elles sont près de la base. Fleurs blanchâtres, herbacées, en glomérules arrondis, rouges à la maturité, solitaires, sessiles, axillaires, lâchement disposés en épi allongé, feuillé. Calice fructifère, à sépales connivents, enveloppant presque entièrement le fruit. Graines petites, noirâtres, non luisantes, presque lisses, caniculées au bord.

Hab. le long des murs, les décombres à Anduze (Lecoq et Lamothe).

Fl. juin-septembre.

7e gr. KOCHIE. – KOCHIA. (Roth. in Schrad. journ. 1800, p. 307, t. 2.)

Fleurs hermaphrodites ou polygames par avortement. Calice urcéolé, à 5 divisions munies, sur le dos, à la maturité, d’une aile scarieuse, transversale, pétaloïde, rarement épineuse. Etamines 5, souvent saillantes, insérées au fond du calice. Styles 2, filiformes, soudés à la base. Fruit (utricule) coriace, déprimé, revêtu par le calice ailé-membraneux ou épineux en étoile. Graine à tégument simple, membraneux, horizontale, rostellée ou sub-ombiliquée. Embryon annulaire ou sub-annulaire ; plantes à feuilles linéaires, plus ou moins charnues, à fleurs dépourvues de bractées.

1 Divisions du calice ailées-membraneuses ; feuilles filiformes, pointues ARENARIA
Divisions du calice épineuses en-étoile ; feuilles subcylindriques, obtuses HIRSUTA

1. KOCHIA ARENARIA
Roth. in Schrad. journ. 1, p. 307 t. 2 ; Godr. Gren. et fl. fr. 3, p. 25 ; Salsola arenaria W. et Kit. hung. 1, p. 80, t. 78.

Racine blanchâtre ou simple, rameuse, grêle, flexueuse. Tige de 2-5 dm, blanchâtre, raide, cylindrique, obscurément striée, poilue, rameuse souvent dès la base, à rameaux supérieurs étalés-dressés ; les inférieurs nombreux, très étalés-ascendants. Feuilles molles, filiformes, presque pointues, un peu charnues, couvertes de poils appliqués, longuement ciliées inférieurement. Fleurs blanchâtres, en glomérules sessiles, axillaires, laineux, lâchement disposés en épis grêles, très allongés, terminant la tige et les rameaux. Calice campanulé à la floraison, à lobes très hérissés, ovales, appliqués sur le fruit, portant chacun, au-dessous du sommet, une aile membraneuse, oblongue-obtuse, veinée de rouge, étalée, et formant l’étoile avec les autres. Graine sub-ombiliquée, grisâtre. Embryon courbé en fer à cheval.

Hab. les lieux sablonneux, aux Angles, à Tresques (Gonnet).

Fl. juillet-octobre.

2. KOCHIA HIRSUTA
Nolte, nov. fl. hols. 24 ; Chenopodium hirsutum Lin. sp. ed. 1, p. 221 ; Dec. fl. fr. 3, p. 394 ; Salsola hirsuta Lin. sp. ed. 2, p. 323 ; Fl. dan. t. 187 ; Pall. ill. t. 45.

Racine brunâtre, pivotante ou rameuse. Tige de 1-4 dm, dressée ou étalée, raide, cylindriques, striée-anguleuse, velue ou hérissée, très rameuse, à rameaux inférieurs grands, étalés sur la terre. Feuilles linéaires, demi-cylindrique, molles, charnues, obtuses, velues, cendrées, à la fin roussâtres et presque glabres, étalées sur les rameaux stériles, appliquées sur les rameaux fleuris. Fleurs jaunâtres, presque solitaires, sessiles et axillaires le long des rameaux allongés, étroits, très flexueux ou contournés en spirale. Calice hérissé-laineux, campanulé à la floraison, à lobes courts, obtus, 3-5, munis, à la maturité, d’appendice conique, spiniforme, crochu. Graine oblongue,subrostellée, d’un noir mat.

Hab. les bords du canal et des roubines, aux environs d’Aigues-Mortes.

Fl. -août-septembre.

8e gr. CAMPHRÉE. – CAMPHOROSMA. (Lin. gen. 164.)

Fleurs hermaphrodites, munies de bractées. Calice tubuleux, comprimé, à 4 dents ; les plus grandes opposées, carénées, et les deux autres planes. Etamines 4, saillantes, insérées au fond du calice. Styles 2-3, filiformes, inclus, soudés à la base. Fruit (utricule) comprimé, renfermé dans le calice ; péricarpe membraneux distinct. Graine verticale, à tégument simple, membraneux. Embryon condupliqué, vert, épais.

1. CAMPHOROSMA MONSPELIACA
Lin. 178 ; Dec. fl. fr. 3, 398 Lamk. ill. t. 86 ; Pall. ill. t. 57 ; Tabern. ic. 17, fig. 2.

Sous-arbrisseau, à racine brune, grosse, longue, ligneuse, à souche ligneuse, d’où naissent des tiges nombreuses, blanchâtres ou rougeâtres velues ou pubescentes, étalées en gazon large et serré ; les unes fertiles, hautes de 2-4 dm, ligneuses à la base, couchées-ascendantes, simples ou rameuses ; les autres stériles, perenantes, plus courtes, couchées sur la terre. Feuilles linéaires, presque aiguës, courtes, velues, un peur aides ; les inférieures et celles des rameaux stériles, munies à leur aisselle de petits rameaux très feuillés non développés. Fleurs blanchâtres, herbacées, solitaires à l’aisselle des bractées linéaires, subaiguës, disposées en épis courts, denses, axillaires et terminaux, dressés, formant ensemble une panicule étroite, plus ou moins allongée, velue-cendrée. Calice urcéolé à dents obtuses. Graine noire, orbiculaire, comprimée. Odeur camphrée par le froissement.

Cette plante est excitante, sudorifique, diurétique, vulnéraire, autihydropique ; inusitée.

Hab. les bords des chemins et des champs, aux environs de Nîmes, à Montfrin, à Villeneuve-lez-Avignon.

Fl. août-octobre.

9e gr. CORISPERME. – CORISPERMUM. (Ant. Juss. act. acad. par. (1712) 185, t. 10.)

Fleurs hermaphrodites. Calice monosépale ou nul, rarement à 2-3 sépales membraneux, déchirés. 1-5 étamines incluses, insérées sur le réceptacle. Styles 2, très courts, soudés à la base. Fruit elliptique, très comprimé, nu, convexe à la face externe, concave à la face interne, bordé d’une aile membraneuse. Péricarpe très adhérent à la graine. Graine verticale, à test crustacé. Embryon annulaire filiforme.

1. CORISPERMUM HYSSOPIFOLIUM
Lin. sp. 6 ; Dec. fl. fr. 3, p. 397 ; Lamk. ill. t. 5 ; Gœrtn. Ir. t. 75, fig. 3 ; Juss. l. c.

Racine blanchâtre, pivotante, flexueuse. Tige de 1-4 dm, raide, dressée, flexueuse, cylindrique, largement striée, pubescente supérieurement, d’abord verdâtre, puis rougeâtre, très rameuse dès la base, feuillée jusqu’au sommet, à rameaux effilés, ascendants, dressés. Feuilles alternes ou éparses, largement linéaires, mucronées, uninerviées, presque glabres. Fleurs solitaires, sessiles à l’aisselle des feuilles florales, semblables aux autres feuilles, mais plus étroites ou plus courtes, élargies à la base et acuminées. Epis de fleurs grêles, allongés, lâches inférieurement, serrés au sommet. Calice blanc, très court. Graine ovale entourée d une membrane blanche, tranchante, échancrée, au sommet, souvent terminée au sommet par une petite pointe.

Var. B, Bracteosa Godr. et Gren. .fl. fr .3, p. 27. Fleurs en épi serré, ovoïde, à bractées courtes, ovales, acuminées. C. bracteatum Viv. ann. sc. nat. 2, p. 200.

Hab. les terrains sablonneux, à Aigues-Mortes, à Beaucaire, aux Angles, à Villeneuve, à Tresques, au pont du Gard.

Fl. juillet-août

10e gr. SALICORNE. – SALICORNIA. (Tournef. coroll. 51, t. 485.)

Fleurs hermaphrodites ou polygames, ternées-opposées, non saillantes, enfoncées dans des excavations des articles des rameaux. Calice utriculé, entier ou denticulé au sommet subéreux, dépourvu ou muni circulairement d’une aile membraneuse très courte. Etamines 1-2, saillantes. Styles 2. Fruit (utricule) comprimé, recouvert par le calice charnu. Péricarpe membraneux, un peu adhérent à la graine. Graines verticales, à tégument double ou simple. Embryon condupliqué, épais, vert. Tige articulée ; feuilles nulles.

1 Tige herbacée ; plante annuelle HERBACEA
Tige ligneuse ; plante vivace 2
2 Epis fleuris médiocres ; articles 2 fois aussi longs que larges ; graines fauves, presque lisses FRUTICOSA
Epis fleuris gros et longs ; articles aussi longs que larges que larges ; graines noires, tuberculeuses MACROSTACHIA

1. SALICORNIA HERBACEA
Lin. sp. 5 ; Dec. fl. fr. 3, p. 396, Lamk. ill. t. 4, fig. 1 ; Math. comm. 364, fig. 1 ; Lob. adv. 170, fig. infér. ; Barr. ic. 192.

Racine grêle, pivotante, souvent coudée supérieurement. Tige de 1-2 dm, herbacée, charnue, presque ligneuse dans sa vieillesse, droite, glabre, articulée, rameuse dès la base, à rameaux nombreux, opposés, décussés, étalés ; articulations plus longues que larges, atténuées vers la base, à sommet un peu comprimé, membraneux sur les bords, à côtés opposés, échancrés, les deux autres obtus ; l’articulation inférieure de chaque rameau plus longue et plus étroite que les autres. Feuilles nulles. Fleurs en épis courts, brièvement pédonculés au sommet de la tige et des rameaux, opposés, se croisant d’une articulation à l’autre ; articulations de l’épi courtes, renfermant, à leur base et de chaque côté, 3 fleurs dont l’empreinte y est marquée. Calice comprimé-anguleux, tronqué au sommet, contracté sous la gorge, avec une fente longitudinale, dont les bords sont garnis de lames scarieuses. Graines velues, blanchâtres, comprimées, sillonnées d’un côté, à tégument simple.

Cette plante donne de la soude, ainsi que les deux suivantes. Vulgairement criste marine, passe-pierre.

Hab. les marais salés et fangeux, aux environs d’Aigues-Mortes.

Fl. août-septembre.

2. SALICORNIA FRUTICOSA
Lin. sp. 5 ; Dec. fl. fr. 3, p. 397 ; Lamk. ill. t. 4, fig. 2 ; Camer. epit. 246, ic.

Racine ligneuse, tortueuse. Tiges de 3-8 dm, ligneuses, buissonnantes, droites ou redressées, cylindriques, grisâtres, glabres, très rameuses, à rameaux rapprochés, opposés, se croisant d’une articulation à l’autre ; articles plus longs que larges, à 2 lobes obtus. Feuilles nulles. Fleurs en épis oblongs-obtus, au sommet de la tige et des rameaux, étagés en croix, plus brièvement articulés que les rameaux ; articles à côtés opposés échancrés les deux autres obtus subaigus. Calice turbiné, charnu, non contracté sous la gorge, avec une fente longitudinale ; les bords sont garnis de petites lames scarieuses, renfermant, de chaque côté de la base, 3 fleurs dont l’empreinte y est marquée. Graines brunes, oblongues, sillonnées d’un côté, lisses ou subponctuées. Plante d’un vert jaunâtre.

Cette plante porte les noms vulgaires de corail de mer ; en patois d’engana. Les bestiaux en sont friands. Ses sommités, confites dans le vinaigre, servent pour assaisonner les salades.

Hab. les terrains salants, à Bellegarde, St-Gilles, Aigues-Mortes, et tout le littoral du département.

Fl. juillet-septembre.

3. SALICORNIA MACROSTACHIA
Moric. fl. ven. 1, p. 2 ; Duby, bot. 395 ; Godr. et Gren. fl. fr. 3, p. 29 ; Guss. syn. sic. 7, et fl. sic. t. 4.

Cette espèce diffère de la précédente : par ses épis de fleurs, plus gros et plus longs, à articles échancrés sur deux côtés opposés, les deux autres courts, aigus ; par la base du calice, ne présentant qu’une seule empreinte au lieu de trois ; par ses graines, ovoïdes ou subréniformes, comprimées, noires, brillantes, concentriques, striées-tuberculeuses sur les deux faces ; et par l’époque de sa floraison plus précoce.

Hab. les mêmes localités.

Fl. mai-septembre.

11e gr. SUÉDA. – SUAEDA. (Forsk. fl. ægypt. 69.)

Fleurs hermaphrodites ou polygames, munies de bractées. Calice urcéolé, à 5 divisions égales, épaisses, charnues, à la fin renflées et bacciformes, quelquefois sans suc et subcarénées, dépourvues, d’ailes ou d’appendices. Etamines 5, insérées à la base du calice ou sur un disque annulaire. Style nul ; stigmate 3, rarement 4-5. Fruit (utricule) comprimé, couvert par le calice fermé ; péricarpe pellucide, non adhérent. Graines verticales ou horizontales-lenticulaires, à tégument double, à test sous crustacé. Embryon cylindrique, contourné en spirale. Feuilles alternes, sessiles, charnues, subcylindriques.

1 Plante vivace, à tige ligneuse, frutescente FRUTICOSA
Plantes annuelles, à tige herbacée 2
2 Feuilles terminées par une soie assez longue SPLENDENS
Feuilles non terminées par une soie MARITIMUM

1. SUAEDA FRUTICOSA
Forsk. fl. œgypt. p. 20 ; Godr. et Gren. fl. fr. 3, p. 29 ; Chenopodium fruticosum Lin. sp. ed. 1, p. 221 ; Salsola fruticosa Lin. sp. ed. 2, p. 324 ; Dec. fl. fr. 3, p. 393 ; Lob. obs. 207, fig. 1 ; Munt. phyt. t. 130.

Racine blanchâtre, ligneuse, rameuse. Tige de 3-10 dm, blanchâtre, ligneuse, cylindrique, striée, dressée, très rameuse, à rameaux dressés, glabres ainsi que les feuilles ; celles-ci nombreuses éparses, très rapprochées, étalées, sessiles, charnues, demi-cylindriques, courtes, linéaires-obtuses, atténuées à la base, persistantes, d’un vert glauque, noircissant par la dessication ; les florales plus courtes et plus larges, souvent recourbées-ascendantes. Fleurs verdâtres, petites, solitaires, géminées ou ternées, sessiles, à l’aisselle des feuilles plus longues qu’elles, disposées en grappes un peu allongées, effilées, munies, à leur base, de 2-3 bractées blanches-scarieuses, concaves, courtes, aiguës, persistantes après la chute du fruit. Calice campanulé, à 5 divisions. Fruit recouvert par le calice renflé. Graines horizontales, renflées, pyriformes, rostellées, lisses, d’un noir brillant.

Cette plante est connue sous le nom vulgaire patois d’oursé ; elle donne de la soude.

Hab. les bords des champs et des roubines, à Bellegarde, à St-Gilles, à Aigues-Mortes, et sur tout le littoral du département.

Fl. mai-septembre.

2. SUAEDA MARITIMA
Dumort. fl. belg. 22 ; Godr. et Gren. fl. fr. 3, p. 30 ; Chenopodium maritimum Lin. sp. 321 ; Dec. fl. fr. 3 p. 393 ; Fl. dan. 489, ic. ; Dod. pempt. 81, fig. 2 ; Lob. adv. 170, fig. 1.

Racine pivotante ou tortueuse, blanchâtre. Tige de 1-4 dm, herbacée ou un peu ligneuse à la base, blanchâtre, striée, cylindrique, dressée ou étalée-diffuse, très rameuse souvent dès la base, à rameaux dressés ou étalés ; glabre ainsi que les feuilles ; celles-ci linéaires, demi-cylindriques, un peu aiguës, charnues, molles, d’un vert glauque, souvent rougeâtres ; les supérieures plus courtes. Fleurs verdâtres en glomérules de 2-3, sessiles, axillaires, disposés en grappes grêles, allongées, souvent paraissant dépourvues de feuilles, à cause de leur brièveté. Calice du fruit déprimé-urcéolé, à divisions obtuses, couvrant le fruit. Graines verticales, ovoïdes-comprimées, rostellées, lisses, d’un noir brillant.

Cette plante, connue sous le nom vulgaire de blanchette, en patois, de blanquetta, fournit de la soude.

Hab. les terrains salants, marécageux et sablonneux, à Bellegarde, St-Gilles, à Aigues-Mortes, et tout le littoral du département.

Fl. juillet-octobre.

3. SUAEDA SPLENDENS
Godr. et Gren. fl. fr. 3, p. 30 ; Chenopodium setigerum Dec. fl. fr. 5, p. 372.

Cette espèce diffère de la précédente par ses feuilles, demi-transparentes, obtuses et terminées par une soie fine, droite, assez longue.

Hab. les mêmes lieux que la précédente et a les mêmes propriétés.

Fl. juillet-octobre.

12e gr. SOUDE. – SALSOLA. (Gærtn. fruct. p. 359, t. 75.)

Fleurs hermaphrodites. Calice à 5 sépales, munis, sur le dos, d’un appendice transversal, scarieux. Etamines 5, rarement 3, insérées sur un anneau fixé sur le réceptacle, à filets linéaires, souvent dilatés et brièvement soudés en cupule à la base. Style cylindrique souvent allongé ; stigmates 2, rarement 3, comprimés. Fruit (utricule) déprimé, revêtu par le calice capsuliforme, ailé en étoile ; péricarpe membraneux rarement charnu et subbacciforme. Graine horizontale, subglobuleuse, à tégument simple et membraneux. Albumen nul ; embryon vert, contourné en spirale.

1 Feuilles épineuses ou terminées par une pointe 2
Feuilles ni épineuses ni terminées par une pointe SODA
2 Feuilles lancéolées-linéaires raides ; tige décombante KALI
Feuilles linéaires très allongées ; tige dressée TRAGUS

1. SALSOLA KALI
Lin. sp. 322 ; Dec. fl. fr. 3, p. 396 ; Lamk. ill. t. 181, fig. 2 ; Moris. hist. s. 5, t. 33, fig. 11 ; Camer. epit. 779, ic. ; Tabern. ic. 702, fig. 2.

Racine blanchâtre, pivotante ou rameuse. Tige de 2-5 dm, plus ou moins rameuse dès la base, diffuse ou dressée, glabre ou pubescente, marquée de lignes blanches et de lignes vertes ou rouges, à rameaux inférieurs les plus longs étalés sur la terre, relevés au sommet. Feuilles éparses, un peu charnues, lancéolées-linéaires ou trigones, terminées en pointe épineuse, glabres ou pubescentes-rudes. Fleurs solitaires ou en glomérules de 2-3, axillaires, serrés en épi sur des rameaux simples ou rameux, disposés en pyramide, munies à leur base de 3 bractées triangulaires, épineuses au sommet, blanchâtres et scarieuses sur les bords, recourbées en dehors, un peu plus longues que les fleurs et plus courtes que les feuilles. Calice à divisions obtuses ou aiguës, cartilagineuses et endurcies à la maturité, munies sur le dos d’une aile transversale, membraneuse, veinée, rouge ou blanche, très étalée, plus ou moins grande, quelquefois rudimentaire.

Cette plante porte le nom vulgaire patois de saouda bastarda ; elle donne de la soude par l’incinération.

Hab. les terrains sablonneux, aux environs d’Aigues-Mortes, de St-Gilles, Bellegarde, Manduel, Tresques.

Fl. août-septembre.

2. SALSOLA TRAGUS
Lin. sp. 322 ; S. Kali var. ∆, tenuifolia, Dec. prodr. 13, p. 188.

Cette espèce diffère de la précédente : par sa tige, toujours dressée, plus élevée, à rameaux plus grêles et plus lâchement disposés, non diffus ; par ses feuilles, longues et étroites, lisses, non élargies à la base, terminées par une pointe moins raide ; par ses fleurs, plus écartées.

Ce n est probablement qu’à une végétation rapide que ces différences sont dues ; si des recherches nouvelles ne fournissent pas des caractères plus importants, la plante que nous rapportons ici comme espèce, à l’exemple de plusieurs botanistes, ne pourra être considérée que comme une des nombreuses formes du S. Kali.

Mêmes noms vulgaires et même propriété.

Hab. les terrains sablonneux, à Manduel, à Beaucaire, à Aramon.

Fl.août-septembre.

3. SALSOLA SODA
Lin. sp. 323 ; Dec. fl. fr. 3, p. 395 ; Jacq. hort. vind. t. 68 ; Lob. ic. 394, fig. 1 ; Dalech. hist. ed. fr. 2, p. 262, fig. 1.

Racine simple ou rameuse. Tige de 2-6 dm, dressée, ascendante ou étalée, diffuse, glabre, lisse, quelquefois rougeâtre, rameuse dès la base ; à rameaux lâches ou rapprochés, allongés, très étalés, redressés. Feuilles d’un vert foncé ou rougeâtres, lancéolées-linéaires, dilatées et demi-embrassantes à la base, charnues, très glabres, demi-cylindriques, canaliculées supérieurement, obtuses ou subaiguës, avec une petite pointe non piquante, cartilagineuse. Fleurs ordinairement solitaires, axillaires, écartées, longuement dépassées par les feuilles, disposées alternativement le long de la tige et des rameaux, munies à leur base de 2 bractées lancéolées, à bords membraneux, dépassant les fleurs. Calice à 5 divisions larges, concaves, obtuses ou aiguës, membraneuses-coriaces à la maturité, persistantes avec le fruit, carénées transversalement.

Cette plante porte les noms vulgaires d’herbe au verre, de salicor : en patois, saouda. Elle passe pour diurétique, apéritive, vermifuge et antiulcéreuse ; c’est celle qui donne le plus de soude. Les brebis la mangent avec avidité.

Hab. les terrains salants, aux environs d’Aigues-Mortes, de Bellegarde, et de tout notre littoral.

Fl. août-septembre.

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